Il fit les gros yeux alors que Neela buvait son jus de fruit. La taille ça comptait apparemment, haha. C'était tellement plein de sous-entendu qu'Imran ne préféra rien rajouter. Il aimait le fait qu'il n'y ait pas de limite dans ce qu'ils disaient, ça changeait des conversations trop poli pour être sincère. D'ailleurs, il valait mieux changer de sujet avec Neela ne lui tombe dessus et le torture pour la torture qu'il lui inflige. Les femmes enceintes pouvaient être parfois tellement surprenante et drôle. Il haussa les épaules, comme si ça ne le dérangeait pas de changer de conversation, avant qu'il n'ait la malchance de pointer le doigt sur une bombe qui visiblement était une connaissance. Où était le mal de remarquer des filles canons ? En même temps, il pouvait que comprendre Neela, avec lui, impossible de savoir s'il remarquait une fille parce qu'elle lui plaisait ou si c'était juste parce qu'il avait envie de se la faire, mais cette fois son intention avait été purement démonstratif.

« - C'est faux, je veux jouer le jeu, pour te prouver que ça sert à rien. » Il afficha un sourire, avant de rajouter : « - Mais si tu veux arrêter, pourquoi pas... » Et il fixait déjà autour de lui, comme un lion à la recherche d'une autre proie. Imran Johar n'était pas un romantique, encore moins un homme qui cherchait à se poser dans les bras d'une femme en particulier. Voilà longtemps maintenant qu'il se plaisait à aller de lit en lit sans y laisser le moindre sentiment. Parfois les femmes venaient à lui et parfois il en tourmentait certaines. Il n'avait pas vraiment de style particulier, tant qu'elles avaient un charme ou un je-ne-sais-quoi qui le titillait, tout aller bien. Mais passons, c'était une excuse de dire oui à ce jeu ridicule, une excuse pour que Neela ramène ses fesses et qu'il ne soit pas seul à faire le con. Elle avait de la conversation elle au moins. « - Oh, vraiment ? » Dit-il en se soulevant légèrement pour voir s'il chopait un morceau de son soutien-gorge pour en deviner la couleur, bien qu'il savait déjà que c'était un push-up couleur crème. Mais avant de rajouter quoi que ce soit, ils étaient déjà en face de la brune sexy qu'il avait désigné et de visiblement son non-mais-peut-être-pas-futur-copain ?

« - Pas faux. » Dit-il en réponse à Neela qui confirmait qu'il était lui-même le diable. « - Qu'est-ce qu'un génie, s'il n'est pas prétentieux ? » Soyons honnête quelques secondes. Un génie était forcément plus intelligent que le reste et il le savait, alors pourquoi ne pas en profiter, pour une fois que quelqu'un pouvait être prétentieux en toute légalité ?

Jagger lui montra alors sa bouteille. Oh, parfait. « - J'accepte, je ne dis jamais non à du bourbon.» Il offrit un sourire à Neela alors que Jagger rajouter qu'une fois ivre, ça serait plus facile pour lui d'accepter n'importe qui comme perle rare et femme idéal. Cette petite n'était pas idiote, un bon point pour elle. Il se tourna de nouveau vers Neela qui se plaignait. « - C'est ça qui est bon. J'ai hâte de voir le résultat de tout ça. » Puis il se tourna en entendant la remarque de Neela, avant de faire une mine boudeuse. « - Un jour je me vengerais. » La brune semblait alors avoir remarqué quelqu'un, pour sortir ensuite une phrase qu'Imran ne compris pas du tout. Il souriait face à sa façon de parler avec qu'elle et Donovan décide de partir - d'ailleurs, Imran ignorait complètement Donovan, c'était assez étonnant, alors que Neela semblait visiblement choqué par son... père.

« - Qu'est-ce qu'il y a de choquant la dedans ? Que ça soit une vraie femme pour une fois ? » Bah quoi ? Il fixa le couple avant qu'une serveuse ne passe devant lui. Une grande brune, typé beauté italienne. Il quitta sans prévenir Neela pour lancer un simple « - Excusez-moi, il y a quelque chose derrière votre oreille... Tenez, mon numéro. » Il offrit un sourire avant de revenir vers Neela, un nouveau verre à la main. Non, vous n'avez pas rêvé, Imran vient de faire le coup de la pièce derrière l'oreille, avec son numéro écrit sur un bout de papier.

Le maire fit alors un léger discours pour passer à la seconde partie de la soirée. Il était donc temps d'aller dans la salle de conférence, pour assister à la soutenance de la demoiselle. « - Je suis prêt à devenir le coussin sur lequel tu t'endormiras. » Lança Imran en se tourna vers Neela.

Si, c’était la fin du monde. Il passait sa vie à éviter tout ce qui pouvait ressembler à un semblant de relation et ce n’était pas aujourd’hui que les choses allaient changer. Peut-être qu’il trainait un peu trop avec Neela, peut-être qu’elle commençait à prendre une place dans sa vie actuel, mais ça ne voulait pas dire qu’il était prêt à franchir ce pas avec tout le monde. Il fallait une exception pour confirmer la règle, une seule et c’était Neela. « - Exactement, c’est complétement inutile. » Il afficha son plus beau sourire. Cette soirée, c’était censé être drôle, pas dramatique ou équivalent à une séance chez le psy pour lui. Il aimait ce genre de soirée, il en avait souvent fait. Le nombre de conférence, de bal de charité et autre connerie du genre, il les avait accumulé au fil des années. Neela lui avoua alors que s’il voulait arrêter, elle rentrerait chez elle. Tout de suite, le psychiatre leva les yeux aux ciels. Forcément, c’était la raison pour laquelle elle était là, alors pourquoi resté sinon ? C’était vraiment idiot quand même. Elle ne savait pas ce qu’elle raté, à se promener parfois dans ce genre d’évènement, le cœur léger et l’esprit curieux. « - Non, non, tu restes. » Ce n’était vraiment plus drôle sinon. Il avait réussi à la convaincre de venir, ce n’était pas pour qu’elle parte à la première occasion. Il se plaça derrière elle, les mains sur ses épaules, murmurant alors : « - Et s’il y a bien quelqu’un capable de me prouver que l’impossible est possible, c’est bien toi, non ? » Il était persuadé qu’elle aimait autant les défis que lui. Et, dans son esprit manipulateur, il en faisait que réveillé l’esprit de compétition de la jeune femme. Un moyen comme un autre de lui faire comprendre qu’elle devait rester.

C’est ainsi que suivant son estomac, Neela attrapa des mini-pizzas jusqu’à rencontrer Jagger et son petit-ami Donovan. Personnellement, Imran n’avait aucun avis particulier sur aucun des deux. Bon, bien entendu, par automatisme, il analysait le comportement de l’un et de l’autre. Mais il s’en fichait assez royalement. Surtout de Donovan, qui passait clairement à la poubelle, tellement fade dans sa façon d’être. Un cliché ambulant sans doute. Il se tourna vers Neela. « - C’parce que tu cherches toujours à contredire ce que je dis. Alors pourquoi chercherais-je à être logique ? » Il arqua un sourcil alors que Neela croquais dans une nouvelle mini-pizza. Il avait pas besoin d’en dire plus. Et Jagger lui offrit un peu de bourbon, en voilà un geste amical.

« - Et merde. » Il fit un sourire à Jagger. « - Une prochaine fois. » Et un petit clin d’œil. Il leva de nouveau les yeux aux ciels face aux remarques de la jeune femme qui visiblement n’allait pas le laisser tranquille de la soirée. Mais elle n’avait pas tort, il avait dit qu’il la ramènerais. Et donc, il sacrifiait la chose la plus fun de toute la soirée : la boisson. Il fit une mine boudeuse, se contentant de siroter son champagne. Avant que la conversation ne se termine et que le couple s’en alla au loin. Par contre, il commençait à en avoir marre de Neela et son téléphone. Elle était là pour lui tenir compagnie ou pour tenir compagnie à la personne à l’autre bout du téléphone ? Sérieusement, c’était tellement… mal-élevé. C’est alors que la jeune femme remarqua au loin son père et qu’Imran fronça les sourcils. Bon, c’était pas que, mais il était pas censé jouer les psychologues non-plus. Alors il croisa le regard d’une jolie brune qu’il suivi sans faire attention à ce que Neela disait – sérieusement, il y avait rien de choquant a toujours être un dieu du sexe et de la bonne fête dans dix ans. Ce type était un dieu s’il n’avait pas changé. Le kiff quand même. Surtout si les conquêtes en question sont de plus en plus jeune. Mais il n’entendit pas la suite, étant déjà partie derrière la jolie brune.

Souriant, vainqueur qu’il était, il retourna auprès de Neela – encore avec son téléphone. Le maire venait de faire un discours pour passer à la salle de conférence, il était donc temps de partir s’asseoir pendant une heure. Voir plus. Comment de temps ça allait durer ?

« - Oh, pas si vite. » Lança-t-il. Une paire de sein, sérieux ? « - Qu’est-ce qui se passe ? Ton partenaire de sms t’as lâché ? » Ils commencèrent à marcher vers la salle de conférence, suivant la foule.

Des fois, Imran se demande vraiment pourquoi ou comment il faisait pour se retrouver dans de tel situation et pourtant, il était bien là, avec Neela Meyers, son médecin. Malheureusement il n’avait pas du tout la même relation qu’Aman et son docteur dans Kal Ho Na Ho. Mais ça ne l’empêcher pas de profiter de la soirée, de s’amuser, d’observer. Car Imran était avant tout un observateur. Il était soucieux de tout ce qui se passait autours de lui, comme si le moindre détails comptait. Il était quand même assez surpris par ce que disait Neela et surtout par la façon dont elle le disait. Comme quoi, il pouvait haire la vie et ne plus croire en rien, tôt ou tard, quelque chose lui tombera dessus et il ne pouvait rien n’y faire. Quelque chose semblait le gênait dans ce qu’elle disait. Ce n’était pas forcément le fait qu’elle avait raison et qu’il savait qu’il ne pouvait pas y échapper, c’était autre chose. Il nota cette instant dans une partie de sa mémoire, comme s’il elle avait son importance. Quelque part, il se disait que c’était déjà en train de lui arriver, mais il n’osait pas approfondir ses pensées, de peur d’y trouver des choses qu’il pourrait regretter. Surtout qu’il y avait des tas d’autre chose à faire, surtout dans une soirée comme celle-ci. Et ils étaient bien, là, alors pourquoi changer ça ? Imran n’était pas quelqu’un qui aimait trop réfléchir, surtout en ce moment. Il préférait dire tout ce qu’il lui passait par la tête, sans la moindre complication. C’était sa façon de fonctionner. Sa façon d’agir. Et il était détestable pour ça.

Il était incapable de se tenir correctement, d’être aimable aussi. Il y avait toujours dans ses yeux un je-ne-sais-quoi qui montrait qu’il était bien plus supérieur, bien plus prétentieux. Comme s’il appartenait à un autre monde, trop haut pour les autres.

« - Forcément. Si une soirée se passe mal, ma vie entière doit en pâtir. C’est très juste, tout ça dit moi. Très équitable. » Il approuvait d’un signe de tête, un brin moqueur. C’était quand même un peu exagéré, mais il comprenait tout à fait pourquoi elle disait ça. En attendant, la soirée se déroulait dans un simplicité attendue. Des rencontres, des remarques, des blagues. Et Neela. Quelle soirée ! Il avait même croisée une serveuse, histoire de compenser la conversation par sms de Neela et de son mystérieux… ami ? Soit c’était un homme et pour une raison comme un autre Imran était un brin jaloux. Soit c’est une femme et là il espérait sérieusement trouver : Les fesses d’Imran sont tellement sexy que j’ai envie de toucher, LOL. Passons. Il était revenu vers Neela, l’air de rien. Et puis, très vite, il compris qu’il avait fait une erreur, un brin très stupide. Il avait laissé parler Neela toute seule, sans vraiment s’en rendre compte. Oups.

« - Pardon, je ne recommencerais pas. Mais si on pouvait éviter de parler de la vie sexuelle de ton père, ça serait cool. » Il la taquinait, un peu. « - Et comme tu ne m’as montré aucune fille « potable » celons toi depuis qu’on est là, il faut bien que je trouve un plan B, non ? » Cependant, il la laissait faire et parler. Quelque part, il trouvait ça attachant qu’elle le réprimande de cette façon. Comme si d’un coup, sa présence avec de l’importance. Oh, c’était dangereux, mais ça le faisait sourire bêtement.

« - Hein ? Je le connais. » Il se pencha vers le téléphone, avant de relever la tête et de se rendre compte que son visage était très proche du visage de Neela et de ses seins. Puis il recula. « - Qui est-ce ? »

Il joua avec ses sourcils, comme si c’était dangereux de répondre. Mais trop tard, il était temps de partir s’asseoir et d’écouter un bon grand blabla… attendez, mais non, c’était intéressant. S’il y avait bien quelque chose qui caractérisait Imran s’était sa capacité de concentration et la façon dont le médical le fascinait. Il suivit donc Neela jusqu’à s’asseoir, écoutant attentivement le début de la soutenance. Puis soudain, son téléphone vibra. Imran envoya un message et se pencha vers Neela : « - Je reviens, je dois prendre cette appel. Tu veux que je te ramène quelque chose ? » Il lui fit un sourire avant de rajouter : « - Si tu dis des chips, je t’offres la palme d’or de la femme enceinte la plus chiante et voit ça comme un compliment. » Puis il se leva, forçant quelques personnes à se lever pour le laisser passer. Enfin, il quitta l’amphithéâtre avant de relire son sms et de se retrouver dans les cuisines de l’hôtel. Il piqua d’ailleurs un petit chocolat, posait dans un énorme plateau. Il offrit un sourire au chef avant de sortir à l’arrière et d’arriver dans ce qui semblait être la pièce des serveurs. Avec les casiers et leurs affaires… Il entendit un bruit derrière lui avant de se retourner.

« - Tu sais que ça va être très difficile d’enlever ce que je porte ? » La grande brune déboutonnait déjà sa chemise blanche tout en souriant. Au moins elle, ce n’était pas difficile de la déshabiller. Une bonne demi-heure plus tard, il était de nouveau près de Neela. L'air de rien.

Il haussa les épaules : « - Pas faux. » En vérité, toute sa vie était un enchainement de drame et de réaction similaire. C’était même connu que dans la vie d’Imran Johar, rien n’était jamais facile où simple. Il suffisait de lire son livre pour comprendre comment il avait passé sa vie. Mais bon, il ne s’en plaignait plus. Il attendait sagement dans son coin que tout se termine, tout simplement. ça n’avait jamais été simple, alors il s’était fait à l’idée qu’il ne pouvait rien changer et d’un coup, tout semblait relativement beaucoup plus simple. Il ne s’en faisait plus pour rien, voilà le secret. Ce je-m’en-foutisme qui lui collait au visage n’était pas qu’une apparence, c’était juste vraiment le cas. Il afficha un sourire face à la réponse de Neela. Si sa vie n’allait pas en pâtir, ça allait. En ce qui concerne les faveurs, ils allaient surement en reparler un autre jour, parce qu’il ne fallait pas exagéré non-plus. Imran n’était pas idiot après, il savait très bien qu’il avait un comportement pas très flatteur.

« - C’est ça. » Puis il se reprit. « - Surtout quand c’est une soirée pour justement me trouver quelqu’un. » Il soupira. Neela lui demanda alors d’imaginer une situation où il n’avait pas de plan. Il fronça les sourcils alors qu’elle réfléchissait, écoutant ce qu’elle rajouta. « - Tu me prend vraiment pour une chien en rûte toi. » Il ria. « - Si je suis avec la fille, c’est pour autre chose que son cul. Donc j’ai pas besoin d’autres plans. En revanche, dans mon cas actuel, j'en ai rien à cirer, donc... » Imran n’avait aucun souci pour parler franchement et ça Neela le savait. Elle l’avait sans doute que trop bien remarquer. Depuis qu’ils s’étaient rencontré il n’avait jamais compris quand c’était le bon moment de se taire. La conversation vira ensuite sur la personne avec qui Neela parlait par sms depuis… le début de la soirée. Imran n’était pas un gros chieur, même quand une fille est aussi irrespectueuse et qu’elle reste accroché à son téléphone. Mais là, il « connaissait » visiblement la personne avec qui elle parlait.

« - Sérieusement, tu crois que je me souviens de toutes les personnes que j’emmerde au travail ? » Il offrit un sourire avec qu’ils n’aillent s’installé dans la salle pour écouter la soutenance de la jeune Ally. Il devait être la seule personne vraiment intrigué par ce qui se disait, en plus du jury. Encore, il fallait prouver ça. Alors qu’il suivait sérieusement ce qu’elle racontait, son téléphone vibra. Il dû sortir de la salle en s’excusant. Il nota dans une partie de sa mémoire que Neela voulait boire quelque chose et se retira sans un mot de plus. Mais ce n’était pas pour le travail qu’il était sortie, mais juste voire une joie brune un peu plus grand que lui. Bon, ce n’était pas très classe, mais ce n’était pas comme s’il… en avait quelque chose à foutre. Il s’était enfilé quelques verres avant de rapporter un jus à Neela et une autre coupe pour lui. Il se recoiffa légèrement avant de revenir à sa place. Puis sans comprendre pourquoi Neela sortie un mouchoir et avant qu’il ne dise quoi que ce soit, il ria.

« - Les italiennes, un brin sauvage. » Il pris le mouchoir de Neela, qu’il rangea dans sa poche. Et alors qu’il essayait de se concentrer sur ce que disait Ally, il aperçut Neela qui s’en allait de l’autre côté. Il fronça les sourcils, avant de la suivre. Il sortit de la salle doucement, avant de repérer Neela qui retirer ses chaussures. Elle était sans doute fatigué, qui sait ? Imran ne comprenait pas trop pourquoi Neela s’en allait maintenant, à moins que ça ait quelque chose à avoir avec sa petite escapade en Italie. Mais il ne l’avait pas planté là, toute seule, elle avait de quoi s’occuper avec la conférence… quand même. C’était pas un peu… exagérée ? « - Neela ! » Il posa son verre pour en prendre un autre encore plein qui était posé juste-là.

« - Me dit pas que tu es vexée. » Il lui barra la routa. « - Hey. Qu’est-ce que tu fuis comme ça ? » Et il posa son regard dans celui de Neela. Evidemment, il n’avait pas tenu parole et avait déjà trop bu. Mais ça, ce n’était pas étonnant. Imran était comme ça. Impossible. Irrespectueux et énervant. Ce qu’il était devenu, il ne pouvait pas le changer et quelque part il le prouvait à Neela ce soir. Quelque part, une partie de lui aurait aimé qu’elle ne remarque pas ce qu’il avait fait plus tôt avec la brune… Oh tiens, elle est derrière en train de débarrasser la table… Quel cul ! Enfin bref, elle s’en allait déjà. De toute façon, Imran ne la remarqua pas, il fixait Neela. Et s’il en avait rien à foutre de ce que les gens pensait, actuellement, il avait quand même quelque chose à foutre de sa réaction. Il savait que ce n’était pas très beau ce qu’il faisait, mais, pouvait-elle vraiment lui en vouloir pour ça ?

Il riait. Il savait à quel point Neela aimait ses métaphores. Elle devait surement noter dans un coin de sa tête toute les conneries qu’il disait pour pouvoir le reprendre un jour ou l’autre. Neela avait surement pris l’habitude de voir Imran d’une certaine façon et c’était très bien comme ça. Parce qu’il ne risquait pas de changer. Alors oui, il se retrouvait souvent dans les lits des autres, mais si ça lui allait parfaitement, il en avait rien à cirer de l’avis des autres et ça Neela le savait. Avec le peu de fois où ils s’étaient vus, elle avait surement déjà une bonne idée de qui il était. Il était quand même assez surpris de voir Neela s’excuser pour ça. Il se demandait d’ailleurs pourquoi. Ce n’était pas comme s’il allait se sentir offenser par ce qu’elle lui disait. C’était tout de même touchant, d’un côté. Il ne rajouta rien alors, un peu surpris par ce qui venait de passer. Au fond, il aurait pu la remercier pour ça, mais non. Une partie de lui préférait arrêter la minute gentillesse là. De toute façon, il n’y avait rien à dire. Elle n’avait jamais vu le Imran fidèle et sérieux et elle ne le verrait sans doute jamais. Cette partie de lui était morte au même moment où sa femme avait subi cette accident de voiture. Passons. La soirée était en train de se poursuivre. Et Neela était passionné par son téléphone – et elle parlait soit disant à quelqu’un qu’Imran connaissait.

« - Crois-moi, je sais me défendre. Alors pas besoin de savoir le nom de qui que ce soit. » Et le sérieux avec laquelle il disait ça était légèrement… trop sérieuse. Il en avait mis K.O des connards qui avaient essayé de s’en prendre à lui. Quelque part, il aimait cette partie de sa vie. Quand le monde se retourne contre lui. C’était amusant… et complétement dingue en même temps. Qui que ce soit cette personne, Imran savait qu’il n’était pas tendre avec lui. Mais si ça pouvait consoler ce Pacey, il n’était pas tendre avec tout le monde. Ils n’avaient qu’à créer un club : Les bouc-émissaire d’Imran Johar anonyme. Où quelques choses dans le genre. « - Arrête, c’est tentant que maintenant tu en parles. Je rate quoi ? » Le pire, c’est qu’il était vraiment sérieux. « - Mais ça pourrait être fatale pour ton pote. J’dis ça, j’dis rien. » Il haussa les épaules. Imran savait manipuler l’esprit humain comme personne. Alors il valait mieux ne pas le chercher. Ça pouvait être dangereux, surtout pour la personne ne face du psychiatre. Il se demandait vraiment à quoi pensait Neela pour avoir les yeux qui brillent de cette façon. Mais passons, la soutenance avait commencé et après un moment Imran était sortie voir la serveuse avant de retourner à sa place, l’air de rien. Mais il n’était pas quelqu’un de discret et il n’avait plus tellement l’habitude de cacher quoi que ce soit. Alors Neela remarqua vite quelques indices concernant sa destination.

Et Imran ne compris pas pourquoi Neela s’en allait et l’alcool commençait à lui monter à la tête. Personne ne tenait l’alcool aussi bien que lui, mais personne ne buvait autant que lui. Et au bout d’un moment, son corps même ne supportait plus la dose d’alcool qu’il ingurgité. Son cœur, son foie… et il était encore en vie pourtant. Mais Imran tenait encore debout et il avait encore la conscience claire. Certes, ce n’était pas très malin de sa part d’être partie comme ça pour s’envoyer en l’air avec la sexy italienne, mais c’était Imran ! Elle le savait elle-même. Et mieux encore, il ne l’avait pas abandonner toute seule, elle était dans une salle de conférence, à écouter la blonde d’Ally parler de sa thèse. En d’autres termes, il ne pigeait pas pourquoi elle s’en allait et d’un autre côté, il savait parfaitement, sans vouloir avouer quoi que ce soit.

« - Oh Neela. » Il bougeait négativement de la tête. Elle rajouta alors qu’il se demandait ensuite pourquoi elle le prenait vraiment pour un chien qui saute sur tout ce qui bouge. Mais Imran essaya de prendre un air plus sérieux, avant de finalement rajouter : « - Tu l’as dit toi-moi. C’est dur de changer quand on s’est habitué à un certain mode de vie. Mais pourquoi ça t’étonnes autant ? » Sérieusement, si elle avait l’impression de le connaitre, pourquoi agissait-elle comme s’il avait fait une erreur monumentale ? Personne ne pouvait vraiment lui faire confiance, personne. Quelque part, il le prouvait là. Un poil ivre, un poil à l’ouest. Neela devait se rendre compte, bien vite, qu’Imran n’était pas prêt à changer quoi que ce soit dans sa façon d’être. Et d’ailleurs, qui était-elle pour lu ? Qui était-il pour elle ? Est-ce que tout ceci avait un sens ? Pour Imran, elle n’était même pas plus proche qu’une connaissance quelconque. Elle était juste plus drôle, plus attachante, plus attirante que les autres… c’est tout. Alors il pensait que la soirée allait être drôle, avec les commentaires de son docteurs en plus, mais là, ça tournait fin de Drama digne des feu de l’amour. Finalement, Neela avoua qu’elle voulait juste prendre l’air, alors Imran haussa les épaules, terminant son verre. Et les remarques qu’il se pris de Neela, Imran ria, tout simplement.

« - Arrête ! Et toi, casse-toi, oust ! » Dit-il en se retournant vers la serveuse, qui fit les gros yeux, posa son plateau, arriva devant lui et lui foutu une bonne baffe. Imran la fixait – ou plutôt ses fesses – alors qu’elle reprenait son plateau et qu’elle quittait le hall. « - Tu vois, je ne couche jamais plus d’une fois avec la même femme. Jamais. » Dit-il en regardant la porte se fermer plus loin, puis il se retourna. « - Et toi arrête deux secondes tu veux. Deux, putain de petite secondes. » Il se rapprocha de Neela, plantant ses yeux dans les siens. « - Je ne peux pas changer. Accepte-le. » Au fond, s’il l’avait invité, c’était un peu pour ça. Pour lui monter qu’il était con et qu’on ne pouvait plus rien y faire. Mais quelque part, ce qui l’avait poussé à prendre des verres en plus, c’était simplement le fait que Neela avait remarqué pourquoi il s’était éclipsé. Et s’il lui avait caché à la base en lui disant que c’était un coup de fil important, ce n’était pas pour rien. Et il s’en rendait compte.

Il s’était vraiment dit qu’en emmenant Neela avec lui, la soirée serait plus drôle. Il y avait vraiment cru, jusqu’à ce qu’il doive la supplier et lui proposer un défi à la con pour qu’elle ramène son cul. Bon, il n’était pas idiot, il se souvenait parfaitement que c’était une femme enceinte, avec ses humeurs, sa fatigue et un tout nouveau mode de vie, mais parfois, c’était aussi juste des excuses. C’était une soirée des plus ordinaires. Buffet, conférence et diner. En d’autre termes, elle n’allait en aucun cas se sentir mal à l’aise. Il avait vraiment cru que tout se passerait bien, jusqu’au diner même, s’imaginant se moquer des invités avec elle. Mais il avait oublié tout ça, parce que convaincre Neela de sortir était devenu aussi difficile qu’être tout simplement aimable avec le personnel de l’hôpital. Alors quelque part, il avait décidé de faire l’inverse. C’était stupide, mais c’était du Johar tout craché. Elle ne pouvait pas s’attendre à autre chose de sa part ce soir. Imran était capricieux, un peu trop souvent. En tout cas, les choses se passaient plutôt bien avant qu’il ne s’éclipse.

« - Ton pouvoir de déduction craint. Je ne parlais pas forcément de violence. » Il posa un regard très sérieux sur Neela. Imran et la violence, c’était une chose. Il n’utilisais pas ses poings, c’était un manipulateur. Les mots était et seront toujours ses armes. Il lui arrivait parfois, de ne pas avoir la patiente pour le faire et donc d’utiliser son côté sadique pour péter la gueule de crétin, mais il n’allait jamais très loin. Intérieurement il trouvait ça drôle que Neela l’imagine ainsi. Un peu macho, un peu violent. En attendant, Neela lui raconta ce qu’il ratait en étant aussi peu aimable avec Pacey. Imran fronça les sourcils. Pacey, un chouette type ? Un barbecue du dimanche ? En disant ça, Neela était plutôt fan de l’idée. Imran lui… s’en fichait royalement. « - Ne t’inquiète pas, va. Les barbecue du dimanche, très peu pour moi. » Lui il était plutôt brunch avec des personnes de la haute société. Peu importe la réputation que ses soirées nocturnes aux bars lui donnait, Imran n’en était pas pour le moins rejeté d’une haute société bourré de préjugé. Il participait à des galas, à des ventes aux enchères et étrangement, il ne buvait pas un verre durant ce genre de choses. Par contre, rien ne l’empêcher de faire un tour après. Et même si une fois il avait trouvé une vidéo de lui posté sur youtube (très vite retiré) ça ne lui avait fait ni chaud, ni froid. C’était son choix, sa façon de vivre. Il se fichait pas mal de ce qu’on penserait de lui. Neela l’avait surement remarqué. Il n’était pas sociable, certes, il était plus du genre à être ce type qu’on croise de temps en temps, plutôt que d’être le meilleur ami de qui que ce soit et cela lui convenait parfaitement.

Pour Imran, ça n’en valait plus la peine. Etre lié à quelqu’un, c’était presque stupide. Ok, il trainait avec Neela, mais il avait la possibilité de disparaitre quand bon lui semblait. Il n’était pas du genre à prévoir à l’avance, mais il voyait les choses comme ça. En tout cas, une chose était sûr, quelque part c’était à cause de Neela s’il avait enchainé si vite les verres en si peu de temps. Qu’elle remarque ce qu’il était allé faire était une chose, mais qu’il est l’impression qu’elle soit blessé par ça en était une autre. Sérieusement, elle n’avait aucune raison de s’énerver et Imran ne comprenait pas trop pourquoi elle agissait comme ça. Mais lui, il n’aimait pas que les choses partent ainsi. Il n’aimait pas le fait qu’elle le regarde de cette façon. Ok, ce n’était pas très classe de sa part, mais ça va ! Qui était-elle pour lui faire le moindre reproche vis-à-vis de ça ?

« - Mais tu devrais pas être énervé ! » Bon, c’était pas un argument du choc, mais c’était le cas. Qu’elle soit enceinte justifié le fait qu’être assise trop longtemps l’épuise et la soutenance qui était lourde pouvait aussi expliquer son besoin d’air, mais son comportement à lui ne pouvait pas mériter une telle réaction. Imran avait un problème aussi, il ne supportait tout simplement pas quand le gens n’était pas honnête avec lui. Où qu’il ne dise pas tout. Une habitude de psychiatre, sans doute. Alors il avait planté ses yeux sur Neela qui rajouta alors avec que c’était lui qui l’énervé. Et il avait envie de rire en même temps. Vraiment. C’était comme si son fou-rire patientait quelque part en lui. Il savait qu’il avait une façon d’agir complétement merdique et que Neela s’énervait tout le temps avec lui – c’était d’ailleurs ce qui faisait son charme. Par contre se prendre une baffe devant elle, ça ne lui donnait pas des points à lui. Bon, d’accord, il l’avait mérité et il le savait. Il leva les yeux aux ciel en entendant la remarque de Neela. Tant de violence… Il soupira, se retournant alors, n’en pouvant plus. Et en écoutant alors ce que Neela racontait – disant qu’Imran Johar était trop merveilleux pour une seule femme – il attendit la fin pour applaudir.

« - Wouah, Neela, Wouah ! Tu m’as tellement compris ! Kya bhaat hai ! Wouah ! » Il se foutait de sa gueule. Elle avait raison, il était grand et merveilleux, mais en ce qui concerne les femmes… Elle était consentante putain ! Il forçait personne ! Et quelle genre de relation naitrait d’une partie de jambe en l’air dans les vestiaires ?! « - Qu’en est-ce que j’ai dit que je voulais couché avec toi ! C’est quoi cette façon de lier les choses ?! » Là, Neela, elle était lourde. Il ne pouvait pas changer, dans le sens où il était ce qu’il était. Mais cela n’impliquait pas forcément et uniquement sa façon dont il gérer ses relations d’un soir avec les filles de passages qu’il croisait ! Et en aucun cas, cette simple phrase ne voulait dire qu’il voulait prendre une place dans le lit de Neela. C’était du n’importe quoi là ! Imran était vraiment sous le choc. Finalement, il était bien content de lui. De la façon donc les choses étaient en train de se dérouler. Montrer le pire aux gens et il vous rendrons l’appareil. Imran avait bien compris depuis longtemps qu’il ne serait jamais à la hauteur de qui que ce soit. Il s’était forgé un caractère complétement à part, complétement unique. Il ne changerais pas, il ne changerais plus. C’était impossible, mentalement parlant. Il avait une façon de voir le monde, si pathétique et sombre à la fois, que personne ne pouvait comprendre ça. Il avait l’impression que Neela n’attendait que ça. Le moment où il changerait de point de vue et il serait au même niveau que tous ses gentils amis. Mais non ! Les gens devaient l’apprécier pour ce qu’il était, voilà tout !

« - Et je ne te le demanderais jamais. Je n’ai jamais cherché à changer qui que ce soit. Je t’ai toujours accepté tel que tu es. » Son accepte-le n’avait aucune valeur. Imran n’avait jamais rien dit, jamais fait la moindre remarque sur la façon dont Neela était. Il l’appréciait pour ce qu’elle était, voilà le problème. L’énerver, la taquiner, ce n’était rien tant que ce n’était pas sérieux. Et jamais il n’avait été sérieux.

« - Je n’ai pas besoin de te prouver quoi que ce soit. Même si je l’avais fait exprès, tu t’es énervé sur une chose que je n’avais pas du tout prévu. Et ça, je ne le comprend pas. » Il n’avait préparé à l’avance d’aller voir l’italienne. Et il n’avait encore rien fait pour gâcher véritablement sa soirée. En fait, il avait presque laissé de côté son idée. A chaque fois il se disait : plus tard. Au final, voilà. Il avait gâché sa soirée en ne faisant rien si ce n’était être lui-même. Sérieusement, tout se passait plutôt bien, avant sa petite fuite durant la conférence. Et Imran n’était pas stupide. Il pris un autre verre qu’il termina d’un coup tout en dépassant Neela.

« - Je vais chercher un taxi. » Si elle voulait partir, il n’allait pas la forcer à rester. Il déposa le verre sur une table alors qu’il sortit de l’hôtel se dirigeant vers un taxi qui attendait là. Il donna une adresse, avant de se retourner et de voir Neela, juste là, debout devant l’entrée. Il se perdit une fraction de seconde à regarder la jeune femme, dans sa belle robe ne dentelle. Son soutien-gorge, il était crème. Il le savait. Il avait envie de ricaner un peu, avant de lui faire signe de venir. Il ouvrit la portière, pour la laisser entrer en premier, avant de s’asseoir à son tour. La voiture démarra automatiquement, suivant l’adresse qu’Imran avait donné. C’était le moment idéal qu’Imran trouva pour garder le silence et vérifier ses emails sur son téléphone – et s’endormir au bout d’un moment. Sans se rendre compte que comme un con, il avait donné son adresse et pas celle de Neela.