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| “ – I feel like i'm already dead. ” | |
| Auteur | Message |
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Julian Mcneal GOOD COP
› MESSAGES : 517 › EMMENAGEMENT LE : 09/03/2013 › AGE : 37 › STATUT CIVIL : EN COUPLE AVEC SASKIA ; › QUARTIER : CHEZ SA GRANDE SOEUR KATE, A LOS ANGELES ; › PROFESSION/ETUDE : ANCIEN RÉDACTEUR POUR LE HUNTINGTON BEACH DAILY. IL ECRIT SON PREMIER ROMAN "SOUS LES PLUMES OBSCURES" ; › HB AWARDS : (2013) PERSONNAGE LE PLUS COINCÉ (2015) PERSONNAGE LE PLUS COINCÉ ; HOMME PARFAIT (2016) PERSONNAGE LE PLUS SENSIBLE ; DUO LE PLUS IMPROBABLE AVEC NAYA ; › DOUBLE COMPTE : CF : ELOW ; › CELEBRITE : HAYDEN CHRISTENSEN ; › COPYRIGHT : ELOW' ;
| Sujet: “ – I feel like i'm already dead. ” Lun 30 Juin 2014 - 21:53 | |
| « - Un autre verre. » Dit-il en posant presque violemment celui qu'il avait dans la main. Cul-sec, sur cul-sec. Voilà son rythme depuis près d'une bonne heure. Il aurait pu rester chez lui, mais seul devant un appartement qui était pratiquement vide, ça ne l'aidait pas à se changer les idées. Depuis le départ de Lissa, rien n'allait dans la vie de Julian. Il avait la haine, contre tout. Et il avait envie d'hurler tellement il avait mal. Il s'était retrouvé à tout détruire dans son appartement et même Hendrix ne pouvait apaiser cette colère en lui. Maintenant, l'endroit où il vivait ne ressemblait à rien. Il avait retiré chaque chose qui lui avait fait penser à Lissa, du coup, l'appartement n'avait plus rien. En dehors de quelques affaires, l'endroit semblait si vide de personnalité... si triste. Il ne supportait même plus de vivre-là, mais il n'avait pas assez d'argent pour déménager et sa baisse de morale avait influencé sur son travail. Il n'avait encore rien écrit pour le prochain numéro du journal. Son téléphone filtré les appels de son patron qui ne savait pas quoi faire. La seule chose encore vivante dans cet appartement c'était le chien que Lissa avait acheté quand Julian était dans le coma. Le journaliste n'avait pas réussi à se débarrasser de la bête, s'étant tout de même attaché à la petite chose. Avec tout ça, il n'avait pas eu le temps de faire quoi que ce soit, si ce n'était pleurer sur son sort. Il n'avait pas revu ses parents, ni ses soeurs, ni personne en fin de compte. Il était perdu, paumé dans un nuage qui était en train de l'étouffer et tout ce qu'il arrivait à faire, c'était déprimer. C'était tellement pathétique. Il se releva légèrement, voyant son nouveau verre de vodka arrivait. Il n'avait jamais bu autre chose depuis des lustres. C'était à peu près tout ce que son estomac accepter sans vouloir tout recracher. Et c'était ce qu'il arrivait à tenir et boire le plus longtemps.
« - Vous savez, c'était le genre de fille parfaite... Elle était tellement belle, mais tellement. Et je ne dis pas que je l'aimais juste à cause de ça, ce n'est pas vrai ! Elle était merveilleuse. Si douce, si attentif. Elle avait un sens de l'humour particulier et même si elle avait l'air fragile, rien au monde ne pouvait l'attendre. Haha ! Elle était si gentille. Toujours à aider les autres... toujours à vouloir le meilleur pour les autres... Sauf pour moi ! » Et il termina son verre, d'une traite. « - Je pensais tout savoir d'elle, tout. Mais, elle a fait pire que tout simplement me mentir comme si j'étais un putain d'inconnu ! » Et il frappa du poings sur la table, alors que la jeune demoiselle devant lui, lui reversait un verre avant même qu'il ne relance un joyeux « - Un autre ! » comme un vieux cowboy. Il n'y avait pratiquement plus grand monde au Pim's, la fermeture était en train de se faire, mais Julian était encore là. « - Vous savez ce qu'elle m'a fait ? Elle a...» Il souriait en parlant, tellement triste qu'il était. « - Ma fiancée - parce que oui, c'était ma fiancée ! Elle est partie. Après avoir couché avec mon petit frère ! » Et il ria. Tellement fort que pour arrêter de rire comme un abruti, il termina le nouveau verre. « - Elle a couché avec lui... elle a... »
« - Comment quelqu'un qui est censé vous aimer peut-il vous faire autant de mal ? » Il releva le visage, regardant la blonde devant elle. « - Je suis désolé. Je vais... Je vais y aller. Vous avez déjà assez à faire comme ça de toute façon. Un dernier pour la route ? » Sans attendre, elle lui servie un nouveau verre. Une autre serveuse plus loin demanda à Alexis si elle avait besoin d'aide pour mettre Julian dehors, mais elle fit signe que non de la tête. En terminant ce nouveau verre, Julian ferma les yeux une seconde, avant de dire quelque chose d'autres. « - Si vous aimez quelqu'un, gardez en tête qu'un jour ou l'autre, ça sera fini. N'oubliez pas qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver demain. Ça vous fera moins mal comme ça. »
Il descendit de sa chaise haute, légèrement dans les vapes. Il se sentait léger, tellement léger. Tenir debout tenait presque du miracle. Il essayait d'ouvrir un peu plus les yeux pour voir la sortie, quand il sentie quelqu'un l'aidait à faire un pas l'un devant l'autre. La serveuse. « - Merci. Je vais appeler un taxi, vous inquiétez pas. Un accident et un coma, ça suffit une fois haha. » Arrivé devant le bar, elle s'en alla. Il fit quelque part, sortant son téléphone du bas de son jean. Il y avait quelques appels manqués, mais il n'y fit guère attention. Il essayait tout simplement de marcher, de tenir debout et d'appeler un taxi. Mais il avait du mal et alors qu'il arrivait à peine à composer le numéro d'un chauffeur, il tomba comme une merde sur un banc de la rue juste en face. Il se retrouva sur le dos, à côté du banc, avant-même d'avoir eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Il se releva alors, s'appuyant sur le banc, avant de se remettre debout pour finir par s'asseoir de nouveau. Il était mal, il était surtout ivre. Et là tout de suite il se demandait comment ce banc avait osé apparaître devant lui.
« - Tombe Julian, Tombe ! Tu ne sais rien faire d'autre de toute façon... hahaha » Et son rire s'étouffa dans une toux sévère. |
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| Sujet: Re: “ – I feel like i'm already dead. ” Mar 1 Juil 2014 - 0:09 | |
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Il était sacrément tard, ou sacrément tôt, c'était au choix. Au volant de sa voiture, Donovan tenait le volant d'une seule main. Les vitres ouvertes, il traversait la ville qui était presque complètement vide à cette heure-ci. Il n'y avait vraiment pas un chat. Les gens normaux étaient déjà couchés depuis longtemps et étaient même, pour certains, sur le point d'entendre s'activer leur réveil, indiquant l'heure de se préparer pour le boulot. Donovan était depuis peu sans emploi. Il avait amassé assez d'argent ces derniers mois pour tenir encore un peu sans bosser et de toute façon, il avait prévu de partir quelques jours à Chicago avec Jagger. Trouver un nouveau petit boulot n'était pas sa priorité. Il adorait cette heure de la nuit, il se sentait vraiment calme et apaisé quand aucun bruit ne se faisait entendre aux alentours, hormis peut-être la chanson qui était en train de jouer dans sa voiture. "Sayin' give thanks and praise to the Lord and I will feel all right; Sayin' let's get together and feel all right. Wo wo-wo wo-wo! " chantonnait-il, un peu trop fort et très faux, sûrement. Il était sur le chemin du retour, pour une fois il allait dormir dans son lit, ou du moins dans le lit que Naya lui laissait gracieusement crasher. Il lui payait bien un loyer, mais ce n'était vraiment pas grand chose comparé à ce qu'il aurait dû payer s'il avait eu un véritable appartement. Il avait beau se sentir bien à Huntington Beach et n'avoir aucun projet de partir s'installer ailleurs ou de reprendre à nouveau la route de manière quotidienne, Donovan ne se sentait pas prêt à se stabiliser pour de bon. Prendre un appartement, ça revenait à dire qu'il s'installait définitivement ici, et ça l'angoissait un peu. Peut-être aussi que ça avait à voir avec le fait que bientôt, il retrouverait sa ville natale, l'endroit qui l'avait vu grandir et évoluer, l'endroit qu'il avait pris le soin de fuir comme la peste depuis de nombreux mois maintenant. Ça aussi ça l'angoissait. Plus la date du départ approchait, plus il commençait à regretter. Il allait revoir son père et sa soeur, et ça allait être un véritable enfer, il n'en doutait pas. Jagger avait insisté pour qu'il y aille quand même, et elle avait promis de venir avec lui. Sans elle, il n'aurait jamais pu. Quelque part, il se rassurait en se disant que c'était plus pour elle qu'il le faisait, que pour lui-même, mais au fond du fond, il savait que ce voyage ne le laisserait sans doute pas indifférent et qu'il ne rentrerait pas en Californie indemne. "One Love! What about the one heart? One Heart! What about - ? Let's get together and feel all right" continua-t-il, sa tête bougeant en rythme, de droite à gauche. Il ne pensait à rien en particulier, ça lui donnait au moins l'illusion d'aller bien et d'être heureux. Jagger bossait ce soir, pas de bol pour lui, mais après tout Donovan était un grand garçon et il pouvait très bien se coucher dans son propre lit sans avoir eu son câlin du soir. Et par câlin, entendez partie de jambes en l'air, quoi d'autre? Même si ça le faisait toujours un peu râler, il fallait bien qu'elle travaille, elle aussi. La situation actuelle l'avait rendu légèrement insomniaque, il avait bien essayé de passer la soirée chez Naya mais il s'était vite retrouvé à se tourner les pouces et ça n'était vraiment pas bon pour lui. Il fallait rester occupé pour ne pas trop cogiter, c'était son but premier, au bout d'un moment il avait juste eu l'impression de suffoquer alors il était sorti faire un tour en voiture. Donovan avait roulé, traversant la ville d'Est en Ouest et puis du Nord au Sud, il avait même été jusqu'à Long Beach. Une fois le moteur coupé, il avait écouté le bruit des vagues s'échouant sur le sable de la plage déserte et il s'était senti terriblement seul. Les yeux fermés, concentré sur les vagues et songeant à l'immensité de l'océan, il s'était surpris à vouloir appeler Jake et Ryan. Sauf que Jake et Ryan n'étaient plus là pour décrocher… Le temps d'une seconde, il l'avait presque oublié. S'ils avaient été là, ils auraient pu l'aider à traverser cette mauvaise passe, ils auraient pu le conseiller… Une larme au coin de l'oeil, furieux contre la vie et contre lui-même, Donovan avait jeté un oeil dans le rétro intérieur et il avait aperçu une boite en carton sur la banquette arrière. C'était là-dedans qu'il avait transporté Memphis avant de l'offrir à Jagger. Il pensa à la discussion qu'ils avaient eu ce jour-là et au visage de cette dernière quand il lui avait donné le chaton. Elle avait l'air sincèrement heureuse à ce moment-là. Il ferma à nouveau les yeux et son sourire apparut sous ses yeux. Il ne pouvait pas appeler Jake, ni Ryan, mais il pouvait toujours parler à Jagger. Il ne le faisait pas vraiment, parce qu'il n'avait pas envie de lui en mettre trop sur les épaules, elle avait déjà assez de choses à s'occuper sans en rajouter, mais elle était là et à défaut de lui parler il pouvait toujours la serrer fort, trop fort, dans ses bras. Et puis il pensa à ce qu'elle avait dit, qu'il ne serait jamais comme son père mais qu'il devait aller le voir malgré tout, parce que c'était la bonne décision à prendre, parce qu'il ne devait pas avoir de regret. Il n'avait peut-être plus Jake, ni Ryan, mais Jagger ne semblait pas vouloir aller ailleurs, pas sans lui en tout cas. Ça lui brisait le coeur, parce que ses amis lui manquaient terriblement, mais en même temps il se sentait profondément reconnaissant d'avoir cette fille-là dans sa vie, et il n'aurait échangé sa place pour rien au monde.
Sur le chemin du retour, Donovan ne roulait pas vite, parce qu'il ne voulait pas rentrer. Il n'avait pas envie de se glisser sous ses draps et de s'endormir paisiblement, même s'il l'avait voulu, ça n'arriverait pas. Alors, il essayait de gagner du temps, de le tuer aussi. Tandis que la chanson venait de se terminer et qu'il s'apprêtait à passer à la suivante, Donovan essayait d'imaginer à quoi il ressemblerait s'il se faisait des dreadlocks. Il avait eu les cheveux longs une fois, ça remontait à l'époque du lycée et franchement, ça n'avait pas été très beau à voir. Mais ça plaisait aux filles à ce moment-là… Du moins, c'est ce qu'il pensait toujours. Qu'est-ce que Jagger dirait s'il décidait de se laisser pousser les cheveux pour se faire une coupe à la Bob Marley? Uh. Il ne put s'empêcher de rire de ses propres idées. Franchement, il aurait sans doute l'air très con avec des dreadlocks. Il passa devant une série de bâtiments qui n'attirèrent pas son attention. Donovan scrutait la route. Il se stoppa à un feu rouge et pris cependant la peine de regarder aux alentours. Il était à côté du Pim's et … Hé mais! Il y avait un type par terre. Donovan le regarda rouler sur le sol pour se relever. Il n'avait pas l'air d'être dans un état très glorieux. Il n'était peut-être pas le justicier du siècle, il n'avait pas grand chose d'un super héros non plus, mais quand il était pompier ça lui était arrivé d'avoir affaire à des gens complètement torchés. Il avait l'habitude. En plus, ce n'était pas comme si lui-même était un modèle de sobriété. Dans un élan de bonté, et comme il n'avait de toute façon pas mieux à faire, Donovan se stationna sur une place juste à côté et s'empressa de sortir de sa voiture pour traverser la route et aller aider le type. Il ne l'avait pas encore reconnu mais quand il s'approcha de lui, son visage lui revint immédiatement. "Julian?" C'était l'ex de Jagger. Le type qu'il avait failli fracasser au Hometown. Celui-là même qui l'avait tellement énervé que Donovan avait pété un plomb avant de décider de démissionner. Accessoirement, il était aussi le meilleur ami d'Hendrix, aka un autre type que Donovan ne pouvait pas sentir. Franchement, ça ne l'enchantait pas de tomber à nouveau sur lui. Il regarda sa voiture, comme s'il hésitait à le laisser en plan et à se barrer, l'air de rien. Étant donné le taux d'alcool qu'il devait avoir dans le sang, il ne se souviendrait même pas avoir vu Donovan ici ce soir. Il n'avait qu'à faire volte face et repartir comme il était venu. Sauf que Julian rigolait tout seul, et même assis il donnait l'impression d'être sur le point de s'effondrer à tout moment. "Fait chier." marmonna l'ex pompier alors qu'il se retournait complètement vers l'autre homme, oubliant ses rêves de prendre la fuite. Il prit place à côté de Julian, se tenant prêt à le rattraper si jamais il venait à basculer en arrière ou une connerie du genre. "Quand on tient pas l'alcool, on boit pas." Il faisait déjà un effort, okay? Fallait pas trop lui en demander non plus. Donovan fixa le visage du pochetron de la soirée, il n'avait pas l'air bien du tout, mais ça n'avait pas l'air non plus d'être simplement lié à l'alcool ingurgité. Personne ne se met dans cet état-là tout seul, sans raison valable. "Est-ce que… est-ce que ça va?" demanda-t-il enfin, pas trop gentiment mais pas trop méchamment non plus.
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| | | Julian Mcneal GOOD COP
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| Sujet: Re: “ – I feel like i'm already dead. ” Mer 2 Juil 2014 - 14:38 | |
| Dans sa tête tout lui semblait plus ou moins flou. En dehors de sa certitude d'avoir le coeur en miette - voir presque inexistant à l'heure actuelle - il avait l'impression d'être nulle part comme partout à la fois. Toutes ses pensées s'entremêlaient et rien n'était cohérent. Il avait l'impression que son crane allait craquait et que tout allait exploser tellement ça n'avait pas de sens. Il n'aimait pas boire, mais c'était la chose la plus logique dans sa tête depuis longtemps. Aller au bar, boire un ou deux verres et réussir enfin à s'endormir sans avoir passé trois heures avant à se remettre en question, de A à Z. Finalement, le truc qui était bien avec la boisson, c'était que s'il allait vraiment trop loin, peut-être que son cerveau irait jusqu'à saturer et effacer ses derniers souvenirs. Tiens, il aurait bien aimé ne jamais avoir connu Lissa, ne jamais avoir à vivre tout ça... Mais plus que personne il savait qu'on ne pouvait guère changer les choses du passé. C'était trop tard. Il ne pouvait rien faire pour arranger les choses, rien faire pour retenir Lissa et rien faire pour empêcher cet accident. Il ne pouvait rien faire, si ce n'était tout prendre sur lui et attendre que ça soit moins difficile avec le temps. Et ce n'était pas gagné. C'était trop dur et il avait cette sensation étrange de se noyer chaque jour un peu plus, avant de respirer une fraction de seconde pour rentrer de nouveau dans l'eau celle d'après. Etait-ce humain, comme sensation ? Est-ce que d'autres étaient passés par là avant lui ? Est-ce sa souffrance allait être éternelle ? Est-ce que c'était possible de vivre avec ça, au plus profond de soi ? Et alors qu'il pensait, encore et encore, il se cogna à un banc, se retrouvant à terre comme l'ivrogne qu'il était. Il avait du mal à se relever, se demandant d'où ce banc était apparus et surtout pourquoi il fallait que de nouveau obstacle se mettent en travers de sa route. Cherchant presque aveuglément la banc pour s'appuyer dessus et se relever, Julian roulait de droite à gauche avant de réussir à se tenir debout. Mais ça ne dura pas longtemps, puisqu'il se retrouva de nouveau assis, riant de l'ironie qui n'était évidente que pour lui. Il tombait, chaque jour à un peu plus bas... c'était tellement pas drôle.
C'est alors qu'une voix capta son attention. Julian s'arrêta de rire fronçant les sourcils. « - Dieu, c'est toi ? Ta voix elle est sexy putain... » Julian regarda aussi de sa tête, ne voyant pas grand-chose. Avant de s'exclamer de surprise dans un « wouahaha » étrange. « - Putain, dieu qui jure quoi. Classe, mec, classe. » Le 'fait chié' de Donovan n'était pas entré dans l'oreille d'un sourd. Et c'était tellement drôle dans la tête de Julian qui se prenait un fou rire monumental. Il lui fallut d'ailleurs quelques secondes pour comprendre que quelqu'un venait de s'asseoir à côté de lui. « - Hey, j'te permets pas, ok. » Puis il se rapprocha de Donovan pour regarder d'un peu plus près qui était en train de lui parler, avant de s'écarter et de rire. « - Oh putain, si t'es Dieu, j'suis dans la merde. Mais j'ai pas fait de bêtise moi. Hein. Je suis un gentilhomme moi monsieur ! Gentil... mais tellement con ! » Et puis Julian regarda devant lui, comme s'il cherchait quelque chose. Mais en réalité, il n'arrivait pas à voir correctement. Il essayait tout simplement de savoir où il était, espérant reconnaitre un coin ou un autre. Après tout, cette ville, c'était sa ville. Il avait grandi ici. C'était son chez lui.
« - Toi, tu me demandes si moi, ça va ? » Il donna une tape dans le dos de Donovan, tout en disant : « - Mais c'est un miracle ! Tu veux pas plutôt me frapper ? La dernière fois ça te démangait si j'me souviens bien ! Tu sais, en plus que c'est tellement, tellement ridicule de vouloir me frapper moi qui suis sans doute l'homme le plus gentiiiiiil de toute cette putain de ville ? Et me frapper pour Jagger. » Il bougeait négativement sa tête, trop rapidement pour que ça soit crédible. « - T'as pas à t'en faire, va ! Si elle m'aimait pas à l'époque, pourquoi elle m'aimerait maintenant ? Hein, hein ? » Et il riait de nouveau, comme si tout ceci était tout simplement trop drôle. Lui, il l'avait aimé. Sans doute aussi fort que Donovan l'aimait actuellement. Où peut-être un peu moins, mais pouvait-on vraiment mesurer ce genre de choses ? Le premier amour de Julian, c'était Jagger et ça il ne l'oublierais jamais. Mais il avait compris avec le temps que ça ne serait jamais réciproque. Alors il allait se contenter de la voir vivre de loin, souhaitant malgré sa colère qu'elle soit heureuse. Au moins aujourd'hui, il avait une idée d'où elle se trouvait. Penser à Jagger n'était sérieusement pas une solution pour oublier Lissa... La situation était tellement similaire à l'époque.
« - Elle est partie Jagger, à l'époque, sans rien dire. Et tu sais quoi, ma fiancée à fait la même chose ! C'est pas trop drôle ? Je fais fuir les femmes que j'aime ! Je devrais remporter un prix pour ça, ouais. Genre... Et la récompense pour le plus gros looser d'Huntington beach reviens à... Julian Mcneal ! » Puis il se tourna vers Donovan. « - Quoi que dans le genre Looser t'as un peu la tête de l'emploi. »
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| Sujet: Re: “ – I feel like i'm already dead. ” Mer 2 Juil 2014 - 16:55 | |
| Putain, il était bien grave quand même. Julian ne semblait pas avoir reconnu Donovan et il venait de l'appeler Dieu. Accessoirement, il avait aussi qualifié sa voix de "sexy". Ça aurait pu faire le rire, sauf que franchement, la situation n'avait rien de très amusant. En temps ordinaire, Donovan aurait sans doute apprécié d'être comparé à Dieu, parce que la modestie ne faisait pas tellement partie de ses qualités, ou du moins il aimait bien se vanter de temps en temps. Qui sait, peut-être qu'il ressortirai ça à Julian un jour? Ouais, c'était même presque sûr. En attendant, quelqu'un devait bien s'occuper de cet abruti qui avait bu plus que de raison et qui n'allait sans doute jamais être capable de rentrer chez lui tout seul dans cet état, ou alors pas en un seul morceau. Et si Donovan pouvait être con parfois, il essayait aussi de ne pas être trop irresponsable. Laisser Julian, ivre mort, dans la rue au beau milieu de la nuit, c'était une sorte de non assistance à personne en danger, non? Et pour un ex pompier, ça la foutait mal. De toute façon, il n'était pas comme ça. Même s'il n'aimait pas Julian, et même s'il aurait sans doute préféré lui en coller une plutôt que de l'aider à se relever et à marcher, Donovan ne pouvait tout bonnement pas se résoudre à l'abandonner. "Ta gueule." lâcha-t-il calmement alors qu'il venait de prendre place à côté de Julian et que ce dernier n'avait pas l'air d'apprécier. Qu'allait-il faire? Il aurait suffit à Donovan de le pousser un peu avec le petit doigt et l'autre se retrouverait à nouveau par terre, alors franchement, qu'il lui permette ou qu'il ne lui permette pas, ça ne changeait pas grand chose. "C'est Dieu qui te le dit." ajouta-t-il rapidement. Il le laissa s'approcher un peu de lui, apparemment sa vision n'était pas très bonne parce qu'il lui fallut regarder d'assez près pour enfin le reconnaitre. Ce qu'il disait n'avait pas beaucoup de sens, aussi Donovan ne prenait pas vraiment la peine de répondre. À quoi bon? Il ne se souviendrait sans doute de rien demain. Il écoutait quand même attentivement les mots qui sortaient de la bouche de Julian et la fin de sa dernière phrase l'interpella un peu. Qu'est-ce qu'il lui était arrivé pour qu'il soit à ce point au fond du trou? Jagger ne lui avait parlé de rien, mais si elle avait su que Julian avait un problème, elle ne lui aurait de toute façon rien dit. La dernière scène qu'il lui avait faite au café, avait suffit à lui faire passer l'envie de voir Julian et Donovan être amis, ou même simplement civils et courtois l'un envers l'autre. Il aurait pu lui dire un truc du genre "Mais non, t'es pas con." sauf qu'il n'en aurait pas pensé un seul mot, alors il s'abstint à nouveau de dire quoi que ce soit. L'autre type sembla s'activer un peu, il regardait partout aux alentours, comme s'il cherchait un truc, alors Donovan en fit de même. Peut-être que Julian avait garé sa voiture quelque part ici et qu'il était en train de tenter de se rappeler où exactement… Il pouvait toujours courir pour que Donovan le laisse prendre la voiture.
En recevant une tape dans le dos, il se redressa, comme si le fait que Julian le touche l'avait irrité. L'ex de Jagger s'était lancé dans un blabla interminable, comme quoi c'était un miracle d'entendre Donovan lui demander si ça allait. Il fit référence à l'incident de l'autre jour, et Donovan se renfrogna. Putain, il avait vraiment de la chance de déjà être dans un sale état. N'empêche qu'il s'avait qu'il avait été con ce jour-là, et il savait que ça n'avait pas plu à Jagger. Il avait vu le regard dans ses yeux et il avait entendu le ton de sa voix quand elle avait dit vouloir se sentir à nouveau chez elle ici, et qu'elle lui avait demandé s'il pouvait comprendre ça… Donovan se sentait coupable. Il était impulsif, mais il n'avait jamais voulu la blesser. "Je suis désolé pour l'autre jour, okay? marmonna-t-il en sachant très bien que c'était la chose à faire. Ça lui avait un peu écorché la bouche de le dire, mais il se rassura en se disant que Julian ne s'en souviendrait peut-être pas demain. De son côté, il aurait la conscience tranquille, c'était tout bénéf'. "Je me suis emporté…" Il marqua une pause, fixa ses pieds quelques secondes et puis ajouta: "Mais j'avais mes raisons." Il était tellement à fleur de peau ce jour-là, et encore maintenant… C'était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase et il n'avait pas su se contenir. Et puis Julian se mit à parler de Jagger, alors Donovan n'ajouta plus rien et se contenta de le regarder. Est-ce qu'il avait bu à cause de cette histoire? Ça semblait ridicule, mais pourquoi est-ce qu'il disait ça alors? La vérité, même si ça le tuait de l'admettre, c'est que Jagger avait sans doute tenu à Julian, qu'elle l'avait peut-être aimé aussi. En tous cas, elle avait de l'affection pour lui et encore aujourd'hui, Donovan avait senti qu'il ne la laissait pas indifférente. Pas dans un sens qui pouvait vraiment le rendre inquiet, même si sa jalousie le faisait parfois voir les choses sous cet angle, mais plutôt dans le sens où elle le voyait comme un ami, et donc elle s'y intéressait forcément un peu. Julian faisait parti du passé de Jagger et Donovan ne pourrait jamais rien y changer, alors autant essayer de l'accepter. Le rire de l'autre homme résonna et Donovan ne le lâcha pas des yeux. "Dis pas de la merde comme ça." Il donna à son tour une tape dans le dos de Julian, mais pas trop fort pour ne pas le faire basculer non plus. "Elle ne t'aime peut-être pas comme … comme elle m'aime moi, mais elle te considère vraiment comme un ami. Ça j'en suis sûr." Il avait hésité à dire ça, parce que techniquement, Jagger ne lui avait jamais dit qu'elle l'aimait à lui non plus. Et alors que Donovan s'apprêtait à dire à Julian d'arrêter ses conneries et de se reprendre en main, ce dernier continua sur sa lancée.
Donovan n'était pas souvent à court de mots, mais pour le coup il ne savait plus quoi dire. Il s'était foutu de la poire de Julian en apprenant qu'il était fiancé et maintenant il apprenait que la fille avec qui il était, l'avait quitté… Il ne riait pas, contrairement à Julian. À croire que les rôles s'étaient inversés. Mais soudain, tout semblait plus clair. Il buvait parce qu'il avait le coeur brisé et ça, c'était un truc que personne n'aurait pu mieux comprendre que Donovan lui-même. Et alors que Julian était devenu l'ennemi numéro deux de Donovan, juste après Hendrix, ce soir il se sentait terriblement proche de lui. Il se reconnaissait dans ce qu'il était en train de dire, et ça le renvoyait tout droit aux moments les plus sombres de sa vie. Lui aussi il s'était fait lâcher par Jagger à un moment, il avait failli la perdre, et il savait à quel point ça avait fait mal de la voir prendre la route sans pouvoir la retenir. Et si aucune autre fille ne l'avait fait souffrir à ce point, Donovan n'avait pas cessé de perdre des gens au cours de sa vie. Ce n'était pas des copines, mais c'était sa famille et ses amis les plus proches, et au fond tout ça c'était la même chose. Alors, il sourit en entendant Julian dire que lui aussi il avait la tête de l'emploi pour être un loser, parce qu'il ne croyait pas si bien dire. Dans la famille "J'ai perdu tous les gens que j'aime à tour de rôle" je demande Donovan. Et dans la famille "Je me sens souvent seul au monde, parce que ça a longtemps était le cas", je demande aussi Donovan. On s'arrête-là où on continue avec la famille "Je bois comme un trou pour oublier ce que c'est d'aimer"?
"Ta vie c'est de la merde, j'ai compris, mais crois-moi t'es pas le seul à avoir vécu ce genre de chose. Tu t'en remettras." Même s'il arrivait à comprendre Julian, il ne pouvait pas se résoudre à lui dire qu'ils étaient plus similaires qu'il ne le pensait. Donovan n'arrivait déjà pas à tout expliquer à Jagger, alors il n'allait certainement pas s'ouvrir à un type qu'il ne connaissait presque pas, voire pas du tout. Il avait toujours un ton pas très chaleureux, et son visage faisait preuve d'une neutralité parfaite. Pas une émotion ne transparaissait."Allez, lève-toi. Je te ramène chez toi." dit-il en se levant le premier.
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| | | Julian Mcneal GOOD COP
› MESSAGES : 517 › EMMENAGEMENT LE : 09/03/2013 › AGE : 37 › STATUT CIVIL : EN COUPLE AVEC SASKIA ; › QUARTIER : CHEZ SA GRANDE SOEUR KATE, A LOS ANGELES ; › PROFESSION/ETUDE : ANCIEN RÉDACTEUR POUR LE HUNTINGTON BEACH DAILY. IL ECRIT SON PREMIER ROMAN "SOUS LES PLUMES OBSCURES" ; › HB AWARDS : (2013) PERSONNAGE LE PLUS COINCÉ (2015) PERSONNAGE LE PLUS COINCÉ ; HOMME PARFAIT (2016) PERSONNAGE LE PLUS SENSIBLE ; DUO LE PLUS IMPROBABLE AVEC NAYA ; › DOUBLE COMPTE : CF : ELOW ; › CELEBRITE : HAYDEN CHRISTENSEN ; › COPYRIGHT : ELOW' ;
| Sujet: Re: “ – I feel like i'm already dead. ” Ven 4 Juil 2014 - 17:03 | |
| Il était ivre, mais tellement ivre que lui-même en avait conscience. Ce n'était pas du tout le genre de garçon à boire dès qu'il le pouvait, à l'inverse, lui essayait toujours de modérer sa consommation. Ce soir, les choses étaient différentes. C'était comme si Julian faisait le point sur sa vie et qu'il se rendait compte à quel point elle était merdique. Il avait accumulé, échec sur échec, mensonge sur mensonge. Dernièrement tout avait été multiplié par 100. Non, en réalité, depuis le coma, c'était comme si toute sa vie avait changé. Comme si le monde avant l'accident était un tout autre univers. C'était effrayant. Lui qui avait constamment la sensation d'avoir manqué ou oublier quelque chose, maintenant, il n'avait tout simplement plus rien. Sa famille, sa fiancée... heureusement qu'Hendrix était encore là, sinon il se serait senti vraiment seul. Il n'avait plus le courage d'affronter ce monde et il était fatigué de tout. De son travail, de son quotidien... Il devrait peut-être repartir avec Beth quelques semaines en Afrique, voir y vivre, qui sait ? Il s'était senti tellement utile la dernière fois que ça lui avait fait un bien fou. Mais faire partie de cette association, ça avait été un moyen de se rapprocher de Lissa, qui était à Londres à cause de la maladie de sa mère. Putain, il devait se refaire et c'était tellement impossible dans sa tête. Il était bloqué à ce matin où il avait découvert le départ de Lissa et la trahison de son frère. Son coeur s'était tout simplement arrêté.
Il se souvenait encore de la première fois où il avait vu Lissa. De ses cheveux blonds, de son sourire et de son humour. Elle lui avait tout de suite plu. Julian aurait aimé retourner en arrière, il aurait aimé revivre ces moments qui vous bousculent et vous font sourire plus que de coutume. Il aurait aimé revivre tous ses instants avec Lissa et essayer de comprendre où il avait foiré. Puisque c'était elle qui l'avait trompé, avec son frère en plus, et qu'elle était partie d'elle-même, pourquoi Julian se sentit-il si coupable ? Pourquoi avait-il la sensation d'avoir raté quelque chose.
« - Hey mais, d'accord. J'me tais. » Il mettait son doigt devant ses lèvres et dans sa tête ça lui rappelait automatiquement les types ivres à la télé et dans les films, alors au fond, il ricane un peu. Il n'arrivait pas a gardé son sérieux et il préférait rire de ce qui lui arrivait plutôt que de pleurer, encore et encore. Et il devait avouer qu'une conversation avec dieu, ce n'était pas une mauvaise chose. Mais Dieu n'était en réalité que Donovan qui venait de prendre place à ses côtés. Il ne savait pas comment il avait fait pour venir jusqu'ici, mais Julian n'arrivait plus vraiment à faire la différence entre réalité et illusion. Alors une partie de son esprit lui disait que Donovan n'était que le pure fruit de son imagination. Il n'était pas si gentil en vrai, hein ? Et avec cette petite gueule là. Donovan a vraiment une petite bouille aussi chou ? Non, impossible.
« - T'es quoi ? » Julian ouvrit les yeux comme si cela l'étonnait un peu trop. Il se tourna vers Donovan, essayant de comprendre ce qu'il disait. Avant de sourire bêtement. « - T'inquiète ! T'as cru que je demandais ta copine en mariage. J'aurais été toi, j'aurais surement était aussi débile. Quand ça concerne les femmes qu'on aime, on est toujours idiot. » Julian se souvenait parfaitement de cette journée, mais il était parti en se disant qu'il n'aurait pas à revoir Donovan avant longtemps. De même pour Jagger. Il préférait laisser la distance faire les choses, sans se concentrer sur le comportement tellement ridicule du copain de Jagger. Mais avec tout le temps qui était passé, qui était Julian pour Jagger ? Qui était-il pour juger celui qu'elle avait choisi ? Personne. Il n'en avait plus la moindre idée en fait. Il avait pensé qu'après la dernière fois, les choses finiraient pas redevenir tel qu'elle avait été, mais c'était trop demander sans doute. Il devait juste avoué qu'avec Jagger, les choses ne seraient jamais simple. C'est tout.
« - Un ami... haha. Tu sais, je la connais depuis qu'elle était pas plus haute que ça... tu l'aurais kiffé à cette époque. J'ai sûrement des photos de l'époque, quelque part, chez mes parents... J'te montrerais. » Jagger, il en était tombé amoureux comme un con. C'était peut-être parce qu'il trainait tout le temps avec Hendrix et qu'à force de croiser Jagger aussi, il avait eu la sensation que c'était parfait. Au début, ça lui paraissait absurde, mais en voyant qu'au fil des années, il ne regardait toujours qu'elle, il avait tout simplement compris. La belle époque ! Il était si insouciant avant. Il n'avait à s'inquiéter de rien, d'absolument rien ! Maintenant, il avait tellement chose sur les épaules qu'il était prêt à s'enterrer vivant lui-même. C'était pas drôle comme émotion, pas drôle du tout.
« - Je crois pas. » murmura le journaliste. C'était tellement évidant pour lui, que rien ne s'arrangeait. Julian se laissa tombé en arrière, regardant alors le ciel alors un peu trop vide selon lui. Il senti alors Donovan se lever, sans vraiment bouger lui-même. « - Non, merci. Je vais rester là. Je n'ai pas envie d'y retourner. Pas là-bas. » Il se releva alors, fixant Donovan qui était encore debout. Il se demandait pourquoi lui, il voulait le ramener. Peut-être à cause du facteur commun du nom de Jagger ? Mais là tout de suite, Julian s'en fichait un peu royalement. Il n'avait tout simplement pas envie de bouger. Il n'avait pas envie de rentrer dans cet appartement, dans ce quartier. Non, il voulait juste... juste regarder le ciel. Oh, qu'est-ce qu'il aurait aimé être sur la plage. Ecouter les vagues toutes la nuit... quel heure était-il d'ailleurs ?
« - Tu sais, ma vie, c'est pas juste de la merde. C'est de la GROSSE, mais GROSSE merde. J'sais pas ce que t'as vécu toi et en vrai, j'm'branle un peu. Toute façon c'pas une très bonne chose de raconter sa vie à un journaliste, va savoir ce que je pourrais écrire sur toi après. » Il secoua la tête. « - Mais j'vais te raconter la mienne. Parce que c'est tellement drôle que tu vas kiffer. Et que s'il y a un coeur là-dedans, là, là tu vois... bah alors tu auras pitié. Et ça prouvera que t'es peut-être pas aussi méchant. » Il laissa le silence se posait une seconde ou deux. Histoire de perdre son sourire et d'avoir un visage plus sérieux, mais aussi de respirer et de réfléchir. Choque qui était difficile. La première impression qu'il avait de Donovan, n'avait pas été très bonne. Maintenant, il était juste trop ivre pour voir les choses autrement. Mais Julian était bel et bien persuadé que ce type devait avoir quelque chose pour plaire à Jagger. Et que ce n'était surement pas juste physique. Qu'il y avait plus, sans doute et que c'était fort.
« - Il y a quelques mois, j'ai eu un accident, en voiture. Je conduisais. Et Lissa - mon ex-fiancée - elle était là aussi. Je suis tombé dans le coma, pendant un mois. Depuis que j'ai les yeux ouverts, j'ai l'impression que ma vie entière s'écroule. Mon boss me fou une pression de dingue au journal. Mon père se tape des mecs dans le dos de ma mère depuis des années. Ma fiancée se barre en m'avouant qu'elle a couché avec mon frère et tu sais c'est quoi le plus drôle ? » Julian perdit toute trace d'alcool joyeux. « - L'accident, c'était ma faute. Et par ma faute j'veux dire que quelqu'un est mort. On me l'a caché, parce que je ne me souvenais de rien... mais putain, j'ai tué quelqu'un, tu le vis toi ? Alors pitié, me dit pas que je vais m'en remettre. » Il se leva, un peu mal malheureusement. Mais il était debout et il faisait face à Donovan. « - J'ai tout perdu. Et j'me suis perdu en prime. Alors j'ai pas envie de renter chez moi. » |
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| Sujet: Re: “ – I feel like i'm already dead. ” Mer 9 Juil 2014 - 4:55 | |
| Donovan avait toujours eu une personnalité aux multiples facettes. Tantôt gros crétin immature, tantôt vieil ours au coeur tendre, tantôt déconneur en puissance. Il pouvait passer de l'un à l'autre et alterner toute la journée si ça lui chantait. Parfois, il hésitait à agir de telle ou telle façon face à certaines personnes ou certaines situations et justement, la situation à laquelle il se trouvait confronté à l'instant l'avait laissé perplexe. D'abord surpris de croiser Julian ici à cette heure de la nuit, puis encore plus surpris de le voir dans cet état, et finalement hésitant entre le laisser dans sa merde ou l'aider gentiment. Donovan avait su que lui donner un coup de main pour rentrer chez lui était la bonne chose à faire dès la première seconde, mais la véritable question restait de savoir s'il se sentait capable de mettre son égo de côté pour demander pardon et tendre la main à Julian. D'ailleurs, rien ne garantissait que ce dernier accepterait quoique ce soit de sa part mais au moins il aurait essayé. Et puis, quelque part, Donovan faisait ça pour Julian, certes, mais il le faisait aussi pour Jagger. Parce qu'il savait que ça lui aurait fait plaisir de savoir qu'il était capable d'agir comme un adulte mature et responsable quand c'était nécessaire. Elle avait dit vouloir se sentir à nouveau chez elle à Hutington Beach, et il n'avait certainement pas envie d'être celui qui mettrait des bâtons dans ses roues. Il voulait que Jagger soit heureuse et qu'elle retrouve ce sentiment d'avoir une véritable maison, son chez elle, et si aider son ex à rentrer chez lui sain et sauf faisait partie du deal, il était prêt à faire cet effort là pour elle. Même Julian n'avait pas l'air d'en croire ses yeux et ses oreilles. "Je suis désolé." Il l'avait dit plus distinctement cette fois mais avec un regard noir. "Putain, je te jure que si tu me le fais encore répéter une seule fois, je te laisse crever la bouche ouverte ici." En réalité, même s'il lui demandait de répéter à nouveau, Donovan ne laisserait pas Julian comme un con sur le macadam, mais il fallait bien se donner un peu de contenance. De toute façon, l'autre type était complètement out, et même s'il l'avait voulu, il ne pouvait pas grand chose contre Donovan. Ça aurait été bien bas de s'attaquer à un mec ivre, et même pas à moitié aussi jouissif que s'il l'avait démonté au Hometown l'autre jour. De toute façon, avec ses nouvelles résolutions, Donovan ne pouvait pas. Il s'était promis de faire un effort au niveau de sa jalousie, même si c'était dans sa nature et que lutter contre sa propre nature était terriblement difficile. S'il le voulait vraiment, il avait la force de caractère nécessaire pour changer. Il ne pourrait jamais cesser de grincer des dents à chaque fois qu'un type s'approche un peu trop près de Jagger, ni arrêter de tous les qualifier de connards, mais au moins il pouvait essayer de se montrer un peu plus tolérant et surtout moins possessif. Après tout, elle aimait aussi bien les hommes que les femmes et il n'avait jamais eu de problème à la voir blablater avec des jolies barmaids ou à se faire de nouvelles amies. Donovan était pour l'égalité des sexes, c'était son côté Dona la féministe, alors plutôt que de se mettre à jalouser les filles, il préférait tenter ce qui semblait jusque que là impossible: cesser de voir les hommes comme de potentiels dangers et adversaires. Peut-être que s'il avait réfléchi à tout ça cinq minutes, à son arrivée dans la ville, il aurait pu se montrer civilisé avec Julian et lui serrer la main avant de lui demander une tonne de détails sur la Jagger adolescente qu'il n'avait pas connu mais que Julian avait semble-t-il pas mal fréquenté, plutôt que de menacer de lui casser la gueule. Ça aurait été plus sympathique quand même et qui sait, ils auraient peut-être pu être amis? Ouais. Bon. Faut pas pousser mémé non plus. Mais vous voyez le truc, non? Si Donovan avait réfléchi, les choses auraient pu être un poil moins dramatiques et tout le monde s'en serait bien mieux porté.
Julian, justement, venait de dire un truc avec lequel Donovan pouvait s'accorder. Ils s'entendaient donc sur quelque chose, ça c'était une réelle surprise. Il hocha la tête, étonné, tout en regardant Julian du coin de l'oeil. Il n'ajouta rien, parce que Julian avait tout dit. Quand ça concerne les femmes qu'on aime, on est toujours idiot. Quelque part, l'autre type aussi avait l'air de tenir à Jagger et Donovan ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. C'était comme Hendrix. Après tout, à la naissance il était sorti du même trou que Jagger avec seulement quelques minutes d'écart. C'est que ça vous rapproche ce genre de chose, non? Ce n'était d'ailleurs pas le problème que Donovan avait avec le frère jumeau de Jagger. Ce qui l'embêtait vraiment c'était qu'Hendrix, peu importe tout l'amour qu'il pouvait bien porter à sa soeur, ne semblait pas voir à quel point Donovan et Jagger s'aimaient eux aussi et à quel point ils avaient besoin l'un de l'autre. Il avait rejeté Donovan à l'instant même où il l'avait rencontré, sans vraiment chercher à le connaitre ou à en savoir plus sur lui. Bon. Okay. En le rencontrant, Donovan était peut-être ou peut-être pas à moitié à poil, prêt à se faire Jagger sur le canapé du salon (ou peut-être que c'était la table de la cuisine, mais est-ce vraiment important?), mais putain Hendrix n'avait qu'à apprendre à frapper aux portes aussi! Oui, même chez lui! Bref. Tout ça pour dire que Donovan voyait bien qu'il y avait toujours une certaine affection entre Julian et Jagger. Leur relation avait l'air compliqué, mais ça ne changeait rien au fait que Jagger avait l'air de voir l'autre homme comme un ami. Un bon ami. En tous cas, de ce qu'il s'était passé au Hometown, Donovan avait conclu qu'il était encore important pour elle, qu'il faisait partie de son passé et qu'elle aurait aimé pouvoir le compter aussi dans son présent. Il avait trouvé la force en lui de rassurer Julian. S'il l'avait vu venir un jour celle-là, il n'y aurait même pas cru. En entendant la réponse de l'autre type, il ne put s'empêcher de visualiser Jagger gamine. Il avait déjà vu des photos qui trainaient par-ci par-là chez Hendrix. Il s'était retrouvé à les contempler quelques fois, se disant que c'était à ça qu'aurait ressemblé Marley. "J'en ai vu chez Hendrix." Mais comme s'il ne voulait pas blesser Julian, il ajouta: "Mais je ne serais pas contre l'idée d'en voir d'autres…" Même lui, il ignorait pourquoi il commençait à se montrer gentil. Allaient-ils vraiment se retrouver autour d'une bière (ou peut-être plutôt d'un café, Julian n'avait pas l'air de très bien tenir l'alcool) et se remémorer les souvenirs d'enfance de Jagger, Hendrix et Julian? Sans doute que non. Là, tout de suite, ça n'avait pas beaucoup d'importance, et si ça pouvait faire plaisir à Julian...
Donovan s'y connaissait bien en vie pourrie. Il n'aimait pourtant pas trop étaler son enfance et les drames qu'il avait vécu. Il en gardait les détails précieusement cachés en lui, ne les partageant que très rarement. Julian avait plutôt l'air d'un mec qui avait tout eu, à qui la vie n'avait fait que sourire, et qui tout à coup après avoir enchainé quelques merdes, pense que c'est la fin du monde. Donovan n'était pas là pour le juger, mais il avait envie de lui dire que ce n'était pas la fin du monde et il avait beau penser avoir touché le fond, il était toujours possible de tomber plus bas. Ce n'était pas la fin du monde et même si ce n'était pas plaisant, il s'en remettrait. Il ne s'était donc pas gêné. Plutôt direct, pas du genre à faire dans la dentelle, Donovan s'était finalement levé pour raccompagner l'homme éméché chez lui. À sa grande surprise, ce dernier refusa. Il hésita un instant. Il pouvait toujours mettre Julian sur son épaule et le transporter jusqu'à la banquette arrière de sa voiture de force, ou dans le pire des cas le bâillonner et l'enfermer dans le coffre jusqu'à ce qu'il ait décuvé complètement. Mais avant d'avoir pu prendre sa décision, Julian reprit la parole. Donovan roula des yeux. Il espérait ne pas être relou à ce point quand il avait un coup dans le nez. Vraiment. "Vas-y, balance. Fais-moi pitié." La pitié, c'était le truc qu'il avait toujours refusé, d'où son côté très secret quand il en venait de sa propre vie et des choses qu'il avait pu vivre dans son passé. Il n'en parlait jamais, ça lui évitait les regards pleins de compassion et les phrases toutes faites censées réconforter. La pitié, ça lui donnait envie de gerber, tout simplement, et Julian pouvait toujours courir pour que Donovan lui en accorde un peu, mais il avait un coeur malgré tout. Il n'était pas un monstre, loin de là. Alors, quand l'autre homme se mit à mentionner son accident, son coma, ses histoires de familles, la rupture avec sa copine et la trahison de son propre frère, Donovan se laissa une seconde de réflexion. C'est qu'il se défendait pas trop mal au final et si ça vie n'était pas la plus merdique que Donovan ait pu entendre, il faisait quand même fort. Soudain Julian se mit à parler d'un truc qui provoqua un frisson chez l'ex pompier. Un frisson qui alla de sa tête à ses pieds et qui le renvoya instantanément à Chicago. Quelqu'un était mort par la faute du journaliste et il ne se souvenait de rien…. Ça lui rappelait étrangement sa propre histoire. Julian lui demanda s'il vivait avec ça et Donovan sentit ses mains se mettre à trembler. Il les enfonça dans ses poches un instant. Les mots de l'autre homme résonnaient dans sa tête. "J'ai tout perdu. J'ai pas envie de rentrer chez moi." Il se souvenait encore très bien que ces mots-là, très exactement, étaient sortis de sa propre bouche. Il eut un flashback, le jour où il avait démissionné de son poste à la caserne. Il avait posé son casque sur la table du chef et il avait tourné les talons. On lui avait couru après mais à cette époque, personne n'aurait pu le stopper. Il se sentait seul au monde et quelque part, il voulait être seul au monde. Comme si son deuil était trop grand et trop lourd pour être partagé. La vérité c'est qu'il était rongé par un mal plus profond, la culpabilité. Il releva les yeux et regarda Julian, sans pitié mais avec une lueur différente de celle qu'il avait dans le regard l'instant d'avant. Il venait de comprendre qu'ils étaient tous les deux bien plus proches qu'il ne l'aurait jamais cru. "Si tu veux pas que je te ramène chez toi…" Il lui faisait face et ses mains avaient cessé de trembler. "… Je crois que je vais rester là aussi alors." Sans attendre, il se rassit sur le banc et indiqua la place à côté de lui à Julian pour l'inviter à le rejoindre. Il laissa quelques secondes passer et puis quand le silence fut bien installé, il le brisa pour demander: "T'as eu un accident, mais tu sais, t'es toujours en vie. Ton boss te fout la pression, mais au moins t'as un job. Et je suppose que t'aimes être journaliste, non? Ton père trompe ta mère avec des mecs… Ouais. Bon. Mais tes parents, ils sont en vie et ils sont en bonne santé, pas vrai? Il va pas en crever, ton père, de baiser avec des mecs. Et ta mère, même si nous sommes d'accords, ça craint un max pour elle, elle va pas en crever non plus." Donovan prit le temps de réfléchir au reste, parce que les histoires de coeur, ça demandait toujours un petit temps supplémentaire. "Ta copine te méritait sans doute pas. Sérieux, je te connais pas mais je crois que Jagger t'aime bien et elle a l'air d'avoir une plus ou moins haute estime de toi. Ça me fait profondément chier de dire ça, mais je crois que, peut-être, t'es un type bien. Et si vraiment c'est la femme de ta vie, l'univers trouvera bien un putain de moyen de vous remettre ensemble. Crois-moi. Et ton frère est un gros con. C'est pas toujours curable, mais de ça non plus on en crève pas." Un temps encore, parce que cette fois, il ne savait plus trop quoi dire concernant la mort que Julian avait provoqué. "Tu t'en remettras pas, de la mort de cette personne… On s'en remet jamais. Mais tu pourras apprendre à vivre avec et peut-être parvenir, un jour, à te pardonner. C'était un accident, pas vrai? Les accidents, ça arrive." Et putain, il avait envie de se cogner la tête contre un mur de sortir ce genre de merde, mais qu'est-ce qu'il pouvait dire d'autre? Que la douleur d'avoir perdu quelqu'un ou de savoir qu'on a pas pu en sauver d'autres ne partira jamais et que même des années plus tard il y aura toujours des moments où elle semblera aussi vive qu'au premier jour? Julian était déjà mal et Donovan n'avait pas envie de le mettre plus bas que terre. Il comprenait, parce qu'il avait vécu quelque chose de similaire. Il y avait eu cet incendie, il était tombé à terre, paralysé par la douleur physique, par la peur et par le feu, et il avait vu une femme et un bébé mourir sous ses yeux sans pouvoir leur venir en aide. Il s'était réveillé à l'hôpital et on lui avait annoncé le décès de ses meilleurs amis, ses frères. Lui aussi avait vu sa vie changer et lui aussi ressentait la colère et la tristesse et la douleur s'abattre sur ses épaules, comme s'il portait le fardeau de l'humanité toute entière. Alors, plutôt que d'accabler Julian, il ajouta simplement: "Moi non plus j'ai pas envie de rentrer chez moi, mais parfois, rentrer chez-soi c'est tout ce qu'il reste à faire. Crois-moi." Il ne bougea pas du banc, bien déterminé à laisser Julian choisir ce qu'il voulait. Et s'il voulait rester là et parler ou simplement rester là sans rien dire, alors Donovan aussi.
Dernière édition par Donovan R. Halvey le Dim 20 Juil 2014 - 1:52, édité 1 fois |
| | | Julian Mcneal GOOD COP
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| Sujet: Re: “ – I feel like i'm already dead. ” Ven 11 Juil 2014 - 17:09 | |
| Julian était actuellement... tellement pathétique. Tout le monde le voyait toujours comme cette être, trop parfait. Il n'avait jamais compris pourquoi. On l'avait élevé de façon à ce qu'il se montre toujours gentil, attentionné et compréhensif envers les autres. Il n'était pas aussi parfait après. Ce n'était pas parce qu'il souriait et qu'il était sociable que cela voulait exprimer un type, un genre idéal pour la gentes féminine. Si ça avait été vraiment le cas, il n'aurait jamais eu des problèmes comme Jagger ou Lissa. Aucune fille ne l'aurait quitté de cette façon. Pourtant, aujourd'hui encore il ne cessait d'entendre qu'il était quelqu'un de bien, de gentil, de parfait... Mais quelle blague ! Quelle blague ! Il n'en pouvait plus de ça. Il aurait aimé être l'inverse, pour avoir le contrôle des choses. Jouer selon ses règles sans se soucier de ceux que pensent les autres. Oui, quelque part, il avait rêvé d'être ce type de gars, qui n'avait peur de rien et qui parfois était si con ! Mais Julian était Julian, alors aider la vieille du coin à traverser la route et être un type correct c'était comme savoir respirer : ça ne le quitterais jamais. Ce soir, il avait voulu changer les choses un peu. Boire, il ne le faisait pas souvent, alors cette fois, il allait changer ça parce qu'il avait tout simplement besoin de penser à autre chose. Il voulait se vider la tête avant tout, mais c'était comme si c'était impossible. Il avait l'air idiot à utiliser la pire technique au monde pour oublier, sachant pertinemment que ça ne fonctionnerait pas. Quel crétin. L'alcool n'était jamais la solution, il le savait. Ça n'avait pas d'importance, c'était trop tard. Il avait déjà trop d'alcool dans le système et sa tête commençait à tourner, légèrement, mais même tomber ne lui faisait pas oublier à quel point il avait mal. Seulement, il ne s'était pas attendu à croiser Donovan et encore moins à le voir « gentil » envers lui. Quelque part, c'était impossible dans sa tête et dans cet état, ça ne faisait qu'empirer les choses. Le monde dans lequel vivait Julian actuellement n'avait rien de tout rose, Donovan ayant une part de responsabilité là-dedans. Le quiproquo de la dernière fois avait montré un aspect du garçon auquel Julian ne s'était pas attendu. Malgré ce qu'Hendrix lui avait dit, le jeune journaliste aurait vraiment aimé se faire son propre avis sur le copain actuel de Jagger. Mais tout était partie en cacahuète tellement vite, qu'il avait fait la chose la plus simple du monde : donner raison à son meilleur ami.
Julian se prit un énorme fou-rire après la façon dont Donovan l'avait menacé juste après avoir répété qu'il était désolé. C'était drôle, il fallait l'avouer. « - Ok, OKEYYY. Je te pardonne. » Et il posa quelques fractions de seconde sa main sur la tête de Donovan, avant de sourire bêtement. Donovan n'avait pas besoin de le répéter, c'était déjà peut-être trop lui demander. Julian se doutait tout de même qu'il faisait ça pour Jagger avant tout. Il ne doutait pas des sentiments du type à côté de lui. Personne n'aurait réagi comme lui s'il n'y avait pas d'amour derrière. Question sentiment, Julian savait un tas de choses dessus. Mais ce n'était pas un spécialiste, loin de là. Il était plutôt roi des gaffes et des gestes romantiques à la con. Est-ce que les filles le larguaient parce qu'il était trop romantique ? Qu'est-ce qu'il y avait de mal à vouloir le meilleur pour la femme qu'il aimait, parce qu'au fond, c'était ça. Il ne les traitait pas non plus comme des reines dont il était l'esclaves, mais il n'hésitait pas à faire de son mieux pour qu'elles se sentent bien, aimé et surtout en sécurité. Sérieusement, il était peut-être juste trop bien pour le reste du monde, qui sait ? Il avait le droit de se dire ça, au moins, ça remontait un peu plus l'estime qu'il avait de lui-même. Bon sang, que Lissa lui manquait. A réfléchir, il n'avait pas aimé Jagger comme Lissa. C'était deux relations totalement différentes. Jagger avait avant tout été son amie d'enfance pour qui il était bêtement tombé amoureux. En sortant ensemble, ça n'avait fait qu'augmenter ses sentiments qui aujourd'hui persister dans un tout petit coin de sa tête. Julian était capable de tout lui pardonner, c'était la preuve qu'il aimait toujours sa bonne vieille Jagger. Mais leurs vies étaient différentes, ils avaient évolué à l'opposé. Et durant ce laps de temps, Julian avait croisé Lissa. Dès le premier regard, il avait compris. Le coup de foudre, comme on dit. Elle avait été parfaite et il avait partagé quelque chose avec elle qu'il n'avait jamais ressenti avec Jagger. Cette harmonie parfaite quand deux êtres se trouvent. C'était fini maintenant... tellement fini. Et tout ce que Julian pouvait faire pour faire passer ça, c'était respirer. Soupirer aussi, histoire de. Il ne s'était jamais remis du départ de Jagger, alors imaginait pour le départ de Lissa... avec son frère en plus. Il perdait tout, d'un coup. C'était trop pour lui. La dernière fois, il avait fait tellement de connerie après Jagger. Tellement. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'il avait vécu après son départ. Elle en avait aucune idée. Les pires années de sa vie était marquée par son absence. C'était surtout l'alcool qui le faisait autant réfléchir sur les femmes de sa vie. Avec Donovan à côté, ça ne l'aidait pas tellement, mais Julian n'était pas du genre à se bagarrer, ni sobre, ni ivre.
Sa vie actuelle était un désastre. Et il n'avait pas l'impression que les choses allaient changer. Il ne savait pas ce que Donovan avait vécu, de toute façon, tout le monde passait par des moments difficiles. Le problème c'était que Julian avait toujours fini par garder la tête haute, par aller de l'avant. Là c'était presque impossible. Tout ce qu'il ressentait, c'était le besoin de s'effondrer. De tomber, comme une merde. Et de rester dans un trou, le temps que l'orage qui lui tombait dessus se calme. Et ce trou, ce n'était pas chez lui. C'était plutôt banc. Il voulait rester loin de toute réalité, tout simplement. Et il ne voulait pas bouger. Il savait qu'il ne tiendrait pas longtemps debout. D'habitude, Julian est quelqu'un de très discret. Sa vie était aussi personnelle qu'un article avant sa parution. Il ne racontait jamais rien, il était plutôt celui qui écoutait les autres. Mais ivre, surtout avec ce qui lui arrivait, il ne savait pas quoi faire. Il avait besoin de parler. La jeune fille au bar avait déjà pris une bonne dose de son histoire à la gueule et maintenant, Julian se demandait ce que Donovan allait faire s'il lui racontait tout. S'il lui avouait ce qu'il retenait de dire aux restes du monde. Bon sang, il avait tué quelqu'un ! Il avait l'impression qu'il y avait du sang sur ses mains, peu importe ce qu'il fait pour les nettoyer. Il avait mal, pour Lissa qu'il a trop aimé. Il avait mal, pour son frère qui l'a trahi alors qu'il lui donnait enfin une chance de se rapprocher. Il avait mal parce que celui qui avait toujours été son modèle n'était qu'un menteur incapable de s'accepter tel qu'il est. Et il avait tellement mal d'avoir pris la vie de quelqu'un qu'il n'avait jamais connu et d'avoir brisé celle de ceux qui connaissait cet autre type. C'était tellement confus en lui. Sans tomber comme un crétin, Julian repris alors place sur le banc. Il était fatigué, de se battre et sincèrement, il n'avait qu'une vie : ne plus penser à rien et laisser les choses venir à lui. Donovan semblait vouloir rester là, sous l'étonnement de Julian qui ne rajouta rien. Le silence se fit un peu, jusqu'à ce que Donovan le brise enfin. Julian se tourna alors vers lui, écoutant attentivement.
Donovan disait vrai, bien que Julian avait quelque argument pour contredire, mais c'était pas le but. Il essayait de lui remonter le morale, c'était quelque chose et Julian appréciait ça. Il était pas du genre à dire que tout le monde avait tort. Au fond, tout ce qu'il attendait, c'était ça. Il souriait bêtement en écoutant Donovan. Le monde semblait ralentir d'un coup. Il dévia le regard, pour regarder en face.
« - Je suis incapable de pardonner. J'ai tellement eu du mal à pardonner Jagger après toutes ses années. Alors ma propre famille ? Moi ? Et Lissa... J'aimerais tellement pouvoir la détester malgré tout, mais putain j'y arrive pas. J'me sens juste... coupable. Comme si je méritais parfaitement ce qui est en train de m'arriver. » Il se tourna de nouveau vers Donovan. « - Je sais que tu mens. Je ne vais jamais vivre avec ça sur la conscience. Personne ne peut. Je sais pas comment je vais faire. Je... merci quand même. D'essayer. » Putain, il avait bien envie d'un autre verre. Et il avait aussi envie de parler des licornes des forêts. Bah quoi ? Il avait l'impression d'en voir un en face. Ah non, c'est une poubelle.
« - Et si... et si on a plus de chez soi ? » Il n'avait pas envie, mais vraiment pas envie de rentrer chez lui. Encore moins d'aller là où il avait grandi. Non. Surtout pas, pas dans cet état. Il ne voulait pas croiser son père comme ça, de peur de faire quelque chose qu'il pouvait regretter.
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| Sujet: Re: “ – I feel like i'm already dead. ” Dim 20 Juil 2014 - 16:39 | |
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Julian avait déposé sa main sur la tête de Donovan quelques secondes à peine, mais c'était suffisant pour l'inquiéter. Putain. Il espérait que l'alcool, en plus de rendre Julian incroyablement dépressif, ne le rendait pas… gay. Bon, c'était juste une main sur sa tête, pas de quoi fouetter un chat ou crier au scandale. Il n'avait pas mis sa main ailleurs, tout allait bien. Mais c'était quand même un peu bizarre, surtout quand on prenait en compte le fait qu'il y a quelques jours encore, Donovan avait failli se battre avec lui. Bien décidé à ne pas trop laisser son léger malaise paraitre, Donovan força un léger sourire. "Cool." Il s'était excusé, Julian lui pardonnait, et maintenant ils pouvaient tous aller de l'avant et mettre ce qui s'était passé au Hometown derrière eux. Même s'il sentait que c'était un truc qui le poursuivrait encore quelques temps, Donovan était prêt à oublier ce fâcheux malentendu. De toute façon, à l'instant, sa jalousie maladive semblait être le cadet des soucis de Julian. Ce dernier était au plus bas, et ce n'était pas la faute du grand brun. Pour une fois, il n'avait fait de mal à personne, au contraire même, il se montrait relativement sympathique à l'égard de l'ex de Jagger. Donovan l'avait écouté avec attention, tentant d'assimiler toutes les informations que l'autre homme prenait soin de lui révéler, comme s'ils étaient deux vieux amis, comme s'ils étaient proches… Ça aurait pu le mettre mal à l'aise d'entendre toutes ces choses sortir de la bouche de Julian, parce qu'il lui donnait des détails personnels quand même et Donovan était à peu près certain que Jagger elle-même ignorait les derniers évènements qui avaient frappé Julian. Il avait donc une longueur d'avance sur elle concernant son ex et c'était plutôt surprenant. À la base, il voulait juste ramener Julian chez lui, mais sans pouvoir vraiment y faire quoique ce soit, il était devenu son confident d'un soir. La bonne blague quand même! Il avait bien essayé d'insister, il s'était même levé pour encourager Julian à le suivre jusqu'à sa voiture, mais l'autre homme refusait catégoriquement de bouger. Partagé entre l'envie de lui foutre une claque pour le réveiller et lui dire de se ressaisir, et celle de s'asseoir à côté de lui et l'écouter parler, Donovan avait fini par compatir. Ils étaient sur le même bateau, en quelque sorte. Alors, dans un élan de grande bonté, il avait déclaré que lui non plus n'allait aller nulle part, et il avait repris sa place sur le banc. Il n'avait pas spécialement envie de passer la fin de la nuit à écouter un type bourré se plaindre et se morfondre, il n'avait pas tellement envie de le consoler non plus, mais Donovan avait appris très jeune que dans la vie, on ne fait pas toujours ce qu'on veut. Julian avait besoin de parler, Donovan avait besoin de le ramener chez lui. Julian ne voulait pas rentrer avant d'avoir parlé, alors Donovan se devait de prendre son mal en patience et de l'écouter un peu au moins, avant d'envisager de le fourrer dans sa bagnole pieds et mains liés. Tout était toujours une histoire de concessions et comme souvent, c'était à lui d'en faire. Il n'était même pas vraiment fatigué, alors bon, ça n'allait pas le tuer de rester dehors encore quelques minutes (quelques heures?), même si ça signifiait rester avec Julian. Il le dévisagea rapidement et constata qu'il n'était peut-être pas aussi insupportable que ce dont il avait l'air.
Après le déluge de plaintes qu'avait émis l'ex de Jagger (et de Lissa aussi, du coup), Donovan avait tenté de lui montrer que tout n'était pas aussi horrible qu'il semblait le penser, qu'il y avait encore un peu d'espoir, que les choses finiraient par s'arranger. L'autre homme était têtu. Rien de ce que Donovan avait dit semblait être suffisant. Il souleva un problème que l'ex pompier avait eu et qu'il avait encore parfois (souvent). Le pardon. Pardonner les autres et se pardonner soi-même. Pourtant, si Julian voulait aller de l'avant, c'était le seul moyen. Donovan le savait mieux que quiconque. Il était justement en plein dedans en ce moment, avec son père et son retour à Chicago. Et puis lui aussi, comme Julian, il en avait voulu à Jagger d'être partie, ça leur faisait encore un point commun. La différence, c'est qu'il était parvenu à la retrouver et à la récupérer. Il lui avait pardonné rapidement et aujourd'hui tout ça était complètement derrière eux. De son côté, Julian semblait conserver une certaine rancune, ou peut-être que c'était simplement l'alcool qui parlait. La culpabilité, ça aussi Donovan connaissait bien. Il restait silencieux tandis que l'autre homme continuait de parler. Quand il eut enfin terminé, aucun des deux hommes n'ajouta quoique ce soit durant quelques secondes, jusqu'à ce que la voix de Donovan s'élève à nouveau. "Je sais ce que c'est de passer son temps à se demander ce qu'on aurait pu faire de plus ou ce qu'on aurait pu faire différemment… Est-ce qu'une seconde de plus ou de moins aurait pu changer les choses?" Il baissa les yeux au sol, incapable de regarder Julian. "Ça ne te feras jamais avancer de te poser toutes ces questions. Au contraire, ça te gardera même dans le passé et c'est comme ça qu'on devient fou, tu vois. Ça sert à rien." Le regard sombre, la voix grave, Donovan savait exactement ce dont il parlait. "Tu vas vivre avec ça sur la conscience, mais tu vas vivre quand même. Le type qui est mort, il n'a pas cette chance, alors t'as pas le droit de te laisser abattre sans même essayer d'aller de l'avant." Il l'avait dit avec une pointe de colère dans la voix. Donovan aussi avait été rongé par la culpabilité après le dernier incendie sur lequel il avait travaillé. En se réveillant à l'hôpital, il avait voulu mourir lui aussi, il avait voulu rendre leur place à ses amis et à cette femme et son enfant, il avait voulu prendre leur place à eux. Mais rien de ce qu'il avait pu faire ou dire n'avait changé les choses, et malgré toutes ses supplications il n'était pas mort. Il avait fini par se relever et par changer radicalement de vie. Il avait tout plaqué, et il était parti sur la route pour tenter d'oublier. Oublier. Voilà ce que Julian devait faire. "T'es pas un meurtrier Julian. T'as pas voulu tuer cet homme et je sais bien que ça change rien au résultat, mais c'est pas ta faute. Tu peux pas passer ton temps à te reprocher quelque chose qui est arrivé et que tu ne peux plus changer. C'est la vie et la vie est une chienne. C'est tout. On ne saura jamais pourquoi des choses comme ça arrivent, et franchement essayer de trouver une explication, c'est peine perdue. Alors non, je ne mens pas. Tu peux vivre avec, même si ça veut dire accepter l'inacceptable. T'as pas le choix." Donovan releva enfin la tête et il fixa l'homme qui se tenait à côté de lui. Quand il lui demanda quoi faire quand on a plus de chez soi, Donovan hésita à lui proposer de prendre la route comme il l'avait fait. Au fond, c'était sans doute ça qui l'avait sauvé. Sauf que Julian n'était pas seul comme Donovan avait pu l'être. Il avait encore des amis ici, des gens qui tenaient à lui. "Dis pas de conneries, je peux te citer deux personnes dans cette ville qui seraient là pour toi si tu les laissais faire." Il leva son index en l'air "Hendrix." puis son majeur "Jagger.". Il fit une vague moue avant de poursuivre. "Si t'as plus de chez toi, tu peux toujours te réfugier chez eux. Je peux t'y conduire maintenant. Je sais que t'as dit que tu voulais pas bouger, mais je crois que t'as besoin de te rappeler qu'il y a encore des gens qui tiennent à toi dans cette ville."
Dernière édition par Donovan R. Halvey le Mar 19 Aoû 2014 - 18:42, édité 1 fois |
| | | Julian Mcneal GOOD COP
› MESSAGES : 517 › EMMENAGEMENT LE : 09/03/2013 › AGE : 37 › STATUT CIVIL : EN COUPLE AVEC SASKIA ; › QUARTIER : CHEZ SA GRANDE SOEUR KATE, A LOS ANGELES ; › PROFESSION/ETUDE : ANCIEN RÉDACTEUR POUR LE HUNTINGTON BEACH DAILY. IL ECRIT SON PREMIER ROMAN "SOUS LES PLUMES OBSCURES" ; › HB AWARDS : (2013) PERSONNAGE LE PLUS COINCÉ (2015) PERSONNAGE LE PLUS COINCÉ ; HOMME PARFAIT (2016) PERSONNAGE LE PLUS SENSIBLE ; DUO LE PLUS IMPROBABLE AVEC NAYA ; › DOUBLE COMPTE : CF : ELOW ; › CELEBRITE : HAYDEN CHRISTENSEN ; › COPYRIGHT : ELOW' ;
| Sujet: Re: “ – I feel like i'm already dead. ” Mar 19 Aoû 2014 - 0:22 | |
| Julian se sentait mal, mais tellement mal. Son monde s'écroulaient, tout partait en vrille. L'univers entier se retourner contre lui et il ne pouvait rien faire pour empêcher la catastrophe de se produire. Il ne pouvait rien faire pour rester debout, alors que tout le pousser à rester à terre. C'était pathétique de boire pour se pleurer tout ça, mais Julian avait décidé que ce soir, rien ne serait pathétique ou ridicule. Que ce soir, il avait le droit de faire comme tout le monde et d'être faible. Ce soir, il avait le droit de mourir vivant.
Julian Mcneal était réputé pour être la personne la plus adorable de l'univers. Toujours souriant, toujours heureux, rien ne l'avait jamais rendu triste au point d'en arriver là. Il s'était toujours battu face aux problèmes, sans jamais baisser les bras. Il y avait eu une force en lui, capable de toujours rester heureux malgré les obstacles qui se trouvaient sur son chemin. Quelque chose en lui s'était brisé, quelque chose de trop important. Tous ceux en qui il avait eu confiance lui avait tourné le dos. Il avait découvert le vrai visage d'Adam et de Lissa. Il avait découvert le vrai visage de son père... Il avait découvert que tout ce qui se trouvait en lui, tous ces principes et ses valeurs, n'étaient que des illusions qui venaient de s'effacer. Tout alors lui semblait inutile, sans vie, sans intérêt. Il était lui-même sans intérêt. Il n'en était pas arrivé au point où il était capable de se dire que sa vie n'en valait pas la peine, non, mais il était arrivé au point où il découvrait que sa vie était désormais limité à rien. Est-ce que Donovan pouvait comprendre ça ? Est-ce qu'il pouvait comprendre à quel point sa vie actuellement venait tout simplement de faire une remise à zéro et que tout refaire lui semblait tout bonnement impossible ? Sans doute, il n'avait pas l'air d'un crétin. Peut-être que s'il avait été blond, Julian aurait pu croire que c'était un crétin, mais ce n'était pas le cas et puis Jagger devait bien apprécier des trucs chez lui quand même. A part être beau, il devait y avoir sans doute d'autres qualités cachés, non ? Il y avait quelque chose chez ces homme qui donnait l'impression à Julian qu'il comprenait ce qu'il traversait.
Peut-être même qu'il comprenait trop bien et c'était effrayant. Donovan avait donc un coeur ? Il n'était pas si... étrange et idiot ? Donovan disait la vérité et il touchait juste. Julian se rendait compte à quel point ce type était en train de lui remonter le morale alors qu'il n'était rien pour lui. C'était étonnant comme situation et drôle à la fois. Il devait le remercier, une fois sobre, pour avoir été là quand personne ne l'était.
Donovan avait connu ça, Julian n'en doutait pas, mais il était trop ivre pour le remarquer réellement. Il allait devenir fou, il le savait, mais ça ne servait à rien, l'autre type avait raison. Ce qui était fait, était fait. Julian aura beau ne jamais oublier l'accident et la mort de celui qui était dans cette voiture, il vivra quand même. Il y avait encore de l'air dans ses poumons. Il avait un avenir devant lui, malgré tout ce noir qui l'empêchait de voir. Il ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi Donovan était en colère, mais il était captivité par l'image qu'il lui donnait pour lui poser la question. Peut-être un autre jour, qui sait ? Mais sans doute pas autour d'un verre !
« - Je n'ai pas le choix. Je vois. Ok. » Sa tête allait de haut en bas, comme s'il prenait ça au mot. Il n'avait pas le choix, il devait accepter les choses et c'était tout. Continuer à vivre, malgré tout. C'était possible, il le savait déjà, mais là tout de suite, il avait simplement besoin d'exprimer ce qu'il ressentait. De dire à voix haute à quel point il souffrait de ce qui était en train de lui arriver et Donovan devait sans doute comprendre. Il y avait des moments comme ça où la seule chose dans le journaliste avait besoin, c'était de présenter avec des mots ce qui se cachait au plus profond de lui. C'était comme ça que l'écriture était devenue sa plus belle passion. Maintenant, il n'arrivait même pas à écrire et ça le tuait. Il espérait que ça reviendrait, mais il avait senti, dès le moment où il avait lu cette lettre, que toute la force de ses écrits allaient disparaitre. Il savait donc, par avance, qu'il allait perdre son travail. Elle était loin l'époque où il était tout simplement le meilleur, concentré sur une seule et unique chose : sa carrière. Après avoir était le rédacteur en chef du 'Dailey Princetonian' on lui avait prédit une carrière de folie. Et ça avait été le cas. Il s'était trouvé une place aux Chicago Tribune en très peu de temps. Les deux années qu'il avait passé là-bas lui avait été plus que bénéfique et il avait ensuite décidé d'accepter l'offre de Los Angeles Times pour être plus proche de sa famille. Il n'avait jamais eu de souci pour se trouver un travail et pour subvenir à ses besoins, mais maintenant, qu'allait-il faire ? Oh et puis merde, il verrait le moment venus. Tant pis.
Un sourire apparus sur son visage. Hendrix. L'amour de sa vie en fait.
« - Je les ais pas oublié. J'ai juste peur de découvrir que quelque part, ils sont capables de me trahir comme les autres. » puis il se mit à rire, comme un crétin. « - Mais je sais très bien qu'Hendrix ferait jamais rien, haha ! Qu'est-ce que je peux être con des fois ! » Il riait, très fort en plus. Il s'arrêta alors, se tournant vers Donovan. « - Allez, on y va ! Va s'y, j'suis prêt. » Il se releva d'un seul coup, sans doute trop rapidement, mais il garda son équilibre. Il se sentait toujours aussi léger et quelque part, c'était même mieux ainsi. Jagger allait se foutre de sa gueule en le voyant bourré, il le savait par avance et au pire des cas, elle lui proposerait même une autre bière en plus pour voir jusqu'à où il pouvait tenir.
« - Hé mais, euh, tu sais, je voulais vraiment apprendre à te connaitre. Et pas écouté ce qu'Hendrix disait, parce que je sais qu'il a tendance à exagérer aussi parfois. Et puis tu es important pour Jagger et donc, tu es important pour moi aussi. Quelque part, elle fait partie de la famille, alors je peux jamais lui en vouloir très longtemps. Tu comprends ? Mais mec, promis, je dirais plus jamais que t'as que trois neurones. Je crois qu'en fait tu en as quatre. » Et il ria, rajoutant : « - J'te taquine, j'te taquine ! T'es un type bien. T'es vraiment un type bien. »
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| Sujet: Re: “ – I feel like i'm already dead. ” Ven 19 Sep 2014 - 3:38 | |
| La situation de Julian était délicate et même si Donovan ne l'avait pas vraiment porté dans son coeur jusqu'à maintenant, il ne pouvait s'empêcher de compatir. Personne ne méritait ce genre d'expérience, qu'il s'agisse de porter la culpabilité de la mort de quelqu'un sur ses épaules ou d'être trahi par un être aimé. Julian avait le droit d'être au bout du rouleau, il avait le droit de craquer et de vouloir que tout s'arrête. Avoir recours à l'alcool n'allait rien arranger, Donovan le savait pertinemment et sans doute que le journaliste aussi le savait, mais au moins ça donnait la sensation d'être un peu mieux, même si c'était seulement temporaire. Bien que ce ne soit pas la bonne solution, Donovan ne le jugeait pas, au contraire il comprenait. Il était passé par-là aussi, mais il avait rapidement repris le dessus. La bouteille ne lui apportait aucune réponse et au bout d'un moment elle ne lui donnait même plus du tout de réconfort. Finir alcoolique n'avait jamais été son but, surtout pas en ayant grandi avec un père qui l'était. Il avait vu de ses propres yeux que le mélange alcool et regrets ne faisait pas bon ménage. Ça avait la capacité de détruire un homme et de le rendre misérable. C'est ce qui était arrivé à son père. Et lui, il n'était qu'un enfant, mais il en avait connu les répercussions directes. Alors, Donovan ne voulait jamais devenir cette personne-là et il espérait que Julian non plus ne voulait pas devenir comme ça. Son meilleur conseil pour lui avait donc été d'avancer, d'aller de l'avant et d'essayer de vivre avec, même si c'était difficile et douloureux. Avec le temps, Julian finirait par aller mieux, il fallait simplement se montrer patient. Donovan l'observa hocher la tête lentement, il avait l'air de réfléchir à un million de choses en même temps. Finalement, la seule véritable solution immédiate qu'il avait eut à lui proposer était de l'emmener chez Hendrix. Sa voiture l'attendait toujours de l'autre côté de la rue, son cd de Bob Marley aussi. Instinctivement, il jeta un coup d'oeil à la route. Lorsque Julian reprit pour dire qu'il avait peur d'être trahi par Jagger et Hendrix, Donovan ne sut pas quoi répondre. Il ne s'attendait pas vraiment à ce genre de remarque. Après tout Hendrix était le meilleur ami de Julian, non? Et depuis de très nombreuses années en plus… Ceci dit, après toutes les merdes qu'il avait accumulé, Julian était en droit de se méfier. D'ailleurs, Donovan aussi se méfiait d'Hendrix. L'autre se mit ensuite à rire et sembla se décider à suivre l'ancien pompier. En le voyant se lever brusquement, ce dernier en fit de même avec les bras légèrement ouverts, prêts à le rattraper si jamais il venait à perdre l'équilibre. "Doucement mec, t'as pas envie de te manger le bitume, pas vrai?" Il avait déjà glissé de son banc tout à l'heure, ça suffisait pour ce soir. Donovan lui indiqua ensuite sa voiture pour l'inviter à y monter. Simultanément, il fit une petite prière mentale pour ne pas que Julian se sente mal et se mette à vomir ses tripes sur ses sièges. Il aurait toujours dû se trimbaler avec des sac en plastique ou un truc du genre. L'autre avait repris la parole. Décidément, l'alcool le rendait bavard. C'était presque mignon tout ce qu'il racontait à propos de Jagger faisant partie de sa famille, le fait qu'il ne puisse pas rester fâché longtemps, et de lui accorder de l'importance à lui parce qu'il était important pour elle… Au fond, Julian n'avait rien d'un méchant garçon, Donovan s'en rendait entièrement compte maintenant. Il fit mine de rire quand l'autre type lui balança une petite vanne. "Fais pas trop le malin quand même, sinon je te pousse et je te laisse par terre." Il plaisantait, évidemment. Ou vraiment? "Tu sais, t'as de la chance d'avoir des gens comme Hendrix et Jagger dans ta vie. Enfin, je veux dire que t'as de la chance d'avoir des amis sur qui compter, des amis qui sont prêts à tout pour t'aider… C'est un truc vraiment important, mais c'est pas donné à tout le monde." Il lui ouvrit la porte du côté passager et lui fit signe de monter. Il contourna ensuite le véhicule pour aller prendre place derrière le volant. "J'espère que t'as rien contre Bob Marley…Sinon, tant pis." Il démarra la voiture et régla le volume à fond avant de se remettre à chanter à nouveau. No shame.
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| Sujet: Re: “ – I feel like i'm already dead. ” | |
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| | | | “ – I feel like i'm already dead. ” | |
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