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| Sujet: And it's time — COOPALLY Dim 7 Déc 2014 - 14:39 | |
| | ∞ Au bout du compte, est-ce que ça valait la peine ? Comme ma vie a changé de manière irréversible. Je resterai à jamais dans le froid. La plupart des gens n’ont pas la vie dont ils rêvaient. Moi, durant la mienne, j’ai éparpillé mon cœur par-ci, par-là, et il ne m’en reste pas assez pour vivre maintenant, mais je m’efforce de sourire. | |
the devil on red dress. ♡ Le car avait arrêté de vibrer, il n’y avait plus le contact. Cooper sentait que tout était figé, les vitres ne tremblaient plus. Il avait arrêté de rouler, ce car. Il n’avait pas vraiment envie d’ouvrir les yeux, il voulait rester dormir un petit peu… Quelques secondes plus tard, Il s’était résolu à se réveiller, il se redressa et fit craquer sa nuque sans faire exprès. Ce n’était pas très conseillé de dormir dans le car. Il bailla et mit sa main devant sa bouche tout en s’étirant. Il était quelle heure ? L’ancien urgentiste regarda sa montre et fronça les sourcils n’arrivant pas à lire l’heure, il faisait déjà assez noir. C’était le soir bien évidemment. Dans un soupir il sortit son téléphone et regarda l’heure. Il plissa les yeux sous la luminosité de l’écran et il put lire assez rapidement l’heure: 22h. Il était vingt-deux heures à Huntington Beach ou à Boston ? Il alluma encore l’écran de son téléphone et se servit de la lumière pour lire sur sa montre, une heure du matin. Son téléphone s’était donc adapté au décalage horaire… Il aurait dû prendre l’avion un peu plus tôt, mais il n’avait pas trouvé plus tôt que celui de dix-neuf heures. Il se leva du siège après avoir attendu que tout les autres passagers étaient descendus. Il se frotta l’oeil et se disait qu’il n’aurait pas dû s’endormir dans le car parce que maintenant il était fatigué. Avec sa récente nuit blanche, il était assez décalé. Il récupéra ses sacs qui étaient à côté de lui et sortit du bus. Il se retrouva sur la gare routière et il n’avait pas vraiment l’idée d’où il se trouvait, il redressa son sac à ses épaules et se mit à marcher en prenant une rue par hasard. Cooper n’avait pas vraiment peur de l’inconnu, mais il sentait son coeur battre la chamade. Parce qu’il pensait qu’il était dans cette ville, il était venu pour voir une personne. La seule qu’il connaissait dans cette ville. Il n’était pas vraiment habitué à partir loin de Boston en si peu de temps, à une ville qu’il n’était jamais venu dans le passé. Il ne savait pas que depuis qu’il venait de poser le pied, il venait de s’embarquer dans une histoire qui allait encore lui faire changer sa façon de voir les choses. Que cette nouvelle histoire vaille le coup des cinq heures et demi de vol et d’une heure de trajet en car. Cooper était déjà assez détruit par les pertes qu’il avait subi, le responsable étant Ally. Il n’avait plus vraiment rien à perdre: il était seul, du moins avait-il la sensation. Il ne savait pas pourquoi il était là, pourquoi il avait tout de suite décidé de venir à cette ville après avoir reçu le texto d’Ally. Juste après qu’il lui a exprimé tout ce qu’il avait dans son coeur… Il n’en voulait plus, c’en était assez. Il en avait déjà assez souffert… Il était venu à Huntington Beach parce qu’il était désespéré, parce qu’il ne savait plus quoi faire. Il voulait retrouver un visage qu’il connaissait. Il ne comprenait pas pourquoi Ally lui avait demandé de venir la voir, de lui donner l’adresse. Après tout ce qu’il lui avait dit au téléphone, elle lui avait demandé de venir… Combien de temps ils ne s’étaient pas vu ? Ils ne s’étaient jamais recontacté depuis le départ de la blonde. Cooper chercha le lieu d’habitat de celle qui restait de ses “amis“ grâce à son GPS qui était sur son téléphone, il allait bientôt s’éteindre par manque de batterie. L’ancien urgentiste n’avait pas fait attention au décalage horaire, il n’avait pas fait attention au prix de l’avion, du car et il s’en fichait. Il n’était pas quelqu’un qui était en manque d’argent, mais l’argent disparaissait vite et il devait faire attention à ses dépenses. Il n’avait pas la tête pour ça. Il arriva dans le quartier de Pacific Lane et il chercha le numéro de l’habitat d’Ally. Plus il était proche, plus son coeur se serrait. Il était trop tard pour faire marche arrière, il ne savait pas comment réagir en face d’elle, il ne savait pas ce que ça lui ferait de la revoir. Avait-elle changé en l’espace de deux ans ? En bien ou en mal ? Lui il avait changé, cela se voyait physiquement, la barbe de trois jours et les traits tirés, signe qu’il n’avait pas beaucoup dormi ces derniers temps. Il avait presque minci en deux ans. Les habitants de cette ville remarquaient facilement que Cooper ne venait pas d'ici par ses vêtements, le climat n'était pas pareil qu'à Boston. Il était un peu plus couvert et il n'avait pas chaud dans cette tenue, il portait un blouson par dessus de son gilet et de son tee-shirt, il était dans une tenue assez décontractée. L'ancien chirurgien faisait toujours attention à son apparence dans le passé. Il sortit le papier qu’il avait noté le numéro de l’appartement où vivait la jeune externe de l’époque. Quelque part, il voulait lui parler, en découdre avec elle. Cooper voulait mettre les choses au clair, comprendre pourquoi elle était partie comme ça, ce que son départ a dû engendrer des conséquences. L’ancien étudiant en médecine aimerait tellement penser à autre chose, mais ses pensées ne cessaient jamais de tourner autour de ce qu’il avait perdu. Il lui restait juste les mots et Ally. Il pensait qu’aller voir Ally, ça l’aiderait. Ça l’aiderait à tourner la page, bien qu’il n’avait vraiment rien pour pouvoir partir du bon pied. Il arriva devant la porte et tout ce qui lui restait à faire, c’était d’appuyer sur la sonnette. D’attendre qu’elle ouvre et… Et qu’allait-il se passer après ? Coop n’en avait aucune idée, il ne savait pas comment les choses allaient se dérouler. Comment les retrouvailles allaient être après deux ans et demi. Il n’en savait rien… Il détailla la porte et il commençait à avoir du mal à respirer. Il lâcha un soupir et s’encouragea à sonner. Il sonna et regarda les deux côtés. Il voit quelqu’un entrer dans l’appartement, un voisin sûrement. L’ancien chirurgien entendit la porte devant lui s’ouvrir. C’était par un réflexe qu’il tourna la tête et qu’il la vit. Une blonde. Il avait devant lui une personne qu’il n’avait pas vu depuis deux ans et rien que la revoir, ça lui faisait mal. Son coeur avait manqué un battement, il avait ouvert la bouche pour dire quelque chose, mais aucun son ne sort. Il la referma aussitôt. La revoir après tout ce qu’il avait traversé, c’était comme s’il était arrivé à destination, comme si le cauchemar prenait fin. Il préférait ne rien en dire, parce qu’il ne voulait pas faire des conclusions hâtives et ça lui couterait encore beaucoup. Pourtant il n’avait rien à perdre, mais il s’était peut-être trompé: il lui restait Ally quelque part. Ils étaient là, en train de se regarder silencieusement quelques secondes, elle semblait bien aller, ce fut Coop’ qui finit par dire quelque chose. Il avait vite reprise ses esprits, balayant mentalement le passé d’un revers de main. Il secoua rapidement la tête pour se reprendre. « Je suis désolé, je suis venu assez rapidement… » Il l’avait prévenue qu’il allait arriver juste après avoir acheté un billet d’avion. Vers quelle heure il arriverait, et… « Bonsoir Ally. » fit-il de sa voix calme, avec un sourire triste. Il ne savait pas comment agir, il était devant elle pour la première fois depuis deux ans et la situation qu’ils avaient eu dans le passé, le laissait dans le doute. Qu’était-il vraiment pour elle ?
WILD HEART. |
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| Sujet: Re: And it's time — COOPALLY Dim 7 Déc 2014 - 18:22 | |
| Ally n'avait pas toujours été cette scientifique qui découpait des cadavres et des boyaux nécrosés. Avant, ses patients se trouvaient sur des brancards, et par sur des paillasses inhumaines, métalliques et totalement inconfortables. Mais ses patients, à présent, se moquaient bien de ne plus être dorlotés comme ceux qu'elle avait autrefois. Aujourd'hui, si elle sectionnait une artère à l'un deux, personne ne porterait plainte contre elle. Elle n'aurait aucune mort sur la conscience. En réalité, personne ne se rendrait compte de sa connerie. Tant qu'elle ramenait les résultats qu'on lui demandait, peu importait l'allure qu'elle donnait aux entrailles de sa victime. Elle avait appris à aimer sa spécialité pour ce qu'elle était, et même à devenir passionnée de ces petites énigmes que lui amenait chaque patient. De quoi était-il mort ? Souffrait-il d'une pathologie dont aucun médecin ne s'était douté ? Ally était Sherlock Holmes un peu tous les jours. Ou plutôt, Watson. Parce qu'elle était médecin, tout ça tout ça, quoi. Mais elle devenait détective tous les jours, et c'était sans doute ce qui la motivait le plus à se lever les matins -ou les soirs- pour aller travailler. Elle n'avait pourtant choisi cette spécialité que par dépit, simplement parce qu'elle ne se sentait plus de voir le patients mourir ses yeux... et parce qu'elle se sentait incapable de contrer la mort. C'était bien au-delà de ses capacités, et ce même si elle était armée d'épinéphrine, d'antibiotiques à large spectre ou de molécules miracles qui faisaient disparaître les raisons pour lesquelles les patients étaient arrivés en premier lieu. Elle n'avait pas le courage de brandir ces armes-là, pas après ce qu'elle avait vécu. Pourtant, avant Emma, elle en avait perdu des patients... et après aussi. Mais entre les deux, sa sœur avait déclenché en elle une peur à laquelle elle était persuadée de ne plus être capable de faire face. Jamais. Elle était comme ça, maintenant. Comme si le traumatisme s'était inscrit dans son patrimoine génétique -modification épigénétique, sans doute. Les morts ne lui feraient jamais le coup de mourir à nouveau. Ils avaient cet avantage-là.
Et au-delà de ce semblant de reconversion professionnelle, Ally avait changé en tant que personne. Elle avait évolué au fur et à mesure des années. S'était découvert une capacité toute nouvelle à s'attacher à une nouvelle famille, une famille qu'elle avait choisie. Sa nouvelle vie, pourtant, la hantait chaque jour, et la disparition d'Emma était incontestablement ce qui l'avait le plus marquée. Mais elle n'en oubliait pas pour autant ceux qu'elle avait laissés derrière elle face à leur propre peine. Ses parents les premiers. Elle se demandait tous les jours ce qu'il advenait d'eux, et se surprenait souvent à se demander s'ils étaient encore vivants, s'il avait pu résister au chagrin qu'avait impliqué la disparition de leur fille aînée... et celle de leur fille cadette. Elle se sentait coupable de les avoir laissés, mais ne se sentait pas la force de reprendre le contact. Malgré ce que Cohen avait dit, malgré ce qu'ils avaient partagé, elle n'arrivait pas à se sortir de la tête cette culpabilité... Elle la rongeait juste un peu moins fort, maintenant. Mais elle était totalement fautive, dans toute cette histoire. Et peu à peu était né ce besoin de retourner à Boston, au moins juste pour recueillir sur la tombe de sa sœur. Pourtant, quelque chose la retenait. Sans doute la peur plus ou moins rationnelle que tout se concrétise encore plus que depuis qu'elle avait reçu ce fameux mot anonyme... A Boston, tout serait pareil, sauf sa vie. Elle n'aurait plus ce repère qu'étaient ses parents, elle n'aurait plus son travail à l'hôpital, elle n'aurait plus cette fac qui avait été sa seconde maison, et elle n'aurait plus cette sœur chez qui elle pouvait se réfugier quelle que soit l'heure. Tout aurait changé. Alors qu'ici... et bien, tout avait changé, tout s'était crée et construit, mais parce qu'elle l'avait voulu ainsi. La vie était belle, à Huntington Beach. Elle était plus douce. Ce qu'elle avait envoyé à Cooper, elle l'avait pensé. Ce Cooper qu'elle avait laissé, encore une fois, derrière elle... Mais plus de deux ans plus tard, il s'était souvenu d'elle. Il avait trouvé son numéro, l'avait appelée, harcelée, même... Mais encore une fois, elle avait voulu le laisser derrière elle. C'était plus simple, comme ça. De toute façon, à Boston, tout devait lui sourire, maintenant. Grand chirurgien urgentiste, marié, la vie lui avait toujours prévu le plus beau des avenirs. Alors, imaginez sa surprise lorsqu'elle avait reçu ce dernier message, incendiaire, Ally avait été rattrapée par tous ces démons. Il avait en effet toutes les raisons de la haïr. Elle était la cause de ses malheurs à lui aussi, et parmi toutes ces personnes qu'elle fréquentait à l'hôpital d'Harvard, elle n'aurait pas pensé une seule seconde que ce serait Cooper qui tomberait de si haut. Et tout ça par sa faute... Il lui avait fallu du courage, beaucoup du courage, pour lui envoyer ce sms. Au travail, en pleine nuit, en découpant quelques cadavres et avec des écouteurs, elle s'était repassé les deux messages en boucle, tremblante rien qu'à l'idée d'y donner suite. Mais il avait le droit d'être heureux, lui aussi... et elle, pour cela, sa seule solution avait été la fuite. Alors, en rentrant, ce matin-là, elle avait envoyé un simple message, bref et concis. Et à peine un peu plus tard, il lui annonçait qu'il allait débarquer.
Sauf qu'elle ne s'attendait pas à le voir si tôt... et encore moins devant sa porte. L'annuaire, cette connerie-là. Elle s'imaginait plutôt le retrouver dans un café, en ville, et lui conseiller quelques bons plans logement... Il était vingt deux heures, et elle son service était encore de nuit. A trois heures, elle devait être à l'hôpital. Alors, en attendant, elle n'était qu'une grosse loque qui carburait au café corsé en attendant sa commande de sushis. Les programmes à la télé ne l'intéressaient pas, alors elle avait ouvert un bouquin d'infectiologie sur ses genoux... avant de se rendre compte que si, finalement, ce téléfilm de Noël la passionnait. Mais elle fut interrompue dans son visionnage par une sonnerie. Peut-être que ses sushis étaient enfin arrivés ! Pas qu'ils risquaient particulièrement de refroidir en route, mais bon... elle ne comptait pas manger à minuit non plus. Enroulant son plaid autour de ses épaules, Ally se leva mollement de son canapé. Sur la console, près de l'entrée, elle attrapa le billet qu'elle avait préparé et ouvrit la porte. « Enf-- » commença-t-elle en tendant le billet avant de s'interrompre. Ce n'était pas le livreur de sushis. Elle en était sûre. Un des indices était sans doute le fait qu'il n'avait pas de sushis dans les mains. Le second... que son visage ressemblait étrangement à celui de Cooper. Qui l'avait prévenue qu'il débarquait à Huntington Beach incessamment sous peu... Le souffle coupé, Ally ne savait pas quoi dire. « Je suis désolé, je suis venu assez rapidement… » En entendant sa voix à nouveau, après ces messages qu'elle s'était passés en boucle et ce silence qui avait duré près de trois ans, elle manqua de défaillir. « Sans blague », lâcha-t-elle malgré elle, se recroquevillant sous sa couverture, comme si elle pouvait la protéger de la colère du jeune homme. « Bonsoir Ally. » Elle ne savait pas trop comment réagir, en réalité. Elle était figée, et venait seulement de reposer son billet sur la tablette, à l'intérieur. « Salut, Poop. » Ça devenait réellement gênant, comme situation... Alors, au bout de quelques instants de vide intersidéral, Ally se pencha vers lui et attrapa sa valise. « Entre, entre... Il fait pas si froid qu'à Boston, mais quand même... » Et quelques secondes plus tard, elle le regardait ôter son manteau en silence. « T'as une sale tronche ». Ah, les retrouvailles selon Ally... « Je suis désolée, je m'attendais pas à... heu... te voir débarquer ici, si tôt, maintenant... » Elle passa une main dans ses cheveux, gênée, en jetant un coup d’œil à son coin salon, sur le sol duquel trônait le bouquin qu'elle avait ouvert un peu plus tôt. Elle reposa la couverture sur le canapé et, lançant un « je reviens », s'éclipsa dans sa chambre pour mettre un pull en grosses mailles potable au-dessus de son t-shirt. « T'as fait bon voyage ? T'as déjà mangé ? » demandait-elle sans trop savoir ce qui était correct et ce qui ne l'était pas.
Derrière elle, George déclarait sa flamme à Jessica sous une neige artificielle qui piquait les yeux.
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| Sujet: Re: And it's time — COOPALLY Dim 7 Déc 2014 - 21:22 | |
| | ∞ Au bout du compte, est-ce que ça valait la peine ? Comme ma vie a changé de manière irréversible. Je resterai à jamais dans le froid. La plupart des gens n’ont pas la vie dont ils rêvaient. Moi, durant la mienne, j’ai éparpillé mon cœur par-ci, par-là, et il ne m’en reste pas assez pour vivre maintenant, mais je m’efforce de sourire. | |
the devil on red dress. ♡ Entendre la voix d’Ally, la revoir, c’était quelque chose pour Cooper. Ils ne s’étaient pas vu depuis longtemps et ils se retrouvaient comme ça. Le jeune homme n’avait jamais été particulièrement doué pour les retrouvailles, il ne voulait pas rester une journée de plus à Boston. Dans un loft où il se rappelait constamment la présence de Meghan. Un objet lui rappelant des douloureux souvenirs. Un endroit qui lui faisait halluciner, il se voyait de temps en temps avec elle. C’était difficile… Non, il voulait changer d’air et il ne pouvait pas aller ailleurs. Il ne pouvait pas aller voir sa belle-famille, ses amis étaient tous dans le milieu médical et étaient très occupés. Ally était aussi dans le milieu médical peut-être… Coop’ avait toujours aimé le répondant de la jeune externe de l’époque, il était venu un peu trop rapidement, elle avait rétorqué une phrase avec deux mots. Dans un temps normal, il aurait esquissé un petit sourire, un petit rire, mais il lui dit bonsoir. Il était en face d’elle et il ne savait pas comment agir. Merde. Dans le passé, ils auraient sourit, ils auraient regardé un truc, ils auraient mangé des sushis à la pause. Ils auraient pas eu ce malaise. Coop avait envie de prendre une pelle et de creuser le sol jusqu’au centre de la Terre et s’y réfugier à tout jamais. Sauf que ce n’était pas possible. La première logique est qu’il n’avait pas de pelle à disposition. La seconde, c’était qu’il ne pouvait pas creuser le sol de l’immeuble. La troisième, il pourrait mourir de chaud, d’un manque d’oxygène… Ce n’était pas réaliste, mais c’était une façon de parler pour montrer à quel point Poop rêvait de partir d’ici et qu’il se disait qu’il n’aurait finalement pas dû venir ici. Il sourit quelques secondes quand elle l’avait appelé par son surnom: Poop. Il avait aussi Coop’, il en avait plein. Ses amis à cette époque lui avaient donné pleins de surnoms et Poop, il n’y avait qu’Ally qui pouvait l’appeler comme ça. Il mit ses mains dans ses poches et fit une mine neutre, il la regardait et… Elle prit sa valise après s’être penchée, elle l’invita à entrer. Oui il serait bien d’entrer, il ne tenait pas à rester debout jusqu’à ce que le sommeil l’en prenne ! «Il ne fait jamais froid en Californie, plus qu’à Boston. » essaya-t-il de faire la conversation. Pourquoi avait-il autant du mal à lui parler ? Il n’arrivait plus à lui parler spontanément. Il entra dans l’appartement d’Ally et déposa doucement son sac à dos à l’entrée. Il enleva son manteau et le mit sur un porte manteau. Il rit doucement et sourit sans vraiment montrer ses dents, ce n’était pas un grand sourire. Il était nerveux et il s’était attendu à cette remarque. Il n’osa pas la regarder depuis cette remarque. Quand il eut le courage de le faire, c’était pour dire « Merci. » Ce n’était pas un compliment, elle était la première à le lui faire remarquer. Après, elle était la première personne qui l’avait vu pour la première fois depuis la mort de sa fiancée, ses amis n’avaient pas été là pour lui. Ils l’avaient abandonné, même si c’était lui qui s’était éloigné de tout le monde. Il avait voulu prendre ses distances par rapport à sa médecine et il s’était trop éloigné d’eux. Il n’arrivait plus à reprendre contact au même titre qu’Ally. « Je … euh… Oui. Je suis désolé. Je me suis vraiment emballé. Je n’ai pas réfléchi sous le coup de l’émotion et… heu… Je suis désolé encore, mais l’idée de rester encore une journée à Boston. Je n’arrivais plus… » Il soupira et il se pinça les lèvres. Il détestait cette situation et tout était de sa faute. « C’est de ma faute. » Il essaya d’enlever la peau de ses doigts avec les doigts, complètement gêné comme l’interlocutrice. Ça ne lui ressemblait pas. Le Cooper de l’époque n’était pas comme ça, il ne s’excusait pas autant et il était plus spontané que ça. Il n’était jamais gêné, il trouvait toujours un moyen de détendre l’atmosphère avec son humour douteux. Il avait vraiment changé en l’espace de deux ans. Elle, elle s’en sortait. « Ok. » Il mit ses mains dans les poches de son jean et se balada dans la pièce. Il observa le livre qui était sur le canapé et il retourna la couverture pour avoir le dos du livre. Il ne voulait pas voir ça. « T’as fait bon voyage ? T’as déjà mangé ? » Il releva la tête et nota le changement physique chez Ally. Un pull. « Ouais, j’ai oublié les décalages horaires et pourquoi je déteste l’avion. Et non. Je n’ai pas mangé depuis. » Il regarda sa montre qui avait l’heure de Boston. « Dix heures vingt huit minutes et trente sept secondes. » Il releva la tête et ferma les yeux un instant, évitant de bailler au passage. « Je n’ai pas eu faim quand je suis arrivé et je n’ai toujours pas faim en ce moment. Mais peut-être que ça va changer quand je vais voir de la nourriture. Je crois avoir vu me tendre un billet, je crois savoir que tu as commandé quelque chose à manger et que tu m’as pris pour un livreur. Je me trompe ? » Bien essayé Cooper pour faire de la conversation, allait-ce marcher ? Il la regarda et remarqua la différence qu’ils avaient tous les deux. « Tu as l’air de bien aller. » jusqu’à ce qu’il arrive, faisant parti d'un des vieux démons.
WILD HEART. |
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| Sujet: Re: And it's time — COOPALLY Lun 8 Déc 2014 - 16:48 | |
| OK, maintenant qu'il était devant elle, peut-être qu'elle regrettait un peu de l'avoir embarqué là-dedans. Plus qu'il ne l'était déjà, en tout cas. Elle venait de lui faire traverser le pays... sans raisons apparentes, en réalité. Il était venu sur les promesses d'un message, un stupide message. Elle l'avait encouragé à faire comme elle : à fuir. Mais elle le savait maintenant, ça n'avait pas été la bonne solution. Elle se relevait peu à peu de cette erreur, et elle était fière et heureuse de ce qu'elle avait construit en Californie... mais Boston lui manquait. Ou plutôt : ses parents lui manquaient. Et pour, quelque part, mettre fin à ce calvaire qui ne durait que trop. Retourner là-bas ne changerait pas ce qui s'était passé, mais cela permettrait sans doute à Ally de voir les choses différemment, de les assimiler pour ce qu'elles étaient. De tourner la page, et de s'autoriser, enfin, à être heureuse, peu importe la vie qu'elle avait choisie. Et sa vie, elle l'avait choisie à Huntington Beach. Ce n'était pas un mensonge : ici, tout paraissait plus doux. Mais peut-être que la même renaissance aurait pu avoir lieu à Seattle ou à Miami. Ally, pourtant, se plaisait à croire qu'elle n'avait pas choisit Huntington Beach par hasard, et que, quelque part, cette ville lui était toujours destinée. Cette ville... et ceux qu'elle lui avait apportés. Mais elle avait embarqué Cooper dans quelque chose dont il n'avait pas besoin. Sa vie, malgré tout ce qui s'était passée, était à Boston, non ? Elle ne savait finalement pas grand chose de lui, sa famille et ses amis... mais c'est là-bas qu'ils devaient être, n'est-ce pas ? Alors, maintenant qu'il venait de sonner chez elle, elle s'en voulait. Qu'allait-elle pouvoir lui apporter ? Une visite des plages alentour ? Ouais, super. T'as eu raison de traverser le pays pour ça, mec. Non, la vérité était qu'Ally n'avait rien à lui offrir. Elle ne savait pas quoi dire ou quoi faire pour se faire pardonner. Car même s'il s'était excusé au téléphone, tout ce qu'il avait dit était vrai. Tout était de sa faute. Cette déchéance qu'il lui avait décrite était son fait à elle, et jamais elle n'aurait du embarquer quelqu'un d'autre là-dedans. Lorsqu'elle avait quitté Boston, elle n'avait pas imaginé une seule seconde laisser un Cooper meurtri par son départ. Meurtri, ou peu importe ce que c'était... mais quelque chose à propos d'elle, ou à propos d'Emma, l'avait tout autant chamboulé lui. Elle ne savait pas de quoi il s'agissait, mais elle s'en voulait. Parce que sans elle, il n'aurait pas trompé Meghan. Sans elle, il n'aurait pas perdu son emploi. Et tout ça avait été bien clair dans le message qu'il lui avait laissé, ce message qu'elle connaissait maintenant aussi bien que chaque page de son encyclopédie d'anatomie humaine. En réalité, quelque part, Ally avait toujours espéré avoir un minimum d'impact sur la vie des gens. Et elle n'avait pas imaginé une seule seconde influer à un tel point sur ce qui se passait dans la vie de Cooper. Jamais, jusqu'à sa rencontre avec Jagger, elle n'avait considéré être capable de marquer quelqu'un à long terme. Deux ans et demi plus tard... elle se rendait compte que quelqu'un ne l'avait pas oubliée. Ici, les choses étaient différentes. Ici, elle s'était crée des relations qu'elle avait vécues comme jamais elle n'avait jamais osé s'engager jusqu'alors. Elle n'avait plus peur d'avouer qu'elle attendait toujours les réponses de Cohen impatiemment, au fond de son laboratoire, lorsqu'elle envoyait des photos douteuses de morceaux de cadavres. Elle n'avait plus non plus peur d'avouer qu'elle avait besoin de sa Jagger à chaque instant de sa vie, parce qu'elle était sa double, sa confidente, celle qui était capable de tout à ses yeux, pour elle, pour elles. Ici, elle s'était ouverte, elle avait appris peu à peu à faire confiance. Et si elle était venue en Californie dans l'optique de tout laisser derrière elle, on l'avait mise face aux faits. Et les faits l'avaient forcée à se confesser... à un Cohen sous champis. Ce moment avait été horrible, une torture qu'elle ne souhaitait pas à son pire ennemi. Mais il l'avait soulagée. Parce que c'était Cohen qu'elle avait choisi, et que Cohen avait su trouver les mots justes.
Et voilà, maintenant, que Cooper se tenait devant elle. Et qu'elle se demandait bien ce qu'ils pourraient avoir à se dire. Ally n'était pas celle qui pourrait l'aider à surmonter ce qui venait de se passer à Boston ; si elle savait comment s'y prendre, elle ne serait pas dans un état aussi approximatif. Peut-être aurait-elle du retenir par cœur les mots de Cohen, se disait-elle, mais les deux situations étaient encore assez différentes... Dépitée, elle lui proposa de rentrer. S'ils restaient muets, autant le faire à l'intérieur et ne pas finir congelés par le vent océanique. La conversation météorologique qui semblait se tramait était déjà ridicule, et Ally préféra se taire que de surenchérir. C'était elle qui avait commencé, mais elle ne comptait pas parler du climat californien toute la soirée. Attrapant sa valise, c'est elle qui prit les devants. Il fallait bouger, d'autant qu'elle avait entendu son voisin Chris rentrer, et qu'avec les visites masculines qui semblaient s'accumuler depuis quelques mois, il allait vraiment finir par se poser des questions. Et elle n'oserait plus aller lui demander des œufs. Cooper comprit très bien le message et entra à sa suite, se délestant à son tour de son sac à dos et de son manteau. « Merci » lâcha-t-il lorsqu'elle le complimenta sur sa tronche de déterré. Elle n'allait pas non plus lui dire qu'il avait bonne mine s'il ressemblait à un figurant de The Walking Dead... « De rien, c'était sincère ». Peut-être qu'insister n'était pas conseillé, mais plutôt que de ne rien dire, Ally préférait laisser ressortir sa finesse habituelle. Au moins, il serait sûr de son identité -s'il avait pu en douter un seul instant.
Surprise, toujours, Ally ne put s'empêcher de faire remarquer à Cooper la vitesse à laquelle il avait répondu à son message par sa venue. « Je … euh… Oui. Je suis désolé. Je me suis vraiment emballé. Je n’ai pas réfléchi sous le coup de l’émotion et… heu… Je suis désolé encore, mais l’idée de rester encore une journée à Boston. Je n’arrivais plus… C’est de ma faute. » La jeune femme eut un sourire pincé, gêné, mais surtout attristé. Elle ne pouvait que comprendre cette sensation, ce besoin de tout fuir, comme si les choses seraient réellement différentes à l'autre bout du pays, comme si rien ne s'était réellement passé ici, tant que ça restait là-bas. « Dis pas de conneries. Je sais ce que c'est d'avoir besoin de voir autre chose que ce qui nous rappelle... et bah, ça. » Ça, la mort d'Emma, la mort de Meghan, les gaffes professionnelles... ça, quoi. En fin de compte, leurs situations n'étaient sans doute pas si différentes que ça. Sans monologuer pour autant, Ally s'éclipsa, juste histoire de se potabiliser un peu. En revenant, elle s'enquit de son voyage et de son état -même s'il avait une sale tronche, peut-être que le voyage s'était bien passé, après tout. « Ouais, j’ai oublié les décalages horaires et pourquoi je déteste l’avion. Et non. Je n’ai pas mangé depuis... Dix heures vingt huit minutes et trente sept secondes. » Ally sourit, pliant à présent son plaid pour ranger un peu le capharnaüm qu'elle avait crée sans penser que quelqu'un viendrait lui rendre visite. « C'est précis, dis donc. Tu es parti sur la base de ton début de repas, ou la fin ?» Etre capable de compter à la seconde près la durée durant laquelle on n'avait pas mangé... Ally, elle, était à peine capable de l'évoluer grossièrement en heures. Alors, porter la précision à la seconde... « Je n’ai pas eu faim quand je suis arrivé et je n’ai toujours pas faim en ce moment. Mais peut-être que ça va changer quand je vais voir de la nourriture. Je crois t'avoir vu me tendre un billet, je crois savoir que tu as commandé quelque chose à manger et que tu m’as pris pour un livreur. Je me trompe ? » La blonde attrapa son bouquin d'infectiologie par terre, qu'elle ne se souvenait au passage pas avoir fermé après sa chute, et le reposa sur sa table basse. « T'as tout faux, oui », commença-t-elle en se dirigeant vers sa petite cuisine. « J'ai commandé un strip-teaser », ajouta-t-elle en jetant un coup d’œil agacé à son poignet avant de se souvenir qu'elle ne portait pas de montre. « En tenue de flic, je sais pas, j'ai un truc. » Elle passa à nouveau devant Cooper, pour récupérer son portable, posé sur sa table basse. « Ces services, c'est plus ce que c'était avant. Ça doit faire une heure que j'attends. J'ai faim, moi. » Elle ne savait pas trop si elle disait toutes ces conneries par nature, ou si c'était pour éviter ce silence gêné qui prédominerait. « Faim de policiers strip-teasers, hein. Enfin, de strip-teasers policiers, pas de... bref. » A nouveau, elle rejoignit la cuisine, et invita Cooper à en faire de même. « Ramène-toi ! Tu veux boire quelque chose ? » Et Cooper apparut dans l'ouverture de sa porte. « Tu as l’air de bien aller » lâcha-t-il comme une bombe. Après le message qu'il lui avait laissé, Ally était en légitimité de se demander si c'était un reproche, n'est-ce pas ? En tout cas, c'était ce qui lui traversait à présent l'esprit. Elle sortit calmement une bouteille de jus de fruit du frigo. « Merci... j'avoue que t'as plus le sens du compliment que moi », constata-t-elle en repensant à la remarque qu'elle lui avait faite. « Ecoute... » Elle claqua le frigo et attrapa deux verres sur une étagère. Mais quelqu'un l'interrompit en sonnant. « AH ! Mon strip-teaser ! » cria-t-elle presque, le visage illuminé. Des sushiiiiiis !
Elle se rua hors de la cuisine, glissa en chaussettes sur le carrelage de son entrée en attrapant le billet au passage et ouvrit la porte dans un coup de vent. « J'ai failli attendre ! » salua-t-elle le livreur sans se départir de son sourire d'amoureuse de sushis. « Sauce sucrée ? Gingembre ? Double dose de wasabi ? » s'assura-t-elle en attrapant le paquet et en ouvrant la boîte sur le nez du jeune homme, qui devait à peine dépasser les vingt ans. « Me regardez pas comme ça, j'ai le droit de me demander si vous en avez pas profité pour nourrir toute la ville avec ma commande avant d'arriver ici. Pourtant vous êtes à deux pâtés de maison... » Elle lui glissa le billet et lui claqua la porte au nez, avant de la rouvrir à la volée, juste pour voir le livreur lui tourner le dos. « Oh, vous pouvez garder la monnaie. » Pauvre jeune. Livrer des sushis sans pouvoir y goûter... la torture extrême. Elle claqua à nouveau la porte et, se retournant, elle fit face à Cooper, qui l'avait rejointe. Elle lui tendit le sac. « Ah oui, au fait, t'avais raison, j'avais commandé à manger. Mais genre, vraiment à manger. Je parle pas d'un mâle mais de plein de poissons morts sur des petits tas de riz. » Avec le sourire béat d'une gamine qui venait d'ouvrir son cadeau de Noël, elle ajouta : « Quand je suis toute seule, je commande toujours pour deux, histoire de satisfaire ma gourmandise. On partage ? »
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| Sujet: Re: And it's time — COOPALLY Lun 8 Déc 2014 - 23:53 | |
| | ∞ Au bout du compte, est-ce que ça valait la peine ? Comme ma vie a changé de manière irréversible. Je resterai à jamais dans le froid. La plupart des gens n’ont pas la vie dont ils rêvaient. Moi, durant la mienne, j’ai éparpillé mon cœur par-ci, par-là, et il ne m’en reste pas assez pour vivre maintenant, mais je m’efforce de sourire. | |
the devil on red dress. ♡ Quand Ally avait le dos tourné, Poop ne s’empêcha pas de lever les yeux au ciel et de se mentalement lancer des jurons. Climat Bostonien ?! Sérieusement ?! Il aurait vraiment pu trouver quelque d’autre et se taire ! Il n’aurait vraiment pas dû rajouter un peu. Cela ne faisait qu’accentuer le malaise. Il entra dans l’appartement et referma la porte derrière lui. Oui, allez Coop’, tu peux lui dire qu’il avait commencé à pleuvoir, à neiger à Boston. Qu’il faisait un froid de canard et qu’il préférait passer son temps chez lui, au chaud, dans sa belle couette. Dire que depuis qu’il n’était plus interne, il n’avait plus à dormir à des horaires irrégulières. Oui, allez, tu peux encore rajouter une couche. Il préféra se taire et enlever son manteau. Ally fit la remarque sur sa tête, il l’avait remerciée. « De rien, c’était sincère. » silencieusement il la regarda pour la première fois depuis qu’il était entré et il semblait approuver du regard qu’il n’avait pas une belle tête. Il espérait ne pas l’avoir pour le restant de ses jours… Non, il se connaissait et il allait vite se reprendre en main. Il allait essayer de tourner la page et de profiter de la vie, ne pas la subir. Il ne dit pas un mot et ne préféra pas s’attarder à son état physique. Il avait essayé de se justifier, de s’excuser de sa venue qui était un peu trop rapide. Il aurait dû vraiment prendre son temps et de venir la semaine suivante, mais elle le comprenait. Elle savait de quoi il parlait, étrangement… Poop comprit à ce moment-là ce qu’avait ressenti son ancienne externe. Elle voulait partir pour fuir tout ça… Sauf qu’elle avait une famille qui avait eu à coup sûr besoin d’elle, elle avait des amis sur qui elle pouvait compter. Elle avait tout à Boston et elle avait abandonné. Alors que lui, il n’avait vraiment plus rien: sa famille l’avait renié, il avait du mal à reprendre contact avec ses amis et il se sentait comme un étranger, tout comme avec Ally. Sa belle-famille, c’était un sujet assez délicat. « hmm hmm oui… » il ne s’étala pas plus, il resta vague. Il laissa la jeune externe s’en aller pour un moment et il continua sa exploration. Quand elle était revenue, ils parlaient du voyage et du repas. Il sourit légèrement au commentaire d’Ally qui s’étonna de sa précision dans le temps. Bien sûr, il avait inventé, il n’était pas capable de calculer avec autant de précision en si peu de temps et il n’avait pas particulièrement la tête pour les mathématiques. Il répondit à la question avec un petit sourire fatigué « À la fin. » Il se balada dans la pièce pendant qu’elle rangeait, il ne savait pas si c’était approprié de l’aider, mais il s’abstint de le faire. Il observa les meubles sans faire attention au bazar, il savait que si elle avait été vraiment prévenue, elle aurait pu ranger. Il reprit après avoir regardé par la fenêtre. « J’ai inventé les secondes et les minutes… Je sais que c’est dans les alentours de dix heures et demi… Quelque chose comme ça…» avoua-t-il sous un ton de confidence, il sourit encore, fier de l’avoir eu avec sa petite blague. « Je peux dire, que je n’ai pas mangé depuis ce midi, mais à l’heure Californienne, ce serait le matin. » et il se tut, pour de bon.
« Non ? Pour ne pas changer… » il se tourna sur lui-même et son regard était rivé sur le plafond. Un petit commentaire, avec Ally il avait étrangement toujours faux les premières minutes et il avait finalement raison les minutes suivantes. « C’est quoi alors ? » fit-il avec un regard intéressé. Il pensait vraiment avoir eu juste et bien connaître Ally, elle commandait toujours à manger et … Le faisait-elle exprès ? Elle lui faisait marcher, c’était sûr, mais Coop’ se prêta à son jeu. « Ah ouais ? » il était intéressé par la prochaine venue du strip-teaser. Il sauta sur cette occasion comme la blonde de papoter, de discuter sur un sujet de conversation plutôt sans prise de tête. Il observa le bouquin d’infectiologie qu’Allie avait posé sur la table basse, il ne pouvait pas retourner le livre en sa présence et il allait se contenter d’observer la couverture. Il observa la couverture et essaya de deviner ce qu’il y avait dans ce livre. « T’as appelé pour un strip-teaser à domicile. C’est génial la Californie, on peut appeler les strip-teaseuse aussi ? » Il la regarde avec un air complètement innocent, il plaisantait bien sûr. À moitié, il ne cache pas à vous les lecteurs, qu’il est récemment allé à des boites voir les femmes se trémousser autour d’un poteau. « Tu as commandé un stip-teaseur et tu sais pas dans quelle tenue il est ? T’aimes avoir la surprise c’est ça. T’imagines s’il était dans une autre tenue qu’un flic ? » Il plissa les yeux et fixa Ally. « C’est comestible en plus ? » le ton de sa voix trahissait sa petite surprise. À savoir si ça s’attrapait pas des saletés. « À moins que ce soit un policier strip teaseur qui amène de quoi manger. Tu pourrais l’observer en mangeant. Sympa. » Il devait se taire et il n’allait pas aimer la Californie pour ça. Bien sûr que c’était tout à prendre au second degré ! Ça aurait été trop beau…! Il la suivit dans la cuisine « Ouep. Je veux bien boire quelque chose, peu m’importe la boisson. » tant que ce n’était pas de la tequila. Il l’observa chercher quelque chose dans le frigo. Elle chercha la boisson et…
Il l’observait.
Elle allait bien, elle illuminait, elle semblait être heureuse. Pourquoi ? La toute dernière fois qu’il l’avait vue, c’était à Boston. À la fin de la garde, elle ne se sentait pas bien depuis la mort de sa soeur. Quelque part, Cooper en était affecté. Il ne connaissait pas vraiment Emma, il ne connaissait pas mieux que quiconque Ally, mais il la connaissait assez juste pour dire… Merde. Il avait été interne et il avait bien vu des patients mourir avant et cela ne l’avait jamais affecté. L’ancien interne voyait ça comme un défi à relever avec la Mort. Un jeu avec Elle, communiquer avec Elle à travers le patient. C’était comme jouer au casino avec Elle et il lui arrivait de perdre. Il réagissait plutôt bien et il était bien psychologiquement préparé à des pertes… Tout était censé de bien se passer… Poop avait bien vu les réactions des familles, il avait des fois annoncé des mauvaises nouvelles lui-même. Sauf là. La mort d’Emma l’avait affecté parce qu’il avait vu comment avait réagi une personne qu’il connaissait. Il ne s’était jamais posé la question: qu’aurait-il ressenti s’il était un proche ? S’il était une connaissance d’une famille à qui il aurait annoncé la mauvaise nouvelle ? Il n’avait jamais rien ressenti de tel. Quand il était allé sur le toit pour retrouver Ally, quelques heures après le décès de sa soeur… Il avait été secoué et il avait tenté de ne rien en montrer. Il avait voulu lui montrer qu’il était là pour elle, mais en même temps il ne pouvait pas vraiment le faire: il avait Meghan à cette époque et il l’avait trompée à plusieurs reprises. Elle ne l’avait jamais remarqué et il avait fait comme si rien n’était. Ça le pesait de plus en plus. Le décès d’Emma était quelque chose pour lui, ça lui avait ouvert les yeux sur ce qu’il faisait vraiment. Il considérait les patients comme un moyen de communication avec la Mort, parce qu’il s’était senti concerné avec Ally. Parce qu’ils étaient là tous les deux, de garde et s’ils avaient eu un diplômé, peut-être qu’elle aurait été sauvée. Peut-être… Peut-être.. Et si.. ? Coop’ n’avait pas réfléchi quand il lui avait dit qu’elle avait l’air d’aller bien. Il ne savait plus si c’était réellement un compliment ou un reproche ou les deux. Ally au lieu d’être restée, elle était partie. Cooper avait laissé ça passer, parce qu’il pensait sincèrement qu’elle allait revenir… « Ecoute… » La porte du frigo se ferma et fit sortir le nouvel arrivant de ses pensées. Il l’observa attraper les deux verres en silence, prêt à écouter ce qu’elle allait dire. La sonnerie les interrompit, Ally fut la première à réagir avec un visage tout enthousiaste, celui de Cooper se transforma en la surprise. Il mit du temps à comprendre ce qui se passait. « Ton strip-teaseur avec de quoi manger ? » Elle ne l’avait pas entendu sûrement, elle avait déjà quitté la cuisine pour aller l’accueillir.
Le jeune homme soupira, il essaya de se détendre, mais depuis qu’il était entré chez Ally. Il se sentait vraiment tendu et ce n’était pas bon. De toute façon, même avec ses autres amis médecins, il aurait sûrement eu la même réaction. Il pouvait entendre la jeune femme de loin, s’exclamer et parler à deux cents à l’heure. Il quitta la cuisine, laissant en plan les verres qui étaient posés sur la table. Il rejoignit Ally et prit le sac assez curieux. Il regarda à l’intérieur en l’écoutant. « Ahun. J’ai tort durant les premières minutes et j’ai soudainement raison dans les suivantes ? Toujours comme ça ? » fit-il en observant et il reconnut à l’odeur… Hmmm: sushiiiiiiis. Cooper fit enfin un vrai sourire, même si ce n’était pas encore le fameux sourire qui le caractérisait. Un instant de bonheur, il la regarda et hocha la tête « J’aurais vraiment dû prévenir de mon arrivée, comme ça, on aurait pu commander pour quatre. » Gourmand lui aussi ? « On partage oui si ça ne te dérange pas. » fit-il alors qu’il était parfaitement conscient qu’il ne mangerait pas autant qu’Ally, peut-être qu’elle aura de la chance d’avoir la moitié de son repas. Alors, ils retournèrent dans la cuisine pour préparer tout ça. Se répartir la sauce soja sucrée, la gingembre et le wasabi.
Et comme ça.
Cooper revenait là-dessus. « Ça faisait longtemps que je n’ai pas mangé Japonais. Je n’ai pas vraiment repris depuis… Deux ans, six mois et je laisse tomber les semaines, les jours, les minutes et les secondes. Je n’ai même pas la force de le dire au hasard. » Il n’avait plus reprit le japonais depuis qu’Ally était partie, même pas avec Meghan. Les sushis lui faisait immédiatement penser à elle et ensuite à Emma. Beaucoup de petites choses lui faisaient rappeler des grandes choses qu’il évitait soigneusement. Il s’arrêta dans ses gestes « … Je … » et il la regarda de ses yeux fatigués « J’ai jamais posé de questions sur ton départ, je l’ai accepté et je pensais au début que tu reviendrais. Quand tu t’en seras remise, mais j’ai perdu espoir au bout de quelques temps. Tu n’étais jamais revenue à Boston. J’ai cru qu’il t’est arrivé quelque chose… Mais en fait, tu étais partie. » Dans un réflexe irréfléchi, il mit sa main sur le poignet d’Ally. la faisant arrêter ce qu’elle faisait. C’était la première fois depuis deux ans qu’il la touchait et ça lui faisait quelque chose. Il secoua légèrement la tête « Je suis vraiment désolé pour l’appel. Je n’aurais pas dû te contacter à moitié ivre, mais je ne cache pas tout ce que j’ai pu te dire, ce sont des ressentis que j’ai dû garder enfoui en moi. Mais je ne t’ai pas tout dit, je n’ai pas connu que des mauvaises choses à côté. » Non, il avait eu des moments de bonheur avec Meghan, il avait eu le succès avec son livre et les voyages. Il regarda où sa main s’était posée et quand il se rendit compte de ce qu’il venait de faire, il la retira aussitôt « Désolé… » il désigna du regard le contact qu’il avait fait et .. « De devoir en parler là, alors que tu dois vivre ici. Dans ton bonheur et que tu as dû tourner la page. Tu as dû rencontrer beaucoup de difficultés et tu as réussi à les surmonter. Juste… Je ne sais pas comment tu as fait. Tu es partie vers l’inconnu et tu n’as jamais re-contacté qui ce que ce soit à Boston. » Il avait eu la sensation que tout ce qu’ils avaient vécu, ce n’était rien. Surtout parce qu’il avait Meghan et qu’elle était partie sur la logique qu’ils vivraient heureux ?
WILD HEART. |
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| Sujet: Re: And it's time — COOPALLY Mar 9 Déc 2014 - 5:27 | |
| Bon, d'accord, la situation était bizarre. Si elle avait pensé ne serait-ce qu'une semaine auparavant faire face à Cooper Kingston dans un futur si proche, elle se serait moquée d'elle-même. A dire vrai, elle pensait sincèrement qu'il était passé à autre chose depuis longtemps. Lui, dans cette histoire, avait perdu une patiente, voilà tout. Une patiente et une externe avec qui il s'entendait bien. Lorsqu'il l'avait appelée, au début, Ally se demandait ce qu'il lui voulait. Elle se demandait aussi comment il avait retrouvé son nouveau numéro. En réalité, elle se demandait avant tout s'il avait des nouvelles, d'une manière ou d'une autre, de ses parents. Si eux aussi avaient son numéro, ou s'ils avaient simplement décidé de la radier complètement de leur vie. Elle espérait à chaque instant que quels que soient leurs ressentiments vis-à-vis d'elle, ils étaient heureux. Que quelque part, ils avaient retrouvé un semblant d'apaisement, tous les deux. Et la venue de Cooper lui rappelait tout ça, encore une fois. Que la vie à Boston continuait, et même qu'elle était loin de ce qu'elle aurait imaginé pour chacun. Mais si elle avait pensé avoir marqué la vie de quelqu'un dans le Massachusetts, elle s'était arrêtée à ses parents, à sa famille en général. Cooper ? Nah. Ils étaient potes, collègues, et partageaient parfois un peu plus que des bières, mais ça s'arrêtait là. Ally s'était attachée à lui, mais elle s'imaginait être de ces gens impossibles à oublier et difficiles à resituer. Elle n'avait été qu'une externe parmi tant d'autres, et Cooper était de ces jeunes internes populaires à qui tout souriait. Pourquoi elle ? Pourquoi revenait-il vers elle alors que même à Boston, même sans Meghan, il n'était pas seul ?
Parce qu'il vivait la même chose qu'elle. Et qu'elle-même avait tiré un trait sur ses parents. Elle était sans doute la mieux placée pour comprendre ce qu'il traversait, mais la pire pour le réconforter. Même deux ans et demi après ce terrible accident, Ally ne s'était réellement faite à aucune des idées qui impliquaient la mort d'Emma. Elle l'acceptait peu à peu, par défaut, en apprenant à mettre de mots sur ce qui s'était passé, mais elle ne réalisait pas pleinement que si elle retournait à Boston, elle ne la retrouverait pas, son Emma. Parler à Cohen avait concrétisé les faits, mais quelque part, ça l'avait aussi allégé d'un fardeau qu'elle gardait pour elle depuis bien trop longtemps. Car quelque part, depuis qu'elle était arrivée ici, elle n'avait fait que mentir à tous ces gens dont elle s'était rapprochée. Oh, ne vous méprenez pas pour autant : il n'y en avait que peu qui comptaient. Mais à ces personnes-là, elle devait la vérité. L'avantage de Cooper était... qu'il savait tout. Ou plutôt, il avait su ses rêves, ses projets... et son échec. Après, il n'avait rien su, et Ally avait considéré que ça avait été mieux ainsi. Il pourrait retourner à sa vie telle qu'elle était, avec sa fiancée et son boulot de chirurgien urgentiste qui l'attendait à la clé de ses études. Tout lui sourirait, et elle ne serait qu'une tâche sur son CV glorieux. Pourtant, il était là. Et prétendre que les retrouvailles étaient chaleureuses serait mentir. C'était gênant, comme moment. Après avoir fait entrer le jeune homme chez elle, Ally s'était attendue -ou plutôt, avait espéré- à ce que cette gêne s'évapore. Après tout, ils s'étaient pas mal côtoyés, à l'époque... Mais ces trois ans semblaient clairement avoir fait changer la donne. Ils étaient à présent comme deux étrangers qui ne savaient pas quel sujet aborder -en témoignait cette tentative de discussion météo. Sauf que là, rien ne viendrait les sauver. Ils s'étaient retrouvés l'un l'autre, plus ou moins volontairement, et Ally était bien décidé à faire avec. Mais qu'est-ce que ces retrouvailles étaient supposées leur apporter ? Elle se reconstruisait à peine... était-ce vraiment le moment pour Cooper de se rendre compte qu'elle avait bel et bien refait sa vie ici ? Mais peut-être, d'un autre côté, que c'était le moment de lui montrer que c'était faisable... « À la fin. » Car voilà tout ce dont ils étaient à présent capable de parler : de bouffe. Mais la bouffe était un sujet de conversation qui pouvait sauver bien des moments -sauf peut-être parmi les populations les moins favorisées, hrm. « Rigueur scientifique, j'approuve. » La blonde avait répondu du tac-au-tac, fière, avant de réaliser que, merde... il n'était plus officiellement scientifique. Gaffeuse. Elle se racla la gorge en prétendant que rien de bizarre ne venait de se passer. Après tout, Cooper Kingston était Cooper Kingston, un battant qui obtenait toujours ce qu'il souhaitait. Et elle était là pour le lui rappeler. « J’ai inventé les secondes et les minutes… Je sais que c’est dans les alentours de dix heures et demi… Quelque chose comme ça… » continuait-il. Ally lui lança un regard noir. « Tu sais que la blondeur, c'est juste une couleur de cheveux, hein ? » Vexée. Ouais, elle était vexée. Bien sûr qu'il était incapable de déterminer à la seconde près la dernière fois qu'il avait mangé, n'importe qui l'était. Même elle lorsqu'il s'agissait de sushis. Mais qu'il pense qu'elle ait pensé... Ouais, décidément, il était vraiment temps qu'elle passe le cap du changement de couleur capillaire. « Je peux dire, que je n’ai pas mangé depuis ce midi, mais à l’heure Californienne, ce serait le matin. » Parfait. Il devait être vingt-deux heures, et tous les deux semblaient être loin de leur dernier repas. Mais par contre, pour tout le reste, Ally comptait garder sa mauvaise foi jusqu'au bout. Lui semblait s'intéresser à ce qu'elle racontait, mais le regard qu'il lui lançait laissait de son côté présager qu'il ne croyait pas un seul mot de ce qu'elle disait. Elle n'aimait pas ce regard-là. On aurait dit qu'il était face à une petite fille qu'il fallait approuver pour lui faire plaisir. Un peu comme s'il était amené à accepter par défaut cette vérité qu'elle avait déjà crié à un autre homme : qu'elle était une princesse. « T’as appelé pour un strip-teaseur à domicile. C’est génial la Californie, on peut appeler les strip-teaseuse aussi ? » Et la voilà, la pointe de doute. « Tu sais, on peut aussi le faire à Boston. Tu crois que ça s'est passé comment, l'enterrement de vie de jeune fille d'Amanda ? » Amanda, une interne qui avait plus d'amis mâles -dont Cooper- que demoiselles, et s'était donc sentie obligée d'inviter la moindre jeune femme qui semblait répondre aux critères pour son enterrement de vie de jeune fille. Histoire de ne pas se retrouver à deux, quoi. « Un appel bien placé, et BAM, strip-teaser pompier. » Elle marqua un petit silence avant d'ajouter : « Pour les strip-teaseuses, j'avoue que j'ai pas cherché, mais ça doit être faisable. Par contre, il faut mieux avoir de quoi faire de la pole dance chez soi, sinon ça perd de son charme, je suppose. » Regarder des nanas se trémousser autour d'une barre en métal n'était pas tellement son truc. Elle préférait un beau blond qui débarquait dans sa chambre en pleine nuit en se déshabillant. « Tu as commandé un stip-teaseur et tu sais pas dans quelle tenue il est ? T’aimes avoir la surprise c’est ça. T’imagines s’il était dans une autre tenue qu’un flic ? » Sauf que... « Il sera en flic, je l'ai demandé, j'ai été très précise à ce sujet. On déconne pas avec ça. » Et elle était parfaitement sérieuse. Si elle commandait un strip-teaseur, elle comptait bien recevoir ce qu'elle avait demandé, comme pour des sushis. Pas de sushis au calamar, quoi. « C’est comestible en plus ? » demandait-il alors qu'elle se demandait comment ils en étaient arrivés là. « Je... ne vais pas rentrer dans cette conversation avec toi. T'es trop jeune », lâcha-t-elle en secouant la tête pour se sortir des idées salaces de la tête. Mais lui continuait sur sa lancée. « À moins que ce soit un policier strip teaseur qui amène de quoi manger. Tu pourrais l’observer en mangeant. Sympa. » Et bizarrement, cette idée lui rappelait drôlement une situation qu'elle avait vécue. Aussi, malgré elle, elle sentit le sang lui monter légèrement aux joues. Non, non, non, elle n'était pas en train de rougir. Toute façon, ce n'était pas son genre. Tiens, on ne pourrait pas parler d'autre chose ?
Direction la cuisine.
En attendant de manger, ils pourraient au moins boire. Pas d'alcool, par contre. Ally ne perdait pas de vue son service qui commençait à trois heures, et même si elle avait très peu de chances de tuer un mort au travail, il restait le trajet en voiture pendant lequel elle pouvait potentiellement transformer quelqu'un en carpette. Et le semblant d'une conscience professionnelle qu'elle se coltinait encore. Avec ce qu'il venait de lui demander, la conversation aurait pu devenir beaucoup plus sérieuse, et c'est d'ailleurs cette direction qu'avait pris Ally en reprenant la parole... mais elle avait été interrompue. Et des sushis ne se faisaient pas attendre. Pas plus attendre que ce qu'ils avaient déjà fait, en tout cas. « Ton strip-teaseur avec de quoi manger ? » entendit-elle alors qu'elle avait déjà quitté la cuisine, à une vitesse qui dépassait celle de la lumière -si Einstein avait montré que rien ne pouvait dépasser la vitesse de la lumière, alors, c'est qu'il n'avait jamais rencontré une Ally en manque de sushis.
Ally venait à présent de claquer -une seconde fois- la porte. « Ahun. J’ai tort durant les premières minutes et j’ai soudainement raison dans les suivantes ? Toujours comme ça ? » Elle resta figée. Arrêt sur image. Bug interne. Elle n'aimait pas sa façon de se comporter. Elle boudait. Elle en connaissait un autre dont elle préférait largement les réactions face à ses conneries. Lui lui donnait l'impression d'être une attardée, et à force, la pauvre petite blonde s'en trouvait fort vexée. « Je vois pas de quoi tu parles », dit-elle d'une petite voix. « Le strip-teaseur arrivera sûrement plus tard. Ils ont souvent du mal à trouver mon adresse. » Ouais, ouais, il arriverait, c'est ça. Disons qu'elle ne voulait juste pas lui accorder le dernier mot. Mais peu importait. Parlons peu, parlons bien, parlons sushis. « J’aurais vraiment dû prévenir de mon arrivée, comme ça, on aurait pu commander pour quatre. On partage, oui, si ça ne te dérange pas. » Bon, elle était prête à faire le sacrifice... « Je vais pas te donner une boîte de conserves de légumes et te laisser me regarder manger ça, ce serait de la torture. » Et elle ne torturait pas, même si c'était synonyme dans le cas présent d'un sacrifice sushitesque. « Si ça m'avait vraiment dérangé, je t'aurais pas proposé de partager. » Bon, d'accord, elle avait insisté sur le vraiment. Mais une perte de sushis restait une perte de sushis. Quelques instants plus tard, ils étaient dans la cuisine en train de déballer et d'installer le repas. Ally servit un peu de jus de fruits dans les deux verres qu'elle avait sortis avant que le livreur n'arrive. « Désolée, j'ai plus de saké... » s'excusa-t-elle en repensant à sa dernière soirée avec Jagger -car bizarrement, pour cette dernière, les sushis ne se suffisaient pas réellement à eux-mêmes et impliquaient un peu de ce délicieux alcool de riz. Préparant à présent les baguettes, Ally écoutait le jeune homme, qui avait repris la parole. « Ça faisait longtemps que je n’ai pas mangé Japonais. Je n’ai pas vraiment repris depuis… Deux ans, six mois et je laisse tomber les semaines, les jours, les minutes et les secondes. Je n’ai même pas la force de le dire au hasard. » Ally s'arrêta quelques secondes dans ses gestes. C'était à peu près le temps depuis lequel elle avait quitté Boston... Alors, il avait tenu deux ans et demi sans sushis ? « Profite pas de cette excuse pour bouffer plus que ta part » le menaça-t-elle en s'asseyant à une des deux places à laquelle ils avaient mis les couverts. « Et puis tu me fais de la peine. Tu vas rester dormir ce soir. Je serais bien incapable de te trouver un hôtel potable, en plus. » Ally s'afféra à ouvrit une des boites en plastique contenant les sushis. « Si on a toujours les mêmes préférés, ça va être simple », dit-elle en fixant les petits tas de riz. « On fait moitié-moitié pour chaque truc. » Et, attrapant ses baguettes, elle releva la tête vers Cooper. « D'ailleurs, tu peux même rester plusieurs nuits. Mon canapé est confortable, foi de regardeuse tardive de télé. Je te proposerais bien ma baignoire, mais j'en ai pas. » Parce qu'elle n'allait pas le cacher : elle ne comptait pas l'accueillir dans son lit, sauf cas d'extrême urgence -crises de paniques ou autres besoins irrépressibles de parler jusqu'à s'endormir. Elle espérait au passage ne pas être trop difficile dans ses propos, mais, de toute façon, ils devaient être sur la même longueur d'onde. Il venait de perdre Meghan, de toute façon... Et à propos de sujets sérieux, le voilà qui en attaquait un pour lequel il semblait attendre des réponses depuis bien longtemps, à en juger par le message qu'il lui avait laissé... « J’ai jamais posé de questions sur ton départ, je l’ai accepté et je pensais au début que tu reviendrais. Quand tu t’en seras remise, mais j’ai perdu espoir au bout de quelques temps. Tu n’étais jamais revenue à Boston. J’ai cru qu’il t’était arrivé quelque chose… Mais en fait, tu étais partie. » Pendant qu'il parlait, Ally réfléchissait à quoi lui répondre. Elle n'avait eu aucune excuse, elle s'en rendait compte maintenant. Sauf que le temps de mettre en forme une phrase cohérente avait été suffisant pour que Cooper pose sa main sur son poignet. Cette sensation lui fit tout drôle, aussi, elle resta figée, une nouvelle fois en plein bug, laissant son sushi dangereux engagé dans une manœuvre entre deux baguettes, le temps de rejoindre sa bouche. « Je suis désolée... » tenta-t-elle dans un souffle. « Je suis vraiment désolé pour l’appel. Je n’aurais pas dû te contacter à moitié ivre, mais je ne cache pas tout ce que j’ai pu te dire, ce sont des ressentis que j’ai dû garder enfoui en moi. Mais je ne t’ai pas tout dit, je n’ai pas connu que des mauvaises choses à côté. » Ah, bah tant mieux, les hostilités commençaient donc. Mais elle ne pouvait pas lui en vouloir... Dans un geste à l'unisson, ils brisèrent ce contact. Qu'est-ce qui venait de se passer, au juste ? Le canapé, putain, le canapé ! « Je suis désolée... » répéta-t-elle en reposant son sushi dans son assiette. « Je... t'as des nouvelles de mes parents ? » demanda-t-elle finalement, sorti de nulle part. « Heu, pardon, c'est pas approprié. » Elle récupéra le pauvre sushi et le dévora en une bouchée. Ça lui donnait le temps de réfléchir à quoi dire d'autre. Mais elle avait encore beaucoup de mal à mettre des mots sur tout ça, alors, à s'expliquer face à quelqu'un qui savait pertinemment qu'elle avait tort... « De devoir en parler là, alors que tu dois vivre ici. Dans ton bonheur et que tu as dû tourner la page. Tu as dû rencontrer beaucoup de difficultés et tu as réussi à les surmonter. Juste… Je ne sais pas comment tu as fait. Tu es partie vers l’inconnu et tu n’as jamais recontacté qui ce que ce soit à Boston. » Ah, il était donc au courant qu'il n'était pas le seul à avoir été mis de côté avec cette aventure -appelons-la comme ça. Mais Ally, elle, était un peu bloquée. Elle continuait de mâcher son sushi, ou plutôt, le dernier grain de riz qu'elle n'avait pas encore avalé. « Ecoute, si c'est le moment de parler, alors... je pensais pas que tu te souviendrais de moi. Ou plutôt, si, mais vite fait. Alors, imaginer que tu puisses m'en vouloir... même si je sais que j'ai tort sur toute la ligne. » Elle posa ses baguettes sur la table. Si ça continuait, tous ces souvenirs allaient lui couper l'appétit. « Je suis désolée pour tout ce qui s'est passé... » Et sa sincérité commençait à lui coûter, elle qui était beaucoup plus à l'aise lorsqu'il s'agissait de déconner et de faire croire à la venue d'un strip-teaseur. « Mais tu sais, je regrette chaque jour mon geste. Avoir fui, comme ça. Je sais même pas ce que deviennent mes parents... ou si l'enterrement d'Emma était aussi grandiose que ce qu'elle méritait. » Les mains à présent posées sur ses genoux, Ally regardait les sushis, makis et autres mets d'un œil morne. « Je suis désolée pour ton boulot, pour Meghan. Je sais que j'ai commis des erreurs, qu'on a commis des erreurs. Le plus dur, c'est de se pardonner. Vivre avec, c'est facile... Mais c'est en en parlant que tu comprendras que tu as le droit à l'erreur. » en en parlant avec n'importe qui de confiance... et pour Ally, cette personne avait été Cohen, tout comme elle aurait pu être Jagger, sans doute. Mais c'était lui le premier à avoir su alléger ce fardeau. Malgré tout, dire d'Ally qu'elle était tirée d'affaire était loin de la vérité. Parce qu'elle ne serait jamais réellement.
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| Sujet: Re: And it's time — COOPALLY Mar 9 Déc 2014 - 19:33 | |
| | ∞ Au bout du compte, est-ce que ça valait la peine ? Comme ma vie a changé de manière irréversible. Je resterai à jamais dans le froid. La plupart des gens n’ont pas la vie dont ils rêvaient. Moi, durant la mienne, j’ai éparpillé mon cœur par-ci, par-là, et il ne m’en reste pas assez pour vivre maintenant, mais je m’efforce de sourire. | |
the devil on red dress. ♡ Ils avaient tous les deux changés. Coop avait craint ceci, si c’était comme ça avec Ally. Ce serait probablement ça avec tout le monde, tout ce monde qu’il avait longtemps abandonné. Cela ne lui donnait plus vraiment envie de reprendre contact avec ses amis qui fréquentaient toujours le milieu médical, après c’était à voir s’il était encore capable d’aller dans un hôpital sans penser aux vies qu’il avait sauvé et perdu. C’était pour le moment un vrai défi pour lui et quand il devait chercher Meghan après sa garde, il préférait l’attendre dans le parking. Il ne voulait pas y retourner et retrouver ses collègues, prendre des nouvelles et faire semblant. Il n’avait pas envie d’affronter leur regard et en ce moment, il n’était pas encore prêt. Ally n’avait pas assisté à sa chute et elle venait de l’apprendre récemment. Elle n’était au courant de rien, elle ne savait pas ce qui se passait réellement à Boston pendant qu’elle se bronzait sous le soleil Californien. Quelque part, Cooper s’en sentait blessé, mais il était aussi heureux pour elle d’avoir réussi à tourner la page et il ne l’aidait pas du tout en débarquant à cette heure. Sérieusement, elle est où la putain de pelle pour qu’il puisse se cacher au milieu de la Terre, il avait envie de mourir de chaleur, du manque d’oxygène. Peu importait la mort, du moment qu’il ne pensait plus quoi ce que ce soit.
Rigueur scientifique ? Poop tiqua en fronçant légèrement les sourcils. Ah… S’il avait peut-être dit le début, elle n’aurait peut-être pas dit ça, mais elle l’avait fait. Les sciences ne lui manquaient plus vraiment. Coop était une personne qui avait du mal à tourner la page avec sa faute professionnelle alors qu’il n’était même pas diplômé. Il n’envisageait toujours pas de reprendre après deux ans, impossible pour lui de retrouver la mort. Il n’en avait pas envie et elle avait gagné la guerre. Ces pensées l’énervaient et il décida donc de casser le délire, mais il regretta vite fait. Ok. La meilleure option pour lui c’était vraiment se taire, ne pas avoir assez dormi c’était quelque chose, ça faisait des ravages. Encore, les retrouvailles étaient toujours catastrophique quand elles n’étaient pas prévues, qu’ils aient une bonne relation ou non. Ouais et je disais pas ça parce que t’es blonde voilà la réponse qu’il aurait pu envoyer s’il ne préférait pas rester dans ses pensées. Ils parlaient des strip-teaseuse et des strip teaseur en tenue de flic. Maintenant d’Amanda et son enterrement de jeune fille, il sourit au coin, un sourire qui disait qu’il se rappelait du lendemain de l’enterrement de la jeune fille. Il en avait entendu parler. « Ouais, mais Boston… C’est une grande ville, on en trouve facilement. J’ai juste vu Huntington Beach qui m’a l’air bien petite donc je me posais la question. » Il l’avait vu de nuit et surtout, Cooper n’était pas habitué à être dans une ville très différente de Boston, quand il avait voyagé c’était pour aller dans des grandes villes. Les maisons en campagne, ça ne lui disait rien et ça pouvait même l’effrayer… Il hocha légèrement la tête et bien sûr il plaisantait quand il parlait de strip-teaseuse, il préférait bien les regarder dans un lieu plus approprié et au moins il y en avait pleins. Après, Poop n’y allait pas très souvent. « Ok. C’est vrai, si je recevais une commande et que ce n’est pas ce que j’attends, je n’aurais pas bien prit. » et ce serait pareil pour Ally. Ne pas se planter dans les attentes des gens. « Je… ne vais pas rentrer dans cette conversation avec toi. T’es trop jeune. » Il arqua un sourcil surpris, dans cette pièce le plus vieux était lui, il continua quand même et ça ne faisait que rougir Ally. Ok. Il était grand temps de s’arrêter là. Ok. La commande des sushis était enfin arrivée. À la réponse d’Ally sur le flic danseur, Poop hocha la tête, message reçu cinq sur cinq. « Je vais pas te donner une boîte de conserves de légumes et te laisser me regarder manger ça, ce serait de la torture. » « Oui. Ce serait vraiment cruel. » comme assister à une exécution d’un proche en étant capable de ne rien faire. C’était pire que la torture ça, mais ça restait tout de même une torture. « Si ça m'avait vraiment dérangé, je t'aurais pas proposé de partager. » « Ça reste quand même ton repas préféré. Je me rattraperais en te payant un restaurant Japonais si tu veux. » fit-il un brin coupable, mais de toute façon Cooper avait son petit côté généreux et il aimait toujours remercier les gens en leur remerciant à sa façon, c’était à dire: les restaurants, un cadeau, un service… Tout dépendant de la personne. Ils retournèrent dans la cuisine pour préparer les sushis. « Désolée, j'ai plus de saké... » « Ce n’est pas grave, du jus de fruit ça nous ira » il ne voulait pas toucher non plus une goutte d’alcool, il venait juste de sortir de sa gueule de bois et donc, ce n’était pas une bonne idée du tout. Puis ça faisait longtemps qu’il n’avait pas touché au jus de fruit qui était pourtant bon pour la santé. L’ancien interne avoua que cela faisait deux ans et demi qu’il n’avait pas mangé Japonais et qu’il avait réussi à survivre. Après, il en avait beaucoup mangé avant d’arrêter. « Profite pas de cette excuse pour bouffer plus que ta part » « Ce n’est pas mon intention ! » fit-il au tac au tac, avec une voix bien sincère, il fit une mine innocente. Il s’assit à son tour à côté de la jeune blonde « Et puis tu me fais de la peine. Tu vas rester dormir ce soir. Je serais bien incapable de te trouver un hôtel potable, en plus. » Poop hocha silencieusement la tête, bien qu’il s’était attendu à devoir se chercher un hôtel, surtout il était dans le doute de savoir comment la soirée allait se terminer. Il était presque deux heures du matin à Boston et il mangeait à cette heure-là. Il n’y a pas vraiment d’heure pensa-t-il en attrapant les baguettes et en essayant de se rappeler comment les tenir. Il fit tomber une baguette et il se retint de faire un juron. Il trouva durant le second essai comment les tenir convenablement. « Si on a toujours les mêmes préférés, ça va être simple », dit-elle en fixant les petits tas de riz. « On fait moitié-moitié pour chaque truc. » « OK. Mes goûts n’ont pas vraiment changés » en voyant tout ces mets, c’était un vrai régal pour les yeux. Il prit une des sauces soja sucrée et la versa sur la petite boite. Il attrapa le sushis qui manqua de tomber sous sa prise, il allait y arriver. Cooper Vs Sushis, le retour. Deux ans et demi, cela faisait bien longtemps et on pouvait voir les ravages. Il réussit à stabiliser le sushis au saumon et essaya de le tremper dans la sauce soja. « D'ailleurs, tu peux même rester plusieurs nuits. Mon canapé est confortable, foi de regardeuse tardive de télé. Je te proposerais bien ma baignoire, mais j'en ai pas. » Merde. Il a fait tomber le sushis dans la sauce soja. On ne savait pas s’il était perturbé par ce qu’elle venait de lui dire ou si c’était la reprise avec les baguettes qui était dure ou si c’était les deux. « Merci Ally, je ne pense pas rester ici plus d’une semaine. Je pense repartir vers Boston et je vais essayer de voir ce que je pourrai faire. Peut-être déménager, partir d’ici… Mais ce ne sera pas facile. » Pourquoi donc ? Parce qu’il y avait quelque chose qu’il y tenait ? Oui, la tombe de Meghan. Sa famille qu’il préférait observer de loin. Son éditeur qui ne cessait pas de le poursuivre pour savoir où en était-il avec son roman. Il avait grandi là-bas et il n’avait jamais quitté cette ville. C’était dur rien que d’y penser… Oui…
Essayant d’oublier le contact qu’il venait de lui faire, il osa d’aborder un sujet sensible. Les interrogations qu’il avait depuis qu’elle était partie, il avait enfin l’occasion de comprendre pourquoi avait-elle fait ça. Elle laissait Poop s’exprimer, s’étaler encore ce qu’il n’avait pas pu dire au téléphone. Il était tellement enivré et il avait tellement pleins de choses à lui dire, à lui reprocher qu’il ne savait plus par où commencer et comment tenir le fil. « Je suis désolée... » répéta-t-elle. Elle ne pouvait que dire ça pour l’instant. Il maintenait le maki entre les baguettes et allait le manger quand l’ancien interne lui demanda des nouvelles de ses parents, il s’était stoppé dans son geste et tourna la tête, avec une expression de surprise « Qu… Quoi ? » Oh putain, il avait eu de la chance de ne pas manger ce maki qui glissait un peu... « Ally. Je… » fit-il légèrement gêné. Ne sachant pas quoi dire à ce sujet, mais elle reprit « Heu, pardon, c'est pas approprié. » Ce fut un silence qu’elle obtint comme réponse de la part de Poop. Il ne savait vraiment pas quoi dire à ce propos. Il s’était figé dans tout ses gestes et il s’était reprit en retournant la tête vers le maki qui attendait d’être mangé. « … C’est normal… » Il mangea le maki et réfléchit en silence. Quand il l’avait avalé, il avoua dans un ton neutre. « Je risque de ne pas t’apprendre des choses, je n’ai pas osé d’aller les voir. » Mais l’un d’eux était venu le voir et… Étrangement, Coop ne se sentait pas capable de le dire à Ally, non pas parce qu’ils l’avaient vraiment rayé de leur vie. Les parents ne pouvaient pas faire ça, les siens ne pouvaient pas faire ça. Ils pouvaient faire semblant, mais ils n’étaient pas du tout capable de faire ça. C’était impossible. L’un d’eux était venu le voir, l’un des parents d’Ally. pour lui demander des nouvelles, s’il était en contact avec elle… Il ne l’était pas jusqu’ici, mais il avait vu à quel point ils se faisaient du soucis. Coop’ n’avait pas eu le choix de raconter la scène de la garde à la demande, c’était quelque chose.
Il l’écouta attentivement, mangeant un sushis d’un coup, c’était son dernier et il ira déposer les baguettes, parce que là, ce n’était plus possible de manger. « Je suis désolée pour ton boulot, pour Meghan. Je sais que j'ai commis des erreurs, qu'on a commis des erreurs. Le plus dur, c'est de se pardonner. Vivre avec, c'est facile... Mais c'est en en parlant que tu comprendras que tu as le droit à l'erreur. » Il tourna ses yeux vers elle et il se pinça intérieurement les lèvres. « Hmhm… » Il secoua la tête et tout se mélangeait dans sa tête. Il ne savait plus quoi penser… Il fit une grande inspiration et se lança « Quand j’ai fait ma bourde professionnelle. J’ai eu la possibilité de reprendre, mais ça aurait été la guerre à l’administration. Je ne suis pas diplômé et je peux reprendre mon statut d’étudiant pour recommencer mon internat ailleurs. C’est Meghan qui m’a dit ça, de reprendre que seulement quand je me sentirais mieux et prêt à entrer à nouveau dans le monde de la médecine. Je devais veiller à ce que ça ne soit pas trop tard… » Il contempla les sushis et il fit une pause qui duraient des secondes. Des longues secondes, qui semblaient être interminables… Depuis qu’il était entré chez Ally, le temps semblait être interminable. « J’ai pris mes distances Ally. À la médecine. Parce que, je n’ai pas pensé que ça m’atteindrait. » oui ça. ÇA… « Je me suis éloigné de mes amis, parce que j’en avais besoin et… Je n’ai pas vu le temps passer, je me suis isolé. Si j’étais venu les voir à Boston, ils ont une famille et une vie professionnelle. J’aurais eu le même malaise, que là. Comme là, ce qui est en train de se passer. » Il savait ce qui se passait entre eux, leur relation n’était plus la même et ils ne retrouveront pas celle d’antan. Les sushis et autres mets japonais étaient en train d’assister en live les retrouvailles catastrophiques d’Ally et de Poop. Ils avaient ce malaise et il voulait s’en débarrasser, lui dire tout ça. Discuter pour de bon, chose qu’il aurait dû faire depuis longtemps. « Je suis venu te voir, toi. Parce que je sais que la base de mes problèmes c’était toi, mais… Les choses sont passées et je ne peux plus vraiment retourner en arrière. Si j’avais eu la machine à voyager dans le temps, comme dans retour vers le futur… J’aurais très probablement été allé jusqu’à notre dernière garde. À retenir Harry qui était parti plus tôt. Juste… Que… » il reprit sa respiration qui se fit de plus en plus difficile. Il regardait dans le vide, il n’observait pas la télé. Peut-être aurait-il dû en parler après les sushis, mais la digestion aurait été assez compliquée. « … J’ai jamais pensé que ça me ferait mal que tu sois partie. Je pensais que je continuerai mon quotidien sans toi. On était tous là pour toi Ally et tu nous a tous abandonné. Ta famille avait sûrement eu besoin de toi et… » Il serra la mâchoire et secoua la tête, il ne voulait pas être méchant, il ne voulait pas, mais il ne pouvait pas se contenir. « Putain. T’as abandonné tes parents. T’as pas été là pour les soutenir ? Si ? T’as été là à l’enterrement ? T’as vraiment fui sans prévenir personne ? J’ai demandé des nouvelles à Amanda, elle n’en a pas eu. À tes amis, ils n’en ont pas eu. C’était silence radio chez toi. Deux ans et demi plus tard, tu me demandes comment vont tes parents ? Je ne suis pas ton frère, je ne suis pas de ta famille. Je suis… Juste un ami qui fait le con en faisant revenir des souvenirs qui te sont douloureux et qui est devenu un con asocial. » Le contraire de ce qu’il était, le genre de personne que Cooper détestait, mais il continua. « Tu avais tout le monde qui était là, ça je ne comprends pas… J’ai fuis Boston moi, parce que je n’avais plus personne. Meghan est… Merde. Mon père ne veut plus me voir et influence ma mère. Mon frère profite pour me remplacer et ma soeur.. Je n’ai vraiment pas de nouvelles d’eux. Je ne peux vraiment pas venir aux fêtes de Noël, partager un repas de famille. » ça lui faisait mal au coeur, il le sentait se battre contre la poitrine avec assez de difficulté. Il la regarda avec les yeux presque brillants. « Tu fais quoi à Noël toi, si tu n’as toujours pas recontacté tes parents ? » L’angoisse, fêter Noël sans Meghan, sans sa famille. Après, cela ne l’avait pas dérangé de ne pas fêter la première année de Noël sans sa famille, parce qu’il l’avait fait avec la femme qu’il aimait. Il n’avait quand même pas cessé de culpabiliser et il n’avait pas pu le lui dire, il n’avait pas été honnête par rapport à elle et il s’en voulait énormément. Fêter Noël tout seul, il allait le fêter avec une bouteille. Il avait toujours détesté la solitude et cette bouteille allait être une bonne compagnie. Au moins en Californie, il ne neigeait pas et il ne risquera pas un accident de voiture. Peut-être comme elle était une experte, elle avait fêté Noël pendant deux ans toute seule, il se demandait comment elle l’avait fêté elle. Il reprit les baguettes et attrapa un sushis pour le manger et cette fois-ci il ne le ratait plus. Mauvaise idée par contre de manger.. Mauvaise ambiance… Mauvaise idée d’être venu. Elle ne s’y était pas préparée à ça, mais il fallait se débarrasser de tout ça pour bien repartir du bon pied. Si cette option existera après cette grosse et longue discussion… « Ally, ne pense jamais une seule seconde que tu n’as pas une place importante dans le coeur des personnes. Personne ne t’as oublié là-bas. Je me rappelle d’avoir revu Kim, l’externe de l’époque qui nous conseillait des bons restaurants, il m’avait demandé si j’avais de tes nouvelles. Il ne t’a pas oublié lui non plus… » Ces personnes, lui, les parents, les autres externes et internes de l’époque… Poop ne l’avait pas compris à cette époque, il était dans le survolage, il ne faisait pas attention à l’importance des liens amicaux, il pensait les comprendre à cette époque. Il pensait comprendre les liens humains, mais il était vraiment à côté de la plaque depuis tout le début. Le départ d’Ally lui avait ouvert les yeux en quelque sorte. Les gens étaient avec lui parce qu’il respirait la joie de vivre et le donnait à tout le monde, tout lui souriait. Beaucoup pensait qu’il aurait un bel avenir, mais il était tombé de très haut et il s’était fait mal dans sa chute. « Ça ne t’a pas fait ressentir quelque chose quand tu nous as tous quitté ? » Il ne voulait pas la faire revenir, il savait qu’elle avait une vie. Elle semblait être vraiment installé dans cet appartement et elle semblait vraiment être à l’aise. Il déposa les baguettes sur la table, il avait presque pas touché à son repas, mais il s’en fichait, de toute façon il n’avait pas vraiment terminé. Il mit ses mains derrière son cou et il se massa . Il se pinça les lèvres et serra la mâchoire. Les yeux qui brillaient. « Il n'y a pas que toi qui a commis des erreurs… Moi aussi j’en ai commise: j’ai sous-estimé la force de l’amitié des gens. J’ai eu tort de leur faire confiance. J’en ai commis d’autres… Comme tout le monde. » La pire des erreurs pour lui était d’avoir fait la connaissance avec Ally et de laisser les choses évoluer avec elle. Cela, il ne le dira jamais, il l’aimait bien trop pour la haïr.
WILD HEART. |
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| Sujet: Re: And it's time — COOPALLY Mer 10 Déc 2014 - 5:04 | |
| Soyons bien clairs : Ally avait réagi comme une merde en réalisant que c'était sa sœur aînée qui venait de mourir sur son brancard taché de sang. Il lui avait fallu un moment avant de comprendre qui elle était, puis pour réaliser ce qui s'était produit. Elle avait retourné la situation dans tous les sens, juste pour se persuader qu'il s'agissait là d'une erreur, que cette femme dont on avait déclaré la mort n'était pas Emma. Emma n'aurait peut-être pas pris la voiture, pas à cette heure-ci, pas dans ce quartier... Elle n'aurait pas porté cette écharpe, et puis, ces bijoux, là... ils pouvaient appartenir à n'importe qui d'autre. Le déni, pourtant, n'avait pas duré bien longtemps. Ses parents avaient été appelés à l'hôpital pour reconnaître le corps, et Ally avait à peine eu la force de leur faire face. Tout ce qu'elle avait vu, c'était le chagrin qui les rongeait. L'espoir de, peut-être, se retrouver face un corps qui ne serait pas celui de leur fille. Mais cette voiture, c'était bel et bien Emma qu'elle avait frappé de plein fouet. Et Ally avait du prendre ses distances, s'écarter d'eux pour les laisser accepter... en réalisant tout doucement, elle aussi, ce qui venait de se produire. Elle avait abandonné sa garde, peu inquiétée par les responsabilités qui lui étaient attribuées dans le service en tant qu'externe. Son premier réflexe avait été de monter sur le toit du bâtiment. Pas pour commettre l’irréparable, ce geste grossier et cliché ; non, juste pour s'isoler. Elle s'était perdue dans ses pensées pendant une durée qu'elle n'aurait pas pu déterminer si elle ne l'avait pas estimée avec sa montre après coup. Elle ne réalisait, pourtant, ce qui venait de se passer. Sans être capable de se l'expliquer, elle était persuadée que ce n'était qu'un mauvais rêve, et qu'elle allait se réveiller en se disant oh, merde, il faut que je revoie ma traumato. Sauf que les heures passaient, et qu'elle ne se réveillait pas. Elle était allée passée par une crise de larmes sans égale, et c'est avec un visage ravagé que Cooper l'avait retrouvée. Il l'avait serrée contre elle, silencieusement. Elle n'arrivait pas à lui en vouloir autant qu'à elle. Pourtant, il était supposé être le plus expérimenté des deux, mais elle n'arrivait pas à lui concevoir cette responsabilité qu'elle trouvait évidente à son propos. Emma était sa sœur, sa sœur, putain... Sa sœur et meilleure amie. Et elle l'avait laissée tomber, elle l'avait abandonnée à un moment où elle aurait du être celle qui la sauverait. Mais elle n'en avait pas été capable. Et ses parents qui avaient toujours été fiers de ce qu'elle accomplissait... comment pouvaient-ils éprouver ne serait-ce qu'une once de fierté à présent ? Elle avait tué Emma. Elle était responsable de sa mort presque autant que ce chauffard qui téléphonait en conduisant. Et dès ce moment-là, elle avait su qu'elle ne pourrait jamais se pardonner ce qui venait de se passer...
Elle avait passé plus de deux ans à tout mettre de côté, tant que possible. A essayer de se reconstruire, même si ça voulait dire laisser sa famille et tout ce qu'elle avait connu jusque là derrière elle. Ça faisait mal, mais sans doute moins que d'affronter leurs regardes, leurs jugements, leur pitié, leur compassion mal placée. Ally ne voulait pas qu'on pose sur elle ce même regard qu'elle s'infligeait elle-même. Elle savait le mériter, mais elle savait également qu'elle ne le supporterait pas. Elle avait juste... besoin d'oublier. De passer à autre chose. De se réinventer, se tolérer à nouveau, s'accepter, et, peut-être, un jour, se pardonner. Alors, elle avait fui. Elle s'était donné deux jours pour mûrir sa décision, puis avait demandé son dossier au Massachusetts General Hospital et avait remballé ses affaires, le stric minimum, pour sauter dans le premier avion. Direction : la Californie. Sans doute parce que c'était l'opposé géographique de Boston, d'ailleurs, mais en réalité, Ally n'avait pas pesé les pours et les contres des plus grandes capitales américaines avant de choisir son vol. Ça s'était choisi un peu hasard, elle devait bien le confesser. Sur l'instant, ce n'était pas ce qui importait. Elle avait annoncé son départ à ses parents sans trop de fioritures, leur cachant même son attention de ne plus revenir. « J'ai besoin de partir... », voilà la seule explication qu'elle leur avait donnée. Ils n'avaient pas eu la force d'argumenter. De toute façon, ils n'avaient probablement compris toutes les subtilités de ce départ. Pourtant, la première chose qu'elle avait fait en arriver en Californie avait été de jeter tout ce qui la liait à sa vie précédente, son téléphone le premier. Ce n'était qu'en rentrant dans le premier bar qui s'était présenté sur son chemin, valise en main, qu'elle s'était posée pour finalement réécrire le numéro de téléphone de ses parents sur une serviette avant de l'oublier. Les photos ? Elle les avait isolées sur un disque dur qu'elle n'avait plus touché depuis. Il en était de même pour tous ces objets dont elle n'avait pas su se séparer, mais qu'elle n'aurait pas supporté de croiser tous les jours. Une boîte, voilà tout ce qui résumait sa vie d'autrefois. Une boîte posée sur une étagère, près de sa télévision, en guise de décoration bidon. Mais cette boîte, elle ne l'avait touchée que lors des rares occasions où elle s'était mise à faire la poussière. Elle ne l'avait jamais rouverte, et, pour autant qu'elle sache, il aurait pu y avoir un rat mort dedans qu'elle ne s'en serait probablement pas rendu compte -ou peut-être à l'odeur, admettons, mais n'oublions pas que la jeune femme a eu le loisir de s'habituer à l'odeur des cadavres... un des avantages de son métier. Aussi, depuis que cette fameuse lettre était tombée, Ally en avait vu des vertes et des pas mûres. Elle était passée par une longue phase de remise en question qui s'était apparentée à de la torture. Et quelque part, sans comprendre pourquoi ni comment, elle avait ressenti ce besoin de tout dire, de se dévoiler pour qui elle était, cette fraude insipide qui ne laisserait ses proches avec aucune autre alternative que celle de la laisser derrière eux. Pourtant, Cohen avait été le contre-exemple parfait de ce à quoi elle s'attendait. Ce n'était pas pour autant qu'elle se sentait libérée, délivrée, et plus légère qu'un flocon de neige -hrm-, mais quelque chose avait changé. Cette culpabilité était toujours là, mais peut-être... oui, peut-être bien un peu plus légère. Peut-être bien qu'elle lui laissait un peu plus de répit, enfin. Mais ça, c'était avant que Cooper réapparaisse...
Et si les premiers moments de leurs retrouvailles avaient été gênants, on ne pouvait à présent plus en dire autant. C'était peut-être l'arrivée des sushis ou le soulagement d'avoir trouvé un toit pour le temps qu'il passerait en Californie, mais l'ancien interne s'était finalement bien retrouvé à son aise. Autant que lorsqu'il lui avait laissé son premier message vocal sous l'influence de l'alcool -au passage, Ally remercia donc mentalement Jagger d'avoir fini ses réserves de saké. « Je risque de ne pas t’apprendre des choses, je n’ai pas osé d’aller les voir » avait-il commencé doucement au sujet de ses parents. Elle n'en fut pas bien étonnée, car après tout, il ne les avait jamais rencontrés lorsqu'elle était là... pourquoi cela changerait ? Mais quelque part, Ally avait sans doute espéré qu'entre Bostoniens, ils auraient trouvé un moyen de se contacter. Elle aurait aimé savoir que tout allait bien pour eux -car c'était à présent ce qui l'inquiétait le plus. Pourtant, elle se devait d'admettre qu'elle redoutait la réponse qu'il aurait eu à lui donner s'il avait effectivement été amené à rencontrer ses parents. Et s'ils allaient mal ? Et si le pire était arrivé à l'un d'eux ? Après cet aparté, pourtant, Ally fit son maximum en terme de sincérité. Elle repoussait déjà ses limites, là. Quelques semaines auparavant, elle intériorisait encore tout. Parler à Cohen avait été un premier pas... et maintenant, c'était comme si elle avait été lâchée trop vite au milieu de l'océan alors qu'elle apprenait à peine à nager. Pourtant, elle tentait de se maîtriser, de rester sincère. C'était sans doute ce qui lui avait coupé l'appétit, d'ailleurs. « Quand j’ai fait ma bourde professionnelle. J’ai eu la possibilité de reprendre, mais ça aurait été la guerre à l’administration. Je ne suis pas diplômé et je peux reprendre mon statut d’étudiant pour recommencer mon internat ailleurs. C’est Meghan qui m’a dit ça, de reprendre que seulement quand je me sentirais mieux et prêt à entrer à nouveau dans le monde de la médecine. Je devais veiller à ce que ça ne soit pas trop tard… » Ally fixait ses mains bêtement, elle ne savait pas trop quoi dire. Elle n'était pas douée pour ces choses-là. « Fais ce que tu veux faire, ce que tu te sens capable de faire, ce dans quoi tu te sens à l'aise. C'est le principal... Et prends le temps qu'il te faut, surtout. C'est un conseil de merde, mais c'est tout ce que je suis capable de te dire... » Parce qu'Ally n'avait, au final, rien appris de son expérience. Simplement qu'elle ne voulait jamais revivre une pareille souffrance. Soupirant, elle attrapa à nouveau ses baguettes et joua nerveusement avec alors qu'il continuait de s'exprimer. « Le malaise, là, il est normal, je suppose. Et puis tu as des amis, tous ceux avec qui tu bossais depuis bien plus longtemps que moi... Ils t'aiment pour ce que tu es, médecin ou pas. » Et là était la grande différence entre deux : Cooper avait toujours été aimé pour la personne qu'il était. Il s'était fait plus d'amis que ça semblait possible à Ally. Elle, de son côté, ne s'était fait que des connaissances, qu'elle renvoyait de temps à autres pour les plus fidèles, et qu'elle limitait à un contact facebook supplémentaire pour la plupart. Ce n'était pas le genre de relations sur lesquelles elle pouvait compter dans les pires moments. Ces fréquentations-là n'étaient là que pour faire la fête, rire, peut-être se soutenir pendant les examens, mais une fois la première difficulté rencontrée, ils désertaient.
Et puis... inévitablement, il en vint à parler d'elle. Encore et toujours ce sujet qu'elle s'évertuait d'éviter depuis le début. Et elle ne fut pas déçue du voyage... « Je suis venu te voir, toi. Parce que je sais que la base de mes problèmes c’était toi, mais… Les choses sont passées et je ne peux plus vraiment retourner en arrière. Si j’avais eu la machine à voyager dans le temps, comme dans retour vers le futur… J’aurais très probablement été allé jusqu’à notre dernière garde. À retenir Harry qui était parti plus tôt. Juste… Que… » Ally avait reposé ses baguettes à nouveau et s'était accoudée à la table, le fixant en attendant de voir clairement où il voulait en venir. Elle commençait à sentir ses entrailles se tordre. La base de ses problèmes, c'était elle... cette histoire commençait tellement bien. « … J’ai jamais pensé que ça me ferait mal que tu sois partie. Je pensais que je continuerais mon quotidien sans toi. On était tous là pour toi Ally et tu nous a tous abandonné. » Mais attention, le meilleur n'était même pas encore arrivé... et Ally, cependant, commençait déjà à se tasser peu à peu. Ses coudes avaient glissé, laissant retomber ses bras sur ses jambes, bêtement. Il était vraiment en train de partir sur ce terrain-là ? De lui renvoyer en pleine figure tous ces reproches qu'elle s'était faits pendant des années ? Son pire cauchemar était en train de se passer. Tout ce qu'elle ressassait depuis tout ce temps... il lui crachait en pleine figure. « Ta famille avait sûrement eu besoin de toi et… Putain. T’as abandonné tes parents. T’as pas été là pour les soutenir ? Si ? T’as été là à l’enterrement ? T’as vraiment fui sans prévenir personne ? J’ai demandé des nouvelles à Amanda, elle n’en a pas eu. À tes amis, ils n’en ont pas eu. C’était silence radio chez toi. Deux ans et demi plus tard, tu me demandes comment vont tes parents ? Je ne suis pas ton frère, je ne suis pas de ta famille. Je suis… Juste un ami qui fait le con en faisant revenir des souvenirs qui te sont douloureux et qui est devenu un con asocial. » Et l'intervention de la famille était sans doute de trop. Les potes, passons. « Parle pas de mes parents, Cooper... » souffla-t-elle alors qu'elle peinait à respirer, assaillie par les émotions. Oh mon Dieu. Elle devenait vraiment très émotive, ces temps-ci. Entre la visite de Cohen et celle de Cooper... A croire qu'elle était enceinte, ou qu'elle avait une tumeur cérébrale -à savoir qu'elle ne savait pas quelle option elle considérait comme la pire. Cooper ne s'arrêtait plus, prétextant qu'elle avait tout le monde, et qu'elle n'avait pas eu le droit de partir. Mais ce droit, elle se l'était donné. Elle était la seule responsable de ce qui s'était passée, elle était la seule à devoir en payer le prix. Elle devait laisser ses parents faire leur deuil, elle devait laisser le monde l'oublier. « J'ai même plus la force d'être désolée pour toi. T'as pas le droit de me dire ça... t'as pas le droit, putain ! » Ally avait reculé sa chaise, comme pour se protéger en s'éloignant de lui. « T'as pas le droit de débarquer chez moi et de m'utiliser comme punching-ball pour ce que je t'ai fait, ce que j'ai fait à des gens que tu connais même pas, et ce que j'ai pas fait à des gens que je connais pas ! A Boston, j'étais seule, putain. Seule avec mes parents. Et si t'es pas capable de comprendre ce qui s'est passé, pourquoi j'ai fait ça, alors c'est que tu me connais pas si bien. Personne me connaissait, justement, c'est pour ça que je suis partie. Je voulais pas... qu'il se passe exactement ce que tu me fais là. » Tremblante, furieuse, Ally s'était mise à cracher sa détresse au visage du brun. « Je voulais pas qu'on me juge ! Mais j'aurais bien du penser qu'il y aurait toujours quelqu'un pour me faire cet honneur ! » Et Noël, ah, la bonne blague... « D'un coup, je vois plus en quoi ça te regarde, ce que je fais à Noël. » Son rêve ? Un repas de famille. Avec SA famille. Jagger, Hendrix, Cohen, et même Donovan. Elle se voyait même volontiers inviter Nolan Buckley et Chips, juste pour mettre encore plus d'ambiance. Mais d'un coup, elle se refusait la simple présence de Cooper. Elle n'arrivait pas à tolérer de tels reproches. Il était simplement venu pour déverser toute sa rage sur elle... chose qu'il avait déjà faite par téléphone. Peut-être qu'il allait la violenter physique en bonus, maintenant. Mais ces mots, c'était déjà trop. Oh, il pouvait bien lui parler de leurs anciens collègues pour rattraper le coup... « Tu me connais vraiment mal... » cingla-t-elle finalement en essuyant avec rage les larmes qui avaient glissé sur sa joue. « Oui, j'ai un cœur de pierre. Je suis partie parce que l'enterrement me faisait chier, que ça allait me plomber une journée de la semaine, et en plus j'allais devoir réconforter mes parents et prendre des congés pour avoir l'air accablée par la mort de ma sœur. » Les mots sifflaient entre ses lèvres avec une colère qu'elle n'arrivait plus à maîtriser. « C'est ça que tu voulais entendre ? Bravo, ça valait le coup de traverser le pays ! » Ally s'était levé brusquement pour faire dos à Cooper et regarder tristement par la fenêtre de sa cuisine, s'imaginant le passage d'un jogger qui viendrait la sortir de là et lui cuisiner une omelette. Quoiqu'elle n'avait vraiment plus faim. « Sers-toi en sushis, j'ai plus faim » murmura-t-elle finalement sans cesser de fixer l'animation du quartier. Derrière eux, la télé était passée en mode publicités. Dehors, les jeunes partaient faire la fête... et elle avait juste envie de se noyer dans son chagrin, toute seule, en attendant de savoir accepter, d'une manière ou d'une autre, toutes ces conneries.
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| Sujet: Re: And it's time — COOPALLY Jeu 11 Déc 2014 - 1:35 | |
| | ∞ Au bout du compte, est-ce que ça valait la peine ? Comme ma vie a changé de manière irréversible. Je resterai à jamais dans le froid. La plupart des gens n’ont pas la vie dont ils rêvaient. Moi, durant la mienne, j’ai éparpillé mon cœur par-ci, par-là, et il ne m’en reste pas assez pour vivre maintenant, mais je m’efforce de sourire. | |
the devil on red dress. ♡ Depuis tout le début Cooper ne voulait pas aller voir Ally parce qu’il savait que lorsqu’il la verrait il ne pourra pas s’empêcher de tout lui balancer les pires choses sur la figure. Des choses qu’elle ne voudrait pas entendre. Quand il la voyait pour la première fois depuis deux ans et demi, il avait tout un amas de tourbillon de sentiments qui se mélangeaient. Si Meghan était à l’intérieur de lui et ressentait ce qu’il ressentait, elle aurait été très en colère et aurait tout fait pour déchirer ce coeur jusqu’à ce qu’il n’en restait rien. Elle ne lui pardonnerait jamais, si elle avait su elle ne rayerait de sa vie. C’était ce dont ça que Coop’ avait peur. Il n’avait jamais osé de le lui dire, qu’il l’avait trompée et que quelque part… Il ne le regrettait pas. Il avait toujours tout nié et il avait voulu que les choses soient ainsi. Qu’on ne modifie pas le cours des choses et garder les apparences intactes. Rien ne s’était passé comme il l’aurait voulu, il avait tout Cooper. Il avait tout et c’était lui seul qui avait tout détruit. C’était lui le coupable et il n’avait jamais osé de l’admettre, quelque part avec toute cette histoire il le méritait grandement, mais il avait toujours nié.
Il continuait toujours à le faire et c’était Ally qui en était la victime.
Poop savait que chaque personne avait une blessure profonde et qu’il était très importante de ne pas l’ouvrir, ni d’essayer de planter le couteau dans la plaie et de la remuer pour l’ouvrir encore plus, la laisser béante. Remplacez le couteau par un scalpel si vous préférez un monde plus médical. Il avait eu tout le trajet de l’avion, il avait tout le trajet du car pour se dire qu’il ne devrait pas brusquer les choses, même s’il avait envie de découdre avec elle. Parce qu’Ally n’était pas n’importe qui merde. Elle était une personne qui avait vu sa soeur mourir sous ses yeux, la vie qui lui avait été confié dans ses mains et elle n’avait pas réussi avec Cooper. Il n’avait jamais vécu ça et il ne comprendra jamais ce que ça faisait d’avoir quelqu’un de sa famille, de ne pas avoir été capable de le reconnaître dans l’action. De ne pas avoir pu sauver. À ce moment-là, il aurait pu se dire comme les autres patients qu’il fera mieux la prochaine fois, qu’il pourra sauver une vie et narguer la Mort qui lui avait pris Emma. Elle s’était moquée de lui et Elle continuait toujours de le faire, même après avoir arrêté la médecine, elle le suivait toujours partout. Les gens qu’il tenait vraiment mourraient comme les petites mouches qui tombaient une par une sous l’intoxication d’une bombe. Cooper s’était senti concerné pour la première fois quand Emma était morte sous ses mains et ceux d’Ally, ils n’avaient rien pu faire et peu importait ce qu’ils auraient pu faire. Il n’y avait rien à faire et ils ne l’auraient même pas sauvé même s’ils étaient diplômés… Ally voyait sûrement ça d’une autre façon, parce qu’elle était impliquée personnellement, c’était sa famille. Si c’était la soeur de Cooper, aurait-il vraiment réagi pareil ? Non, peut-être pas. Il ne se serait pas isolé au toit de l’hôpital, il serait rentré chez lui et … Non, il était incapable de déterminer ce qu’il aurait bien pu faire. Il avait bien roulé au moins cinq kilomètres sur une autoroute dans le sens inverse sans avoir une éraflure sur la voiture. Il pouvait bien jouer avec la Mort, il savait qu’elle ne prendrait pas sa vie. Elle aimait bien le voir se démener, subir la vie. C’était la pire torture pour Coop’ de voir tout ce qui constituait sa vie tomber un par un. De voir les vraies faces des gens, le vrai visage… D’avoir l’espoir de pouvoir tourner la page et commencer sa carrière d’auteur de romans à succès, accompagné de la femme qu’il a aimé Meghan avant que cette dernière meure d’un accident de voiture. La vie était cruelle. Il la subissait et il commençait à la connaitre dans presque toutes les formes. Non, il n’avait pas été à une guerre, il n’avait pas été allé tirer sur des enfants. Il n’avait jamais commis les pires horreurs qu’un humain pourrait subir. Il n’avait jamais connu la pauvreté et il ne savait pas ce que c’était de vivre sans avoir de quoi mettre sous sa dent. Il n’avait jamais vécu le quotidien d’une personne atteinte d’un cancer. Cooper avait vécu sa vie et elle était unique. Chaque vie d’une personne était unique et chaque personne avait ses problèmes et personne n’était capable de les comprendre parfaitement. C’était plutôt hypocrite, un mensonge qui était nécessaire pour rassurer l’autre personne.
Il avait perdu la pratique, il avait fait une erreur assez grave qui avait tué un patient. Quelques de ses amis étaient là et avaient répétés à d’autres. Étrangement, le cercle s’était diminué et c’était là que Coop’ pouvait comprendre qu’il ne suffisait pas juste d’être social. Il ne pouvait pas être ami avec tout le monde et donner le même titre, il avait toujours eu ce mal: de trier quelles étaient les personnes qui lui étaient importantes, à qui il pouvait faire confiance… Il avait tout gâché et il continuait toujours. Il n’arrivait plus à voir le bon côté des choses, il était devenu quelqu’un de très pessimiste, de très négatif et on ne le reconnaissait plus. Avec Meghan qui était son dernier espoir, sa dernière bouée de secours, venait de disparaître aussi brutalement. Il ne s’y était pas préparé, il n’avait rien vu venir. Il s’était pris ça dans la pleine gueule et son cauchemar était loin d’être terminé, pourtant il était à bout et la Mort devait l’avoir compris. Maintenant, il n’arrivait plus à entrer dans un hôpital, il devait faire énormément d’effort pour le faire, il devait en faire le double quand il devra voir un mort devant lui.
À présent, avec tout ce qui lui était arrivé. Il n’avait plus rien à perdre.
Ally putain. Voilà Ally. Il ne l’avait pas vu depuis deux ans et demi, il lui en voulait d’être partie comme ça. Elle lui avait demandé des nouvelles de ses parents, comme si Coop’ pouvait les voir à n’importe quel moment, pour venir les voir demander des nouvelles d’Ally. Quelque part, il savait qu’il n’obtiendra rien d’eux, surtout quand l’un d’entre eux était venu le voir, lui demander s’il avait de ses nouvelles. Ils se faisaient vraiment du soucis pour elle. Et ça, ça l’énervait. Il ne savait pas si ses parents se faisaient maintenant du soucis pour lui. Ils n’étaient jamais venu le voir. Jamais. Pas depuis qu’il avait fait une erreur médicale, ils ne s’étaient jamais fait du soucis pour lui. Cooper ne le pensait pas, il le sentait. Il n’avait jamais la moindre des nouvelles de son frère ou de sa soeur. Il ne savait pas comment allait sa mère et ça le bouffait. Il était en colère, un enfant ne devait pas abandonner ses parents et inversement. Tout allait bien, tout se passait bien et il avait toujours été la fierté pour les Kingston. Il monopolisait l’attention de ses parents qui laissaient de côté son frère et sa soeur. Au moins eux, ils pouvaient vivre et faire ce qu’ils voulaient sans se faire disputer. Il était surveillé dans ce qu’il faisait et il n’avait pas le droit à une erreur. Il avait tout ce qu’on pouvait envier de lui, des amis, une profession de rêve, une copine de bonne famille… Et Ally était apparue. Une petite Ally sauvage, à attraper avec une pokéball, non une masteball plutôt. Il ne pensait pas qu’elle pouvait être spéciale et qu’elle allait le chambouler. Elle était une interne comme les autres et… Il n’avait pas vu venir, il avait laissé les choses se faire aller. Il ne lui avait rien caché, il s’était présenté à elle et il avait agi comme un interne devait agir avec une externe. Ils buvaient ensemble avec les collègues à chaque occasion et très souvent, il ne restait plus qu’eux. C’était vraiment allé plus loin et Poop ne savait plus qui avait fait le premier pas, mais il avait été plus qu’un compagnon de breuvage et son interne. « Fais ce que tu veux faire, ce que tu te sens capable de faire, ce dans quoi tu te sens à l'aise. C'est le principal... Et prends le temps qu'il te faut, surtout. C'est un conseil de merde, mais c'est tout ce que je suis capable de te dire… » Il hocha légèrement la tête en silence, il serra sa mâchoire et porta son attention sur les sushis, il ne devait pas s’énerver avec les baguettes. Il ne ne devait pas s’énerver. Il devait rester calme et tout allait bien se passer. Ne pas chavirer… « Le malaise, là, il est normal, je suppose. Et puis tu as des amis, tous ceux avec qui tu bossais depuis bien plus longtemps que moi... Ils t'aiment pour ce que tu es, médecin ou pas. » Il rigola pour la première fois, montrant son sourire et son visage s’était détendu un instant. Il secoua la tête et la regarda avec ce sourire triste « Crois-moi Ally. Après cette bourde médicale, ça m’étonnerait qu’ils continuent à m’apprécier. Ça m’a permis d’ouvrir les yeux à ce propos. J’ai vraiment eu beaucoup d’amis que je ne saurais compter sur Facebook, mais après, ce ne sont que des “amis“ et y a beaucoup qui sont pas restés aussi fidèles. » La différence entre ses amis de Boston et d’Ally, c’était qu’elle n’avait pas été au courant de son erreur médical, de ce qui lui était arrivé après et comment tout le monde avait réagi. Elle n’avait pas vu ça et c’était tant mieux pour elle. Il s’était éloigné de ceux qui étaient restés fidèle et il les avait perdu de vue. C’était de sa faute.
Plus il parlait, moins il arrivait à contrôler ses propos. Sa colère remontait en une flèche et Poop n’arrivait pas à se contrôler. Il se laissait aller, s’exprimant et oubliant petit à petit la présence du repas japonais. Oubliant la générosité de son ancien externe, il oubliait tout. C’était un nouvel défaut qu’il avait en lui, se laisser aller dans sa colère. Il voulait savoir, il voulait l’entendre, il voulait se sentir léger. Quitte à se faire passer pour un con, après tout il n’avait vraiment plus rien à perdre. Il était parti dans son monologue, il n’écoutait plus vraiment. Il avait planté à nouveau un scalpel dans la plaie d’Ally et il l’avait vraiment remué comme un débutant en médecine. Ne disait-on pas qu’après avoir arrêté de pratiquer depuis longtemps, il perdait la main et c’était exactement ça: il avait perdu la main, il n’avait pas enfoncé le couteau petit à petit. Il l’avait fait trop brutalement. Il écoutait les réactions d’Ally qui s’énervait à son tour. Il n’avait plus rien à perdre non… Il était à ce stade-là. « J'ai même plus la force d'être désolée pour toi. T'as pas le droit de me dire ça... t'as pas le droit, putain ! » bruit de la chaise qui était en train de reculer. Il la regarda d’un air qui se voulait impassible, mais il n’arrivait pas à faire ça. Son regard trahissait une sorte de mélange de tourbillon, comme s’il ne savait plus ce qu’il disait, comme s’il ne se contrôlait plus. « T'as pas le droit de débarquer chez moi et de m'utiliser comme punching-ball pour ce que je t'ai fait, ce que j'ai fait à des gens que tu connais même pas, et ce que j'ai pas fait à des gens que je connais pas ! A Boston, j'étais seule, putain. Seule avec mes parents. Et si t'es pas capable de comprendre ce qui s'est passé, pourquoi j'ai fait ça, alors c'est que tu me connais pas si bien. Personne me connaissait, justement, c'est pour ça que je suis partie. Je voulais pas... qu'il se passe exactement ce que tu me fais là. » Cooper fronça les sourcils et allait lui rétorquer que quoiqu’il advenait, il fallait toujours s’attendre à ça. À ce qu’on la juge, mais il n’eut pas la parole qu’elle le disait à sa place. « OK. » fit-il à la réponse de Noël. Ça ne lui regardait pas. Voulait-il vraiment tout ça ? Tout ce qu’il lui avait dit pour obtenir ce résultat là ? L’avait-il vraiment voulu ? Se cherchait-il encore une raison de vouloir se dire qu’il n’y avait vraiment plus rien qui ne le retenait dans ce monde ?
« Tu me connais vraiment mal… »
À ces mots, Coop’ la regarda calmement, du moins… Avec le calme qu’il essayait d’avoir, parce qu’il était toujours en colère. Il était dans un étrange sentiment, un typhon de sentiments négatifs. Il tiqua en la voyant essuyer les larmes qui étaient sur ses joues. Il détourna le regard, il ne voulait pas la voir pleurer. « Oui, j'ai un cœur de pierre. Je suis partie parce que l'enterrement me faisait chier, que ça allait me plomber une journée de la semaine, et en plus j'allais devoir réconforter mes parents et prendre des congés pour avoir l'air accablée par la mort de ma sœur. » et voilà. Voilà ce qu’il avait attendu et qu’il avait peut-être espéré entendre, mais… Cooper ne ressentait rien, ça ne lui faisait pas du bien de l’entendre dire ça. Il sentait juste qu’il commençait à avoir du mal à respirer, que son coeur commençait vraiment à se décomposer et… Il ferma les yeux, il s’accouda sur la table et mit sa main sur son front. Ça ne lui faisait pas du bien, au contraire, ça lui faisait encore plus mal. Ça lui faisait le contraire de ce qu’il voulait ressentir, il n’avait fait que remuer le couteau dans la plaie pour rien. Entendant Ally se lever après l’avoir félicité avec une grande ironie d’avoir réussi à traverser tout le pays. Puis silence avant qu’elle reprenne la parole. Ah oui les sushis… Il ouvrit les yeux pour contempler le repas, il les avait oublié. Il n’avait plus vraiment faim lui non plus… Quel repas gâché, même s’il pouvait être mis dans le frigo et consommé un peu plus tard. Il mit sa main sous son menton et resta toujours silencieux. Silence dans la pièce et il en profitait pour retenir ses larmes, il ne voulait pas lui faire cet honneur non. Il ne voulait pas lui montrer vraiment, mais vraiment à quel point il en était. Maintenant, elle pouvait bien s’en ficher, ce n’était pas son problème. Il regarda la télé sans vraiment la regarder, il observait le vide. Il lâcha un gros soupir « J’aurais vraiment pas dû. » fit-il calmement, même si sa voix tremblait un peu. Il n’aurait vraiment pas dû faire quoi ? Il préféra rester vague, mais il ne pouvait pas vraiment faire ça. « Venir comme ça » Venir pour faire court, venir la voir et chez elle. Alors qu’elle lui proposait un canapé au lieu d’une baignoire. « …Te dire ça, mais… Je pensais que… Dire ça, ça me ferait quelque chose. Ça ne fait que me dire une fois de plus je suis bien un con. Je ne voulais pas dire ça à la base, mais…» Plus qu’un con même. Un fils de pute qui avait osé de lui balancer tout ça abandonné sous la colère. Et depuis tout le début, c’était à lui de dire désolé à Ally, mais cela n’avait plus d’importance maintenant. Tout était bien trop tard. « …C’est bien facile de rejeter la faute à quelqu’un d’autre sous le coup de la colère. Parce que c’est quand même la mienne que j’ai pu tuer mon patient, que j’ai pu perdre contact avec ma famille, mais je me refuse de croire ça.» C’était surtout facile de se dire que l’autre ne souffrait pas autant que lui. Surtout facile de tout détruire ce qu'on avait construit. « Désolé même si je sais que dans cette situation-là. Ça ne sert vraiment à rien. » et cela ne servait à rien de lui dire bien d’autres choses, cela ne servait à rien de lui dire qu’il avait vu le père d’Ally et qui lui avait demandé des nouvelles, cela ne servait à rien de lui dire quoi ce que ce soit. Il venait de lui montrer qu’il n’était plus le même et qu'il avait radicalement changé. Il n’avait pas le droit de venir lui dire tout ça. Parce qu’étrangement, ça lui faisait mal de lui avoir fait mal. Ça le faisait vraiment plus que mal et il venait de se rendre compte, qu’il n’avait peut-être plus rien à perdre. Il avait quand même quelque part Ally et qu’il était en train de la perdre en partant sur cette base. Devenir pessimiste le rendait aveugle.
Si Meghan était vraiment dans son coeur, si elle vivait en lui. Elle aurait profité de décomposer encore plus le coeur de Cooper, parce qu’il la savait très rancunière et elle ne l’aurait pas très bien prit quand elle aurait apprit la nouvelle. C’était ce dont il avait peur, qu’Ally soit prise pour cible et c’était pour ça qu’il l’avait caché et qu’il n’avait pas osé de le lui dire. Même si elle n’était pas trouvable à cette époque. Si elle savait ce qu’il ressentait vraiment et ce qu’il avait vraiment toujours essayé de nié, elle aurait vraiment profité pour détruire à l’intérieur de Poop. Il avait mis du temps à lui demander en mariage, parce qu’il culpabilisait et il ne voulait pas qu’elle l’apprenne alors qu’ils sont mariés. C’était pour ça qu’il avait décidé d’oublier Ally qui avait toujours une place dans son coeur et cette place, Meg l’aurait détruite.
WILD HEART. |
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| Sujet: Re: And it's time — COOPALLY Dim 14 Déc 2014 - 22:34 | |
| Il n'avait pas le droit de lui faire ça. Il n'avait pas le droit de débarquer plus de deux ans après et de prétendre que tout était sa faute, de lui reprocher les pires moments de sa vie. Ally savait très bien le faire toute seule, et le seul effet que lui faisaient ces accusations était de la braquer, de la repousser dans ses retranchements. Deux ans après, la plaie était encore béante. Elle l'avait ignorée à coup d'analgésiques mais elle était restée là, bien sage, à attendre de se réveiller au moment le plus propice. Et le moment le plus propice, celui qui avait poussé la jeune femme à se laisser atteindre par cette faiblesse qu'elle s'efforçait de laisser de côté, remontait à quelques mois seulement. C’était cet élément déclencheur qui avait engendré la remontée de ces souvenirs qui n’en étaient pas. Car en réalité, malgré les mois qui s’étaient transformés en années, elle n’avait rien su mettre derrière elle. Le déni, cette porte de secours qu’elle avait empruntée en fuyant tout ce qui pouvait lui rappeler sa vie et cet accident. Alors, oui, c’était totalement stupide. Irraisonnable, immature, irréfléchi. Elle ne s’était finalement accordée que quelques heures avant de prendre cette décision qui avait radicalement changé sa vie. Et si vous lui demandiez si elle regrettait ce geste, elle ne saurait jamais vous répondre. Parce que ses sentiments se partageaient en deux catégories : cette culpabilité, tout d’abord, amplifiée proportionnellement à la durée depuis laquelle elle avait quitté Boston… et puis cette renaissance complète qu’elle avait vécue ici. Peut-être qu’Huntington Beach était sa destinée, d’une façon ou d’une autre. Mais elle n’arrivait pas à s’imaginer que tout puisse à nouveau dégénéré ici ; sa vie y avait quelque chose de doux, de bienveillant. Il lui suffisait d’observer les plages alentour pour se rendre compte du paradis qu’était cet endroit. Le soleil, ici, n’était jamais vraiment timide. Lorsqu’il pleuvait, c’était juste pour vous apaiser quelques temps. La vie, en général, y paraissait moins drue que dans le nord-est du pays. Et puis, il y avait eu ces rencontres qu’elle avait faites, aussi… et sans lesquelles elle ne s’imaginait plus. Boston ou New York ne lui avait jamais offert cette complicité qu’elle avait trouvée avec Jagger. Ici, elle avait trouvé une façon toute nouvelle de ne pas être jugée pour ce qu’elle était. Cette côte californienne semblait apporter une fraicheur toute nouvelle qu’elle n’avait jamais trouvée dans sa ville natale. La pression, même au travail, n’y était pas tout à fait la même. Mais, pourtant, elle n’en regrettait pas moins sa décision… ou tout du moins les circonstances dans lesquelles elle l’avait prise et la rapidité avec laquelle elle l’avait fait. Sans doute aurait-elle passé sa vie entière à Boston si rien de tout cela ne s’était produit, mais Ally aurait été prête à sacrifier toute cette nouvelle pour voir sa sœur survivre… Cependant, le choix ne lui en avait pas été donné. Les choses s’étaient déroulées comme elles s’étaient déroulées, et elle ne pouvait pas changer le passé. Elle devait simplement apprendre à vivre avec, d’une façon ou d’une autre. Et le déni, jusque-là, avait été une parfaite façon de le faire. Ignorer cette vie passée, ces incidents, mais également les gens qu’elle avait laissés derrière elle… un point de bien égoïste, sans doute, mais Ally n’avait jamais considéré blesser quiconque dans cette histoire. Sauf peut-être ses parents… mais ne l’étaient-ils pas déjà ? Comment pourraient-ils la regarder sans cet air accusateur qu’elle leur devinait ? Elle leur avait simplifié la tâche, sans doute… maintenant, ils pouvaient la détester. Complètement. Autant qu’il était possible de détester sa fille incompétente et lâche. Le reste de ses relations n’avaient été bâties que sur du vent. Il y avait bien Cooper, cet externe qu’elle avait rencontré quelques mois avant l’accident et avec qui elle avait partagé bien plus que quelques bières… mais elle n’était, encore une fois, que la cinquième roue du carrosse. Quelque chose devait aller mal avec elle. Tout ce bien que l’on disait sur l’amour et l’amitié n’était qu’un flou vague et total. Et c’était à Huntington Beach qu’elle en avait compris la véritable valeur… Ici, elle faisait partie intégrante de quelque chose. Elle marquait, à sa façon, la vie de ceux qui étaient chers à son cœur. A Boston, pouvait-elle seulement se vanter de la même chose ? Des connaissances, rien de plus… Personne ne se languissait de son départ. Ils avaient peut-être même mis quelques temps à réaliser que la blonde à côté de ses pompes n’était plus là, près de la machine à café, pour commenter les dernières actualités sportives avec un cynisme digne des plus grandes compétitions de cynisme. Alors, Cooper, qu’en était-il ? Cooper n’était qu’un jeune homme parmi tant d’autres. Elle s’était attachée à lui à peu près autant qu’à n’importe qui d’autre. Peut-être un peu plus. Mais il avait sa vie, et elle n’en faisait pas partie… quel message pourrait être plus clair que cela ?
Pourtant, Cooper était là. Assis en face d’elle, dans sa petite cuisine. Et il lui balançait tout en pleine figure, comme s’il était en droit de le faire. Pourtant, jusqu’au bout, jusqu’à ce que ce soit impossible, Ally s’était surpassée. S’il avait besoin d’être réconforté, alors elle endosserait ce rôle. Parce qu’il était Cooper Kingston, et qu’elle était Ally Fleming. « Crois-moi Ally. Après cette bourde médicale, ça m’étonnerait qu’ils continuent à m’apprécier. Ça m’a permis d’ouvrir les yeux à ce propos. J’ai vraiment eu beaucoup d’amis que je ne saurais compter sur Facebook, mais après, ce ne sont que des “amis“ et y a beaucoup qui sont pas restés aussi fidèles. » Et pourtant, la blonde n’en croyait pas un mot. Il avait toujours été le plus populaire de sa promotion, et c’était d’ailleurs en partie ce qui l’avait attirée chez lui. Sa confiance et son respect, sa bonne humeur constante et son aisance face à n’importe qui et n’importe quelle situation. « C’est parce que tu t’es pas adressé aux bons amis. Mais tu en as, dis pas n’importe quoi… Tu étais le mec le plus aimé de ton service… et peut-être même de l’étage. Les infirmières ne juraient que par toi. Erreur professionnelle ou non, t’as toujours été un mec bien… » Même s’il n’avait pas su choisir entre Meghan et elle… mais au moins, elle l’avait fait à sa place. Encore une fois, simplification du problème. Ally n’était qu’une complication dans toutes les vies qu’elle touchait, finalement.
Mais, sans qu’elle sache trop quelle mouche venait de le piquer, il s’emportait. Tout était la faute de la pauvre Ally… parce qu’elle avait fui, elle était responsable de tous les malheurs de l’ancien interne. Mais de quoi devait-elle se tenir responsable, au juste ? Elle portait la culpabilité de beaucoup de fautes, déjà… Mais en quoi était-elle responsable de la mort de son patient ? En quoi était-elle responsable de la mort de Meghan ? Et Cooper rajoutait couche sur couche… peut-être avait-il simplement besoin de passer ses nerfs… mais Ally, elle, perdait clairement son sang-froid. Cohen avait tout juste commencé à la réparer l’autre nuit… pourquoi fallait-il que Cooper arrive pour tout détruire en quelques secondes ? A présent, et juste devant lui, elle s’effondrait. « OK » casa-t-il avec une simplicité qui l’énerva encore plus. Mais qu’il se taise ! Elle n’en pouvait plus… et elle était en réalité à deux doigts de lui sauter dessus pour l’égorger. C’était injuste, ce qu’il lui faisait. Il la traitait comme il n’en aurait jamais traité personne à l’époque, et comme elle ne méritait pas qu’on la traite. Elle ne demandait pas à être considérée comme fragile… mais pourtant, elle l’était. Et il était sans doute un des mieux placés pour le savoir, d’ailleurs. Elle crachait tout ce qu’elle était capable de dire pour sa défense, mais elle tremblait comme si on l’avait enfermée dans un congélateur. Elle ne comprenait pas réellement ce qui poussait Cooper à s’en prendre à elle de la sorte. Il semblait n’avoir aucune pitié pour elle ou ce qu’elle avait vécu. Comment pouvait-il prétendre prendre le parti de ses parents ? Celui de gens dont il parlait comme d’amis ? A croire qu’il ne l’avait jamais réellement connue… « J’aurais vraiment pas dû » finit-il par dire avec un calme presque inquiétant tant il contrastait avec tous ces reproches qu’il venait de lui faire. Ally ne quittait pas la rue des yeux. Elle voulait fuir, une fois de plus. Chez Jagger. Elle avait tant à dire à Jagger… tout en réalité. Mais la fuite ne pourrait pas être éternelle. Car peut-être que sa Jagger n’aurait pas la compréhension de Cohen, et peut-être qu’elle perdrait cette meilleure amie qu’elle avait mis plus de vingt-cinq ans à trouver. Mais, quelque part, elle espérait qu’el :e serait toujours cette confidente qu’elle avait toujours connue. Qu’elle comprendrait, et qu’elle la consolerait même un peu. A sa façon. Avec des bières, des glaces, un peu de vodka, beaucoup d’ironie mais surtout, avec tout l’amour caché qui était impliqué dans leur amitié. En attendant, Ally était coincée avec Cooper. Elle n’avait pas su comment réagir à sa venue, et n’y avait tout d’abord pas cru… et en recevant ce message vocal, elle s’en était voulu, une fois de plus. Elle s’était sentie mal, car oui, Cooper était le mieux placé pour savoir qui était à blâmer pour tout ce qui lui était arrivé. S’il souffrait et le lui reprochait, ce n’était pas sans raison. Alors, pourquoi avait-il répondu à son message en prenant le premier avion pour la Californie ? C’était sans aucun doute le grand mystère de la soirée, d’autant plus maintenant qu’il lui avait craché en plein visage tous ces reproches complémentés de suppléments qui impliquaient sa propre famille. S’il lui en voulait tant, il aurait dû rester loin d’elle, ça aurait été la plus saine des réactions pour elle… comme pour lui. A moins qu’il ait vraiment besoin de se déchainer pour prendre un nouveau départ… mais elle ne pouvait pas croire une telle cruauté venant de sa part. Cooper n’avait jamais été ce genre d’hommes. Pourtant, et elle le réalisait maintenant, l’avait-elle réellement connu elle-même ? Ce n’était pas parce qu’elle avait déterminé ses points forts et ses points faibles au lit qu’elle pouvait prétendre le connaître, en fin de compte. « Venir comme ça, te dire ça, mais… Je pensais que… Dire ça, ça me ferait quelque chose. Ça ne fait que me dire une fois de plus je suis bien un con. Je ne voulais pas dire ça à la base, mais… » Ally n’arrivait plus à se calmer. Elle était dans tous ces états, et ce n’était même plus de la colère. Elle était blessée. Il venait de mettre un mot sur cette putain de culpabilité qui la rongeait depuis des années. Mais au lieu d’y allier douceur et compréhension, il en avait accentué chaque point, comme pour être sûr de la mettre à terre une bonne fois pour toutes. Mais à quoi s’était-elle attendue en l’accueillant ? A du déni commun ? A du ressassement de ce bon vieux temps ? Non, la vérité était qu’ils étaient tous les deux changés. Chacun portait maintenant des blessures qu’ils n’auraient même pas imaginé à l’époque. « T’étais juste venu pour m’enfoncer et te sentir mieux, en fait » , conclut-elle avec froideur sans quitter des yeux le petit terrain d’herbe devant chez elle et la rue qui n’était plus qu’agitée par quelques joggers retardataires. Lui continuait, sans doute rempli d’espoir, à vouloir se racheter pour tout ce qu’il venait de dire. « … C’est bien facile de rejeter la faute à quelqu’un d’autre sous le coup de la colère. Parce que c’est quand même la mienne que j’ai pu tuer mon patient, que j’ai pu perdre contact avec ma famille, mais je me refuse de croire ça. » Il passait donc aux sentiments ? Après ce qu’il venait de dire, elle n’arrivait plus vraiment à avoir de la compassion pour lui. Une fois de plus, elle était égoïste, mais elle n’arrivait plus à faire autrement. Elle devait se concentrer pour ne pas s’effondrer plus qu’elle le faisait déjà. « Je… », se força-t-elle à commencer sans grande conviction. Elle regarda une voisine passer lentement devant chez elle avec son chien. « J’ai ma part de responsabilité dans ce qui est arrivé à Emma, et t’as ta part de responsabilité dans ce qui est arrivé à ton patient. Mais c’est exactement pour cette raison que j’ai fait ce que j’ai fait. » Le poids de cette vérité était trop lourd à supporter. Elle n’était pas médecin et elle n’avait pas les compétences pour faire quelque chose face à l’urgence, mais elle aurait dû s’écarter du brancard et laisser la liberté à Cooper de faire ce qu’il avait appris. Elle aurait dû chercher un médecin là où elle aurait pu en trouver un, qu’il soit urgentiste, traumatologue ou dentiste. N’importe qui aurait sans doute été plus compétent qu’elle ce soir-là. Ce métier ne laissait pas le droit à l’erreur, et cette erreur, elle l’avait commise avec sa propre sœur… « Désolé, même si je sais que dans cette situation-là, ça ne sert vraiment à rien. » Les bras croisés, toujours immobilisée devant sa fenêtre, Ally ne savait plus quoi dire. Elle ne comprenait plus où Cooper voulait en venir. Elle n'arrivait même pas à savoir s’il y avait des sens cachés à ses phrases. Elle voulait juste que ce moment s’arrête une bonne fois pour toutes. Qu’elle puisse se forcer à nouveau à penser à autre chose et à prétendre que tout allait bien. « Je sais pas trop pour quoi tu t’excuses. » Elle restait bloquée sur ses parents. Pourquoi en avoir parlé alors qu’il ne les avait jamais vus ? Pourquoi inventer toute cette histoire autour de son départ ? Ses parents étaient sans doute les seuls à vraiment se demandait ce qu’elle devenait. De la part de tous les autres, ce n’était qu’hypocrisie. Elle était à peu près convaincue que même Amanda, cette même Amanda qui l’avait réquisitionnée pour son enterrement de vie de jeune fille, connaissait à peine son prénom. Alors, de là à s’imaginer qu’elle puisse remarquer son absence du service… Ally, après tout, n’y était qu’une externe en stage, comme tous les externes qui vaquaient entre les différents services. « T’es un connard » lâcha-t-elle finalement en se retournant pour lui faire face, « et t’as un sacré culot pour venir ici et faire croire que c’est pour te reconstruire ou je sais pas quelle histoire. T’es juste là pour me faire mon procès. Mais j’ai pas besoin de ça, j’te jure. On s’est déjà chargé de mon cas, t’es arrivé trop tard. » Sauf qu’entendre ces reproches de la part de quelqu’un qui avait compté pour elle rajoutait un tranchant des plus douloureux à l’histoire. Et puis, au final, les intentions de ce corbeau avaient-elles été si mauvaises que ça ? A y réfléchir… il avait choisi des mots rassurants. Comme pour la forcer à se rendre à l’évidence avec douceur, juste pour qu’elle se reconstruise peu à peu… et elle l’avait fait à son rythme. Mais c’était ces lettres qui avaient déclenché tout ce remue-ménage dans ses convictions, son déni et ses mensonges. C’était elles qui avaient débloqué la situation dans laquelle Ally s’était embourbée depuis qu’elle avait mis les pieds à Huntington Beach. Et lui était arrivé comme un bourrin et avait détruit tout ce travail de finesse et de délicatesse. Elle aurait en réalité largement préféré l’inverse. Les reproches d’un inconnu qui se moquait de ses sentiments, et la compassion de celui qui avait compté pour elle. Pourtant, on ne lui avait pas donné le choix. « Je suis désolée pour ce qui t’est arrivé. Je suis désolée pour Meghan, c’était une fille bien. Mais t’as pas le droit de tout reporter sur moi. J’ai quitté Boston pour pas avoir à revivre tout ça par le regard de quelqu’un d’autre, et c’est exactement ce que t’es en train de faire. Je me suis reconstruite ici, et c’est pour ça que je t’ai écrit. C’est un travail de tous les jours, mais pour moi, c’est ce qui a l’air de marcher. » On aurait dit un vieux disque rayé. Mais malgré les excuses de Cooper, elle se passait encore en boucle tous ses reproches. « Enfin… c’est ce qui avait l’air de marcher jusqu’à ce que tu débarques avec la délicatesse d’un hérisson crevé. » Elle passa devant lui dans un coup de vent et quitta la cuisine. « Je vais te préparer des draps et des couvertures. Mange avant que le poisson ressuscite. » Ses joues étaient toujours trempées et ses yeux rougis, et elle peinait à croire qu’elle devrait, dans quelques heures, partir pour une nuit de service. Elle se dirigea vers sa chambre, dans le placard de laquelle elle sortit quelques draps et une couverture, qu’elle revint poser sur le canapé. Le salon ressemblait à un champ de bataille, mais elle n’y faisait plus attention. L’étape des retrouvailles était largement passée. Elle attrapa sa télécommande, éteignit la télé et la jeta dans un bruit tout sauf rassurant sa table basse. Elle se moquait de tout. Elle tremblait et reniflait encore. Elle s’essuyait le nez dans le bras de la plus élégante des façons en rangeant la table, d’où elle retira donc la télécommande, dont elle espérait la survie –chose qu’elle n’eut pas le courage de tester pour autant.
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| Sujet: Re: And it's time — COOPALLY Lun 5 Jan 2015 - 18:21 | |
| | ∞ Au bout du compte, est-ce que ça valait la peine ? Comme ma vie a changé de manière irréversible. Je resterai à jamais dans le froid. La plupart des gens n’ont pas la vie dont ils rêvaient. Moi, durant la mienne, j’ai éparpillé mon cœur par-ci, par-là, et il ne m’en reste pas assez pour vivre maintenant, mais je m’efforce de sourire. | |
the devil on red dress. ♡ C’est parce que tu t’es pas adressé aux bons amis. Mais tu en as, dis pas n’importe quoi… Tu étais le mec le plus aimé de ton service… et peut-être même de l’étage. Les infirmières ne juraient que par toi. Erreur professionnelle ou non, t’as toujours été un mec bien… » Il mit sa main sur son front et le massa. Ally avait raison dans ses mots, elle avait complètement raison. Quelque part ça le réconfortait, parce qu’elle ne le savait pas et elle n’avait aucune idée de ce qui s’était passé. Pendant qu’elle n’était pas là, Cooper était sûr qu’elle était la seule à ne pas pouvoir le juger, mais en même temps elle lui faisait mal. Quand elle était partie, il avait eu la sensation d’être pour quelque chose. Pas par rapport à la mort d’Emma seulement, mais par rapport à lui. Leur situation à eux deux. Ils étaient amants et Meghan ne le savait pas, elle allait le savoir un jour ou l’autre. Quelque part, Cooper devait faire un choix et il était incapable de décider. Parce qu’il niait de toute façon ses sentiments pour Ally, parce qu’il devait rester avec Meghan. Il connaissait cette femme par le biais de l’amitié des deux familles, ils étaient amis depuis très longtemps et ils s’entendaient bien. Meghan aimait énormément Cooper, sinon elle n’aurait pas envoyé sa famille à elle balader quand ils avaient appris que leur futur gendre était renié de sa famille. Elle l’avait prouvé à plusieurs reprises et l’ancien interne s’était conforté à cette idée, elle l’aimait vraiment et elle ne l’avait pas laissé tombé une seule fois par rapport à Ally. Elle, elle l’avait abandonné après la mort de sa soeur. Il avait été le seul, le premier à avoir remarqué son absence et il avait été le premier et sûrement le seul à en être affecté. Ça l’avait perturbé, elle lui avait ouvert les yeux sur ce que pouvait ressentir vraiment un proche lors d’un décès d’un de ses patients… Cobayes pour le jeu avec la Mort. Elle lui avait montré ce que pouvait ressentir un proche. S’il ne l’avait pas rencontrée, s’il n’avait pas été autant si proche d’elle, il aurait continué son jeu contre la Mort sans se rendre compte des réels sentiments. Il aurait été entouré des amis, des gens qu’il pouvait considérer comme amis et qu’il ne connaissait pas vraiment. Il serait à Boston à fêter Noël avec sa famille, peut-être avec Meghan enceinte. Mariés. Avec un emploi. Il n’aurait pas écrit un livre, il n’aurait pas perdu son boulot et il n’aurait pas changé sa façon de voir les choses. Il aurait continué à être insensible vis à vis aux morts de ses patients. Ally avait réellement pensé qu’elle ne représentait rien pour les gens à Boston. Elle avait pensé que c’était la meilleure solution de partir que de rester à essayer de tourner la page. Elle n’aurait pas osé d’entrer dans la salle où était morte sa soeur. Cooper ne l’aurait pas compris. Le départ d’Ally lui avait fait comprendre qu’elle n’était pas qu’une simple personne, qu’une simple fille avec qui il partageait le lit des fois. Coop’ n’aurait pas continué éternellement à tromper Meghan, il aurait peut-être arrêté avec Ally, mais il aurait quand même continué à la fréquenter et il n’y aurait pas eu cette gêne aujourd’hui. Ally était partie, parce qu’elle pensait qu’elle semait le mal autour d’elle. Le mal fleurit quand elle était partie et elle laissait les autres souffrir, se relever et la haïr dans l’ombre. D’essayer de l’oublier. Cooper ne pouvait pas l’oublier comme l’avaient fait ses amis. Elle n’était pas qu’une amante, elle était Ally, une personne qu’il aimait beaucoup. Une personne qu’il haïssait à la fois.
Il n’aurait pas dû, mais il ne pouvait rien faire. Il y avait trop de sentiments contradictoires, il ne savait plus où se donner la tête et il continuait à s’énerver. Au lieu de sauver tout ce qu’il avait construit, il détruisait tout et il ne s’en rendait pas compte. Il haïssait Ally, il la haïssait. « T’étais juste venu pour m’enfoncer et te sentir mieux, en fait. » Il ne s’était pas retourné pour la voir, il s’était juste redressé et il était resté silencieux. Elle avait raison, Ally avait toujours raison. Sur ce point là, une partie de Cooper ne pouvait pas le nier. Cette partie, méchante, monstrueuse, qui aimait tout détruire tout ce que l’autre partie s’efforçait de sauver, de reconstruire. L’autre partie qui essayait de vouloir tout reconstruire, commençait à s’éveiller, à culpabiliser, mais la mauvaise partie restait forte et elle voulait rester méchante. Il fallait être sans pitié face à elle. Poop avait perdu tout ses moyens rien que par la présence de cette blonde. Il pouvait savoir que quand il était lancé, il ne pouvait plus faire un pas en arrière. S’il pouvait remonter le temps, il l’aurait fait pour ne pas lancer ces reproches. Dures, douloureuses. Non… Coop’ aurait remonté un peu plus haut, il serait jusqu’à aller au jour où Ally était arrivée en tant qu’externe. Le premier jour où ils avaient couchés ensemble, ce jour où il aurait dû refuser et rester honnête par rapport à Meghan. « J’ai ma part de responsabilité dans ce qui est arrivé à Emma, et t’as ta part de responsabilité dans ce qui est arrivé à ton patient. Mais c’est exactement pour cette raison que j’ai fait ce que j’ai fait. » Il voulait parler, mais il n’y arrivait pas. Sa part de responsabilité dans ce qui est arrivé à son patient, ce qui lui est réellement arrivé. Cooper ne se sentait vraiment pas courageux de le dire à Ally, il ne sentait pas la force à vouloir être honnête. Il savait ce qui s’était passé pour Emma, il avait été témoin même. Elle ne le savait pas et elle n’en aurait pas envie non plus, mais ça expliquerait les choses. Énormément de choses. Les erreurs en médecines sont souvent pardonnées, les médecins pouvaient passer à autre chose, mais pas Cooper. Pas avec ce cas-là. Il n’arrivait vraiment pas à tourner cette page, les mots l’ont beaucoup aidé, Meghan aussi. Ni l’un, ni l’autre ne sont là. Les mots l’avaient abandonné après la première publication de son livre, Meghan était décédée à présent. « Je sais pas trop pour quoi tu t’excuses » « Pour tout.» Il restait vague et il n’allait pas détailler. Ally semblait rester focalisée sur les reproches qu’il lui avait lancées. Il ne pouvait rien fait de plus, il n’allait pas ajouter un mot. Il fallait qu’elle digère, qu’elle décide quoi en faire. De ce qu’allait faire. Lui, il était juste là, devant le mets japonais qu’il n’avait pas vraiment envie de manger. Cela semble être facile à l’avoir dit, s’excuser… Mais étrangement une partie de lui n’est pas désolé. Il était rancunier, rempli de colère bouillonnante. Ce n’était vraiment, mais vraiment pas une bonne idée d’être venu. Il n’avait pas eu le choix, il était au bord du suicide et s’il n’allait pas la voir dans les trois premiers qui suivaient, il aurait sûrement perdu la vie. « T’es un connard » il hocha la tête, avec une expression qui se veut approbateur. « Oui, ça je le sais. Tu peux ajouter: égoïste. Ça compte aussi dans le lot » se permit-il d’ajouter avec un ton neutre, avec une pointe de sarcasme dedans. « Et t’as un sacré culot pour venir ici et faire croire que c’est pour te reconstruire ou je sais pas quelle histoire. T’es juste là pour me faire mon procès. Mais j’ai pas besoin de ça, j’te jure. On s’est déjà chargé de mon cas, t’es arrivé trop tard. » Il se retourna à moitié vers Ally, surpris « Ah ? En plus je suis arrivé en retard. Quel boulet. » Cooper et les retards, qui étaient devenus sa spécialité maintenant. « Ouais, je suis venu pour moi. En tant que parfait égoïste pour pouvoir balancer à la figure les reproches. Je ne sais pas qui s’est occupé de toi, de ton cas, ni quand, mais pour moi c’était pas réglé, ça trainait au fond de moi. » comme un clou qui transperçait son coeur. Il voulait le faire lui-même, savoir que quelqu’un d’autre s’en est chargé. Ça ne servait à rien pour lui, ça ne lui faisait rien. Il voulait le faire avec ses propres mots, mais Poop aurait pu mieux faire. Il n’aurait pas dû se laisser emporter, sa rancoeur prendre le contrôle. Il la regarda et il décida de se retourner vers les sushis. Il ne voulait plus voir le regard d’Ally, ses joues qui portaient les traces de ses larmes. « Je suis désolée pour ce qui t’est arrivé. Je suis désolée pour Meghan, c’était une fille bien. Mais t’as pas le droit de tout reporter sur moi. J’ai quitté Boston pour pas avoir à revivre tout ça par le regard de quelqu’un d’autre, et c’est exactement ce que t’es en train de faire. Je me suis reconstruite ici, et c’est pour ça que je t’ai écrit. C’est un travail de tous les jours, mais pour moi, c’est ce qui a l’air de marcher. » Il soupira, sentant son coeur lui faire de plus en plus mal. Il avait du mal à respirer et il essaya de focaliser son attention sur la cuisine de la jeune blonde. « Et j’ai tout détruit. » murmura-t-il, mais c’était assez audible pour Ally. Elle pouvait l’entendre. Cooper n’était pas plus précis, comme il n’était pas vraiment en forme. Il peinait lui-même à s’exprimer et les pensées allaient dans tout le sens, il ne se perdait totalement. « Enfin… c’est ce qui avait l’air de marcher jusqu’à ce que tu débarques avec la délicatesse d’un hérisson crevé. » Il fit un micro-sourire, pour sa délicatesse d’une hérisson crevé. Elle n’avait pas faux du tout. Il avait la délicatesse d’un hérisson crevé. Que les gens auraient roulés dessus au moins neuf fois. Son accident en sport qui lui a fait changer d’avenir, la mort de Meghan, la mort d’Emma, le départ d’Ally, la coupure du contact avec sa famille, la mort de son patient, les mots qui constituaient ses phrases pour en faire un livre étaient partis pour ne pas vraiment revenir, les déceptions amoureuses, son frère qui le détestait parce que Coop’ monopolisait complètement l’attention de ses parents. Tout était facile de détruire que de construire. Il ne s’en rendait compte que depuis récemment. Avec le nombre d’amis qu’il avait auparavant, il avait toujours pensé que c’était facile de construire les liens, mais il était encore plus facile de les détruire rien que par les mots. Comme il venait de le faire à Ally malgré lui. « C’est tellement difficile de tout reconstruire, tellement facile de tout détruire. Tu as sûrement mis énormément de temps pour essayer de tourner la page, moi j’arrive et en quelques minutes j’ai réussi à tout détruire... Comme d'habitude. » Silence, il reprend les baguettes japonaises, mais il fit tomber une. Il râla et réussit à les maintenir enfin. Il n’avait pas vraiment faim et son ventre était vraiment noué, vraiment. Il avait bien peur que ça n’empire, mais s’il mangeait. S’il détendait sa mâchoire et qu’il retrouve la saveur du sushis perdue depuis deux ans.Peut-être que ça ira mieux. « Faudrait que je prenne des cours pour apprendre à parler avec délicatesse. » Il récupéra le sushis avec ses baguettes, mais il lui échappa. Il sentit l’air derrière sa nuque et put voir Ally passer devant lui. « Je vais te préparer des draps et des couvertures. Mange avant que le poisson ressuscite. » « Hm hm… Trop tard. Je crois qu’il a déjà ressuscité, il essaye de m’échapper.» il essaya d’attraper ce sushis et n’y parvint pas. Cooper n’avait pas tenté de détendre l’atmosphère, ces mots lui avaient échappés. Elle avait disparu, partie chercher de la couvertures et les draps. Elle comptait quand même l’héberger après tout ce qu’il lui avait dit. Coop’ se sentait de plus en plus mal et il avait réussi à attraper le sushis pour le manger. Il regrettait de l’avoir fait. Fait quoi ? Manger le sushis comme rien n’était ? Balancer les reproches ? D’être venu ? D’avoir été son amant ? Il regrettait tout. Il lui arrivait de se détester, s’il ne l’avait pas fait il n’aurait pas pensé au suicide à un moment. Cooper avait eu du mal à avaler le sushi, mais il y parvint. Il n’était pas vraiment motivé à en manger à nouveau. S’il n’était pas venu, Ally serait devant la télé, à manger les sushis et les makis. À vivre sereinement, à tourner la page. L’ancien chirurgien n’arrivait pas à l’imaginer ainsi. Comment était-ce possible ? Elle avait forcément quelque chose que Coop’ n’avait pas, plusieurs choses même. La blonde apparut avec les draps et la couverture, dans un silence lourd. Elle jette la télécommande et Poop grimaça au bruit. Il l’entendait renifler, il la voyait trembler et une partie de lui avait du mal à croire qu’il était responsable. Il déposa les baguettes japonaises et se leva, n’ayant pratiquement pas touché au sushis. Il se dirigea vers la jeune femme et sortit de sa poche un paquet de mouchoir. Il lui tendit le paquet « Tu vas travailler cette nuit ? » lui demande-t-il. Cooper ne se sentait pas à l’aise, il ne savait pas quel mot placer, il ne savait pas quelle conversation faire. Il sentait l’ambiance… Devenir lourde.
Il était là, en face d’une Ally qui avait les yeux rouges, le nez qui coulait. Elle voulait passer une soirée tranquille, pas une soirée de ce type-là. Cooper avait le don de tout bousiller malgré lui. Il était un salaud de première classe, un salaud sans coeur. Une personne brisée qui ne savait pas comment réagir. Il observa Ally et prit un air culpabilisant. Il détourna le regard et soupira. Il avait du mal à respirer, il avait du mal à trouver l’air. Il voulait respirer l’air frais. « Merci encore une fois pour m’héberger Ally… » Son regard disait autre chose, il se demandait honnêtement pourquoi elle ne l’avait pas jeté dehors. Après tout ce qu’il lui avait dit, reproché. « Je te rassure que je ne vais pas vraiment rester longtemps. » Oui, il avait des affaires qu’il avait laissé en suspend à Boston comme son second livre qui n’était toujours pas écrit et qu’il avait son éditeur à ses trousses. Il fit quelques pas en arrière et se gratte le coin de l’oeil. « Je vais aller faire un tour en ville, prendre de l’air. » Annonça-t-il reculant pour aller chercher son manteau, ce serait mieux comme ça. La laisser toute seule avant qu’il revienne, la laisser toute seule, réfléchir. Il avait maintenant peur de rester là, peur de la blesser à nouveau.
Il la haïssait tellement, mais pas autant qu’il l’aimait. Il avait peur de lui-même.
WILD HEART. |
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| Sujet: Re: And it's time — COOPALLY Lun 12 Jan 2015 - 4:13 | |
| C'était trop d'un coup. En trop peu de temps, elle avait vécu beaucoup trop. Qu'il s'agisse de sa thèse, des putains lettres de ce putain de corbeau, de cette nuit avec Cohen ou de Cooper qui débarquait à Huntington Beach, ça faisait décidément beaucoup trop d'informations en trop peu de temps pour les assimiler les unes après les autres, correctement. En réalité, Ally vivait un peu des montagnes russes émotives depuis quelques mois. Il y avait la thèse, toutes ces lettres qui avaient abouti à cette vérité crachée au pire moment qui soit. Il y avait eu l'obtention de sa thèse, obscurci par tout ce qui lui revenait en plein visages, ces souvenirs qu'elle avait mis des années à atténuer. Mais ça y est, elle était docteur. Ça y était, elle tenait la consécration de toutes ces années d'études entre ses doigts tremblants. Son diplôme était là, sous ses yeux, mais elle n'arrivait pas à en savourer toute la valeur. Parce que ce corbeau avait ouvert son bec au pire moment qui soit, mais aussi, et probablement surtout, d'ailleurs, parce que sa famille n'était pas là avec elle en cet instant. Emma n'était pas là, manifestement, mais surtout, à cet instant précis, c'était ses parents qui lui avaient manqué... Probablement parce que quelque part, elle avait accepté le décès de sa sœur, mais qu'elle savait ses parents encore là, quelque part, sans doute à se demander ce qu'elle devenait. C'était eux qui l'avaient encouragée face à chacun de ses doutes, c'était elle qui avait cru en elle alors qu'elle n'osait pas le faire elle-même. Ils méritaient ce putain de diplôme autant qu'elle, et ils n'étaient pas là pour vivre ce moment avec elle. Un mélange de sentiments croisés et contradictoires. Il y avait aussi eu sa titularisation à Saint John, et cette fierté d'être enfin sortie de tout ça, toutes ces batailles qu'étaient celles des étudiants sans certitude d'emploi. Elle s'installait officiellement à Huntington Beach, voilà ce que cela signifiait. Qu'elle n'était plus prête à quitter cette nouvelle vie, que cette vie-là était bel et bien celle qu'elle comptait vivre pendant longtemps encore. Et ses parents, dans tout ça ? Toujours à l'autre bout du continent... Elle n'en dormait plus réellement, de tout ça. Elle vivait chaque jour l'un après l'autre, savourant chaque moment passé avec Jagger, Hendrix ou même Donovan, et même ses collègues, bien souvent mornes, et ses patients rabougris... Mais au final, le soir ou le matin, lorsqu'elle se glissait sous ses draps... elle était seule. Avec aucune autre compagnie que tous ces souvenirs, ces regrets et ces remords qui la travaillaient alors sans répit. Mais, une nuit, il y avait eu Cohen...
Et maintenant, Cooper. A croire que le destin s'acharnait sur elle en cet hiver. Elle aurait préféré continuer à remonter la pente, mais force était de croire qu'on ne lui donnait pas réellement le choix. Cohen n'était qu'une lumière qui était apparue en cours de route, bien présente et intense, mais en réalité, elle était toujours perdue dans une obscurité tiraillante. Et c'était lorsque la silhouette de Cooper s'était dessinée dans l'encadrement de sa porte d'entrée qu'Ally avait seulement réalisé qu'elle n'était pas prête à lui faire face. Tout ce processus d'appropriation du passé n'était que déclenché, mais loin d'être arrivé à un point culminant, et encore moins à une issue rassurante. Ally était fragile, terriblement affaiblie par la rudesse de ses retrouvailles avec cette culpabilité. Elle n'arrivait pas à se pardonner tout ce qu'elle avait fait subir à sa famille, se considérant à présent comme incapable de leur face, plus encore que lorsqu'elle avait quitté Boston, mais par-dessus tout indigne de leur amour. Ses parents n'avaient pas besoin d'elle dans sa vie, et c'était ainsi qu'elle en avait décidé. Et pourtant, ils étaient toujours dans son esprit. A chaque instant, elle se demandait ce qu'ils faisaient. S'ils étaient heureux, s'ils pensaient à elle, s'ils seraient fiers d'elle, ce qu'ils auraient fait dans telle ou telle circonstance. Au final, elle ne le saurait jamais, tout simplement parce qu'elle savait qu'elle ne trouverait jamais plus la force de leur faire face. Partager son passé avec Cohen lui avait déjà paru insurmontable, mais malgré le soulagement qu'elle avait ressenti lorsqu'elle avait compris qu'elle ne changeait pas à ses yeux, elle se savait incapable de réitérer l'expérience. Partager avec Jagger, peut-être, mais parce que c'était Jagger... Personne d'autre. Il ne devrait y avoir personne d'autre avec qui elle devrait parler de tout ça. Ils étaient les deux seules personnes en ce bas-monde à qui elle avait accordé une confiance presque aveugle. La vérité, c'est que des années auparavant, quelque chose en elle s'était brisé, et que cette part d'elle n'arriverait jamais à totalement se reconstruire. Elle s'efforçait, pourtant, de faire comme si, et de prétendre y croire. Mais ce n'était peut-être plus qu'un problème entre elle et elle-même : elle se haïssait. Elle se haïssait pour cette personne qu'elle avait été cette nuit-là, mais aussi pour celle qu'elle était devenue depuis. Globalement, si on regardait des fenêtres de sa vie aléatoirement, on pouvait se rendre compte qu'elle n'était pas spécialement une mauvaise personne. Vulgaire et sans gêne, vive et impudente, sans aucun doute. Mais cette personne qu'elle affichait à la vue du monde était celle qu'elle souhaitait par-dessus tout être jusque dans ses tripes : une jeune femme qui allait sur ses trente ans avec un esprit de vingtenaire, avait un petit job original mais sans risque, et était entourée des quelques personnes qu'elle aimait et dont elle avait fait sa famille.
Pourtant, alors que Cooper était dans sa cuisine, l'accusant des pires maux du monde, Ally se rendait compte qu'elle ne serait jamais cette personne. Qu'elle serait toujours jugée, et que son passée la rattraperait toujours, quoi qu'elle fasse. Elle y avait échappé quelques années, mais il semblait en réapparaître d'autant plus vigoureux et tranchant. A l'image de l'homme qui l'attaquait à présent sur les points les plus sensibles. La blonde n'arrivait pas à le digérer. Elle l'avait invité en Californie, déjà sans grande conviction quant à son venue, pour lui faire réaliser qu'un nouveau jour était possible... et il arrivait ici pour détruire tout ce qu'elle s'efforçait de lui vanter. A l'écouter, elle n'avait pas d'autre destinée possible que celle d'être poursuivie par cette histoire sans aucun échappatoire possible. Ally n'était pas prête à l'entendre de quelqu'un d'autre que sa conscience. Elle avait juste besoin qu'on lui dise l'exact opposé de ce qu'il lui balançait en plein visage. Et elle n'était pas prête à lui pardonner. « Pour tout » lâcha-t-il alors qu'elle lui demandait de quoi il s'excusait. Elle ne comprenait plus rien. Lui qui la connaissait pourtant assez bien semblait choisir les points les plus douloureux pour accentuer cette détresse dont elle n'avait pas, malgré les années, su se départir. « C'est facile, ça, tiens ». Amère, Ally n'en revenait pas de l'aisance avec laquelle il semblait prêt à oublier tout ce qu'il venait de lui dire. Elle, elle était détruire. Elle, elle n'allait pas oublier. Alors, elle l'insulta. Il l'avait mérité. Et le pire, dans tout ça, était qu'il ne se défendait même pas. « Oui, ça je le sais. Tu peux ajouter: égoïste. Ça compte aussi dans le lot ». Le regard se promenant toujours à l'extérieur de la cuisine, vers la rue calme, Ally répondit : « Je te ménageais. Sinon, y'en aurait d'autres, encore. » Elle l'entendit bouger sur sa chaise alors qu'elle l'enfonçait encore un peu plus. Mais elle ne pouvait pas prétendre que rien n'était arrivé. Et lui était loin de lui apporter les réponses qu'elle attendait. « Ah ? En plus je suis arrivé en retard. Quel boulet. » Mais qu'aurait-elle attendu, au juste ? Aucune idée... Juste pas ce côté pince-sans-rire, sans doute. Aussi, pour le coup, Ally préféra garder le silence. Elle soupira juste effrontément, atterrée par ce qui se passait entre eux. Comment avait-elle pu penser une seule seconde que cette situation leur profiterait à l'un comme à l'autre ? Elle était naïve, Ally. Bête, surtout. « Ouais, je suis venu pour moi. En tant que parfait égoïste pour pouvoir balancer à la figure les reproches. Je ne sais pas qui s’est occupé de toi, de ton cas, ni quand, mais pour moi c’était pas réglé, ça traînait au fond de moi. » Mais au point où ils en étaient, elle ne savait plus trop s'il était sincère ou non. Ses phrases avaient un petit goût de sarcasme qui la rendaient méfiante. « Ah ouais, donc tu crois que ça y est, tu craches ton venin de merde et c'est fini, on redevient copains ? Ça fait DEUX ANS que je me bats, et toi t'arrives, tu flingues tout, et puis c'est réglé ? » Question rhétorique claquée avec tout le désespoir qui l'animait à présent. Et pourtant, quelque part, Ally avait encore la force de trouver un peu de compassion. Elle tenta de lui expliquer les choses, mais elle sentait que c'était peine perdue. Peut-être parce qu'elle n'arrivait maintenant plus à se convaincre elle-même qu'un avenir meilleur était possible. « Et j’ai tout détruit. » Elle ne quitta pas des yeux le chat qui passait lentement à travers un buisson, de l'autre côté de la rue. « Bravo, t'as compris. » Ally, pourtant, regretta presque aussitôt la rudesse de ses paroles. Mais elle était blessée au plus profond de son être, et n'était plus réellement maîtresse de ce qu'elle disait. « C’est tellement difficile de tout reconstruire, tellement facile de tout détruire. Tu as sûrement mis énormément de temps pour essayer de tourner la page, moi j’arrive et en quelques minutes j’ai réussi à tout détruire... Comme d'habitude. » Finalement... il n'avait peut-être pas tout à fait la délicatesse d'un hérisson crevé. Plutôt celle d'un hérisson vivant, alors. « Oui, t'aurais pu t'abstenir. Mais maintenant, le mal est fait » lâcha-t-elle d'une petite voix étouffée par ses pleurs silencieux. A présent, elle l'entendait prendre ses baguettes et, sans doute, essayer d'attraper un sushi sauvage. « Faudrait que je prenne des cours pour apprendre à parler avec délicatesse. » Ally ne répondit rien. Elle n'était pas réellement d'humeur à plaisanter. Elle se contenta de quitter la pièce pour aller lui chercher des draps. Car, trop bonne trop conne, sûrement, elle n'avait à aucun moment remis en cause son invitation.
Quelques instants plus tard, la blonde posait des draps sur le canapé et faisait un peu de ménage dans le capharnaüm qu'elle avait laissé dans la pièce. Elle n'entendit pas Cooper approcher et eut un sursaut alors qu'elle vit un paquet de mouchoir léviter dans son champ de vision. Il ne lévitait pas, en réalité, c'était bel et bien son invité qui le lui tendait. « Tu vas travailler cette nuit ? » Tendant de se reprendre en essuyant le plus discrètement possible ses larmes avec une manche, Ally n'osait à présent plus espérer qu'il n'ait pas vu qu'elle pleurait. Elle attrapa donc le paquet de mouchoirs sans le remercier et en sortit un carré blanc avec lequel elle finit d'effacer toute trace de larmes --ses yeux rougis, par contre, trahissaient clairement ce qui venait de se passer. « Oui... Les morts n'attendent pas » répondit-elle calmement et en totale opposition à cette colère qui la submergeait lorsqu'elle était encore dans la cuisine. Elle lui tendit son paquet de mouchoirs avec un petit sourire reconnaissant et se pencha à nouveau sur sa table basse pour tenter d'y remettre un peu d'ordre. « Merci encore une fois pour m’héberger Ally… » La jeune femme releva la tête et eut un petit sourire. « De rien... » Pourtant, il se sentit obligé d'ajouter : « Je te rassure que je ne vais pas vraiment rester longtemps. » Elle haussa les épaules. Elle qui, dès qu'elle avait quitté ses parents, s'était installée seule, ne connaissait pas grand chose à la vie en colocation, mais ils devraient pouvoir s'en sortir, non ? Après tout, elle avait vécu chez Cohen quelques jours, et tous les deux étaient encore vivants et même en plutôt bons termes... rien à craindre, à priori, donc. « Je vais aller faire un tour en ville, prendre l’air. » Elle l'avait entendu parler derrière elle, il avait du se reculer. Elle était à présent concentrée sur des magazines qu'elle s'efforçait d'empiler avec une vague idée d'ordre.
Elle se redressa et lui fit face, alors qu'un bon mètre devait à présent les séparer. A nouveau, elle haussa les épaules. A présent, elle était épuisée, indécise sur tous les sujets qu'on pourrait lui proposer. Il venait de lui retirer ce qui lui restait d'espoir. « Ça marche. Je serai sûrement partie quand tu reviendras, je te laisserai une clé sous le troisième pot de fleur à gauche, sur mon perron. » dit-elle d'une voix monotone, dénuée de toute tonalité. « Je vais mettre les sushis au frigo, je te les laisse. » Et, sans un mot de plus, elle laissa sa table basse, à présent bien rangée, et retourna dans la cuisine pour tout remballer et le mettre au frigo.
Peut-être que les choses s'arrangeraient, un peu plus tard. Peut-être qu'ils discuteraient à nouveau, finiraient par s'expliquer, se pardonner, se comprendre, et, vraiment, se retrouver, comme les deux amis qu'ils pouvaient à présent être. Mais Ally était poussée dans ses retranchements, à nouveau. Ses blessures étaient rouvertes, exposées au grand air, et elle était de nouveau sur la défensive, apeurée, comme un animal traqué.
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| Sujet: Re: And it's time — COOPALLY Jeu 15 Jan 2015 - 23:18 | |
| | ∞ Au bout du compte, est-ce que ça valait la peine ? Comme ma vie a changé de manière irréversible. Je resterai à jamais dans le froid. La plupart des gens n’ont pas la vie dont ils rêvaient. Moi, durant la mienne, j’ai éparpillé mon cœur par-ci, par-là, et il ne m’en reste pas assez pour vivre maintenant, mais je m’efforce de sourire. | |
the devil on red dress. ♡ Silence. Les paroles et ensuite silence. Ainsi de suite. Ce n’était plus supportable. C’était comme ça que Cooper avait remercié de son accueil de la dernière minute. Il se martelait ça dans sa tête, c’était comme un clou qui s’enfonçait de plus en plus sous les coups du marteau. Dans tout ce qu’il entreprenait de faire, il ne faisait qu’aggraver les choses. Remuer le couteau dans la plaie. Il ne faisait que détruire tout ce qu’il avait construit lui-même. Ce qu’il avait cru toujours aussi facile de le faire.
Au lieu de rester là avec Ally, il avait pris son manteau pour aller sortir dehors. Coop’ avait pris la fuite. Au lieu de rester là, à essayer à sauver tout ce qu’il avait construit avec elle. Il avait décroché son manteau pour ensuite écouter vaguement ce qu’elle lui disait. Il lui disait tout simplement « Ok. » tout froid, avec un petit sourire. Tout simple. Il n’allait pas ajouter quelque chose d’autre, parce qu’il avait l’impression qu’à chaque fois qu’il ouvrait la bouche, c’était pour aggraver les choses. Dans cette situation-là, il ne savait plus quoi faire. Il était le salaud, le fautif en question.
Il l’avait fait pleurer. Ally voulait ne rien laisser paraître, mais Coop’ pouvait tout voir, rien ne lui échappait. Il ne s’étaient pas vu depuis longtemps, mais il pouvait toujours lire un peu sur elle. Il n’avait pas besoin de lire sur elle en réalité. Même un aveugle pouvait savoir qu’elle avait pleuré. Ça avait attaqué son coeur. Cooper s’était senti responsable de la destruction. Il n’avait pas le courage de rester en face, observer le mal qu’il venait de faire.
Alors. Il était parti. Il avait ouvert la porte et il l’avait refermée derrière lui. Il laissa longtemps la main sur la poignée. Immobile, à réfléchir. Son visage était grave et doucement, il ferma les yeux. Il enleva la main de la poignée pour redresser les pans de son manteau qu’il avait mis à l’arrache. Poop se mit à marcher pour aller sortir de cet immeuble. Partir loin, là où les pas allaient le mener. Bien qu’au début ils étaient hésitants. Il ne savait pas où aller et ne connaissait pas Huntington Beach. C’était le soir, il faisait noir. Seul les lampadaires seront allumés pour le guider.
Cooper était peut-être destiné à être seul, mais il détestait la solitude. Le vrai aimait être entouré de ses amis, peu importe s’ils se connaissaient vraiment. Il aimait être entouré par tout le monde et il aimait les aider peu importait les moyens. Tout ça pour quoi ? Le nouveau commençait à apprécier la solitude parce qu’il se disait que c’était comme ça, qu’il ne blesserait plus personne comme il l’avait fait à Ally.
Elle était partie de Boston pour Huntington Beach, pour recommencer à zéro. Pour pouvoir continuer à avancer, pour pouvoir continuer son chemin. Pour que ses démons du passé ne viennent pas la hanter. Cooper était à la fois son démon du passé et son ami. Ils avaient partagés des choses ensemble. Beaucoup de choses qu’auraient partagés un interne et une externe. Il aurait dû rester à l’aider ranger la table basse, lui demander pourquoi elle lisait un tel magazine. Cooper n’avait pas cette force de passer à autre chose, pas après avoir perdu le contrôle de ses paroles.
C’était facile de s’excuser de tout. De ne pas préciser de quoi il s’excusait. En réalité, Cooper avait tellement de choses à excuser auprès d’Ally. Dont la première chose c’était l’honnêteté. Il avait été honnête avec elle en lui disant qu’il avait Meghan, alors que ça ne les avait pas empêché de devenir amants. C’était facile de fuir en s’excusant vaguement. Parce que c’était sûr qu’elle aurait aimé savoir de quoi il s’excusait exactement. Comme elle le disait: c’était facile. C’était lâche au pire. Cooper ne se sentait pas capable d’aborder ce sujet, que pourtant, ça lui brûlait les lèvres.
Il ne savait pas comment dire les choses. Il ne savait pas comment les aborder délicatement. Il avait été trop brutal auprès d’Ally. Parce qu’il y avait trop de rancoeur dans son coeur. Parce que Cooper n’acceptait toujours pas sa situation, ce qu’il était maintenant. Il était quelque part devenu le contraire de ce qu’il voulait être. Il était devenu ce quelqu’un qu’il ne voulait pas être. Alors tout bêtement, il marchait les mains dans les poches, ne trouvant pas la température trop basse à son goût. Il marchait sur le sable de la plage. Il enleva les chaussures et les chaussettes pour sentir le sable à ses pieds. Il ferma les yeux, les chaussures à la main, il se laissait se détendre par la sensation du sable à ses pieds.
Quelle heure était-il ? Poop ne voulait pas savoir. Il refusait de savoir. Le temps n’existait plus. Il y avait que lui et le sable et le bruit des vagues. Il n’y avait que ça. Que ça qui existait. Coop’ décida de s’asseoir sur le sable, il laisse tomber les chaussures à côté de lui et il observa la mer dans le noir. Il ne la voyait pas, mais il arrivait à la visualiser avec les bruits. Il était à Huntington Beach, mais resterait-il là pour longtemps ? Il ne le pensait pas. Il ne voulait pas non plus retourner à Boston. Il voulait éviter son éditeur, il voulait éviter de refaire face au passé. Il n’avait pas non plus une idée où aller. Il était là, seul avec rien à perdre. Il avait tellement perdu qu’il s’était imprégné dans l’esprit qu’il n’avait rien à perdre.
Cooper, était là devant la plage à Huntington Beach. À se détester pour ce qu’il avait été, pour comment il avait détruit. Il était juste là. À se demander, ce qu’il avait fait. À se torturer l’esprit. À observer la mer dans le vide. Cooper avait toujours aimé écouter la mer, l’odeur. Tout le calmait, c’était son antidote.
Et Maintenant ? Qu’allait-il vraiment faire ? Essayer de tourner la page comme Ally.
WILD HEART. |
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