« _ Nan mais Fraaaaaaaaaanck. Soit pas chiant. Rends-moi mes putains de clefs de voiture ! » « _ Non Beny. Tu as dépassé la dose autorisée pour conduire. » « _ Mais on s’en fout ! J’ai des relations dans la police, je saurai me démerder ! » « _ T’abuses un peu. Je t’évite un accident de voiture mec, je te sauve la vie, plus tard tu me remercieras. » « _ Va te faire foutre. » soupire-je, avec un geste vague de la main.
Non mais pour qui il se prend ce mec ? Superbourreurman ? Il fait bourrer les gens comme ça et leur vole les clefs de voiture ? Nan mais naaaan. J’aime pas l’idée de devoir lui laisser ma voiture comme ça, parce que j’suis bourré ? Il raconte un peu n’importe quoi le mec là. Je suis pas vraiment bourré vous savez…
Enfin.
Un peu.
Mais c’est pas vraiment pareil.
De toute façon, y a aucune chance que je me bourre encore plus la gueule pour frôler le ridicule là. J’me casse de là, pas envie de rester dans ce bar pour devenir encore plus misérable. Heureusement que personne ne me connait là-bas. Heureusement que moi, j’suis pas une star ! P’tain, la meuf bourrée de l’autre nuit a raison: j’suis pas une star mais j’suis superfouteurdefemmedanslapiscine. … Ouh là. Trop long ce surnom. Ok. Nan, on va pas le garder. J’trouverai mieux dans le temps. Là, c’est complètement mort…! Ha ha ?
Je sors du bar et je me retrouve comme un con devant. J’sors pas la cigarette parce que… Rooooh aller. J’sors la cigarette, peut-être qu’elle va m’aider à me guider.
Car je me rappelle pas comment rentrer chez moi à pied.
J’ai besoin de la putain de voiture pour rentrer chez moi là ! J’vais quand même pas jouer la voiture au milieu de la route pour rentrer ? Si ? Naaaan. J’suis peut-être bourré, j’sais toujours ce qu’il faut faire ou pas.
Bien tenté les gars hé hé.
‘Fin bref, j’essaye de marcher un peu droit, mais c’pas gagné d’avance. Je mets la main près du mur juste au cazou… J’entends derrière moi deux personnes sortir en riant. Une jeune blonde avec un grand mec brun qui m’a l’air chiant. Je les reconnais, je les ai vu plus tôt dans la soirée, dans un coin au bar. J’étais surpris de voir que Franck laissait une jeune adolescente de … Seize ans ? Dix-sept ans ? Quinze ans ? P’tain j’sais pas moi ! J’suis pas son père, tient j’ai envie de faire JE suis ton PÈÈÈÈRE à la Dark Vador pour lui sauver un peu la vie là.. Mais c’est foutu d’avance, vu nos différences. Le mec la fait chier et ça se voit. Je soupire et m’approche vers eux. « _ Hé mec. T’es sourd ? Elle te dit de la laisser tranquille. C’est la troisième fois que je te reprends avec une autre blonde. » Il me regarde et quand il m’a reconnu, il se met à détaler comme un lapin pour me fuir, sans rien dire de plus, sans demander son reste. Il a pas oublié sa carotte ? Bon ok. C’était pas drôle. « _ T’inquiète. C’est juste un gars pas fréquentable qui emmène les filles chez lui pour finir le reste de la soirée… » Fais-je à l’intention de la jeune blonde. « _ Pas la peine de me remercier par les paroles. Je t’ai rendu un service, tu me rends un service ? » une pause et je prends l’inspiration pour lui parler encore sans lui laisser le temps à elle de dire quelque chose. « _ Franck, le barman con, m’a prit les clefs… J’connaissais le chemin du retour que seulement quand j’suis en voiture… Sauf que bah là… J’ai pas de clefs. Car pas de clefs, pas de voiture. Pas de voiture, pas de route. Pas de route, pas mon chez moi. Pas mon chez moi… Bah pas mon chez moi. » conclus-je dans un haussement des épaules, j’ai pas vraiment compris ma logique, c’est l’alcool qui me fait trop parler pour rien… P’taaain. « _ T’sais comment aller à Palm Avenue… Hein ? » Je soupire, ça épuise de parler en fait, je m’en suis pas vraiment rendu compte… C’est rare en plus que j’sois bourré et heureusement que Rebecca n’est pas à Huntington Beach aujourd’hui. Elle m’aurait engueulé, mais bon… Elle serait surtout venue me chercher ça m’aurait grave arrangé… Je fronce les sourcils en voyant la blonde, mon visage se décompose. « _ Naaaaaaaaaan… T’es bourrée toi aussi ? P’tain. T’as quel âge toi ?! Franck te laisse entrer, mais en plus il te laisse boire comme un trou pour être bourrée ? »
Eh merde.
Finalement ça m’aide pas être guidé par une personne autant si bourrée que moi.

Je hausse les sourcils avec un air pas du touuuut convaincu ! Pas bourrée ? Elle est bonne celle-là. Je me mets à rire comme un idiot, parce que je la crois pas du tout. « _ Un verre de trop ? T’es sûre ? » Je hoche la tête quand elle compte ses verres, bon ok. J’crois que c’est pas mieux que moi ou qu’on est à égalité avec le nombre de verre. Sauf que moi, je m’en souviens pas non plus et j’ai pas les verres qui dansent dans ma tête moi. « _ Wouah… T’parles trop vite, j’ai pas réussi à retenir tout ce que t’dis … » Elle parle hyper vite ouais p’tain. J’comprends pas tout ce qu’elle balance. Elle parle des tcha tcha de verres, puis de on s’en fouuut… Ouais je m’en fous.. Seize ans ? Ah bah merde alors. Elle a seize ans. Bon c’est mieux que quinze ans…! J’essaye de rester optimiste et c’est pas vraiment gagné. Une jeunot qui boit à seize ans et après, c’est moi qui me plaint ? J’étais pas mieux à son âge mais je dirai rien… Pas facile de pas parler avec l’alcool quand même. Là j’peux quand même pas en placer une puisqu’elle parle tout le temps et non stop. Une vraie pie celle-là ! Sans trop comprendre pourquoi, je me retrouve à marcher avec elle, ma main emprisonnée dans la sienne. On marche sur le trottoir le long de la rue, moi qui essaye de piger ce qui se passe. J’fais le tri dans ma tête quoi. Vous voyez ?
« _ Orange Avenue…? Ouaaaaaaaaaais ça y est, ouais. J’vois où c’est, ouais. C’est le combien exactement, le numéro de ta maison ? Car t’as pas idée à quel point le quartier Orange Avenue est très looong… J’sais de quoi je parle moi, j’vis ici depuis mes dix-sept ans et bordel que c’est long. J’en ai toujours pas marre de vivre dans cette putain de ville et j’suis même pas retourné vivre à New York. J’te jure que j’sais pas ce qui cloche dans ma tête… » Bourré, faut pas surtout chercher à savoir. Une pause… « _ T’sais, j’suis pas vraiment un chevalier, j’ai pas mon destrier…. Encore, j’voudrai pas être ton chevalier, parce que si y a un chevalier et une princesse. Y a pas seulement s’embrasser, mais aussi avoir des enfants et vivre heureux, un château et un p’tain de Happy End… Vaut mieux éviter tout ça t’vois ? » Une autre pause. Je ne laisse pas le temps à la jeune de parler. « _ Puis, y a vraiment personne à cette heure. Nan mais sérieux, tes parents ils en disent rien ? » Et franchement encore une fois de plus, j’ferai mieux de ne pas vraiment me mêler de cette histoire… Ça me concerne pas vraiment tout ça et elle fait ce qu’elle veut. C’est comme ça que moi j’suis parti dans cet optique là. Je m’en foutais ce que disait ma mère et je faisais vraiment ce que je voulais, mais j’avais une amie à cette époque: Claire. Là, Amy, elle était seule en proie avec ce mec chiant. « _ Hep. À droite. Je reconnais ce quartier. » Et quand on tourne on voit un poteau de loin, j’sais pas vraiment s’il y en a qu’un seul puisqu’il y en a deux. Heu. J’suis paumé là. M’enfin bon, ça ne nous empêche pas d’avancer comme des gros insouciants et mine de rien je lui dis. « _ Je pense que t’devrais éviter le poteau à droite toi. » … Franchement j’arrive pas à savoir lequel est le bon, mais celui de droite semble le moins danser, genre il est plus fixé au sol.

Je cligne les yeux pour la suivre avant de me rendre compte que je sais vraiment pas lire sur ses lèvres. Elle parle beaucoup celle-là ! À force, c’est moi qu’elle va entendre pendant tout le trajet. On est bavard et on va finir par se transformer en des pies, c’est marrant ça. Au moins moi je pourrai voler sans m’arrêter… Mais en faaaite. Je suis une pie ? La pie c’est connu pour voler des choses brillantes nan ? En plus elle vole dans les airs. C’est tout moi ça ! Sauf que j’suis pas une hein… J’suis un un. En faite. Ça se dit un pie ? Aller, ça c’est la question du soir. Question pour un champiooon…!
J’écoute attentivement la jeune blonde. J’essaye de retenir tout ce qu’elle dit. Je me suis arrêté à New York, où elle dit qu’elle aime pas cette ville parce que c’est trop pollué, trop grand, les gens qui sont pas polis. J’me suis arrêté là parce qu’après ? Les trucs de son téléphone, ça marche pas… Aaaah.. J’vois où elle veut en venir elle ! Elle veut mon téléphone… « _ Attends.. Attend attend attend attend…! J’ai perdu tout le fil… Attend…. Ah oui voilà. Moi j’me rappelle du numéro de ma villa parce que j’ai pas autant de chiffres et du coup j’ai pas vraiment besoin de me casser le cul pour chercher... Je sais qu’il y a beaucoup de zéro… Et un nombre. … Heu … Oui voilà 8 ! 800… Pas trop compliqué à retenir, j’suis chanceux sur le coup là parce que ça m’aurait emmerdé pour retenir tout ça tu vois. Ton numéro, moi j’aurai pas réussi à retenir parce trop de nombres t’vois ? Ouais… 1357 ? Non..? Bon je m’en rappelle plus. M’enfin bon, ça me reviendra dans les secon… AAAAH oui 5713 ! 13 ? Sérieux, un chiffre porte-bonheur ? Même les vendredi 13 ça te porte bonheur ? … T’devrais quand même faire gaffe toi, t’sais. T’es devant un New-Yorkais de pure souche. J’suis poli moi.. Je t’ai sauvée la vie. New York c’est pas pollué du tout, c’est beaaau… C’est trop grand ouais, ça c’est la parole d’une touriste. Faut vraiment y aller et va vivre pendant deux semaines t’verras qu’en réalité c’est plus petit que grand. C’est super… Nan mais franchement, j’ai des vrais amis là-bas t’vois. Je les ai abandonné alors que je leur ai promis que j’reviendrai t’vois. Au lieu de revenir, je suis resté pour profiter de la richesse de ma famille d’accueil. Pour pouvoir accomplir mes rêves et ensuite partir en Afghanistan pour les fuir. M’enfin bon… L’Afghanistan c’était le pays que je préférai à Huntington Beach, j’suis taré comme mec. » Je soupire et lève les yeux au ciel. « _ Beeeeeeeen ensuite pour les Happy End, c’est du faux. C’est pas vrai, ça n’existe pas des happy end, ça n’a jamais vraiment existé. Puis, j’suis là où j’suis. Sans être marié, sans avoir un engagement à respecter, j’ai déjà ma nièce à m’occuper à temps partiel… Pourtant j’suis à moitié heureux comme ça. J’ai déjà ma petite famille ici même si la majorité se retrouve à New York. Et pis t’sais, le temps passe vite quand on boit, c’est toujours comme ça. … Ah naaan. Quand on s’amuse à fond, le temps passe plus vite que quand on bosse, quand on bosse le temps à tendance à nous faire chier en faisant tout pour qu’il soit le plus long t’vois ? » Je fouille dans mes poches pour chercher mon portable et je le sors de la poche de mon jean. « _ Tadaaaaaaam. » j’ai voulu faire un geste cool et classe, mais en faite il m’a glissé entre les doigts pour tomber par terre. Je ramasse rapidement « _ Ok c’est pas classe du tout ça. » grogne-je en regardant mon téléphone. Il est quand même pas cassé parce que ça commence à bien faire là !!! Déjà l’ascenseur avec Jane. Ensuite le train fantôme avec le con d’écrivain et Katherina et là, c’est encore ma faute juste pour faire le mec qui se la pète - qui finalement ne se la pète pas vraiment de cette manière. Je lui montre mon I-Phone. « _ T’veux appeler ton frère, j’pourrai t’aider avec mon téléphone. Il pourrait aussi m’aider tient… » J’essaye de déverrouiller mon écran et fronce les sourcils. « _ Ah ben non. Oublie. Il n’a que 2 minutes de batterie. » Quel coooooon.
J’sais pas pourquoi mais j’ai décidé de la suivre dans le sifflement du thème de James Bond, sûrement parce que je connais mieux que celui de Mission Impossible. Au moins c’est marrant de siffler un air ensemble en faisant notre chemin. Je fronce les sourcils quand elle me demande lequel. « _ Hein ? » Y en a trois qui dansent ? Moi j’en vois deux… En même temps j’ai pas mes lunettes… C’est surtout normal si j’veux pas qu’on m’empêche de voler un jet si j’ai un problème de vue, j’ai pas envie que mon rêve s’arrête à cause de l’âge. Âge de merde…! Je la regarde, sans m’arrêter de cligner les yeux. Oh p’tain… Je me masse le front et manque de bailler, je secoue rapidement la tête pour me reprendre. « _ Beny. … Alvarez ou Hawkings, j’sais plus finalement… Peu importe. De toute façon, t’es servi avec mon prénom. J’te préviens, si t’me demandes que c’est un surnom, je te parle plus. C’est un prénom d’accord ?! » je la montre du doigt assez sérieux avec un sourire ensuite. J’suis incapable de rester sérieux en fin de compte p’tain. Je ris comme un con pendant un moment avant de reprendre le sérieux envers les poteaux. « _Bon. Les poteaux. Les poteaux… Lequel c’est le bon…?» Je marche en premier « _ Moi first. Ok ? » J’avance et mets le bras devant pour toucher le poteau. Je fais un trajet horizontal de mon bras de droite à gauche jusqu’à frapper le poteau du dos de la main. « _ Aaaieeeuuuh… Je t’ai trouvé toi. » Avant que je me rende compte que j’ai enlevé la main d’Amy. Oh merde. « _ Heu. Merde désolé je t’ai lâché la main. J’vais essayer de te guider là. Ouais. Avance, encore encore. À droite, va à ta droite… T’es presque. » Avant de me rendre compte que je la vois pas bien non plus un moment donné et qu’elle se dirige en réalité contre le poteau, je lui tends mon bras pour essayer de l'arrêter contre le poteau mais pas sûr que ça marche. J'ai surtout l'air con.

Bon de toute façon, ça va mon téléphone n’est pas vraiment cassé, il a juste un côté où le toucher n’est … pas doux … ‘Fin étant bourré, j’sais plus vraiment ce que j’suis en train de penser des fois vous savez… C’est quand même quelque chose. « _ Ah ouaaaaais j’suis d’accord. Moi aussi j’ai été paumé avec tout ces numéros différents… Y a trop de chiffres dans ma tête, j’connais les chiffres de ma sécurité sociale, de ma carte bancaire - héé t’pensais que j’allais le dire ha ha nan ! … Des codes de sécurité pour les caméras, genre je vais au centre de contrôle et j’peux désactiver les caméras ou diffuser des anciennes vidéos de surveillance. T’vois ce que j’veux dire ? » Et sans me rendre compte, comme un gros con, j’suis en train de dire une grosse connerie. J’suis pas en train d’essayer de sous-entendre à la jeune blonde que j’suis capable de modifier les règles de sécurité derrière le dos des policiers. À ce rythme-là, si je me mets à parler… J’vais finir par lui dévoiler que j’étais un pickpocket à New York, que j’avais un casier judiciaire, que j’faisais des bêtises et que j’continue toujours à en faire.
Ouh là ouais, vaut mieux que je me taise là.
Sinon je serai vraiment dans le pétrin, après c’est vraiment facile de le dire qu’à le faire car j’suis quand même bourré et l’alcool va pas vraiment aider quoi. « _ Mais ouaaaais. On va battre l’obscurité par la lumièèèèè…. Mais léou la lumière ? Ah t’es juste en haut.. » je regarde la lampadaire et manque de tomber par perte d’équilibre, je me rattrape rapidement et par réflexe au mur. « _ Ouuups. »
« _ Han ouaaaais. Keupine-de-prénom-qui-a-la-forme-d’un-surnom-et-qui-en-a-putainement-marre-que-les-gens-demandent-si-c’est-un-p’tain-de-surnom … Ouh là trop long le surnom, mais je m’en tape. » Je hausse les épaules avec un air innocent. « _ J’tappelle Princesse Amy, voilà. Affaire réglé. » Je hoche la tête et tape dans ma main que je libère pour faire un marteau de juge. Je fais le bruit avec. J’ai surtout l’air con…!
J’entends un choc d’Amy la Princesse qui vient de se prendre le poteau. « _ Oh merde ! » Elle est tombée et je peux la voir dans le noir, je reste quand même accroché à ce poteau à partir de mon bras pour éviter de tomber. Je l’écoute parler mais pour une fois j’comprends pas ce qu’elle me dit. « _ Mais pourquoi t’me parles des patayes…? » Je me reprends. Pataye ? P’tain meeerde, heureusement que Katherina n’est pas là pour l’entendre. Elle se serait trop foutue de ma gueule là. Oh p’tain. « _ T’sais meuf… J’comprends vraiment pas ce que tu viens de me dire, t’as vraiment une logique qui n’est pas logique pour moi et t’devrais te lever avant d’avoir froid au cul et crois-moi on peut attraper un rhume grâce à ça. » Je lui tends la main pour qu’elle se lève, bouge les doigts pour insister à ne pas rester parce que le sol commence vraiment à se chauffer quoi.

Je hoche la tête, avec les gros yeux avec cet air d’être d’accord avec elle. Les trottoirs ce sont des traitres ! En faite, ils sont de mèches avec les jeans kidnappeur des téléphones portables, j’aurai vraiment dû le voir plus tôt. Les jeans qui détruisent les téléphones, les trottoirs qui rendent le chemin assez difficiles, franchement faut vraiment être cons pour ne pas avoir remarqué tout ça.
Ça tombe bien, j’suis con moi.
« _ T’sais pourquoi le trottoir n’est pas stable ? J’viens d’avoir une illumination - c’est parce que j’suis trop intelligent c’est pour ça ha ha ! Les trottoirs sont de mèches avec les jeans. Comment t’aurais expliqué que le trottoir a tenté de détruire mon téléphone ? Qu’il nous rend la traversée difficile. Les poteaux qui dansent et tout ça ? Ton jean qui a gardé ton téléphone ? Y a un putain de conspiration là…! C’est comme ça que moi j’ai dis à Cooper, un écrivain que franchement, y a tout ces trucs qui donnent l’air de ne rien à voir avec l’autre, mais en faite y a pleins de liens entre tout ces trucs. Le trottoir avec le jean. Tout comme une personne qui fait style de pas connaître l’autre alors qu’elle le connait. » je fais une pause et plisse les yeux. « _ En faaaite, si ça existe la coolitude, mais tu l’as mal prononcé. On dit la Cool attitude. Couulatituuude. » je fais quelques gestes du yoga avec les mains mais j’arrête vite parce que j’ai l’air con. « _ Pour les caméras c'est pas compliqué du tout. Faut avoir des relations dans la police, par exemple si t’veux cambrioler les maison. Faut savoir désactiver les caméras en mettant l’heure de la mise en veille. Genre j’aurai 30 minutes pour cambrioler. Si t’as dépassé le temps, tu tires sur les caméras avec le pistoler à peinture, c’est sympa pour narguer hé hé. » Je fais le chevalier tout fier, puis j’ai pas vraiment la tête à tout expliquer comment faire, je ne ferai que m’embrouiller me connaissant, c’est délicat à expliquer quand je suis pas bourré, alors bourré… Puis n’étant pas bourré, je n’aurai jamais dis quoi ce que ce soit à qui ce que ce soit. Oh là, j’me suis embrouillé encore.
Là, Princesse Amy se relève pour s’accrocher au poteau. Elle se met à rire alors que moi je la regarde comme un con qui ne comprend pas ce qui vient de se passer à la tête de la blonde. Mais quand elle dit pataye, mon visage se décompose. Merde elle l’a entendu, je suis dans la merde ! Foufourche ? Je souris, lutte contre l’envie de rire pour finalement abandonner et éclater de rire avec elle. C’est tellement coooooooooon ! « _ MAIS GRAVE ! » Je me redresse complètement mort de rire de cette blague pas drôle du tout, mais elle est drôle en même temps quoi… Je suis MORT. « _ Pfhéhéhéhéhéhahaha… Bon héhé… On va y aller nan ? On va pas rester accroché au poteau hein ? » Je lui tape gentiment l’épaule pour l’inciter à suivre et marcher sauf que je tombe complètement sans avoir vu la marche du trottoir pour aller sur la route. Enfin, je tombe pas vu que j’essaye de me rattraper du mieux que je peux avant de me prendre la voiture. « _ Ouailleuh… » Je relève la tête et vois le panneau et cligne les yeux. « _ Hééé Princesse Amy ! J’ai trouvé un panneau ! Ça fait mal à la gueule, mais j’ai trouvé le panneau qui montre la direction de Orange Avenuuuue ! » Hurle-je complètement excité, style je me prends vraiment pas la tête.
Sérieusement heureusement que j’suis pas resté bourré avec Katherina, parce que ça aurait fait des dégâts quoi…

Ouais j’avoue que c’est classe de prendre les policiers pour des cons, surtout quand ils s’aperçoivent toujours pas que le voleur est toujours à côté d’eux. Bon, y a déjà deux personnes qui sont au courant de mes petites activités: Katherina à mon putain de grand malheur, si elle lâche que j’cambriole les maisons en étant bourrée… Et Jack qui est à la retraite, le bon vieux policier quoi…! « _ Ouais mon adresse, 800 Palm Avenue. J’te le note nan ? Ah oui merde j’ai pas de papier, ok on oublie. C’est pas compliqué à retenir 800 nan ? Après, t’me retrouveras plus facilement au commissariat de police parce que je m’amuse à rester là-bas à aider mes amis. » À perdre mon temps parce que des fois je me fais chier. Entre gérer les problèmes de sécurité qui deviennent banales, les voyages pour Lorelai, s’occuper de l’éducation de Rebecca, j’ai du temps à tuer quoi. « _ J’te jure. T’devrais essayer mais par contre, pas sûr qu’ils vont aimer ça. Ils vont te foutre une amende ! Même si j’vais essayer d’alléger ça parce que ce serait de ma faute à la base: je t’aurai donné l’idée haha ! »
Je m’incline légèrement comme un acteur de théâtre aurait fait quoi, face aux applaudissement d’Amy qui est toute contente d’être sur le point de retrouver son chez elle quoi. ‘Fin moi, la question se pose pas. Je me démerderai, de toute façon j’ai toujours su me démerder et peut-être que son frère que je vais sûrement rencontrer va me raccompagner chez lui, parce que j’suis vraiment pas sûr de pouvoir retrouver mon chemin correctement. « _ Baaaaaaah, si tu te souviens de ça. C’est déjà cool ! - Cooltude » je ris à la dernière petite remarque de ce petit néologisme. Je fais un geste avec la main pour lui dire de me suivre quoi. Qu’au moins, on sera chez elle en un rien de temps ! « _ Puis Amy, la princesse, marcher ça me fait absolument pas pe… OH UN TAXI ! » Je fais un signe de la main pour appeler le chauffeur de taxi, à ce qu’il vienne vers nous.
Mais en faite ce gros con il est juste passé devant nous et nous a ignoré. Je fronce les sourcils et continue toujours à faire un geste comme un crétin, mais en faite il s’arrête au feu rouge et fait comme s’il nous a pas vu. Je plisse les yeux et c’est pas l’exemple à suivre les enfants, mais l’alcool quoi… « _ Le con, il va voir lui. Il n’imagine pas ce qu’il vient de faire lui. » Je regarde le sol et trouve une bouteille, je souris. Je la ramasse et comme la voiture n’est pas trop loin. Je lance cette putain de bouteille à l’arrière de la vitre alors qu’elle s’apprêtait à démarrer, je me mets à rire jusqu’à ce que je vois que cette voiture s’arrête.
Ouais bah là ouais, mon sourire a disparu et regarde Amy rapidement. « _ Heu. La miss. … On court ? » Ouais ça semble être une bonne solution surtout que ce chauffeur de taxi vient de sortir, je tape gentiment l’épaule de la jeune fille pour lui donner le signal de départ, vers la direction de sa maison à Orange avenue. Aller aller aller !!!!!

Quel con ! Quel con ! Quel con ! Quel con ! Quel con ! Quel con ! Quel con ! Quel con ! Quel con !
Je suis coooooon !
Balancer une bouteille à la vitre arrière du taxi, ça va faire mal là ! Surtout si on se fait attraper par le conducteur pas du tout content ! C’est pour ça que moi, j’ai dis à Amy la princesse de devoir courir si elle ne vuet pas non plus mourir. Après tout, c’est normal qu’elle ne veuille pas mourir parce qu’elle est encore trop jeune et elle a déjà toute une vie devant elle ! Ce serait con que ça s’arrête à cause d’un chauffard de taxi qui n’est même pas foutu de s’arrêter à notre signal et de continuer son chemin comme si rien n’était. Ok ! S’il veut rentrer chez lui, c’est bien compréhensible mais qu’il n’aille pas mettre taxi libre sur le truc j’sais même plus comment on l’appelle mais on s’en fout quoi !
À peine que j’ai proposé qu’elle doit commencer à courir, je ne la retrouve plus du tout à côté de moi, qu’est-ce qu’elle ne court pas vite celle-là ! « _ HÉ VOUS LÀ ! VENEZ ICI ! » entends-je de la part du chauffeur de taxi « _ JE VOUS RETROUVERAI ! JE VOUS RETROUVERAI ! » Ah ah ! loooool ! Pas possible ! Il n’a même pas vu notre visage, alors je ne sais pas comment il peut nous retrouver. J’entends déjà la voiture démarrer et… S’éloigner ? Il pense qu’on va pas vraiment faire les malins pendant longtemps ? Ha ha elle est bonne celle-là ! « _ La diplomatie … C’est pas trop mon … Truc ! J’ai … Fais Afghanistan moi ! » râle je en courant alors qu’Amy la Princesse se permet de faire un commentaire. « _ Puis j’cours pas vite là ! C’est toi qui court pas vite … Tu veux que je t’abandonne moi ?! » je ne fais que de râler en fait alors que je fais tout mon possible pour courir correctement sans trop zizaguer et sans me prendre le poteau au passage ou qu’une rue me piège.
Puis je sens les mains sur mes épaules, ce qui me fait arrêter parce que j’ai l’impression que la personne derrière moi a manqué de tomber. Oups. « _ Ouais ça c’est cool. » fais-je en ne partageant pas vraiment sa joie, parce que je suis en train de chercher où est-ce qu’on est. Je me tends vite quand j’entends déjà une voiture arriver. « _ Merde Amy ! Cache toi ! » je la pousse vers la petite ruelle et on se cache derrière les poubelles. Je mets ma main devant sa bouche pour éviter qu’elle se mette à râler et à parler parce qu’en réalité. Il y a ce putain de chauffeur de taxi qui vient de passer par là. Une fois qu’il est passé… Je soupire de soulagement. « _ Bon je crois qu’avec ma connerie, on a toute une invasion de taxi qui est à notre recherche et qui est complice avec les trottoirs et les jeans. C’est un vrai jeu vidéo je trouve… » Vraiment, c’est l’alcool qui parle parce que ça fait quand même dire des conneries.

Alors que je courrais, avec Amy la princesse à la traine à cause de l’alcool. Moi j’ai presque manqué de tomber parce que j’ai pas un bon équilibre sur ma jambe. ‘Tain, ça m’apprendra à faire le con ce soir ! J’aurai vraiment pas dû venir au bar ! Mais j’voulais pas m’emmerder là moi, tout seul comme un vieux à lire un bouquin - pour information j’arriverai pas à lire un bouquin depuis Roméjuju. La fille là, elle est surprise que j’ai fais Afghanistan. Je l’écoute à moitié alors que je cours toujours. « _ Heeeeein ?! … Attends … T’avais pensé que … j’étais plus jeune que ça ?! » Oh le putain de choc. J’ai pas l’air d’être si vieux que ça ! Contrairement à Katherina qui me dit que je frôle la cinquantaine, si Amy me dit qu’elle pensait que j’ai trente ans. Je me sens bien d’un coup là ! Wouhouuu ! J’sors quand même de la crise de la quarantaine et c’était flippant ce truc. « _ J’ai 42 ans moi là ! … Et … J’ai fais la cinquième phase … du bordel en… Afghanistan ! » Autrement dit, juste après le onze septembre quoi. Les attaques terroristes qui ont troublé l’Amérique avec New York. Ce dont je ne dirai vraiment pas le nom, ça m’a vraiment perturbé à cette époque parce que j’me suis demandé si mes amis n’étaient pas dedans, dans ce merdier. Là maintenant, j’ai une pensée pour eux. Je me mets à rire, pas pour la mort à venir. « _ C’est marrant tout … Ça. » Marrant dans le sens que j’ai fais une promesse à mes amis et que je ne l’ai pas vraiment tenue. Je ne tiens pas vraiment toutes les promesses.

On regarde tout les deux s’il y a pas une autre voiture. Maintenant c’était au tour des taxi à nous emmerder, sérieusement. Je trouve que c’est pourri tout ça. Je soupire et j’ai pas l’air convaincu à l’idée que j’viens de me faire là. « _ Tant qu’on dort pas à côté des poubelles ouais. Au moins si on arrive presque chez toi. Si tu te plantes pas de numéro… On est vraiment pas loin. » La question ne se pose pas vraiment pour moi, je saurai me démerder tout seul ou peut-être aller voir un ami qui vit à Orange Avenue et qui ne doit pas dormir à cette heure-là. Ouais effectivement c’est bien un policier, vous avez touché dans le mille ! Haha ! Je me lève et regarde de tout les côtés et je tends mon oreille pour écouter un peu. Le fait que j’ai suivi un entrainement militaire aide énormément, malgré que j’suis bourré là. M’enfin … Au moins, ça nous a sauvé la vie. J’pense que si j’avais pas fait attention, on se ferait attraper par ce con de chauffeur. « _ Bon ça m’a l’air d’être clair. On peut y aller. » Je commence à marcher doucement avec Amy la princesse à mes côtés. « _ J’avoue qu’il y a une organisation derrière tout ça. Genre comme Hydra dans les Avengers quoi. » une pause et je passe du coq à l’âne, c’est ça être bourré. Au moins, j’ai l’alcool joyeux moi ! C’est déjà sympa ça hé hé, c’est mieux que de se coltiner des gens à l’alcool violent ou triste. « _ Faut savoir à l’évidence, que moi, j’suis l’exception chez les vieux. J’suis pas comme tout le monde quoi. Les vieux qui ont un boulot, qui ont une famille… ‘fin un quotidien qui les enferment, les clichés quoi. »