Un sourire s’afficha sur ses lèvres lorsqu’elle dessina une moustache disgracieuse sur le visage impeccable d’Imran Johar.  Elle portait un masque blanc pour pouvoir respirer sans pour autant mourir sous les produits chimiques des canettes de peintures. La campagne électorale avait redonné un nouveau souffle à la ville. Enfin, ça l’était pour les gens qui comme elle suivait de près les décisions prises par la ville. Charli attendait depuis maintenant deux ans que le maire se décide à lui accorder un prêt pour construire un centre pour jeune délinquant financer par l’état. Évidemment, les jeunes en détresse étaient les derniers soucis de tout le monde. Denis avait acheté une grande maison en arrivant en Californie quelques années auparavant, assez grande pour accueillir cinq jeunes, mais ce n’était pas assez grand. Charlotte voyait les choses en grand et elle était convaincue que l’art pouvait sauver les âmes perdues. Charli se voyait déjà entourée de pleins de jeunes qui eux étaient avec leurs compagnons de vies et leurs enfants. C’était ça pour elle sa vocation, changer le monde. Pas changer le globe, mais changer les gens. Elle voulait guider les gens vers un avenir plus sain. Elle voulait être la Denis de quelqu’un. Charli était fière d’elle. Plusieurs jeunes maintenant parlaient la langue des signes. Elle savait reconnaître ‘’ses’’ enfants. Ils communiquaient par signes. C’était toujours agréable pour elle de voir ça. Charlotte était complètement entrée en elle à cet instant. Elle ricanait en rendant le candidat Johar plus marrant. Il semblait complètement figé. Quoi que ce n’était pas tant pire. L’autre candidat, Noah Harper, il semblait bien pire. Charlotte aimait inventer des vies aux candidats. Irman était forcément un immigrant. Il devait provenir d’un milieu pauvre dans son pays. Charlotte s’imaginait déjà voter pour lui, simplement parce qu’elle voulait croire que la vie imaginaire qu’elle lui attribuait était la vérité. Noah de son côté semblait être l’espèce de gosse de riche marié avec une pom-pom girl. Charli y avait été un peu fort en tagant ses pancartes électorales. Elle lui avait en autre dessiner un pénis sur le front. Disons qu’elle n’avait pas été très mature. C’était d’ailleurs quelque chose de contrastant chez elle. Charlotte aimait être bien vêtue, bien coiffée et loin de son look hippie des rues d’autrefois. Maintenant elle était toujours chic. Elle dessinait tout bonnement lorsque soudainement elle sentit quelqu’un la tirer vers l’arrière. Elle tomba sur les fesses. Elle regarda les lèvres du garçon remuer sans cesse. « Hey. Calme-toi. Je ne t’entends pas ! » Lui signa-t-elle, un regard fâché dans les yeux. Il se prenait pour qui lui, de briser son élan créatif ?

Cooper marchait tranquillement dans les rues, en direction du métro. Il allait rentrer chez lui après avoir passé son après-midi à écrire sur son second livre. Il ne devait pas tarder à aller chercher Kira, mais il avait largement le temps. Il ne voulait pas perdre le contrôle des choses, depuis son arrivée tout avait changé. Sa vie complète avait changé et ses habitudes. Quelque part ça l’énervait, vraiment. Parce qu’il n’était pas préparé à ça. Il était vraiment soucieux et ne savait pas s’il avait bien fait de dire oui. L’écrivain marchait tranquillement dans les rues, il observait les nouvelles têtes des candidats pour les élections qui allaient arriver. Il n’était pas tellement concerné par tout ceci. Son soucis majeur était Kira, puis se chercher un nouvel appartement. Gérer l’angoisse de la nouvelle venue aussi, une chienne d’Anthony. Beaucoup de choses s’étaient enchainées et c’était trop pour Coop’.

Il observa Noah Harper, une tête qui ne lui revenait pas vraiment. Alors qu’Imran, il lui donnait la sensation de l’avoir déjà vu quelque part. Il ne savait plus vraiment et il ne cherchait pas plus loin. Cooper fronça les sourcils quand il vit petit à petit les candidats se transformer en des inconnus, avec des tags de partout. Quelques uns le faisaient sourire, d’autres non. Et cela commençait à devenir de plus en plus grossier. Ce n’était pas vraiment conseillé de faire tout ceci. Il vit une jeune femme plus loin en train de tagger. En pleine journée elle faisait ça ? Il observa de tout les côtés et vit une voiture de police plus loin. Cooper se sentant pas cette situation, se mit à avancer rapidement vers la jeune femme qui continuait à tagger avec son masque. Il l’arrêta en la tirant doucement par l’arrière pour signaler la présence des flics, en voulant la cacher derrière la voiture, hors de la vue des flics. Sauf qu’à sa plus grande surprise, elle tomba surprise. « Merde ! Désolé. Je n’ai pas fais exprès. Restez collée contre la voiture. » Il ramena les affaires de tags contre eux, alors qu’ils étaient cachés derrière la voiture. « Vous êtes cinglée de faire ça en pleine journée ! » Il attendit que la voiture de police passait, mais il n’entendit rien. Pourquoi faisait-il ça ? « Vous pouviez pas attendre la nuit vous ? »

Et elle se mit à bouger ses mains. Cooper écarquilla les yeux et sembla perdu en quelques secondes. « Oh oh oh… Attendez là, vous allez trop vite. Vous venez de me signer ?» Elle venait de lui parler la langue des signes ? « Vous êtes sourde ? » Ajouta-t-il doucement et surpris, accompagné d’un geste de la main à l’oreille. Un signe qui voulait dire sourde, une base qu’il connaissait tout simplement et qu’il avait appris dans un cours de médecine.

Dans son univers de sourde il existait deux catégories. Les sourds, comme elle. Les entendant, comme le reste de la population. Dans la catégorie des sourds il y existait plusieurs petits groupes. Il y avait ceux qui ne voulaient être qu’avec des gens sourds. Il y avait ceux qui apprenaient à parler. Il y avait ceux qui voulaient devenir comme les entendant. Charli faisait partie de la catégorie des sourds qui avait appris à lire sur les lèvres. Elle ne parlait toutefois pas. Denis, son petit ami, avait toujours communiqué avec elle avec les signes. Charlotte Kennedy-Preston voyait l’homme parler à une vitesse surprenante. « Oh oh oh… Attendez là, vous allez trop vite. Vous venez de me signer ? » Charlotte descendit son masque blanc, elle avait un petit air victorieux sur le visage. Elle appréciait la sensation d’avoir un pouvoir sur l’autre. Cet instant, cette fraction de seconde où l’autre individu était vulnérable, ça lui plaisait. « Vous êtes sourde ? » Charlotte tourna la tête pour voir si les voitures de polices étaient toujours là. Heureusement, la voiture de patrouille était disparue. Charlotte se releva, lui décrochant un petit sourire en secouant ses fesses de la poussière.

« Non, je ne suis pas sourde. Je fais semblant de signé pour faire parler les imbéciles dans ton genre. » Charlotte était une jeune fille moqueuse, mais moqueuse au détriment parfois des autres. Elle pencha légèrement la tête vers la droite, ses longs cheveux bruns ondulés glissaient le long de son bras. Elle posa ses mains sur ses hanches, affichant un large sourire permettant de voir ses dents. « Est-ce que tu signes aussi ? » lui demanda-t-elle. Elle n’avait pas spécialement d’espoir de le voir dire oui. C’était rare les entendant qui signait. C’était peut-être pour cette raison là que les sourds n’appréciaient pas les entendant ; ils ne démontraient pas d’intérêt envers la petite communauté. « Alors, comment tu trouves mon œuvre d’art ? » Charlotte enchaînait les questions les unes en arrières des autres. Elle pouvait voir la mine de l’autre garçon.

Charli avait deux options. Elle pouvait sortir son téléphone portable et lui écrire son prénom, ce que généralement les gens sourds faisaient, ou elle pouvait prendre une canette et écrire ‘’Charli’’ sur le mur. La petite rebelle en elle qui refusait de se taire opta pour la deuxième option. Elle se pencha pour fouiller dans son gros sac et sortit sa couleur favorite, le turquoise, et écrivit ‘’CHARLI’’ en gros, puis se pointa elle-même. « Je suis Charlotte, mais ça fait trop sérieux. » Elle rigola de sa propre blague sans même que le garçon n’ai pu comprendre quelque chose… ou alors peut-être comprenait-il, mais Charlotte se trouvait trop drôle tout d’un coup pour porter attention à lui.

Cooper était déstabilisé. C’était le mot qui correspondait bien à la situation dans laquelle il se trouvait. Il parlait rapidement, même après que la jeune femme avait signé, alors qu’il était bien placé pour savoir qu’il fallait bien articuler pour permettre la compréhension. Elle semblait avoir bien compris ce qu’il venait de dire, à en voir son sourire victorieux. Il lui demanda si elle était sourde, ce qui était une question bien bête à la base. Parce que c’était évident qu’elle était sourde ! Elle se releva alors que le jeune homme était toujours là, contre la voiture assez bête et surpris de croiser une sourde. Il plissa les yeux en la voyant signer, lui répondre à sa question. Cooper n’avait que compris que le début. « J’ai déjà trouvé ma réponse, même si vous niez être sourde… À moins que vous plaisantiez ? » Il montrait sur son visage à quel point il se sentait désemparé et perdu dans les gestes de la jeune femme, mais il avait pris la peine de parler doucement afin de faciliter la lecture labiale. Elle recommença encore les gestes et l’ex-médecin avait vite compris la question. Il fit la petite grimace et lui répondit à voix haute en même temps qu’il faisait quelques gestes de langue des signes qu’il connaissait. « Je signe un peu. » avait-il pu signer avant d’abandonner pour la suite de la phrase « Mais seulement la base. » Cela pouvait paraitre étonnant à la jeune sourde. Elle montra ses grafitis sur les murs, avec les gestes de la langue des signes. Cooper mit quelques secondes avant de comprendre finalement. « Tu me demandes mon avis sur ce que tu viens de faire ? » il observa les dessins qu’elle avait fait sur les candidats et Coop’ fit une légère moue. « Je trouve que c’est bien fait pour Harper, la moustache de Johar lui va bien… » Il tourna la tête vers elle, se rendant compte qu’il avait un peu parlé trop vite. « Mais je ne trouve pas que c’est une bonne idée de faire ça en pleine journée. Tu tenais à te faire prendre par les flics ? » Il avait pu signer pas bonne idée, mais c’était tout.

Il observa la jeune femme qui venait d’être prise par une idée fulgurante, fouiller dans son gros sac et sorti une bombe. « Tu fais quoi là ? » demanda l’écrivain avant de se rendre compte qu’elle ne l’entendait pas du tout et que ça ne servait à rien de lui demander au dos. Il écarquilla les yeux en la voyant écrire sur ce mur. Il se releva vite pour se retrouver à côté d’elle, mais il était arrivé trop tard. Il lit Charli. Elle se présentait ? « Enchanté, mais ce n’est pas une bonne option pour se présenter. » Il fait un geste pour lui dire qu’elle devait raturer pour effacer son prénom, tant pis si les candidats allaient être camouflés. Cooper regarda autour de lui et finit par hausser les épaules. Il regarda le gros sac et se mit à le fouiller pour sortir le rouge foncé, sa couleur préféré, proche du sang et il écrivit rapidement un petit “ COOPER“ et se désigna avant de l’effacer. « Mais on m’appelle Coop’ pour faire plus court. » et il sourit doucement. Comme un idiot.

Charli regarda par-dessus son épaule, la police avait disparue. Un sourire se forma sur ses lèvres lorsqu’elle se releva d’un bon, ignorant du même coup ce garçon un peu trop ennuyeux à son goût. Elle secoua ses mains sur ses shorts, se penchant et pris son sac qui contenait tout son matériel d’artiste de rue. « Tu devrais prendre un peu de vodka un fois de temps en temps pour t’enlever le balai que tu as dans le cul. » C’était l’une des nombreuses caractéristiques de la jeune femme originaire de Chicago ; elle n’avait pas la langue dans sa poche, ou plutôt elle n’avait pas les doigts dans sa poche ! Charlotte fouilla dans son sac, un petit regard vicieux dans le regard. « Tu veux voir quelque chose de fou ? » Elle se tourna dos à Cooper et d’un geste confiant elle appuya sur le bouton qui fit sortir la peinture, directement sur les fenêtres de la voiture qui leur avait servis de cachette, du coin de l’œil elle vue une voiture tournée le coin de la rue, une voiture de police. « Oups. Toi. Courir. VITE ! » Elle ne parlait que dans de rares cas, et disons que c’était un rare cas. Charli zippa son sac, empoigna la main du garçon et ils commencèrent à courir. « Moi. Conna. Rue. » Charli vivait dans le coin depuis maintenant une décennie, elle connaissait les recoins. Charlotte poussa le garçon dans une ruelle, ils continuaient de courir à une vitesse de la lumière.

Cooper haussa les sourcils et la pointa du doigt légèrement pas amusé. « Hé. Peut-être que je ne signe pas. Je comprends quand même ce que tu viens de me dire. » Il n’avait pas tout compris, mais ce n’était pas grave. Il avait quand même compris le balai dans le cul, il n’avait pas le balai dans le cul lui ! Il ne pouvait pas communiquer tranquillement avec elle parce qu’il ne savait pas complètement signer. Il fronça les sourcils quand Charli disait qu’il voulait voir quelque chose de fou, il voyait son visage s’illuminer. Elle était en train de fouiller dans son sac, avec un regard malsain, qui ne présumait pas une bonne action à venir. « Heu… Tu vas faire quoi là ? » Elle avait une bombe à la main. Elle allait lui montrer un dessin sur le mur ? « hé ? … merde c’est vrai tu es sourde… » avait-il tenté de l’interpeller alors qu’elle lui avait tourné le dos. Elle commit l’irréparable. « HÉ ! » fit-il complètement surpris. « T’es compl… » « Oups. » Il vit la voiture de police. « Oh merde. » Ils étaient repérés et grâce à qui ? Il ramassa les bombes qui étaient par terre dans sa main, alors que l’autre main était prise… Par une main, celle de Charlotte. En plus elle venait de parler ? « Hé mais tu parles ! » Enfin, elle ne parlait pas vraiment bien, mais elle parlait !! Ils se mirent à courir pour semer les policiers, dont il entendait la voiture les poursuivre. Ils allaient vite dans la ruelle, bien qu’il se faisait pousser. « Tant mieux parce que moi je ne m’y connais rien ! » fit-il légèrement embêté et sans pour autant être sûr qu’elle l’avait… enfin lu sur les lèvres. Ils courraient encore jusqu’à en perdre l’haleine.

Quand ils étaient sûr d’avoir semé la voiture de police, restant dans la ruelle juste par pure précaution, Cooper souffla et se mit à rire. « T’es complètement tarée pour peindre sur une voiture…! » silence, il releva le regard au ciel et fit un soupir de soulagement. « Putain. Quel sport. » Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas couru comme ça. Qu’il n’avait pas pris de risques. Peindre sur une voiture. « Et si ça avait été la mienne hein ? » Parce qu’il avait bien ramené la sienne dans la rue où Charlotte se trouvait… « Pourquoi t’as fait ça ? » il ne comprenait pas comment fonctionnait la façon de penser chez Charlotte et il ne voulait peut-être pas savoir en fin de compte.

Charli s’appuya sur ses genoux pour reprendre son souffle, elle avait le sourire aux lèvres. C’était ce qui lui plaisait le plus dans le principe de faire de la peinture de rue. Elle tourna légèrement sa tête vers Cooper, il abordait un petit sourire « T’es complètement tarée pour peindre sur une voiture…! » Elle se redressa légèrement pour libérer ses mains. « Ah oui, vraiment tarée… ta tranche de cake semble plutôt ravie elle ! » Elle éclata de rire, entendre un sourd rire était toujours… particulier. « Putain. Quel sport. » Charli haussa mollement les épaules, à voir son allure il ne semblait pas être le genre de garçon à se rendre au gym tous les jours. « Et si ça avait été la mienne hein ? » La brunette recula d’un pas et le regarda avec un air surpris. « Et bien si ça aurait été ta bagnole t’aurais eu le droit à une bagnole stylée… enfin, le contraire de ça ! » Elle pointa son ensemble vestimentaire, l’ensemble de sa personne. « Tu ne viens clairement pas d’ici toi… » « Pourquoi t’as fait ça ? » La demoiselle sourde croisa les bras sur sa poitrine, elle pouvait comprendre qu’il se demandait pourquoi elle avait fait ça ? « Pourquoi est-ce que je ne l’aurais pas fait ? C’est amusant, c’est différent, ça provoque de l’adrénaline ! C’est différent que de rester assis toute la journée, tous les jours de ma vie, devant un ordinaire à taper des documents x-y-z ! » Elle se laissa glisser le long de la clôture, elle lâcha un long soupire. « Sauf que c’est mieux que t’en parles pas à ma classe, j’arrête pas de dire qui faut PAS faire ça… M’enfin, fait c’que j’dis, pas c’que j’fais ! » Charlotte enfoui sa main dans son sac et en sortit un paquet de cigarettes.

Cooper cligna les yeux, il n’en revenait pas. Il venait de l’entendre rire ? Il la regarda bien intrigué, avant de sourire un peu plus. Amusé par la situation. Il se mit à rire lui aussi. Il ne comprenait pas vraiment ce qu’elle disait, pas toute la totalité. Il avait compris, tarée et ravie. Elle était ravie ? Il lui avait demandé si c’était vraiment sa voiture, alors qu’il ne savait pas vraiment… Si c’était vraiment sa voiture, Cooper allait sûrement râler parce que il savait très bien à quel point il était difficile de devoir enlever les traces de peinture à bombe. L’écrivain l’observa du mieux qu’il pouvait, plissant un peu les yeux pour essayer de la comprendre, ce n’était pas évident, mais il s’en sortait bien. « Non.. Je ne viens pas d’ici… Je suis de Boston. Je viens d’emménager il y a quelques mois. Je ne suis pas encore habitué au climat Californien.. » tenta-t-il, malgré tout, n’étant pas sûr si c’était ça ce qu’elle voulait savoir. Enfin bref, elle lui avait posé la question et c’était à son tour, il voulait savoir pourquoi elle avait fait ça. Il comprit la première phrase, mais elle allait vite. « Vas y doucement. Doucement, je ne comprends pas tout si tu vas trop vite ! » Il soupira, complètement désemparé par les longues phrases que Charlotte signait. Il finit par s’asseoir doucement et regarda par le coin du mur, pour vérifier s’il n’y avait pas une personne qui serait en train de les suivre, non… Ils n’avaient aucuns risques d’être dérangés. Il regarda à nouveau la jeune femme signer, l’ex-étudiant en médecine adopter la même tête depuis tout le début: désemparé. « Vous êtes artiste ? » Elle avait une allure d’une artiste. Surtout par sa façon de vouloir briser les règles. Coop’ souffla encore un peu, essoufflé par la course dont il ne s’attendait pas, il n’aurait pas réussi à devancer la voiture de police… « Par ta façon de vouloir briser les règles, ta démarche et surtout… Par ta façon de peindre les choses avec les bombes à peinture. » fit-il doucement, en la montrant par le doigt. Il la regarda prendre la cigarette et il soupira. « Ça, c’est mauvais pour ta santé. » fit-il avec une petite grimace. Il n’était quand même pas bien placé, mais il avait arrêté de fumer. Il n’avait pas vraiment le choix depuis que Kira était venue vivre avec lui. Avoir un enfant sous le toit, ça changeait fortement les habitudes de vie.

L'une des très nombreuses choses qui pouvait caractérisée Charli était que presque tout dans l'univers avait le pouvoir magique de la mettre hors d'elle. A passant par la cruauté envers les animaux jusqu'au discours moralisateur sur les bienfaits de la santé et patati et patata. « Ça, c’est mauvais pour ta santé. » Elle le dévisagea en retrousant le bout de son nez. « Et j'imagine que tu es un médecin pour affirmé ça de même ? » Il pouvait bien venir de Boston. Là-bas les gens puaient. Bien qu'elle n'était pas née en Californie, la dernière décennie à vivre sous les palmiers et les plages à perte de vue lui avait donnée le droit dire qu'elle était Californienne. « Ah et puis, j'm'en fiche un peu. » Elle lui tourna le dos et marcha à grand pas jusqu'au bord de la ruelle silencieuse, c'est à ce moment qu'elle vue du coin de l'oeil une voiture de patrouille. Elle sautilla de reculons jusqu'à retomber nez à nez avec Cooper-Le-Mec-De-Boston. « T'es tu games de sauter la clôture avec moi ? Ça va nous conduire jusqu'à mon Q.G top secret où personne n'a le droit d'aller ! Même pas Denis, mon mec ! » Ses mains faisaient des gestes rapides. Un sourire mesquin se forma sur son visage lorsqu'elle constata que Le-Mec-De-Boston ne comprenait rien à ce qu'elle disait. « Toi. Venir. Moi. QG ! » Elle détestait lorsqu'elle devait parler et après faire des gestes d'abrutis pour que les abrutis d'entendants puissent la comprendre. Elle pointa la clôture et fit un mime de gens qui sautaient. La brunette écrasa sa cigarette et le défia du regard. « À moins que tu sois un gros bébé puant de Boston... ? »