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| {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} | |
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| Sujet: {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} Dim 7 Déc 2014 - 1:16 | |
| Isla avait mis des années à se construire un semblant de petit quelque chose, une stabilité, même moindre, qui ressemblait à un foyer. Courir, fuir, traverser les états et voir du paysage, ça avait toujours fait partie de son mode de vie. Et cette habitude-là, elle ne l'avait jamais perdue. Par contre, rentrer auprès d'une famille, elle s'y était faite bien plus vite qu'elle l'aurait souhaité. Parce que maintenant qu'elle ne l'avait plus, sa vie était retournée à cet état primitif dont le but ne consistait qu'à survivre. Qu'à voir l'avenir sur une semaine, juste histoire d'être sûre d'avoir de quoi se nourrir jusque là. Voilà donc à quoi elle était retournée, mais Isla se forçait à croire que c'était sa décision, et sa propre décision uniquement. Elle avait voulu retrouver sa mère, peu importe le coût, et le coût, la voilà qui le payait quotidiennement... La solitude était sans doute ce qui lui pesait le plus, mais elle préférait s'imaginer que tout changerait à nouveau. Que la Californie lui apporterait d'autres étoiles brisées, comme elle, qui ne cherchaient qu'à éclairer un petit bout, même bref, de leur vie.
Elle avait vu sa mère, à l'instant. Quelques heures auparavant, pour être exact. La nuit était tombée sur le cimetière alors qu'elle était face à cette pierre tombale qui représentait tant à ses yeux. Pourtant, cette pierre avait comme conclu une histoire qu'elle n'avait pour autant jamais vécue. La page était tournée. Elle avait trouvé sa mère, mais elle n'était tout simplement pas destinée à vivre une vie normale, rangée, entourée de quelques personnes qui feraient d'elle la plus heureuse des femmes. Si le destin en décidait ainsi, alors, très bien, elle continuerait à errer et à vivre cette vie de vagabonde qu'elle connaissait par cœur. En sortant du cimetière, des heures après y être entrée, Isla n'avait pas eu le courage de dépenser ce qui lui restait d'argent dans un taxi. Aujourd'hui, elle allait quitter Westminster pour Huntington Beach. Elle avait toujours rêvée de voir une jetée, comme dans ces téléfilms qu'elle avait parfois entrevus à la télé en attendant Charlie. Il faisait nuit, et tant pis. Elle chercha l'arrêt de bus le plus proche du cimetière et questionna les chauffeurs qui passaient. Une bonne heure et demie plus tard, épuisée, elle mettait le pied sur la jetée d'Huntington Beach. L'air frais de l'océan la rafraîchissait, et, même si elle se sentait paisible, quelque chose semblait la garder attachée à ce cimetière. La rencontre qu'elle y avait faite, sans doute, mais aussi probablement ce qu'elle venait d'y clôturer : un espoir d'une famille qui l'aimerait, même vingt-neuf ans trop tard. Peu importait. Isla tentait de se sortir de la tête toutes ces idées dont elle ne savait plus quoi faire. Il ne faudrait pas qu'elle parte trop tard : elle n'avait pas été assez prévoyante pour récupérer ses affaires à Westminter avant de partir, et elle devrait donc y retourner pour la nuit. Il y avait du monde, ce soir. Peut-être comme tous les jours; Isla, à vrai dire, n'en savait rien. C'était la première fois qu'elle mettait les pieds ici. Et elle devait être la seule à errer seule. Non, elle n'avait personne à retrouver. Non, personne n'était en retard, et même, personne ne lui avait posé de lapin. Elle était juste seule, mais elle avait appris à se contenter de ces moments-là, à les saisir et à en profiter. La solitude, depuis des années, avait gagné ce petit côté simple à ses yeux : pas besoin d'artifices, de prétendre être quelqu'un qu'elle n'était pas ou faire ce qu'elle n'aimait pas. Isla avait appris à apprécier ce petit air de liberté que donnait la solitude, mais c'était un des seuls avantages qu'elle avait réussi à trouver à cette situation qu'elle vivait par défaut. A ce moment précis, par contre, la solitude lui pesait. Elle avait besoin de penser à autre chose qu'au cimetière, et autour d'elle ne traînaient que des familles, des couples, et des amis... Elle avait l'impression d'être une outsider au milieu d'un film niais. Ce serait mentir de dire que tous les regards étaient attirés par son pathétisme. Au contraire, elle se fondait dans la masse à un point où elle en venait à présent à se demandait si elle existait réellement. Même les gens qu'elle croisait ne lui jetaient pas un regard en passant à côté d'elle. Alors, elle regardait les stands qui défilaient à côté d'elle. Et soudain apparut celui des amoureux du sucre...
Pas de queue. A une heure aussi tardive, en même temps, tout le monde devait plutôt être en train de digérer, ou de faire un coma sucrique. Sans hésiter, elle demanda donc « une pomme d'amour » et sortit quelques pièces de la poche de sa veste. Ah, oups... il lui manquait presque un dollar. Alors, elle attrapa sa pomme et donna toute la monnaie qui lui restait. Le temps qu'il compte... elle était déjà partie avec « merci » digne des plus grandes prestations oscarisées. Sa marche était rapide, pressée, stressée. Mais il ne manquait plus qu'on la remarque maintenant qu'elle devait un pauvre dollar à un arnaqueur tueur de foies. Elle fendait la foule à une vitesse incroyable, mais n'en entendait pas moins quelqu'un qui semblait avoir du mal à l'atteindre autant physiquement que verbalement. « Mademoiselle ! » lançait quelqu'un en boucle en la suivant. Isla, jusqu'à présent au centre de l'allée, se décala sur le côté et se concentra sur un stand de tir à la carabine. « Qu'est-ce que je dois faire pour gagner la licorne rose ? » lança-t-elle au forain pour se fondre le mieux possible dans la masse des passants venus passant un bon moment. Elle croqua dans sa pomme, feignant l'apaisement et la tranquillité, avant d'entendre une voix masculine, essoufflée, derrière elle. « Il vous manquait un dollar, je l'ai payé. » Bien. Bien bien bien. « Il faut arriver à toucher le cactus qui bouge ». Le forain ne perdait pas Isla de vue, et elle ne perdait pas sa licorne de vue. Elle était une jeune femme honorable et fière à qui on ne payait pas à manger. Alors, elle ignorait tout bonnement cette personne qui devait drôlement admirer ses cheveux -car la voix venait réellement de derrière elle... Par contre, elle n'avait pas de quoi se payer ces tirs à la carabine... Elle croqua une seconde fois dans sa pomme et, après avoir avalé sa bouchée, demanda : « J'ai le droit à un essai gratuit ? Juste pour être sûre que c'est faisable. J'ai déjà donné un nom à cette licorne, il me la faut, vous comprenez. » Avec un peu de chance, l'homme derrière allait la laisser... Encore heureux que ce n'était pas le confiseur qui s'était livré à une course-poursuite sur la jetée pour récupérer son dollar.
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| Sujet: Re: {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} Dim 7 Déc 2014 - 20:06 | |
| | ∞ Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes qu'on ne devrait les effectuer qu'après un long apprentissage ou bien tout simplement les interdire. | |
the devil on red dress. ♡ Cooper était parti marcher pendant la journée, ne sachant pas quoi faire. Il était resté dans l’appartement d’Ally pendant que cette dernière était partie travailler. Il avait passé la journée devant son ordinateur à vouloir écrire, sauf que les mots n’étaient pas venus vers lui. Ils n’avaient pas voulu l’aider et l’avaient abandonné dans le syndrome de la page blanche. Il était coincé et avait décidé de jouer un peu dans les jeux en ligne, tout comme bon geek qu’il était le faisait. Quand il avait senti son oeil lui faire mal, l’ancien étudiant en médecine avait décidé d’arrêter et de fermer l’ordinateur. Il se retrouva donc allongé sur le canapé à observer le plafond. Les mains jointes sur son ventre, il réajusta la capuche de son sweat avec sa tête, mais il abandonna la guerre. Cooper s’en servit comme oreiller et… Non, le sommeil ne voulait pas de lui. Il dormait vraiment à des horaires irrégulières et ça ne le dérangeait pas, il dormait toujours à des heures pas possibles… Cooper était bien placé pour savoir que le sommeil était important et quels médicaments il fallait prendre, mais il avait refusé la proposition d’Ally de prendre un somnifère. Étrangement, il préférait la médecine douce, de régler ses problèmes sans les médicaments. Pendant trente minutes, Cooper se battait pour s’endormir, mais il n’y arriva pas. Il regarda l’heure et il était dix-huit heures… À Boston. Il n’avait pas encore réglé sa montre et il ne le fera probablement pas, il n’avait pas vraiment l’intention de rester définitivement à Huntington Beach. Il n’y avait rien qui le retenait ici tout comme à Boston. Ici, il y avait Ally et elle vivait sa vie. À Boston, il avait son appartement et son éditeur à ses trousses. Cooper ne pouvait pas écrire, il était encore affecté par la perte trop récente de sa fiancée. Elle était décédée juste une semaine avant le mariage. Le point positif de la chose, il n’avait pas eu à remplir les papiers administratifs pour faire apprendre qu’il était marié et ensuite divorcé quelques jours après… Il se releva du canapé et déambula dans l’appartement. Il sortit le bloc note de sa poche, le bloc note qu’il emportait partout avec lui avec un stylo. Les écrivains faisaient toujours ça. Il nota un petit mot à Ally qu’il était sorti visiter la ville et que s’il n’était pas revenu… Les probabilités de s’être perdu étaient grandes et que s’il était injoignable… Les probabilités que son téléphone se soit déchargé comme à son habitude étaient grandes aussi. Cooper n’avait pas eu le temps de le recharger…
Cooper décida donc de sortir et il ferma à clef l’appartement d’Ally, il ne s’inquiétait pas pour elle, elle avait le double de ses clefs. Il restait provisoirement chez elle. Un moment il devra se résoudre à rentrer chez lui, à affronter la monotonie. À déprimer quand il voyait de la pluie et … Essayer de tourner la page. Meghan avait toujours été là pour lui et inversement, elle était là depuis tout le début et c’était très étrange de devoir vivre sans elle. Penser à elle, ne faisait qu’agrandir le trou dans son coeur. Il prenait une bouffée d’air frais en se baladant dehors. Regarder le sourire, le bonheur des gens l’énervait. L’ancien médecin avait besoin de ça, de voir et de supporter pour finir par avoir l’habitude. C’était important pour lui, il était connu à Boston et il ne voulait pas se montrer misanthrope, devenir un asocial. Depuis tout le début, il avait aimé d’être entouré. Il détestait la solitude et ça le déprimait, ça lui donnait des idées noires.
Il s’était laissé emporté par ses jambes, il ne savait pas où il allait et il était tombé dans une fête foraine. Il aurait dû faire demi-tour, parce qu’il voyait trop de gens d’amuser. L’ancien étudiant ne se sentait pas bien à les voir rire aux éclats. S’acheter des objets qui constituaient leur bonheur éphémère… Ce n’était pas parce que sa fiancée était morte, qu’il avait perdu son métier et qu’il ne pouvait plus revoir sa famille que le monde avait arrêté de tourner. Il fallait se forcer, s’abandonner dans la joie. Coop’ s’était forcé à s’infiltrer dans la foule, se fondre dans la masse. Il marchait avec une dégaine assez relaxée, les mains dans les poches de son blouson qu’il ne s’était pas résolu à s’en séparer. D’ailleurs, il avait bien fait. Coop n’avait pas vu le temps passer et c’était déjà presque le soir.
C’était le soir.
Cooper envoya un texto à Ally lui disant qu’il était à la fête foraine et qu’il n’avait aucune idée de comment rentrer chez lui et que son téléphone était à la batterie rouge. Pas mal pour la première journée, il observa les gens payer et monter dans un manège. Il n’avait pas chaud dans cette tenue-là, même pas durant la journée: Coop’ n’était pas habitué au climat Californien et ne le sera probablement jamais. Il n’aimait pas trop ça, il était habitué à Boston et il vivra toujours à Boston. Il ne regardait pas l’heure de son téléphone, il releva la tête et vit une jeune femme blonde commander une pomme d’amour. Un instant il cru que c’était Ally, mais non ce n’était pas elle. Elle était différente cette petite demoiselle. Il fut surpris de voir la demoiselle donner de l’argent et de partir aussi vite, elle n’avait pas attendu que le vendeur et cette expression au visage… Il l’avait déjà vu quelque part, même si ce n’était qu’un instant. Cette situation sine lui était pas inconnu non plus, il avait déjà fait ce coup-là avec Meghan, quand il était allé à la fête foraine de Boston. Il se dirigea vers le vendeur qui allait interpeller la demoiselle et lui demanda combien il lui manquait, Poop donna un dollar à la surprise du vendeur et s’en alla rattraper la jeune femme sans demander son reste. Il fendit la foule et essaya de la rattraper. L’ancien urgentiste ne savait pas pourquoi il agissait comme ça, mais c’était la première fois que son coeur lui disait de faire ceci. La première fois qu’il réagissait depuis longtemps… « Mademoiselle ! » il ne cessait jamais de l’interpeller, d’essayer de lui attraper le bras, mais elle était plus rapide que lui et elle l’ignorait. Elle marchait ou elle courrait ? Elle était rapide dans tout les cas. La blonde s’était arrêtée devant un stand de tir à la carabine, il arriva derrière elle et essaya de reprendre son souffle. Cooper n’avait pas fait du sport depuis longtemps et voilà ce qui lui arrivait. Le simple fait de fendre la foule pour rattraper une jeune femme qui n’était même pas fatiguée de son effort, le faisait essouffler. « Il vous manquait un dollar, je l’ai payé. » fit-il entre deux souffles, il commençait à avoir mal à la tête, il manquait d’oxygène. Coop n’aurait pas dû essayer de l’appeler à plusieurs reprises en oubliant de reprendre son souffle. Il ne se rappelait pas s’il avait bousculé une ou deux personnes sur le chemin, il ne se rappelait pas non plus qu’il avait marché sur un pied ou deux. L’ancien interne avait focalisé son attention sur cette mystérieuse blonde.
Pas de réponse.
Cooper releva la tête et observa la jeune blonde de dos. Son coeur battait contre la poitrine et ce n’était pas pour la même raison. Il venait de la rattraper et il ne venait pas de souffrir. Elle l’ignorait et peut-être avait-elle raison. Coop’ ne devait pas aider une inconnue, mais il avait l’impression de l’avoir vue quelque part étrangement. « J'ai le droit à un essai gratuit ? Juste pour être sûre que c'est faisable. J'ai déjà donné un nom à cette licorne, il me la faut, vous comprenez. » Poop fit un sourire qui montrait ses dents blanches, il laissa tomber sa tête vers le devant et il rigola un peu nerveusement. On ne lui avait jamais fait ça. « Et comment elle s’appelle la licorne ? » Il chercha dans ses poches de son blouson le portefeuille, il jeta un coup d’oeil au vendeur qui lui montra l’enseigne des prix. Il tendit un billet de cinq dollars. « Deux essais s’il vous plait. » On lui rendit la monnaie et on lui donna la carabine. L’ancien interne tendit la carabine à la jeune blonde. « À vous l’honneur. » Son regard trahissait le doute, il l’avait déjà vue quelque part. Il était sur le point de lui demander son prénom, mais il ne voulait pas le faire. Il voulait garder cette part de mystère, parce que ça rendait les choses intéressantes.
WILD HEART. |
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| Sujet: Re: {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} Lun 8 Déc 2014 - 1:29 | |
| Isla n'était pas une voleuse. Enfin, pas officiellement. Disons qu'elle ne s'était jamais faite choper à voler, quoi. Elle avait à peu près réussi à rester loin des autorités, ou en tout cas, si elle avait déjà affaire à elles, ce n'était pas pour des histoires de vol. Un dollar, pourtant, avouons-le, ce n'était pas grand chose. Mais Isla le savait, ce n'était pas correct. Elle n'allait pas sortir un de ses derniers billets pour payer une malheureuse pomme d'amour... Elle avait encore quelques nuit d'hôtel à s'offrir... le plus possible avant de finir à la rue. Et le moindre dollar devenait alors important. Chacun d'eux avait son rôle à jouer pour qu'elle garde un toit au-dessus de sa tête le plus longtemps possible. Peut-être qu'elle n'aurait finalement pas du aller au cimetière en taxi, se disait-elle maintenant. Mais elle avait au moins eu le bon sens de ne pas faire la même erreur pour traverser Westminster et retrouver la jolie et réputée jetée d'Huntington Beach. Sa pomme d'amour, malheureusement, elle en avait besoin. Elle avait gardé cette habitude de ne manger que lorsqu'elle avait faim... et là, clairement, elle avait faim. Du sucre, ça nourrissait bien. Elle ferait donc quelques provisions. Seulement, dans cette situation, et même si elle avait pris la fuite d'une manière des plus inélégantes, Isla ne s'était pour autant pas attendue à être poursuivie. L'avantage qu'elle avait sur le confiseur était le suivant : il ne pouvait pas laisser son stand. Pas pour un malheureux dollar. Par contre, et même si elle en avait d'abord douté, quelqu'un l'appelait bien alors qu'elle fendait la foule, tournant à chaque fois qu'une autre allée se présentait. Et alors, si ce n'était pas celui qu'elle avait volé, qui était-ce ? Elle était à peu près sûre qu'elle ne voulait pas le savoir. Et elle se fondait très bien dans la foule, même si elle était toute seule. Elle n'était pas la seule blonde dans les parages, et qu'est-ce qui ressemble plus à une blonde qu'une autre blonde ? Voilà. Il ne la retrouverait pas. Surtout qu'elle s'était arrêtée près d'une jolie licorne... et qu'une voleuse ne s'arrêterait pas comme ça, l'air de rien, pour croquer gentiment et innocemment dans sa pomme d'amour dûment payée.
Elle commençait donc à s'enquérir auprès du forain de tout ce qu'elle avait besoin de savoir pour avoir cette licorne. Pour sa fille, sa sœur, sa cousine, sa mère, ou une connerie comme ça. Ouais, elle s'inventait une vie, carrément. Juste parce que si elle arrivait parfaitement à jouer le rôle de la femme propre sur elle, l'inconnu qui l'avait appelée ne la retrouverait sans aucun doute pas. Sauf que merde... cette même voix venait de raisonner derrière elle. Elle fut assez surprise pour faire une petite syncope imperceptible, mais ne perdit pas le nord pour autant. Officiellement, elle ne savait qu'on s'adressait à elle. Elle ne connaissait pas cet énergumène, qui était d'ailleurs sans doute juste attiré par la perfection de ses formes. Elle entendait à présent le souffle court de l'inconnu derrière elle. Si ça continuait, elle allait se retrouver avec un mort sur les bras. Enfin, les épaules, vu qu'il était dans son dos. Su-per. Ça lui apprendrait à voler, tiens. Qui vole une pomme, tue un coureur. Nouveau slogan. « Il vous manquait un dollar, je l’ai payé » entendit-elle sans y prêter plus attention que ça. Non, vraiment, ce mec s'adressait à elle, mais elle ne comptait pas le laisser savoir qu'elle s'en rendait compte. Elle n'était pas une voleuse. Elle était juste une cliente étourdie qui ne vérifiait pas sa monnaie et avait très faim.
Bon, trêve de bavardages, et cette licorne ? Isla ne perdait pas le fil conducteur de son excuse. Lorsqu'elle demanda -supplia, presque- le forain de la laisser essayer une première fois la carabine qu'il lui proposait, elle ne s'attendait pas à... ça. Elle sursauta en voyant un visage apparaître dans son champ de vision. Il souriait, en plus, ce con. Il avait été bercé trop près du mur lorsqu'il était enfant, ou quoi ? Elle venait de frôler la crise cardiaque. A vingt neuf ans et après pas mal de folies, Isla n'était plus très fraîche, et son cœur, le pauvre, s'était fragilisé -et ce n'est même pas une métaphore niaise ! Ou alors, l'inconnu était juste vraiment taré. « Et comment elle s’appelle la licorne ? » lâcha-t-il comme si ce qui était en train de se passer était parfaitement normal. « Pinky... » dit-elle avec un mouvement de recul, l'air effaré. « Mais je peux savoir en quoi ma vie vous regarde ? Vous devriez commencer par apprendre à courir, ou à marcher vite, ou peu importe. » Sauf que pendant qu'elle s'énervait dans son coin... il avait sorti un billet de cinq dollars. Merde, il prenait vraiment cette histoire de licorne au sérieux. Soit il s'agissait d'un ange gardien qui lui servait de banque, soit il s'agissait d'un mec un peu flippant qui voulait la mettre dans son lit -ou son congélateur. Et comme Isla ne croyait plus aux anges gardiens depuis... aussi longtemps qu'elle se souvienne, et bien il devait s'agir d'un taré. « Deux essais s’il vous plait » dit-il alors que le forain barbu attrapait son billet et leur tendait une carabine. Un sourcil arqué, Isla observait la scène comme si elle y était parfaitement étrangère. Ouais, voilà. Elle était spectatrice de ce qui se passait. Un truc tournait pas rond, là. « À vous l’honneur. » Pourtant, Taréman s'adressait à elle. C'est bizarre, d'ailleurs, il lui rappelait vaguement quelqu'un. Sans doute un spectateur qui avait assisté à un concert du groupe de Charlie... parmi tant d'autres. En attrapant la carabine, Isla se demanda très sérieusement pendant un instant si elle ne pouvait pas la retourner contre lui. Parce qu'elle devait drôlement lui faire de l'effet pour qu'il insiste comme ça. Ou alors, il était parfaitement normal et ne demandait rien de mieux qu'aider quelqu'un en galère... et c'était elle qui était totalement anormale à ne pas concevoir une seule seconde faire ce qu'il faisait. Elle tenait donc la carabine, songeuse, puis leva à nouveau le regard vers Pinky. En fait, elle ne lui avait pas donné de nom avant d'avoir été obligée à le faire par le psychopathe. Finalement, très sérieusement et avec un air de défi, elle confia sa pomme d'amour au brun, posa sa main sur sa hanche, brandissant l'arme de la seconde. « Actionnez le cactus » demanda-t-elle. Elle ne songea pas même une seule seconde à remercier celui qui lui avait offert la partie. Non. Maintenant, c'était juste un défi de plus. Repartir avec Pinky. Alors que le forain venait d'activer le mécanisme qui faisait danser le cactacée en bois, Isla redressait sa carabine et l'attrapait avec conviction. Il ne fallait pas croire, dans ce magnifique pays qu'étaient les Etats-Unis, elle avait déjà eu l'occasion de manier des armes à feu à de nombreuses reprises. Aucune des circonstances qui l'avaient amenée à le faire n'avait pourtant impliqué de licorne rose. Maintenant, elle se concentrait. Personne n'avait intérêt à la faire bouger. Pas la gamine qui hurlait à la mort quelque part à leur droite, pas sa mère qui essayait de la calmer, pas le mec à sa gauche qui tentait de peloter son rendez-vous. Pas le vent océanique, pas le mec bizarre qui venait de lui mettre une arme à la main, et pas ce papillon qui, quelque part en Indonésie, venait de battre des ailes.
« PUTAIIIIINNNNNNN » entendit-on subitement dans un périmètre de trois stands. Putain. D'un geste brusque, Isla avait plaqué la carabine contre le torse de l'ange gardien et lui avait arraché sa pomme d'amour des mains. « C'était pas la peine de payer, je le savais, c'est truqué ! Gardez Pinky, hein, TRICHEURS ! » s'échauffait-elle à présent contre le barbu. L'autre brun avait encore sa partie à jouer, mais elle s'en moquait. Elle n'aimait pas qu'on se moque d'elle, et ce forain venait clairement de le faire en lui faisant croire que Pinky pourrait être sa nouvelle famille. « Vous faites chier, vous faites tous chier ! » Elle croqua avec rage dans sa pomme et jeta un coup d’œil à la licorne qui flottait toujours au-dessus d'eux, suspendue à son fil. Sauf toi. Toi tu fais pas chier, mais nos chemins se séparent là... Isla passa devant le brun, déterminée à quitter les lieux au plus vite. Mais déjà, il brandissait la carabine à son tour. Et, à quelques mètres maintenant, séparée de lui par le couple qui n'arrivait pas à conclure, Isla se demandait quelle allait être l'issue de ce tir-là. Après, elle se casserait.
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| Sujet: Re: {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} Lun 8 Déc 2014 - 13:22 | |
| | ∞ Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes qu'on ne devrait les effectuer qu'après un long apprentissage ou bien tout simplement les interdire. | |
the devil on red dress. ♡ Cooper ne savait pas pourquoi il avait fait ça. Ce n’était pas dans ses habitudes de poursuivre quelqu’un, il aurait pu payer un dollar et continuer son chemin. Sauf qu’il ne l’avait pas fait et quelque part, il se demandait pourquoi. Coop’ ne la considérait pas comme une voleuse, elle avait apparemment oublié de payer un dollar ou, elle n’en avait pas tout simplement. Il ne voulait pas qu’elle ait des ennuis pour une pomme, c’était un étrange sentiment qui l’avait envahi. Son coeur lui avait dit de courir après elle, de la suivre, de l’appeler, de lui parler. Oui, son coeur lui avait dit de faire ça et Poop l’avait obéi sans vraiment y réfléchir. Elle ne répond pas et ne semble pas savoir qu’il s’adressait à elle, peut-être faisait-elle semblant. Enfin, ce n’était pas vraiment important parce qu’il l’avait retrouvée et … Il devait rester avec elle. Il ne savait pas vraiment… Non… Le décès de sa fiancée l’avait vraiment chamboulé et il faisait maintenant des choses sans vraiment réfléchir. Il était arrivé à Huntington Beach, prenant Ally sous la surprise sans réfléchir. Il était sorti sans réfléchir à la direction qu’il prenait et sans faire attention à prendre ses repères. Il avait payé un dollar sans réfléchir et à ce rythme, l’ancien interne pourrait payer tout le monde et se retrouverait fauché, à la rue, vivre le restant de ses jours avec les chiens et les cartons. C’est pas si mal, mais l’hiver devait être rude et il détestait l’hiver. Ça le rendait triste, l’automne c’était pareil. Les deux saisons qu’il détestait, il préférait l’été et le printemps, ces saisons respiraient la joie de vivre. Les températures étaient vraiment agréables, des fois elles allaient à l’excès. Poop n’avait pas besoin de justifier ses actions, il avait fait ce qu’il devait faire à son avis. La majorité de ses actes paraissaient vraiment étranges aux yeux de tous.
Cooper essayait de passer à autre chose, de penser à autre chose. De profiter de l’instant présent sans penser au passé, ni au futur. Les sourcils froncés, avec un sourire au coin de ses lèvres, il n’était plus sûr de lui. Il avait l’impression de la connaitre et pourtant, il ne s’en souvenait pas vraiment. « Pinky ? C’est marrant ça, je connaissais une fille qui appelait sa peluche avec ce même prénom. ça doit être commun, avec la couleur » Poop’ dans le passé passait des fois au foyer de jeunes, il rencontrait des plus jeunes que lui et il passait des fois du temps avec eux. Il avait rencontré une fille qui avait une peluche toute rose et qui l’appelait sans cesse Pinky, elle y était attachée et ne s’en séparait jamais. Aucune chance que cette femme soit cette fille du foyer. Il remonta les épaules et les laissa ainsi pendant quelques secondes, il adopte un air idiot qui s’interroge sur ce qu’il fait. « Je ne sais pas vraiment, j’ai eu un sentiment qui me disait de vous suivre. Je conçois que ce n’était pas une bonne idée de courir après, je ferai attention la prochaine fois. Mais j’avais peur de vous perdre de vue… Je voulais juste vous informer que vous aviez oublié de payer un dollar et que je l’ai fais à votre place avant que le marchand réagisse. » Drôle de sentiment Cooper, il n’avait vraiment aucune idée et il ne savait pas si c’était bien de devoir lui avouer ça. Elle allait l’envoyer balader et continuer à observer sa licorne. Pour essayer de s’imposer un peu, de rester à ses côtés. Poop’ paya les deux essais de tir pour la jeune femme. Elle ne s’attendait sûrement pas à tout ceci, lui non d’ailleurs. La vie réservait toujours des surprises et celle-ci était assez particulière. Cooper voulait lui donner l’occasion d’avoir cette licorne, sans connaître les pensées de la jeune blonde. Sur son visage, on pouvait lire qu’il pensait la reconnaitre, mais il n’arrivait pas à mettre le nom dessus et ça le dérangeait un peu. Peut-être que c’était vraiment une inconnue, mais qui savait ? Coop’ voulait essayer aussi de retrouver son côté social, il voulait retrouver la personne qu’il était. Il ne voulait pas être déprimé, se focaliser sur la mort de sa fiancée. Meghan l’aurait soutenu elle, elle n’aurait pas aimé le voir coincé dans son loft, devant son ordinateur à jouer à des jeux débiles. Il avait fait un petit sourire triste sans le vouloir. Il insistait du regard d’essayer le tir, d’essayer de gagner Pinky. La licorne n’aurait pas aimé de rester suspendue encore longtemps. Pauvre Pinky, elle devait avoir mal au dos à force d’être en haut. Il garda la pomme d’amour de la jeune demoiselle à la dernière seconde, et donna la carabine. Poop sourit de plus belle, il recula de quelques pas et observa la scène. Il adopta un air intrigué et il avait voulu l’interrompre, mais il ne voulait pas la déconcentrer dans son tir. Elle s’y prenait pas comme il le fallait et il ne s’était pas attendu à ce qu’elle s’énerve vraiment. Il récupéra la carabine et avait perdu la pomme d’amour de sa main, tout s’était enchainé assez vite. Cooper émergea hors de son monde et vit la blonde complètement énervée. Elle hurla contre le forain, elle l’avait insulté de tricheur, ce qui est en général vrai. Les forains truquaient les jeux pour gagner de l’argent et de ne pas perdre davantage les prix. Coop’ voulait intervenir, mais il n’arrivait pas à s’imposer. Il voulait lui expliquer comment il fallait s’y prendre. « Hé attendez ! » fit-il en essayant de l’attraper par le bras, mais elle était trop rapide et il n’allait pas la rattraper avec la carabine entre les mains, il avait un essai et Poop ne voulait pas le faire à la base. Il savait que la jeune blonde allait rater son premier tir et il voulait lui donner une seconde chance, mais elle avait très vite abandonné la partie. « Bon… Si c’est comme ça… » soupira-t-il, il se mit en garde avec la carabine, devant le cactus qui était toujours activé. Il voyait à côté de lui le couple qui n’arrivait pas gagner, le jeu était truqué. Il regarda le cactus bouger et il avait la carabine chargée. Il haussa la voix à l’intention de la blonde qui s’était frénétiquement éloignée de quelques mètres. « Si jamais je gagne cette licorne, c’est pour vous, je veux pas trimballer dans cette ville avec une licorne rose. » Ally se poserait des questions et Poop ne savait pas si elle allait accepter un colocataire en plus. S’il gagnait cette peluche, il ne saura pas quoi en faire, il le faisait pour elle.
Il regarda le cactus bouger, il n’écoutait plus le bruit ambiant. Cooper se concentra, en observant la cible bouger. La vitesse de déplacement était différente, c’était pour ça que ce n’était pas facile. Dans le passé, il avait déjà tiré pour s’amuser. Avec ses amis médecins, dans une fête foraine. Il adorait jouer à ça et il espérait de ne pas avoir perdu la main. Soudainement, le cactus se transforma en une personne. Il ne l’avait pas vraiment voulu, il voyait une personne à la place du cactus. Il la reconnaissait cette personne, sur son visage se lisait la trouble mélangé à de la légère panique. C’était la tête de son ancien et dernier patient, qui était mort par sa faute. Il était sur le point de lui tirer dessus, de lui reprendre une seconde fois la vie ? Non… Il était mort et il ne reviendra pas le perturber. Il se déconcentra et soupira, il abandonna sa position. Il regarda le sol et essaya de se reprendre, son visage devint ferme et il sentait l’énervement monter en lui. Il se mordit les lèvres intérieures, il serra fermement l’arme dans ses mains. En quelques secondes, il reprend la carabine dans la bonne position et tira sans viser sur le cactus. Cet objet arrêta de bouger, il était touché par la balle. Cooper déposa la carabine sur la table qui était devant lui et soupire. Le forain était en train de le regarder « Bien joué. » fit-il en essayant de cacher sa colère. Coop’ observa la blonde sans sourire, il n’avait plus étrangement envie de sourire. Pas après ce qu’il venait de voir, l’envie de s’amuser et de faire autre chose n’était plus vraiment là. La jeune blonde pouvait partir, elle était libre de récupérer sa licorne ou de partir avec les mains vide: il na la suivrait plus. Il voulait tout de suite rentrer. C’était comme si tirer pour lui, c’était quelque chose qu’il n’était plus capable de faire, même s’il était doué. « Quel est votre nom monsieur ? Pour que je puisse noter dans mon cahier à record. » Il ne réfléchit pas « Cooper Kingston. Votre stand est un bon piège, c’est quasiment impossible de réussir sans en viser la racine. » « Les gens réfléchissent trop quand ils tirent. Je n’y peux rien. » C’étaient les prix qui divertissaient les tireurs. Cooper avait réussi parce qu’il ne voulait pas un prix, il l’avait fait pour elle. La blonde voulait à tout prix Pinky. « Vous voulez la licorne ? » fit-il à la dernière, déjà fatigué de ce qu’il venait de faire. Il avait voulu lui donner l’espoir d’obtenir la licorne, d’essayer de lui expliquer et il ne voulait pas tirer à la base, mais il l’avait fait et il avait gagné. Cooper se souvint pourquoi il détestait les fêtes foraines: les stands de tir personne n’y échappait, pas même lui.
Tirer, pour lui c’était d’aider la Mort à prendre une vie.
WILD HEART. |
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| Sujet: Re: {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} Lun 8 Déc 2014 - 23:53 | |
| Bon. Bon, bon, bon. Elle ne comprenait toujours pas ce que cherchait le gars qui s'intéressait autant à Pinky qu'à elle. Si ça se trouvait, c'était juste un simplet échappé de l'asile. Sauf que ça lui faisait peur. Elle ne savait pas comment se comporter avec ces gens-là. En fait, elle ne s'était jamais réellement posé la question. Mais il était derrière elle, elle ne savait pas ce qui se tramait dans sa tête. « Pinky ? C’est marrant ça, je connaissais une fille qui appelait sa peluche avec ce même prénom. Ça doit être commun, avec la couleur » Hmm, oui, sans doute, Einstein. Elle arqua un sourcil blasé en se demandant si ses surveillants le retrouveraient bientôt. Elle, elle n'avait pas le luxe de parler peluches. Cette préoccupation avait toujours été au-delà des siennes. C'était de la science-fiction, pour elle, les jouets attribués à un seul enfant. Elle avait oublié tous les jouets qui avaient ponctué son enfance tant leur passage avait été bref. Tant elle avait connu de foyers et de familles foireuses. Elle revint au problème du moment, à savoir, la fameuse Pinky. « Ouais, marrant. Ha. Ha » lâcha-t-elle, de marbre, alors qu'il reprenait d'un ton raisonnable. « Je ne sais pas vraiment, j’ai eu un sentiment qui me disait de vous suivre. Je conçois que ce n’était pas une bonne idée de vous courir après, je ferai attention la prochaine fois. Mais j’avais peur de vous perdre de vue… » Les choses se passaient un peu mieux, à présent, puisqu'il ne donnait finalement plus tant l'impression de s'être échappé d'un groupe de visiteurs sortis de l'hôpital psychiatrique du coin. Au moins, comme il le disait, il se rendait compte de l'étrangeté de la situation. Pourtant, tout s'écroula en une seconde. « Je voulais juste vous informer que vous aviez oublié de payer un dollar et que je l’ai fais à votre place avant que le marchand réagisse. » A présent, Isla lui jetait un regard noir. Il insistait vraiment, là. Il attendait quoi, qu'elle le remercie ? Ce n'était pas son genre. « Je vois pas de quoi vous parlez. » De toute façon, la licorne était beaucoup plus importante. En même temps, tout paraîtrait plus important que ce mec qui cherchait absolument à faire la conversation. Sauf qu'il n'avait pas l'air décidé à la laisser, aussi bizarre trouve-t-il lui-même la situation. Et le voilà qui s'offrait deux essais à la carabine. L'air crâneur et fier du forain l'agaça et elle leva les yeux aux ciels... avant de se retrouver avec l'arme dans la main. Sauf que...
Visiblement, Pinky n'était pas faite pour finir avec elle. De toute façon, se disait Isla pour se rassurer, elle n'aurait pas eu de quoi héberger une licorne aussi volumineuse. Elle avait à peine où se caser elle-même nuit après nuit, alors ce n'était pas pour prendre la responsabilité d'un équidé supplémentaire... Tant pis. Par contre, ce forain, elle ne l'aimait décidément pas. Elle ne savait pas si c'était sa barbe, la façon qu'il avait de mâcher son chewing-gum, ou ses tatouages dégueulasses qui dégorgeaient, mais il ne lui inspirait pas réellement confiance. Toute façon, c'était un escroc. Parce que même si elle n'avait jamais tiré sur personne de vivant, elle n'avait pour autant plus raté de cibles, même mouvantes, depuis un bon moment. Alors soit ce cactus était un ninja, soit le forain était un connard. Et elle avait opté pour le forain, s'échauffant toute seule face au stand, et redonnant violemment la carabine à l'étranger pour récupérer sa pomme d'amour au passage. Il était temps de reprendre sa progression le long de la jetée, sauf qu'après avoir parcouru seulement quelques mètres, Isla se rendit compte que c'était au tour du brun de reprendre le flambeau. La carabine, quoi. C'était à lui de tenter sa chance. Et elle succomba à l'appel de l'inconnu en se retournant sur le bord du stand, à son opposé. Elle le regarda se mettre en joug, pas forcément très convaincu, ni convaincant d'ailleurs. Isla ne s'était jamais considérée comme excellente avec les armes, mais elle s'était parfaitement imaginée capable d'avoir un cactus. Inanimé, le cactus. Enfin, mort, quoi. Il bougeait comme un foufou, à un rythme plus ou moins régulier, mais c'était un putain de cactus en bois. Une main posée sur sa hanche, l’œil perçant, Isla observait la scène qui se tramait à quelques mètres d'elle. Et visiblement, l'inconnu semblait avoir bel et bien réalisé qu'elle n'avait pas vraiment pris la fuite, puisqu'il s'adressait à elle en haussant la voix. « Si jamais je gagne cette licorne, c’est pour vous, je veux pas trimballer dans cette ville avec une licorne rose. » Silencieusement, Isla croqua une nouvelle fois dans sa pomme. Elle avait déjà ôté toute la surface sucrée. Ne restait que le fruit. « J'y compte bien » lança-t-elle finalement en dérangeant le couple qui les séparait.
Isla le regardait donc, de loin, pendant qu'il se concentrait. C'était tout une aventure, apparemment, à tel point qu'elle faillit le rejoindre et récupérer la carabine pour jouer à sa place, quitte à perdre, mais à le faire une bonne fois pour toutes. Elle s'en foutait, de cette licorne. Elle s'en foutait comme d'à peu près tout dans sa misérable vie. Elle n'avait plus de quoi manger et se nourrir pendant dans trois jours : il faudrait qu'elle choisisse entre l'un ou l'autre. Alors, une licorne, à moins de savoir la cuisiner, elle ne saurait pas trop y trouver un intérêt. Peu importait. Elle était presque prête à faire demi-tour et à continuer à se faire ignorer par la foule. Mais elle le vit se redresser avec un air un peu bizarre. Il regardait par terre. Étrangement, le forain le regardait impatiemment, et elle n'avait entendu aucun coup de feu. Elle n'eut pas le temps de se questionner plus longtemps, puisqu'il se remettait déjà en place. Quelques instants plus tard, il reposait l'arme sur le stand. Isla, elle, finissait sa pomme et le regardait, dubitative. Il n'avait pas l'air ravi. Il avait perdu. Il était donc pour elle de... « Bien joué. » Wait, what ? Ça devenait intéressant, là. Et Isla poussait la blondasse qui avait le feu aux fesses, s'attirant ses foudres au passage, pour rejoindre le jeune homme. « Cooper Kingston » entendit-elle au milieu d'un baratinage. Et là, ça devenait encore plus intéressant. Parce que ce nom, elle le connaissait. Le problème était qu'au cours de sa vie, elle avait fait la connaissance des dizaines, des centaines de personnes. Les rencontres s'étaient enchaînées, succédées, et ne s'étaient jamais arrêtées. Que ce soit dans des bars, des foyers, des concerts, des journalistes... elle en avait rencontré, du monde. Pourtant, ce nom, Cooper Kingston, semblait rappeler une part importante de souvenirs. Pas juste le partage d'une bouteille de vodka, quoi. « Les gens réfléchissent trop quand ils tirent. Je n’y peux rien » entendit-elle finalement, sortant de ses pensées. « Il faut bien que certains fassent ce sacrifice » répondit-elle sèchement, vexée. Il venait de lui gagner une licorne, et lui n'avait pas encore gagné son respect. Surtout qu'elle le connaissait, elle en était à présent persuadée, mais elle n'arrivait pas à savoir d'où... Ces souvenirs, se disait-elle, peut-être à tort, remontaient à loin... très loin. Et c'était d'ailleurs sans doute pour cette raison qu'elle avait tant de difficultés à les remettre précisément.
« Vous voulez la licorne ? » demanda-t-il finalement, avec ce même drôle d'air que celui qui était né sur son visage alors qu'ils avait abaissé l'arme pendant quelques instants. « Vous croyez que je suis restée pour vos beaux yeux ? » demanda-t-elle, la voix un peu adoucie par rapport à ses précédentes remarques. Il lui ferait presque de la peine, avec son regard de chien battu. « C'est bon, faites pas cette tête d'enterrement. Personne est mort. Et puis je croyais que vous vouliez pas de cette licorne. » Oui, elle tentait d'avoir l'air réconfortante. Et oui, c'était un epic fail. Levant la main en l'air, Isla attrapa une patte de la bête. « Faut coucher avec qui pour récupérer son prix, ici ? » lança-t-elle au barbu, qui la regardait vraiment... bizarrement. « C'est bon, y'a pas besoin d'avoir fait dix ans d'études pour détacher une peluche ! » Le forain s'exécuta sans attendre plus longtemps, et finit par lui tendre Pinky, qu'Isla attrapa, malgré son propre étonnement, avec un air de fillette conquise. Elle la prit par les deux pattes avant et la regarda fixement avec un sourire de débile finie. « Hello Pinky ! » la salua-t-elle. « On va voyager ensemble, maintenant. » Ou peut-être qu'elle devrait la vendre pour se payer un sandwich, à l'occasion -puisque la peluche n'était pas encore une viande reconnue comme particulièrement nourrissante et protéinée. S'ôtant ces idées de la tête, Isla serra la forme rose contre sa poitrine et regarda l'inconnu. « Cooper Kingston. J'ai comme la sensation qu'on se connait. Mais si c'est parce qu'on a déjà couché ensemble, crois pas qu'on peut m'avoir à nouveau avec une licorne. Avec de la vodka, si, par contre. Ça me ferait oublier cette tronche de dix pieds long. »
Oui, comme ça, on pouvait penser qu'Isla détestait le monde. Mais non, vous ne pourriez pas vous faire d'idée plus fausse que celle-là. Elle détestait juste son monde.
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| Sujet: Re: {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} Mar 9 Déc 2014 - 13:31 | |
| | ∞ Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes qu'on ne devrait les effectuer qu'après un long apprentissage ou bien tout simplement les interdire. | |
the devil on red dress. ♡ Il y avait vraiment du bruit dans la fête foraine, parmi tout les éclats de rire, les hurlements, les bavardages, les bruits de manèges et des hauts parleurs. Poop entendait tout, mais son attention était focalisé sur la jeune blonde qui ne cessait pas de l’intriguer depuis qu’il l’avait vu acheter une pomme d’amour. Partir bien assez rapidement sans vérifier si elle avait tout. « Je vois pas de quoi vous parlez. » Il n’était pas intimidé par le regard noir, il la regardait d’une manière à lui dire qu’il ne la croyait pas, mais il n’en rajouta pas plus et passa à autre chose en levant les yeux au ciel, il détourna finalement le regard. La jeune blonde pensait s’en être sortie, mais avec son comportement, quelque part Cooper savait qu’elle savait de quoi il était en train de parler. D’habitude il attendait toujours qu’un vendeur lui dise que c’était bon et il n’était pas le seul à faire ça… Après il n’y avait pas tout le monde qui suivait la règle. Pour la blonde qui convoitait la licorne, il s’agissait d’un sujet bien sensible donc, il ne s’attarda pas plus sur ce sujet. Il n’obtiendra rien d’elle et il lui avait fait savoir ce qu’elle devait savoir. Il lui répondit mentalement, de rien, ça fait toujours plaisir et il sauta sur l’occasion de changer le sujet. Sans vraiment parler, il avait payé deux essais au forain, sachant qu’il se faisait gentiment arnaquer, mais l’ancien urgentiste s’en fichait parce qu’il savait qu’il allait gagner. En se servant de la demoiselle bien sûr, il ne voulait pas tirer à la base. Il savait très bien qu’il ne faisait que la chier par sa présence. Coop’ ne savait plus trop comment agir avec les gens en ce moment, il ne savait plus trop ce qui était bien ou pas. Il était perdu et … Il n’avait vraiment rien à perdre. Il n’avait plus cette peur constante de son image dans la société, il était personne. Il s’en fichait maintenant des pensées des autres personnes, s’il était un pervers ou un psychopathe, tant pis. La jeune blonde pourtant, elle lui disait quelque chose, mais il n’arrivait pas à mettre la main dessus. Il avait une bonne mémoire visuelle et il se rappelait toujours des visages. Il n’arrivait pas à mettre le nom… Peut-être qu’elle était célèbre ?
Pour une personne peut-être célèbre, elle n’était pas discrète avec tout ses hurlements, elle s’énervait bien vite après avoir raté sa cible. Aussitôt, l’ancien interne se retrouva avec la carabine et avait perdu la pomme d’amour. Il voulait lui expliquer comment déjouer l’arnaque, mais elle avait un fort caractère. Il ne se rappelait toujours pas de l’avoir rencontrée, parce que sinon il se souviendrait bien d’elle. Avec un tel tempérament, Coop’ n’oubliait jamais. Il avait vérifié si elle n’était pas complètement partie, parce qu’il aurait bien pu laisser le deuxième essai à l’autre couple et continuer son chemin. Essayer de rentrer chez Ally peut-être, de la retrouver sur le chemin. Peut-être que son téléphone était encore allumé, un peu d’espoir cela ne faisait pas de mal. En bref, la fille à la pomme d’amour n’était pas totalement partie, il lui annonça à son intention qu’il faisait ça pour elle. Poop n’avait jamais aimé les prix forains, parce qu’ils prenaient trop de la place pour rien, ils étaient très souvent inutile et gagner les prix comme un I-Pad était absolument impossible. Si elle était vraiment partie, il pourrait toujours prendre un autre prix, il observa du coin de l’oeil un boitier d’I-Pad, mais il se reprit. Il n’en avait pas besoin et les I-Pad étaient impossible à utiliser, il ne savait pas comment les gens faisaient pour écrire correctement ! « J’y compte bien. » répondit-elle, il fit un sourire de quelques secondes avant de vraiment se concentrer.
Cooper même après avoir tiré était toujours perturbé par l’hallucination qu’il venait d’avoir. Il ne s’était toujours pas remis de la mort de son dernier patient, il se rappelait toujours comment il était mort. Comment à ce moment-là, il avait aidé la Mort à prendre une vie. Il s’agissait d’un cactus animé, il n’était pas vivant. Il n’y avait pas eu de mort, mais le tir à la carabine lui faisait tout de suite penser que c’était avant tout une arme. Une arme liée à la Mort. Il discutait sans réfléchir avec le forain, il dit son nom sans faire attention qu’il pouvait peut-être tomber sur un de ses fans, mais ça l’étonnerait. Un barbu addict au Chewing-gum, tatoué de partout, c’est exactement la personne modèle qui ne lisait jamais des livres. Alors avec son bouquin, ce forain pourrait peut-être se servir des pages pour mettre les chewings-gum. La jeune blonde arriva à côté de lui, elle était revenue presque calmée. Elle en avait toujours après le forain qui n’avait pas l’air de l’apprécier non plus. Cooper ne s’en rendait pas compte puisqu’il était occupé à essayer de penser autre chose, d’arrêter de repenser à sa dernière garde… C’est ainsi donc, il lui demanda si elle voulait la licorne. « Vous croyez que je suis restée pour vos beaux yeux ? » « Heu… Non… Vous resteriez avec un inconnu qui vous a couru après ? Pour un dollar et qui vous paye deux essais ? Je le demandais par politesse. » Il venait d’émerger, mais ce n’était pas encore ça. Il devait sérieusement enlever la tête de ce patient de la sienne, pour un certain temps. Il voulait l’oublier peu importe les moyens. Arrêter de penser était toujours dans sa liste, mais en dernière priorité. « C’est bon, faites pas cette tête d’enterrement. Personne est mort. Et puis je croyais que vous vouliez pas de cette licorne. » Cooper se reprit en fermant les yeux quelques secondes, il secoua un peu la tête. « Oui.. Désolé. Je pensais à autre chose. » Et il ne voulait pas de licorne rose, il ne la voulait toujours pas. C’était pour elle.
Il pensait qu’elle allait partir, avec ou sans licorne et le laisser planté devant le stand de tir, à se faire consoler par le forain à sa manière. La blonde s’impatienta auprès du forain qui prenait vraiment son temps à lui donner la licorne, il sourit tristement en la voyant récupérer cette licorne. Aussi étrange puisse paraitre, Meghan était blonde et… Cette scène où la femme venait de faire sa présentation, ça lui rappelait la fois où ils étaient étudiants à Boston et qu’ils profitaient de la fête foraine entre deux gardes de l’externat. Ce souvenir qui lui était chaud au coeur, ça lui faisait du bien de voir la jeune femme qu’il ne connaissait même pas son nom, mais qui lui disait après tout quelque chose… Parce qu’elle se rapprochait physiquement de Meghan ? Parce qu’elle réagissait un peu comme elle ? Trop de questions, trop de questions. Cooper se perdit dans ses souvenirs, mais il revint dans le monde réel. Parce qu’elle lui parlait, d’une voix calme qui montrait le net progrès et que quelque chose a changé. « Cooper Kingston. J'ai comme la sensation qu'on se connait. Mais si c'est parce qu'on a déjà couché ensemble, crois pas qu'on peut m'avoir à nouveau avec une licorne. Avec de la vodka, si, par contre. Ça me ferait oublier cette tronche de dix pieds long. » Il la regarda, avec sa licorne rose et prit un air songeur. Il commença à faire le premier pas « Suis-moi, on ne va pas rester là. » L’ancien interne n’avait pas envie qu’une fan entende et lui demande un autographe et qu’ensuite, un groupe suive… Mais aussi parce que la blonde avait en mauvaise le forain « Vous lisez ? » À en voir sa tête, non. Bon, ce n’était pas une fan à qui il lui avait signé un livre… Ce n’était pas logique, elle l’aurait tout de suite reconnu quitte à faire celle qui ne s’intéressait à lui. Quelque part, elle lui avait dit qu’elle avait la sensation qu’ils se connaissaient, alors quelque part ça lui avait fait quelque chose et ça le dérangeait de ne pas savoir. Alors il essaya de trouver comment ils avaient pu se rencontrer « Avez-vous été à Boston ? Probablement, vous avez été de passage... Vous avez étudié la médecine ? Non, je ne pense pas, mais les apparences sont trompeuses… Je n’ai pas le moindre souvenir de vous parmi toutes mes aventures et je n’ai jamais essayé de vous faire gagner une licorne jusqu’ici. » Il n’avait jamais fait gagner une licorne à qui ce que ce soit. C’était vite réglé. Il soupira fatigué de chercher et de ne pas trouver. Ils continuaient à marcher en faisant attention à la foule. Il commençait à avoir marre du monde affluer à cette heure et de tout ces bruits qui l’empêchait de se concentrer. Il était obligé de regarder la blonde pour mieux l’entendre. À ce moment-là, il eut une idée « Mais si vous voulez de la vodka… » Mais contre-toute attente, il n’allait pas lancer la phrase mythique disant qu’il connaissait un bar du coin. « Je viens d’arriver dans cette ville et je ne sais pas s’il y a un bar à proximité. » À la fête foraine, y vendaient pas de la vodka afin d’éviter l’ivresse en voie publique… C’était justifié et il y avait bien un bar à proximité. Cela lui permettait de déterminer si cette jeune femme était de cette ville. Ils marchaient pour sortir de la fête foraine, ils observaient les stands et Poop n’avait plus l’envie de jouer à quoi ce que ce soit. C’était déjà trop de voir le bonheur aux visages des gens, il avait réussi à tenir beaucoup de temps et avait essayé de se détendre. « Vous aussi, vous avez la sensation qu’on se connaît. Je ne suis pas fou alors… Jusqu’ici je ne savais pas ce que je faisais. Peut-être que vous m’aiderez si vous me dîtes votre nom. » Elle connaissait le sien alors qu’il ne s’était pas présenté, mais elle avait entendu le dire au forain qui voulait marquer dans son petit carnet de record. « Sauf si vous êtes quelqu’un de dangereux, qui est recherchée par la police. »
Shut up Coop’. Shut up. Ne pouvait-il pas attendre la réponse avant de dire une blague de mauvaise goût ? Sérieusement, il devrait arrêter de faire des blagues jusqu’à ce qu’il aille vraiment mieux.
WILD HEART. |
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| Sujet: Re: {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} Mer 10 Déc 2014 - 1:13 | |
| Isla n'était pas particulièrement sociable, c'était un fait. Susceptible, froide, distante, méfiante, on pouvait même aller jusqu'à dire d'elle qu'elle était caractérielle. Pourtant, Isla considérait que c'était une façon normale de se comporter. Avec des inconnus, tout du moins. La politesse n'existait pas dans son langage, et elle préférait de loin être franche avec ceux qu'elle était amenée à côtoyer, quitte à les faire fuir, plutôt que de raconter des salades, juste au nom de cette fameuse politesse. Elle ne tenait pas les portes aux personnes qui la suivaient lorsqu'elle rentrait dans un magasin, elle ne remerciait pas quelqu'un qui lui donnait une direction, elle ne s'excusait pas lorsqu'elle poussait quelqu'un par mégarde. C'était superflu. La société lui avait fait comprendre depuis longtemps qu'elle n'y avait pas sa place, alors pourquoi s'emmerderait-elle à prétendre le contraire ? Quitte à être un vilain petit canard -blond-, autant pousser le raisonnement jusqu'au bout et être jusqu'à la parfaite connasse que les gens préféraient éviter de côtoyer, même quelques minutes, à l'arrêt de bus. Et une connasse, à ce moment précis, sur la jetée d'Huntington Beach, elle en était une parfaite. Peut-être que la situation dans laquelle elle se trouvait depuis quelques jours n'arrangeait en rien son comportement, mais Isla se refusait à croire que quelque chose puisse avoir un tel impact sur sa vie. Après tout, avant Charlie et le groupe, elle avait coutoyé la solitude plus que n'importe qui d'autre. C'était peut-être ça, aussi, qui l'avait rendue aussi amère envers tout ce qui l'entourait. Aujourd'hui, peut-être que sa visite au cimetière ne l'avait pas non plus aidée se sociabiliser, et tous ces gens heureux qui l'entouraient n'y étaient sans doute pas pour rien non plus. Si elle avait croisé le brun dans d'autres circonstances, peut-être que les choses auraient été différentes. Et maintenant que quelques réminiscences d'une première rencontre remontaient à la surface, elle se disait que les choses avaient sans doute été bien différentes, la première fois. Surtout si elle l'avait rencontré lors d'un concert ou d'une soirée alcoolisée dans un bar quelconque, mais cette option n'était pas privilégiée. Ce souvenir paraissait bien plus lointain que ça... En tous les cas, qu'elle le connaisse ou pas, elle n'avait aucune raison de changement de comportement. Aucun prétexte ne justifiait une double personnalité. Elle était une connasse avec tout le monde. Même avec ce putain de forain de merde, connard de fils de pute qui préférait décevoir tous ses clients plutôt que de rendre la victoire possible. Et puis, il fallait dire qu'Isla avait toujours eu la défaite difficile ; peut-être qu'elle trouvait en chaque défi une façon de racheter ce qu'elle n'avait pas su ou pu maîtriser dans sa vie jusque là.
Par contre, même si l'autre taré lui avait payé un misérable dollar de sa pomme d'amour -c'est bon, il ne fallait pas déconner, il ne venait pas de lui offrir une Porsche non plus, hein-, elle ne s'attendait pas à ce qu'il en rajoute avec cette brave licorne. C'était le forain qui devait être content, tiens. Il venait de trouver le moyen de faire payer quelqu'un qui ne l'aurait pas fait pour lui-même au nom d'une connasse qui ne l'aurait pas fait d'elle-même. Tout bénéf', quoi. Par contre, sa joie dut être de courte durée, car il venait de perdre sa licorne phare. C'était sans doute pour ça qu'il avait l'air d'avoir du mal à s'en séparer, d'ailleurs. « Heu… Non… Vous resteriez avec un inconnu qui vous a couru après ? Pour un dollar et qui vous paye deux essais ? Je le demandais par politesse » répondait le tireur d'élite alors qu'elle attendait toujours son lot. Bon, elle allait l'avoir, sa licorne, ou merde ? « Et je vais prendre la licorne par politesse », embraya-t-elle du tac au tac. Evidemment que non, elle ne resterait pas avec lui s'il ne venait pas de lui gagner Pinky. Elle ne pouvait pas refuser l'entrée de cette nouvelle arrivante dans sa vie, maintenant. Même si elle ne parlait jamais au jeune homme, il aurait au moins eu le mérite de faire un passage dans sa vie qui l'aurait marquée par l'acquisition d'un équidé rose. Et elle continuait de plus belle en décrivant la tête de déterré qu'il faisait. « Oui.. Désolé. Je pensais à autre chose. » A elle à poil, ou quoi ? « Pas à Pinky j'espère. On s'est mis d'accord, elle est à moi. » Mais le débat n'était plus vraiment au sujet de la pauvre bête. En réalité, il n'y aurait même pas de débat s'ils ne récupéraient pas l'animal. Alors, une fois de plus, Isla éleva le ton. Elle ne comptait pas se laisser marcher sur les pieds, et si elle avait déjà touché à des armes à feu avant aujourd'hui, elle n'en avait pas pour autant oublié l'avantage des poings, même si elle n'arrivait que difficilement à s'imaginer gagnante face à un gaillard pareil. Oh, l'autre brun pourrait peut-être l'aider à s'en sortir si ça tournait vraiment mal. Bref, ils n'en étaient pas encore là... et heureusement, d'ailleurs. Heureusement que le barbu s'était décidé à lâcher la licorne. Ça y est, Pinky était à elle ! Elles allaient former une belle petite famille, pour le temps que ça durerait... « Suis-moi, on ne va pas rester là » l’entraîna Cooper Kingston. « Ah, on se tutoie, maintenant ? » demanda-t-elle en serrant la licorne contre elle pour mieux se frayer son petit chemin à travers la foule qui semblait de plus en plus dense. Elle ne put s'empêcher un instant de penser que Cooper avait peut-être simplement voulu s'éloigner du forain par crainte d'une bagarre... à laquelle elle lui aurait cordialement demandé de participer pour prendre sa défense. Et ça, il devait le sentir venir. Assez fort pour prendre la fuite, en tout cas. « Vous lisez ? » Isla avait jeté un dernier regard haineux au forain avant de se retourner vers lui, méfiante. « J'ai l'air d'une illettrée ? » demanda-t-elle, sur ses gardes, alors qu'elle savait très bien qu'une réponse sincère ne serait pas à son avantage. Elle ne lisait que des magazines de musique et de cinéma. Des classiques de littérature, aussi, pour lesquels elle pouvait passer des heures cachée dans un rayon de librairie. Mais c'était quand elle en avait le courage, et le temps. Sur la route, elle avait oublié tout ça. En réalité, elle n'avait pas lu, vraiment lu, depuis qu'elle avait rencontré Charlie. Et Ernest lui manquait. Celui après lequel elle s'était renommée. Le fameux Cooper, lui, ne semblait pas prêt à abandonner. Oui, ils se connaissaient, il avait l'air d'accord avec elle. Mais elle, honnêtement, ne trouvait pas grand intérêt à jouer aux devinettes. S'ils ne se parlaient plus et ne se souvenaient plus l'un de l'autre, ce n'était pas très bon signe, de toute façon, si ? « Avez-vous été à Boston ? Probablement, vous avez été de passage... Vous avez étudié la médecine ? Non, je ne pense pas, mais les apparences sont trompeuses… » Isla s'arrêta au milieu de la foule. La connasse de base qui forçait tout le monde à la contourner, quoi. Pourquoi le suivait-elle, déjà ? Peut-être inconsciemment pour le remercier des quelques dollars qu'il avait dépensé pour elle, et de son habileté à la carabine. « Décidément, t'as une mauvaise opinion de moi, on dirait. C'est pas parce que c'est toi qui a gagné la licorne que je suis conne. » Oui, elle se défendait. Comme à son habitude. « Et puis il faudra te décider entre vouvoiement et tutoiement. » Lui s'était arrêté quelques mètres devant. Levant les yeux au ciel, elle le rejoignit pour reprendre la marche. « Je n’ai pas le moindre souvenir de vous parmi toutes mes aventures et je n’ai jamais essayé de vous faire gagner une licorne jusqu’ici. » Avec un petit sourire malicieux, la blonde répondit : « Oui, si on a une aventure avec moi, on s'en souvient ! » Au moins, sur ce point-là, il n'avait pas tort. Mais putain, ce monde commençait vraiment à l'emmerder. De temps à autres, quelqu'un passait entre eux, et Isla se demandait si elle arriverait à le retrouver. Inutile donc de préciser que pour tenir une conversation, ce n'était pas très simple... « Mais si vous voulez de la vodka… » proposa-t-il après qu'elle ait du pousser une jeune fille pour le rejoindre. « Ah, voilà, en fait tu veux me mettre dans ton lit. Pervers ! » Cette fois encore, ses paroles s'étaient perdues au milieu du brouhaha alentour, et elle n'était même pas sûre qu'il ait pu tout entendre et en saisir complètement le sens. « Je viens d’arriver dans cette ville et je ne sais pas s’il y a un bar à proximité... » Isla se tourna vers lui et le regarda d'un drôle d'air. Le fait qu'il venait d'arriver... en plus de pouvoir assimiler leur situation, venait, quelque part et par un mécanisme bien mystérieux, de faire resurgir des choses. Des impressions, plus que des souvenirs concrets. Boston... « Vous aussi, vous avez la sensation qu’on se connaît. Je ne suis pas fou alors… Jusqu’ici je ne savais pas ce que je faisais. Peut-être que vous m’aiderez si vous me dîtes votre nom. Sauf si vous êtes quelqu’un de dangereux, qui est recherchée par la police. » Sauf qu'Isla était en plein bug. Elle marchait par automatisme, mais elle cherchait dans les confins de ses souvenirs. Si lui aussi se souvenait d'elle, c'était bel et bien qu'elle n'hallucinait pas d'une précédente rencontre. Pourtant, à vingt-neuf ans, c'était un peu tôt pour déclarer Alzheimer. Après, de là à savoir si elle risquait de porter un des gènes de la maladie... ahaha, la bonne blague. Mais, en réalité, tout ce dont elle se rappelait était vraiment flou et vague. « Isla Hemingway... » grogna-t-elle, concentrée sur son travail de remémoration. Le processus semblait prendre son temps, et, poussée dans ses retranchements, impatiente, elle était prête à abandonner. « Et finalement je suis pas sûre de vouloir savoir ce que tu penses de moi. Je suis pas un serial killer et je tue pas de chats dans ma cave. De toute façon, j'ai pas de cave. » Mais même si elle venait de dévoiler à Cooper son nom, Isla n'était pas bien sûre que ça l'aidera. Ils s'étaient rencontrés avant, elle le savait... Alors, en plus, s'ils se connaissaient vraiment, il lui demanderait sans doute pourquoi elle avait changé de nom comme ça. Mais la vérité était que ça ne regardait qu'elle. Et les autorités qui l'avaient soutenue dans sa démarche. Perdue dans ses pensées, elle ne savait plus comment se dépatouiller. Le mieux serait sans doute de fuir avec Pinky dans les bras et de rentrer sagement à Westminster, où l'attendait sa petite valise et les draps dégueulasses du motel le moins cher qu'elle avait pu y trouver. Mais quand soudain, surgi de nulle part... « COOPER KINGSTON, BOSTON, LE FILS DE SA MÈRE. » Ça y est, elle le remettait. Un des seuls gamins avec qui, pendant son enfance, elle s'était liée de ce qu'on pourrait appeler une amitié... à laquelle les services sociaux avaient coupé cours en la changeant une nouvelle fois de foyer. « Tu me remets pas ? Si je te dis que je t'ai déjà frappé avec le petit camion de pompier que t'aimais parce que tu voulais pas me le passer, ça te dit quelque chose ? » Car oui, déjà du haut de sa dizaine d'années, Isla avait son petit caractère. C'était peut-être d'ailleurs pour cette raison qu'elle n'arrivait pas à s'en défaire... « Cooper Kingston a donc fait médecine... » dit-elle en le tirant par la manche au milieu d'une file d'attente. Pour les montagnes russes... « T'as donc les moyens de nous payer un tour, à Pinky et moi. Et à toi aussi, si tu veux, mais t'es peut-être trop sensible. » Elle parlait sans se préoccuper des quelques personnes devant qui elle venait de passer et qui râlaient entre elles sans oser lui parler. L'important était simplement de quitter la frénésie des allées, même pendant quelques instants seulement. Si elle pouvait gagner un tour de manège, elle prenait.
Dernière édition par Isla Hemingway le Mer 10 Déc 2014 - 23:09, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} Mer 10 Déc 2014 - 21:02 | |
| | ∞ Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes qu'on ne devrait les effectuer qu'après un long apprentissage ou bien tout simplement les interdire. | |
the devil on red dress. ♡ Il sourit au répondant et attendit la licorne qui ne venait toujours pas. Le forain en mettait du temps et il ne voulait pas s’en séparer et Coop’ le comprenait. Des fois il fallait accepter de prendre le risque de perdre des prix quand quelqu’un réussit à tirer sur le cactus. Poop n’en revenait quand même pas d’avoir réussi à toucher dans le mille, soit parce qu’il était vraiment perturbé par l’hallucination qu’il venait d’avoir et il avait été très énervé par la Mort qui s’était amusée à se moquer de lui. Soit parce qu’il était vraiment, mais vraiment chanceux et il aurait préféré être chanceux dans d’autres domaines, pas dans des jeux débiles avec des prix débiles. L’ancien interne pensa intérieurement que le forain avait de la chance qu’il ne demandait pas d’avoir le I-Pad qui trainait dans l’autre coin. Il observa la jeune femme s’impatienter et il ne fit pas la remarque, n’essaya pas de lui dire de se calmer. Sinon elle s’en prendrait peut-être à lui et cela ne servirait à rien tant qu’elle n’avait pas la licorne, mais à ce rythme le forain allait peut-être s’énerver et ils seraient tous les deux mal en point. « Pas à Pinky j’espère. On s’est mis d’accord, elle est à moi. » « Oui, on est toujours d’accord. Je ne vais pas te prendre Pinky et partir avec. Je doute que je ferais ça, pourquoi ferais-je ça ? » Quel intérêt de gagner cette peluche au lieu de prendre un I-Pad ? C’était quand même très perturbant de se rappeler de tout les souvenirs qu’il avait perdu et il se rendait compte ce que voulait maintenant dire profiter de l’instant présent.
Parce qu’il ne revivra jamais ces moments.
Les meilleurs moments qu’il avait passé avec ses amis internes, avec Meghan, Ally. Plus rien ne reviendra, plus rien ne restera pareil. Cooper n’avait jamais compris les paroles de sa mère qui lui disait de profiter chaque moment présent comme si c'était le tout dernier qu'il vivait. Maintenant il comprenait, parce que quand il perdait quelqu’un il avait juste les souvenirs et la douleur au coeur qui se serrait à chaque fois qu’il pensait à elle. Son coeur qui se briserait en morceau quand il la revoyait avec son prix qu’il lui avait fait gagner, quand elle lui avait demandé où avait-il appris à tirer comme ça. Il se rappelait d’avoir acheté de la bonne barbe à papa. Des rires, des manèges et… Tout ça… C’était dur de s’en rappeler sans avoir mal. Pas seulement au coeur, mais partout. Ça lui manquait et il l’aimait, mais pas autant que ça s’il l’avait trompée et qu’il ne lui avait pas dit. Cooper reprit vite ses esprits et préféra partir de ce stand. Il voulait discuter d’autre chose, il voulait penser à autre chose et il ne pouvait pas le faire tout seul, quelque part la blonde était un peu obligée à le suivre et quelque part il voulait lui éviter des ennuis. Poop était en quelque sorte son ange gardien s’il continuait comme ça, il lui avait évité les ennuis avec le vendeur de pommes d’amour pour un dollar. Il lui avait payé deux essais et il lui avait fait gagné la licorne rose. Il lui avait évité les ennuis avec le forain qui les regardait vraiment de travers avec son attitude douteuse. Il n’avait pas fait attention au tutoiement, mais il s’en fichait de toute façon ils allaient bien passer par là un moment. Ça dérangeait la blonde et il se reprit en la vouvoyant à nouveau. Il lui demanda si elle lisait « Non. » fit-il dans la simplicité. « On ne lit pas tous un livre. Il y a bien des gens qui lisent que des magazines people. » et il avait du mal à saisir le concept de lire les magazines sur les vies privées des stars. Poop comprenait ce que ça faisait de voir sa vie privée exposée en public, ça l’aurait vraiment énervé et il serait venu voir le journaliste en personne. Peut-être que quelqu’un avait déjà fait ça ? Plusieurs personnes en réalité avaient déjà fait ça. « Je ne dis pas que vous lisez du people. Je ne sais pas ce que vous lisez. » Il ne savait pas ce qu’il faisait avec cette conversation autour du livre. Il pensait qu’elle le connaissait par son premier livre, mais il se trompait lourdement, il n’y avait aucune chance qu’elle le connaisse par ce biais. « Laisse, j’allais dire une bêtise. » Et il passait à autre chose pour trouver qui était-elle. Oubliant qu’il l’avait à nouveau tutoyée, sérieusement il devrait se décider.
Il avait besoin de savoir qui elle était, il avait ce besoin… Parce qu’il n’avait rien à perdre oui, mais parce qu’il voulait pas se sentir seul dans cette ville. À part Ally, il n’avait personne qu’il connaissait dans cette ville et il avait du mal à faire connaissance avec les gens. Il était encore affecté par le décès de sa fiancée et il ne pouvait pas tourner la page aussi facilement comme l’aurait fait Ally… Ahem, non ce n’était pas vrai: Ally n’avait pas tourné la page aussi facilement et elle en était encore blessée. Sa confrontation avec elle l’avait prouvé et il savait qu’il avait été un con d’avoir été allé jusque là. Si jamais cela irait encore mal durant la semaine, il avait besoin d’une autre sortie de secours au lieu de rentrer chez lui à Boston à devoir affronter à nouveau ses démons. Il avait continué à marcher avant de s’apercevoir qu’elle s’était arrêtée, il s’arrêta et se retourna vers elle. Il fronça les sourcils avec un air au visage qui disait qu’il avait du mal à l’entendre et à la comprendre avec tout ce monde autour qui passait des fois au milieu. « Non je n’ai pas une mauvaise opinion de … Vous ou toi. Je dis juste que je ne me souviens pas de vous avoir rencontré à Harvard. » Cooper avait toujours ce problème entre le tutoiement et le vouvoiement. Il ne pouvait pas faire les deux et il devrait faire un choix. La jeune blonde lui fit même la remarque, remarque à laquelle il répondit « Ouais… Je pense passer au tutoiement, désolé. J’ai encore du mal. » sourire nerveux et ils reprirent la marche dans la foule qui commençait à devenir de plus en plus nombreuse. Qui était-elle ? Il devait forcément la connaître, mais peut-être parce qu’il trouvait la ressemblance avec Meghan assez troublante et ça lui donnait cette sensation-là. Elles étaient différentes du caractère et avaient quelques points en commun dans le physique. Peut-être qu’il ne la connaissait pas du tout en réalité et qu’il avait fait tout ça pour rien finalement. Un espoir qui s’était vite écroulé, mais rien n’était perdu pour faire connaissance avec elle. Un groupe les séparaient alors qu’il était en train de lui proposer d’aller boire de la vodka dans le coin, une boisson qu’elle avait l’air de bien aimer. L’ancien interne préférait la Tequila, chacun à ses goûts. « …Pervers ! » À ces mots il se retourna vers la blonde qui peinait à le rejoindre, il l’attendit et essaya de la rejoindre en bousculant une personne. « Comment ça pervers ? Je proposais juste de la vodka ! » fit-il surpris par l’unique mot de la phrase de la jeune femme. Ce mot qui l’avait surpris et bien sûr, tout le monde était pervers à la base. Une étude scient... Non ? C'était son constat ? Il ne se rappelait plus vraiment et préférait oublier tout ce qui était des thèses scientifiques.
Il lui demanda son prénom et il l’obtint après quelques minutes précédant la rencontre. C’était impressionnant le temps pour se présenter et Cooper n’en avait pas l’habitude. Avant que tout lui tombe dessus, il était quelqu’un de très social et il se présentait toujours en premier et il obtenait la réponse de ses interlocuteurs. Après, ce n’était pas sûr qu’il réussisse à se souvenir des prénoms, mais il se rappelait toujours des visages. « Isla Hemingway… » Non, ça ne lui disait rien. Il fit une expression au visage qui montrait bien son incompréhension, il était bien sérieux et il n’arrivait pas en plus d’avoir mit le prénom sur la tête de la jeune femme s’il l’avait vraiment connue. Alors… C’était juste une ressemblance avec sa fiancée qui le troublait. Sauf petit soucis: elle avait aussi la sensation de l’avoir déjà rencontré. Peut-être parce qu’elle avait entendu parler de lui grâce à son livre. Voilà tout, ils ne se connaissaient pas. « Et finalement je suis pas sûre de vouloir savoir ce que tu penses de moi. Je suis pas un serial killer et je tue pas de chats dans ma cave. De toute façon, j'ai pas de cave. » « Ma façon de penser est particulière ces derniers temps, ma tête détraque assez pour penser à des choses déprimantes et… » il la regarda et soupira avec un petit sourire. « Pas besoin de cave pour cacher les corps de chats, y en a bien qui font ça dans une poubelle. » Ensuite ils continuèrent à marcher, en bravant contre la foule qui essayait de les séparer. Peut-être que c’était plutôt bien ça: se faire séparer par la foule et ne plus jamais se retrouver. Cette blonde n’avait plus vraiment de raison de rester avec lui si c’était pour avoir encore peur de lui. Alors qu’il marchait, il sursauta au hurlement d’Isla. « Putain ne hurle pas comme ça ! » fit-il sous le réflexe de la surprise. Il observa de tout les côtés les gens qui le dévisageaient et il y avait une jeune femme brune qui le regardait avec une bouche ouverte. Elle essaya de fouiller son sac et sorti son téléphone. « Oh merde. » Cooper fut tout de suite ennuyé et évita de mettre sa main sur le dos d’Isla pour lui demander de continuer à avancer. Il tourna le dos à la fan qui était en train de le prendre une photo. Il regarda par derrière, vérifiant s’il n’était pas suivi, mais c’était bon. Personne n’était en train de le suivre et pour une fois, c’était grâce à la foule qui ne rendait pas la tâche facile. Pendant qu’il se préoccupait de ses arrières, la femme à la licorne reprit la parole « Tu me remets pas ? » Il secoua silencieusement la tête et fit un vague non. Elle se souvenait de lui et il n’arrivait toujours pas à se souvenir d’elle. « Si je te dis que je t’ai déjà frappé avec le petit camion de pompier que t’aimais parce que tu voulais pas me le passer, ça te dit quelque chose ? » Poop à ces mots, s’arrêta quelque secondes avant de rejoindre Isla. Cette attitude disait qu’il s’en souvenait, avec la douleur sur la tête. « Oui… Ça me dit quelque chose… » Ça faisait mal un camion de pompier pour un petit garçon qu’il était et il avait préféré enfouir son souvenir dans un coin de sa tête. Quand il était petit, il allait souvent dans les foyers où sa mère travaillait comme directrice et il se retrouvait des fois avec des jeunes enfants et il avait fait la rencontre avec Isla. Une dispute avec un camion de pompier, il avait été mit K.O alors qu’il était plus vieux qu’elle. Ils avaient été ensemble ensuite avant qu’elle ne parte, qu’on lui enlève sa nouvelle amie. « C’est vieux comme souvenir, je ne pensais pas qu’on se connaitrait depuis longtemps en fait. » fit-il calmement, arrivant enfin à savoir qui elle était. Il l’avait oubliée parce qu’il était jeune et il avait vu d’autres visages depuis. C’était cette petite fille au camion de pompier qui était là devant lui. C’était ça cet étrange sentiment qui disait qu’il la connaissait. Elle avait toujours ce même caractère. « Cooper Kingston a donc fait médecine… » « Pas mal ? Mais je ne suis pas diplômé et je n’en fais plus. » répondit-il sèchement, montrant que c’était un sujet bien sensible, mais il n’était pas sûr qu’Isla le comprenne tout de suite. Il se laissa faire, arrivant au milieu d’une file de gens râleurs. Bah quoi, ils râlaient pour une place de deux prise dans la file ? Il observa à quelle attraction la file était rattachée: les montagnes Russes. « T’as donc les moyens de nous payer un tour, à Pinky et moi. Et à toi aussi, si tu veux, mais t’es peut-être trop sensible. » Il chercha dans la poche de son blouson son portefeuille, montrant qu'il était partant pour lui payer une place et qu'il n'était pas vraiment en manque d'argent « Non, c’est pas là le problème. Je n’aime plus trop les fêtes foraines maintenant. Je.. » Il arrêta de parler un instant, sortant sa main de sa première poche, il fronça les sourcils et chercha dans la seconde poche. « … Je ne sais pas pourquoi je suis là, nostalgie peut-être ou je me suis paumé et… Putain il est où mon porte-feuille ? » S’énerva-t-il en le cherchant dans ses poches. Il fouilla ses poches pendant qu’au fur et à mesure la file avançait. Il releva son regard vers Isla, on lisait un mélange de colère et d'inquiétude « Un con m’a piqué mon portefeuille. » La fête foraine était un repère à pickpocket et il l'avait oublié.
WILD HEART.
Dernière édition par Cooper J. Kingston le Lun 15 Déc 2014 - 13:57, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} Ven 12 Déc 2014 - 5:34 | |
| Au moins, maintenant, elle avait Pinky. Peut-être pas pour très longtemps selon les besoins qu'elle aurait par la suite : voyager léger, vendre ce qui pouvait l'être pour se payer un toit et à manger, ou se débarrasser du superflu. En réalité, elle était même capable de l'oublier dans sa chambre lorsqu'elle serait obligée de la quitter. Isla ne faisait plus guère attention aux objets matériels depuis qu'elle avait réalisé qu'elle ne resterait jamais assez longtemps quelque part pour en profiter. Elle était une nomade... et depuis ses premières années, Isla semblait destinée à l'être. Elle s'était faite à l'idée, cependant, mais n'en demeurait pas moins écorchée par tous ces voyages et cette absence de stabilité qui en découlait. Les liens qu'elle tissait ne duraient pas, ils n'étaient pas faits pour durer, et ça, elle l'avait compris dès les premières années qu'elle avait passées en foyers. Ces foyers, elle en avait vus par dizaines. La paperasse, elle ne comprenait pas ça, mais quelque part, c'était elle qui maîtrisait toute sa vie. Son présent et son avenir dépendaient de ce qui pourrait être décidé par la bureaucratie, tous ces gens qu'elle n'avait jamais rencontrés mais qui s'appuyaient sur des papiers, des papiers, et des dizaines de papiers, pour décider que tel ou tel endroit était mieux pour elle. Mais ce qu'ils n'avaient pas l'air d'avoir compris était tout simplement que ce dont une petite fille pouvait avoir besoin, c'était d'une famille. Cette famille, qu'elle s'imaginait idéale, n'était apparue que dans ses fantasmes. Dans cette famille, il y aurait deux parents qui s'aimaient. Un frère ou une sœur, peut-être. Et elle. Elle vivrait ce que chaque petite fille de son âge devait vivre : la petite souris qui apporterait une pièce sur son oreiller en échange d'une dent de lait, les premiers récitals filmés par des parents émus, les déballages de cadeaux le vingt-cinq décembre aux aurores... Mais en réalité, Isla avait bien vite déchanté et réalisé quelle serait sa réalité. Les années avaient défilé, des années durant lesquelles aucun miracle ne semblait se profiler, et elle avait du se rendre à l'évidence. Même si une part d'elle rêverait sans doute éternellement à une vie idéale, la raison la rappelait toujours à la réalité telle quelle était. Pourtant, c'était peut-être cette idée chimérique qui l'avait aujourd'hui menée à la Californie. Si elle s'était faite porter par ce destin auquel elle était pourtant persuadée de croire dur comme fer, elle serait probablement au Canada avec Charlie. Peut-être que dans quelques années, Isla serait devenue un membre du groupe à part entière. Peut-être qu'au-delà d'écrire quelques paroles sous l'effet de l'alcool, elle aurait fait une carrière dans la musique d'une façon ou d'une autre, avec eux. En réalité, avec eux, tout paraissait possible. Elle pensait s'être enfin trouvée un toit, une famille, une constance... et puis était réapparu ce besoin de plus. Ce besoin de savoir, de comprendre, de se retrouver, de la retrouver. Peut-être qu'elle avait trop espéré, se disait-elle maintenant. Peut-être qu'elle s'était bercée d'illusions, une fois de plus, et que maintenant qu'elle avait retrouvé sa mère, sa vie reprendrait le cours qu'elle avait six ans auparavant. Peut-être qu'elle avait perdu Charlie pour des raisons loin d'être valables. Peut-être que...
Mais en attendant, Isla était là. Ce soir-là, elle était sur la jetée d'Huntington Beach, sans doute le coin le plus attractif des environs à en juger par la foule qui s'amassait dans les allées. Elle devrait rentrer à Westminter avant que les transports en commun ne lui permettent plus, et puis quoi ? Elle récupérerait ses affaires. Sa rencontre au cimetière avait aiguisé sa curiosité, mais elle était loin de croire à quoi que ce soit de plus qu'une simple rencontre. Et puis ce Cooper Kingston... Oui, elle le connaissait. Mais qu'elle n'arrive pas à savoir d'où ni de quand ou comment l'intriguait. De toute façon, elle n'avait considéré que très peu de relations, au final. Charlie, sans doute, et le reste du groupe... Ils avaient été les seuls auxquels elle avait vraiment eu le temps de s'attacher. Elle savait, dès le moment où elle se l'était avoué, qu'elle viendrait à en souffrir un jour, mais elle n'aurait jamais imaginé qu'elle serait fautive. Pourtant, il fallait bien se l'avouer : elle était la seule fautive. Sa vie avait tourné autour de cet idéal qu'était cette mère pourtant inexistante. C'était devenu une obsession, presque malsaine d'ailleurs. Isla se rendait légèrement compte du malaise, et elle réalisait finalement que sa perte n'était peut-être pas à la hauteur de ce qu'elle avait gagné ici. Certes, elle avait vu où sa mère était enterrée... et alors ? En quoi cela lui permettait d'avancer ? Elle ne croyait pas du tout en ces choses-là, au recueillement et à toutes ces futilités. Pourtant, quelques jours auparavant, elle aurait tout donné pour venir ici, et elle avait d'ailleurs tout donné pour le faire. A présent, que lui restait-il ? Quelques billets qui lui permettraient de tenir une petite semaine peut-être, une licorne fraîchement acquise, deux rencontres californiennes et... les uniques souvenirs du seul homme qu'elle avait jamais aimé et des seules personnes qu'elle avait jamais considérées comme sa famille. Avec cette rencontre qu'était Cooper ressortait toute cette amerturme et ces regrets, plus que jamais. Elle s'en voulait comme elle en voulait au monde entier. Elle ne savait plus quoi faire, à nouveau. Elle était perdue dans sa vie, dans le monde. Elle n'avait plus de repères. Encore. Mais elle n'avait plus réellement la force de se battre et de prétendre que les choses pourraient changer et tourner en sa faveur... Elle n'avait plus le courage de se mentir à elle-même. Toutes ces années de solitude l'avaient épuisée, si ce n'était ces années vécues avec Charlie qui lui avaient donné goût à d'autres choses et l'avaient ramollie. Alors c'était Charlie qui subissait tout ça. La peine de cette mère disparue, de cet isolement auquel elle allait faire face une fois de plus. Lui semblait s'accrocher, pourtant, et quelque part, ça lui faisait du bien. Qu'on s'intéresse à elle malgré son caractère de diva assoiffée de sang lui donnait l'impression, sans doute fictive pourtant, que le monde voulait encore d'elle et qu'elle n'y était pas tout à fait étrangère. « On ne lit pas tous un livre. Il y a bien des gens qui lisent que des magazines people » lui répondait-il calmement alors qu'elle était, une fois de plus, montée sur ses grands chevaux. Mais Isla, malgré elle, se voyait déjà lui répondre que les people ne l'intéressaient pas. Elle ne voulait pas y apprendre que Charlie se tapait une blondasse qui aurait dix ans de moins qu'elle. Mais quelque aprt, Cooper semblait déjà comprendre son fonctionnement -à moins qu'il l'ait toujours compris ? Il s'expliquait déjà avant qu'elle réponde que la vie de Kim Kardashian ne l'intéressait pas. « Je ne dis pas que vous lisez du people. Je ne sais pas ce que vous lisez. » Sauf qu'il oubliait un détail... « C'est pas ce que tu m'as demandé. Tu m'as demandé si je lisais. Donc oui, je sais lire, et je sais même compter. » Jusqu'à 10. Ce qui devrait suffire pour énumérer tes neurones ne put-elle s'empêcher de penser sans masquer ce sourire narquois qui éclaira son visage pendant quelques instants. Mais pour une fois, elle s'était tue. Parce que c'était de la cruauté gratuite, et qu'elle n'avait pas encore eu l'occasion de démontrer le vide intersidéral que représentait la boîte crânienne du jeune homme -en d'autres termes, elle ne le pensait pas assez con pour subir la cruauté de ces paroles. « Laisse, j’allais dire une bêtise. » Il avait repris la parole alors que tous deux commençaient à peiner pour marcher au même rythme, côte à côte, sans se perdre l'un l'autre. « Tu sais que dire ça c'est la meilleure façon de faire insister quelqu'un pour qu'il sache de quoi il s'agissait. » Elle marque une pause et posa son menton sur Pinky en faisant une petite moue faussement désolée. « Donc je vais insister. Lourdement. Et si jsuis pas assez convaincante comme ça, je peux toujours appeler au viol. Ça marche à chaque fois que je veux obtenir gain de cause. » Mais malgré tout cela, l'un et l'autre continuaient avec acharnement à essayer de déterminer d'où ils se connaissaient, et ça ne se révélait pas être une simple affaire. Isla, elle, ne semblait pas pour autant perdre cette répartie cinglante qui la caractérisait. « Non je n’ai pas une mauvaise opinion de … Vous ou toi. Je dis juste que je ne me souviens pas de vous avoir rencontré à Harvard. » Ah... Harvard. Parfait parfait. Elle faisait donc face à l'homme bien propre sur lui, qui planifiait sa vie depuis des années pour pouvoir se faire un max de blé par la suite. Pas étonnant qu'il avait de quoi lui offrir un dollar de pomme d'amour et trois dollars de tire à la carabine. Il pouvait toujours faire son généreux... Mais elle le savait bien : c'était ses parents qui lui avaient payé ces études-là. Et encore une fois, Isla ne put s'empêcher de ressentir ce drôle de sentiment d'injustice qui la prenait régulièrement à la gorge. « En effet » répondit-elle donc simplement malgré la salve de remarques qui grouillaient dans son esprit. Non, cette fois-ci, elle se tairait. Et c'est à cause de la concentration que cela lui demanda qu'elle entendit à peine sa remarque sur le tutoiement/vouvoiement. Elle, elle était déjà passée à la première option sans retour possible. Le vouvoiement et la politesse, c'était pour les faibles. Pour les relations superficielles et péteuses. Pas qu'elle considérait Cooper comme un proche... Mais qu'elle était juste fatiguée de vouvoyer et de prétendre être quelqu'un de raffiné alors qu'elle en était l'exact opposé.
Par contre, lorsque quelques instants plus tard, il lui proposa un verre... Isla sortit de sa torpeur pour réagir avec la même vivacité qu'auparavant. « Comment ça pervers ? Je proposais juste de la vodka ! » Ouais, ouais, c'est ça, mon œil ! « Ouais, juste après que je vous ai dit que pour me mettre dans votre lit ça vous coûterait de la vodka ! » Elle marqua une brève pause et ajouta : « Pervers, quoi ! » Mais malgré ces allégations, Isla en revint très vite au mystère qui entourait cet air familier qu'elle lui trouvait. Elle lui avait donné son nom et prénom, presque persuadée que ça ne les avancerait pas... tout simplement parce qu'elle était persuadée que leur rencontre, si rencontre il y avait effectivement eu, s'était passée durant leur enfance... et donc avant qu'elle change de nom. Et il confirma son doute avec cet air dubitatif qui le figea pendant quelques secondes.
Et, sans trop savoir comment, Isla en vint à lui parler de ses pensées... ce qui lança le principal intéressé sur une pente un peu glissante. « Ma façon de penser est particulière ces derniers temps, ma tête détraque assez pour penser à des choses déprimantes et… » Ouais... mais alors ? En quoi ça pouvait l'intéresser elle ? Elle le regardait donc, interloquée, hésitant entre une réplique cinglante et le silence. C'est lui qui décida pour elle en souriant et en reprenant la parole. « Pas besoin de cave pour cacher les corps de chats, y en a bien qui font ça dans une poubelle » Elle arqué un sourcil en jetant un coup d’œil à Pinky, avant de reporter son attention sur le brun. « Je suis à peu près sûre que c'est pas le plus ingénieux quand tu veux régler son compte à un chat. Il peut y avoir des témoins, en plus ça pue et ça attire d'autres animaux, après. » Elle avait répondu avec un naturel déconcertant. Ce genre de pensées ne l'intimidaient même pas. Elle avait vu bien pire dans certains des foyers qui l'avaient accueillie... et même plus tard, lorsqu'elle avait été jetée dans la nature sous prétexte d'une majorité qu'elle aurait dépassée. Ils marchèrent ensuite un peu en silence, sans doute tous les deux plus concentrés sur leur pas et sur tous ces inconnus qui avaient l'air de vouloir les séparer dès qu'ils essayaient de progresser dans les allées. C'est Isla qui brisa le silence qui s'était installé entre eux en criant comme un putois. Il fallait dire qu'elle venait de trouver -enfin !- qui il était. Et c'était aussi jouissif que de retrouver le nom d'un film dont une scène se revivait en boucle dans votre tête depuis des heures. « Putain ne hurle pas comme ça ! » cassa-t-il son effet presque aussitôt. Une fois de plus, Isla lui jeta un regard noir. « Oh merde » lâcha-t-il ensuite. Isla se demanda s'il réagissait à sa découverte et s'il réalisait seulement maintenant qu'en fait, elle n'avait rien d'intéressant et qu'il allait rebrousser son chemin. Elle ne comprit pas tout, mais visiblement, il avait juste du mal à se frayer un chemin dans la foule. Rien de très grave, quoi. Il avait décidé de bifurquer vers une autre direction et sans trop savoir pourquoi, Isla l'avait simplement suivi. Bref, l'incident était passé. Quelle petite nature à jurer pour des raisons aussi bénignes... -oui, oui, disait-elle. Toujours était-il que la jeune femme comptait bien continuer sur sa lancée. Sur sa trouvaille, quoi. Oui, madame était modeste, en plus. « Oui… Ça me dit quelque chose… » admit-il enfin en s'arrêtant à son tour au milieu de l'allée, s'attirant lui aussi quelques remarques. Fière et pour le coup à peine désolée de revenir sur un souvenir pareil, Isla eut un sourire glorieux. « Cooper Kingtson » répéta-t-elle bêtement. « C’est vieux comme souvenir, je ne pensais pas qu’on se connaîtrait depuis longtemps en fait. » MMhhh... doutait-il de ce qu'elle avançait ? Elle espérait bien que non. « C'est pas de ma faute si t'as la mémoire d'un poisson frit... » lança-t-elle sans se départir de son sourire vainqueur. Mais, repassant avec précision tout ce qu'ils s'étaient dit, Isla bloqua sur un point. Médecine... bon, en fait, ça ne l'étonnait pas vraiment. Ses parents étaient vraiment le genre de parents à vous pousser à faire des études. Enfin, surtout sa mère. Parce qu'elle ne connaissait pas son père, elle ne pouvait pas se permettre de telles affirmations à son sujet. Sa mère, par contre, elle l'avait déjà croisée de temps à autre... direction d'un foyer bostonien où elle avait passé quelques mois, elle emmenait parfois ses enfants, et Isla s'était vite liée à un petit Cooper, à peine plus âgé qu'elle. « Pas mal ? Mais je ne suis pas diplômé et je n’en fais plus. » Ouch. Elle avait touché un point sensible. Et elle s'en serait bien voulu, mais non... parce qu'elle n'avait même pas eu l'occasion de mettre un seul pied à la fac. Ça ne lui manquait pas, se disait-elle pour se rassurer, mais en réalité, tout ça était une vie à laquelle elle ne goûterait jamais. Elle vivrait sans doute toujours un peu au jour le jour, sans grandes certitudes ou sécurités pour l'avenir. « Pfff », pouffa-t-elle, « la honte... pas réussir Harvard... » Elle faillit lui demander s'il avait décapité un patient au lieu de l'opérer du rein, mais se retint juste à temps. Madame avait finalement un peu de délicatesse... surtout après la réponse qu'il lui avait donnée. Elle était sous la contrainte, un peu. « C'est ta mère qui dois être contente » continua-t-elle à rire innocemment, « tu finis comme les pauvres glandus de son foyer, je suppose. Sans diplôme. » Elle n'avait jamais porté la mère Kingston dans son cœur. Peut-être parce que c'était réciproque, d'ailleurs, et que celle-ci n'avait pas apprécié qu'elle se serve de jouets contre son fils. Isla, sans prévenir, finit par se glisser dans la file d'attente des montagnes russes... des sensations un peu plus fortes que le tir à la carabine, si on mettait de côté le forain qui les avaient servis. « Non, c’est pas là le problème. Je n’aime plus trop les fêtes foraines maintenant. Je.. » répliquait-il. Il repartait dans ses pensées bizarres, visiblement. Great. Ils avaient l'air d'aussi bonne compagnie l'un que l'autre, au final. Imaginez donc une colocation entre les deux, ça pourrait être marrant, tiens. Avec un chat à découper à la cave... « Ta gueule, fillette. Tu montes là-dedans et c'est tout. Je veux pas être à côté d'un beauf qui fait sa sortie de la semaine », lança-t-elle en jetant un regard rempli de jugement à la femme qui râlait derrière eux. Il s'était interrompu tout seul, mais reprenait, l'air visiblement paniqué. « … Je ne sais pas pourquoi je suis là, nostalgie peut-être ou je me suis paumé et… Putain il est où mon porte-feuille ? » Isla haussa les épaules en serrant Pinky contre elle, sentant le regard de l'autre grognasse fixé sur elle. « Genre, fais pas le coup du portefeuille, c'est pas galant ça. » Le silence s'installa entre eux alors que la file avançait peu à peu et que leur voisine de derrière se montait la tête avec ce qui paraissait être une amie. Ou un ami, la blonde ne savait pas trop -elle se donnait le bénéfice du doute, quoi. Isla finit par lever le regard vers les montagnes russes qui défilaient au-dessus d'eux, leur offrant de magnifiques courants d'air au passage. Classique mais efficace comme manège, se disait-elle. « Un con m’a piqué mon portefeuille. » Elle venait de reconnaître la voix de Cooper et baissa les yeux vers lui. « Hinhin, c'est pas drôle... » fit-elle en serrant Pinky contre elle, comme pour repousser tout ce mal dont le monde semblait être imprégné. Par réflexe, elle regarda par terre. D'abord à ses pieds, puis dans le reste de la file, plus loin. Elle espéra au passage que ce n'était pas le couple de beaufs qui l'avait récupéré. « N'importe quoi, de toute façon je suis sûre que t'as plein d'argent en dehors de ton portefeuille. Me demande pas de te faire une fouille au corps pour valider ma théorie, hein, pervers ! » Alors qu'elle parlait, elle s'était penchée vers le sol avant de s'agenouiller en tendant Pinky au-dessus d'elle pour qu'il l'attrape. Elle posa ses deux mains à plat sur le sol en bois et, tel un animal en chasse, observa tout ce qui se passait à ce niveau. La scène était assez marrante vu de l'extérieur. C'était comme si elle avait disparu de la surface du monde pour se concentrer sur le monde des pieds, très largement inexploré. « Ahhh y'a un chewing gum dégeulasse là-bas ! » lança-t-elle sans même savoir si le monde du-dessus la recevrait. Pourvu que la file n'avance pas à ce moment-là, tiens... Et d'un coup, subitement et sans prévenir, elle se releva. Elle tangua un instant, surprise elle-même de ce décollage, et posa sa main sur l'épaule de Cooper pour éviter de s'écrouler. « Je reviens. Garde Pinky et la place. Enfin, surtout Pinky. Et la place. » Et elle détala à une vitesse impressionnante, se faufilant entre les gens avec une aisance qui l'étonna elle-même. Au bout d'une dizaine de mètres qu'elle parcourut concentrée sur le sol, elle s'arrêta et se pencha vers... un chien. Qui tenait fermement un portefeuille entre ses canines. « Allez, coco, rends-moi ça. Je veux voir sa photo d'identité. » L'animal ne semblait pas convaincu par les arguments. A nouveau coupée du brouhaha du monde supérieur, Isla fit une moue au chien. « Me dis pas que t'es pas curieux aussi, hein. »
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| Sujet: Re: {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} Lun 15 Déc 2014 - 14:24 | |
| | ∞ Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes qu'on ne devrait les effectuer qu'après un long apprentissage ou bien tout simplement les interdire. | |
the devil on red dress. ♡ Parler de magazine people, c’était un sujet qui n’était pas à aborder avec Cooper, sauf que c’était lui qui avait commencé. Il voulait faire comprendre à Isla que ce n’était pas son truc non plus, il savait que ce n’était pas non plus le sien et ils pouvaient être tous les deux d’accord. Le people, ça n’avait aucun intérêt. « C'est pas ce que tu m'as demandé. Tu m'as demandé si je lisais. Donc oui, je sais lire, et je sais même compter. » Il secoua la tête avec un air qui disait qu’il n’était pas d’accord avec ce qu’elle venait de dire. La mauvaise foi était peut-être en route. « Non. C’est pas que je t’ai demandé, j’ai demandé si tu lisais. Pas si tu sais lire. » il jouait sur les mots « Quand quelqu’un lit, c’est quelqu’un qui prend régulièrement un livre dans ses mains. Et… À propos de savoir compter. C’est bien, mais c’est pas ce que je t’ai demandé non plus. Tout le monde sait compter. » Avait-il dit dans un petit sourire moqueur. Il était impossible de vivre dans la société sans savoir compter, ni calculer. C’était surtout la base. Toute cette petite discussion pour dire des bêtises et Poop n’aurait pas dû aborder ce sujet, ça n’allait le mener à rien, mais Isla ne semblait pas vouloir laisser tomber. « Tu sais que dire ça c'est la meilleure façon de faire insister quelqu'un pour qu'il sache de quoi il s'agissait. » « Pas forcément mais.. » « Donc je vais insister. Lourdement. Et si j’suis pas assez convaincante comme ça, je peux toujours appeler au viol. Ça marche à chaque fois que je veux obtenir gain de cause. » « … » Cooper resta silencieux et essaya d’imaginer la scène: Isla en train de crier au viol et lui se faire attaquer par les hommes les plus musclés de la fête foraine. C’était très convaincant et il n’avait pas voulu qu’elle insistait, mais elle voulait le savoir. Il soupira et adopta une expression ennuyée. Il avait décidé d’en parler vaguement et rapidement « OK. J’ai cru que tu jouais la fan qui ne me connaît pas. » Une fan de son livre, il lui disait indirectement qu’il était un peu célèbre dans le monde littéraire « Parce que j’ai rencontré quelques unes qui sont comme ça… » Il la regarda et luta contre la foule qui essayait de les séparer. « Je suis un écrivain, j’ai publié un livre. Je pensais que tu l’avais lu et que tu m’avais reconnu, mais tu n’en aurais rien à foutre » c’était ce qu’il avait besoin. De ne pas être considéré comme un être exceptionnel parce qu’il avait écrit un très bon livre. Il voulait être normal.
L’ancien interne voulait prendre un bon prétexte pour fuir la foule de la fête foraine, de retrouver les rues de la ville, il avait sauté sur la vodka sans pour autant penser vouloir la mettre dans son lit. Parce qu’il dormait avant tout dans un canapé et ce n’était pas glorieux de coucher sur un canapé dans l’appartement qui n’était même pas le sien. Ally n’aurait pas du tout apprécié ça, c’était déjà presque trop pour elle de l’héberger encore quelques jours. Poop savait qu’il n’allait pas rester encore longtemps et qu’il devra partir un jour ou l’autre. Il allait sûrement retourner à Boston et ensuite il repartira pour aller ailleurs, mais où ? Il ne savait pas où aller et il ne voulait pas être seul dans une grande ville. Il n’avait pas ce courage de devoir affronter sa solitude. De se trouver des amis pour ensuite se retrouver avec pleins de gens sans savoir à qui il pourrait se confier. Personne ne connaîtrait son passé et il avait besoin d’une personne pour ça. « Ouais, juste après que je vous ai dit que pour me mettre dans votre lit ça vous coûterait de la vodka ! » « Mais… » essaya-t-il de protester en essayant de sortir de ses pensées « Pervers, quoi ! » Il secoua rapidement la tête plus pour se reprendre que pour être en désaccord. « Je proposais juste de sortir de cette foule, je pensais pas à la suite après la vodka ! » Il ne pouvait pas faire ça. Voilà. Fin de l’histoire.
Tout normalement, elle lui dit « Je suis à peu près sûre que c'est pas le plus ingénieux quand tu veux régler son compte à un chat. Il peut y avoir des témoins, en plus ça pue et ça attire d'autres animaux, après. » ça ne la dérangeait pas de parler de ça. Il lui répondit après un haussement rapide des épaules, comme si ce sujet ne le dérangeait pas du tout « … Pas si les éboueurs passent le lendemain. Ça va pas encore attirer d’autres animaux » Il était bien sérieux et il avait vu pire lui aussi. Les patients dans un brancard, tout en sang, déformé, dans tout les états qu’Isla ne pourrait pas imaginer. Il repensait à son passé de urgentiste et ne se rendait pas compte qu’il avait encore perdu Isla à cause de la foule. Cooper la retrouva et ils étaient dans le silence, à chercher le moment où ils auraient pu se rencontrer et c’était bien sûr Isla qui trouva en hurlant comme une dingue son nom entier au milieu de la foule. C’était pas du tout conseillé et Il avait tout fait pour échapper à une fan qui était en train de le prendre en photo. Pas sûr que la jeune blonde ait remarqué quoi ce que ce soit. Après avoir échappé à la fan qui l’avait pris en photo, l’écrivain lui avoua qu’il se rappelait de la jeune fille blonde qui l’avait frappé à la tête avec un camion. « C'est pas de ma faute si t'as la mémoire d'un poisson frit... » Coop’ la regarda et n’était pas du tout d’accord « J’ai volontairement oublié ce moment. Sinon j’ai une très bonne mémoire merci. » Elle n’avait pas le même nom de famille non ? Non… Elle n’avait absolument pas le même nom de famille. Peut-être qu’elle était mariée, peut-être que ça ne lui regardait pas et il ne voudra pas le lui demander. Il se souvenait toujours de tout Cooper, correction: presque tout.
Ils parlaient ensuite de la médecine, l’ancien interne ne savait pas du tout comment ils avaient pu être amené à parler de ça. Bonne mémoire hein ? Non, il n’avait pas vraiment une bonne mémoire, il avait une mémoire sélective. Il ne voulait pas retenir tout ce qui était sur la médecine. Il ne voulait plus de ça, il ne le supportait plus, il avait enfin commencé à détester. Il était passé de la science à l’art et… Isla était là à se moquer de lui. « Pfff, la honte... pas réussir Harvard... » Il lui lança un regard noir, il n’aimait pas qu’on se moque de ça. « C'est ta mère qui dois être contente.Tu finis comme les pauvres glandus de son foyer, je suppose. Sans diplôme. » Il adopta ensuite un air je m’en foutiste et regarda devant lui quand il marchait. Il avait les mains dans les poches de son blouson « Oui, c’est bien la triste réalité, mais je gagne ma vie autrement: en écrivant. Mes parents ont été très fier de moi, ils ne veulent plus me parler et ça fait deux ans. » Deux ans qu’il n’avait plus de nouvelles de sa famille et il allait bientôt passer son deuxième Noël sans eux et tout seul. Tout ça pour quoi ? « Parce que j’ai tué un patient. » se sentit-il obligé de le dire à Isla, elle pouvait s’y attendre. Ce n’était pas une blague et Cooper était vraiment sérieux dans ses paroles et son regard. Il ne plaisantait pas et il avait vraiment tué un patient.
Montagnes Russes voulait dire encore de l’argent à dépenser. Il ne manquait pas d’argent et il avait de quoi vivre pour six mois sans avoir à travailler, il ferait mieux d’écrire un livre Poop. Parce qu’il savait qu’il ne tiendrait pas longtemps. Il ne voulait pas trop dépenser et il n’avait pas vraiment envie de faire les montagnes russes, il n’avait plus vraiment le goût pour ça. Il préférait observer et l’attendre en tenant Pinky. C’était dangereux pour cette peluche parce qu’Isla pouvait la perdre durant l’action, mais elle ne voulait rien entendre et voulait qu’il monte. « Ta gueule, fillette. Tu montes là-dedans et c'est tout. Je veux pas être à côté d'un beauf qui fait sa sortie de la semaine » « Je suis pas fillette. » répondit-il au tac à tac en relevant la tête. Il n’était pas d’accord du tout avec ça et il lui était important de préciser ceci avant de retourner à la chasse de son porte-feuille disparu. L’inquiétude monta chez l’ancien étudiant en médecine, son coeur se mit à battre à tout va et… Isla n’arrangeait pas son inquiétude. « Genre, fais pas le coup du portefeuille, c’est pas galant ça. » Il fit un faux-sourire pour répondre à cette phrase et essaya de chercher son portefeuille. La dernière fois, où-ce qu’il l’avait mis ? Il n’arrivait pas à s’en rappeler, la dernière fois il l’avait utilisé pour payer le forain au tir à la carabine et il l’avait mit dans cette poche-là… À laquelle il ne fallait jamais mettre le portefeuille. Non, il se trompait. Cooper se trompait et il ne pouvait pas perdre le portefeuille marron. Il y avait surtout une photo de lui avec Meghan dans ses bras, avec les sourires aux lèvres. C’était une des rares photos qu’il avait d’eux ensemble. Cooper ne prenait jamais de photo de souvenir, il n’avait jamais pris le temps et il n’avait jamais compris que ça permettait d’immortaliser ces moments. Il n’avait pas beaucoup de photos et il le regrettait. L’idée de perdre cette rare photo qu’il avait emmené à Huntington Beach le mettait très en colère et il n’était plus d’humeur à vouloir plaisanter. Il devait à tout prix récupérer son portefeuille et il annonça la nouvelle à Isla. « Hinhin, c'est pas drôle... » Il fit un faux rire assez court, il se lança dans l’ironie « héhé non. Du tout. C’en est à mourir de rire. » Il regarda autour de lui, il chercha du regard son portefeuille et la blonde faisait la même chose. Il regarda devant lui et compta les gens qui étaient devant lui, ils étaient trop engagés dans la file et ils seraient dans le wagon au prochain tour. « N'importe quoi, de toute façon je suis sûre que t'as plein d'argent en dehors de ton portefeuille. Me demande pas de te faire une fouille au corps pour valider ma théorie, hein, pervers ! » « Pas besoin, ta théorie sera à… » Il manqua de se prendre Pinky dans la figure, mais il prit la peluche contre lui « … moitié bonne: j’ai de la monnaie sur moi, mais je crois que ce sera pas suffisant pour payer un tour à deux. Et je ne suis pas pervers, perverse ! » fit-il en chuchotant un peu énervé à la fin, il n’y avait qu’elle qui pensait à ça en ce moment ! Cooper était très énervé pour avoir perdu son portefeuille. Il observa les personnes autour de lui et essaya de démasquer l’un d’eux. Il était possible qu’il y avait un voleur. « Ahhh y'a un chewing-gum dégueulasse là-bas ! » Il ne sourit pas et essaya de lui prévenir juste au cas où qu’ils pouvaient l’entendre d’ici là. « Tu remarqueras qu’il y a de la glace à ta droite et tu trouveras un peu plus loin une merde de chien qu’une personne marchera dessus tôt ou tard. » Il avait cherché son portefeuille et il avait vu ces cochonneries au sol, ce n’était pas ce qu’il cherchait. Il sentit la pression sur son épaule et tourna la tête, il retrouva Isla qui s’était relevée. « Je reviens. Garde Pinky et la place. Enfin, surtout Pinky. Et la place. » Hein ? Quoi ? Comment ça ? Non ! Hé ! Elle s’en va et disparut de sa vue « Holà ! Où-est ce que tu vas Isla ? » fit-il en hurlant, il avait Pinky dans ses bras et il ne retrouvait plus la maitresse de la licorne. « Isla ? » il se sentait con à être abandonné, avec une licorne dans ses bras. Il vit les gens sortir et la file avancer pour acheter les tickets. « Oh merde. » Cooper comprit la situation et elle n’était pas bonne. Il devait gagner du temps en essayant de garder la place. Isla devait avoir trouvé son portefeuille. Non ? Elle n’allait pas l’abandonner ? Il avait Pinky, une licorne dont elle y tenait. La file avançait de plus en plus vite, les gens avaient préparé l’argent
« Bonsoir. » C’était à son tour. Coop’ se sentit con et il resta figé devant le caissier qui attendait, il commençait à perdre patience face au silence de l’interne. « Vous voulez une place ? » « Vous parlez Allemand ? Parce que je ne sais pas parler l’Anglais. Vous devez être habitué, il y a beaucoup de touristes par ici » Il tentait de lui parler en Allemand, il essayait de lui faire comprendre qu’il n’était pas Américain. C’était la seule solution qu’il avait trouvé pour gagner du temps. Il entendit la dame derrière lui s’énerver et lui parler en Italien « Non je ne parle pas Espagnol. » Il la remercie avec un léger sourire et il entendit « Mais tout à l’heure j’ai cru l’entendre parler Anglais ! Il se fout de notre gueule ! » « Je voudrais deux places s’il vous plait » en montrant du doigt le nombre au caissier. Le caissier prépara les deux places et annonça le prix que Coop’ fit mine de ne pas comprendre. Il regarda la femme à côté de lui qui s’énerve et il ne comprenait toujours pas. Le caissier prit une feuille et mit à écrire le nombre. Vite Isla, je ne peux pas faire mieux pensa-t-il, il était dans la merde et il avait confiance que la blonde allait revenir avec son portefeuille. Elle avait peut-être trouvé. Le caissier montra le prix et Coop’ prit un air illuminé. Il chercha dans ses poches la monnaie et il entendit à côté. « Il est venu avec sa copine, elle devrait savoir parler Anglais et elle est partie. Elle doit revenir un instant à l’autre, c’est elle qu’il faut s’adresser ! » La dame n’avait pas entendu toute la conversation tout à l’heure, elle était occupée à se disputer avec sa copine. « Je ne comprends pas ce que ces pouffiasses viennent de dire. » il prit un air innocent et essaya de compter. Il détestait devoir faire ça, mais il ne voulait pas refaire la file et attendre encore longtemps dans la foire. Il préférait en finir au plus vite et peu importait les moyens.
WILD HEART. |
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| Sujet: Re: {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} Mar 23 Déc 2014 - 4:37 | |
| Isla n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, c'était même le moins que l'on puisse dire. Habituée à défendre son steak depuis sa plus tendre enfance, la jeune femme gardait aujourd'hui cette hargne constante, ce besoin d'être respecté, quitte à être détestée. Elle ne différenciait généralement personne : tout le monde était commun et quelconque, ordinaire, et potentiellement une menace. Alors pour ne pas prendre de risques, elle sortait les crocs en premier. Personne ne la blâmait réellement, car personne ne la côtoyait assez longtemps pour en être exaspéré à l'extrême. Elle était simplement cette connasse qui faisait un passage bref dans la vie de ces gens raisonnables : dans la queue d'un supermarché, dans une salle de cinéma, à un stand de hot-dogs... ils ne la croiseraient jamais plus longtemps que cela. Ils l'insulteraient sur le coup et peut-être après, auprès de leur famille ou d'amis, mais elle serait aussitôt oubliée. Et, pour être franche, Isla se moquait totalement de l'impression qu'elle pouvait donner à tous ces gens-là. Elle ne les reverrait jamais, et elle continuerait sa vie comme eux continueraient la leur de leur côté. C'était là son histoire, ses habitudes et son moyen, quoique bien coriace, de se défendre de ce monde qui ne l'avait jamais acceptée. Parce qu'Isla le savait, elle était une outsider. Depuis toujours, elle avait été cette gamine dont aucune famille n'avait voulu, pas même sa propre famille. Ce père inconnu, cette mère qui l'avait abandonnée aux services sociaux... elle partait déjà dans la vie avec un score négatif. Et puis, même les années suivantes, rien ne semblait s'être amélioré. Brinquebalée de familles d'accueils en foyers, Isla avait fait le tour des patelins les plus miteux à travers le pays. Elle se demandait parfois encore comment elle avait tenu le coup, et ce qui lui avait donné le goût et l'envie d'avancer. La vérité était qu'elle n'en savait rien, même maintenant. Elle ne savait pas pourquoi elle avait continué à se battre et à croire que tout s'arrangerait un jour. Elle ne savait pas pourquoi à chaque fois qu'elle changeait d'Etat, elle espérait avec cette naïveté constante que ce soit la dernière fois. Et, encore à l'heure actuelle, Isla ne savait pas avec quelle force elle continuait à vivre, tout simplement. Ses seules préoccupations tournaient à nouveau autour de cette survie qu'elle s'imposait au jour le jour. Plus rien d'autre. Plus ces réveils quotidiens auprès du seul homme qu'elle avait jamais aimé, plus ces soirées à profiter de leurs concerts comme si c'était le premier ou le dernier, plus ces journées à dormir pour rattraper les folies de la nuit. plus de bus de tournée et de routes interminables entre les petites villes et les métropoles, plus ces groupies enragées qui croyaient que Charlie seraient le leur. Non, tout cela était fini. Depuis quelques jours à peine, et pourtant, Isla semblait avoir vécu la déchirure avec une aisance qui l'étonnait elle-même. C'était maintenant que tout était plus difficile. A présent, elle réalisait qu'elle ne reverrait plus Charlie, et que c'était de sa faute. Elle réalisait que ce semblant de stabilité qu'elle s'était trouvé était terminé, et que cette décision était irrévocable. Si Charlie n'avait pas accepté son besoin de renouer avec ses origines et qu'elle n'avait pas accepté cela, alors, c'est que tout était fini, qu'ils ne se comprenaient plus et que chacun avait maintenant d'autres priorités. Pourtant, elle pensait toujours à lui. Il était devenu une obsession à peine saine. A chaque instant, il se demandait ce qu'il faisait. Elle se demandait ce qui se disait au sein du groupe, s'il la défendait ou l'enfonçait. Elle se demandait aussi s'il avait déjà pioché parmi ses groupies une jeune femme qui saurait dire oui à tout ce qu'il voudrait. Isla, même si elle était amoureuse, n'avait pas su être cette femme-là. A présent, elle se demandait si elle n'aurait pas du se forcer et prétendre qu'il était plus important que tout le reste. Après tout, n'était-ce finalement pas le cas ? Elle n'avait plus cette mère dont elle avait rêvé toutes ces années, elle n'avait plus de famille... Alors, pourquoi avait-elle prétendu que ce néant était plus important que Charlie ? Peu importait, il était trop tard pour faire volte-face.
Et c'était donc en survivant au jour le jour qu'Isla s'était retrouvée à arpenter la jetée d'Huntington Beach. Malgré tous ces voyages, elle n'avait jamais réellement profité de l'océan ; il était donc temps de remédier à cela. Pourtant, elle ne s'était en rien doutée de ce qui l'attendrait... à savoir un certain Cooper Kingston. Pourtant, aucun des deux ne semblait resituer l'autre. Et c'était lui qui avait introduit le débat, même si Isla était bien loin de le comprendre, encore et toujours bloquée sur cette position de défensive qui la caractérisait. L'inconnu pas si inconnu se défendait bec et ongles, et il avait bien raison de le faire. « Non. C’est pas que je t’ai demandé, j’ai demandé si tu lisais. Pas si tu sais lire. Quand quelqu'un lit, c’est quelqu'un qui prend régulièrement un livre dans ses mains. » Isla l'avait fusillé du regard -pour changer. Monsieur utilisait ses mots et les détournait pour qu'ils jouent en sa faveur, et elle n'aimait pas ça du tout -ou en réalité, c'était peut-être elle qui avait mal compris et attaqué aussitôt, mais ça, il n'était pas question qu'elle l'admette. « Apprends à parler, alors, parce que ta phrase était aussi claire que de la merde de cachalot constipé. » Mais lui ne comptait pas en rester là pour autant. « Et… À propos de savoir compter. C’est bien, mais c’est pas ce que je t’ai demandé non plus. Tout le monde sait compter. » Parfait. Il semblait passer à l'attaque, lui aussi. L'ambiance festive semblait au rendez-vous. Sarcastique, Isla étouffa un rire et répondit : « Non. Tout le monde prétend savoir compter, c'est pas pareil. Comme toi qui crois que tu sais parler alors que... » Agacée elle-même par son raisonnement, elle le résuma par un revers de main furtif et un « Cachalot constipé. » Et Isla, à défaut d'être un cachalot constipée, pouvait malgré tout être apparentée à tous types de parasites. Parce qu'elle ne lâchait que rarement le morceau lorsqu'il s'agissait d'avoir le dernier mot, même si elle savait pertinemment qu'elle avait tort. Elle faisait comme Cooper : elle tordait les phrases et les mots dans tous les sens, se battaient avec les sens et les contresens, les négations, double-négations, triple-négations... jusqu'à ce qu'elle trouve une conclusion qui l'arrangeait. Et, en l'occurrence, elle ne voulait pas manquer ce que Cooper semblait à présent vouloir garder pour lui. Mais il n'y avait rien de pire que de refuser quelque chose à Isla pour qu'elle le veuille avec une hargne des plus féroces. Lui se débattait, pas vraiment prêt à se laisser marcher sur les pieds, mais la blonde eut le dernier mot. Elle insisterait, et elle aurait les arguments nécessaires pour cela. Une conscience ? Non, elle ne connaissait pas. C'était quoi, une conscience... une bière belge ? Face aux arguments qu'elle balançait -et sans doute surtout à sa menace, le visage de Cooper restait de marbre. Isla, elle, pour une fois, s'était tue. Ses arguments devaient avoir fait mouche, parce qu'il ne cherchait même plus à les contrer. Non, il était juste... silencieux. Et s'il refusait de lui dire ce qu'elle voulait savoir, de toute façon, elle saurait concrétiser les menaces qu'elle venait de lui présenter. Ne jamais sous-estimer une Isla obstinée. « OK. J’ai cru que tu jouais la fan qui ne me connaît pas » se décida-t-il à lui avouer. Mais la blonde, elle, le regardait, les yeux brillants d'une malice qu'elle n'arrivait pas à cacher. Il se moquait d'elle, n'est-ce pas ? Il était quoi... rock star ? Non, ça, c'était Charlie. Acteur tombeur ? Non, ça, c'était Bradley Cooper. Poète des temps modernes ? Non, ça, c'était Miley Cyrus. Vraiment... elle séchait. « Quoi, y'a une vidéo de toi qui pète au-dessus d'un briquet sur youtube ? » finit-elle par hypothétiser à tout hasard. « Je suis un écrivain, j’ai publié un livre. Je pensais que tu l’avais lu et que tu m’avais reconnu, mais tu n’en aurais rien à foutre » expliqua-t-il plus précisément. Rien à voir avec des gaz méthaniques, quoi. Un livre... oui, maintenant, peut-être qu'elle faisait le rapprochement avec la question qu'il lui avait posé un peu plus tôt. Mais Isla, clairement, ne lisait pas de littérature récente. Too bad, Coop'. Et puis, ces conneries de célébrités, de photos bizarres d'un mec supposé connu qui marche dans une crotte de chien sur le trottoir de son supermarché, ce n'était pas trop son truc. De base, déjà, mais sans doute encore moins depuis qu'elle fréquentait Charlie et que la cote de popularité de son groupe avait grimpé en flèche au cours de ces derniers mois. Elle le savait, elle-même avait déjà du finir dans un tabloïd, mais elle s'en contrebalançait, tout comme le groupe. Ils n'avaient jamais joué sur ces tableaux-là, et c'était peut-être aussi ce qui faisait leur succès et leur notoriété : cette part de mystère... Pas de photo de leur dernier repas sur instagram, pas de tweet qui commentait le dernier fait divers qui passait en boucle aux informations. Non. Rien de tout ça. Ils vivaient musique. Elle avait vécu musique. Malgré la révélation qu'il semblait avoir eu tant de mal à lui faire, la blonde se contrefichait de tout ça. Ce n'était pas par ses écrits qu'elle le connaissait, et c'était tout ce qu'elle avait retenu. « Un livre sur les pets ? » pouffa-t-elle finalement après un instant de silence durant lesquels chacun s'accrochait virtuellement l'autre. La foule n'était pas plus dense qu'avant, mais à deux, c'était encore plus difficile de la traverser sans se perdre. Un instant, Isla félicita intérieurement le brun d'avoir réussi à la pister jusqu'au stand de tir malgré ces meutes de jeunes et de moins jeunes, tous excités comme des puces.
Retournons à un sujet plus sérieux, voulez-vous. Toute façon, même si vous voulez pas, c'est pareil. Cadeau de la maison. Le sujet plus sérieux en question ? La vodka. « Mais… » se défendait-il alors qu'elle l'accusait avec vivacité de vouloir la mettre dans son lit. « Je proposais juste de sortir de cette foule, je pensais pas à la suite après la vodka » Ouais, bah voyons. Le pire, pourtant, c'est qu'Isla n'aurait sans doute pas eu la force de refuser à ce bel étalon une partie de jambe en l'air. C'était plus simple que de se battre pour justifier un refus, et puis ça ne faisait jamais de mal. « C'est ce qu'ils disent tous », conclut-elle brièvement. Sans trop comprendre pourquoi ni comment, ils en étaient passés à un sujet un peu moins... un peu plus... un sujet un peu plus glauque. En effet, le débat semblait maintenant axé autour du dépeçage de chats, et les deux interlocuteurs gardaient un sérieux qui aurait pu alerter toutes les associations des alentours qui se battaient pour les droits des animaux. « … Pas si les éboueurs passent le lendemain. Ça va pas encore attirer d’autres animaux. » Bon, il n'avait pas tout à fait tort. Sauf que... « C'est sans compter sur les ours, ça. Ils sont capables de faire sortir les morceaux de cadavre de la benne sans les manger derrière. Non, moi je tenterais pas le coup. » Campée sur ses positions, Isla s'imaginait très bien un de ces ours dont la réputation n'était plus à faire en amérique du nord lorsqu'il s'agissait de faire les fonds de poubelle. « Ou les ratons-laveurs. Ou la fille somnambule de la voisine. »
Mais finalement, les ratons-laveurs, cadavres de chats et autres ours affamés n'avaient plus vraiment de place dans leur conversation. Isla avait eu un flash de génie. Enfin, pas vraiment de génie. Elle avait eu un flash de mémoire, un peu comme dans les films. Elle le remettait, ce brun qui voulait maintenant la sauter, et elle n'en était pas peu fière. « J’ai volontairement oublié ce moment. Sinon j’ai une très bonne mémoire, merci. » Bon, pour sa défense, il n'avait pas l'avantage de connaître son nom... Puis qu'Isla Hemingway, à l'époque, était Ayn Zellenwiller. Des deux, donc, elle avait été la plus apte à resituer leur rencontre. Mais encore une fois, si vous espérez qu'elle l'admette, je vous annonce que vous avez statistiquement plus de chance de voir un renard vert atterrir dans votre jardin avec un pétard dans les fesses et vous annoncer que les vers de terre s'apprêtent à conquérir le monde. En tout cas, Isla, lancée, abordait tous ces sujets qui les attendaient. Harvard, la vie, tout ça. Gaffeuse sans même le savoir -de toute façon, pas que ça l'aurait réellement gênée...-, elle l'assommait à coups de critiques indirectes dont elle n'avait même pas conscience. Elle se rendit compte du malaise à ces regards glaciaux qu'il lui lançait. D'accord, cette fois-ci -et peut-être juste cette fois-ci, un peu comme si Cooper utilisait malgré lui un joker unique-, elle allait se taire. « Oui, c’est bien la triste réalité, mais je gagne ma vie autrement: en écrivant. Mes parents ont été très fiers de moi, ils ne veulent plus me parler et ça fait deux ans. Parce que j’ai tué un patient ». Ah. Elle avait vraiment touché sa corde sensible. Avec une grimace et un sifflement gêné, Isla lui fit comprendre qu'elle ne comprenait pas où il voulait en venir. Il se vengeait probablement de ses critiques en lui annonçant les catastrophes qu'il avait vécues. Mais elle ne pouvait pas compatir, pas plus de quelques secondes, du moins. Parce qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de comparer leurs situations et de se dire que dans tous les cas, lui était mieux logé qu'elle. « Le soulagement. Ça fait moins de cadeaux à acheter à Noël. » Ouais, bon. Isla n'était pas une brillante médiatrice. Le sens des relations sociales, vous l'aurez compris, lui était presque inconnu. Pourtant, son expression, à cet instant, ne pourrait tromper personne. Quelque part, elle compatissait. Elle le regardait tristement, désolée. Mais s'il voulait s'ouvrir sur ses souffrances, Isla n'était clairement pas celle à choisir pour le faire. Elle préférait encore écarter les jambes pour le faire taire. « Tu l'as étouffé avec un oreiller, c'est ça ? J'ai toujours su que t'avais un potentiel meurtrier, c'est pour ça que je te frappais avec un camion de pompier » lâcha Isla sur un ton très sérieux. C'était sans doute la réponse la plus gentille qu'elle pouvait lui donner... Car, si on la décortiquait, voilà ce qu'elle voulait dire : tu ne l'as pas assassiné, les accidents professionnels arrivent à tout le monde, même aux médecins.
De longues minutes plus tard, avec une transition sans doute plus délicate que celle de la narratrice ici présente, les voilà qui avaient intégré la queue des montagnes russes. Encore une fois, Isla faisait bien entendre son point de vue, et elle ne comptait pas lâcher Cooper avant qu'il grimpe avec elle et Pinky. Il pouvait toujours se défendre et nier être une fillette, la blonde savait juste quelles remarques faisaient généralement réagir les hommes, et elles touchaient bien souvent leur virilité. Fière qu'il ne dise plus rien pour sa défense et donc persuadée que son argumentation lui ait apporté une magnifique victoire, elle ne prenait pas au sérieux l'inquiétude du brun. « héhé non. Du tout. C’en est à mourir de rire. » A présent concentrée sur Pinky, Isla ne s'empêcha par pour autant de répliquer en contraste total avec son air de gaga de licorne. « Putain, mon pauvre, en plus t'as un humour de merde. T'es pas aidé dans la vie... » Mais ses prunelles bleutées finirent par quitter Pinky pour observer Cooper. OK. La situation était peut-être plus sérieuse que ce qu'elle avait pensé au premier abord. Elle l'entendit à peine grommeler alors qu'elle lui imposait la fluffy Pinky. C'était au tour d'Isla l'enquêtrice d'entrer en jeu. Elle entendit juste un « ... je ne suis pas pervers, perverse ! » -l'oreille sélective, sans doute. « Je peux pas t'en vouloir, le cul c'est tout ce que j'ai à offrir, et ça doit se voir » répondit-elle, malicieuse. A genoux et concentrée sur le bois de la jetée, Isla usait de sa vue perçante pour essayer de retrouver le portefeuille manquant. « Tu remarqueras qu’il y a de la glace à ta droite et tu trouveras un peu plus loin une merde de chien qu’une personne marchera dessus tôt ou tard. » Il était exaspéré. Et s'il continuait comme ça, elle allait l'être aussi. Mais ça n'était pas le moment. Il avait Pinky en otage et leur virée sur les montagnes russes semblait réellement dépendre de ce stupide portefeuille. Finalement et très subitement, la blonde s'était redressée et fonçait déjà à travers la foule après avoir asséné quelques ordres à Cooper. « Holà ! Où-est ce que tu vas Isla ? » entendit-elle derrière elle. Mais elle comptait être de retour avant qu'il commence à paniquer ou à essayer d'étouffer Pinky parce qu'il n'avait plus son portefeuille.
L'argumentation qu'elle teint face au chien n'était pas des plus palpitants. Après lui avoir promis une photo ridicule sur les pièces d'identités que contenait le portefeuille et utilisé tout son registre de grimaces, Isla était à bout de forces. Les gens, en passant à côté d'elle, lui donnaient des coups de pieds sans vraiment s'en rendre compte. Elle se faisait battre pour un portefeuille sous l’œil superviseur d'un chien baveur. « FILS DE PUTE ! » hurla-t-elle au chien sans pour autant se faire remarquer davantage des passants. Elle avait sauté sur l'animal et tenait maintenant fermement sa tête entre ses deux mains. La bête ne semblait pas tellement réagir, si ce n'était qu'elle resserra l'étau autour du cuir. Il était temps d'être inventif. Et, pour la seconde fois en trop peu de temps, Isla commit un vol. Elle se tenait au pieds d'un autre stand de friandises... et leva la main au hasard au-dessus d'elle pour attraper le premier paquet qui venait. L'avantage d'être invisible, c'était que personne ne pouvait la voir voler. Personne, à part le chien, dont le bruit du plastique avait attiré le regard. Isla l'ouvrit à la hâte pour en sortir quelques biscuits, et l'animal lâcha le portefeuille dans la poussière. HELL YES.
« Il est venu avec sa copine, elle devrait savoir parler Anglais et elle est partie. Elle doit revenir d'un instant à l’autre, c’est à elle qu’il faut s’adresser ! » entendit-elle en dépassant la connasse qui faisait la queue derrière eux. Essoufflée, Isla se retrouvait même avec un point de côté et se tenait fermement les côtes. Elle entendit Cooper essayer de parler martien, ou bien... allemand, ou belge, enfin un truc du pays de la friture, de la bière et de la bonne bouffe, quoi. Elle le regarda d'un drôle d'air avant d'enfin arriver à se planter à ses côtés, un coude sur le comptoir du guichet, lui tendant le portefeuille. « Hey, chéri, désolée de t'avoir fait attendre », lui dit-elle avec un accent britannique. « Désolée, il n'avait que des euros... » ajouta-t-elle à l'intention du guichetier avec ce même accent. « Déjà en Europe, c'est compliqué d'être de nationalités différentes, alors ici, vous n'imaginez pas ! Haha ! » A croire qu'elle avait un balai dans le cul... Enfin, presque. Car une main baladeuse venait de taper les fesses du brun. « Allez, honey, tu fais attendre tout le monde... Deux places, s'il vous plait. Ca fait six dollars, chéri. » Elle attendit qu'il paie, et il fut bientôt temps qu'ils montent sur l’échafaudage blanc et s'installent dans le wagon qui les attendait. Trop cool, ils étaient au premier rang. Il en restait trois à combler derrière eux, et à tous les coups, ils allaient retomber sur les autres connes. « Comme quoi, c'est pas parce qu'on est écrivain et donc sur le cul toute la journée qu'on a pas les fesses fermes », lui dit-elle en récupérant Pinky pour la plaquer contre elle. Ils descendirent la barre de sécurité, et l'inévitable se produisit : Pinky ne passait pas. Ou alors, si, mais elle réduisait considérablement la sécurité de ses deux accompagnateurs. L'employé chargé de la sécurité arriva près du wagon et haussa un sourcil. Isla n'attendit même pas qu'il parle et se tourna vers Cooper pour lui demander : « On peut la mettre entre nous deux et on la tient tous les deux ? Genre nos mains ça fait sa ceinture ? Je veux pas la mettre par terre, là où les piafs ont chié et les gens ont gerbé ! »
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| Sujet: Re: {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} Mar 13 Jan 2015 - 13:20 | |
| | ∞ Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes qu'on ne devrait les effectuer qu'après un long apprentissage ou bien tout simplement les interdire. | |
the devil on red dress. ♡ Étrange comme début de soirée. Cooper ne s’était pas attendu à se retrouver en compagnie d’une blonde, à se prendre la tête avec elle. Gentiment la tête, ce n’était pas un duel avec les couteaux, mais avec les mots. L’ancien chirurgien était surpris par lui-même d’avoir payé une pomme d’amour et les deux essais au tir à la carabine: parce que c’était un sentiment, son coeur qui lui disait de faire ces telles choses. Avec cette sensation de se connaître depuis toujours, depuis longtemps. Étrange comme impression. Parce que Cooper et la jeune femme n’avaient pas la même façon de voir les choses et ils se disputaient sur les mots. « Apprends à parler, alors, parce que ta phrase était aussi claire que de la merde de cachalot constipé. » Il secoua la tête et eut un mouvement de recul. Il s’était mis à réfléchir et ajouta finalement en insistant vraiment « Ça me semblait clair pour moi ! » Il voulut continuer sur sa lancée, mais le sujet tourna sur le savoir compter. « Non. Tout le monde prétend savoir compter, c’est pas pareil. Comme toi qui crois que tu sais parler alors que… » dit-elle comme réponse à sa précédente phrase. Il sourit légèrement, les sourcils arqués signe qu’il avait la sensation qu’il avait quand même gagné. « Alors que….? Quoi ? » insista-t-il avec une tête qui démontrait à quel point il était désireux de connaître la suite. Que c’était intéressant tout ça ! « Cachalot constipé. » Ses épaules retombèrent et il fit un soupir. Il regarda devant lui, il avait laissé le silence prendre le contrôle sur les deux protagonistes. C’est ainsi que Coop’ décida d’aller à nouveau à l’attaque. Il ne comprenait pas pourquoi, lui, un grand écrivain… Ne saurait pas parler. « Je sais parler moi ! » il la regarda avec un air sérieux. Il voyait qu’elle n’y croyait pas trop. Il dû insister « Pour moi, une personne qui ne sait pas parler, c’est une personne qui est incapable de tenir une conversation avec une autre ou encore qui est incapable de passer une commande d’un verre par exemple. » Il relançait le débat parce que monsieur voulait avoir le dernier mot. Toujours et cette conversation aussi étrange qu’elle l’était lui faisait du bien. Discuter avec quelqu’un sur un sujet étrange, auquel les étrangers n’oseraient pas prendre part, lui changeait des idées. Après une soirée de merde il en avait bien besoin, bien que c’était de sa faute. « Pour compter, à la base c’est savoir combien de pomme d’amour ou de Pinky on prend. » Il prit un air songeur et regarda un manège dans les airs. « Par exemple. Si une personne ne sait pas compter. Elle aurait dit “ bonjour je prendrai 9 pommes d’amour“ alors qu’elle voulait une seule et elle l’aurait payé pour 18 pommes d’amour… T’as déjà vu ou entendu un cas pareil ? » Non. L’argent se faisait rare, personne n’oserait de payer 18 pommes d’amour pour un. Tout le monde avait appris à compter pour pouvoir économiser le mieux possible. Les enfants des personnes riches pouvaient faire parti des rares exceptions. Poop serait faussement vexé parce qu’il était un enfant des riches ! Il sourit « Avoue que t’as pas envie d’accepter ton erreur. » Il arrêta de sourire, se rendant compte que c’était énervant et que ce n’était pas conseillé. C’était une de ses règles d’or pour être social. Maintenant qu’il se mettait à s’en souvenir, il récupérait un peu ce qu’il avait été à l’époque. « Et je ressemble pas à un cachalot, je suis pas constipé non plus. » c’était dans un sérieux qu’il avoua ceci. Il n’était pas un cachalot. Il était un hérisson. Un beau !
« Quoi, y’a une vidéo de toi qui pète au-dessus d’un briquet sur youtube ? » Cooper perdit son sérieux et s’esclaffa de rire. Il se battait contre l’hilarité et secoua la tête. « Non. Ce mec ce n’est pas moi. » signala-t-il avant de lui dire qu’il était un écrivain, le sérieux reprit sur son visage. Quelques minutes plus tard, ils étaient toujours en train d’affronter la foule qui était assez dense et qui ne laissait pas une marge de manoeuvre. Cooper s’énervait à cause des gens qui ne faisaient pas attention à d’autres, ça ne lui donnait pas envie de s’excuser envers ceux qu’il bousculait. Il regarda la jeune blonde qui lui posa une question à propos de son livre. Une question qui fit à nouveau rire Cooper. « Un livre sur les pets ? » il lutta de plus belle contre l’hilarité encore et il réussit à dire « Ah ah ! Non. C’est un thème qui a déjà été exploré et j’aurais pas été original là-dessus » Peut-être qu’elle ne le savait pas, mais il y avait déjà beaucoup de livres sur les pets. Des livres scientifiques, médicales, il en avait lu un. C’était assez… Instructif. Y avait-il des spécialistes des pets ? Avec toutes les branches médicales qui existaient, c’était probable. Le sujet devint de plus en plus sérieux, ils se mirent à parler de la partie de jambes en l’air. Faire du sport dans un lit, ce qu’à la base Cooper n’avait pas vraiment pensé. Il voulait sortir de cette foule qui lui était oppressante, il ne savait pas combien de temps il allait la supporter, mais pas bien pour longtemps. Partie de jambe en l’air hein ? « C’est ce qu’ils disent tous. » répondit-elle à sa défense « Ouais bah forcément là, j’y pense maintenant c’est parce que tu l’as évoqué. » Avoua-t-il finalement après, toujours en position de défense. Ils parlaient ensuite des animaux, l’assassinat et les mettre dans la poubelle pour éviter de devoir les enterrer dans le sol de la cave qu’il n’avait pas. Ils étaient tous les deux sérieux, Cooper avait déjà entendu pire et il avait déjà eu un débat portant sur comment cacher un corps d’un chien. Le chat c’est un peu pareil. Poop ne savait plus comment ils avaient pu en arriver là, mais il s’en fichait. Il n’allait pas laisser Isla avoir le dernier mot. Surtout pas. « C’est sans compter sur les ours ça. Ils sont capable de faire sortir les morceaux de cadavres de la benne sans les manger derrière. Non, moi je tenterais pas le coup. » Il répliqua vite par un « Y a pas d’ours à Huntington Beach. Ils viendront jamais en ville… Californienne je précise. Ils viendront pas dans les grandes villes en fait. Ils préfèreront rester dans les bois. Il préféreront ouvrir les ruches de miel que les poubelles. Et ils sortent jamais les corps comme ça. » Bah ouais. Un ours c’était surtout au Canada, dans l’Amérique du Nord. Cooper était doué en médecine, en sciences, mais il était très nul pour savoir où vivrait un animal. Récemment il avait apprit qu’un tigre pouvait vivre en Sibérie et en Corée du Nord. Bref « T’as déjà entendu parler d’un ours faire ça ? » Lui oui. Ah oui précisions. « À Huntington Beach je veux dire. Parce que les ours pouvaient fouiller les poubelles, mais ils n’iraient pas trouver un corps dans la poubelle. » Il précisa encore plus. « Les ours de cirque ne comptent pas là-dedans. De toute façon, y en a pas un qui a fait ça aussi. » Un ours de cirque qui s’échappe, ça aurait énormément fait du bruit dans la ville et ça resterait dans les annales pendant des années. Il se rappelait d’avoir entendu parler des accidents du cirque, comme celui où les animaux étaient tous échappés de la cage. Isla tenta d’avoir le dernier mot en dehors des ours. « Ou les ratons-laveurs » « Non. Marche pas. » répondit-il du tac au tac « Ou la fille somnambule de la voisine. » Il s’était arrêté trois secondes, dépité par la dernière proposition qui n’était pas une. « … Même pas en rêve. Rejeté. » Il la rattrapa malgré la foule. « De toute façon, la personne surveillera la poubelle de près et dès qu’elle voit un animal s’en approcher, elle le tuera et le mettra dans la poubelle aussi. .. Enfin ça dépend de la taille. » Il soupira « Si c’est un ours, il sera déjà abattu par tout le monde. » Cooper réfléchissait trop et il parlait trop aussi, mais quand on le lançait dans un débat ridicule, comme celui-ci. Voilà où cela le menait. En réalité, c’était rare: il n’avait pas fait ce débat à ce style depuis sa première rencontre avec Colin et Meghan.
Le sujet devenait de plus en plus sérieux, de moins en moins joyeux et il ne s’agissait plus maintenant de la balade des ours, des ratons laveurs ou des filles somnambules. Isla avait retrouvé l’identité de Cooper, qui pourtant n’arrivait pas à la remettre du premier coup. Il se demandait bien pourquoi quelque part mais, il s’en fichait maintenant que le principal: c’était qu’ils se connaissaient finalement et qu’ils ne s’étaient pas revus depuis très longtemps. Elle prenait de nouvelles de Coop’, elle voulait connaître le résumé de sa vie et elle l’avait, mais pas sûrement de la meilleure façon. Quand elle lui montra qu’elle ne le comprenait pas, Poop secoua la tête et ferma les yeux lui faisant comprendre que ce n’était pas grave finalement, qu’il n’en parlera pas. Il venait tout juste de se rendre compte qu’il plombait petit à petit l’ambiance. « Le soulagement. Ça fait moins de cadeaux à acheter à Noël. » Poop’ sourit légèrement face à l’optimisme d’Isla. Il ne peut qu’approuver, il fallait voir le côté positif des choses. « Oui. C’est beau de ne pas être ruiné à la fin du mois de décembre. Pas besoin de se faire chier à trouver un cadeau. Pas besoin de devoir l’emballer soi-même. Pas besoin de manger un énorme repas de Noël. Pas besoin de craindre d’une indigestion. Pas besoin de subir le mélodrame de ma grand-mère » Silence. Il la regardait, elle le regardait. Il lâcha donc « Le Noël idéal.» Sa voix trahissait une légère hésitation. Au fond de lui, il n’avait aucune idée de ce qu’il allait faire à Noël. Le fêter tout seul était un de ses plus grands angoisses et il ne savait pas quoi faire à part s’offrir tout seul des cadeaux et manger tout seul le repas cramé de Noël qu’il se ferait. « Tu l'as étouffé avec un oreiller, c'est ça ? J'ai toujours su que t'avais un potentiel meurtrier, c'est pour ça que je te frappais avec un camion de pompier » « Non. Tu me frappais avec un camion de pompier parce que tu le voulais. Ma… » Il s’arrêta et fronça les sourcils. Se repassant en boucle la phrase d’Isla, il avait répondu trop vite. « Tu repères les potentiels meurtriers ? Comment tu fais ? » Excellente question. La question du soir. Cooper se demande comment elle faisait. « Tu es détective toi ? » lui demanda-t-il, bien que ça soit une question rhétorique, mais c’était une manière de lui demander ce qu’elle faisait dans sa vie, puisqu’il avait parlé de lui et il ne savait toujours rien d’elle. Ils ne s’étaient pas plus connu que ça, depuis le foyer que gérait sa mère à Boston.
Cherchez le portefeuille disparu. Sauver le portefeuille disparu. Cooper avait perdu son portefeuille fétiche durant son combat contre la foule et il n’arrivait pas à le retrouver parmi ses affaires. Soit il était par terre, soit il était ramassé par quelqu’un qui l’avait finalement gardé pour voler de l’argent et le jeter ensuite par terre. Dans tout les cas, il resterait par terre. « Putain, mon pauvre, en plus t’as un humour de merde. T’es pas aidé dans la vie… » Il releva la tête, cherchant toujours le portefeuille sans voir où il mettait les mains dans les poches. « On va dire que mon humour n’est pas toujours là au rendez-vous ! » Parce que la situation où il était ne lui donnait pas envie de faire une blague. Ce n’était vraiment pas le moment. Cooper s’était prit Pinky en pleine figure et il se demandait si ce n’était pas un geste de la part d’Isla pour le faire taire pendant qu’elle cherchait à sa manière. C’était raté, il continuait toujours à parler ! « Je peux pas t’en vouloir, le cul c’est tout ce que j’ai à offrir, et ça doit se voir. » Il écarta un peu Pinky de son visage pour observer la jeune blonde sur les genoux, sur la planche en bois. Il acquiesça silencieusement. Après. La miss détective blonde disparut dans la foule laissant Cooper démunit et sans argent. Il avançait de plus en plus et c’était bientôt à son tour. Il essayait de chercher une solution pour faire attendre, il espérait qu’Isla arrive tout de suite afin d’éviter les regards noirs. C’était une très mauvaise idée les montagnes russes, mais ça lui avait permis de remarquer qu’il avait perdu son portefeuille…!
Alors. Cooper avait trouvé un moyen provisoire pour faire attendre tout le monde sans vouloir le faire exprès. Il était plutôt doué à ça. L’Allemand était une langue qu’il avait appris dans la famille, c’était une langue qu’il n’aimait pas. Il n’avait pas eu le choix de l’apprendre, parce que c’était son père qui voulait qu’il sache parler cette langue. Parce qu’il avait l’espoir que cette langue lui servira un jour: pour passer pour un imbécile. « Hey, chéri, désolée de t’avoir fait attendre » Isla venait d’arriver, l’expression de Cooper s’illumina. Comme si l’étoile du bonheur était de retour. En revanche: Chéri ? « À temps. » fit-il dans un Anglais maladroit. Il n’avait pas le choix de devoir assumer son rôle de Touriste Allemand jusqu’au bout. Il regarda son portefeuille et prit un air de dégoût pendant qu’Isla commençait à parler au guichetier. « Désolée, il n’y avait que des euros… Déjà en Europe, c’est compliqué d’être de nationalités différentes, alors ici, vous n’imaginez pas ! Haha ! » Oui oui. Bien joué. Oui. Isla avait compris le jeu. Il sourit lui aussi à son tour « Hé hé..H. » Il ne put continuer à rire qu’une main baladeuse venait de taper ses fesses. « Allez, honey, tu fais attendre tout le monde… Deux places, s’il vous plait. Ça fait six dollars, chéri. » « Ja. » Coop’ ne pouvait pas s’empêcher de se demander ce qui s’était passé entre la blonde et son portefeuille, parce qu’il était dans un drôle d’état. En plus il y avait de la bave dessus. Berk. Il sortit des dollars et le donna au caissier qui lui donna de la monnaie. Il prit les tickets et montèrent sur un plancher supérieur, pour entrer dans ce lieu. La chance était avec eux: ils étaient au premier wagon. Il laissa Isla s’installer la première, il la suivit ensuite. « Comme quoi, c’est pas parce qu’on est écrivain et donc sur le cul toute la journée qu’on a pas les fesses fermes. » Ah oui. Elle avait tapé sur ses fesses. « Et c’est moi le pervers dans tout ça ? » fit-il avec un sourire malicieux. Il jeta un coup d’oeil à côté, voyant les deux pouffiasses s’installer. Oh il s’en fichait s’il parlait miraculeusement bien l’Anglais. Ils avaient déjà acheté les places et elles avaient leurs gros popotins sur le siège. Elles n’allaient pas râler. Cooper ouvrit son portefeuille et vérifia si tout y était, il s’attarda sur une photo récente de lui et de Meghan avant de poursuivre la vérification du portefeuille à moitié rempli de bave. « Berk » Il ne cessa pas de grimacer encore et de prendre un mouchoir pour l’essuyer ainsi que sa main. « Tu l’as retrouvé où ce portefeuille ? On aurait dit qu’il a été dans la gueule d’une vache. » Il n’y avait pas de vaches ici, mais Isla pensait qu’il y aurait des ours à Huntington Beach, alors pourquoi pas des vaches ? « Merci » fit-il en souriant. Vint le moment où ils devaient baisser la barre. Poop’ n’avait pas fait de commentaire à propos de PInky qui venait aussi. C’était devenu leur mascotte étrangement, ce n’était pas qu’une simple peluche qu’ils devaient laisser par terre pendant qu’ils allaient faire leur tour. Enfin. Il baissa la barre de sécurité. « Ah merde. » il regarda Isla « Pinky passe pas. » Il jeta un coup d’oeil derrière et voit le gérant de sécurité verrouiller les barres. Il se retourna vers Isla qui essaya de trouver une solution. « On peut la mettre entre nous deux et on la tient tous les deux ? Genre nos mains ça fait sa ceinture ? Je veux pas la mettre par terre, là où les piafs ont chié et les gens ont gerbé ! » Derrière lui, il entendit les deux grosses filles de tout à l’heure râler parce que la barre de sécurité ne passait pas chez elles non plus. Coop’ resta silencieux et avait un air compréhensif. Il comprenait Isla pourquoi elle ne voulait pas la laisser. « J’ai un peu peur que nos mains ne suffissent pas, mais je ne dirai pas ça avant d’avoir essayé. » Qui ne tente rien, n’a rien. Cooper aimait bien ce dicton parce que c’était vrai: il n’y avait pas de mensonge et cela illustrait très bien ceux qui osaient et d’autres qui ne le faisaient pas. « Tu veux vraiment prendre ce risque ? Si jamais Pinky tombe au milieu du chemin, ils vont pas nous laisser aller la chercher. » « Oh ! On en a marre là de vous ! On veut commencer ! Laissez la licorne rose ! » Coop ne détournait pas le regard vers les deux voisines de l’arrière, il continua à parler à Isla bien qu’il s’adressait en réalité à l’employé et aux deux filles de derrière. « On va essayer et j’espère que l’employé ne va pas nous embêter parce que c’est interdit. Si son patron avait pensé à nettoyer le sol pour déposer nos affaires, ça ne nous aurait pas posé problème. Et les deux filles ont certainement des problèmes avec la barre de sécurité qui n’arrive pas à s’adapter à leurs bourrelets. Elles devraient sérieusement se poser la question si elles peuvent faire les montagnes Russes avec la barre qui leur écrase le ventre. J’espère qu’on aura pas le vomi. » Cela n’allait pas être marrant s’ils récoltaient des vomis, mais comme ils étaient au premier rangs ils n’avaient rien à craindre. Il se pinça les lèvres et prit une expression d’homme innocent, d’un homme qui n’avait pas l’impression d’avoir dit quelque chose qui pouvait énerver les deux filles derrière: mais elles l’avaient énervé. Et l’homme de sécurité avoua qu’il était d’accord, mais qu’il déclinerait toute responsabilité si Pinky était perdu. « De toute façon. Si on perd Pinky. On va la récupérer, mais tâchons de ne pas la perdre ce serait super. » Il s’écarta un peu pour laisser de la place pour la licorne rose et y posa la main sur la licorne. La barre de sécurité passa enfin.
WILD HEART. je ferai les couleurs ce soir |
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| Sujet: Re: {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} Mar 27 Jan 2015 - 22:47 | |
| Peut-être qu'Isla n'était pas si seule que cela, finalement. C'était ce qu'elle était en train de réaliser alors qu'elle s'apprêtait à faire un tour de manège avec un inconnu qui ne l'était finalement pas tant que ça. Peut-être qu'il lui restait un tout petit de chance, quelque part, et qu'elle en testait les effets à cet instant précis. Ça ne pouvait pas être le simple hasard qui lui avait amené Cooper. Pourtant, elle y croyait davantage qu'elle croyait à cette chance dont elle n'avait que trop peu croisé le chemin jusque là. Il y avait peut-être un peu de ça malgré tout, même s'il était évident que la chance ne lui avait que trop peu souri jusque là. Au hasard, voilà ce à quoi elle pensait maintenant. Des fois, il avait des bons côtés. Des fois, la roue semblait dérailler un petit coup et tourner dans le bon sens pendant quelques secondes, quelques secondes qui suffisaient à faire tourner les choses en sa faveur, même pendant quelques heures seulement. Mais Isla se surprenait à penser à cette vie qui l'attendait maintenant ; ou plutôt, à tout ce qui ne l'attendait pas. Serait-ce réellement raisonnable de prétendre que rien n'était en train de se passer, que ses retrouvailles avec Cooper Kingston la laissaient de marbre ? Oui, se forçait-elle à croire, car elle était toujours dans cette même expectative, celle de se voir ôtée toute forme de joie qui lui serait accordée de façon ponctuelle seulement. Pourtant, elle avait vécu quelques belles années qui l'avaient transformée à leur façon. Isla se savait à présent plus fragile, plus naïve et nécessiteuse que jamais. Si elle avait tolérée la solitude pendant des années, elle n'était plus sûre de pouvoir la supporter à nouveau. Elle était lourde, cette solitude. Constamment à ses côtés. Elle n'avait jamais cherché à la retrouver, cette putain de solitude, mais elle s'imposait d'elle-même, et Isla semblait jusque-là persuadée de n'avoir pas d'autre choix que de vivre avec. Seulement, à ce moment précis, elle commençait à penser d'une drôle de façon. Peut-être que le hasard s'était finalement décidé à bien faire les choses. Ou alors, peut-être avait-elle gagné avec ces quelques dernières années une maturité toute nouvelle : celle d'accepter de prendre quelques risques, juste pour ne plus avoir à supporter le poids de cette solitude pour seule compagnie. Peut-être qu'il était simplement temps pour elle de s'accrocher à quelque chose, à quelqu'un, quitte à tout perdre à nouveau. Car ces années passées aux côtés de Charlie, de son frère et du reste de la bande l'avaient construite toute entière, peu importe ce qu'elle pouvait en dire maintenant. Elle avait appris à être une toute nouvelle personne, sans doute un peu plus humaine, un peu plus réelle, un peu plus attachée à ce monde commun qui rendait les gens heureux ou misérables. Avec Charlie, elle s'était autorisée à prendre des risques, et même s'ils semblaient partis l'uns et l'autre pour ne plus jamais se revoir, elle tirait de leur histoire une certaine force. Les risques valaient peut-être la peine d'être courus si elle pouvait en retirer de belles histoires... Tous ces débats sans fin qu'elle avait avec Cooper semblaient lui montrer qu'elle avait trouvé un adversaire à sa taille, et ça avait quelque chose d'un peu rassurant. Parce qu'il s'accrochait, parce qu'il ne la jugeait pas sur sa vulgarité et sur cette façon qu'elle avait de rejeter toute forme de gentillesse, et parce qu'il suivait ce côté décalé qui effrayait les rares personnes qui osaient lui adresser la parole. Et oui, les débats sur les animaux qui faisaient les poubelles aux Etats-Unis ne pouvaient pas avoir lieu avec n'importe qui, ce qui prouvait quelque part que Cooper Kingston n'était finalement pas n'importe qui. Pourtant, lorsqu'ils en vinrent à décrire Noël d'une drôle de façon, Isla se sentit repoussée dans ses retranchements. En réalité, Noël, elle ne connaissait pas vraiment. Elle en avait vécu quelques uns dans des foyers, mais il ne s'agissait pas de ces idéaux qu'elle s'était imaginée vivre un jour avec cette mère qu'elle aurait du retrouver. Toute cette utopie de famille s'était écroulée quelques jours seulement auparavant, et Isla était encore loin d'avoir digéré l'abandon de tous ces rêves. Elle n'avait jamais eu de famille, et elle n'en aurait jamais, elle était là, la triste vérité. Alors la description de ce que Cooper la fit amèrement rire. C'était elle qui avait attaqué avec Noël, mais c'était elle qui se reprenait maintenant tout en pleine face. Elle ne s'était jamais particulièrement ruinée au mois de décembre et ne s'était jamais embourbée dans ses recherches de cadeaux, elle n'avait jamais fait d'indigestion de dinde et encore moins subi les mélodrame d'une grand-mère. Même lorsqu'elle avait été avec Charlie, ces fêtes-là avaient toujours été simplifiées à l'extrême. Ils s'offraient tous de petites choses, partageaient une soirée simple et remplaçaient les bières et autres tequilas par un peu de champagne, voilà tout.
La recherche du portefeuille fut tout un épisode à elle toute seule. Isla considérait déjà que l'avoir retrouvé, malgré son état, retournait du miracle. Elle avait un œil perçant, il fallait croire. Mais elle avait toujours su se battre pour ce qui lui appartenait -et même parfois pour ce qui ne lui appartenait pas-, alors un chien ne lui faisait pas peur. Il n'avait pas l'air d'avoir inventé le fil à couper l'eau chaude, en plus. Elle était gagnante d'avance. Par contre, en revenant aux côtés de Cooper, essoufflée, elle mit quand même quelques instants à comprendre ce qu'on attendait d'elle. Le brun, lui, jouait son rôle jusqu'au bout, ce qui la mit rapidement sur la voie. « À temps » répondit-il dans un anglais bizarroïde qui collait parfaitement à la situation. Lorsqu'elle s'adressa au guichetier, la jeune femme, concentrée, ne vit pas la réaction qu'eut son acolyte alors qu'elle lui avait donné le portefeuille, qui, rappelons-le, avait fait la joie dans un chien pendant de longues minutes avant qu'elle le retrouve. Par contre, elle entendit très bien son approbation. « Hé hé..H. » C'est le moment qu'elle choisit pour clôturer leur histoire en lui mettant la main aux fefesses. Sans se démonter, elle réclama six dollars à celui qui était devenu, pour quelques instants, son copain. Elle dut pourtant se forcer à garder son sérieux lorsqu'il répliqua un « ja » parfaitement germanique. Ce sérieux lui demanda d'ailleurs pas mal de concentration, puisqu'elle se mordit les lèvres jusqu'à se rendre compte que Cooper avait refermé son portefeuille et prit deux tickets. Elle ouvrit la marche jusqu'au train qui les attendait ; ils étaient tous devant, maximum de sensations garanties. Mais un nouveau problème se présenta à eux : Pinky. Isla ne pouvait pas la garder sur les genoux, elle l'empêchait de fermer la barre de sécurité. Il était donc grand temps de venir avec un autre plan pour s'assurer que la licorne sortirait de là avec eux. « Et c’est moi le pervers dans tout ça ? » répliquait-il alors qu'Isla s'était concentrée sur sa compagne rose. Sans le regarder, d'un air innocent, elle répliqua pourtant aussitôt : « Je jouais le rôle que tu m'avais donné ! Toi ! » Pas question de se laisser traiter de perverse ; c'était sa caractéristique à lui, ça, pas la sienne. Elle continuait à chercher une solution pour Pinky mais n'en trouvait pas. A côté d'elle, elle voyait Cooper s'agiter. « Tu l’as retrouvé où ce portefeuille ? On aurait dit qu’il a été dans la gueule d’une vache. » Isla grommela un truc à Pinky et se tourna vers lui. « Pas loin, pas loin ! Je l'ai retrouvé dans une flaque de vomis, je pense que y'a encore un peu de bile. » Pourquoi s'évertuait-elle à refaire toutes les histoires ? Elle n'en avait aucune idée. Mais ses histoires étaient ses histoires, voilà tout. « Merci » lâcha-t-il alors que la blonde haussait un sourcil. Dans toute cette histoire, ça aurait plutôt du être à elle de le remercier : c'était lui qui lui avait achetée sa pomme d'amour, c'était lui qui avait Pinky, et c'était lui, encore une fois, qui leur avait offert ce tour de manège. Mais Isla n'était pas du genre à être redevable envers quiconque ; elle préférait faire croire qu'elle était totalement indépendante, quitte à devoir faire intervenir quelques personnes lambda dans son histoire pour que ça soit réellement vrai. Mais ne comptez pas sur elle pour exprimer sa reconnaissance envers quiconque. Elle était trop abîmée pour ça. « De rien », dit-elle donc tout simplement sans insister.
Le problème, à présent, était tout autre. Toujours lié à Pinky, cependant. La barre de sécurité n'arrivait pas à se fermer tant qu'elle gardait Pinky sur ses genoux ; ses premières estimations étaient confirmées. Isla continuait à chercher une solution, et finit par en proposer une, pas tellement convaincue que ça elle-même de son efficacité. Le problème était qu'Isla ne comptait pas s'en détacher, que ce soit pour le mettre à ses pieds et le coincer entre ses jambes avec son sac, ou pour le laisser aux mains de quiconque attendait en bas de l'attraction -équipe foraine ou futurs clients qui patientaient dans la file d'attente. Un manque de confiance tout à fait logique l'empêchait de laisser Pinky à quelqu'un qu'elle ne connaissait pas ; cette licorne était la sienne, et un peu celle de Cooper, aussi, mais surtout : elle n'était à personne d'autre. Personne d'autre qu'eux ne devaient en avoir la responsabilité, parce qu'ils étaient les deux seuls assez chevronnés pour savoir comment prendre soin d'elle. Malgré toutes ces convictions, Cooper confirma ses craintes quant à la solution qu'elle avait présentée. « J’ai un peu peur que nos mains ne suffisent pas, mais je ne dirai pas ça avant d’avoir essayé. » Par réflexe, Isla serra un plus Pinky contre elle. Les sourcils froncés par l'inquiétude, elle répondit, angoissée : « Si essayer, ça veut dire la retrouver dans la merde, par terre, quand on redescend... » Elle laissa sa phrase en suspens, se détachant à contre-cœur de l'équidé rose pour la placer doucement entre eux. « Tu veux vraiment prendre ce risque ? Si jamais Pinky tombe au milieu du chemin, ils vont pas nous laisser aller la chercher » Elle le regarda à nouveau, déglutissant avec difficulté. « Je vais quand même pas écarter les cuisses pour la mettre là ! » Elle entendait deux voix grinçantes et désagréables s'énerver derrière eux, mais elle ne voulait pas y prêter attention pour le moment. C'est Cooper qui se chargea de les défendre, et elle n'eut pas à s'en plaindre. « On va essayer et j’espère que l’employé ne va pas nous embêter parce que c’est interdit. Si son patron avait pensé à nettoyer le sol pour déposer nos affaires, ça ne nous aurait pas posé problème. Et les deux filles ont certainement des problèmes avec la barre de sécurité qui n’arrive pas à s’adapter à leurs bourrelets. Elles devraient sérieusement se poser la question si elles peuvent faire les montagnes Russes avec la barre qui leur écrase le ventre. J’espère qu’on aura pas le vomi. » Gardant son air sérieux, Isla ne put pour autant pas retenir son regard de changer d'expression : il s'était illuminé d'un petit air malicieux. « Le vomi ira de l'avant vers l'arrière, donc au pire, ce serait plutôt à elles de s'inquiéter. Tiens, ça me fait penser que je digère pas trop ma pomme d'amour... » Même si bon, il fallait l'admettre, vomir le peu qu'elle avait dans l'estomac ne lui rendrait pas vraiment service d'un point de vue physiologique. Soudainement revigorée, elle posa sa main sur le bidon de la licorne, posée à sa gauche, serrée volontairement entre ses hanches et celles de Cooper. « A ton tour, on est partis. » Et, de son autre main, elle baissa la barre devant eux, qui claqua en suite de bon enclenchement du système. Le jeune homme responsable de la sécurité vérifia brièvement que tout était en ordre, leur annonça qu'il ne se tenait en aucun cas responsable si quelque chose arrivait à Pinky, et il fit bientôt signe à ses collègues de démarrer l'attraction. « De toute façon, si on perd Pinky, on va la récupérer, mais tâchons de ne pas la perdre, ce serait super », conclut-il alors que les wagons commençaient à avancer sur le rail. « On va essayer de pas être ces cons qui lèvent les bras pour profiter des sensations », dit-elle en jetant un coup d’œil à Pinky et à leurs deux mains qui s'étaient liées sur son ventre. Elle n'avait pas l'air effrayée, mais de toute façon, elle ne risquait pas de l'être : c'était une licorne en peluche.
Cessant de parler -enfin !-, Isla se mit à observer partout autour d'elle, sans lâcher la main de Cooper et la pression qu'ils effectuaient ensemble sur le ventre peluché de l'animal. Quelques instants plus tard, le wagon gravissait doucement -dans des cliquetis assez peu rassurants mais somme toute habituels- la longue pente qui marquait le début de l'attraction et des angoisses. Isla, elle ne put s'empêcher de regarder les environs de la jetée, et, surtout l'infinité de l'océan qui s'offrait peu à peu à leur vue alors qu'ils prenaient de la hauteur. La nuit commençait à tomber, et cet instant avait quelque chose de joli, mine de rien. Mais la blonde n'était pas du genre à s'émouvoir publiquement de ce genre de choses, et, alors qu'elle se demandaient où ils en étaient de la montée, elle ne put que remarquer que devant eux, il n'y avait plus que du vide. La première descente arrivait et...
Avec un sourire bête, Isla avait cramponné Pinky d'une main et la barre de l'autre, fermant les yeux quelques instants pour les rouvrir au milieu de la descente. Elle ne s'émouvait pas de ses cheveux qui volaient dans tous les sens jusqu'à se retrouver coincés entre ses lèvres. Toutes ces sensations étaient agréables, et elle se sentait vivante. Il se passait quelque chose dans sa vie, à cet instant précis. En quelques sortes, elle risquait sa vie. Et c'était peut-être là toute la leçon qu'elle devait tirer de cette soirée : prendre des risques. Peut-être qu'elle ne devait pas se laisser abattre par ce qui lui arrivait. Mais tout ça, elle n'y pensait pas vraiment. Elle profitait juste de l'instant. Ils remontèrent aussitôt une pente, pendant laquelle la blonde hurla : « Tout va bien ? Pas de colis surprise à annoncer pour nos charmantes voisines de derrière, chéri ? » Elle lui jeta un coup d’œil amusé, presque enfantin, et regarda à nouveau devant elle pour voir la seconde descente se profiler. « Je crois qu'on est pas à la vitesse maximale, on est ralentis par des poids ! DES POIDS ! » hurlait-elle. Oui, il parlait bien des deux madames derrière eux. Ils s'entendaient à peine entre eux, alors de là à ce que les deux autres grognasses les entendent...
De trop courts instants plus tard, le tour de manège était terminé. Lorsque la suite de wagon s'arrêta brusquement à nouveau au point de départ, Isla était à bout de souffle, sa tignasse blonde semblant bien décidée à lui barrer la vue. Elle bougea quelques doigts de sa main gauche pour vérifier que rien n'avait bougé de ce côté-là. Elle souffla sur ses mèches pour les écarter de son visage et laissa la barre de sécurité la libérer. Un sourire débile affiché sur son visage, elle se tourna à 90° vers Cooper et lui désigna Pinky : « Elle est toujours lààà » cria-t-elle de joie alors que leurs deux voisines de derrière passaient devant leur wagon en soupirant et en commérant pour quitter les lieux. Elle sépara sa main de celle du jeune homme et attrapa la licorne pour la lui tendre : « Je t'en confie le soin pendant quelques minutes, c'est ta récompense pour l'avoir bien traitée pendant le tour de montagnes russes. » Et elle se leva, attendant qu'il fasse de même pour quitter le wagonnet. Patientant, elle se rappela soudainement de ce qu'il lui avait demandé bien avant. Si elle était détective ? Non, elle ne faisait rien de sa misérable vie. « En ce moment, je suis un peu entre deux... » avoua-t-elle, sorti de nulle part. Mais elle avait besoin de quelque chose à quoi se raccrocher... « C'est la vie. » Par contre... « Il va pas falloir que je tarde, je dois rentrer à Westminster. Histoires d'horaires de bus et d'accès à mon hôtel. »
Ils étaient descendus de l'attraction et arrêtés contre une balustrade, un peu à l'abri de la ferveur de la foule. Isla réajusta la bandoulière de son sac et pencha la tête pour savourer la scène de Cooper qui tenait une licorne entre ses bras. « Tu vis ici, du coup ? » demanda-t-elle de but en blanc. Oui, peut-être qu'elle avait réalisé que prendre des risques pouvait parfois payer...
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| Sujet: Re: {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} Jeu 29 Jan 2015 - 12:07 | |
| | ∞ Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes qu'on ne devrait les effectuer qu'après un long apprentissage ou bien tout simplement les interdire. | |
the devil on red dress. ♡ Cooper avait l’impression que quelque chose en lui changeait. Il se rappelait quand il était entré dans ce parc d’attraction, il ne se sentait pas si vivant que ça. La soirée avec Ally l’avait miné et il était coincé dans cette situation: il ne savait pas quoi lui dire, il n’arrivait pas non plus à penser à autre chose quand il la voyait. Parce que oui, à chaque fois qu’il voyait la blonde, il repensait à cette soirée de dispute. Coop’ culpabilisait des fois, à un tel point qu’il s’était demandé s’il lui enverrait un livreur streap-teaseur de sushis, mais non. Elle aurait deviné à mille kilomètres qui c’était. Les sushis, il se rappelait de les avoir laissé dans le frigo, qu’il avait fini par les manger à son retour. Il se rappelait d’être resté sur le sable, de cette plage assis pendant des heures. À parler tout seul, à balancer des mots qu’il avait pris soin d’enregistrer sur son téléphone. Cooper était en colère contre lui-même, il n’était pas bien et il ne faisait que marcher sans but dans cette ville. Dans l’espoir d’oublier. De tout oublier. C’était impossible d’oublier, à moins d’être amnésique et être encore plus perdu qu’avant. Cooper ne cessait jamais de ruminer sur son passé qui l’empêche d’avancer. L’erreur professionnelle lui a éclaté en pleine figure. Sa famille ne le voyait plus autrement, ils l’ont renié. C’était peut-être mieux comme ça, il le méritait comme ça. Avec ce qu’il avait fait subir à son jeune frère et à sa jeune soeur. Il était parti dans des bonnes intentions, il ne voulait pas les faire souffrir. L’idée ne lui effleurait même pas la tête. Il voulait aller de l’avant, il voulait tourner la page, il voulait pardonner. Il voulait repartir à zéro. Quelque part, il savait qu’il ne pourrait pas. Parce qu’il était foutu jusqu’à la moelle, tout d’abord par l’éditeur Calloway qui le menaçait de poursuites s’il n’écrivait pas un livre. Mais Isla était là. Le hasard a voulu lui donner un sourire, le dérider et l’aider à oublier le lourd passé qu’il avait. Bien qu’au début ce n’était pas réussi avec les tirs de stand et la discussion de ses études ainsi que Noël. Pourtant, débattre avec elle sur un sujet assez spécial: les animaux qui faisaient les poubelles. Jouer le touriste Allemand qui attendait sa petite copine à l’accent très british, qui aimait taper les fesses. Tout ça, c’était quelque chose de différent, mais aussi efficace pour oublier le passé, de profiter de l’instant présent. Elle était peut-être particulière cette fille, mais Coop’ s’en fichait. Tout le monde avait sa particularité, son propre passé. Le vrai Coop’ n’était pas quelqu’un qui jugeait, il acceptait les gens peu importait les défauts et les qualités. Enfin, il ne fallait pas non plus abuser… Pour lui, tout le monde venait avec tous leur bagage. C’était peut-être étrange à le dire, mais Isla lui a été l’oxygène. Elle l’avait décoincé à sa façon. Il s’était retrouvé… Il s’était perdu depuis le décès de Meghan et elle l’avait aidé à le retrouver. Encore, c’était la jeune fille qui l’avait frappé avec un camion de pompier, un souvenir qu’il a préféré le mettre dans le coin de la tête. Parce qu’il avait honte de s’être fait battu par une fille plus jeune que lui, mis K.O par un camion de pompier ? Non. Parce que cette fille qu’il avait connu et qu’il avait apprécié malgré la bataille de pompier (qu’Isla a gagné haut la main: dur à admettre pour Coop’ qui est un homme quand même fier), était partie sans dire au revoir, sans laisser de trace. Sa mère n’avait pas été capable de lui dire où elle était partie. Parce qu’elle avait été son amie et ça lui faisait mal de ne pas savoir où elle était partie. Il avait préféré oublier ce moment comme pour les autres jeunes du foyer qu’il avait rencontré, de le mettre dans le coin de la tête. Et l’oublier.
Maintenant il l’avait retrouvée.
Ce drôle de hasard le surprendra toujours. Cette sensation qu’il avait ressenti au début quand il l’avait aperçue, ce n’était pas rien et il avait raison de ne pas l’ignorer. De la suivre et de faire un petit peu le mec envahissant. Il lui avait payé deux tirs pour le stand et lui avait gagné Pinky. Une licorne qu’il n’avait pas vraiment trop apprécié à cause de la couleur, mais aussi de la forme. Plus longtemps il se retrouvait à côté de cette peluche, petit à petit il l’appréciait. Il s’était surpris de bien aimer la prendre dans ses bras. Rassurez-vous, Pinky restait sous la propriété d’Isla et il savait qu’il ne reverra pas cette licorne rose après la soirée dans le parc d’attraction terminée. Cooper ne devait pas seulement penser au passé, mais des fois au futur. Parce que ça le minait quelque part de devoir quitter Isla et de continuer la vie comme si rien n’était. Comme si ce moment dans ce parc d’attraction, n’était juste qu’un bon souvenir qu’il ne devrait pas trop s’attarder. Poop’ avait peut-être bien cerné Isla, sa façon de vivre et il avait l’impression qu’elle ne vivait pas ici. Elle ne vivait pas à Huntington Beach, il n’avait pas cette impression. Elle donnait une allure de grande voyageuse et qui avait toujours su se démerder à sa façon. Étrangement, ils étaient là, ensemble sur ce même wagon. Avec Pinky, mais ils étaient ensemble. Deux mondes différents, tout d’un coup… Sur cette même place. À se serrer les mains pour maintenir la petite licorne rose. Comme si sa vie en dépendait pour cette peluche, essayant tout ce qu’ils pouvaient pour qu’elle ne tombe pas. Se moquant des deux voisins de l’arrière qui l’avaient bien mérités.
Les montagnes Russes. C’était un manège que le Cooper culpabilisant ne voudrait pas faire, qui préférait regarder, mais Isla avait réussi (assez facilement) à l’emmener. Elle ne voulait pas le faire toute seule, même s’il lui payait la place. Elle ne voudrait pas le faire toute seule, il aurait pu garder Pinky et observer la jeune blonde faire les montagnes, mais non. Ils étaient ensemble, à se tenir les mains pour maintenir Pinky sur le siège. À profiter des sensations mélangées à de la peur, de l’excitation, de la joie. Ce tour changeait carrément les idées et ce n’était surtout pas un bon lieu de discussion que Cooper n’entendait pas très bien ce que disait Isla. Cooper s’amusait très bien, bien qu’il devait agréer avec Isla « JE SUIS D’ACCORD ! ÇA GÂCHE TOUT ! » Si c’était encore plus rapide, c’aurait été encore mieux. Les montagnes russes, c’était comme plonger dans l’eau froide la tête en première et c’était les deux grosses dindes derrière qui gâchaient tout. Cooper n’avait pas vraiment mangé depuis ce midi et donc n’avait pas de colis surprise à annoncer pour les deux voisines. Isla non plus et il ne voulait pas faire la bataille contre les deux grosses à la sortie. Le tour était trop rapide, mais ça faisait du bien. Ils s’arrêtèrent et la barre les libéra. Coop’ regarda à sa droite et vit que Pinky était toujours là. Ses mains qui étaient sur cette peluche qui était toujours là, qui avait survécu au tour de manège et qui n’était pas tombée. Elle n’avait pas manqué de tomber non plus. « Elle est toujours lààà » se réjouit-elle, Cooper enchaina avec un « Jaaaaaaaaaa ! » joyeux et pouffa de rire en voyant les deux filles sortir du wagon avec du mal. Il enleva les mains de la licorne pour laisser Isla la récupérer, l’ancien urgentiste vérifia s’il n’avait pas perdu son portefeuille. Il n’a aucune chance d’oublier de devoir s’occuper à le nettoyer quand il va rentrer chez Ally, racontant sûrement l’histoire du vomi, sans se rendre compte que c’était juste un chien qui l’avait eu dans la gueule. La jeune blonde prit la licorne et la tendit à Poop’ qui fut surpris un instant, pensant qu’elle voulait qu’il la garde le temps qu’elle se lève et qu’elle la récupérera. Non, ce n’était pas pour ça « Je t'en confie le soin pendant quelques minutes, c'est ta récompense pour l'avoir bien traitée pendant le tour de montagnes russes. »« Yay.» C’était avec un sourire sincère que Cooper prit la licorne contre lui et se leva avec elle. À peine levé pour la rejoindre, elle lui répondit à une question que bêtement… Il ne s’en rappelait plus. « En ce moment, je suis un peu entre deux... » Il fronça les sourcils et pencha un peu la tête pour la voir un peu mieux. Pinky lui bouchait un peu la vision « Entre deux… » il ne termina pas sa question qu’elle continua sur sa lancée alors qu’ils commençaient à marcher pour quitter la station. « C’est la vie » Cooper avait du mal à la suivre maintenant. Il se tourna vers le gérant de sécurité qui semblait impressionné que Coop’ avait toujours Pinky. Il s’en fichait qu’il avait maintenant une licorne rose entre ses bras. Il s’en fichait de l’avis des autres. C’est en descendant de la balustrade que Cooper eu la confirmation qu’elle n’était pas de cette ville « Il va pas falloir que je tarde, je dois rentrer à Westminster. Histoires d'horaires de bus et d'accès à mon hôtel. » Il fit un signe à Isla, montrant la balustrade histoire de rester en dehors de la foule pour un moment. « Tu étais juste de passage à Huntington Beach ? Tu vas repartir ? » lui demanda-t-il avec une drôle d’expression au visage, il semblait surpris.
Cooper ne voulait pas qu’elle reparte. Lui non plus, il ne voulait pas qu’il reparte à Boston. Il ne voulait pas retourner dans sa vie d’avant. Il ne voulait pas qu’Isla soit juste une rencontre d’une soirée. Il avait cet étrange sentiment, ce sentiment qu’il ne voulait pas laisser se perdre contact. Il regarda la licorne qu’il avait dans les bras et manqua de se prendre une corne sur son visage en la faisant tourner un petit peu. Il se mit un peu contre la balustrade et soupira à l’idée de devoir affronter à nouveau la foule. Il vérifia sa poche où il y avait son portefeuille. Maintenant Poop’ était devenu plus méfiant avec cette poche. « Tu vis ici, du coup ? » Il releva la tête vers la blonde et secoua la tête. « Non. Je dors provisoirement sur le canapé d’une amie à moi. Je ne vais pas rester longtemps ici. » Il regarda Pinky et ça n’avait pas l’air de lui plaire l’idée de devoir partir à Boston. Il haussa les épaules et se mit à grimacer de douleur. Son épaule lui faisait mal, il avait dû faire trop de pression sur Pinky lors du tour dans le manège. Il reprit « Je vis toujours à Boston, mais je ne suis pas sûr d’y rester… Je vais sûrement déménager loin de cette ville. Recommencer à zéro, parce que j’ai compris que ça permet de repartir sur les bonnes bases et faire table rase sur le passé. » Trop de souvenirs à Boston, mais surtout c’était parce qu’il était proche de sa famille. « Et toi ? Tu vis forcément quelque part ? Ou tu voyages sans avoir vraiment une maison ? » lui demanda-t-il gentiment, sans émettre une once de jugement dans sa voix. Parce que Cooper n’était pas placé pour juger une personne, parce qu’il avait peur de perdre une personne qu’il avait commencé à s’accrocher. Parce que juger ne l’avait pas réussi du tout, ça ne faisait que le mal sentir. Il était curieux et eut un recul avec sa tête « Pourquoi cette question ? »
WILD HEART.
Dernière édition par Cooper J. Kingston le Jeu 12 Fév 2015 - 18:59, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} Ven 6 Fév 2015 - 22:28 | |
| Isla n'était pas une peureuse, au contraire. Sa vie l'avait forgée telle qu'elle était : battante et affranchie de toute faiblesse, qu'elles passent par les sentiments ou les événements accablants. Elle avait tellement vécu et tellement affronté qu'elle n'arrivait plus à penser pouvoir réellement souffrir un jour ; elle avait déjà atteint un point de non-retour des années auparavant, lorsqu'elle avait compris que sa vie n'avait rien de normal, mais surtout rien d'heureux. Pourtant, sa séparation de Charlie la hantait. Quelques jours seulement avaient passé, mais elle n'arrivait pas à se départir de cette idée : avait-elle eu tort de vouloir imposer cette envie à tout un groupe ? Avait-elle eu tort de choisir la fuite et l'égoïsme à une concession ? Clairement, et au moins quelque part, oui, elle avait eu tort. Mais Isla était loin d'être prête à se l'admettre à elle-même, et encore moins à Charlie. Il faisait partie de son passé, maintenant, et il fallait qu'elle apprenne peu à peu à l'accepter. Il fallait qu'elle fasse comme à son habitude : qu'elle aille de l'avant, sans se retourner. Pourtant, elle devait avouer s'être sans doute bien affaiblie durant sa relation avec Charlie... Elle n'arrivait plus vraiment à se le sortir de sa tête; pas de manière convaincante en tout cas. Elle ne cessait de penser qu'il reviendrait à elle, et elle s'accrochait à son vieux portable comme à une bouée de sauvetage : il allait la retrouver dans ce vieil hôtel de Westminster, il s'excuserait et elle en ferait autant, il trouverait les mots qui pourraient la consoler de cette épreuve qu'avait représenté le cimetière, et ils auraient quitté la Californie pour mener cette tournée canadienne dont ils avaient tant rêvé. Mais les jours avaient passé les uns après les autres, et elle avait du se rendre à l'évidence : son téléphone ne sonnerait pas. Il n'en avait plus rien à faire d'elle. La prochaine fois qu'elle entendrait parler de lui serait sans doute via les média, lorsqu'une blondasse siliconée apprendrait à toute l'Amérique qu'il était à nouveau en couple. Car il le serait à nouveau, elle le savait : elle avait laissée sa place à tout un armada de groupies prêtes à lui faire croire qu'elles se moquaient de sa notoriété et tout ce qui l'entourait. Mais Isla avait tout vécu avec lui, à commencer par les galères et ces soirées mornes passées dans des bars glauques à se demander si la musique valait vraiment le coup, elle avait vécu ces galères de fins de mois avec eux. Mais elle avait aussi vécu toutes ces joies qui avaient ponctué leur carrière dans son ascension : elle avait vécu chaque coup de fil, chaque nouvelle chanson, chaque concert, chaque espoir et chaque concrétisation. Mais tout ça, c'était fini. Elle n'avait plus guère d'autres choix que de faire à cette idée.
Pourtant, ce soir-là paraissait un peu moins amer que ceux qu'elle avait vécus depuis leur séparation. Le fait qu'elle ne le passait pas dans un avion ou un hôtel miteux près d'un aéroport n'y était sans doute pas pour rien, mais Isla commençait à comprendre que Cooper y avait aussi sa part de responsabilité. Elle se rendait aussi compte avec détresse qu'elle se raccrochait doucement à lui, et qu'elle n'était pas prête à laisser passer cette opportunité. Non, elle ne voulait pas être seule. Elle ne voulait plus l'être, elle ne pouvait plus l'être. Et Cooper Kingston semblait comme être tombé du ciel à un moment où elle en avait particulièrement besoin. Elle n'était peut-être pas considéré comme une outsider par tout le monde, finalement... Et peut-être qu'elle ne faisait pas peur à tout le monde, peut-être tout simplement que son cas n'était pas totalement désespéré et qu'elle pouvait encore s'imaginer un avenir potable. Pour tout ce qu'il représentait, Cooper apparaissait vraiment comme une révélation.
Le tour de montagnes russes n'était qu'une preuve de plus que la vie pouvait être plus légère que ce qu'elle vivait. Oui, voilà, c'était le mot : léger. Tout était un peu plus léger maintenant qu'elle avait Cooper à ses côtés. Il la gâtait comme une gamine, mais elle n'arrivait même pas à s'en plaindre. Elle se sentait appréciée. Et quelque part, elle avait l'impression qu'on voulait d'elle et qu'on l'acceptait pour ce qu'elle était, avec ses bons et ses mauvais côtés. Car soyez sûrs d'une chose : ce n'était pas parce que sa relation avec Charlie l'avait ramollie qu'elle allait changer. Elle ne pouvait plus changer, il était trop tard pour ça, elle s'était construite comme ça et on ne pouvait plus y faire grand chose. Mais sa vie pouvait devenir quelque chose qu'elle avait envie de vivre, et c'était toute cette sensation qui l'avait assaillie alors que le manège les faisait voler dans les airs. A cet instant, tout semblait possible, et elle ne se gardait pas de partager son enthousiasme par des exclamations destinées à faire face au boucan du manège. Cooper, lui, même s'il n'était pas convaincu par les montagnes russes au premier abord, semblait partager cet engouement. « JE SUIS D’ACCORD ! ÇA GÂCHE TOUT ! » l'entendait-elle hurler alors qu'elle était secouée comme un arbre fruitier dans le wagon. « CARRÉMENT ! » répondit-elle alors qu'il était évident qu'elle ne trouvait réellement aucun défaut majeur à cet instant. Les grognasses, elle les avait presque oubliées. De toute façon, elles ne valaient rien et eux étaient exceptionnels, il n'y avait pas de quoi tergiverser plus longtemps -même si, avouons-le, elle n'aurait pas été contre quelques relents de pomme d'amour à leur offrir.
Pourtant, quelques minutes plus tard, alors que le wagon s'arrêtait net à sa ligne d'arrivée -qui marquait aussi sa ligne de départ-, Isla n'avait rien perdu de cette euphorie peut-être un peu déplacée. Pinky avait survécu au tour de manège, et ça représentait quelque chose pour elle. Une petite victoire, dans une vie où elles se faisaient si rares. « Jaaaaaaaaaa ! » lui répondait Cooper dans ce même allemand parfait. Elle mit quelques instants à se souvenir du pourquoi et du comment de cette langue, mais ne se départit pas de son sourire victorieux et étincelant pour autant. Les deux dindes passèrent devant leur wagon pour descendre de la plateforme métallique du manège. Ils étaient maintenant les derniers encore installés, mais Isla n'en avait rien à faire. Elle savourait cette petite victoire qu'elle vivait avec Cooper, celle d'avoir su garder Pinky en toute sécurité malgré les circonstances. La blonde récupéra l'animal très brièvement, juste le temps de la confier à son nouveau compagnon de galère.« Yay », approuva le jeune homme avec une joie qui ne semblait même pas forcée. « Tu parles toujours allemand, là ? » le taquina-t-elle en se relevant.
Mais bientôt la légèreté de l'instant s'évapora. C'était sa faute à elle, bien entendu, mais ça lui avait échappé. Avec tout cela, elle se sentait comme dans l'obligation de partager ses déboires. Parce qu'avec Cooper, quelque chose de nouveau s'était produit, et elle s'était sentie soudainement sur la même longueur d'onde -ou, en tout cas, pas très loin- qu'un homme qu'elle n'avait pourtant pas revu depuis qu'ils étaient enfants. C'était sa chance. C'était son moment, et elle devait le saisir. Si elle n'était pas capable de saisir cette occasion qui s'était imposée d'une manière presque lourde tant elle était évidente, alors que pourrait-il lui rester par la suite ? Alors qu'elle parlait, elle avait guetté la réaction de Cooper avec une certaine peur, celle de le faire fuir. Mais si elle laissait passer cette chance, elle en serait la seule responsable. Par contre, s'il décidait de la laisser en plan et de fuir devant la détresse d'une trentenaire en mal de stabilité, alors elle saurait qu'elle avait essayé, et elle n'aurait sans doute plus qu'à en conclure qu'elle était destinée à errer éternellement seule dans un monde qui ne semblait pas vouloir d'elle, quoi qu'elle fasse. Les jeux se jouaient maintenant. Il avait tenté de l'interrompre avec un « Entre deux… », mais elle ne lui avait pas accordé l'opportunité d'en dire plus. Elle s'avançait sur un terrain déjà trop glissant pour elle, celui d'une sincérité qui l'effrayait, alors elle imposait à la conversation d'être maîtrisée. C'était la vie, voilà, et elle n'en dirait guère plus. Pourtant, maintenant, elle redoutait ce que Cooper pourrait lui répondre, car c'était le moment où, pour le coup, elle ne maîtrisait plus les événements. Peut-être qu'il allait lui rendre Pinky et partir en soupirant, ou, pire, garder Pinky en partant en soupirant. Tendue tout en feignant l'extrême inverse, Isla attendait donc une réaction, n'importe laquelle, juste histoire de savoir sur quel pied danser. Elle venait de se dévoiler plus qu'elle ne l'avait sans doute jamais fait à quelqu'un qu'elle connaissait finalement si peu, et le plus effrayant était de se demander ce que cette part d'elle-même pouvait déclencher chez quelqu'un qui, lui aussi, la connaissait si peu. La vérité était qu'il ne réagissait pas, il ne disait rien. D'accord, en réalité, elle ne lui avait sans doute accordé que deux secondes, mais c'était déjà trop pour elle. Alors, elle s'imposa à nouveau dans la conversation, comme si c'était sa seule façon de faire bouger les choses. Lui était toujours silencieux, à moitié caché derrière Pinky. Il lui fit rapidement signe de se caler près d'une barrière, un peu à côté de l'entrée du manège, juste pour y être un peu plus tranquille. Ils allaient parler, voilà ce que cela signifier. Ils n'allaient plus errer au milieu de la foule, et quelque part, l'instant en prenait un air encore plus sérieux. « Tu étais juste de passage à Huntington Beach ? Tu vas repartir ? » lui demanda-t-il finalement alors que le regard de la blonde vagabondait de passant à passant, juste pour fuir celui du brun. Mais ces questions, même si elle y lisait sans doute plus que de raison, avaient un peu goût de rassurant, et ça n'était pas sans lui déplaire. Ses yeux bleutés se levèrent alors doucement vers le brun, qu'elle regarda avec un petit sourire mi-soulagé, mi-reconnaissant. « Je sais pas, je sais pas » lâcha-t-elle sans trop réfléchir. La vérité était pourtant celle-là : elle ne savait pas. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait, ce qu'elle allait faire ou ce qu'elle allait devenir. Elle était totalement perdue, et le GPS le plus performant pouvait lui donner un itinéraire précis pour retrouver le bar où elle s'était pris sa première cuite, mais il était encore absolument incapable de l'aiguiller vers une destination qu'elle ne connaissait pas elle-même. Inquisitrice, elle demanda à son tour ce qu'il faisait, et, plus précisément, s'il vivait ici. Sa réponse eut quelque chose de rassurant, car elle se rendit compte qu'ils étaient sans doute encore plus connectés qu'elle ne l'avait cru jusque là... « Et toi ? Tu vis forcément quelque part ? Ou tu voyages sans avoir vraiment une maison ? » Oui, la question avait définitivement pris un autre tournant, beaucoup plus sérieux. « Je sais pas. Je vis nulle part... enfin, je vis partout. Enfin, je sais pas. Mais j'ai envie de m'installer, et... », elle haussa les épaules en faisant une petite grimace dubitative, « Huntington Beach me paraît pas si mal. J'ai repéré quelques disquaires, et puis l'océan ici fait un peu plus envie qu'à Boston... » Elle ne se rendit pas tout à fait compte de l'impact qu'aurait cette remarque, qu'elle pensait pourtant légère, sur le tournant des événements. D'ailleurs, Cooper non plus, sûrement. « Pourquoi cette question ? » lâcha finalement le brun, sans doute surpris par le détour qu'avait pris la conversation. A nouveau, elle haussa les épaules et attrapa une patte arrière de Pinky, jouant avec dans un tic d'anxiété subite. « T'en poses, des questions. » Encore une fois, elle s'était mise à fuir son regard. Elle n'était vraiment pas à l'aise avec ses choses-là. C'était beaucoup plus facile d'insulter les gens et d'en rester éloigné. C'était tout un travail sur elle-même qu'elle s'imposait là, et elle était très clairement en pleine galère. Elle aurait sans doute été plus à même de s'en sortir si on lui avait demandé d'expliquer la théorie des cordes, c'était pour dire... -bon, en réalité, quand même pas, mais avez saisi l'idée.
Puis, soudainement, un éclair de génie. Sans doute pas réalisable, totalement fou, mais c'était un pari qui valait au moins la peine d'être exposé. Son regard, brillant d'un tout nouveau éclat, s'était à nouveau levé vers Cooper, et ses mains angoissées avaient lâché les pattes de Pinky pour décaler la tête de la bête, histoire de mieux voir celle de son interlocuteur. « Et toi, Huntington Beach, ça te parle ? » lança-t-elle dans un souffle excité. « T'es pas totalement con, je pense que t'as compris où ma question est censée te mener ! » Elle haussa les sourcils, interrogatrice, et reprit vigoureusement, toute excitée par son idée : « tu pourras draguer sur la plage, je pourrai draguer dans les bars. Je sais faire la plupart des cocktails, et j'ai aucun problème à vivre avec des animaux de compagnie divers et variés comme des araignées et des cafards. Donc avec toi, je devrais pas avoir de problème. » Elle se racla, se rendant visiblement compte que la comparaison n'avait pas grand chose d'encouragement, et reprit pour se donner un peu plus de contenance : « enfin, je propose ça, c'est pour toi, tu me fais de la peine à pas savoir où tu vas... » Mauvaise foi, bonsoir.
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| Sujet: Re: {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} Jeu 12 Fév 2015 - 21:19 | |
| | ∞ Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes qu'on ne devrait les effectuer qu'après un long apprentissage ou bien tout simplement les interdire. | |
the devil on red dress. ♡ À cet instant-là, Cooper s’était senti léger et bêtement heureux. Il avait profité de l’instant présent sans se préoccuper du futur ou du passé. Sans se demander si Pinky sera là à l’arrivée, sans repenser à sa discussion avec Ally. Il n’avait pas eu le temps de penser à tout ceci, il était focalisé sur ce manège, à commenter la lourdeur de leur voisines de wagons. C’était pour ça, que lorsque que ce manège avait été arrêté parce qu’il était arrivé, il avait ressenti de la déception. La petite tristesse que ce tour soit terminé trop vite, mais il s’était rendu compte d’une chose grâce à Isla. Ce manège pouvait lui faire du bien, de le dégriser un peu. Il eut un petit moment euphorique où il ne pouvait pas cacher sa petite joie, mais il reprit bien vite contrôle de soi-même. « Tu parles toujours allemand, là ? » Coop’ esquissa un petit sourire et baissa les yeux pour voir où il marchait avec Pinky dans les bras. « C’était pas allemand ça. » répondit-il en mettant sa mauvaise foi en route. C’était à moitié Allemand, à moitié Anglais ou Américain. Il n’en avait aucune idée. Il n’avait pas vraiment réfléchi à l’origine du mot et il doutait que ça soit Allemand. Cooper était peut-être un écrivain, mais il avait suivi une formation de scientifique, donc attention ! Les mots venaient souvent vers lui, il avait le don de bien les choisir, mais il avait le merveilleux don de ne pas savoir d’où ils venaient !
Après cet instant pour sortir, de discuter un peu plus sérieusement. Il fallait croire qu’Isla n’avait pas vraiment cette habitude de discuter sérieusement qu’elle ne cessait pas de changer de sujet à chaque fois. Une fois elle passait par un sujet dont il n’avait aucune idée de ce que ça pouvait être. Puis parler de rentrer à Weminster à cause des horaires de bus et d’accès à son hôtel, comme si elle n’était pas ici pour toujours. Après, Cooper n’était pas ici non plus pour toujours. Donc il n’était pas bien placé pour lui dire de rester, c’était parfaitement égoïste de sa part sachant qu’il allait repartir dans la semaine, mais il l’aimait bien après tout. Il aimait sa façon de parler, de s’en foutre, il aimait bien sa façon d’être et il ne la jugeait pas vraiment. Il n’y arrivait pas vraiment et il avait l’impression de se retrouver un peu. « Je sais pas, je sais pas. » répondit-elle finalement, avec un air indécise sur son visage. Lui non plus il ne savait pas, mais il n’en disait rien. Parce qu’il ne savait absolument pas non plus où aller après être de retour à Boston. Aller dans un autre pays ? L’Allemagne ? Non, ça lui rappèlerait trop de souvenirs. L’Angleterre ? Non plus. Bon oublions l’étranger. Oublions l’avenir ! Il lui posa la question, demandant où est-ce qu’elle allait, Isla. Si elle pouvait peut-être lui donner des conseils sur les villes qu’elle aurait pu connaitre, elle pouvait peut-être l’aider là-dessus. « Je sais pas. Je vis nulle part... enfin, je vis partout. Enfin, je sais pas. Mais j'ai envie de m'installer, et... Huntington Beach me paraît pas si mal. J'ai repéré quelques disquaires, et puis l'océan ici fait un peu plus envie qu'à Boston... » Il sourit en observant le monde, malgré la taille de Pinky qui lui camouflait la vue. Elle avait raison, ici il faisait plus chaud. C’était très différent de Boston et Cooper n’y pensait absolument pas à ceci, il ne repensait pas à Boston, mais à la question qui allait suivre ainsi que la réponse. « T’en poses, des questions. » L’écrivain éclata de rire sans vraiment remarquer le gêne d’Isla par la faute de Pinky qui était une barrière. « C’est mon côté scientifique, j’y peux rien. J’ai toujours cherché à savoir. » il observa Isla et garda son petit sourire au coin de ses lèvres. « Même si j’ai toujours cherché à savoir avant d’entrer dans la filière des sciences. » Puis c’était le silence entre les deux protagonistes. Ils entendaient le bruit de la foule de la fête foraine. Isla continuait toujours à jouer avec les pattes arrières de Pinky, pendant que Coop’ réfléchissait à ce qu’il allait faire pour rentrer.
Puis soudain. Les choses prirent une tournure inattendue, mais qui allait changer les futurs quotidiens de Cooper.
Cela commença par les pattes arrières de Pinky qui arrêtaient de bouger, suivi du mouvement de la tête qui s’écarta vers la gauche. Sur le coup, Cooper cru un instant que c’était Pinky qui bougeait toute seule, mais c’était Isla. Encore Isla, mais elle était différente d’il y avait quelque secondes plus tard. Son regard était illuminé, comme si elle était revigorée par une certaine énergie que produisait… Une nouvelle idée. « Et toi, Huntington Beach, ça te parle ? » s’extasia-t-elle. L’ex étudiant en médecine haussa les sourcils, complètement surpris. Il avait bien compris le sous-entendu ou…? « T’es pas totalement con, je pense que t’as compris où ma question est censée te mener ! » Bon. Ok. Isla avait rapidement compris la surprise de Coop’, elle avait rapidement compris son hésitation sur sa compréhension des choses. Sur son interprétation. Il n’eut pas vraiment le temps d’assimiler les choses, ce sous-entendu… Mais Isla lui proposait une colocation ? « Tu pourras draguer sur la plage, je pourrai draguer dans les bars. Je sais faire la plupart des cocktails, et j'ai aucun problème à vivre avec des animaux de compagnie divers et variés comme des araignées et des cafards. Donc avec toi, je devrais pas avoir de problèmes. » Cafards ? Araignées ? Elle avait vraiment eu ces insectes comme animaux de compagnie ? Cooper n’avait pas vraiment eu le temps de tout assimiler, de répondre à Isla qu’elle ne lui avait pas vraiment laissé le temps. Elle était vraiment emballée et était sincère. Elle le proposait juste parce qu’il lui faisait la peine à ne pas savoir où il allait. C’était donc pour ça cette raison ? Coop’ n’y croyait pas du tout, mais il n’en dit rien. Il esquissa un petit sourire et baissa le regard. « Je m’adapte à tout animal de compagnie, sauf les chats. » Il ne s’étala pas longtemps là-dessus, puis ils avaient déjà eu cette conversation, qui avait dérivés avec les ours qui fouillaient les poubelles. Il releva le regard et montra Pinky en la remontant un tout petit peu. « Puis on a déjà un animal de compagnie. » Une peluche ? Et alors ? Ça comptait quand même comme un animal de compagnie ! « Tu sais ce que ça veut dire en plus. » Il sourit légèrement comme s’il savait ce qu’il disait vraiment. L’écrivain était vraiment sérieux, il avait vraiment accepté cette colocation.
Pourquoi il n’avait pas réfléchi avant d’accepter, de prendre précipitamment cette décision ? Parce qu’il n’y avait pas vraiment besoin de réfléchir, il sautait sur cette opportunité. Une colocation c’était la meilleure solution pour combattre contre la dépression, les coups de mous, s’entraider en cas de difficultés financières. Après tout, Isla était peut-être vraiment en difficulté financière. Cooper ne l’était pas, pour l’instant avant que son éditrice s’énerve et le poursuive en lui demandant de rembourser pour ne pas avoir respecté le contrat. Huntington Beach n’était pas une très mauvaise ville, elle était exotique. Très différente de Boston et personne n’aurait soupçonné que Cooper irait vivre dans une ville Californienne. Parce qu'il était connu chez les Cooper, qu’il détestait la chaleur et qu’il avait du mal à supporter, il avait toujours une préférence pour le froid et l’hiver. Son point de vue avait changé, il voulait changer, il voulait tourner la page. Puis, il ne serait pas seul… Et son cercle s’agrandira, puis il ira vraiment s’excuser auprès d’Ally, de retrouver cette relation d’avant, bien qu’il en doutait quelque part. Parce que ce passage allait vraiment rester dans leur mémoire. Puis il appréciait beaucoup Isla, alors qu’il ne la connaissait vraiment qu’une soirée. Il n’était pas bourré, elle n’était pas bourrée non plus. Ils étaient sain d’esprits. « On devrait prendre un appartement, ça coutera moins cher. À Pacific Lane, ça sera pas mal. » Il était déjà parti Cooper, on l’avait déjà perdu. Il garda toujours Pinky contre lui, en prenant soin d’écarter un peu la tête de la licorne pour mieux voir Isla. Il fronça les sourcils et prit un petit air sérieux. Il ne put pas s’empêcher de sourire au coin. « Un appartement avec accès à la cave. On pourrait avoir une cave privée… C’est quand même obligatoire. » Presque sain d’esprits quand même…
WILD HEART. |
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| Sujet: Re: {{ Breath in, exhale, I've poked a nerve {Coop} Mar 24 Fév 2015 - 4:00 | |
| Ce n'était peut-être pas la meilleure idée qu'elle avait eue au cours de sa vie, peut-être. Elle faisait probablement encore une grosse connerie, sans doute. Elle allait encore se casser la gueule, tomber de haut et encore plus bas, certes. Mais elle voulait tenter le coup. Parce qu'elle en avait besoin, parce qu'elle n'arrivait plus à s'imaginer errer sans aucun autre but que de survivre, comme si elle se retrouvait enfermée dans un épisode de The Walking Dead à chaque instant. Elle voulait retrouver une raison de vivre, quelque chose qui la porterait un peu plus loin que la semaine suivante. Elle voulait, naïvement sans doute, croire à nouveau en une personne, deux peut-être. Elle voulait arriver à espérer que le monde lui destinait autre chose que toutes ces galères qui s’enchaînaient depuis sa plus tendre enfance. Et cette rencontre était comme une perche tendue à tous ces espoirs inaudibles qu'elle avait formulés : il n'était pas question qu'elle laisse passer cette chance, même si elle était prédestinée, à plus ou moins long terme, à tout briser. Elle avancerait pas à pas, se découvrirait peut-être une passion pour la cuisine ou la couture, et deviendrait enfin quelqu'un de classique. Quelqu'un qui avait un toit et chez qui il faisait bon se réfugier lorsqu'on était mal ; quelqu'un avec qui il ne devenait pas inconcevable d'aller boire une bière avant d'aller à un concert ; quelqu'un qui ne serait jamais tout à fait réparé, mais qui arriverait réellement à se reconstruire. Elle rêvait à un chez-elle, un endroit qu'elle pourrait appeler sa maison. Elle rêvait d'une famille, aussi, mais elle savait que ce sang qui caractérisait la sienne ne s'écoulait plus qu'à l'intérieur de ses propres veines. Elle n'avait plus de famille à proprement parler, mais en avait-elle jamais réellement eu ? Peut-être à un moment, réalisait-elle depuis ce soir-là. Peut-être que Moïra Zellenwiller, celle qui avait été sa mère, l'avait réellement aimée. Peut-être qu'elle avait été aimée, peut-être qu'elle était passée à deux doigts de vivre une vie rêvée de petite fille qui vivait avec sa mère célibataire. Cette vie-là, elle n'arriverait plus à en rêver. Elle n'était plus rattrapable, et elle l'avait compris pour de bon quelques jours auparavant, lorsqu'on lui avait annoncé que cette dénommée Moïra Zellenwiller reposait au cimetière de Westminster, Californie. Mais c'était seulement en se rendant sur sa tombe qu'elle avait réalisé qu'elle n'avait peut-être pas été si indésirée que ça. Pas dans l'entièreté de sa vie. Et c'était ça qui lui donnait maintenant le peu d'espoir qui la faisait subsister et qui lui donnait envie d'avancer, et de se reconstruire. Cette famille dont elle avait tant besoin, elle la construirait elle-même, coûte que coûte. Le sang n'était pas ce qui faisait une famille, et elle en était la triste preuve. Elle n'avait plus de cette famille-là. Mais elle pouvait choisir ceux qu'elle voulait à ses côtés pour aussi longtemps qu'ils souhaiteraient l'être, et c'était cette liberté qu'elle découvrait à présent, réalisant que retrouver Cooper ce soir-là n'était peut-être pas du simple hasard mais un coup de chance organisé par une loi métaphysique encore indomptée. Et à présent, elle comptait mettre toutes les chances de son côté.
Pourtant, pas question pour elle de laisser transparaître quoique ce soit, y compris le fait qu'elle était l'émettrice de l'idée ou, pire encore, qu'elle souhaitait la compagnie de Cooper H24. Non, Isla préférait encore croire qu'elle pourrait vivre seule, mais que vivre à deux leur rendrait simplement service à eux deux, sans plus. Pourtant, Isla était sérieuse, peut-être même aussi sérieuse que lorsqu'elle avait demandé à Charlie de mettre les voiles vers la Californie plutôt que le Canada. Pourtant, cette fois-ci, la réponse de son interlocuteur avait une drôle de saveur... « Je m’adapte à tout animal de compagnie, sauf les chats. » La saveur de la victoire, sans doute. Et peut-être un peu celle de l'impression d'être appréciée, cette impression qu'elle n'avait que trop peu connue jusque là. « Crois-le ou non mais j'en ai jamais vraiment côtoyé, et c'est pas maintenant que ça va commencer » lança-t-elle avec un air borné, tenant toujours la tête de la licorne pour éviter qu'elle ne cache le visage de Cooper au moment où ils étaient en train de débattre de ce qui allait conditionner leur vie pendant un bon moment. « Puis on a déjà un animal de compagnie », ajouta-t-il, sans doute pour être sûr qu'ils n'adoptent pas de féliné. Aucun risque. Isla était à peine capable de s'occuper d'elle-même et n'était même pas sûre d'arriver à gérer un four ou une gazinière sans ameuter les pompiers en enfumant son appartement ou en empoisonnant une victime avec ses préparations -eh oui, à quoi pouvait bien servir le cyanure lorsqu'on avait une Isla sous la main ? Toujours était-il qu'il faisait clairement comprendre son point de vue. Pourtant, la blonde fronça les sourcils. « Comment ça, on ? Ça y est je te l'ai confiée alors tu te sens plus péter ! » Elle lâcha la tête de Pinky, qui, dans un espèce d'effet ressort très classieux, heurta le visage de Cooper. « Elle est à moi », se sentit-elle obligée de préciser une nouvelle fois avant de l'arracher des bras du brun et de la serrer contre elle. « Tu sais ce que ça veut dire en plus » ajouta-t-il sans trop s'émouvoir, alors qu'Isla était en pleine réflexion pour savoir ce que ça voulait dire. Elle préféra ne pas relever, se concentrant sur le sérieux du sujet, mais la vérité était qu'elle n'en avait absolument aucune idée. Et qu'elle ne comptait pas le faire savoir. Peut-être qu'elle le saurait plus tard, d'ailleurs, se dit-elle. Elle pourrait le ramener dans une conversation devant la télé. Car oui, ils auraient une télé. Mais surtout, de grandes bibliothèques, et des CDs par milliers. Voilà ce dont elle rêvait. Même si elle avait actuellement seulement de quoi se payer un paquet de chewing-gum dans une supérette à l'hygiène douteuse.
Autre chose qu'elle réalisait à présent, c'était que la vie stable demandait certaines exigences. Elle devrait travailler. Et pas un truc trop craignos, si possible, car elle comptait rester dans les parages un moment, et elle ne comptait pas le faire déguisée en hot-dog sur un trottoir. Et Isla n'était visiblement pas la seule à faire fonctionner sa raison. « On devrait prendre un appartement, ça coutera moins cher. À Pacific Lane, ça sera pas mal. » Isla haussa les épaules, faisant bouger la haute licorne au passage, alors qu'elle répondait, l'air grave, encore perdue dans ses pensées. « Ça tombe bien, je comptais pas prendre une villa avec piscine et vue sur l'océan », acquiesça-t-elle avant d'ajouter : « pour le quartier, je te fais confiance. C'est la première fois que je viens ici, je connais rien à part l'arrêt de bus, et personne à part toi et le chien qui a bouffé ton portefeuille. » Elle lui ferait donc pleinement confiance. De toute façon, peu importe le coin où elle se retrouverait, elle était à peu près sûre d'avoir déjà vécu à un endroit qui pourrait le surpasser en terme d'insalubrité. « Ah, heu, oui, au fait, c'était un chien qui l'avait dans la gueule ». Oui, oups, elle ne lui avait pas dit avant. Surpriiiise ! Cooper ne se laissait pas démonter pour autant, visiblement bien enthousiasmé par l'idée de l'appartement. « Un appartement avec accès à la cave. On pourrait avoir une cave privée… C’est quand même obligatoire. » Elle arqua un sourcil amusé et répondit simplement : « Tu vois, j'ai toujours su que t'étais un taré. Ça va être sympa, cette colocation. » Avec un petit sourire entendu, elle lui rendit temporairement et Pinky et ouvrit son sac à main pour attraper une vieille serviette de fast-food et un stylo à moitié rogné. Elle fit un pas pour faire face à l'épaule de Cooper et y posa la serviette pour y écrire quelques chiffres; quelques instants plus tard, elle lui tendait la serviette en papier, rangeait son stylo et récupérait Pinky. « Appelle-moi. Il faut vraiment que je file, sinon Pinky et moi on va se retrouver sans abri. Ce serait dommage pour sa première nuit dans sa nouvelle famille. » Elle marqua une pause et ajouta, entendue : « sa famille étant moi, soyons bien d'accord. » Bah oui, décidément, il ne fallait pas trop brusquer les choses, non plus. Avec un petit sourire presque affectueux, elle se mit sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur la joue de Cooper et fit quelques pas en arrière, se perdant déjà dans la foule. « On se parle bientôt, bitch ! » conclut-elle avec un geste de la main avant de se retourner et de, pour de bon, disparaître dans la marée humaine.
Bon, ok, elle avait peur. La vérité, même, c'est qu'elle était terrifiée. Pour la première fois de sa vie, elle venait de s'engager.
~~ The end.
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