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 Une mère, une fille, une source de conflits mais un amour infini > Leah&Isobel

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MessageSujet: Une mère, une fille, une source de conflits mais un amour infini > Leah&Isobel   Une mère, une fille, une source de conflits mais un amour infini > Leah&Isobel EmptyVen 3 Avr 2015 - 14:20

Isobel errait dans la salle de bain, le temps de terminer de s'apprêter. Aujourd'hui, elle avait réservé sa journée pour aider Leah dans son déménagement. Elles avaient prévu de passer la journée, rien qu'elles deux, sans même Andrew ou encore Mason pour les déranger, puisque de toute façon il était aussi prévu que son petit-fils reste avec son mari. A cette idée, Isobel ne peut s'empêcher de sourire, mais avait confiance. Andrew n'avait pas été toujours très présent pour ses filles et donc, n'avait jamais vraiment eu l'occasion de s'en occuper à proprement parler. Aujourd'hui allait sans doute être un grand-jour pour lui, ou pas, mais elle l'espérait, au moins pour Mason. Une fois qu'elle fut prête, habillée d'un tailleurs et chaussures à talons dernier cri – loin d'être adaptées pour ce qu'elles avaient prévu avec Leah – Elle se regarda une dernière fois dans le miroir. Elle savait que ce n'était pas approprié pour ce genre d'activité, mais en même temps, si elle flânait dans les rues à faire du shopping avec ses filles, c'était justement pour ne pas avoir ce genre de tenues passe-partout qu'on s'imposait le dimanche, lorsqu'on n'avait rien de prévu, sauf qu'Isobel, elle avait toujours quelque chose de prévu, du moins elle essayait. Elle passa une dernière fois sa main dans ses cheveux pour les replacer correctement et puis rejoignit le rez-de-chaussée, quand son portable, posé sur le meuble du hall d'entrée, résonna dans toute la pièce. D'un geste rapide elle attrapa son téléphone au vol et décrocha, c'était le magazine d'art pour lequel elle écrivait. "Non. Je vous avais prévenue, je ne suis pas disponible aujourd'hui donc rappelez cette personne et fixez lui un autre rendez-vous. Non je n'ai pas non plus le temps d'aller voir ses œuvres en fin de journée." Tout en téléphonant, elle faisait les cents pas, dans le hall d'entrée. La secrétaire commençait vraiment à l'énerver. "Ecoutez, Liza, quand je pose une journée de congé, ce n'est pas un quart ni à moitié. C'est toute la journée, d'accord? Rappelez cette personne et fixez-lui un autre jour. Dans le pire des cas, envoyez-lui quelqu'un d'autre, mais moi je n'irai pas aujourd'hui." Et elle raccrocha. Au même moment, elle leva la tête vers la vitre qui donnait sur le devant de la maison. Lorsqu'elle reconnu sa fille cadette, Isobel se dirigea vers la porte et l'ouvrit en attendant que Leah s'approche avec son fils et sans doute, tout ce qui serait utile à Andrew. Madame Stewart s'empressa d'embrasser sa fille et de lui sourire "Chérie, comment tu vas? T'as une petite mine, je trouve. Tu dors assez ?" Elle se pencha ensuite vers Mason pour l'admirer, n'osant pas trop le brusquer, elle se contenta seulement de lui caresser la joue "Il est toujours aussi magnifique ce petit ange. Comment il va? Tu t'en sors avec lui? T'es sure que tu ne manques de rien, Leah? Tu nous le dirais si jamais quelque chose n'allait pas?" S'inquiéta-t-elle. Sur le point de crier à travers toute la maison après son mari, Isobel se rappela vite que Mason n'était pas loin et de ce fait, interpella une des domestiques "Catherine, allez chercher Andrew s'il vous plait. Dites-lui que Leah est là avec Mason. Je ne sais pas où il se trouve." Et puis elle se retourna vers sa princesse. "Tu veux qu'on prenne ta voiture ou la mienne? Oh tiens, Leah. Un jour il faudra que je t'emmène dans la nouvelle boutique Gucci qui vient d'ouvrir. Ils ont des nouveaux sacs magnifiques. D'ailleurs j'en ai acheté un, regarde" Isobel attrapa son sac à main, nouvelle collection de cette prestigieuse marque.

Au même moment, Andrew finit par se montrer et non sans lui adresser un sourire, elle lui rappela qu'il était temps pour elles de s'en aller. Isobel embrassa rapidement son mari et se dirigea vers la porte. A peine quelques mètres de franchis, elle remarqua qu'elle avait oublier le plus important: Sa fille. Leah peinait à se séparer de son bébé. Elle pouvait le comprendre, mais c'était ce qui était prévu et puis il ne restait pas tout seul. "Allez ma puce, on y va ! Tu le retrouves tout à l'heure, ton bout de chou. Je suis certaine que ton père se débrouillera comme un chef" et Isobel entraina sa fille par le bras à l'extérieur de la grande demeure et mis ses lunettes de soleil sur son nez direction la voiture pour commencer cette journée tant attendue. Dans l'auto, elle se regarda une fois de plus dans le miroir du pare-soleil du véhicule et le refermant d'un geste vif, elle se tourna vers sa fille "Tiens, en parlant de Mason. T'en es où avec le père de cet enfant?". Certes, Isobel n'avait jamais jugé ni critiqué la grossesse de sa fille. Elle avait été présente pour la soutenir et encore maintenant, pendant son déménagement, aussi bien elle qu'Andrew essayait de la soulager au mieux pour qu'elle puisse aussi se reposer. Néanmoins, ça restait un problème quant il s'agissait de savoir qui était le père de cet enfant et surtout, ce que Leah comptait faire avec ou sans. Que ce soit pour elle, pour Mason ou encore pour la réputation des Stewart.

hrp: Pardon, c'est pas très long, je ferai mieux la prochaine fois. Une mère, une fille, une source de conflits mais un amour infini > Leah&Isobel 2176152401
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MessageSujet: Re: Une mère, une fille, une source de conflits mais un amour infini > Leah&Isobel   Une mère, une fille, une source de conflits mais un amour infini > Leah&Isobel EmptyMar 7 Avr 2015 - 0:36


« Bonjour, maman! » chantonna-t-elle en apercevant la porte d’entrée de la maison de ses parents s’ouvrir avant même qu’elle n’ait eu le temps de s’en approcher. Sa mère avait dû l’apercevoir arriver et s’était précipitée pour l’accueillir. Au moins, elle avait l’air heureuse de la voir, ça faisait plaisir. Leah tenait Mason dans ses bras, et avait un gros sac rempli de tout un tas de babioles dont son père aurait probablement besoin au cours de la journée. Elle tendit sa joue à sa mère pour se faire embrasser, et roula des yeux en l’entendant dire qu’elle avait une petite mine. « Oh merci! C’est vraiment ce que j’aime entendre. Tu ne veux pas me dire que j’ai un gros cul ou que je n’ai toujours pas perdu mon ventre de grossesse, pendant que tu y es? » Elle eut un petit rire, parce qu’au fond elle plaisantait. Enfin, à moitié au moins. Si sa mère osait lui dire qu’elle était grosse, elle serait capable de faire demi tour et de rentrer chez elle sur le champ. C’était le genre de commentaire qui pouvait coûter cher… Du style quatre ou cinq jours d’ignorance totale de la part de Leah. Mais heureusement, elle savait que sa mère n’était pas de ce genre-là, et puis peut-être bien qu’elle avait effectivement une mine un peu fatiguée… « Ça ira mieux quand ton adorable petit fils fera ses nuits. » Elle pénétra à l’intérieur de la maison, suivie d’Isobel. Il n’y avait aucun autre endroit au monde qu’elle aimait plus que cette demeure. C’était ici qu’elle avait grandi et à chaque fois qu’elle apercevait les escaliers menant à l’étage, elle se revoyait les dévaler avec ses soeurs, puis courir à travers le salon et la cuisine, tout en riant aux éclats en tentant d’échapper à leurs parents ou à leur nourrice qui les suppliait d’arrêter de courir partout. Elle avait des centaines de bons souvenirs dans cette maison, et elle y trouvait refuge quand quelque chose n’allait pas. D’ailleurs, ça faisait longtemps qu’elle n’était pas monté dans sa chambre qui n’avait pas beaucoup changé depuis qu’elle l’avait quitté pour partir étudier à Berkeley. Cette chambre qui était restée celle d’une adolescente sur le point d’entrer dans le monde adulte et de la vie étudiante californienne. C’était un peu comme si le temps s’était stoppé dans cette pièce aux murs lavande et à chaque fois qu’elle s’y rendait elle avait ce petit pincement au coeur qu’on appelle « nostalgie ». Elle eut justement un regard pour l’étage avant de se tourner à nouveau vers sa mère qui était concentrée sur Mason. « Une question à la fois, s’il te plait, maman! » Elle avait cette fâcheuse tendance à la bombarder d’interrogations, et depuis toujours cela avait le don de rendre Leah folle. « Franchement tout va bien, ne t’inquiète pas. Relax, je gère. Est-ce que mon fils a l’air malheureux? Mal en point? Non. Tu vois, il est magnifique et parfait. » Elle haussa les épaules et baissa les yeux sur Mason à moitié endormi contre sa poitrine. Le rythme de sa respiration semblait l’apaiser. « J’ai hérité du plus gentil des bébés, il est d’un calme! Bon, il ne dort par encore douze heures à la suite et avec les déménagement je manque définitivement de sommeil mais je suis sûre que ça va bientôt s’arranger. » Elle ne voulait pas d’aide, du moins pas pour s’occuper de Mason. Leah acceptait volontiers les coups de main de ses parents de temps en temps, mais elle ne supportait pas l’idée qu’on veuille contrôler sa vie ou prendre des décisions pour elle… Comme la fois où ils lui avaient trouvé un colocataire sans lui en parler avant. Elle avait eu envie de les tuer ce jour-là. « Je ne me manque de rien, et Mason non plus. Je ne suis plus une enfant, tu sais, je suis une mère moi aussi. » Elle eut un sourire à l’attention d’Isobel. Comme c’était étrange de le dire à voix haute. Mais elle se sentait si fière, après tout ce qu’elle avait traversé, elle avait confiance en elle-même quand il en venait de ses capacités à être une bonne maman. Avant même qu’elle ne puisse demander où était son père, sa mère le fit appeler. C’était lui qui allait garder Mason pour la journée pendant qu’elles passeraient un peu de temps entre mère et fille. « On peut prendre la mienne, peu importe… » Conduire ou se faire conduire, elle s’en fichait bien. Pour être honnête, elle commençait un peu à appréhender la séparation imminente d’avec son fils. Surtout qu’elle avait beau aimer son père de tout son coeur, elle n’était pas certaine de ses capacités à s’occuper d’un bébé toute une journée. Aussi, lorsqu’Isobel se mit à lui parler de Gucci et de sacs magnifiques, elle hocha à peine la tête. « Maman, tu es sûre que ça va aller avec papa? Mason est encore tellement petit et fragile et… tu es sûre que ça ne le dérange pas de le garder?  » oui, bon. Elle n’avait pas encore trop l’habitude d’être séparée de son enfant, elle voulait surtout être certaine que tout ce passerait bien. De toute façon, Catherine resterait là toute la journée, si jamais papa Stewart ne savait pas gérer quelque chose il pourrait toujours lui demander à elle, et dans le pire des cas il avait leurs numéros de téléphone à toutes les deux.

C’est ainsi que quelques minutes plus tard, mère et fille se trouvaient dans la voiture en route pour sa nouvelle maison de President Drive. Leah au volant, observa du coin de l’oeil sa mère se contempler dans le miroir du siège passager. Cette obsession avec son apparence lui venait bien de quelque part. Elle était la fille d’Isobel, aucun doute là dessus. « On devrait appeler papa en arrivant, juste pour être sûr que tout va bien. » Ça ne devait pas faire plus de cinq ou six minutes qu’elles étaient parties et déjà l’envie de téléphoner la démangeait. Elle était le cliché de la mère poule qu’elle s’était promis de ne jamais devenir. Mais Isobel aborda un sujet un peu houleux, pile de quoi distraire Leah. Quoi qu’il ne s’agissait sans doute pas de la meilleure des distractions… « Humm » Elle tapota ses doigts sur le volant de la voiture, légèrement gênée. « J’ai eu les résultats du test de paternité… Je voulais justement vous en parler à papa et toi. » Elle songeait à Noah et à sa première rencontre avec Mason, il y a quelques jours. Ils avaient ouvert les résultats du test ensemble, et c’était ainsi qu’elle avait appris que l’avocat était bel et bien le papa de Mason. « Noah Harper est son père… » Elle n’avait pas souvent abordé le sujet de la paternité mystère avec ses parents, évitant soigneusement leurs questions durant sa grossesse. Dans la liste des choses que vous n’avez jamais envie de dire à vos parents « Je ne sais pas qui est le père de mon futur bébé parce que je suis une grosse salope qui couche à droite à gauche » est probablement numéro 1. Elle se demandait souvent ce que sa mère pensait de tout cela, mais elle avait un peu trop peur de lui poser la question directement, se doutant que la réponse ne devait pas être ce qu’elle avait envie d’entendre. Leah savait bien ce qu’on pouvait dire sur elle, et au fond elle s’en foutait, mais elle ne se foutait pas de l’avis de ses parents. Elle détestait l’idée de ne pas être à la hauteur de leurs attentes ou de leur faire honte, et ces derniers mois elle avait eu la sensation de ne faire que les décevoir. Elle était sincèrement mal à l’aise avec ce sujet, mais puisque le mystère était enfin résolu, il fallait bien qu’elle annonce la nouvelle à ses proches. Noah était donc le père de Mason et il allait, d’une manière ou d’une autre, faire partie de cette famille pour les dix huit prochaines années au moins. « Je l’ai vu il y a quelques jours. On a ouvert les résultats ensemble et… Il a rencontré Mason pour la première fois. » Elle fixait la route avec attention, refusant catégoriquement de tourner la tête vers sa mère de crainte d’apercevoir de la déception dans ses yeux. « Hum… et sinon, tu eu as des nouvelles de Marissa cette semaine? » Passer de la fille qui a eu un bébé avec un père inconnu à la fille qui a perdu la garde de son enfant au profit de son ex-mari qu’elle aime toujours, quoi de mieux pour changer de sujet? Elle savait que sa mère n’était pas dupe et qu’il lui en faudrait un peu plus pour lâcher l’affaire, mais au moins elle essayait.

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MessageSujet: Re: Une mère, une fille, une source de conflits mais un amour infini > Leah&Isobel   Une mère, une fille, une source de conflits mais un amour infini > Leah&Isobel EmptyVen 22 Mai 2015 - 14:54

Isobel était heureuse de voir que sa fille était radieuse et voir même de bonne humeur. Leah avait accouché depuis peu et malgré tout, elle reprenait vite du poil de la bête. En même temps, même petite elle était une vraie boule d'énergie sur qui il fallait souvent crier pour qu'elle se taise ne serait-ce que deux minutes. Isobel avait toujours apprécié ça chez elle, même si certain ne le voyait pas toujours d'un très bon oeil. Mais bonjour la jalousie, évidemment. Non ? En voyant le sac rempli d'accessoire pour bébé, Isobel peina à caché son inquiétude. Elle aurait préféré que Leah utilise la solution de facilités plutôt que d'apporter presque toute la chambre de son fils avec elle. Lorsque Andrew verrait tout ça, probablement qu'il prétextera une réunion à la dernière minute plutôt que de se retrouver face à tous ces accessoires de bébés. « C'est quoi tout ça ? » Isobel regarda sa fille, étonnée. Certes, elle savait qu'un bébé avait besoin d'attention et de soin, mais elle doutait vraiment qu'Andrew se serve de tout ça pour s'occuper de Mason, alors elle reprit sans vouloir inquiéter sa fille pour autant « Chérie, est-ce que tu sais que c'est ton père qui va s'occuper de ton petit bonhomme. Je doute qu'il sache à quoi sert.. » elle s'accroupi pour attraper le chauffe biberon et le mettre sous les yeux de Leah « ça, par exemple. S'il voit tous ces accessoires, il va prendre la fuite et probablement prétexter une de ses réunions au fin fond de l'Amérique et honnêtement, j'aimerais autant qu'il reste ne serait-ce que 72 heures dans cette ville ». Isobel admira néanmoins sa fille. Elle était pleine d'énergie, mais malgré tout, elle avait l'air d'avoir encore cette petite mine. Oh ce n'était rien de dramatique, toutes les mères étaient passées par là, il n'y avait pas de raison pour que Leah fasse exception à la règle. « Oh merci! C’est vraiment ce que j’aime entendre. Tu ne veux pas me dire que j’ai un gros cul ou que je n’ai toujours pas perdu mon ventre de grossesse, pendant que tu y es? » Elle pinça les lèvres et repensa à l'après-midi qu'elle avait passée hier en ville. Justement, elle y avait rencontrée Neela Meyers. Elles avaient discuté quelques minutes toutes les deux et Isobel avait justement remarqué qu'elle était toujours aussi resplendissante. « Oh mais ça va, Leah,  ne dramatise pas. J'ai croisé Neela Meyers hier en ville et elle aussi a eu un bébé et regarde la, elle est magnifique. Laisse toi le temps de retrouver ta silhouette. Toutes les mères sont passées par-là. T'en fais pas, tu retrouveras bien tes fesses de compet' un jour. Un peu de sport et voila, mais ça ne t'empêche pas d'être magnifique. » Isobel se lança dans un autre exemple en voyant la tête de sa fille « Marissa, elle a eu une fille et aujourd'hui elle est toujours aussi magnifique. » Isobel rigola. Evidemment, elle avait continué sur le ton de la plaisanterie. « Je plaisante ma chérie, t'as rien à perdre t'es parfaite » Elle lui adressa un sourire maternelle. Au fond, elle était fière de ses filles et même si Andrew aurait au moins préféré un garçon, pour rien au monde elle ne voulait échanger aucune de ses filles. C'était les siennes et elles le resteraient, chacune à leur façon et y compris Emma, malgré leur différent. Isobel n'avait pas été une mère parfaite avec son ainée. Elle n'avait pas agit en tant que mère. Elle aurait probablement dû l'encourager dans ses démarches, même si sauver le monde n'était pas dans ses projets à elle. Elle savait qu'un jour elle devrait avoir une discussion sérieuse, parce que contrairement à Andrew, elle ne pouvait pas vivre avec deux filles uniquement. Isobel posa un regard sur son petit fils lorsque Leah lui affirma qu'il l'empêchait encore de dormir. Au moins, lui, il pouvait rattraper ses nuits l'après-midi. « Oh ben tu as encore un peu de temps devant toi avant qu'il ne veuille bien les faire. S'il est comme sa maman, quand il aura près de 7 mois, il acceptera de te laisser dormir. Si c'est le cas, alors tu pourras dire que je me venge à travers lui » Elle laissa un rire rattraper s'échapper de ses lèvres. Il est vrai que lorsque Leah était née, elle demandait déjà beaucoup d'attention contrairement à ses soeurs. Elle pleurait tout le temps, elle détestait les sièges auto et les cosys pour bébé. La seule chose qui pouvait la calmer, c'était de se retrouver dans les bras de ses parents ou encore de sa nourrice.

Contrairement au temps où ses filles étaient encore bien présentes dans cette grande maison, l'endroit était calme, parfois un peu trop. Andrew étant souvent parti pour son travail, Isobel se retrouvait seule et lorsqu'il n'y avait pas Faith pour animer un peu l'endroit, cette maison ne faisait plus que résonner les souvenirs qui y restaient lorsqu'Emma, Marissa et Leah étaient petites. Elles courraient partout, criaient, rigolaient au point qu'il en était parfois pénible lorsque des invités prenaient leur courage à deux mains et leurs parents avaient beau leur demander de se calmer, elles reprenaient leur activités à peine dix minutes plus tard. C'était d'ailleurs la remarque que Beatrice lui avait faite la dernière fois qu'elle était venue. Une maison vide, les cris de Leah partout qui avaient le dont d'exaspérer Beatrice à l'époque. D'ailleurs, lorsque cette dernière lui avait demandé comment pouvait-elle supporter les cris stridents de sa fille cadette, Isobel l'avait mal pris. Certes, Leah pouvait parfois être épuisante à hurler et courir partout, mais ça restait néanmoins sa fille, la prunelle de ses yeux. L'entente entre Isobel et Beatrice étaient loin d'être au rendez-vous et ce, depuis leur enfance, parce qu'elles avaient toujours été différentes et Béatrice n'avait jamais cessé de le rappeler à sa petite soeur. Aujourd'hui encore, cinquante ans plus tard, le conflit était toujours bien présent. Isobel leva les yeux à son tour vers l'étage « Tu sais, on a arrangé l'ancienne chambre de Faith pour Mason. C'est ton père qui a choisi les couleurs, le pauvre il voit la vie en rose depuis votre naissance, je pouvais au moins lui laisser ce choix de couleur là. Puis maintenant Faith veut dormir dans la chambre de sa maman et comme ça on a pu te laisser ta propre chambre comme elle était, lorsque tu es partie. » Isobel savait que contrairement à Emma et Marissa, il arrivait parfois que Leah veuille revenir se réfugier là où elle avait grandi et forcément, elle était la bienvenue. A son départ, sa maman avait exigé qu'on laisse tout tel quel, pour qu'elle puisse retrouver ses affaires lorsqu'elle avait envie de revenir, que sa fille n'ait pas l'impression d'être chez des inconnus, mais bien dans la maison où elle avait grandi. Alors chaque semaine, Catherine prenait soin de faire le ménage minutieusement, comme si Leah vivait toujours ici.

Avec son fils, Leah se débrouillait comme une vraie maman et même si elle était encore en apprentissage, extérieurement, ça ne se voyait même pas. Isobel veillait à se qu'elle ne manque de rien et qu'elle fasse aussi attention à elle. Elle aurait sans doute préféré qu'elle attende un peu avant de déménager, mais à quoi bon. Même si elle lui avait donné ce conseil, il y a de forte chance qu'elle n'en aurait fait qu'à sa tête. « tu sais qu'on est là pour toi Leah, si tu as besoin ? Tu peux laisser Mason ici le temps de te reposer une nuit ou deux. » Lorsque Isobel avait accouché d'Emma, il lui était impossible de laisser sa fille à quelqu'un d'autre, parce qu'elle avait la nette impression qu'elle manquerait forcément de quelque chose que seule sa maman pouvait penser. Elle avait aussi cette impression que les nourrices ne pouvait pas faire mieux qu'elle et laisser ses filles dans les mains d'autres personnes qualifiées pour s'occuper de bébés avaient été un vrai parcours du combattant. Il était évident qu'elle comprendrait si Leah refusait, parce qu'elle aussi avait vécu ça, avant et elle non plus ne voulait pas se séparer de son bébé.  « S'il faut tu peux même rester dormir ici avec lui et Catherine peut s'en occuper pendant que toi tu penses un peu plus à toi » Tout problème avait une solution et c'était d'ailleurs ce qu'elle venait de soumettre à Leah : une solution, mais encore fallait-il qu'elle l'accepte. Isobel avait adresser ce même sourire qu'adressait une mère à sa fille, pour lui montrer qu'elle n'était pas toute seule et qu'avoir besoin d'aide ne faisait pas d'elle une mauvaise mère. Evidemment, elle ne s'attendait pas à ce que sa fille accepte. « Je sais que t'es une mère, Leah, mais je reste convaincue que t'aurais pu attendre un mois ou deux en plus avant de te lancer dans un déménagement. Il n'y a pas que Mason qui a besoin de dormir. » mais directement elle se reprit « bon ok, je te laisse gérer toute seule, comme une grande » Elle leva les yeux au ciel. Leah avait cette tendance à tout vouloir gérer toute seule, comme si elle était une super-femme capable d'entreprendre une cinquantaine de choses à la fois et ce, toute seule. Lorsque ses parents avaient eu la brillante idée de lui trouver un colocataire, elle avait fait de cette histoire un vrai drame et finalement, elle avait bien été contente de l'avoir, ce colocataire.

Il était temps pour elles deux de partir et de laisser Mason avec son grand-père. Isobel avait demandé à Catherine de prévenir son mari que sa fille et son petit-fils étaient là et elle savait évidemment que Leah ne partirait pas sans s'assurer qu'il se trouvait bien quelque part dans la maison. Lorsqu'il fit son apparition, elle adressa un regard à sa fille, comme pour lui dire "tu vois, il est bien là !". Elle attendit que Leah veuille bien laisser son fils « Andrew si elle appelle, tu ne décroches pas. » Elle échangea un regard avec son mari, emportant sa fille avec elle « Mais oui ça va aller. C'est pas sorcier de s'occuper d'un bébé, puis il n'est pas totalement seul, dans le pire des cas, Catherine est là pour l'aider et je t'assure, il est plus que ravi de passer du temps avec Mason. Tu penses, ça le changera de jouer aux poupées avec Faith » Dans la voiture, Isobel prit quelques secondes pour se regarder dans le miroir et s'assurer qu'elle était présentable. Leah rompit le silence en proposant d'appeler son père une fois arrivée ce qui stoppa nette Isobel dans ce qu'elle faisait. Elle tourna la tête, presque choquée de ce que venait de lui dire sa fille, mais non sans un sourire aux lèvres. « Mais ma parole, c'est une vraie obsession. » Elle tourna le son son de la radio pour mettre un peu de musique et reprit aussitôt « Non, on n'appellera pas papa en arrivant. S'il a un problème, il est assez grand pour appeler lui-même, et puis de toute façon, il ne décrochera pas si tu l'appelles et ça va vraiment l'énerver. Détends-toi, ma puce, tout va bien se passer tu retrouveras ton fils en un morceau, bien vivant toujours prêt à te réveiller la nuit » Evidemment, elle se retenait de lui avouer que la dernière fois que Faith était venue, elle était tombée dans la piscine en voulant accourir dans les bras d'Andrew. Chercher un sujet de conversation avec Leah pour qu'elle oublie un peu que son père se trouvait actuellement avec son fils, rien de plus simple que d'aborder le sujet du père de Mason. Face à la gêne que dégageait sa fille, Isobel fronça les sourcils. Ca n'annonçait rien de bon cette réaction. Elle lui annonça qu'elle avait eu les résultats du test de paternité « Ah et donc ? » Leah lui apprit le nom du père de cet enfant et Isobel tenta de remettre ses idées en place. Noah Harper, il était connu à Huntington Beach, mais pas forcément en bien, mais elle ne préférait pas tirer de conclusion, parce qu'elle ne le connaissait pas personnellement. Au moins, Mason n'avait pas un père inconnu, c'était déjà ça. « Je l’ai vu il y a quelques jours. On a ouvert les résultats ensemble et… Il a rencontré Mason pour la première fois. » C'était déjà ça, au moins il avait vu son fils, mais... La suite ? « Leah, tu ne veux pas arrêter de tourner autour du pot, s'il te plait, chérie. Il compte faire quoi ? Il en pense quoi ? Et vous en êtes où tous les deux ? Fin je veux dire, Mason va être baladé de gauche à droite comme l'est Faith actuellement, ou bien quoi ? Ca se passe comment ? » Déjà pour Faith, Isobel savait que la situation entre ses parents étaient délicat pour l'enfant. Elle ne cessait de réclamer sa maman et encore plus lorsqu'elle venait passer l'après-midi chez ses grands-parents. Elle savait qu'Isobel et Andrew était les parents de sa maman et que donc, il y avait plus de chance pour qu'elle puisse voir Marissa. Ici, Mason était encore un bébé qui n'était pas en âge de comprendre et le balader d'une maison à l'autre ou encore d'un coin à l'autre n'était pas le plus recommandé. Faith avait au moins grandi avec ses deux parents. Evidemment, Isobel préférait, pour le bien de l'enfant, qu'il vive dans une stabilité avec un grand S. Mais apparemment, ce n'était pas au goût du jour dans la vie de Leah qui tenta brillamment de détourner la conversation sur sa grande soeur. « Oui, elle m'a appelée hier, elle va beaucoup mieux, mais c'est pas de Marissa qu'on parle, là. On aura tout le temps d'en parler après, Leah, je t'assure. Alors, qu'est-ce que tu comptes faire avec Noah ? Il a pas déjà un fils, lui ? » Elle posa à nouveau son regard sur sa fille cadette « Tu en as parlé à tes soeurs ? Par contre... Je t'avoue que j'appréhende la réaction d'Andrew lorsqu'il apprendra la nouvelle, Leah, je ne te le cache pas » Evidemment, même si elle ne connaissait pas trop Noah, elle n'était pas certaine que son mari le porte vraiment dans son coeur.
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Une mère, une fille, une source de conflits mais un amour infini > Leah&Isobel Empty
MessageSujet: Re: Une mère, une fille, une source de conflits mais un amour infini > Leah&Isobel   Une mère, une fille, une source de conflits mais un amour infini > Leah&Isobel EmptyDim 31 Mai 2015 - 0:24


« Tout ça quoi? » demanda-t-elle innocemment alors que sa mère avait les yeux rivés sur les affaires qu’elle avait rapporté pour que Mason soit pris en charge correctement par son grand-père. Elle avait peut-être abusé niveau quantité, mais comme on dit: « Mieux vaut prévenir que guérir », et même si son père ne savait pas se servir de toutes ces petites choses, il les auraient sous la main au cas où. Avec l’aide de Catherine, qui plus est, il n’y avait pas de risque que tout cela soit trop compliqué pour lui. Après tout, si elle y arrivait, il n’y avait pas de raison qu’Andrew Stewart n’y arrive pas non plus. « Ce n’est pas un chauffe-biberon qui va faire fuir papa. » assura-t-elle à sa mère, totalement convaincue qu’elle avait raison. « Il n’est pas obligé d’utiliser tout ça, mais au moins s’il en a besoin, c’est là. » Elle avait toujours vu son père tel un super héros, capable de tout faire et de tout affronter. Leah ne pouvait songer à aucune situation que son père n’aurait su gérer, aucune crise qu’il n’aurait su régler… Il était débrouillard et intelligent, et surtout il n’était pas du genre à reculer devant la difficulté. Elle savait à quel point Andrew était heureux d’avoir un petit-fils, le premier petit gars de la famille Stewart. Ce n’était donc pas un stupide chauffe-biberon qui lui couperait l’envie de s’en occuper, elle en doutait grandement en tout cas. Ceci dit, elle grimaça lorsque sa mère mentionna qu’elle aimerait qu’il reste en ville plus de soixante douze heures. Ça lui rappelait son enfance, et les voyages d’affaires qui ponctuaient déjà leur quotidien. Petite fille, ç’avait été dur de voir son père partir régulièrement pour des destinations plus ou moins lointaines. Il lui arrivait parfois de pleurer jusqu’à tard le soir en demandant à le voir, rien ne pouvait la calmer, pas même Isobel qui avait beau tout faire pour lui faire oublier son chagrin. Leah était déjà têtue à l’époque, et si elle demandait papa, elle ne voulait pas maman. Au final, c’était toujours la fatigue qui avait raison d’elle. Après avoir gardé la maison toute entière éveillée par ses pleurs, elle se laissait aller dans les bras de Morphée comme si de rien n’était, tant pis si les autres ne parvenaient plus à s’endormir avant les trois heures du matin. Il faut dire que les fois où ce petit cinéma était arrivé, elle ne devait pas avoir eu plus de six ou sept ans, au fond c’était compréhensible. Malgré tout, même en grandissant elle avait toujours détesté voir son père partir. Elle était la première à l’accueillir à ses retours de voyage et à lui sauter dans les bras pour l’embrasser. À présent, elle compatissait avec sa mère pour qui ce ne devait pas être facile de voir son mari continuer de travailler et enchainer les voyages alors que la maison s’était peu à peu vidée de ses filles et que désormais il n’y avait plus qu’elle pour y vivre et l’attendre. La remarque de sa mère concernant sa petite mine l’avait faite réagir. Elle avait répondu sur le ton de la rigolade, mais Isobel avait à son tour rétorqué d’une façon qui lui déplut. L’expression de son visage changea, assez sans doute pour que sa mère le remarque, au moment où elle mentionna le nom de Neela. Dans le genre commentaire déplacé, celui-ci gagnait la palme. « Je plaisantais maman. De toute façon, avec l’allaitement j’ai déjà retrouvé mon poids de départ. » Elle avait envie de rire tout à coup, parce qu’il fallait tout de même avouer qu’entendre sa mère lancer des fleurs à Neela Meyers, c’était digne de la blague de l’année. « Pourquoi est-ce que tu as cru que c’était nécessaire de la mentionner devant moi? » demanda-t-elle légèrement sur la défensive. « Si tu as envie de parler de Neela Meyers, tu n’as qu’à le faire avec Catherine, ou avec le mur, tiens! Sérieusement, maman… » Elle était un peu blessée que sa propre mère ne comprenne par que ce genre de remarque était totalement inutile, et si elle voulait la voir en forme et heureuse, elle se gourait totalement dans les encouragements à faire. « Ai-je besoin de te rappeler le nom du père de son bébé? J’ai assez de Marissa qui est amie avec elle, sans qu’en plus tu viennes toi aussi en rajouter. » ajouta-t-elle pour conclure sur ce point. En soi, elle s’en fichait bien de cette fille, mais le moins elle en entendait parler, le mieux elle se portait. C’était normal après tout, non? Elle ne lui souhaitait pas de mal, ni à elle ni à sa fille, mais elle n’avait simplement pas envie d’en parler. Isobel finit par lui dire qu’elle plaisantait, ce qui calma un peu le jeu. Elle eut pour toute réponse un « Très drôle. » , pas vraiment amusée par cette plaisanterie d’un goût douteux. Si elle avait eut quinze ans de moins, elle aurait sans doute glissé un « De toute façon, je préfère papa. » histoire de blesser sa mère en retour, mais à son âge elle avait dépassé ce stade. Elle se contenta donc d’expliquer ses traits légèrement tirés et les cernes sous ses yeux par le fait que Mason ne faisait pas encore ses nuits. « Sept mois… Hum. Je ne suis pas prête de dormir! » D’un autre côté, depuis la naissance de Mason les semaines semblaient filer à une vitesse folle. Sept mois, cela viendrait vite!

En pénétrant dans la maison de ses parents, la même maison dans laquelle elle avait grandi, Leah avait observé les marches menant à l’étage où se trouvait son ancienne chambre. Sa mère l’avait remarqué car elle lui indiqua que l’ancienne chambre de Faith avait été rénovée pour Mason et que sa chambre à elle était restée exactement comme elle l’avait laissé. Elle trouvait l’idée de faire des chambres pour les petits-enfants adorables, mais elle songea à Lilou, la fille d’Emma, qui n’avait pas encore son espace à elle ici. Au fond, Leah espérait que ça viendrait bientôt… Elle n’avait jamais parlé de Lilou devant ses parents, d’ailleurs Leah ne parlait pas d’Emma avec eux de peur de se lancer sur un terrain glissant. Elle avait eu sa dose de conflits familiaux cette année, inutile d’en rajouter d’avantage. Elle savait que ses parents étaient au courant du retour d’Emma en ville, mais elle ne connaissait pas exactement leur opinion à ce sujet, ni s’ils comptaient un jour faire quelque chose pour se rabibocher avec leur fille. Se mettre à la place d’Emma était impossible. Même si elle se disputait parfois un peu avec sa mère, habitude d’adolescente en pleine crise, elle avait besoin de sa famille à ses côtés et de ses deux parents plus que tout. Dès qu’elle le pouvait, Leah ne disait jamais non à l’étreinte réconfortante de cet homme et de cette femme qui lui avaient donné la vie. Elle avait beau avoir vingt sept ans, elle ne dirait jamais non à un câlin, tout comme elle ne s’imaginait pas ne plus en faire à son fils un jour! « Cette chambre me manque parfois, il faudra que j’y remonte une prochaine fois… » Privilège de petite dernière, sa chambre était intacte. Sa mère enchaina en lui assurant son soutient et en lui proposant de laisser Mason chez eux si jamais elle avait envie de se reposer. « Je sais que vous êtes là, et je vous en remercie. » Elle offrit un petit sourire à Isobel, mettant totalement de côté le léger dérapage de cette dernière. Elle caressa le dos de Mason qu’elle tenait contre elle. Il était si calme qu’elle l’en oubliait presque. « Pourquoi pas… Mais tu sais avec le déménagement j’ai déjà peur de chambouler son environnement, alors je ne sais pas si le faire dormir ailleurs que dans son lit est une bonne idée. » Effectivement, déménager alors que son fils n’était pas encore très vieux avait été une décision possiblement discutable. Le truc, c’est que l’appartement était devenu beaucoup trop étroit pour y vivre à trois. Et puis elle avait envie d’être chez elle. Même si elle appréciait Teddy, elle avait besoin de son espace à elle. « Je suis à la recherche d’une babysitter, alors tu sais du temps pour moi j’en aurai sans doute bientôt. » Elle savait qu’elle ne pouvait pas passer son temps à s’occuper de Mason sans penser à elle. Qui plus est, si elle avait mis ses projets professionnels de côté depuis sa naissance, il était presque temps pour Leah de retourner à ses affaires. Elle n’était pas faite pour être une simple mère au foyer. Ce n’était pas son truc, même si elle aimait son fils plus que tout au monde, elle avait besoin d’être stimulée ailleurs que dans son rôle de mère. « Mais j’y penserai si jamais j’en ressens le besoin, promis! » ajouta-t-elle rapidement pour rassurer Isobel. Cette dernière lui partagea à nouveau son avis sur le déménagement qu’elle trouvait précipité. Alors, Leah roula des yeux comme lorsqu’elle était petite et déjà pleine de répondant, parfois même à la limite de l’insolence. « Maman, sérieusement, on ne va pas recommencer sur ce sujet. » Elle appréciait grandement l’aide que sa mère lui procurait. Elle avait toujours été là à chaque étape de sa vie pour la soutenir et l’encourager, mais Leah était le genre de fille qui aime prouver qu’elle est capable de se débrouiller toute seule. Peut-être était-ce dû à sa position de dernier enfant, en tout cas elle ressentait souvent le besoin de rappeler à sa mère qu’elle n’était plus une gamine désormais mais une adulte à part entière. « Merci. » souffla-t-elle lorsque sa mère laissa tomber. Lorsqu’il fut l’heure de quitter la demeure Stewart, Leah émit quelques inquiétudes à l’idée de laisser Mason à la charge d’Andrew. Elle était presque sûre qu’il avait déjà laissé tomber l’une de ses filles par terre, Emma sans doute. D’ailleurs, c’était peut-être pour cette raison qu’elle était si différente de Marissa et elle. « Humm, peut-être que Mason aussi voudra jouer aux poupées. » fit-elle remarquer à sa mère tandis qu’elle s’apprêtait à tendre son fils à son père. Elle déposa un baiser sur la joue d’Andrew et lui glissa un petit « Bonjour papa. » affectueux. Avec lui, elle était toujours un ange, mais avec Isobel c’était une autre histoire! Elle avait le don de faire tourner sa mère en bourrique mieux que personne, et elle le savait. Après un dernier bisou à Mason, Leah se laissa trainer jusqu’à la voiture sans trop regarder par dessus son épaule. Aussitôt montée dedans et en route vers sa nouvelle maison, elle songea pourtant déjà à donner un coup de téléphone. La réponse de sa mère lui fit faire la moue quelques instants. Ugh! Elle était tellement dur! Ne se souvenait-elle pas de ce qu’une mère ressent à chaque fois qu’elle se doit de laisser son enfant derrière elle? « Tu es cruel. » articula-t-elle avec un petit sourire sur les lèvres, parce qu’au fond elle savait bien qu’Isobel avait raison.

Le sujet qui fut ensuite abordé entrait lui aussi dans la catégorie « sujet tabou ». Elle le prenait avec des pincettes, livrant chaque information au compte-goutte, ce qui apparemment n’était pas au goût d’Isobel. Cette dernière devait certainement mourir d’impatience d’en savoir plus sur le père de Mason, et Leah le comprenait parfaitement. Elle-même avait été dans l’attente durant de long mois, honteuse de ne pas savoir mettre un nom sur l’homme responsable de sa grossesse. Elle avait eu l’impression d’être une personne monstrueuse… Les questions de sa mère firent naitre une boule dans sa gorge. Elle avait envie d’hurler qu’elle n’en savait rien du tout, mais cette réponse-là n’allait pas satisfaire papa et maman Stewart, elle s’en doutait. Elle décida donc de les prendre une part une, même si elle aurait préféré éviter le sujet. « Pour l’instant, on se donne des rendez-vous régulièrement pour que Mason et lui puissent se voir. En général, ça se passe chez moi, mais parfois on se retrouve à l’extérieur… J’ai demandé à Noah de reconnaitre Mason et d’ajouter son nom à celui de notre fils. J’ai envie que son éducation soit faite par ses deux parents et je suis prête à l’impliquer dans la vie de notre bébé. » Jusque là, elle était claire quant à ses intentions. « Mason est trop jeune pour être baladé de maison en maison, et de toute façon je ne pense pas que je sois prête pour ce genre d’arrangement… Noah peut le voir quand il veut, à condition que je sois là. Et puis il n’est pas équipé en affaires pour bébé, enfin je ne crois pas… Je suppose qu’on discutera des histoires de garde partagée quand il sera plus âgé… Vers ses deux ans peut-être? » Elle ne pouvait imaginer son fils passer une semaine chez son père, puis une semaine chez elle… Rien que de penser à ce que ça lui ferait de le laisser devant la porte de chez Noah toutes les deux semaines, elle avait le coeur brisé. Elle n’aimait pas l’idée que son fils ait à subir ce genre de vie. Ce n’était pas l’idéal qu’elle s’était imaginée en songeant à avoir des enfants un jour. De toute façon, une part d’elle n’avait pas totalement abandonné l’idée d’une vie de famille avec Noah. Qui sait ce qui pouvait arriver dans le futur? « Je sais que c’est sans doute un peu confus pour toi et papa, mais pour l’instant on essaye nous-même de nous adapter à la situation et de faire les choses bien pour Mason alors, je ne sais pas quoi te dire quand tu me demandes tout ça… On a discuté de certaines choses, les plus importantes, mais pas de tout. Pour l’instant Mason est avec moi, et je ne pense pas que ça va changer. Son père lui rend visite, il va porter son nom, et c’est tout ce qui compte, non? » Leah avait tenté de dériver ensuite la conversation vers sa soeur, Marissa. Cette dernière n’était pas en reste niveau problème, ce qui en faisait une sorte de porte de secours quand la conversation devenait inconfortable pour Leah. « Noah a un fils, oui. Et il y a aussi l’enfant qu’il a eu avec Neela… » Elle avait dit cela d’une petite voix, comme si elle avouait sa faute après avoir été prise la main dans le sac en train de faire une bêtise. « Je ne sais pas si Jamie est au courant pour moi et Mason… Je ne sais pas trop ce qu’il en est de ce côté là mais je préfère laisser Noah gérer. Je me concentre sur moi-même et sur Mason. C’est lui qui compte le plus à mes yeux et c’est lui que je tiens à protéger avant tout. » Quant au fait d’en avoir parlé à ses soeurs et à son père, Leah n’avait pas envie de répondre. Elle qui avait toujours été le petit bijou de la famille, la petite fille parfaite, suivant de très près les traces de Marissa, elle avait l’impression d’avoir tout fait de travers depuis plusieurs mois. Cela dit, Marissa aussi avait merdé, et si jamais sa mère lui reprochait quoi que ce soit elle pouvait toujours le lui rappeler. N’était-ce pas la base entre soeurs? Quand les parents parlent de nos propres problèmes, quoi de mieux que de jeter un autre de leurs enfants sous le bus? Un peu lâche, mais bon, il fallait bien se sauver soi-même de temps en temps. Surtout que Leah ne supportait pas de voir la déception dans les yeux de ses parents. L’idée de les décevoir ou de leur faire de la peine lui était insurmontable. « Maman… » Elle hésita un peu avant de poser sa question. « Je vous ai beaucoup déçu papa et toi? » Elle regarda sa mère avec ses grands yeux de biche, brillants comme jamais tant elle sentait l’émotion l’envahir. Si la réponse s’avérait positive, elle risquait de se mettre à pleurer comme un bébé, c’était quasiment garanti.
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