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| [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 12:25 | |
| « Geronimo! »
NOM : Wade PRÉNOMS : Noah Sebastian SURNOMS : Ses surnoms ne se comptent pas sur ses doigts de main, même des pieds ! AGE : 26 ans DATE DE NAISSANCE : 23 septembre 1988 NATIONALITÉ : Américaine et Africaine SEXUALITÉ : Hétérosexuel SITUATION AMOUREUSE : célibataire romantique EMPLOI/ETUDES : Détective privé, capable de s'infiltrer dans d'autres boulots. NOM DU QUARTIER : Il vit à Orange, mais il a un appartement à Pacific Lane, il n'y va que très rarement et a une maison à Orange Avenue. ANIMAUX DE COMPAGNIE : Un perroquet de Meyer. Il s'appelle Nabab. CHIFFRE PORTE BONHEUR : 26 et l'année prochaine ce sera 27
- Dis moi Autumn… Je peux t’appeler Autumn ? - Oui Casey tu peux, puisque tu me tutoies, autant s’appeler par nos prénoms. - C’est vrai en effet haha. Je me demande des fois ce que tu penses de Noah… Tu trouves pas qu’il a un côté mystérieux ? - Pourquoi tu dis ça ? - Ben… Tout à l’heure quand je l'ai retrouvé, on a parlé… Et comme il s’est crée une fausse vie depuis notre première rencontre, j’ai essayé de lui demander quelle était sa vraie vie. Tu vois, il a changé d’identité pour son travail et je croyais tout savoir de lui, mais en fait… Je ne sais absolument rien. Il a dévié la question, il change directement de sujet. - T’es pas la seule. J’ai essayé de savoir un peu plus de mon côté, mais il m’a clairement dit qu’il ne veut pas en parler. Genre, c’est la première et dernière fois que j’ai essayé d’avoir une conversation sur ce qui s’est vraiment passé. Noah, c’est quelqu’un de pas très bavard. - Sur sa famille ? - Non en général. - Je n’ai pas connu ce côté-là. - Tu vas pas tarder à le connaître, parce que t’as de la chance que toi t’ai pu lui parler sous sa fausse identité quoi. Puis après, je l’ai connu dans ma classe… Pas tellement que ça mais bon, il est du genre distant. Il n’ose pas vraiment entrer en contact avec les gens, c’est pas lui qui fait le premier pas. Une fois je l’ai invité à un repas de famille tu sais, il est venu et on n’a pas vraiment réussi à faire la conversation. En même temps mon mari a été un peu trop indiscret. Il a posé des questions assez désagréables à mon patron et ça s’est mal terminé. Noah n’aime pas trop les relations sociales je crois, parce que les gens le jugent des fois ils pensent qu’il est un raté ou parce que dans le passé ça lui a fait mal. Genre tu vois moi, je ne partirai jamais de mon poste de secrétaire, parce qu’il s’est attaché à moi quelque part qu’il fait tout son possible pour que je ne démissionne pas. - Hmm… N’empêche, du peu que je connais le vrai, en comparaison avec le faux. Il est quand même intelligent, il a une bonne culture. Il prend carrément le temps de s’informer sur des domaines qui nous paraissent inutiles pour bien entrer dans le rôle. Il est minutieux… - Ah en revanche, faut veiller à ce qu’on l’emmerde pas. Il peut être désagréable, il est chiant quand il est de mauvaise humeur ou quand on le contrarie. - Il a quand même un côté maladroit… Et sensible non ? - Mélancolique je dirai. À chaque fois que je fais référence au passé sans faire gaffe, son regard est dans le vide. - Il n’aime pas se faire aider ! - C’est vrai ça. Oui oui, c’est vrai. Tu as vu ses réactions à chaque fois que je tente de l’aider, et toi quand tu insistes à chaque fois que tu veux financièrement aider. - Oh oui… Il aide tellement de gens qu’il n’aime pas se faire aider en retour. Tu comprends quelque chose ou pas ? - Non… Pas vraiment. Des fois il est vraiment dans son monde, il est à part, il aime faire des choses ce que les autres ne font pas. Il aime apprendre des détails dont personne ne s’en soucie… Pour résumer le tout, il est juste bizarre Noah. Mais je l’apprécie à ma manière. - Ouais, moi aussi. On s’attache des fois à lui, mais c’est lui qui refuse de s’attacher à qui ce que ce soit. Conversation durant le chapitre 10, entre Autumn et Casey qui se rencontrent
Nous avons tous un passé, un présent et un futur. Noah est né à Huntington Beach et il a grandit jusqu’à ce qu’il déménage à Johannesburg. Il ne s’est pas fait particulièrement des amis dans la vie, il était distant avec tout le monde sauf avec quelques personnes en particulier. Comme Saskia qui était sa seule amie et surtout, c’était sa petite amie. Il avait aussi sa grand-mère qui l’aimait énormément et qui s’occupait de lui du mieux qu’elle pouvait. Ses parents n’ont pas vraiment été là pour lui, très occupés par leurs métiers, ainsi que son frère et sa soeur étaient déjà le centre de l’attention. Noah était un peu dans un cercle à part. Il a développé tout seul un grand amour aux univers de Science-fiction, ainsi que les étoiles qu’il s’imaginait travailler là-dessus. Mais il a préféré les études en informatiques. Il comprend vite les cours, s’amuse à critiquer les professeurs. Son père a décidé à la mort de sa belle-mère qu’ils allaient partir à Johannesburg, désireux de retrouver ses anciennes origines et sa famille qui vivait là-bas. Noah ne voyait pas d’avenir là-bas s’est farouchement opposé, mais il perd vite espoir depuis qu’il a vu que Saskia n’a pas cherché à le retenir, alors qu’il était pas loin de réussir à obtenir l’approbation de sa mère. No’ perd espoir et digère très mal les décisions que ses parents ont pris à sa place. Il vit mal aussi la rupture avec Saskia. Sa soeur, Kaitlyn a décidé quelques mois plus tard de sortir son petit frère du mutisme et du déni en l’emmenant à une fête. Elle montre que malgré tout elle l’apprécie beaucoup et s’inquiète pour lui. Elle est soulagée de l’entendre parler à nouveau pour la première fois depuis des mois, qu’il s’est quand même intéressé à la culture Africaine. Il a pu s’inscrire à une école pour faire des études qu’il a toujours voulu faire: l’informatique au lieu du commerce. No’ a devancé son père et ce dernier est furieux. Il retrouve Priyanka, une jeune Africaine qui ne cesse pas de changer d’identité pour jouer son rôle, un devoir maison à faire pour le théâtre. Il l’a rencontrée pour la première fois durant sa première fête avec sa soeur, c’est elle qui a débloqué la parole. Noah la retrouve une seconde fois dans un bus un an plus tard… Ils deviennent des bons amis, Priyanka lui fait oublier Saskia par moment, No’ l’apprécie beaucoup à un tel point qu’il lui a offert une perruche. Il a été admis à une activité extra-scolaire: le théâtre avec Pri’ et font souvent des exercices ensemble. Ils ont trainés pendant des années jusqu’à ce que la jeune Africaine soit obligée de déménager à cause du programme de la protection de témoin. C’est une histoire de drogue dont le père a été mêlé, ils ont déménagé dans une autre ville, sans laisser le temps à Pri’ de dire au revoir. Noah n’a pas apprécié le départ silencieux de sa meilleure amie jusqu’à ce qu’il apprenne les véritables raisons. Il a remué terre et ciel pour la retrouver grâce à l’informatique. Il n’hésite pas à aller dans cette ville où elle est cachée avec sa famille, en emmenant son frère et sa soeur qui ignoraient ceci. Le frère, Adrian, a senti que quelque chose n’allait pas, que c’était la première fois que Noah a décidé d’aller à une autre ville qui n’est pas Huntington Beach. Il a vite découvert ce qui se trame et s’est mit en colère après Noah. Il a eu un accident de voiture incluant Priyanka, Noah, Kaitlyn et Adrian. Dont Pri’ décède, Kait perd l’usage de ses jambes et Noah est poursuivi en justice par la famille de Priyanka. Le père de Noah a réglé tout les problèmes et furieux, il renvoie son dernier fils de la famille. Il ne veut plus jamais le revoir et… Il l’a donc banni. No’ n’a jamais revu le reste de la famille Wade et vit à Orange, à côté de la ville Huntington Beach. Son père lui envoie une somme d’argent une fois par an pour survivre l’année. On apprend dans ce chapitre que Noah n’est pas le vrai fils de Jason Wade, que Natalie, sa mère a eu une aventure avec quelqu’un d’autre. Ils vivent tranquillement en Afrique, sans avoir de nouveaux problèmes. Noah a travaillé dans une agence de détective privé à Orange avant de se faire virer pour désordre avec son perroquet Nabab et ses méthodes qui étaient pas appréciés. Il décide de s’en créer une à Huntington Beach avec l’argent de son père et cherche une secrétaire. Il retrouve durant l’entretien une ancienne camarade de classe, Autumn. Il l’embauche directement après avoir usé des méthodes d’embauche pas appréciés du tout. Autumn découvre la façon de vivre chez son patron et comment il élève la perruche. Elle décide de reprendre les choses en main. No’ se fait inviter à manger chez elle, mais le repas se passe mal. Il enchaine affaire sur affaire jusqu’à ce qu’il rencontre une jeune femme qu’il a énormément aidé, Casey. Pour le remercier, cette dernière est au courant de la situation financière décide de l’aider financièrement. Noah revient à Huntington Beach, dans l’appartement de son frère et de sa soeur pour la première fois depuis des années et ce, définitivement.
Derrière l'écran : Coucou tout le monde, je débarque sur H.B alors que personne ne me connaît alors autant faire les choses bien non ?! Tout d'abord il faut savoir que dans le monde des forums mon pseudo est Lilidoo, tandis que mon prénom est Lili. Je suis âgée de 17 ans et je vis actuellement du côté de Toronto. Ce que je fais dans la vie ? ça ne vous regarde pas :p Passons aux choses sérieuses, j'ai connu ce forum sur PRD, ma première impression en le voyant a été Pourquoi pas une cinquième compte... J'me déteste. J'vais finir par être comme Elow moi MDR: je vais finir avec 10 comptes . Côté rp je vous préviens que mes fréquences de connexion seront de 7/7 et que mon niveau rp est de Allez voir Will, Sergei, Beny, Anthony . Concernant mon personnage j'ai choisi Matt Smith comme célébrité, pas mal non ? Si vous avez bien lu ma fiche vous savez d'avance que je choisi MONEY DOESN'T MAKE HAPPINESS comme groupe ! Au fait j'allais oublier le code du règlement je le connais et il a été validé par Neela. A bientôt sur le forum
Dernière édition par Noah S. Wade le Dim 12 Avr 2015 - 2:34, édité 4 fois |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 12:30 | |
| Chapitre 1: Le commencement Ceci est le début d’une très longue histoire. Je le sais parce que je sens ces choses-là. En plus il ne s’agit pas de moi, il s’agit de quelqu’un qui va prendre la relève dans cette famille. Il ne va pas porter notre nom. Je suis Allison Graves, je suis tellement vieille que je ne m’étonnerai pas que la date de ma mort soit proche. Elle s’approche de plus en plus mais j’ai quand même le temps de penser à toute ma vie. Pourtant, je préfère penser à une partie a été la plus joyeuse, mes années du pur bonheur. J’ai eu une fille que j’ai appelé Natalie. Le père, je ne citerai pas son nom, je l’appelle maintenant l’inconnu ou je ne parle pas du tout de lui mais là, je n’ai pas vraiment le choix de penser à lui maintenant. Parce que cet homme a tellement commis des choses impardonnables. Il était violent, tout le temps ivre et on ne parlait jamais de quelque d’intéressant. Je me demande comment ça se fait que j’ai pu tomber amoureuse d’un tel homme. La réponse est bien évidente: j’étais jeune et aveugle. Et quand j’ai ouvert les yeux, j’ai essayé de le quitter à chaque fois mais en vain. Il réussit toujours à me persuader par la menace, si vous saviez les choses dont il était capable et comment il m’effrayait. Natalie est une fille unique - heureusement, qui a vécu dans un milieu assez malsain. On venait de Detroit, on a déménagé à Huntington Beach toutes les deux dans le but de le fuir et on a réussi, on a attendu qu’il ne soit plus là, parti boire avec des amis. On était bien partie pour être heureuse dans cette ville paradisiaque qu’était Huntington Beach. Bien qu’au départ, il m’a vite envoyé une lettre pour récupérer la garde de Natalie, j’ai vivement refusé et j’ai juridiquement réussi à la garder. Mais cet ivrogne s’est mis en colère qu’il est venu nous traquer et nous trouver. On n’avait personne pour nous protéger et on s’était retrouvée à la merci de cet sale homme. Le fait qu’il soit venu chez nous l’a mené directement à la mort. Pendant que je le retenais pour éviter qu’il aille dans la chambre de Natalie pour qu’il la récupère, je l’ai poussé dans les escaliers et sa colonne vertébrale a vite rompu. Cette affaire avait pu être close par un accident, légitime défense avec toutes les preuves que nous avions. J’ai pu vivre ensuite une vie de mère célibataire tranquille avec ma fille qui a commencé à grandir malgré cet incident. Elle n’avait que neuf ans à cette époque. Je l’ai élevée toute seule, dans l’espoir qu’elle ne connaîtra pas la même vie que j’ai vécu. Elle devient une belle femme, très intelligente mais elle est indécise. Elle ne savait pas quoi faire plus tard, elle ne voulait pas être institutrice que j’ai été. Elle voulait faire quelque chose qu’elle aimait par dessus tout, faire. Travailler dans le commercial. Je m’arrête là pour l’instant, pour vous dire que Natalie n’aimait pas qu’on lui imposait des choses, que je l’ai laissée vivre dans la plus grande liberté. Mais aussi pour qu’elle se définisse toute seule. Je m’arrête aussi juste pour vous dire que quoiqu’elle aie fait, quoiqu’elle aie pensé, je reste toujours fière d’elle. Elle s’est retrouvée vite enceinte d’un homme qu’elle ne connaissait pas, elle n’avait pas les moyens de le re-contacter et elle était bien partie pour vivre toute seule. Elle l’avait rencontré à une fête dans la ville où elle étudiait, à San Francisco, c’était un étudiant dans le commerce m’avait-elle dit, un étranger même. Elle connaissait son prénom mais pas son nom et elle a essayé de le retrouver mais il était parti, retourner dans son pays d’origine. J’ai eu très peur pour elle, bien sûr j’ai été en colère parce qu’on ne roulait pas sur l’or. Parce qu’elle venait de détruire tout son avenir et je croyais qu’elle était mal partie un moment donné. Elever toute seule un enfant, ce n’est pas vraiment possible. Mais à ma plus grande surprise, l’homme est revenu dans le pays et l’a retrouvée, lui a tout de suite demandé en mariage. Je me rappellerai toujours de l’annonce de ma fille. Comment elle m’a racontée. Il était venu chez elle, dans son appartement à San Francisco et l’a invité au restaurant pour en discuter et quand il a appris qu’elle allait garder l’enfant, il lui a tout de suite montré la bague et lui a demandé en mariage. Il ne voulait pas la laisser toute seule. J’avais peur que cela ne soit un coup de tête mais je saurai déjà reconnaître un coup de foudre, il y avait l’amour qui se voyait dans les yeux des deux jeunes. Je pouvais paraître idiote à ce point-là mais quand j’ai rencontré Jason Wade, j’étais déjà sous le charme. Il était tellement parfait, que j’avais du mal à lui trouver les défauts. Je me rappelle que j’étais partie à la chasse des défauts de Jason et il gagnait toujours. Il ressortait toujours victorieux. Il vient d’Afrique du Sud, sa famille était anglaise mais il est né sur le territoire Africain. Il savait parler la langue Anglaise et la langue Africaine dont je ne sais plus vraiment le nom… De temps en temps, il vient à Huntington Beach passer les vacances chez moi, des fois il emmène Natalie en Afrique du Sud pour lui faire rencontrer sa famille. Moi je n’ai pas pu les accompagner, parce que c’était en dehors de mes moyens et je n'ai pas voulu que Jason me paye l’avion et aussi, ma santé ne me permettait pas de voyager. Enfin bref, ils formaient un couple modèle, heureux et dont ils arrivaient à surmonter toutes les épreuves. Continuer les études avec un bébé à charge, c’est un défi que je n’ai pas réussi jeune. Ce sont des personnes remarquables et je suis fière d’eux. Mais Jason et Natalie ne sont pas les personnes qui vont reprendre la relève, qui vont avoir une très longue histoire. C’était leur enfant. Leur dernier enfant Noah. Jason était un Sud-Africain et il y avait toujours vécu et ça lui avait fait bizarre de se savoir loin de sa famille. Oui, il venait d’emménager à Huntington Beach pour nous deux après ses études, parce que je ne pouvais pas me déplacer en Afrique du Sud et j’étais très bien ici. Natalie était récitente aussi, elle n’avait pas l’air de se montrer à l’aise quand Jason parlait de sa famille là-bas, elle n’aimait pas le climat de tension qu’il y avait. On était déjà servi avec cette histoire d’apartheid dans notre pays et qu’on essaye de s’en sortir, en Afrique c’était plus violent. Natalie songera à déménager quand le climat sera plus apaisé. On a tous les cinq emménagés dans une maison à Orange Avenue à l’époque quand ils avaient deux enfants et terminés les études. Qu’ils avaient un boulot pas loin de Huntington Beach. L’argent n’avait jamais été un soucis pour Jason, sa famille était assez connue à Jonnaseburgh et était assez importante. Il a pu nous aider financièrement avec l’argent qu’il a gagné, il gagne le triple de mon salaire…! J’ai été là, à voir la famille s’agrandir, rire aux éclats, fêter les anniversaires, Noël, partager des repas, assister à des bêtises et des prises de tête. J’ai assisté d’abord à la naissance de Kaitlyn, une fille blonde comme sa mère, qui a un fort caractère. Elle pleurait à chaque fois que le chien (de l’époque) la fuyait et ne faisait pas ce qu’elle disait. Elle a grandi et fait des études dans le commerce, elle veut devenir comme son père et veut le succéder dans son travail. Elle veut devenir comme sa mère, avoir le même tempérament. Jason travaille comme sous-directeur dans une entreprise commerciale qui marche très bien. Il ne parle jamais de son travail quand il est à la maison, alors je ne pourrai pas vraiment vous y aider. Sinon il parle vaguement de ses collègues mais ça ne va pas plus loin que ça. Une bonne ambiance, il n’y a pas de problème. Oui, Kaitlyn est exactement comme sa mère et a un peu près le même caractère que son père: elle est extravertie mais sait rester sérieuse. Le mélange entre Natalie et Jason ça donne quelque chose de particulier. Ma petite fille sait cacher ce qu’elle est, au premier abord, elle donne l’air d’être une fille très timide, qui a du mal à s’approcher vers les autres, qui a du mal à leur faire confiance. Mais qu’une fois qu’on a percé sa carapace, on découvre agréablement une autre personne: gentille, douce, drôle et débordante d’énergie ! Enfin… Kaitlyn est ma petite fille préférée, je le dis parce que je n’ai pas d’autre petite-fille ! Ha ha ! Ensuite, Adrian, le deuxième arrivé dans la famille. Il est exactement comme son père et fait tout ce que le paternel veut de lui. Il est moins intéressant, il n’a pas de problèmes particuliers et il est juste normal. Comme les autres. Oui j’avoue, je l’aime moins parce qu’il me traite comme une personne arriérée qui est complètement malade. Il n’a pas tort sur ce point-là, mais je vois dans son regard un sombre dégoût. Ça se sent qu’on ne s’apprécie pas hein ? Je vais vous dire, quand il a fait une crise d’adolescence, on s’est énormément disputé. On s’est souvent pris la tête parce que nous étions jamais d’accord sur un sujet. Il a aussi du caractère et justifie toujours ce qu’il pense. Il pense avoir toujours raison. Adrian est des fois insupportable et me fatigue vraiment. Je n’aime pas non plus sa façon de vivre et sa mère le laisse faire. Moi je le réprimande toujours et bien sûr, à ses yeux je suis la méchante grand mère et c’est toujours resté dans le coin de son crâne. On n’a jamais su se trouver un terrain d’entente Bien sûr, je n’oublie pas Noah, le dernier arrivé dans la famille. Le meilleur pour la fin hahaha ! Je l’apprécie plus particulièrement parce qu’il est très différent de tout le monde dans cette famille. Dès qu’il était petit, il était vraiment curieux et on avait vraiment cru qu’il allait finir par être scientifique, parce qu’il adorait toutes les espèces d’animaux et ne cessait pas de les référencer et de les analyser lui-même au lieu de jouer avec des enfants de son âge. Il cherche encore et encore depuis qu’il avait eu l’âge de tenir un crayon. Il s’intéressait aux choses qui ne nous semblaient pas intéressants. Par exemple, Noah avait annoncé comment différencier une fourmi noire à une fourmi … Noire ? D’accord, j’avoue que je n’ai pas vraiment réussi à retenir les noms et ses déductions (elle parlait des myrmicinés et des formicinés). Il était bien parti pour devenir un scientifique. Mais non, même au lycée, il ne savait toujours pas ce qu’il voulait faire et ses résultats scolaires sont hallucinants. Kaitlyn n’avait jamais eu ça ! Quand il s’intéresse à quelque chose, on peut être tout de suite sûr que Noah fera tout pour trouver la réponse. Il a une détermination assez impressionnante et n’abandonne jamais, quoiqu’il advienne. Mais il n’avait pas particulièrement des amis, il travaillait seul et il était vraiment solitaire. Il avait du mal à être avec les autres et à se diriger vers eux. Il reste dans son coin et a été le cauchemar pour les professeurs. Il s’en fichait d’eux, il ne participait jamais aux cours à l’oral, il ne voulait jamais faire d’exposé et qui était traité de surdoué, geek. Il mangeait tout seul à la cantine et il passe de son temps libre à regarder des films, des séries de science-fiction, tout ce qui le fait rêver. Pendant un certain temps il a menti à ses parents, en disant qu’il avait des amis et qu’il faisait tel chose ou tel chose. Je ne sais pas ce qu’il faisait quand il sortait, il faisait des choses tout seul, aller au restaurant tout seul, aller au cinéma tout seul. Moi, je savais qu’il mentait, il savait que je le savais. On l’avait su par le regard mais on n’en a jamais discuté. Au lycée, ça a changé, il avait une amie et là, cette fois-ci il ne mentait pas. Il a été différent à la maison, il semblait bien, heureux et il sourit des fois pour un rien. Il semble reprendre confiance. Il sort souvent tard le soir pour regarder les étoiles. Il aurait pu se spécialiser dans les étoiles, il s’y connait un rayon. Mais l’idée d’être astrophysicien ne l’a jamais effleuré. Sinon il travaille beaucoup et obéit rarement à ses parents. Il n’aide jamais à la vie de la maison. Quand c’était à Natalie de cuisiner, Adrian de mettre la table, Kaitlyn de préparer l’apéritif pour une petite discussion en famille. Souvent ils ne mettaient pas l’assiette de Noah, juste pour lui reprocher de ne pas participer à la vie de la maison. Qu’il devrait arrêter de penser qu’il est seul au monde. Ça ne sert vraiment à rien, parce qu’il vient toujours dans la cuisine et se fait tout seul à manger - il surprend beaucoup Kaitlyn quand il cuisine. Il a “juste besoin de suivre le livre de recette“ pour se faire rapidement à manger, mais quelque part il ajoute sa touche personnelle, ça ne l’a jamais dérangé. Enfin bref, il se fait à manger quand on a finit ou prend des fois les restes. Il remonte des fois dans la chambre ou mange tout seul ou avec moi qui me permets des fois de l’attendre pour parler ensemble et lui tenir compagnie. Noah est bien à l’aise avec moi, parce qu’étrangement je ne le juge pas et m’énerve pas comme je le fais bien avec Adrian. Non, parce que Noah est bien différent d’Adrian. La différence qu’ils ont tous les deux, c’est qu’Adrian a une grande gueule et a des amis, il est plus social et ne se renferme pas comme le fait son petit frère. Ce dernier est plus calme et qui ne répond jamais à ses provocations, il ne prend pas plaisir à vouloir l’accompagner à des sorties pour des sports qu’il n’apprécie pas vraiment. Noah n’a jamais apprécié les sports bien qu’il est doué quand il s’y met… Il est plus intellectuel. Je ne sais pas, avec lui, j’ai la sensation que c’est différent. Des fois on se parle pas du tout, des fois, on se parle. Mais voilà… De mes trois petits enfants, je m’entends avec celui qui a du mal à trouver un terrain d’entente avec le reste de la famille, qui est différent et solitaire. Maintenant que je vous ai un peu plus parlé de la famille Wade. Je peux enfin commencer ma dernière partie de l’histoire. Vous répondre enfin où je voulais dire par là avec le: c’est le début d’une très longue histoire… Noah est celui qui va avoir une longue histoire, assez particulière, qui est très différente des autres membres de la grande famille Wade. Parce qu’hormis Natalie, il a été le seul à venir souvent me voir à la maison de retraite. Me tenir compagnie parce qu’il n’avait rien de mieux à faire. Je me doute pas qu’il sèche les cours pour aller me voir. Alors, ce jour-ci, je vais vous la raconter parce qu’elle est assez particulière. Parce que c’est la première fois que nous avons une discussion assez sérieuse… Et qui a duré plus longtemps. Parce quand on parle, ça ne dépasse jamais au delà de dix minutes. Il parle des fois par le silence et ne dit pas grand chose, son comportement au contraire, me dit des choses. Sa façon de réagir, ce qu’il emporte à la maison de retraite. Par exemple, une fois il a amené un film pour moi, comme s’il est contrarié et qu’il veut se détendre. Une autre fois, il a emmené ses bouquins pour moi, c’est qu’il est de bonne humeur. Ou encore, quand il emporte son gros ordinateur portable pour faire des choses, c’est que quelque part il a besoin d’être seul et isolé… Et contradictoirement, il a besoin d’être avec quelqu’un qui le comprend. Ce jour-là, il n’a rien emporté du tout. Il avait son sac de cours et c’est tout. Il semble être bien, de plus en plus en bonne forme. « _ Bonjour Noah. » lui dis-je alors que j’étais allongée à mon lit, avec un sourire. Il répond par un sourire aussi, un sourire qui veut aussi dire bonjour. Il dépose son sac pas loin de la porte et il s’installe sur le fauteuil en face de moi. « _ Ça va ? » me demande-t-il, je ferme doucement les yeux pour dire que je me sens fatiguée avec un léger soupir. « _ Tu étais censé être en quel cours ? » « _ Mathématiques mais le professeur est absent. » Je sais quand il ment et je peux vous dire qu’il n’est pas en train de mentir. Au lieu d’aller étudier, il est venu me voir. « _ L’année scolaire approche à sa fin, tu vas pouvoir enfin commencer à faire tes études..! Tu as choisi ce que tu veux faire plus tard enfin ? » Il secoue la tête, il n’est pas inquiet de ne pas savoir quoi faire, il s’en fiche. Je soupire « _ Noah… C’est important de faire des études pour pouvoir faire ce que tu aimes. Si tu n’as pas de passerelle, tu seras bloqué dans un travail que tu vas détester. Et tu seras malheureux.» Il hausse les épaules avec un air bien indécis, il ne semble vraiment pas savoir ce qu’il veut faire. « _ Qu’est-ce que tu aimes faire ? » « _ Tout et rien. » Je fais une petite grimace, une moue approbateur. Je soupire et me mets à l’aider. « _ Biologie. » « _ Non. » « _ C’est étudier les insectes, les races des animaux, tu aimes ça. » « _ Oui mais non. » « _ Bon… Qu’est-ce tu dirais de l’astronomie ? Tu es doué » « _ Non. Je vais vite m’ennuyer, j’ai la base et ça me suffit. » « _ Bon… Au moins on est d’accord pas la littérature. » « _ Surtout pas. C’est trop fermé et je n’aime pas tant que ça. » « _ Mathématiques ? » « _ Non merci. » « _ La physique ? » « _ … » « _ D’accord… Le cinéma ? Les arts ? » « _ L’informatique. » Je hausse les sourcils surprise, d’accord je suis d’accord… Noah emmène des fois son ordinateur et il s’y connait un rayon là-dessus, comme pour certains domaines. Mais je ne prends pas l’air convaincue parce que je trouve que ce domaine ne le mènera nulle part. Les machines ne feront pas long feu. « _ Pourquoi Grand-mère ? » Je souris et lui aussi, il a compris que je n’ai pas l’air d’approuver ce qu’il vient de dire. « _ Tu vas vraiment devoir te battre contre tes parents pour leur imposer un tel choix. Adrian et Kaitlyn font commerce et je pense que ton père s’attend à ce que tu fasses ça. » « _ Je ne veux pas faire commerce, ça ne me correspond pas, je n’ai pas le profil pour ça. Je veux faire des études d’informatique parce qu’internet commence à prendre une place importante et dans quelques années, tout le monde utilisera l’ordinateur. Être l’un des premiers à travailler là-dessus, ça m’intéresse. Si je connais tout sur l’informatique, je pourrai non seulement être un sauveur qui saura réparer un ordinateur, mais je pourrai aussi continuer ma passion. » Et sa passion c’est de regarder des films de science-fiction sur son ordinateur, de jouer à des jeux dessus. Il s’intéresse au programme comme il dit. Je ne m’y connais rien là-dessus et c’est un domaine que moi, je ne maitrise pas vraiment… « _ Tu veux donc faire des études en informatique ? Si c’est ce que ce qui te plait, vas y. N’hésite pas et fonce y. Vise une grande école, tu es fait pour ça. Vise Harvard même. Tu es doué Noah. » Mon petit-fils se met à sourire et baisse son regard gêné, je comprends qu’il est modeste et qu’il a des fois du mal avec des compliments. On parle sur ses études, de son avenir ce qu’il compte faire comme parcours dans l’informatique. Parce que c’est peut-être un domaine vaste, je ne m’y connais rien là-dessus et cela me fait rire, parce qu’il se met à m’expliquer. Tout d’un coup et il s’emporte. Il est parti dans son petit monde et a l’air bien passionné. Qu’il connait déjà les bases sur l’informatique. « _ Et ta copine, elle veut faire quoi ? » Son sourire disparait et me regarde en silence. On est resté silencieux pendant un moment avant qu’il reprenne la parole. « _ Saskia veut faire des études dans le journalisme. » « _ Aaah mais c’est très bien ! J’espère qu’elle y arrivera ! » « _ Elle veut le faire dans son pays d’origine. » Mon sourire disparait. Je comprends la réaction de Noah, il n’aime pas la savoir très éloignée. Parce qu’elle est plus qu’une amie, elle vient de lui redonner la confiance. Elle le rend heureux d’une certaine manière et se retrouvent souvent ensemble. À parler de tout et de rien. À sortir avec elle tard le soir. Je l’ai rencontrée même, très charmante la rousse. Il a été chanceux Noah, il semble très différent quand il est avec elle. « _ Suis là. Tu fais tes études d’informatique dans son pays. Ça te fera du bien d’aller visiter un autre pays et ça t’évitera de suivre ta famille en Afrique du Sud. » À ces mots Noah fronce les sourcils et manque de tomber de la chaise alors qu’il est en train de se balancer dessus depuis quelques minutes. Je fronce les sourcils et l’observe, il n’a pas l’air d’être au courant. Je ne suis pas étonnée quelque part et il fallait bien que quelqu’un le lui dise. En même temps je suis fatiguée de devoir lui expliquer par moi-même. « _ Ton père a demandé une mutation en Afrique du Sud, à Johannesburg. À la fin de ta scolarité, tu vas commencer des nouvelles études là-bas. À moins que tu convaincs ton père de ne pas venir avec eux et de partir Saskia, tu n’auras pas à aller là-bas. »Silence. Noah me regarde, détourne le regard, observe toute la pièce. Il joue avec ses doigts, il se pince pour enlever un peu la peau dessus, il fait ça quand il est contrarié ou nerveux. Ou les deux. À dire vrai, cette nouvelle l’a complètement surpris et ça se voit. « _ … Ils .. Ils ont décidés ça ? Tous ensemble ? » Je fais un sourire gêné et ferme les yeux, je les garde ainsi comme ça pendant que je parle. « _ C’est ton père qui a décidé ça, il a demandé l’avis à ta mère, à ta soeur et à son frère. Tu n’étais pas là comme d’habitude. Ils se sont tous mis d’accord qu’à ma mort ou pas. Ils déménageront dans un mois. » « _ Je ne veux pas aller là-bas. » annonce-t-il durement, je comprends sa réaction. Il ne me demande pas depuis combien de temps cette décision a été prise. Il s’en fiche. Il ne voudra pas quitter Huntington Beach, parce qu’il prendrait toutes les attaches qu’il a dans cette ville, il ne voudra pas aller en Afrique du Sud parce que cela ne l’a jamais intéressé. Bien que c’est totalement différent, la culture est intéressante. J’y suis allée et j’ai découvert tout ceci. La sécurité est très importante là-bas. « _ Je ne veux pas quitter Saskia comme ça. » Je garde les yeux fermés, je me sens bien fatiguée tout d’un coup. Mes paupières sont bien lourdes. C’est alors, que je dis doucement à mon petit-fils enfin.. Que j’ai essayé, parce qu’il vient de me devancer. Il a dû remarquer ma fatigue et s’est vite inquiété, il ne veut pas vraiment exposer sa colère « _ Je vais te laisser, tu as besoin du repos et j’ai cours. » Il va sécher les cours pour entrer chez lui et essayer d’en parler à ses parents. De montrer son désaccord. Il s’approche de moi pour me faire un bisou avant de s’éloigner et de reprendre son sac pour partir. Il est bien parti trop rapidement. Je n’ai même pas pu l’observer un peu plus longtemps. Je n’ai même pas pu lui dire qu’il ne devrait pas en vouloir à ses parents. Je n’ai même pas lui dire que son histoire, que sa vie, que son parcours va être intéressant. Parce que Noah est très différent de la famille, il est comme un vilain petit canard quelque part. J’aurai dû lui parler de la série Star Trek, pour lui changer les idées. J’aurai voulu lui parler plus longtemps. J’espère pour lui, qu’il puisse faire ce qu’il aime faire. Chercher, examiner, utiliser un maximum de ses compétences et qu’il garde tout de même contact avec Saskia, parce qu’il en a be… |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 12:32 | |
| Chapitre 2: Le départ pour un nouvel Commencement Belle journée, j’ai toujours apprécié le mois de mai parce que la température est assez agréable, on profite de la transition entre le printemps et l’été. Je pensais que ce 30 mai serait une bonne journée mais elle a été éprouvante dans toutes les parts. D’abord, en plein après-midi alors que je viens de finir ma réunion avec Jason. Je viens d’apprendre que ma mère vient de décéder. On s’y attendait tous à la base, elle avait une santé fragile et son âge n’aidait pas les choses. Depuis la confrontation avec mon père, on vient de lui détecter une maladie assez importante, cardiaque… Elle a eu beaucoup de chance d’avoir réussi à survivre jusqu’ici. On lui avait donné cinq ans à vivre et elle a dépassé les cinq années, largement. Jason a dû attendre que sa mort soit assez proche pour pouvoir enfin émettre l’idée de déménager, parce qu’il n’était pas bon pour lui de rester à Huntington Beach. Pas bon pour la famille entière à vrai dire. Et je suis d’accord. Je suis tranquille, en train de me sécher les cheveux maintenant. Je suis rentrée plus tôt à la maison avec Jason pour passer des coups de fils, pour confirmer le tout. Pour préparer aussi l’enterrement. Pour tout préparer. Alors que je suis en train de sortir de ma salle de bain, j’entends la porte d’entrée claquer et les pas frénétiques dans les escaliers. C’est Noah qui vient d’arriver, je le sais et je reconnais sa façon de monter les escaliers. Celui d’Adrian est plutôt bruyant mais avec des petits espaces de silence car il monte les escaliers deux à deux. Celui de Kaitlyn est plus régulier et celui de Jason est lent. Donc oui, c’est Noah qui monte les escaliers, je me retrouve en face de lui quand il se retrouve enfin au sommet mais il me dépasse pour aller dans le bureau de Jason. « _ Bonjour Noah… » soupire-je, agacée par cette attitude. Des fois il me dit bonjour en premier quand il est de bonne humeur ou quand ça va plus ou moins bien, sinon il m’ignore quand ça ne va pas. Là c’est clair comme l’eau de roche: ça ne va pas du tout. Je me retourne un peu pour voir où est-ce qu’il va. Il se dirige droit vers le bureau de Jason. Je fronce les sourcils et me mets à le suivre. Mon mari ne veut absolument pas être dérangé parce qu’il passe un appel important avec son collègue et ami. Un appel qui concerne sa mutation dans un autre pays « _ Noah ! N’entre pas dans le bureau de ton père ! Il passe un coup de fil important ! » lui dis-je à voix haute. J’essaye de le rattraper mais il ouvre plus vite que moi la porte. Il n’en a rien à faire que son père passe un coup de fil important ou pas quand il a des problèmes avec lui. Alors qu’il vient d’ouvrir la porte, Jason arrête de parler et relève le regard. Il fait un geste de la main pour dire qu’il n’est pas prêt à parler avec nous deux. Que nous devrions sortir d’ici. Je mets la main sur l’épaule de mon fils pour l’inciter à venir avec moi, pour qu’il en parle, de son problème. Mais il repousse ma main et observe son père en train de téléphoner « _ Oui… Oui … D’accord, c’est donc réglé cette affaire, bien. Tu me sauves la vie Hank, vraiment. Ah bon ? Ha ha ha ! Heu. Attends, y a mon fils qui s’approche de la prise. NOAH TU… » De l’autre côté du fil, Hank a dû entendre une intonation, des sonneries comme quoi, ça aurait été coupé. Hé bien, c’est élémentaire mon cher Waston comme l’aurait intérieurement dit Noah, un fan de Sherlock Holmes. Il vient de débrancher la prise téléphonique pour pouvoir discuter avec son père sans être dérangé par les coups de fils du téléphone fixe. Il n’a jamais aimé les téléphones. C’est tout bête comme ça. Jason me regarde, regarde son téléphone et ensuite Noah. Il remet le téléphone en place avec un air agacé et me demande comme si notre fils n’est pas là « _ Tu sais pourquoi il agit comme ça ? » Je secoue silencieusement la tête alors que Jason reprend, énervé après notre fils. Ça l’énerve de ne pas savoir tout de suite pourquoi il agit comme ça pour savoir comment lui parler sur ce coup-là. Mais il a dix-huit ans. « _ Noah, bordel. Tu as quel âge là ? Tu as 18 ans et tu agis comme un enfant ! J’étais sur une affaire importante ! Je te rappelle la règle, je ne veux pas être dérangé quand je suis dans mon bur… » « _ Et vous comptez me dire quand pour l’Afrique du Sud ? Hein ? Le jour où on va préparer les valises ? » s’énerve doucement Noah, il vient de couper son père mais il s’en fiche éperdument. J’ouvre ma bouche, surprise qu’il ne sache pas pour cette histoire. Ça me surprends qu’il décide de réagir que maintenant ! Adrian et Kaitlyn nous en ont parlé, oui, ils étaient au courant eux. Ils ont fait part de leur opinion et ils sont plutôt partants pour venir avec nous, de laisser leur appartement. Jason s’est chargé de leur transfert et le changement d’établissement pour les études d’Adrian. Il s’est tout chargé et il n’annulera pas pour aussitôt. En réalité, il n’annulera jamais et c’est plus la peine de revenir sur la discussion. J’avoue avoir été un peu contre le fait de voyager en Afrique du Sud, mais ça, il y avait des années. Maintenant, la situation est différente et je ne suis pas vraiment opposée pour ce déménagement. En revanche… Noah semble l’être. Je pensais qu’il s’en fichait et que ça ne le dérangeait pas du tout, parce que rien ne le retient dans cette ville. Il n’est pas attaché à qui ce que ce soit. Saskia ? Ce n’est pas si important que ça, ça se trouve des copines ailleurs. Enfin, c’est comme s’il vient d’être au courant depuis quelques minutes, c’est comme si on l’a réveillé grâce au seau d’eau ou à coup de langue d’un chien. Je regarde Jason « _ Tu ne lui avais pas dit ? » Le père de famille secoue la tête et lève les mains en signe d’exaspération. « _ Bon sang ! Je peux pas penser à tout ! Je suis occupé avec mon travail et pourtant je l’ai annoncé à table il y a un mois ! » Noah reste silencieux de stupeur. Il ne rêve pas, il a l’impression d’être dans un cauchemar, c’est comme s’il apprend que la fin du monde est demain. Je lève les yeux au ciel. « _ Il n’était pas à table quand tu as annoncé ta décision..! » Il arrive toujours en retard ou des fois ne vient pas manger parce qu’il a une partie de son jeu vidéo à terminer ou un travail à faire ou quelque chose d’autre dans ce style. On a voulu réagir mais ça n’a pas vraiment marché, il est vraiment têtu Noah. « _ Hé bien, ça lui apprendra à ne pas être là à manger avec toute la famille ! » Je hoche la tête, bien d’accord. Il a raison Jason, vraiment… Maintenant Noah a une raison de devoir venir un peu plus souvent au repas de famille et de participer un peu plus souvent à la vie de la maison. Au début jusqu’à son adolescence, il faisait les tâches communes avant d’arrêter petit à petit pour ne plus en faire - Adrian est passé par là mais il s’est vite repris. Peu importe, l’important c’est qu’il sait maintenant. Jason doit être parti sur ce principe-là. Je me demande comment il l’a su… Peut-être par ma mère, il a l’air d’être revenu de la maison de retraite et ils ont dû parler ensemble. Mon dieu… En plus je dois lui annoncer cette nouvelle… « _ Je ne viendrai pas avec vous. » Annonce Noah, avec un ton sûr, il croise les bras et secoue un peu la tête. Il n’hésite pas à le dire face à nous, à nous le balancer comme ça. Il a le mérite d’être franc pour une fois. Il dit que cela ne lui va pas, il en a mit du temps… D’habitude, il se tait et n’exprime pas souvent son avis. Là, il l'exprime pas au bon moment... Jason met ses deux mains sur son visage et se fait un double facepalm. « _ … Noah. Tu ne pourras rien décider. Tout est prêt, même pour tes études. La maison, ton billet d’avion. Je ne peux rien annuler et tu réagis trop tard là ! Tu aurais dû vraiment être là, à table pour qu’on en parle ! » « _ Comment ça pour mes études ? Je n’ai encore rien décidé. » « _ On l’a fait pour toi, pour éviter que tu te retrouves à passer tes journées dans la maison devant l’ordinateur comme un con. Enfermé dans ta chambre ! À sortir uniquement quand tu es avec ta copine ! » Je hoche la tête en silence, complètement d’accord avec lui. Noah ne fait que passer la majorité de son temps dans sa chambre, il nous aime beaucoup c’est vrai, mais pas autant qu’il aime l’ordinateur. Je croise les bras et je me permets d’ajouter: « _ Une fois que nous serons en Afrique du Sud, à Johannesburg tu vas devoir changer tes habitudes. Fini les interminables heures d’ordinateur dans ta chambre. Tu manges cette fois-ci avec nous, ensemble. Tu ne manges plus à part. Fini les prises de tête avec tes professeurs ! C’est fini tout tes mauvaises habitudes ! On recommence à zéro une fois là-bas. » « _ Je ne veux pas faire des études de commerce. » Jason fait un petit cri de rage réprimé. « _ Bordeeeeel… Si tu nous disais ce que tu voulais faire plus tôt ! Je ne t’aurai pas inscrit à l’école de commerce que dirige mon cousin ! » « _ Informatique. » Je fronce les sourcils et prends une expression de surprise. Informatique ? Noah veut étudier en informatique ? Pour rester encore devant l’ordinateur ? Non, ce n’est pas possible… Il a beau être un vrai geek, mais il ne fera pas des études d’informatiques, c’est un domaine complètement fermé et ça ne servira pas à grand chose à l’avenir ! Mon mari semble penser exactement la même chose que moi, il essaye malgré tout de l’en dissuader. « _ Non Noah. Pas d’étude d’informatique… Ce n’est pas possible, même si tu le pouvais. Je ne te permettrai pas ça. » « _ Je ne ferai pas d’étude de commerce parce que je ne viendrai pas avec vous. » Jason tape la main sur la table assez violemment, c’est ce qui m’a fait sursauter. « _ De toute façon c’est décidé ! Tu ne peux rien faire ! Tu ne discutes pas ! Et les choses sont ainsi comme ça ! Merde à la fin ! Pourquoi tu changes toujours d’avis, que tu réagis toujours à la dernière minute hein ! On l’a décidé depuis longtemps ! » « _ Et vous comptez abandonner grand-mère dans la maison de retraite comme ça ? » Il pense avoir l’argument qui bat par dessus tout, parce qu’il sait que les valeurs familiales sont importantes et que moi, je ne partirai pas à Johannesburg en laissant ma mère toute seule dans Huntington Beach. Sauf si … Je me pince la lèvre, Jason fronce les sourcils complètement surpris. Il regarde Noah et me regarde avec un air de me dire, non, ça non plus il ne le sait pas ? Je ferme doucement les yeux et fais une moue gênée. Noah nous regarde tout les deux et semble être surpris, il pense avoir compris quelque chose mais il n’a pas l’air d’accepter ça. « _ Noah. Ta grand-mère vient de décéder il y a quelques heures… »Silence. Un gros silence. Il secoue la tête « _ Non. Je l’ai vue ce midi, elle avait l’air d’être en forme. Vous me faites marcher. » annonce-t-il. Il secoue doucement la tête. Assez énervé. Il aime beaucoup ma mère, ça se voit. Elle me parle de temps en temps de lui et me dit ce qu’elle en pense. Je me rappelle qu’elle voulait que je prenne la relève, que je m’occupe plus particulièrement de lui. D’avoir une petite conversation pour remettre les points sur les i. Et l’occasion se présente. Mais je ne l’ai pas saisie parce que pendant une bonne heure Noah et Jason se sont disputés. Noah voulait faire ses études ici, puis en Angleterre, il ne voulait pas nous suivre et il voulait vivre tout seul. Il voulait rester avec Saskia. À la fin, Jason se lâche, complètement exaspéré par la tête de mule qu’est notre fils. Il a réussi à lui faire comprendre que rien ne peut être changé, qu’il doit vivre comme ça. Énervé, il lui dit mot pour mot « _ Va en parler à Saskia, trouvez-vous un moyen. Et tu verras Noah. Tu verras que l’amour des lycéens ce n’est rien du tout à côté de tout ce qui t’attend, du vrai amour. Je sais de quoi je parle. Vous allez vous séparer et vous allez suivre vos propres chemins. Vous n’irez pas plus loin que ça » Et c’est cruel de lui dire ça mais il a raison. L’amour chez les lycéens ne sont pas à prendre au sérieux, c’est rare de croiser un couple de ce genre. Noah n’a pas vraiment écouté qu’il est déjà parti du bureau à l’arrivée d’Adrian qui disait qu’il avait faim. Quand c’était l’heure de manger, personne n’avait parlé. Sauf Adrian a essayé au début, pour demander pourquoi on mange assez tard pour une fois avant de se faire taire par Kaitlyn qui a très vite compris la situation. Je pense qu’il a aussi compris la situation mais il faisait ça pour remettre le sujet sur le tapis, pour qu’il comprenne lui aussi les vraies raisons de cette mauvaise ambiance. D’accord. D’abord, ma mère est morte ! Elle a été là pour moi depuis tout le début, elle m’a protégée de mon père. Elle a eu une maladie assez importante et elle a réussi à vivre avec. Elle a continué à enseigner aux jeunes élèves de la classe jusqu’à sa retraite. On a vécu avec elle jusqu’à ce qu’elle soit obligée de partir à la maison de retraite. Seule moi j’allais la voir dès que j’ai le temps mais c’était surtout Noah qui allait vraiment la voir. Je ne savais pas au début, j’ai appris d’elle. J’avoue ne pas avoir fait attention à lui, plus qu’Adrian et Katlyn, parce que je suis très occupée avec mon travail et Jason aussi. On s’occupe d’abord soi-même avant d’aller s’occuper des autres. Surtout, j’ai envie de dire que l’importance du travail devient de plus en plus grande. Puis, quand on a fini de manger, dans un silence, Noah est parti, il est parti aller voir Saskia. Comme il le faisait tout les soirs d’habitude. Sauf que ce sera un soir différent des autres. Après avoir débarrassé la table, les enfants ont profité pour rester avec Jason pour parler affaires commerciales, du travail quoi, jusqu’à ce que ça soit l’heure pour eux aller rentrer chez eux et se reposer pour le lendemain. Je regarde l’heure et il est 23h. Quand nos enfants sont partis rentrer chez eux, Noah n’est toujours pas revenu. J’ai profité pour entrer dans le salon, rejoindre mon mari qui est dans le canapé, allongé, en train de lire un livre pour se détendre… À moitié, puisqu’il lit les stratégies dans le monde commercial, le travail en Afrique du Sud… Cela me fait sourire. Je me dirige vers lui. Et j’imagine qu’il s’attendait à ce que je vienne le rejoindre dans le canapé, ou m’asseoir à côté de lui et non de lui retirer le bouquin de ses mains pour le poser sur la table devant nous. « _ hééééé… » « _ Il faut qu’on parle. » lui dis-je. Je le regarde comme ça, dans le silence pendant quelques secondes. Mon mari soupire et enlève les lunettes de son nez et fait un geste de son menton, signe qu’il m’écoute . « _ On ne vend pas la maison. On la garde même si on part à Johannesburg. Je veux laisser la chance à Noah d’avoir déjà une maison quand li reviendra à Huntington Beach. » Il soupire et ne dit rien, parce qu’il sait que je n’ai pas terminé. C’est qu’il me connait très bien. Je souris un petit peu et m’assieds sur son canapé, à côté de ses jambes « _ On ne peut pas lui forcer à faire quelque chose qu’il n’aime pas. » « _ Je t’arrête là tout de suite. Je ne peux pas annuler et changer ça à la dernière minute. Ce qui devait être fait, a été fait. Noah fera les études de commerce et ça m’arrangerait beaucoup de l’avoir à mes côtés. » « _ Mais il ne va pas être heureux. C’est forcer à être quelqu’un qu’il n’est pas vraiment. » Et je sais que j’ai raison, je sais qu’il le sait. « _ Si l’informatique est ce qu’il aime vraiment, on ne pourra rien pour le contredire. » « _ Tu ne comprends pas Natalie. S’il fait des études dans l’informatique, qui est, selon moi une branche fermée. Il va encore s’isoler. Plus qu’avant et va passer la vie derrière un écran, devant tout ce qui n’est pas réel alors que le monde entier lui ouvre les bras derrière son dos. » Je soupire, je suis d’accord avec ce qu’il vient de dire. Mais il a un petit peu tort sur ce côté là, ce dont je ne tarde pas à expliquer. « _ Mais il rencontrera les gens qui sont peut-être comme lui, il verra qu’il ne sera pas seul. Puis il a Saskia ici, sa petite copine. » « _ Ce n’est pas sérieux entre eux. Crois-moi je le sais. J’ai eu une petite copine quand j’étais au lycée et ça n’a pas du tout duré. Parce qu’on a prit des études différents, très opposés et la distance a finit par tuer la relation. Je n’ai aucune nouvelles d’elle. Ce sera pareil entre les deux jeunes. Ce n’est pas sérieux… Tu es passée par là aussi non ? » Je reste silencieuse, je regarde dans le vide et je finis par soupirer. Il a encore raison. « _ On ne sait pas, ce n’est pas la même génération » lui-dis je. Jason sourit et lève les yeux au ciel, il a l’impression de savoir de quoi il parle. « _ La nouvelle génération… Et les gadgets technologiques… » « _ Je te rappelle que nous sommes dans une entreprise commerciale, qui vend justement des gadgets technologiques. » Il me donne un gentil coup de genou sur mes reins. Avec une moue moqueuse. On s’amuse à se lancer des piques malgré nos âges. J’ai surtout envie de dire qu’il n’y a pas d’âge pour ça. « _Alors ? » Lui demande-je après un silence, Jason me regarde et fronce les sourcils. Il ne voit pas ce que je suis en train de parler. Je suis en train d’essayer de revenir au sujet de la conversation. « _ Pour Noah. » Il soupire et ferme les yeux en silence. « _ Il viendra avec nous à Johannesburg. Hors de question de le laisser ici, tout seul à Huntington Beach. Surtout quand il n’a pas d’autre contact que Saskia. » « _ On pourrait s’arranger pour discuter avec les Reynolds à ce propos, de faire ça en sorte que ça soit possible. » « _ Si je lui ai fait comprendre que ce n’est pas possible, c’est que, ce n’est … Pas possible voilà tout…! » J’ai ouvert ma bouche pour répliquer, mais j’entends la porte d’entrée s’ouvrir et Noah apparaitre devant le salon. Je me relève pour aller le voir, me diriger vers lui. Mais je me suis arrêtée au milieu du chemin quand j’ai vu son visage et surtout quand il a prit la parole pour poser une question. « _ Et c’est dès le premier jour des vacances d’été qu’on s’en va ? » Je fronce les sourcils, j’entends derrière moi Jason bouger de son canapé pour récupérer son livre. « _ Tu as parlé avec Saskia ? Et ça a donné quoi ? » demande-t-il de sa voix neutre. Je garde les sourcils crispés et regarde Noah. « _ Rien. Tu avais raison, les sentiments au lycée ne sont pas très… » Une pause. Il réfléchit pendant que moi je l’observe. Mon fils est encore plus différent que tout à l’heure. Son visage est plus grave, comme s’il vient de se rendre compte d’une chose bien évidente. « _ Non rien. » ajouta-t-il finalement. Sans plus attendre il monte sur les escaliers… Doucement. Ce ne sont plus les pas rapides et frénétiques de Noah qui résonnaient mais des pas dénudé d’énergie. Je regarde Jason qui hausse les épaules, parce qu’il n’a pas l’air de savoir ce qui vient de se passer. Mardi 30 mai 2006. Journée très éprouvante, la pire journée de l’année pour Noah à mon avis. Parce qu’il y a non seulement le décès de sa grand-mère, qu’il a dû être le dernier à l’avoir vue vivante, je ne sais pas ce qu’ils ont pu parler mais je sens qu’il regrette de ne pas être resté plus longtemps. D’avoir profité pour la dernière fois sa présence. Il y a cette nouvelle, concernant le déménagement à Johannesburg dont il n’a pas été le courant… Surtout il a été le dernier à être au courant. Jason lui a hurlé dessus pendant une bonne heure, lui balançant toutes les reproches pour essayer de le faire réagir, mais ça n’a fait qu’aggraver les choses. Il a eu besoin de Saskia un moment, parce que je me rappelle d’avoir vu à table, son regard qui était rempli d’espoir. Quand il était revenu L’espoir a disparu de ses yeux. Je ne sais pas ce qui s’est passé non plus avec Saskia, mais apparemment ça s’est mal passé. Dans sa façon de parler, c’est comme s’il venait de se rendre compte que même sa petite amie ne pense pas qu’il est important pour elle, comme s’il attendait quelque chose d’elle et qu’elle a fait le contraire de ce qu’il attendait d’elle… Aussi le coup des études, ça lui a fait quelque chose. Lui imposer les études de commerce n’a jamais été une bonne idée. Il n’aime pas qu’on lui impose les choses, il tient certains points de mon caractère… Surtout les défauts que les qualités, c’est pareil du côté de Jason. Noah tient quelques points en commun de son père, mais aussi les pires. Je me suis laissée prendre par le travail, Jason aussi et on n’a pas fait attention à Noah. On s’est focalisé pour réussir l’éducation de nos deux ainés et on a laissé passer certaines choses pour Noah. On n’a pas été là pour lui et je m’en rends compte que maintenant. Je comprends ce que voulait dire ma mère par là, quand j’ai discuté avec elle la dernière fois. Mais c’est trop tard je le sais. Il est sensible, je le sais, je l’ai vu en ce jour. Quand on était en train de se préparer pour aller en Afrique du Sud, on a n’a pas vendu la maison de Orange Avenue, ni l’appartement à Pacific Lane, c’était la meilleure solution. On est parti assez rapidement, on a laissé le temps à tout le monde de se dire au revoir. Un mois ça a été suffisant. Durant tout le voyage Noah n’a pas parlé. Il s’est pas enfermé dans son ordinateur. Il est resté devant son livre et quand il avait terminé, il passait à un autre. Il achetait dans les librairies des aéroports et il continuait à lire. Quand on est arrivé à Johannesburg, Jason nous a fait une visite guidée. No’ n’avait pas voulu venir. On a dû le forcer, mais durant la visite son attention n’y était pas. Je ne vous dis pas mon inquiétude quand j’apprends qu’il n’a pas parlé depuis trois jours. Au départ on ne s’est pas trop inquiété parce que on s’est dit que c’est le mal de pays, le fait qu’il ait quitté Huntington Beach le rend un peu malheureux. Qu’il finira par digérer tout seul et aimer quand même Johannesburg.
Et on s’est trompé. Jason s’est énervé, il a voulu que Noah s’exprime à table - il participe enfin. Mais au lieu de parler, il a écrit sur un bloc note et ça nous a tous effrayé. Les études de commerce ? Il n’y allait pas.
Dernière édition par Noah S. Wade le Lun 16 Mar 2015 - 17:24, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 12:32 | |
| Chapitre 3: La tentative d'une soeur Je range mes affaires de travail dans mon sac à bandoulière, avec le sourire aux lèvres. « _ Kaitlyn ? À ce soir chez moi ! » Je relève la tête et voit mon collègue, je souris et hoche la tête pour lui dire que ça marche. Je suis partante pour me socialiser et me faire des amis. C’est important ça ! Aujourd’hui, nous sommes le 23 septembre 2006. Demain ce sera une journée spéciale pour les Africains, The Heritage Day ! Une fête qui mêle toutes les cultures Africaines ! Rien que d’y penser, j’ai vraiment hâte ! J’avoue que je ne connaissais pas l’existence quand je suis arrivée à Johannesburg, j’ai été agréablement surprise. J’ai été invitée par mon collègue chez lui, à une fête d’ouverture en quelque sorte. C’est une façon à lui d’initier ses nouveaux collègues qui viennent d’étranger et j’avoue que j’aime beaucoup sa façon de montrer son monde à tout les nouveaux. Oui, c’est un vrai Africain et je n’ai pas encore réussi à retenir son prénom. Il n’est pas facile du tout à retenir, c’est pour ça que son nom m’échappe encore. Adrian est invité ce soir à la même fête que moi, il ne revient pas à la maison mais on se retrouvera là-bas… Papa et maman sont partis dans un autre pays pour un voyage d’affaire mais aussi pour retrouver un de leur vieil ami par la même occasion. Hi hi oui, ce sont les souris qui dansent quand le chat n’est pas là ! ‘Fin les chats je veux dire… J’avoue que depuis le déménagement, la vie est beaucoup mieux. Elle est plus intéressante parce que je vois de l’opportunité de partout. Beaucoup de différences et ça n’a rien à voir par rapport à Huntington Beach ! Moi personnellement, je ne regrette pas vraiment les États-Unis, je trouve que Johannesburg est mieux niveau emploi, nourriture, culture. Ce que je reprocherai à ce pays, c’est la sécurité et l’histoire du passé qui craint un peu. Pour pas dire… Beaaaaucoup ! ‘Fin bref, j’suis en train de rentrer chez moi à pied et j’observe les maisons qui ont des barrières de sécurité, les Africains qui me regardent des fois de travers. L’avantage, c’est que mon lieu de travail n’est pas loin de notre nouvelle maison. Parce que j’ai beau être là depuis quelques petits mois, ça me dérange un peu ces regards. On m’a dit que je finirai par m’y habituer. J’avoue que c’est impressionnant et que ça change de voir des gens d’une ethnie très différente. Je trouve ça beau le mélange. Quand je suis arrivée, je dépose mon sac à l’entrée, les clefs sur l’espace dédié à ceci. J’enlève les chaussures pour ne pas laisser des traces dans la maison et m’en vais à la cuisine pour me chercher de quoi manger. Je fouille le frigo mais je grimace quand je vois qu’il n’y a rien. Quand je me retourne, je retrouve un saladier rempli de fruits. Alors je prends le premier fruit qui me passe sous la main. Je pioche donc une pomme. La pomme à la main je me dirige au salon et je retrouve mon frère. Noah qui est assis sur le fauteuil, l’ordinateur à ses genoux. J’ai eu un hoquet de surprise en le voyant parce que je ne m’attendais pas à le voir ici. C’est rare de le retrouver au salon qui est un espace pour toute la famille, là où on se réunit. Il a plutôt tendance à nous éviter, mais apparemment il vient là quand il pense que personne n’est là. Pour prendre de l’air peut-être et changer de point de vue. ‘Fin je m’en fiche. À cette heure-là, il devrait bosser en cours. « _ Noah ? Qu’est-ce que tu fais là ? Tu n’es pas censé d’être en cours ? » Il me regarde en silence. Je me pince la lèvre, car je me rends compte que je viens de dire une bêtise, mon petit frère ne va pas en cours… Il a arrêté, non .. Il n’est même pas allé au premier cours et il a été absent depuis tout le début. Papa le sait et ça l’énerve mais ça ne change pas grand chose. Il a tenté de forcer Noah à y aller. Il l’a même accompagné jusqu’à vérifier s’il est bien entré dans le bâtiment. Il s’est pas rendu compte que Noah est vite ressorti après le départ de papa. Ça ne fait que trois semaines que les cours ont commencé. Je ne comprends pas pourquoi on l’a inscrit de force en étude de commerce comme ça. Noah sort son bloc note et commence à écrire. Je m’approche de lui et croque la pomme. Il me tend le carnet de note que je prends et je lis: non, je viens de me lever. C’est le matin à Huntington Beach. Je soupire doucement et lui lance un regard triste. Il vit encore dans le décalage de cette ville, je ne vois vraiment pas ce qui le rend si têtu pour vouloir rester là-bas. Je ne vois pas de raison particulières pour y rester quoi.. Et si j’ai bien compris, entre lui et Saskia c’est mort. Elle était la seule raison pour moi pour qu’il reste. Enfin bref. Je lui rends son bloc note et dis: « _ Tu ne peux pas continuer comme ça pour le reste de ta vie No’. Je sais que c’est dur, mais il faut savoir avancer un moment. Parce que si tu restes bloqué, tu ne feras qu’empirer tes regrets… Ne reste pas dans le passé. » Parce que moi, j’ai fais ma populaire au lycée et j’ai déjà eu des relations où je pensais tomber sur le bon. Mais bon non. Papa et maman, Adrian sont passés par là. On a tous connu au moins une déception amoureuse. Mais Noah, il a du mal à s’en remettre. J’crois qu’il est plutôt sensible. Parce qu’il n’a pas vraiment eu d’amis, je m’en suis rendue compte bien que trop tard. Je pensais sincèrement qu’il en avait et qu’il sortait avec des gens. Au lieu de sortir tout seul… Ça a dû l’affecter de nous voir, moi et Adrian inviter des amis à nous à la maison alors que lui, il trouvait toutes les raisons qui les empêchaient de venir. Grand-mère a découvert ça en premier. J’avoue que mon lien avec mon petit frère est assez particulier, parce que je n’ai pas vraiment pris le temps de le connaître davantage. Enfin si… Mais, même, j’ai toujours cet impression que je suis en face de quelqu’un dont je pourrai douter notre lien. Depuis notre arrivée à Johannesburg, il n’a pas été le même. C’est comme si le Noah que je connaissais plus ou moins a disparu depuis qu’on a quitté Huntington Beach. Ou même avant… Depuis qu’il apprit qu’on partait à Johannesburg pour y vivre définitivement. Sans espoir du retour - bien que mes parents n’ont pas vendus les maisons, tout ce qu’ils ont à Huntington Beach, après je comprends bien pourquoi ils refusent de vendre la maison de Orange Avenue. Un bloc note entre dans mon champ de vision. Je vois ce qu’il y a d’écrit. Il a écrit: si c’est pour me faire la morale, papa est déjà passé par là. Prends un autre chemin. Je fronce les sourcils et prends un ton indigné alors qu’une idée sûrement foireuse mais qui me semble pas mal vient de me traverser l’esprit: « _ Mais je ne te fais pas la morale ! Je suis pas comme papa ! Au contraire. Je vais te proposer un truc ! Et je t’interdis de refuser ! Sinon je t’arrache l’ordinateur de tes mains et je le balance ou je le démonte ou .. Peu importe je sais que tu y tiens comme un bijou ! Et je t’en rachèterai un nouveau si tu feras ce que je te dis ! Pour moi c’est gagnant-gagnant - même si je perds de l’argent en t’achetant un nouveau ordinateur - contrairement à toi qui, c’est gagnant-perdant: tu as le choix de garder les données qui sont sur ton ordinateur ou de les perdre et recommencer à zéro. » Mon frère sait très bien que je suis capable de mettre cette menace à exécution. Par ma phrase culte, je viens de lui rappeler d’une soirée douloureuse comme quoi, quand j’étais au lycée et en plein examens. J’avais besoin de sommeil et Noah ne m’y aidait pas avec ses bruits de jeux vidéos qui me réveillaient. J’ai passé la box par la fenêtre et j’ai dû lui en racheter un pour me faire pardonner quand mes examens ont été terminé. Il me regarde, complètement intrigué, il n’a pas l’air de savoir ce que j’attends de lui. Et comme une idiote, j’viens de me rendre compte que j’ai oublié de lui dire ce que je veux faire avec lui. « _ Je veux que tu viennes avec moi à une fête ce soir. » La réaction de Noah ? Il a lâché un hoquet de surprise, presque une intonation. Ce qui m’a fait bizarre d’entendre. Puis il secoue la tête doucement, s’arrête et re secoue à nouveau la tête avec son doigt en même temps. Parallèlement il prend soin de fermer son ordinateur pour le serrer contre lui, une mesure de précaution qui ne sert à rien finalement. « _ Ne me tente pas… Tu n’as rien à perdre avec cette fête ! Je suis sûre que ça va te plaire ! » Il écrit sur son bloc note, il tient toujours son ordinateur contre lui: si, mon temps. .. Et mon ordinateur. Je lève les yeux au ciel après avoir lu ça et essaye d’en rajouter une couche: « _ Mais je n’ai personne pour me raccompagner … ! Tu sais que la sécurité n’est pas la meilleure dans cette ville et je n’ai pas envie qu’il m’arrive quelque chose. J’ai besoin de toi… » Je fais une moue. Je suis presque en train de lui faire les yeux de chat botté. Il écrit encore. J’aurai bien aimé qu’il parle, peut-être que ça aurait été plus rapide. Il a dû être inspiré par le frère dans Little Miss Sunshine. Un bon film en passant ! Une famille déjanté et Paul Dano a été superbe. Franchement, la fin c’était l’éclate totale ! Il me montre son bloc note: Tu te donnes une raison de ne pas y aller. Demande à Adrian. « _ Mais Adrian ne dort pas ici et ne veut pas m’accompagner à la sortie, il va vouloir rester jusqu’à ce qu’il fasse jour ! Et puis si tu fais ça, tu me prives l’occasion de connaitre des nouveaux amis, d’aller à la rencontre d’une nouvelle culture. Tout ça Noah. Tu te le prives aussi. S’il te plait. Fais ça pour moi. Tu me dois bien ça… Et puis tu as besoin de sortir, c’est pour ta santé… Ça te fera du bien d’aller voir des gens. Si ça ne te plait pas, on repart ok ? » Il me regarde, le stylo à la main, il n’écrit pas et m’observe. Alors que moi je fais une moue triste avec un regard insistant. Il a surtout besoin de sortir parce qu’il vit comme un ermite… Je l’entends soupirer alors que je croque une nouvelle fois ma pomme. Il tend sa main, je le regarde intriguée avant de comprendre qu’il accepte. Il peut lire ma joie sur mon visage et au lieu d’attraper sa main, je le prends dans mes bras - j’ai fais attention à son ordinateur qui s’interpose entre nous deux mais tant pis. « _ Alors ! Un détail, faut que tu sois bien habillé et rase-toi un peu aussi. Tu piques à la joue et je pense pas que les filles aimeraient ça à la fête. Il va faire frais ce soir et c’est une fête plus ou moins à l’extérieur. Et … » Je suis en train de le cribler de détails sur la fête, de lui donner des conseils pour bien être à l’aise. Parce qu’à mes souvenirs, Noah n’est pas allé sortir assez souvent. Il est resté muré dans son silence, dans son envie de retourner à Huntington Beach et ça ne fait que trois mois qu’on est ici. Il vit déjà un cauchemar et papa va vraiment finir par lui faire mal encore plus. Pour la première fois, il se sépare de son ordinateur qu’il le laisse sur la table basse pour aller se préparer. Je fais un sourire de victoire, fière de moi pour avoir réussi à le convaincre. Quand il est vraiment monté. Je fais quelques pas de danse comme Hugh Grant dans Love Actually. Je parie qu’il doit penser que c’est la première fois et la dernière fois qu’il fera ça. Je me rappelle que ses expériences pour les fêtes quand il était au lycée ne sont pas bonnes, mais j’ai surtout envie de dire que les fêtes du lycée sont largement différentes des fêtes avec les vrais jeunes qui ont un emploi ou dont certains sont en études. Une heure plus tard. Alors que je suis prête, je suis en train d’attendre Noah au pied de l’escalier depuis quelques minutes. Je râle et l’appelle mais je ne sais pas s’il m’a entendu. Alors j’ai attendu, puis au moment où j’ai décidé de monter, il descend enfin. Il est en train de faire la cravate. Je me demande ce qui lui a prit autant de temps comme ça. Dans sa chambre alors que son ordinateur est sur la table basse devant le fauteuil du salon. Ça je pense que je ne le saurai jamais… Quoiqu’il en soit on était prêt à partir quoi ! On a dû marcher dans les rues, Noah se laissait guider par mon sens d’orientation et on n’a pas eu du mal à retrouver la maison de mon collègue. Alors je sonne à la porte et on se fait vite accueillir. On s’est retrouvé vite dans la foule de gens. Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de monde. « _ Salut Kaitlyn ! Oh, tu as amené un ami ! » « _ Non c’est mon petit frère Noah. » « _ Oh bah dis donc plutôt grand pour un frère ! » Il tend la main à Noah qui la prend pour la serrer et il n’a pas dit un mot alors que mon collègue lui parle et se présente « _ Je suis Menzi ! Le collègue de ta soeur ! Bienvenue chez moi ! » Alors qu'il s’apprête à faire une conversation avec Noah, ce dernier ne répond pas. Je me pince la lèvre et je ne sais pas quoi dire sur le coup là. Je n’ai pas vu la suite venir, Menzi - ah tient, il s’appelait Menzi en fait ? Je croyais que c’était Abie… J’ai bien fais de ne pas l’appeler par un autre prénom parce que je n’aurai jamais retrouvé Menzi ! ‘fin bref. Menzi emmène Noah vers un groupe de jeunes Africains avec quelques de mes collègues, en train de discuter de quelque chose. Alors que je voulais le rejoindre, je me fais stopper par une main à l’épaule. J’ai eu un hoquet de surprise et je reconnais Adrian. « _ Il fout quoi là Noah ?! » « _ Je l’ai emmené. » Il semble surpris, vraiment sur le cul qu’il a manqué d’en faire tomber la bouteille. « _ Mais t’es folle ?! » « _ Non… Il en a besoin. C’est mon rôle de soeur d’essayer de rendre heureux, mettre à l’aise mon petit frère… » Et je dis ça comme si ça me semble évident. Je sais que ce n’est pas le grand amour entre Adrian et Noah mais je trouve qu’il abuse un peu trop. « _ Sinon tu t’amuses à ce que je vois. Abuse pas trop l’alcool. » « _ Toi aussi, fais gaffe, c’est fort l’alcool ici. » Et il a raison. Alors que je buvais un peu trop l’alcool dans tout les sens. Que je me mets à discuter avec des gens que je connais, d’autres que je ne connais pas. Je finis par tomber dans un autre groupe de conversation où Noah était là, les mains dans les poches en train d’écouter la conversation. « _ .. Donc. Je vous le dis, c’est le bordel quand il s’agit de se parler. Pour qu’on puisse parler à tout le monde sans connaître la langue Anglaise. Faut connaître le Xhosa, le Zoulou, le Sotho, le Twana, le Sepedi, le Shagaan.. » Je coupe là, j’ai arrêté d’écouter parce que ça me fait mal à la tête tout ça. « _ C’est intéressant. Parce que vous êtes quand même forcé de devoir apprendre à parler Anglais pour pouvoir communiquer avec tout le monde. C’est dommage je trouve que vous n’utilisez pas votre vraie langue. Ce qui vous appartient vraiment et non de parler la langue des Anglais. » Quelques Africains hochent la tête complètement d’accord. Oui, j’ai commencé à suivre la conversation finalement. Parce que je n’en croyais pas à mes yeux. « _ C’est facile pour toi de dire ça. » dit une jeune femme. Je fronce les sourcils. Elle veut dire quoi par là ? « _ Parce que tu es un Américain, tu viens de déménager et tu n’as pas eu de mal à apprendre… Ah mais. Tu n’as pas eu besoin d’apprendre la langue puisque l’Anglais c’est ta langue maternelle. » Je cligne les yeux et regarde Noah prendre l’inspiration, assez contrarié. « _ Je suis en train d’apprendre à parler le Xhosa, je ne connais que les bases et la culture m’intéresse. » « _ Ah oui ? Ngithemba wena ngeke bakwazi ukuqonda kwami. » Ouh làlà là je ne comprends rieeen. Les Africains font un sourire, ceux qui ont apparemment compris. Noah hausse un sourcil « _ Pourquoi tu me parles en Zoulou ? » Je regarde le visage de la jeune femme se décomposer. « _ Non seulement tu sais que je n’ai pas parlé le Xhosa, mais tu as reconnu le Zoulou ? » Noah hausse les épaules puis fronce les sourcils. « _ Ce qui m’intéresse chez vous. C’est que vous n’êtes pas ce que vous prétendez d’être. » Et puis silence. Dans ma tête ça fait un bourdonnement parce que je viens d’entendre Noah parler. Sinon c’est moi qui hallucine vraiment quoi là… Mais mon petit frère, semble… Avoir abandonné le bloc note pour utiliser la parole. Ils ont discutés sur les langues et .. hein ? Il a reconnu le zoulou ? Je me rappelle pas de l’avoir vu devant un livre sur la langue Africaine…Ouh là là. J’sais pluuuus !
La conversation est repartie dans tout les sens. La jeune femme vient de quitter le groupe, de partir alors que Noah a dû hésiter à la suivre. Mais il est resté avec eux et il a continué à parler. Pas autant qu’il vient de le faire tout à l’heure. Je me dirige ensuite vers Adrian, pour lui dire la nouvelle. Mais je l’ai retrouvé en train de dormir dans le canapé avec une jeune Africaine. Bon.. Demi-tour. « _ Ah ! » et je manque de renverser du vin blanc (oui oui du vin blanc je vous le jure, y a un Français ici apparemment) sur la chemise d’un homme. Il sourit « _ Ça va ? Je suis désolé de vous avoir surprise comme ça. Je suis Juchiel. » « _ Kaitlyn.. » Il prend un regard surpris. « _ Oh une Anglaise. » « _ Naaan américaine ! » Je suis bourrée, c’est sûr ! Mais je m’en fouuus. La soirée c’est l’éclate totale ! Alors je suis restée avec ce Juchiel, on a discuté ensemble pendant des heures et des heures et des heures. Ou des minutes qui me semblaient être des heures tellement il est chiant… J’ai voulu le quitter, sous prétexte que j’ai mal à la tête. J’ai fais le coup de chercher une boisson et j’ai voulu le fuir après, mais il est revenu à la charge me retrouver pour me coller ensuite et me parler. Ça m’a gavée, il est trop collant et je n’arrive pas à m’en défaire. « _ Tout va bien ? » fait une voix que j’ai encore du mal à reconnaître. Celle de Noah. Il est venu me voir parce qu’il semble avoir remarqué que je suis en pleine situation de détresse. « _ Ouais, tout va bien. En quoi ça te regarde ? » Il me regarde alors que je me pince discrètement la lèvre. Qui est un message de détresse, de demande qu’il me sorte de là. De ce mec trop collant et trop bourré qui veut coucher avec moi. « _ Le fait c’est que ça me dérange que tu squattes ma copine depuis des heures et que tu oses espérer qu’elle finira par rentrer avec toi. Tu t’enfonces ton doigt dans l’oeil, jusqu’au coude. » Je cligne les yeux. Je crois que je n’ai plus du tout entendu la suite mais mon frère me fait signe de me lever. Ce que je fais et on s’éloigne de ce drôle de gars. Il met son manteau sur mes épaules parce que je suis partie sans apparemment. On s’en va, on a dit au revoir à tout le monde. On marche dans la rue, que je me rends compte de deux trucs. 1) Adrian est toujours là-bas mais tant pis il est grand et va se réveiller avec une gueule de bois comme moi. 2) j’ai toujours mon verre de vin blanc à la main. Tout ça, là. Rien que de penser à ça. Je me mets à rire. Je ris au éclats « _ Chuuuuut. Pas trop fort. Tu vas réveiller tout le quartier. » chuchote Noah alors qu’il essaye de me calmer « _ C’est le buuuuuuuuuut. Essaye toi aussi ! Détends toiii ! C’est à ce moment-là que la vie est belle ! C’est quand on ne se soucie plus de rien ! Plus du passé, plus du futur. On profite de l’instant présent ! » lui dis-je un peu trop fort. Ouais. Ben ouais. Je suis bourrée ! Je m’arrête et voit un parc. Je cours vers la porte, je plante mon frère sur la rue et j’arrive devant une grille fermée. « _ Nooooooooo… » J’entends une voiture klaxonner et je me retourne, Noah me rejoint « _ J’ai pas vu la voiture. Je croyais qu’il n’y en avait pas. » « _ AH AH AH AH AH A…Hmggg » Il vient de me plaquer la main devant la bouche. « _ Rigole pas ! C’était une voiture de flic. » Ok. J’arrête de rire. Je détends mes lèvres. No’ enlève la main de ma bouche et là je souris encore de plus belle. Presque prête à repartir dans le fou rire. Parce que mon frère a manqué de se faire écraser par une voiture de police HA HA HA HA - je tiens à signaler que c’est mon rire mental. « _ Tu voulais entrer dans le parc ? » Je fais une moue de gamine et je hoche doucement la tête. « _ Vii… » « _ On ira demain. Tu as besoin de te reposer. » Je secoue la tête et boit un peu mon vin blanc qui est encore dans le verre qui est encore à ma main. Alors que mon frère allait m’emmener dans la direction que je ne voulais pas prendre, j’ai vite fait demi-tour pour enjamber le mur du parc. J’ai littéralement raté parce que je me suis retrouvée coincée avec ma robe. « _ Kaitlyn ! Reviens vers moi. Ok ? On ira demain promis d’accord ? Viens tout de suite vers moi » Je ne l’écoute pas que je passe enfin, que j’entre enfin dans ce foutu parc ! C’est sans compter que j’entends un bruit sec qui annonce le déchirement de ma robe. « _ Oups. » Je cours malgré tout, je cours jusqu’à la balançoire. Au fur et à mesure j’enlève mes talons et je laisse tomber le verre de vin blanc quelque part par terre. J’arrive sur la balançoire et m’y assieds dessus. Je me laisse balancer et je souris comme une idiote alors que je vois Noah me rejoindre, avec un air pas amusé du tout. « _ Kaitlyn. On devrait rentrer… » « _ Rooh alleeeez ! Tu trouves pas ça drôle ? » Noah secoue la tête mais au lieu de me prendre ou quelque chose dans ce style là. Il s’assied à une balançoire à côté et soupire. Il se laisse balancer. Mon sourire disparait à moitié. « _ Ça t’a plu la soirée hein ? Ça t’a permis de retrouver la parole ? Je savais que ça ne durerait pas… » Il me regarde et sourit aussi. « _ Je ne parlais pas au début. C’était la jeune Africaine, la fille à la langue Zoulou qui m’a débloqué. » « _ OOOOOOH COUP DE FOUUUUUDRE ! Le petit coquin ! » Je glousse comme une dinde. « _ Non ce n’est pas ça. » J’arrête de faire ma dinde. « _ Elle m’énervait tellement que j’ai décidé de lui parler et de la rendre ridicule. » Je fronce les sourcils et je lui lance un de mes talons sur son bras. « _ Aie ! » « _ Soit pas ridicule Nono’ ! Je sais quand tu mens ! » « _ Mais je ne mens pas. Juste que… » « _ Queeeee…? » « _ Tais-toi. Tu es pénible quand tu es ivre. » Je glousse comme une dinde alors qu’il me lance le talon « _ Aaaaieeeeeuh on ne lance pas les talons à une dame ! » je hurle et lui lance mon talon en retour ! Finalement Noah me les confisque parce qu’il n’a pas envie de se prendre les talons. Je le comprends.. Le pauvre. « _ Hé Nono ? » fais-je après un silence alors qu’on se balance en regardant les étoiles. Il fait une moue. « _ Faut juste savoir qu’ici, c’est pas Huntington Beach. C’est différent. La ville dans laquelle t’as grandi. C’est fini. Nous sommes dans une nouvelle ville. » « _ Qui a été à la base un camp de concentration… » « _ Ouais mais ça c’est le passé… Mais tu sais, ça me fait bizarre de t’entendre parler. » « _ Ça me fait bizarre de parler… » Je souris. Il sourit. Silence. « _ Je n’aimais pas les fêtes. Mais celle-ci a été différente. Bien que l’autre ne cessait pas de te draguer. » Je repars dans un fou rire quand je revois la scène. « _ Mais pourquoiiiiiii ?! Pourquoi tu t’es passé pour mon petit copaaain quand j’y pense ?! » « _ Je n’avais pas mieux sur le coup. Tu m’as pris au dépourvu. » « _ Elle était belle ton impro. » « _ Merci Kat. » « _ De rien. » « _ Je ne disais pas merci pour ton compliment. » Je fronce les sourcils et arrête de me balancer alors que lui, il continue toujours. En train de regarder les étoiles. « _ Tu viens de me faire comprendre que la vie malgré tout continue. On avance quelque soit le mauvais coup qu’on se prend. On ne peut pas faire autrement que d’accepter que ça soit ainsi. Avec Saskia, j’ai appris que je ne comptais pas grand chose pour elle finalement. Quand j’ai été à cette fête, j’avoue avoir eu peur que ça soit comme les autres fêtes au lycée. Mais c’était différent. Les gens sont plus mâtures, c’est un autre monde que je ne connaissais pas. Même s’il y a quelques emmerdeurs. » Je souris à ce petit clin d’oeil. Je n’ai rien compris à ce qu’il dit et je regarde les étoiles. « _ Tu te rends compte toutes ces étoiles qui se meurent…? Il y en a une qui vient d’être morte. Et une nouvelle nait. » Et j’ignore s’il parlait de Saskia, le fait qu’il a dû tourner la page enfin pour pouvoir commencer à avancer sans essayer de regarder par derrière. « _ Tu veux que je te dise un secret ? » Je regarde Noah qui a arrêté de se balancer et de regarder les étoiles. Je hoche silencieusement la tête. « _ Avant de partir à Johannesburg, avant d’avoir mon diplôme. J’ai demandé une école pour étudier l’informatique et je l’ai eue. La rentrée des classes c’est en octobre. À chaque fois que je venais à l’école de commerce, ils ne me reconnaissaient pas comme leur étudiant. » Ça fait plaisir d’entendre tout ça. Je sens quelque part en moi que ça va mieux. Bien qu'inquiète que papa va le démonter quand il apprendra ça « _ Tu pleures ? » je cligne les yeux et sens les larmes qui coulent sur mes joues. « _ Les hormones Noah. » « _ Quoi t’es enceinte ? » me lance-t-il paniqué. « _ Nooooon. Je plaisante. C’est l’alcool qui me rend fleur de peau. » Il me lance les talons sur mes pieds. « _ aieuh. » Oui. La relation frère et soeur, c’est très important. Et ça, je pense que Noah le comprend.
Dernière édition par Noah S. Wade le Lun 16 Mar 2015 - 17:44, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 12:32 | |
| « _ Bonjour monsieur. Est-ce que vous avez un instant ? » Il secoue la tête et passe son chemin pour continuer dans le fond du bus. Je soupire et je recommence la même action aux autres passagers du bus. Tous m’ignorent, refusent, passent le chemin et je ne perds pas espoir. Je n’arrête pas de soupirer quand même parce que ça m’agace. Personne ne s’est arrêté pour répondre aux questions de mon sondage. Je commence à être dans la merde là. Je travaille sur les personnes qui prennent le bus, pour poser des questions… Vous voyez le genre ? Mais apparemment je ne suis pas douée pour aborder la parole comme ça, je ne me montre pas vraiment insistante et voilà ce qui arrive. Alors forcément… Faut que j’insiste et que je réussisse ce rôle. Que je montre à mon professeur que je suis capable de faire n’importe quel rôle… Je veux bien vous expliquer mais là, je viens de voir une cible potentielle. Je me prépare et j’obstrue le chemin du jeune homme. « _ Bonjour monsieur ! Je suis étudiante en commerce et je suis actuellement en train de travailler sur les transports en commun. Je suis venue pour poser des questions dans le bus afin d’en faire un sondage qui est un chainon manquant pour mon exposé. Est-ce que vous avez un instant ? » Dis-je tout ça d’une traite. Alors que la personne en face de moi me dit quelque chose - il me semble bien l’avoir vu quelque part. Il se met à regarder des deux côtés, surpris que je l’ai abordé d’une telle façon, il ne s’est pas attendu à ça. Puis il hausse les épaules et me dit tout simplement: « _ Ok. » VICTOIRE !! Si je pouvais, j’aurai sauté dans tout les sens. Enfin ce n’est pas le moment à ça ! « _ Merci beaucoup monsieur ! Ça ne prendra que deux minutes ! » « _ Je n’ai pas vraiment le choix, si je devais refuser vous auriez continué à obstruer le passage et ce serait bien que nous nous mettons du côté parce qu’il y a une file de gens qui m’attendent derrière moi. » Ah ? Oups. Avec un petit air gêné et un petit rire, je m’écarte en même temps que lui, je laisse passer les gens qui râlent et qui s’énervent après moi. Je m’en fiche en fait. Donc première question ! « _ Alors… » « _ Je vous répondrai à vos questions à condition que vous me répondez aux miennes. » m’interrompt-il. Heu ? Il vient de se passer quoi là ? Il vient de me dire que je lui dois une réponse à ses questions en échange des siennes ? Heu… Sur quel genre de type je viens de tomber là moi ? C’est clair qu’il donne l’air d’être un grand geek là. « _ Ok. » Et je ne sais pas pourquoi j’ai accepté comme ça. Ça m’intrigue, ça m’amuse et j’ai surtout pas envie de refuser et de le voir partir après. « _ Bon.. Je disais.. Alors… Combien de fois prenez vous le bus dans la journée ? » « _ Deux fois au minimum. Quel est votre nom et prénom ? » « _ Hé. » « _ Quoi ? C’est comme ça qu’on fait. » « _ Je pensais pas que ça serait personnel. » « _ Tu m’en poses des questions personnelles aussi. » Je soupire. « _ Ammaarah Nyang » une pause, je le regarde sourire quelques secondes « _ Pourquoi prenez-vous le bus ? » « _ Pour aller à mon école et des fois pour aller faire les courses… La routine. » Je souris. « _ Vous avez été à une fête la veille de Heritage Day l’année dernière. Chez un ami qui s’appelle Menzi ? » Je secoue la tête. « _ Non j’ai une petite mémoire. Je me rappelle pas vraiment… » En réalité je me rappelle que j’ai été à une fête avant Heritage Day mais je ne me rappelle pas chez qui. Ça m’intrigue ça et je suis devenue curieuse. Je veux connaître la suite de ses questions alors j’en pose une autre. « _ Vous êtes salarié ? Étudiant ? Au chômage ? » « _ Étudiant. Vous parlez quelle langue hormis l’anglais ? » « _ Heu. Le zoulou. Êtes vous abonné ou vous achetez des tickets ? » « _ Abonné. Êtes-vous réellement étudiante dans le commerce ? » Je fronce les sourcils, un peu vexée et énervée. Comme s’il me vexe, mais ça ne lui fait rien. Il n’a pas l’air d’être gêné. Il attend ma réponse. « _ Baah.. Oui. » « _ Vous secouez la tête. » « _ Hein ? » « _ Quand vous essayez d’affirmer quelque chose qui n’est pas vrai. Votre corps prend une réaction négative. » « _ Vous êtes étrange. De toute façon, j’ai fini de vous poser les questions. Je vous remer…» « _ Ngithemba wena ngeke bakwazi ukuqonda kwami. Ça ne vous dis rien ça ? » Alors que j’allais descendre du bus, pour le fuir. Je me suis arrêtée quand j’ai entendu cette phrase. Je me retourne avec les sourcils froncés. Je secoue la tête, toujours avec un air de pas comprendre ce qu’il veut dire par là. Purée, j’ai oublié qu’en faisant des sondages, je finirai par tomber sur des types chelous ! « _ Parce que je vous reconnais. Vous êtes celle qui prétendait à la fête d’être une étudiante dans les langues. » … Meeeeerde ! Je pensais que Johannesburg est plus grand que ça et que les gens ne se souviennent pas de moi si je ne suis juste qu’un passage dans leur vie « _ Je.. J’ai juste changé d’études. » « _ Après 4 ans ? » « _ Vous m’agacez. » Je descends du bus sans me rendre compte que l’autre, me suit quand même. Je me retourne et je m’énerve après lui. « _ Bon écoutez ! Je ne comprends pas où vous voulez en venir par là ! Hein ? Je suis qu’étudiante en commerce ok ? » « _ Qui disait être étudiante dans les langues il y a un an. Vous ne vous rappelez pas que vous avez fait un débat sur le fait que les gens se mettent à parler Anglais plus souvent que vos langues Africaines. Vous m’avez lancé un défi pour savoir si je reconnaitrai du Xhosa, alors que c’est du Zoulou. Vous avez voulu me rendre ridicule à ce moment-là, mais ça s’est retourné contre vous. Et don.. Hé attendez ! » Il m’attrape le bras pour me retenir, mais il fait vite d’enlever la main de là, comme s’il n’aime pas vraiment les contacts physiques d’un coup. Surtout, il sait que ça ne se fait pas. « _ Quoi ? » « _ J’avais pas fini. » « _ La suite je m’en fiche. » « _ Parce que vous savez que j’ai raison. » « _ Mais comment vous faites pour vous souvenir de moi ? Hein ? » « _ Parce que vous êtes celle qui m’a permis de retrouver la parole. Alors comment oublier ? » Je hausse les sourcils, surprise. Bon ok.
Je vois qui c’est comme type. C’était le mec du soir de la veille de Heritage Day. Où on a fait une vraie joute verbale pendant un bon moment parce qu’on n’était pas d’accord sur la gestion des langues. Ça m’a énervé de l’entendre dire qu’il connaissait un peu sur la culture du Xhosa alors que c’est un Américain qui s’en fout complètement de la culture. Avant d’être surprise qu’en réalité, il est très intéressé et qu’il a reconnut le Zoulou. « _ Vous voulez boire quelque chose ? » Je reste silencieuse, avant de finalement accepter et quelques minutes plus tard. On s’est retrouvé assis, autour d’une table ronde d’un café avec nos boissons respectives. J’vous dis là, que ma journée est en train de devenir très étrange. « _ Expliquez moi pourquoi vous vous faites passer pour quelqu’un d’autre que vous n’êtes pas ? Ça m’intrigue. » Je souris légèrement, gênée. Je joue avec mon verre. « _ Je fais du théâtre en quelque sorte parce que c’est un univers très étrange, très fascinant et c’est ce qui m’a permis de pouvoir vivre maintenant. Mon professeur est assez particulier, je l’ai depuis des années et depuis des années. Il me donne un rôle à jouer à l’extérieur, comme être étudiante en langue, étudiante en commerce, ou femme de ménage… Parce que selon lui, c’est en vivant la vraie vie des personnages qu’on peut les faire vivre sur scène. On se fait passer pour quelqu’un d’autre ce qu’on n’est pas réellement. » Il hoche la tête et me fait signe de continuer encore, que je ne dois pas m’arrêter. Alors c’est ce que je fais « _ Heu bien… je devais me faire passer pour une étudiante dans le commerce qui étudie sur un exposé sur les transports communs. J’ai une semaine pour avoir au moins 20 réponses de chaque personne différente. Et que si je ne les avais pas, c’est que j’ai raté mon exercice… » Il boit tranquillement son verre et il se met à parler à son tour. « _ L’hésitation dans vos phrases cassent tout. Je veux dire par là, que je vois parfaitement ce que vous n’êtes pas réellement vous. Ça m’a intrigué depuis tout le début, j’ai cru que c’était une tradition Africaine, mais je n’en ai jamais entendu parler… Pourquoi faites-vous du théâtre ? Pour être celle que vous n’êtes pas vraiment ? Parce que vous ne vous appréciez pas ? Parce que c’est plus fascinant de découvrir les mondes différents ? » « _ La réponse est dans vos questions. » Il sourit en baissant le regard alors que moi je fais de même. J’attrape mon verre et bois. Il fait chaud en ce moment… « _ N’empêche que je suis surprise que vous vous souvenez de moi malgré tout. » « _ Comment vous l’expliquer… » Une pause, il réfléchit avant d’avoir une illumination et qu’il se mette à parler à son tour. « _ Je n’ai jamais voulu vivre ici. Je ne voulais pas prendre le temps de connaitre ce pays, je voulais rentrer chez moi parce que je pensais que le monde serait pareil ici. Que ça n’a pas vraiment de sens sans mon amie d’époque. Je ne me voyais pas continuer à vivre sans elle vous voyez. Mais je me suis rendu compte que c’est idiot. Et vous, vous avez été là. À m’agacer dans le fond parce que vous faites celle qui pense avoir toujours le dernier mot. » « _ C’était le but. » Il sourit à mon intervention alors qu’il continue de parler. « _ Que, quelque part, quand j’ai remarqué que vous jouiez un rôle, j’ai eu une idée. Vous m’aviez donné une idée et ça m’a inspiré. » Je fronce les sourcils, je vois pas de quoi il parle et je ne pense pas que je le saurai moi… M’enfin contente d’avoir rendu service à ce gars étrange…! « _ Comment vous saviez à ce moment-là que je jouais un rôle ? » « _ Vous dites de venir d’un milieu modeste. Au vu de votre tenue vestimentaire, de vos façons de parler. Mais vous vous êtes trahie dans les gestes. Votre démarche et quand vous avez un peu trop abusé l’alcool un moment donné. Vous avez parlé des quartiers qu’une fille du milieu que vous avez prétendu ne devait pas vraiment connaître, jusqu’aux moindres détails. » Je grimace avec un sourire forcé, merde. Je déteste quand il a raison et comment il a pu me repérer comme ça. « _ Je suis Noah. Noah Wade et toi ? C’est quoi ton vrai prénom - désolé je me suis décidé à te tutoyer. » « _ Ça fait rien. Je suis Priyanka Mbengue. » « _ … Tu ne m’en voudras pas si je ne prononcerai probablement jamais ton nom de famille ? » Je souris et je secoue la tête signe que ça ne me dérange pas vraiment. Bon. Je suis littéralement sur le cul avec ce mec. Le monde est petit et c’est assez surprenant. Noah m’a reconnue alors que j’étais juste une personne qu’il a vu dans une soirée. Mais après, c’est pas étonnant que cet homme se souvienne de moi quand j’ai dû lui faire quelque chose qui lui importe vraiment à ses yeux. Le pire dans tout ceci ? C’est qu’il a déclaré être intéressé par mes exercices de théâtre qu’il veut rencontrer mon professeur. Alors je lui ai donné un rendez-vous avec lui, un autre jour et je les ai fais rencontrer. À la base, je ne savais pas que Noah voulait prendre lui aussi des cours. Juste pour prendre du plaisir à devenir des gens qu’il n’est pas. Il est réellement fasciné par les fausses identités. J’ai été surprise par la suite. Parce que je pensais pas que mon professeur accepte Noah. Parce qu’il préfère enseigner aux élèves de son ethnie, de sa culture. Parce qu’il n’accepte pas les élèves qui viennent faire du théâtre pour être juste sur la scène. Mais Noah n’est pas venu pour être sur la scène, il ne veut surtout pas ça. Ça tombe bien, on ne fait jamais de spectacle sur scène, devant tout le monde assis sur une chaise à nous regarder, à s’écrouler d’ennui. Parce que pour lui, la scène est partout. La scène est dehors. Là où il n’y a pas de chaises. Là où les spectateurs ne s’attendent pas à se retrouver en face d’un comédien quelque chose dans ce genre là. Mais mon professeur, il a accepté Noah. Ils ont discuté ensemble, c’était très mal parti. Parce que il le criblait de questions et l’autre répondait sans ciller. Puis à la fin, ça l’a pas intéressé qu’il lui a dit de partir. De décamper quoi. J’ai surtout assisté à cette scène, de fin de leur discussion. Parce qu’un moment j’ai dû partir pour aller chercher les tasses de cafés quoi et que j’ai dû être retenue par mes amies de scène et ben voilà. Quand je leur ai servi le café, j’ai senti la mauvaise tension. Et ils ont dû se parler assez rapidement. « _ Je suis touché que tu t’intéresses à ce que nous faisons. Mais je suis désolé monsieur Wade. Je ne prends pas de nouveau. » « _ Ah… Ok… Je vois … » Il se lève alors et récupère son sac des études. Il fait quelques pas et me voit, il me sourit avant de se retourner. « _ Monsieur ? » Mon professeur lève la tête. « _ Qu’est-ce que vous avez retenu de moi ? » « _ Pas grand chose… Je n’étais pas très intéressé… J’ai décroché quand vous parliez de faire des études d’astrophysique. Que vous êtes plus dans la filière scientifique qu’artistique. Que vous vous appelez Noah et que vous avez toujours grandi dans Johannesburg. Que vous êtes un ami de Priyanka, que vous vous êtes rencontrés dans un café par hasard. » Il n’a pas relevé la tête de son bloc note qu’il écrit déjà. Noah me regarde avec un sourire amusé alors que moi, j’ai ouvert la bouche comme une idiote. Nan ? Il a menti au professeur sur ce qu’il est. « _ Monsieur. Je vais me présenter officiellement. Je ne fais pas des études en astronomie, mais en informatique. Je n’ai pas grandi à Johannesburg et je ne suis pas Africain de naissance, mais Américain. J’ai rencontré Priyanka il y a un an et on s’est retrouvé de façon étrange. On s’est retrouvé dans un bus alors qu’elle jouait le rôle d’une étudiante de commerce. » Mon prof a relevé la tête et observe Noah. Surpris alors qu’il avait la tasse de café à la main. Il me regarde en silence mais il a l’air de me demander si tout ça, ce n’est pas vrai. Je hoche doucement la tête, il invite Noah à s’asseoir à nouveau. C’est ce que mon ami fait, il s’assied en face de lui. « _ Écoute-moi bien petit. Je suis bien impressionné par ta capacité à mentir sur ce que tu es, que tu te fais passer pour quelqu’un d’autre. Mais on ne fera pas que ça ici. On va faire autre chose aussi. Puis ce que tu viens de me faire là, c’est presque rien du tout. je te l’accorde, je suis tombé dedans, tu changes des petits détails de rien du tout. Je vais peut-être faire une exception pour toi. On va essayer le premier mois et si c’est pas concluant, je te vire. » Ils ont passé un accord. Et petit à petit, je découvre qu’est réellement Noah. Quelqu’un de bien sensible, qui est plutôt solitaire. Il a des fois du mal à être avec les autres, il se force des fois à être aimable avec nous. Il l’est que seulement quand il est intéressé ou quand il veut quelque chose de nous. Il a des références assez science-fiction, plutôt fan des trucs que je n’aime pas vraiment. Au moins, il aime bien Conan Doyle et Oscar Wilde, c’est déjà ça. Mais d’un côté, quand il s’intéresse à quelque chose, c’est vraiment quelque chose quoi. Il devient passionné, intéressé. Mais il a toujours cette façon étrange d’aborder les gens, de poser les questions. J’avoue que dans parmi tout les rôles qu’il joue. Je préfère celui où il sourit vraiment, où il est plutôt extraverti. Parce que c’est là qu’il fait le plus gros boulot et c’est sous cette fausse identité que je l’aime bien. Et une fois, il m’a parlé d’avoir une fausse identité sur internet et de l’utiliser. Se faire passer pour quelqu’un d’autre derrière l’écran… J’ai trouvé ça facile moi. Une technique pour les gens qui n’ont vraiment rien à faire de leur vie. Qui ne craignent pas les relations physique, les contacts quoi. Pourtant, Noah apparemment, c’est ce qu’il fait et il me dit qu’il ne craint pas vraiment le contact physique - je me doute - mais juste parce que cette personne est très loin et qu’il ne peut pas vraiment lui parler en face quoi. Qu’il la connait et qu’ils ont dû être ensemble un moment. M’enfin. Si je dois me rappeler de quelque chose avec Noah. C’est quand j’ai fais un exercice avec lui. On devait jouer les spécialistes des oiseaux, des perruches quoi, des perroquets. On s’est retrouvé dans une sorte de salon d’animalerie et je me rappèlerai toujours des bruits d’oiseaux qui volent, qui hurlent, qui ont faim. De l’odeur surtout. Mais surtout des variétés dans les couleurs. On abordait les spécialistes, on posait des questions, on jouait bien nos rôles. Non j’avoue que sur le coup-là je gère bien avec lui. J’avais pris l’identité d’une femme bien trop sérieuse, mais ouverte d’esprit. Alors que No’ avait pris l’attitude d’un homme qui adorait les perruches. Un moment donné j’ai eu peur pour lui, parce qu’il avait été presque sur le point de s’en acheter un. « _ Priyanka ? » il attire mon attention malgré les bruits de l’ambiance qui sont importantes. Il pointe du doigt et montre un perroquet là-bas, qui est tout seul. Avec le front jaune. Je fronce les sourcils. « _ Ceci, c’est une perruche qui fait parti de la famille des Psittacidae.. » « _ Ne me parle pas comme ça. Tu sais que je ne comprends rien avec tout ces termes. » Il me regarde et hausse les sourcils. « _ Noon ? Tu n’as pas appris juste les mots par coeur sans chercher les définitions ? » « _ Bah .. Si. Ça m’a l’air d’être super chiant et tout les noms se ressemblent. Quand tu parles de Psittacidae, ça veut dire Psittacinae, ou les Psittacini. À l’oreille tout se ressemble et ça veut rien dire pour moi. » « _ C’est la famille, la sous-espèce, la tribu de l’oiseau que tu viens de dire. » Je lève les yeux au ciel et je fais un geste vague de la main. Je lui demande par ce geste d’abréger et de venir au but. Parce que des fois c’est chiant. « _ Tu sais ce que c’est comme oiseau ? » « _ Ouais, un perroquet de Meyers. » « _ Plus précisément un Poicephalus Meyeri. » « _ No’. » « _ Quoi ? » « _ Ne me balance pas les mots comme ça, je ne comprendrai pas. » Il hausse les épaules et ne me dit rien de plus. Il me dépasse en silence et se dirige vers le jeune homme qui s’amuse avec le perroquet que nous observions depuis tout à l’heure. Je le suis malgré le retard de pas que j’ai sur lui. « _ Vous parlez anglais ? » Le vendeur se met à parler le Youlou, je me mets à sourire quand je vois la mine dépourvue de Noah. « _ Fallait apprendre le Youlou, pas le Xhosa. Je vais te traduire pour toi. Vas y. » No’ sourit et me dit les mots que je traduis en même temps en Youlou. « _ C’est un très beau oiseau que vous avez-là, quel âge a-t-il ? » « _ 3 ans. » « _ C’est un mâle ? » « _ Oui. » « _ Et qu’est-ce qu’il mange ? » « _ Des graines pour les perruches, les fruits, les légumes. Ça mange un peu de tout. » « _ Je peux le voir ? » « _ Oui oui faites. » Le vendeur tend le perroquet à Noah qui le prend bien qu’il n’a pas vraiment été à l’aise au départ. Alors que l’oiseau est sur la main de Noah, il sourit tout bêtement, je crois qu’il aime bien la sensation de ses pattes sur sa peau. Ça me fait sourire cette scène que j’ai surtout envie de le prendre en photo. Parce que je ne pense pas que mon professeur le croira. « _ Combien cet oiseau ? » me demande-t-il à traduire. J’arrondis les yeux et je secoue la tête. « _ Le professeur a dit de ne pas en acheter ! » « _ Je laisse un peu de côté mon rôle Pri’. Combien l’oiseau ? » Il a l’air d’insister alors que j’essaye de le dissuader de s’en acheter. Finalement il gagne la bataille et je traduis. Le vendeur dit le prix qui est plutôt exorbitant mais ça ne semble pas freiner mon étrange ami qui sort l’argent et qui le paye. Alors le vendeur récupère le perroquet et le met dans la cage. Il le donne à Noah. « _ On rentre ? » Je hoche la tête. Oui, c’est plutôt une bonne idée de rentrer avant d’aller voir le prof avec un perroquet. Rien de bien spécial, bien que Noah s’est acheté sur un coup de tête une perruche et j’ai peur que l’oiseau va pas survivre avec lui. Je suis un peu méchante avec lui sur le coup. Quand on est arrivé devant l’arrêt du bus. L’inattendu se produit. Et c’est sûrement le moins romantique mais bon. « _ Tiens. C’est pour toi. » Je fronce les sourcils et je regarde à droite, je vois Noah me tendre la cage. Je montre mes mains. « _ Ah non ! Tu ne l’as pas acheté sur un coup de tête et que tu t’es dis que finalement tu vas pas pouvoir t’occuper de lui ! Assume un peu No’ ! » « _ Non, je l’ai acheté parce que je voulais te l’offrir. Parce que j’ai loupé il y a une semaine que c’était ton anniversaire et que ça. Ça se fête. » Je suis restée sans voix. Sans rien dire je prends la cage avec le perroquet dedans. Et .. Je lui dis « _ Tu sais que tu es bizarre des fois ? Que j’ai du mal à te suivre… » « _ Comment ça ? » « _ Je .. Quand on s’est rencontré, quand tu t’es rapproché de moi. J’ai cru que tu n’avais que des yeux pour moi - à ta façon. Mais en fait. Non, tu me vois juste comme une amie. Tu m’offres une perruche parce que c’est mon anniversaire. Tu as des fois besoin d’être seul, enfermé dans ton monde et que tu n’aimes pas qu’on te dérange. Des fois tu es là, sans vraiment l’être. Des fois tu arrives et tu es complètement là. Ça change des fois et j’ai du mal. » J’entends le perroquet faire du bruit alors que Noah soupire et essaye de répondre pendant quelques minutes. Finalement il ne dit rien. Je souris quand même et lui dis « _ Merci pour le perroquet. Ça me touche No’, sincèrement. » « _ Et comment tu vas l’appeler ? » « _ Merde. » « _ Quoi ? » « _ le vendeur, il n’a pas dis le prénom du perroquet. » « _ Heu. Normalement ils le disent ?» Je soupire et lui lance un regard blasé. « _ Ben oui, t’as pas fais attention aux autres vendeurs ? Ils disaient les noms des perroquets aux gens parce que si on le change, ça le perturber ! Surtout qu’il a 2 ans ! » « _ Trois ans Pri’. » « _ En plus t’es mieux informé que moi. je ne sais pas m’occuper d’un perroquet…! » « _ Ça s’apprend. Je reviens je vais lui demander le prénom du perroquet. » « _ Ce serait mieux si c’est moi qui lui demande. » « _ Pourquoi ? » Je ne réponds pas, le temps qu’il trouve lui-même sa réponse. Il relève le menton et semble avoir trouvé la réponse. Je lui donne la cage du perroquet alors que je m’en vais pour aller voir le vendeur. Lui demander le nom du perroquet. Nabab il s’appelle. Le perroquet qui symbolise un peu mon lien avec Noah qui est juste qu’un ami, rien de plus. S’appelle Nabab. Au fur et à mesure que j’apprends à le connaître, il commence à être un peu plus à l’aise dans le pays Africain, parce que je me rappelle comment il ne se sentait pas au début. La première fois que je l’ai vu. Mais il n’est pas non plus très heureux, parce quand il est dans son monde, il a toujours cette expression triste par moment. M’enfin bon.
Dernière édition par Noah S. Wade le Lun 16 Mar 2015 - 22:35, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 12:33 | |
| Chapitre 5: les inquiétudes qui prennent de l'ampleur. Je ferme mon cahier tranquillement après avoir donné les exercices à faire aux jeunes Africains - et un Américain naturalisé Africain je tiens à le signaler quand même. Je souris doucement et dit aux jeunes. « _ Bon, ce sera tout pour aujourd’hui. Merci d’être venu et à la semaine prochaine. Faites bien vos devoirs et je veux les preuves ! Que ce soit photo, vidéo, enregistrement vocal. Peu m’importe tout ce qui me prouve que vous l’avez vraiment fait ! » Je regarde mes élèves en train de prendre les feuilles contre eux, tous se lever pour s’en aller aussi. Certains lisaient et prenaient une mine offusquée. Ça doit être elle à qui je lui ai donné l’exercice de se faire passer pour une femme de ménage. Elle va pouvoir apprendre à balayer correctement cette fois-ci. Quand je vois les deux autres jeunes, se lever doucement, je n’eus pas vraiment de mal à connaître le duo. « _ No’ et Pri’ restez. J’ai à vous parler là. » fais-je en les désignant du doigt. Ils allaient s’en aller mais ils sont tous les deux suspendus leur geste ainsi que leur phrase. Je ne sais pas de quoi ils parlent mais je m’en fiche. Je les regarde venir vers moi. Je soupire et croise les bras contre moi assez embêté « _ J’ai entendu par mégarde votre conversation tout à l’heure. Mais j’ai bien entendu que vous parliez de comment s’occuper d’une perruche ? Vous n’avez pas omis de m’avoir expliqué ce détail ? » Oui quand je suis arrivé, les jeunes discutaient et la voix de Priya et de Noah étaient particulièrement fortes. Ils parlaient de comment nourrir une perruche. Au départ j’ai cru qu’ils relataient leur expérience de la semaine, mais non. Enfin bref, Priya regarde Noah et se pince la lèvre comme si elle est prise en flagrant délit. Noah hausse les épaules tout simplement et sourit bêtement, il a essayé de parler mais son amie l’a devancé assez rapidement « _ C’est simple monsieur en fait… On a fait l’exercice comme vous l’aviez demandé. Mais. Noah quand il a jugé que c’est terminé a décidé de m’acheter une perruche pour mon anniversaire. C’est tout. On n’est pas tombé dans le piège et on ne l’a pas acheté dans nos rôles. » J’observe le jeune homme et soupire. Je comprends mieux cette histoire là. Si c’est un cadeau pour Priyanka, ok ça ne me pose pas de problème. Mais ça a dû lui couter une fortune ! Ah oui non, c’est vrai, il n’est pas comme nous. Il n’est pas en manque de moyens ce jeune homme…! Je hoche la tête, un signe approbateur. « _ D’accord je vois… Mais il faut que vous avez à l’esprit que si vous jouez un rôle, il faut le jouer jusqu’au bout. Ne pas s’arrêter même à la fin. Je pense que vous avez du mal à le saisir bien que vous vous débrouillez et que vous faites des progrès. » Ils hochent tout les deux la tête, avec un mince sourire. Je souris et tape Noah avec mon carnet pour le punir à ma façon bien gentille de ne pas avoir tenu le rôle jusqu’au bout . « _ Quel perruche avez-vous pris ? » « _ Un perroquet de Meyer. » Je grimace un petit peu et leur demande de continuer. Je sais qu’une telle perruche n’est pas facile à élever et pourquoi ont-ils pris comme ça sur un coup de tête. Prendre un animal de compagnie, c’est avant tout réfléchir à l’engagement qu’on doit prendre bon sang ! « _ Quel est le souci ? » « _ Il refuse de manger. » Je lève les yeux au ciel et fait comme si c’est évident. « _ Si vous venez de l’avoir depuis trois jours, ce n’est pas étonnant qu’il a du mal en ce moment. Il a besoin de s’adapter à son nouvel environnement. Les perruches c’est craintif, il faut laisser passer et ça ira mieux. Laissez faire les choses tout seuls. Allez. Je vous laisse y aller. » Moi et les perruches, c’est tout un rayon. Je suis un spécialiste mais en ce moment je n’ai plus du tout d’animal de compagnie. « _ Merci monsieur. » annonce Noah alors qu’il s’en va, il récupère son sac à ordinateur. Il vient toujours à des séances juste après ses cours, je ne sais plus en fait quel cours il va. Quel études il fait mais ça m’est égal. Ici c’est le théâtre à ma façon et on s’en fiche ce qui se passe à l’extérieur. On jette ça dans le coin de la pièce. Priyanka reste devant moi qui m’éloigne un peu pour aller à la table rassembler mes affaire. elle fait signe à Noah qu’elle le rejoindra. Je fronce les sourcils parce qu’elle a apparement quelque chose à m’annoncer alors que je suis en train de ranger mes affaires. « _ Monsieur Ndiaye ? » Je relève la tête au dessus de la table. « _ Je dois vous dire quelque chose… » Je fronce les sourcils quand je vois son expression grave sur le visage. « _ Oui qu’est-ce qu’il y a Pri’ ? » « _ Je.. Je n’ai pas annoncé à Noah, ni à qui ce que ce soit. Personne ne s’en doute pour l’instant. Mais… Je vais déménager. » Je hausse les sourcils, totalement surpris, j’ai même manqué de faire renverser ma tasse de thé tellement je ne m’y attendais pas. « _ Déménager ? Toi ? Mais pourquoi ? » « _ Mon père vient d’avoir des soucis avec les autorités et les dealers. Quelque chose comme ça. Il veut déménager pour éviter qu’on retrouve son corps dans un fossé, avec les nôtres… Ils ont décidé ça à la dernière minute. Je ne sais pas quoi faire. Je n’ai rien dis à qui ce que ce soit. Je n’ai pas vraiment envie de partir mais je ne dois dire à personne. Surtout pas à Noah, je n’ai pas envie qu’ils fassent tout pour que je reste parce que bon. Admettons dans cette situation là. Je ne peux rien faire. Faire des adieux c’est une mauvaise idée pour moi je trouve… » Je fais un signe de la main qui lui demande d’arrêter là. Parce que je n’arrive pas à tout assimiler. Elle vient de m’annoncer la nouvelle qu’elle a apprit hier. Qu’elle doit s’en aller pour une autre ville voire un autre pays pour fuir les mauvaises fréquentations de son père. Qu’elle n’a pas le choix et qu’elle ne peut pas vraiment refuser ça. Et moi ? Je suis censé de faire quoi avec toute cette nouvelle ? « _ Monsieur. Je ne serai pas vraiment capable de faire cet exercice et .. Est-ce que vous pourrez dire désolé à Noah de ma part. Lui expliquer cette situation ? Est-ce que ce serait possible ? Que ce ne serait pas trop demander ? » Je hoche silencieusement la tête, avec une mine bien embêtée, parce que je n’aime pas savoir mon étudiante devoir partir comme ça. « _ Mais tu sais ce que c’est pas une bonne idée de ne pas expliquer la situation à Noah par toi même ? Parce c’est cruel ce que tu lui réserves. » « _ Je le protège du danger monsieur. Je ne peux pas faire grand chose. » Je soupire et lève les mains en signe d’abandon. Elle fait ce qu’elle veut de toute façon ! C’est comme ça, j’ai dû jouer le professeur qui ne savait rien depuis ce petit entretien. Pendant trois jours elle était là, jusqu’à qu’elle aie vraiment disparue, sans laisser des traces… Pour ne plus jamais revenir. J’avoue avoir pensé à une blague de mauvais goût pour tester mon attachement à cette étudiante. Mais ça ne l’a pas été. Je me rappelle de ce jour où Noah est venu sonner à la porte. Quand il a comprit ce qui vient de se passer. Il a prit le risque de traverser les quartiers pas fréquentables pour une personne comme lui, de son ethnie. Ce jour où il est venu sans les mains vides. Le jour où il a enfin été allé chez moi. Alors… Que je ne lui avais jamais laissé mes coordonnées. Ce jour où j’ai ouvert cette porte et que je retrouve Noah avec un air plus ou moins désemparé. Parce qu’il n’est jamais vraiment venu dans ce district. Je ne vous dis pas ma surprise quand je l’ai vu là. Au seuil de MA porte ! « _ Entre Noah. Tout de suite. » Je le pousse un peu avant de fermer la porte et m’énerve tout d’un coup. « _ Qu’est-ce qui t’as prit de te pointer comme ça ?! EN plus chez moi ?! Comment tu as retrouvé mon adresse ?! » « _ J’ai cherché sur internet. » Je fronce les sourcils et fais un geste de la main qui demande de répéter ce qu’il vient de dire. Ce n’est pas possible, je n’ai jamais laissé mon adresse postale sur internet ! Quel idiot ferait ça ?! Noah lève les yeux et soupire. « _ J’ai utilisé votre adresse mail pour vous retracer jusqu’à chez vous. » Je hausse les sourcils et prends un air complètement paniqué parce que là, c’est comme s’il me disait qu’il venait du F.B.I « _ Wow. C’est quoi le charabia que tu viens de me lancer ? Tu as utilisé mon adresse mail qui me fait situer ? » « _ Non, c’est plus compliqué que vous ne le pensez… J’ai utilisé les mails que vous avez envoyé et je suis remonté jusqu’à votre ordinateur. Et votre ordinateur possède une adresse IP. C’est l’équivalent d’une adresse postale. » J’ignorai tout cela. J’ai l’impression de me retrouver devant un flic sur le coup. C’est assez effrayant. Mais… « _ Comment tu sais déjà faire tout ça ? » « _ Je fais des études en informatique monsieur. » « _ Ah oui c’est vrai. Tu fais des études en informatique et ils t’apprennent ça ? » Noah hausse légèrement les épaules et ne semble pas vraiment le savoir. Ça m’intrigue sur le coup « _ Je ne sais pas vraiment, j’ai appris ça tout seul… » Je lève les mains pour l’arrêter tout de suite. « _ WOW ! Et tes parents ils en disent quoi ?! » « _ Rien. Ils ne comprennent rien à l’informatique. Mon père est toujours en colère après moi que je l’ai devancé pour les études. Que j’ai dû changer d’orientation vite fait à la dernière minute. » « _ Merde. » laisse-je échapper, comme si j’étais déjà sur le cul. « _ Ça fait peur ça Noah. » « _ Pourquoi ? » me demande-t-il innocemment. Comme si tout ce qu’il vient de me dire, c’est normal quoi…! « _ Parce que les cybercriminels commencent par là. Ils font des études en informatiques, puis un jour ils sauront accéder à des fichiers confidentiels, top secrets.. J’ai toujours été contre l’informatique. Pourquoi tu étudies ça d’ailleurs ? Pour devenir un cybercriminel ? Oh génial. » Il secoue doucement la tête. Alors que je le laisse entrer et découvrir mon salon qui est assez particulier. Sûrement différent de ce qu’il a pu voir d’habitude. « _ Non. J’étudie l’informatique parce que j’aime beaucoup ça. Parce que j’aime la barrière entre la réalité et l’irréalité. Je ne fais pas ça pour être un pirate. Ça ne m’intéresse pas du tout. » une pause, il observe l’intérieur et dépose quelque chose à côté de la table, j’ai du mal à savoir ce que c’est. « _ Si j’étudie l’informatique c’est parce que j’aime beaucoup ça. C’est tout monsieur. Vous n’avez pas à craindre de moi, que je veuille m’orienter dans la cybercriminalité. Je ne suis pas ce genre de personne et je n’ai pas envie de faire le mal partout. Je peux faire le mal, mais c’est pour un bien. Comme là, je viens de faire un peu le mal, mais c’est pour vous localiser et vous demander face à face… Pourquoi Priyanka est partie comme une voleuse, qu’elle m’a laissé sa perruche devant la porte de chez moi ? » Je soupire doucement et ferme les yeux quelques secondes avant de l’observer en train d’enlever le drap pour me montrer le perroquet de Meyer qui était dans la cage et qui est complètement calme. En train de manger. « _ Noah. Priyanka est partie dans une ville, je ne sais pas où exactement. Peut-être dans un autre pays… Apparemment elle est sous protection de témoin et cela veut dire qu’on ne la reverra pas pour de sitôt. Voire jamais. Ça ne servira à rien de la retracer comme tu l’as magnifiquement fait avec moi. Parce que ça ne marche pas quand tu n’as pas son adresse mail. Elle a dû tout changer, tout abandonner, tout laisser derrière elle. » Le jeune homme me regarde et secoue la tête. « _ Cette histoire de meurtre d’il y a une semaine ? Elle était mêlée à ça ? » « _ Son père. » Il secoue toujours la tête, cette fois-ci en silence et ça a dû lui faire mal. Il soupire et met sa main sur son front. Puis sur ses cheveux et passe la main dessus. « _ Ça va aller pour moi. Oui. C’est toujours moi qui doit m’y faire avec les séparations que je ne cesse pas d’avoir depuis tout le début. À croire que qu’on s’acharne à me dire d’une façon ou d’une autre que je suis fait pour être seul. Que je ne suis pas fais pour être avec les gens. Parce qu’une manière ou d’une autre on finit toujours par me les enlever. » Il hausse les épaules, les mains qui bougent et soupire. « _ Merde. Pourquoi je n’ai pas pu voir par moi-même. Je ne suis fait que pour être tout seul. À chaque fois que je m’attache à ma façon aux gens, ils finissent toujours par partir et me blesser. Ça ne vous est pas arrivé ? » Je marche jusqu’à la cage en silence et ouvre la petite fenêtre pour inviter l’oiseau à mettre les pattes sur les doigts. Je le sors de la cage et le caresse avec mon autre doigt. Je regarde le jeune homme avec une moue embêtée « _ Noah. Ça arrive à tout le monde. Moi y comprit. Beaucoup des gens m’ont abandonnés, surtout par la mort. » Mon élève hausse les sourcils surpris par ce que je viens de dire. « _ Avant que tu n’arrives là. J’ai vécu dans une période sombre. Plus sombre que la tienne et j’ai même manqué de mourir. C’est une horrible expérience Noah. Ce que tu es en train de vivre c’est normal. Les gens viennent et s’en vont dans la vie. Tu ne les gardes pas définitivement. C’est comme vivre un rêve avec eux et quand on te les enlève, ça fait mal. C’est comme si tu te prends de l’eau frais dans la figure. Considère ça comme une leçon, » Une pause. Je lui tends la perruche qu’il accueille avec sa main. « _ Tu veux boire quelque chose ? » « _ Non merci. » Je vais aller me servir d’un jus de fruit. Alors que j’entends Noah me poser la question. « _ Du coup vous êtes seul ? » « _ Oui. Je vis tout seul, des fois la solitude c’est bien. C’est encore mieux si tu vas voir des gens dans la journée. Et non de s’enfermer derrière un écran d’ordinateur tu vois ? » Noah s’occupe de Nabab en le caressant doucement. « _ Étrangement je ne suis pas d’accord avec vous. » Il relève la tête et me regarde. « _ Parce que quand ça ne va pas, je m’isole derrière mon écran pendant plusieurs jours. Ça me fait du bien parce que j’oublie la réalité et ça me fait moins mal. Mais là, maintenant, je n’ai pas osé parce que je sais que même dans l’irréalité, je sais que ça va me faire mal aussi maintenant. » Je fronce les sourcils et reviens dans le salon avec le verre à la main. « _ Comment ça ? Qu’est-ce qui a changé ? » « _ C’est que… Avec tout ce que vous m’avez appris en théâtre, ça m’a permis de prendre plus confiance en moi. » Et la suite ? Ce qu’il vient de me raconter ? Je n’en revenais pas et je n’en reviens toujours pas là. Parce que je ne pensais pas que ce serait possible. Saskia Reynolds. Une fille qu’il a rencontré à Huntington Beach, là.. Oui la rousse dont il m’a parlé une fois ou deux lors de l’occasion d’un exercice. Hé bien. Il l’a contactée à nouveau. Mais sous une autre personne, sous une autre identité, en étant ce qu’il n’est pas réellement pour éviter qu’elle le reconnaisse. Il a fait des recherches sur google dans l’espoir de la retrouver, il la retrouve et la contacte. Ils ont parlé des livres. Encore et encore. Jusqu’à ce qu’il lui propose les services de devoir s’occuper de son blog niveau esthétique. Le pire dans tout ceci ? C’est que Noah a été cette autre personne. Il n’a pas été lui-même. Il a été une autre personne, un étudiant en graphisme qui vivait aux États-Unis, qui aimait les livres et qui encourageait la jeune femme dans tout ce qu’elle faisait. Et il n’en a jamais rien dit, jamais… Mais au fur et à mesure que le temps passe, Noah ne se sent plus capable de tenir ce rôle qu’il jouait depuis tout le début. À un tel point qu’il songe à tout arrêter, à repartir, parce qu’il ne sait plus quoi faire avec elle. « _ Arrête tout Noah. Tout de suite. Tu supprimes les mails, tu supprimes tout. » Une pause, je dépose mon verre sur la table et je tourne autour de celle ci pour me retrouver en face de mon élève. « _ Tu voulais faire du théâtre pour faire ces exercices ? Te faire passer pour quelqu’un d’autre à chaque fois dans la vie réelle. Dans le but de parler à nouveau à ton ex-petite copine ? Hein ? Sous une autre identité ? Dans l’irréel ? » je lui demande ça avec un ton presque dur. Noah a dû hésiter avant de hocher finalement la tête en silence. Je soupire et secoue la tête. Désolé, dépité et tout d’un coup fatigué et déçu. « _ Noah. » une pause. « _ Tu n’avais pas besoin de cours pour faire ça. Tu n’avais pas besoin de moi pour ça. Si j’avais pu te demander les raisons pourquoi tu veux apprendre à te faire passer pour quelqu’un d’autre… On n’en serait pas là, je ne t’aurai pas pris. Je dis ça parce qu je me rend compte que tu te fuis. Tu n’aimes pas ce que tu es et tu aimes être une autre personne pendant un certain temps. Tu ne pourras pas vraiment faire ça. Te faire passer pour quelqu’un d’autre n’arrangera pas les choses. Ça ne fera que les aggraver. Ça ne ferait que te haïr toi-même encore plus. » Je soupire et secoue la tête. Ce n’est pas possible. Noah reste silencieux. Je continue. « _ Je ne vais pas continuer à t’assurer les cours. Je suis désolé. Mais c’est comme ça. Je ne peux pas vraiment t’enseigner quoique ce que ce soit, même si c’est pour reprendre confiance en toi. Je ne pe… » « _ À la base je n’y pensais pas vraiment. À la base je voulais faire du théâtre quelque part parce que ça me permettrait de reprendre confiance en moi mais aussi de découvrir la ville, la culture en dehors. J’ai beaucoup appris. Plus sur la culture que sur les rôles que j’ai dû jouer. J’aime beaucoup cet exercice, bien que c’est dangereux des fois, j’ai beaucoup aimé les risques. L’idée de contacter Saskia m’est juste venu à l’esprit après. Je voulais essayer, mais j’ai trouvé que c’est plus facile de mentir sur l’ordinateur que sur la vie réelle. » « _ Bonne remarque… Mais ça ne change aucunement mon jugement sur toi Noah. » « _ Je n’essaye pas de garder l’espoir de reprendre les cours monsieur. Je vous dis ce que je vais faire après. Je vais arrêter ma correspondance avec Saskia, je vais laisser tout ceci en suspend. Je vais garder Nabab bien qu’à la base j’étais censé de vous le ramener parce que je ne pense pas m’en occuper. Mais je vais le garder finalement… Je vais continuer mes études en informatique et une fois le diplôme en poche. Je m’en vais de Johannesburg. Peu importe l’avis de mon père. Et je ne veux pas être informaticien. » Je regarde Noah et fronce les sourcils. Je reste silencieux, façon de voir s’il va continuer. Mais s’il fait des études en informatique, et qu’il ne veut pas devenir informaticien. À quoi cela sert de continuer ? « _ Je veux donner aux gens une seconde chance de retrouver leur amis, membre de famille qu’ils ont perdu de vue. Les traces. Contact. S’ils veulent des informations. Je les chercherai et je leur donnerai cette seconde chance. Je saurai les retrouver par internet. Je saurai les approcher différemment… » Je vois il veut en venir. Je hoche la tête alors qu’il remet Nabab dans la cage. Je vois qu’il veut devenir cette personne qui veut aider, qui fait en sorte que les autres n’aient pas à souffrir autant qu’il souffre actuellement. Il déteste abandonner les gens, il déteste par dessus tout être abandonné. Peu importe les relations qu’il a avec eux. Il a apparemment retrouvé sa voie, ce qu’il veut vraiment faire Alors, c’est ainsi que j’ai pu voir Noah pour la dernière fois. On s’est parlé encore mais ce n’était plus pareil. Je sais quel chemin il va prendre. J’espère qu’il va y arriver parce qu’au fond, bien que j’ai peur qu’il bascule dans le mauvais côté dans l’informatique. Parce que c’est tellement facile de faire ça, surtout quand il s’y connait très bien là-dessus. Il reste quand même un bon petit gars. Qui n’a pas peur de chaque rôle que je lui donne, qui n’a pas peur de devoir les apprendre. Il va jusqu’à apprendre les termes scientifiques, parler différemment. C’est comme si ça l’avait toujours intéressé et maintenant que je sais quel était son but. Sur internet, se faire passer pour une autre personne. Quelle déception… J’espère qu’il ne recommencera pas. Parce que peut-être être quelqu’un d’autre c’est ce qui constitue sa force, mais c’est surtout sa faiblesse, sa fragile carapace….
Dernière édition par Noah S. Wade le Mar 17 Mar 2015 - 19:37, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 12:33 | |
| Chapitre 6: La destruction de tout. Vous savez, il y a des fois où je me dis que je suis un vrai idiot. Ben là, je le suis. Je suis parfaitement un idiot et je ne sais pas ce qui m’a pris d’accepter. M’enfin, je ne savais pas ce qui m’attendait durant ce voyage. Personne ne s’y attendait -même pas la fille qui écrit cette histoire. Bon enfin, j’ai été forcé d’abord. Moi je voulais passer ma journée à me reposer, tranquille. Ma semaine de vacances quoi ! Hé bien.. Devinez où-est ce que je la passe moi ? À Langebaan, en Afrique du Sud ouest ! Une petite ville paumée d’Afrique, au bord de la mer ! Et qui est-ce qui a proposé cet endroit ? Noah. Le con de petit frère. Chaque année de nos vacances, chacun organise les vacances et choisit la ville où aller. Cette année c’était le tour de Noah. Je m’attendais à ce qu’on reparte à Huntington Beach, mais non. On est resté en Afrique du Sud, avec moi, Kaitlyn et Noah. On part tous les trois pendant que les parents travaillent. On s’est fait un road trip ensemble. On conduisait depuis l’aéroport à tour de rôle et ça s’est plutôt bien passé. Bien que le voyage a été long très long. Parce que y avait qu’avec Kaitlyn avec qui je parlais, Noah on peut l’oublier. Il ne fait que lire son livre et m’a dit de me la fermer parce que je ne fais que brailler, que je ne fais que de le déranger. Pour ne pas changer. J’ai eu envie de balancer son livre par la fenêtre mais déjà, il fait un effort de ne pas être devant son ordinateur - qu’il a emporté dans la valise je suis sûr. Quand même, il fait chier à lire et relire le même bouquin. « _ Tu lis quoi ? » demande-je finalement alors que je sens que je vais le regretter. « _ Un livre en Afrikaans. » Je fronce les sourcils et je prends un air de dégoût. Heeeeeeeein ? « _ Comment ça en Afrikaans ? Tu te mets à apprendre l’Afrikaans toi ? » « _ Oui, j’ai besoin d’apprendre la base. » « _ C’est débile ce que tu fais.. » fais-je avec un air de ne pas comprendre ce qu’il veut en faire avec cette langue « _ C’est débile de ne pas l’apprendre parce que tu sais que là où on va, ils ne parlent pas tous anglais, mais l’Afrikaans. Alors tu ferais mieux d’être sympa avec moi si tu veux prendre un guide pour connaître la langue. Que je pourrai peut-être faire un effort de te le prêter… » « _ Non merci, je me débrouillerai très bien. De toute façon, normalement ils doivent parler an… » J’entends ma soeur soupirer et prendre la parole, qui m’interrompt tout de suite « _ Les gars. Je sais que c’est beaucoup demander, que vous ne supportez pas le silence. Mais je vous demande sincèrement et franchement: FERMEZ-LÀ ! » elle insiste à la fin de la phrase en tout cas et ça fait siffler à mes oreilles là. « _ Je n’ai pas commencé. Je fais que lire et je supporte très bien le silence aussi. » « _ Noah ! » « _ Ok. » « _ Non mais il fait chier l’autre là ! » « _ ADRIAN BORDEL ! » « _ Pardon. » Et c’est le silence. Quand ma soeur s’énerve, il ne faut pas vraiment insister, à moins qu’on veuille conduire nous-même. Je comprends que Kath a besoin de silence parce qu’à chaque fois que Noah et moi on ouvre nos gueules c’est pour se prendre la tête à partir d’un rien du tout. On ne fait que de se disputer et on n’a jamais pu se trouver un terrain d’entente. Ça ne nous avait pas posé problème quand on était petit. On s’entendait vraiment bien quoi, mais ça s’est dégradé parce que nous étions tous les deux différents. On n’aime pas les mêmes choses. Il est doué en sport, plus doué que moi. Noah est doué en tout et il n’utilise pas les compétences pour. On n’a pas les points en commun et ça ne fait qu’accentuer le fossé qu’il y a entre nous, le pire ? C’est que je m’en fous complètement. Non mais sérieusement pourquoi Langebaan ? Qu’est-ce qu’il y a de si particulier là-bas ? Parce que franchement, j’ai beau été allé me renseigner là-bas y a vraiment rien. Je ne vois pas pourquoi No’ voudrait aller là-bas, non sérieusement… J’avoue ne pas comprendre… On a conduit pendant des heures et à tour de rôle comme ça. Jusqu’à ce qu’on soit arrivé à la ville, dans l’hôtel. Ok. La mer est plutôt pas mal, ça change beaucoup de Johannesburg. Y a des vagues, c’est l’idéal pour surfer. Y’a sûrement de belles nanas Ok. Je suis conquis par ce côté-là. On est passé une heure dans l’hôtel à installer nos affaires et à se préparer pour aller à la plage. Noah n’a pas voulu venir et a préféré se balader dans la ville. Alors je suis allé avec Kaitlyn à la plage avec une once de doute quand je vois mon frère partir au centre ville à pied. J’écoute les vagues, j’essaye de me détendre, d’avoir l’esprit tranquille mais apparement c’est trop me demander. Je finis par prendre la parole. « _ Non mais sérieux. Je ne pige pas No’ là. Il vient de choisir la ville pour nos vacances. On se retrouve tout les deux là comme des cons à observer la mer, à se bronzer à se détendre et lui. Il reste pas avec nous et s’en va visiter la ville comme ça. Tu comprends quelque chose Kat ? » Ma soeur lit le livre avec un chapeau sur sa tête, les lunettes de soleil sur son nez. Elle ne décroche pas du regard les lignes et me parle comme ça. « _ Tout ce que je comprends Adrian, c’est que t’as été un idiot et que t’aurais dû suivre le conseil de No’ il a raison la majorité des gens ici parlent l’Afrikaans… Et l’anglais n’est qu’en minorité. T’es déjà dans la merde. Et tout ce que je comprends aussi Ad’, c’est que tu ne devrais pas te focaliser sur Noah. » « _ Non mais Kat, il y a trois ans, il voulait aller à Huntington Beach tu te rappelles, quand c’était son tour de choisir ? » « _ Oui, on a réussit à l’en dissuader. » « _ Maintenant ça ne te semble pas étrange qu’il n’ai pas décidé de partir à Huntington Beach mais ici. Dans cette ville là ? Alors qu’il ne la connaissait pas et tout ça. Tu t’es pas dis comment il la connaissait cette ville ? Parce qu’il avait drôlement été chiant pour qu’on décide de partir pour ici. » « _ Ad’ tais-toi. Tu poses trop de questions et tu me perturbes dans ma lecture. » me coupe un peu la grande soeur. Je soupire et lui arrache le livre de ses mains et la regarde sérieusement. « _ Toi tu m’énerves à t’en foutre comme ça. Je n’ai pas du tout l’esprit tranquille avec lui. » « _ Tu n’as jamais l’esprit tranquille avec lui, maintenant tu le laisses tranquille et profite de tes vacances à draguer les premières filles venues et peut-être qu’ici, elles seront plus enclines à t’ouvrir les cuisses. Je te préviens, pas de ça à côté de nos chambres. On n’a pas envie d’entendre les ébats ok ? » Bon ok. Je me suis tu avec une grimace pendant qu’elle reprend son bouquin de merde et je n’ai pas été allé plus loin avec elle parce que bon, elle n’a pas l’air d’être de bonne humeur et elle m’en veut pour que j’ai été désagréable depuis tout le début du voyage. Oui bon. De toute façon entre moi et Noah, c’est toujours comme ça. J’ai toujours été désagréable avec lui parce qu’il est étrange, il n’est pas comme moi et n’aime pas ce que je fais. Je lui propose des trucs, mais il ne semble pas être ouvert et à chaque fois qu’on joue aux jeux vidéos ensemble. Il me massacre… Il n’avait pas aimé ma façon de me comporter avec mamie, mais c’est elle qui l’avait cherchée d’abord ! De toute façon… Voilà il m’énerve Noah. Il fait toujours des scènes et je m’en rappèlerai toujours celui où il ne voulait pas partir à Johannesburg. Encore le moment où il a refusé de parler pendant quelques mois. Nan mais, c’est un taré ce mec et je suis sûr qu’il n’est pas vraiment de notre sang. Donc ça a été comme ça pendant les premiers jours des vacances. À ne rien faire, à être tranquille, à se bronzer sur la plage, à faire du surf. Jusqu’à ce que jeudi, je décide de ne pas aller à la plage avec ma soeur, prétextant une gueule de bois - ce qui est à moitié vrai - j’ai dû me préparer pour aller suivre mon frère. J’ai dû attendre qu’il sorte de l’hôtel pour que je me mette à le suivre. Mais en plein milieu du chemin, je croise ma grande soeur qui m’attendait depuis tout le début. Eh merde. Je suis nul en comédie ma parole… « _ Je m’en doutais… Tu fais chier Adrian. Laisse Noah faire ce qu’il veut. » Je soupire et m’énerve un peu. « _ Je veux savoir ce qu’il fait depuis quelques jours et après ouais on va le laisser tranquille. J’ai beau lui avoir posé des questions, il m’envoie toujours sur les fleurs ! Ça ne te devrait pas t’énerver à toi aussi ? » Elle hausse les épaules comme si elle s’en fiche un peu. Puis je vois qu’elle commence à hésiter là. « _ Kaithlyn, on le suit et on regarde ce qu’il fait ok ? » « _ Pourquoi tu fais ça Ad’ ? » Je montre mes mains et lui dit tout bêtement. « _ Parce qu’à chaque fois, je pars dans le principe que No’ s’attire toujours les ennuis quand il fait ses trucs tout seuls… Tu te rappelles l’année dernière quand on l’a laissé visiter la ville tout seul ? » Kaithlyn soupire et hoche la tête. Elle se rappelle de ça. Comment oublier surtout… L’année dernière Noah a dû prendre en photo un Africain qui n’a pas apprécié ça. Il ne comprenait pas la langue et a essayé d’expliquer ce qu’il faisait vraiment et ça a manqué de virer dans une bagarre. Il a finalement dû supprimer la photo et dire, qu’on n’avait pas été là pour lui sauver les fesses. Là j’ai la sensation qu’il fait autre chose, mais en pire en plus… « _ Ok… Tu m’as finalement rendue curieuse. Je vais aller chercher la voiture. Je vais faire vite ! » dit-elle dans un soupir alors que j’aborde un sourire victorieux. Je sais qu’au fond ça l’inquiète. Moi je m’inquiète juste pour ma peau, si ce qu’est en train de faire Noah ne va pas vraiment m’atteindre. Alors avec Kaitlyn que j’ai réussi à convaincre, elle est partie assez rapidement pour récupérer la voiture afin qu’on soit confortablement bien installé. Monté à bord, on est allé le suivre discrètement. On a eu du mal à le retrouver au départ, mais on a réussi. Notre petit frère semble bien connaître le chemin, il sait où aller, il sait quelle direction prendre. On a eu des fois du mal à le suivre à cause des rues qui étaient réservés aux piétons. Jusqu’à ce qu’on soit coincés par la rue marchande. « _ Bon je descends le suivre, fais le détour. » fais-je à l’intention à ma soeur, j’ouvre la portière mine de rien. « _ Ok » Et donc je suis descendu, je l’ai suivi à la marche pendant que Kait fait demi-tour pour que je la retrouve à l’autre bout de la rue marchande. Après quelques minutes de marche, il s’arrête tranquillement aux abords des escaliers, malgré la foule qu’il y a, je peux le voir de loin. Il ne cesse pas d’observer la montre, à attendre au bord de la rampe des escaliers. Je ne comprends pas, il a l’air d’attendre quelqu’un ici. Il connait quelqu’un ici ? Ça m’étonne vraiment… Peut-être que c’est un joueur de jeu vidéo qu’il a dû rencontrer sur internet, qu’ils se font une vraie rencontre IRL. Peut-être que c’est juste une nana qu’il a rencontré en se baladant… Quelque chose comme ça. Je me fais peut-être des films mais je n’aime pas quand No’ mijote quelque chose et nous prend pour des cons - surtout moi. Je regarde et observe l’heure. Hm.. Peut-être cinq minutes à attendre pour que ça soit 15h… J’attends alors planté debout à cette place là. Puis je vois une personne qui rejoint mon frère en montant les escaliers. Il a l’air de se tourner vers elle et de lui parler. Bon, je décide de m’approcher un peu plus alors qu’ils continuent de parler. Je vois No’ sourire et ils parlent, ils parlent au fur et à mesure que je m’approche d’eux. Il ne semble pas me remarquer et quand je suis arrivé enfin à leur côté. J’ai dû baisser mes lunettes de soleil de mon nez et… Bordel. Putain. De. Merde. « _ Priyanka ? » laisse-je échapper alors que les deux personnes s’arrêtent de parler. Elle tourne la tête et m’observe surprise quand elle m’a vue. Je me suis arrêté tout juste devant eux quoi. Là. Je suis littéralement … Sur le cul. Je sens ma mâchoire se serrer, mon poing aussi. Je sens ma colère bouillir au fond de moi. Qu’est-ce que fout No’ ? Qu’est-ce qu’il est en train de faire lui ?! « _ C’est … Quoi … Ce .. Bordel ? » fais-je en les désignant tous les deux du doigt. Pri’ se pince la lèvre alors que Noah soupire et descend quelques marches pour s’interposer entre elle et moi. « _ Tu n’as rien vu. Va t’en. » Je reste là. Priyanka, est une fille que je connais et que j’ai déjà rencontré. No’ nous l’a présentée et c’était juste une amie du théâtre, rien de plus. Un moment j’ai cru qu’ils sortaient ensemble comme il le faisait avec Saskia, mais apparemment il a refusé d’être son petit copain et d’être un couple. Il a toujours Saskia en tête apparemment et a du mal à tourner la page. Enfin bref… Je connais l’histoire de Pri’, elle est partie de Johannesburg pour suivre le programme de protection de témoin. C’était donc dans cette ville là, Langebaan où elle était… Mais comment il l’a retrouvée ? Elle l’a recontactée ? Je ne sais pas. De toute façon, pas le temps de réfléchir à ça que je suis occupé avec Noah qui s’énerve un peu. « _ Pourquoi tu te mets toujours à me suivre ? Ça commence à m’énerver. » « _ Parce que je ne te fais pas confiance et apparemment j’ai eu raison de faire mon putain de parano ! » Noah lève les yeux au ciel et fait demi-tour pour se diriger vers Pri et la prendre par la main pour l’accompagner ailleurs. « _ Non mais No’ tu n’imagines pas la bêtise que tu es en train de faire ?! » Non, il n’imagine pas, il s’en fiche lui. Il continue à marcher et à emmener Pri’. Comme si tout est normal. Comme si rien de grave n’allait se passer. Je soupire bruyamment et m’énerve tout de suite. Je prends Noah par l’épaule et le tire. « _ BORDEL NOAH ! Tu vas m’écouter oui merde ! Je ne plaisante pas là-dessus ! Tu es en train de bousiller la couverture de Pri’ ! Imagine si on a été suivi ?! » « _ On ne l’est pas. » Les gens autour nous regardent assez bizarrement. Je soupire et me calme alors que je sens la tension monter entre nous deux, dans une place publique ce n’est pas vraiment une bonne idée. Je devrais rester calme et proposer une solution alternative. Je soupire et mets les doigts sur l’arrêter de mon nez « _ Ma soeur nous attend avec la voiture. On a discuter calmement de ça. Tout ça. D’accord ? Après je vous laisse tranquille ok ? Parce que là, faut qu’on discute. J’aimerai bien comprendre et Kat’ aussi. » « _ Kat est venue ? » demande No’ surpris, que je réponds bien un peu énervé encore. « _ Oui. » Alors, on s’est donc calmé et on a marché calmement pour aller retrouver la voiture de ma soeur de l’autre bout. On est allé monter dedans. Priyanka assise derrière ma soeur qui est devant son volant. Alors que Noah est assis derrière moi qui suis devant aussi. Je ne vous dis pas la surprise totale qui se lit sur le visage de ma soeur. Elle est là, la bouche ouverte et se met à hurler comme je l’aurai fait tout à l’heure. « _ NOAH ?! Ne me dis pas que venir à Langebaan c’était pour retrouver Priya ?! » Il reste silencieux. Son silence est juste une approbation pour elle. Alors que Priya est là, à ne rien dire depuis tout le début. Elle semble être gênée et ne sait pas si elle doit parler un moment donné. Pendant que ma soeur démarre la voiture, elle ne se sent pas en sécurité sur le coup. « _ Imagine si on a été suivi ?! » dit-elle assez énervée. Je fais un geste de la main qui la désigne, comme quoi, elle a dit exactement la même chose que j’ai dis tout à l’heure ! On roule un peu pour sortir de ce parking. « _ Non mais No’ ! T’imagines pas la bêtise que tu viens de faire là. Protection témoin tu sais ce que ça veut dire ?! Même si tu viens juste pour une semaine, tu ne devais pas aller la voir ! Protection témoin merde ! Vous n’êtes pas censé de nous faire un remake à la Roméo et Juliette ! » « _ Tu dis ça alors que t’as jamais lu le livre » « _ Ta gueule toi ! » une pause, un silence, je me tape le visage avec ma main, pour en faire un facepalm. Je reprends pendant que ma soeur est focalisé sur la route, bien qu’elle est sous le choc. Je reprends calmement « _ Comment vous vous êtes retrouvés ? » « _ Heu.. J’ai envoyé un mail à Noah pour lui dire désolée. Mais je ne pensais pas qu’il me retracerait… Je ne le pensais pas capable de ça… » Priya a dû répondre à la place de No’ qui reste muré dans le silence parce que je viens de lui dire de se la fermer. J’ouvre la bouche, complètement sur le cul et j’ai voulu ajouter quelque chose. Mais qu’un choc venu de nulle part vient de secouer la voiture, mais violent, genre j’avais eu la sensation que la voiture a eu au moins deux roues en l’air. Je n’ai rien pu voir si ce ne sont que des vitres qui ont dû se briser en mille morceaux. Une déformation et puis, des taches noires. Ça n’a pas duré longtemps ces tâches noires que j’ai vite repris les esprits. J’ai secoué la tête qui me fait mal. Je cligne les yeux et j’ai du mal à sentir mon poignet, avec ma jambe, j’ouvre la portière qui est foutue. Je sors en grimaçant et j’ai manqué de tomber. Je vois du sang sur ma main, la main que je viens d’utiliser pour toucher ma tête. Je saigne de la tête merde… Je ne comprends pas ce qui s’est passé, j’ai mis du temps avant de comprendre qu’il s’agit d’un accident de voiture. Qu’il y a eu un carambolage. Quelque chose comme ça… Je vois que notre voiture n’a pas été la seule à avoir subi les frais. Apparemment je compte trois.. Quatre… Dix… Oh putain. Il vient de se passer quoi là ? Je sens quelqu’un à côté de moi, en train de me parler dans une langue que je ne comprends pas. Mais je n’ai pas besoin de connaître la langue pour comprendre, il me demande sûrement comment ça va. je fais un geste de la main assez vague, et dire oui oui, que tout va bien. Mais on m’a fait asseoir par terre, parce que je n’arrive pas à marcher correctement. Il reste là avec moi un moment avant de repartir aider les autres. Je retrouve la réponse. Accident de voiture. Je title, les autres !!! Qui sont dans la voiture ! Bordel ! Je me relève, enfin je tente de me relever. Mais je ne peux rien faire d’autre que d’observer la scène. Je vois quelqu’un sortir de la voiture et tituber, je cligne les yeux et secoue encore la tête. Je reconnais Noah qui se retourne et qui observe les dégâts. Il met ses mains sur ses cheveux et les serre comme s’il venait de se rendre compte la gaffe. Je sens mon visage se durcir la douleur disparaitre petit à petit, la colère prendre place. « _ BORDEL NOAH ! » hurle-je. Je me lève tout d’un coup et me dirige frénétiquement vers lui. « _ Tu es… un… PUUUUUTAIN … d’égoïste ! » hurle-je interrompu par la montée intense de la colère. Alors qu’il se retourne, je l’ai déjà attrapé par le col. Il ne s’est pas attendu à ça. Je lui hurle, je lui gueule dessus et je ne le lâche pas malgré la douleur « _ On était censé d’être en vacances ! On était censé de se détendre ! On était censé d’être là tout les trois ! Même si entre nous deux, je l’accorde putain ! On ne s’entend pas du tout ! Mais t’aurais pu faire un effort pour nous ! D’être avec nous ! Comme tu le faisais pendant les autres vacances et de ne PAS NOUS MÊLER À CETTE PUTAIN D’HISTOIRE ! Ça te semblait trop compliqué de faire ça ?! D’attendre ?! D’y aller tout seul ?! Hein ?! Ouais ! T’es trop égoïste ! Tu t’en fous de ça ?! Tu t’en fous de nous ?! Tu penses que tu es le seul dans le monde ?! Y en avait qui voulait la peau à Priya mais toi t’es juste aveuglé par l’envie de la voir et de lui faire coucou ! Ouais genre ?! Tu l’a retracée et tu as pensé aller là-bas pour lui faire: coucou je suis là, je veux savoir pourquoi tu n’as pas pu me dire au revoir. Si elle a quitté cette putain de ville, c’est pour que ce genre de chose n’arrive pas BORDEL ! Tu nous a embarqué dedans et j’avais eu un mauvais pressentiment depuis tout le début ! Je LE SAVAIS ! Je savais que ça allait mal se terminer ! » Je m’arrête et je le relâche, je lui montre du doigt les dégâts de l’accident de voiture. « _ Tout ça ! C’est de TA faute ! » fais je en le désignant du doigt à la fin de la phrase de façon assez frénétique. Je ne mesure pas l’intensité de mes paroles. Mais je m’en fous. J’en ai marre. Il fallait que ça sorte !! « _ Adrian… Calme toi… » essaye de parler Noah. « _ Me calmer ?! Tu te rends compte que tu vas avoir tout ces morts sur ta conscience ?! Que Kaitlyn est COINCE là, Priya aussi ! Les chances de s’en sortir comme ça, c’est minime ?! » « _ Adrian… » Noah essaye de me calmer en s’approchant de moi, doucement. « _ Tu ferais mieux de t’asseoir, tu perds du sang. Ça ne sert à rien de t’emporter comme ça… » Je le pointe du doigt pour maintenir la distance entre nous deux. « _ TU ne t’approches pas ! T’as la putain de mauvaise poisse ! Je ne veux plus rien entendre de toi. Tu savais quels risques tu prenais. Tu sais ce que je suis en train de penser là ? » une pause. « _ Que t’aurais mieux fait d’être sur le côté conducteur, au moins ça aurait sauvé Kaitlyn ou Priya. Parce que t’es responsable de tout ça pour moi, quelque soit la manière. » Je finis par m’asseoir finalement. Au bord du trottoir alors que Noah est resté là, debout sans rien dire et il s’est mit à observer. Cette journée en particulier a été un cauchemar. Mes parents ont été prévenus. Ils sont vite venu. Quand ils ont appris la situation, ce qui vient de se passer réellement avant l’accident. Ils ont été très en colère après Noah, ils l’ont engueulé. Il n’a pas pipé mot depuis qu’il a tenté de me calmer. Y a même eu la police qui est passée. Une enquête, cours de justice, une amende lourde mais qui a été payée. Un casier judiciaire chez No’. Ça a duré longtemps tout ça. L’accident a été causé par un Africain qui ne regardait pas la route, qui était focalisé sur son poste radio qui ne marchait pas. Il n’avait pas eu une dame avec une poussette en train de traverser, il a fait un détournement pour éviter de l’écraser et il est rentré dans une voiture du sens inverse et ça a crée le bordel. Je m’en suis sorti avec quelques points de suture au crâne, une fracture au poignet, des côtes fêlées, une entorse au genou: la belle totale. Alors que Noah s’en est sorti avec un épaule déboité et quelques traces de verre sur son bras droit fracturé. Priyanka n’a pas survécu à l’accident. Alors je dis pas la réaction de Noah quand il a apprit cette nouvelle. La venue de la famille de Priyanka qui a dû en faire une scène auprès de Noah. La mère qui l’a accusé de lui avoir enlevé sa fille. Sa petite fille. C’était quelque chose cette scène. Kaitlyn si, mais elle a finit en fauteuil roulant, en train de vivre sans trouver l’espoir de pouvoir marcher un jour. Les vacances de rêves je vous dis moi…
Dernière édition par Noah S. Wade le Mer 18 Mar 2015 - 0:02, édité 3 fois |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 12:33 | |
| Chapitre 7: La décision définitive. Je n’ai jamais aimé les papiers à signer, là où toutes les phrases se répètent sans cesse, que je dois toujours répéter ce même geste machinal. C’est ça être directeur d’une entreprise, ça se déroule des fois comme ça. Des décisions importantes, rédigés au papiers que je dois confirmer par ma signature. « _ À table Jason ! » J’entends Natalie m’appeler alors qu’elle est en bas des escaliers, l’odeur du repas se fait sentir jusqu’ici mais je n’ai pas vraiment fait attention tellement je suis concentré dans mon travail. Mais l’appel à table est en quelque sorte une délivrance pour moi ! Quand je dis en quelque sort, c’est vraiment en quelque sorte parce que je prends une partie du plaisir à y aller et une autre où j’ai un peu l’impression de me forcer. Parce que je sais ce qui va se passer par la suite. Je dépose mon stylo et fais reculer la chaise. Je me lève et sors de mon bureau. Je descends les escaliers et passe à la cuisine pour me laver les mains. J’arrive à table et le tout en moins d’une minute. Je secoue les mains quand je m’assieds et prends la serviette pour la mettre à mes genoux. Tout le monde est là, autour de cette table. Comme toujours, je suis le dernier à être arrivé, mais ça je m’en fiche. Le plus important, c’est quand je dis tout le monde, c’est tout le monde. C’est peut-être impressionnant mais c’est comme ça depuis qu’on est arrivé à Johannesburg. Avant, quand nous étions à Huntington Beach, Noah ne venait pas à table. Il ne mangeait jamais avec nous, il préparait toujours des repas à part, des fois il mange juste après nous et ensuite c’est ma belle-mère qui a suivi mais elle, c’est normal: la maison de retraite. J’ai dû le gronder plusieurs fois et souvent violemment parce qu’il ne comprend pas du premier coup, il a besoin de vraiment comprendre. Avec Noah, les choses ont toujours été compliqués entre nous deux. Je n’ai pas vraiment été là pour lui et il est devenu cette personne que je n’apprécie pas. J’ai été furieux quand j’ai appris qu’il m’a devancé pour les études et qu’il a dû faire informatique. J’ai voulu le faire abandonner par tout les moyens mais il a tenu bon. Il est drôlement tenace et têtu. Il a toujours cherché à être différent de nous et je crois qu’il a réussi, non je n’en doute pas… Il a réussi haut la main. Que ce soit par sa façon de s’isoler à nous, de vivre tranquillement sa vie à côté sous le même toit que nous, agir comme s’il était un étranger. Un correspondant Français comme Jonathan, le correspondant Français d’Adrian - chouette gars ceci dit en passant. Enfin, nous sommes tous là, autour de cette table enfin réuni. On se sert un par un dans le plus grand silence. À ma gauche, j’ai ma femme, à ma droite Kaitlyn. À côté d’elle, y a Adrian. Noah est en face de lui. On mange et on ne dit toujours rien. Personne ne demande le sel, c’est vraiment le silence. Quand on mange, c’est toujours en silence, sauf qu’avant, c’était Kaith qui animait la table, maintenant je crois que c’est passé d’actualité. Enfin bref. C’est comme ça jusqu’à ce que je finis l’assiette. Avec un petit sourire je lui demande, histoire de lancer la conversation, d’écouter enfin un peu ma fille parler. « _ Alors Kaitlyn ? Comment s’est passé ta journée ? » Elle me regarde et hausse les épaules. Elle a juste à dire deux mots, assez simples. « _ Comme d’habitude. » Mon sourire disparait un petit peu… Elle n’a rien ajouté de plus, elle n’a pas cherché à saisir cette perche que je viens de lui tendre. Elle racontait d’habitude en détail sa journée, même les détails insignifiants, dont on s’en foutrait vraiment. Quelque part ça nous faisait du bien d’entendre sa voie, qu’elle partage sa bonne humeur quelque soit la situation. Mais je sais et j’ai du mal à accepter que je ne retrouverai pas ma Kaitlyn d’avant. Parce qu’elle a changé depuis son accident de voiture. Elle a finit en fauteuil roulant et il n’y a aucun espoir qu’elle remarche à nouveau, on a tout essayé pour qu’elle retrouve l’usage de ses jambes mais rien à faire. Dès qu’elle est sortie de l’hôpital, le nouvel quotidien à vivre pour elle a été très difficile. Tout a été différent pour elle. Elle a fait des crises et s’est énervée après tout le monde. Elle était en colère contre le monde entier et elle n’a pas voulu sortir, elle a voulu se laisser mourir tellement ça la tuait d’être devenue très dépendante de nous. Elle n’a pas voulu parler pendant quelques jours. Ça a été très difficile et ça l’est encore. Apparemment, Noah a dû être le seul à bien se débrouiller avec elle, pour communiquer, pour la calmer parce que quelque part selon elle, il est passé par là. Je ne vois pas moi, ce qu’il a bien pu perdre pour être passé par là. Il n’a pas perdu l’usage de ses jambes lui. Il n’a rien perdu à mes yeux et il est tout à fait normal. « _ Tu n’as rien de prévu ce soir ? » demande-je encore, je veux insister sur le fait que converser c’est très important. Surtout avec elle qui adore parler, mais là. Elle reste la plus synthétique possible. « _ Adrian va à une fête où je suis invitée demain, mais je n’y vais pas. » Je fronce les sourcils et demande innocemment « _ Pourquoi ? » « _ Papa. Je suis en fauteuil roulant si tu ne l’as toujours pas remarqué ! Je ne vais pas à une fête en fauteuil roulant. Tout le monde va me fuir, personne ne me parlera. Ça ne sert à rien de venir. » Ok. Je ne vais pas insister sur ce point-là, parce que je sens qu’elle s’énerve et c’est déjà difficile au boulot. Alors je ne vais pas essayer d’insister de se bouger le cul dans sa vie privée, déjà qu’elle ne peut pas vraiment le faire. Quelle histoire. Je me rappèlerai toujours de ce jour où j’ai appris la nouvelle et que j’ai emmené ma femme dans le premier avion pour arriver sur place. Ça nous a fait un choc parce qu’on ne s’attendait pas à ce que leur vacances se terminent comme ça, ce n’était pas censé surtout, de se passer comme ça. J’ai été en colère après Noah quand j’ai entendu la version d’Adrian qui disait que c’était de sa faute. Quand il dit d’avoir été conscient, d’avoir été témoin de tout ce qui s’est passé, d’être le mieux informé dans cette situation là. Il a été assez amoché. Je repense à ces moments passés ensemble avec Noah. À lui hurler dessus, à essayer de le faire réagir. Parce que pendant un bon temps, il a été sans voix et il regardait des fois le vide. Parti dans son monde, sous l’état du choc. Quand il est sorti en premier de l’hôpital J’ai cherché à comprendre pourquoi il a fait ça, j’ai essayé de trouver une raison de ne pas être plus qu’en colère. Pourquoi il est venu voir cette fille ? Alors qu’il dit et ne cesse pas de répéter qu’il n’est pas vraiment amoureux d’elle, qu’il n’a pas vraiment envie d’en parler, que c’est juste qu’une amie rien de plus. Qu’il est fatigué et qu’il doit rattraper le retard qu’il a prit dans ses études, qu’on en parlera plus tard. Je m’en fichais de son état, parce que ce n’est rien comparé à celui de ma fille ainée. Par sa faute, elle s’est retrouvée dans cet état-là. Je n’ai pas été surpris que la famille de Priyanka a lancé une plainte et donc, mon fils s’est retrouvé poursuivi en justice. Cette affaire a fait du bruit. Malgré tout, pour maintenir la réputation de mon nom de famille, j’ai dû utiliser tout les moyens pour qu’il y ait des dégâts minimes. J’ai dû procurer un des meilleurs avocats du pays pour mon fils. J’ai dû payer la caution et je m’en fiche qu’il a un casier judiciaire. L’important c’est qu’il ne soit pas en prison pour avoir entravé une enquête et avoir mené une fille Africaine, protégée sous le programme de protection de témoin à la mort. S’il est encore à notre table, c’est grâce à moi. Il doit m’être reconnaissant et déjà, il ne l’exprime pas vraiment pour l’instant. Mais ça ne saurait tarder… Parce que… C’est maintenant que les choses vont réellement se passer. Je sens mon visage se durcir et je ferme doucement les yeux. « _ Noah. » Il relève la tête alors qu’il est concentré sur son assiette. Il ne me répond pas mais j’ai son attention. « _ Tu en es où de tes études ? » Il regarde sa mère, il lui demande par le biais de ses yeux d’où je veux en venir avec ça. Mais elle ne l’aidera pas vraiment, mais ça ne l’empêche pas de me répondre à la question « _ Dernière année, les examens approchent, je vais enfin avoir mon diplôme. » Je hoche la tête et dépose mes couverts. Je continue toujours de hocher la tête alors que je suis en train de terminer la bouchée de mon pain. « _ Bien bien… Et qu’as-tu prévu après ? » Il répond par un haussement des épaules. Comme quoi, il ne sait pas ce qu’il veut faire après ses études. Je m’en doutais quelque part au fond de moi… De toute façon, il ne faut pas s’attendre à grand chose de lui. Je joins mes mains, les coudes sur la table. « _ Moi j’ai prévu quelque chose pour toi Noah. » Tout le monde arrête de manger, comme s’ils venaient d’entendre la pire nouvelle. Le concerné hausse un sourcil, avec un air interrogateur. « _ Jason… » essaye Natalie, elle semble avoir compris d’où est-ce que je veux en venir avec cette phrase. Mais je ne l’écoute pas. « _ Tu vas m’écouter attentivement. » mon ton est sec, très dur. La tension dans cette pièce devient froide, mauvaise. C’est l’effet que je cherchais ça tombe bien « _ Dès que tu auras ton diplôme. Tu quitteras la maison et tu n’y remettras plus jamais les pieds ici. Tu ne nous verras plus. Tu ne nous appelleras plus. Tu ne viendras même pas pour les fêtes en famille. » Silence… Noah commence à réagir en reprenant ses gestes qu’il a dû suspendre. Il continue de manger et fait comme s’il ne m’a pas entendu. Je m’en fiche. Je sais qu’il m’écoute. « _ Je t’ai acheté des billets d’avions, préparé le passeport. Je t’ai prévu une voiture que tu conduiras toi-même et qui t’appartiendras. Chaque année, je t’enverrai de l’argent pour survivre à l’année. Mais ne pense pas à une fortune impressionnante pour t’acheter un décapotable ou un ordinateur de dernière génération. » « _ Papa ! Tu vas trop loin ! » « _ Tais-toi Kaitlyn. Je n’ai pas terminé. » Je sens le regard de ma fille sur moi, un regard désapprobateur. Natalie reste là, silencieuse elle ne peut rien dire de toute façon. « _ Tu me dois une. Je t’ai sauvé la peau de tes fesses en te sortant du merdier que tu t’es foutu tout seul. » une pause, je sais que j’ai raison, je fronce les sourcils et porte un regard dur, sévère. « _ Pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi tu n’as pas pu le faire tout seul ? Sans inclure ton frère et ta soeur ? » Il répond par un haussement des épaules qui un moment donné, m’énerve. Je tape la table de ma main, ce qui a fait sursauter ma femme, j’ai senti les trucs sur la table être en l’air avant d’atterrir. « _ Bordel Noah ! Tu ne vas pas rester silencieux et ne rien me dire ! Tu ne vas pas nous laisser dans le flou total ?! » « _ Je te l’ai déjà dis, je voulais la revoir. C’est tout. Je ne changerai pas ma version, parce que ce je viens de te dire, c’est peut-être ridicule, basique, mais c’est la vérité » « _ Tu ne ferais pas ça pour une amie… » « _ On ne voit pas l’amitié de la même façon. Je ferai tout pour une amie à moi. » Je soupire après avoir levé les yeux au ciel. C’est tellement n’importe quoi tout ça. Encore heureux que Noah n’a pas tellement d’amis, parce que je ne pense pas pouvoir être capable de réparer ses gaffes à chaque fois. « _ Je peux intervenir ? L’accident n’a rien à voir avec Priyanka, c’était qu’un accident causé par un Africain qui n’a pas fait attention et ce n’est pas Noah qui l’a causé. » intervient sa soeur assez énervée. « _ Sauf que Kait. Si on a eu l’accident c’est qu’on a été dans cette voiture. Et pourquoi on a été dans cette voiture ? » intervient Adrian qui aurait dû mieux se taire. « _ Ta faute Adrian, tu nous y a emmené là-dedans. » « _ Non. C’est toi qui nous a fait embarquer dans cette voiture pour te suivre. » « _ Je ne t’ai pas demandé de me suivre non pl… » « _ VOS GUEULES ! » Fais-je en tapant à nouveau sur la table. Tout le monde se tait. Je regarde ma fille. « _ Quoiqu’il en soit. Pour moi le responsable de tout ça, c’est Noah. Parce qu’il vous a fait venir dans cet endroit. » « _ Jasooon… » Je pointe du doigt Natalie, lui intimidant de se taire. C’est ce qu’elle fait. Je suis assez en colère avec tout ça. Je regarde à nouveau mon fils. « _ Tu nous a fait perdre de l’argent Noah avec cette histoire de couverture dans la famille de Priyanka. Beaucoup d’argent. Tu as fais perdre l’usage des jambes de ta soeur. Elle ne pourra plus jamais remarcher par ta faute. On a eu des journalistes, des ennuis avec la justice par ta faute. Plus rien ne sera comme avant par ta faute. Et tu pensais qu’après tout ça, qu’après que je me sois acharné pour te sortir de là, tu resterais quand même dans cette maison ? » Il mange, il finit son assiette et ne répond pas. Je sais qu’il attendait ce jour et qu’il se l’est préparé mentalement. « _ Tu vas récupérer notre maison à Orange Avenue. » À ces mots, il arrête de manger et me regarde. « _ Tu récupères aussi l’appartement de Pacific Lane. Tu récupères tout ce qu’on a laissé à Huntington Beach. Mais à condition que tu ne nous revois plus. Que tu n’essayeras plus de nous recontacter. Que tu coupes court les ponts avec nous. » « _ Je retourne à Huntington Beach ? » me demande-t-il complètement surpris. « _ Oui, tu l’as toujours voulu non ? Donc, on fait comme ça et je t’interdis de refuser ou sinon je te fais changer de direction: l’Alaska - et je sais ô combien tu détestes l’Alaska. » « _ Papa. Tu ne peux pas faire ça ! Il fait parti de notre famille malgré tout ! On fait tous des erreurs, toi en premier ! Tu ne peux pas décider ce que doit faire Noah. Après tout, ce n’est pas toi qui est bien positionné pour le virer ! L’accident de voiture, c’est entre moi et Noah. Et si je décide que je ne lui en veuille pas, je veux que tu respectes ma décision. » Je la regarde, je fais comme si ça m’est égal, comme si je n’ai presque rien entendu ce qu’elle vient de me dire. « _ Ma décision est prise, je l’ai prise à ta place et tu n’as pas à discuter. De toute façon Noah, tu n’as pas fais des études de commerce. Tu as montré depuis tout le début tu nous a amené que des ennuis, des emmerdes. Je n’ai pas bronché - presque pas - quand tu t’es inscrit à des études d’informatiques, quand tu traines avec une fille qui n’est pas de notre milieu, quand tu restais dans ta chambre à ne rien faire. À jouer à des jeux ou quelque chose dans ce genre là, quand tu ne restes jamais avec nous. Quand tu ne descends que pour dire bonjour à des invit… » Je n’ai pas terminé, mais il se lève déjà en emportant son assiette et ses couverts pour les mettre dans la vaisselle. Il se retourne et je vois que son expression au visage a changé. Je hausse doucement un sourcil parce que petit à petit, je commence à croire que je n’ai pas vu cette expression depuis un peu trop longtemps. « _ Si je n’ai pas été là, c’est pour te dire que toi. Tu n’as jamais été là. J’ai dû me rendre compte un peu trop tard que tu ne seras jamais là comme tu l’as été pour Adrian et Kaitlyn. Contrairement à moi, tu t’es énervé et tu l’as ouvertement dit au premier venu. Tu ne m’a jamais montré ton amour et tu te permets de prendre des décisions de ma vie à ma place. » Une pause. « _ Quand j’ai eu besoin de toi. Tu n’as pas été là, tu m’as juste tourné le dos. Ça m’énerve de t’entendre dire que c’est moi qui te tourne le dos, qui refuse tout tes aides. Là. J’avoue que je vais accepter ton aide. Juste parce que là-bas, je pourrai enfin prendre des décisions concernant ma vie tout seul, sans qu’on me critique et qu’on cherche à m’empêcher. » Je soupire et je ne réponds pas pour l’instant. Avant de lâcher brutalement alors que Noah allait s’en aller dans sa chambre, retourner à son ordinateur débile. « _ Tu n’as pas vraiment été voulu. On ne voulait pas plus de deux enfants parce qu’on savait qu’on n’allait pas vraiment réussir à t’éduquer comme il le faut. Natalie ne m’a pas cru et j’ai finalement raison. » Natalie ne dit rien, elle aurait dit quelque chose, mais elle n’en fait rien. Elle sent le regard de Noah peser sur elle, un regard silencieux et légèrement désemparé. Demandant vite la confirmation, lui dire que ce n’était pas vrai. Mais Nat’ n’a pas été là, elle l’abandonne elle aussi, tout comme moi je l’abandonne. Adrian est apparement en train de jubiler, je reconnais cette posture parce que moi j’adopte la même quand je suis intérieurement content de moi, que je ne dois pas l’exprimer devant tout ce monde. Kaitlyn devait sûrement rêver de se lever et de partir d’ici, mais elle ne peut rien faire. Elle peut juste rouler le fauteuil et elle est inoffensive avec. Je regarde durement Noah qui secoue doucement la tête, qui soupire et qui a toujours cette même expression. « _ Tu l’as décidé ainsi ? » Je hoche silencieusement la tête. Il tourne son regard ailleurs et se pince la lèvre. « _ D’accord. Ça marche. Dès que j’aurai terminé mes études, je m’en vais d’ici. » « _ Noah…! » « _ Désolé Kaitlyn. Mais j’espère que tu me comprendras. » Il ne dit rien de plus qu’il s’en va déjà. Il a quitté la pièce, en laissant sa soeur là où elle est, alors qu’elle cherche à le rejoindre. Ce qu’il vient de me dire ne m’a rien fait. Mais je me rappelle du jour suivant où Natalie m’a donné une gifle, me disant que jamais je n’aurai dû faire ça. Jamais je n’aurai dû le renier parce qu’il a fait des bêtises et qu’il avait le droit à la seconde chance. Je lui en ai donné des secondes chances moi. Noah n’est pas resté à la maison, il est parti deux semaines plus tard chez un ami à lui, dans un autre quartier et on ne le voyait que très rarement. Il venait à la maison pour voir sa soeur, discuter avec elle et aussi récupérer ses affaires. J’avoue apprécier cette solution-là. Quand il a fini ses études, je lui ai donné le nécessaire pour voyager, pour rentrer dans son pays natal et y rester là-bas. J’aime bien le savoir loin de nous, l’idée de ne plus jamais le revoir et de faire comme s’il était mort pour moi depuis très longtemps. Noah est un fils, dont Kaitlyn avoue qu’il est considéré comme le vilain petit canard. Le principe est bien le même. Parce que non seulement, il a de la chance de ressembler tellement à sa mère, que les gens ne s’apercevraient pas la différence entre moi et lui. Oui, je sais ce qui vient de se passer Natalie, elle a fait une énorme erreur dont je me surprends moi-même d’avoir fait l’effort. L’effort de le garder et de le considérer malgré tout comme mon fils. Natalie m’a trompé, quand nous étions séparés un moment donné juste pour qu’on se retrouve tout les deux. Mais on a donné aux gens de l’extérieur l’apparence tellement parfaite qu’ils n’ont rien remarqué. On n’a pas vraiment fait les test d’ADN pour éviter d’éveiller tout soupçons et donc, au fur et à mesure qu’il grandit il me semblait évident que je ne suis pas son père. Le vrai père est nulle part, on ne sait pas où est-ce qu’il est. J’ai essayé de faire moi-même les recherches à partir des descriptions de ma femme et j’ai découvert qu’il est finalement décédé. Noah ne retrouvera jamais son vrai père et encore, il ne saura jamais la vérité sur le fait qu’il n’est pas réellement un vrai Wade. Pour lui, le savoir aurait été la réponse à toute ses questions. Quand il est rentré chez lui, sans plus laisser les traces, j’avoue avoir été surpris qu’il n’est toujours pas retourné dans la maison de Orange Avenue et ni à l’appartement de Pacific Lane. Sur le coup, je ne sais plus vraiment où est-ce qu’il est, mais qui s’en soucie maintenant à part sa grand soeur ? Personne. Je ne me suis pas posé les questions du tout sur ce comment il allait faire, comment il va découvrir sa vie toute seule, cette fois-ci sans les parents. Il va enfin connaître le soucis d’argent - ce dont moi, je n’ai jamais connu.. Kaithlyn ne cesse pas d’envoyer des mails à Noah, mais elle n’a jamais eu de réponse. Ça l’énervait, ça la blessait même. Elle ne voulait plus me parler, ni me considérer comme le père que je suis. Elle a finit par partir vivre en colocation chez une de ses meilleures amie. Au départ j’étais réticent, jusqu’à ce que je découvre que l’autre fille est infirmière dans un hôpital et que tout ceci, ça lui connaissait. Ensuite, on a commencé à vivre tranquillement, notre quotidien à la maison. À savourer enfin l’absence de Noah, à ne plus devoir réparer les bêtises. Je ne prends plus de nouvelles de lui, je lui envoie toujours de l’argent par an pour qu’il puisse survivre à l’année, c’est le maximum que je puisse faire pour lui. Puis il doit s’être retrouvé des amis là-bas non ?
Dernière édition par Noah S. Wade le Mer 18 Mar 2015 - 23:00, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 12:34 | |
| Chapitre 8: Nabab, le perroquet . Je suis Autumn Pearson. J’ai 25 ans et je vais bientôt avoir 26 ans à la fin de l’année. Je vous le dis moi, c’est un malheur d’être né en fin d’année, surtout après Noël ! Parce que je pense que les gens qui sont né juste après Noël ou juste avant, me comprendront. Enfin, je ne suis pas vraiment là pour vous parler de ça… Mais du fait que j’ai 25 ans et je suis toujours sans emploi. Je n’ai pas vraiment d’expérience professionnelle parce que personne ne m’a laissée apprendre dans le monde du travail de secrétariat. Ils m’ont tous rejeté, bien qu’ils ont trouvé mon CV et ma lettre de motivation assez intéressantes. Là, je suis dans une salle d’attente en quelque sorte, avec d’autres femmes qui se font les ongles, qui lisent, qui consultent leur téléphone. Qui font des choses pour s’occuper, moi je lis tranquillement un magazine et dévisage de temps en temps le perroquet qui est là et qui ne bouge pas depuis que je suis arrivée. Sur le coup, je ne vous dis pas que ça fait presque trente minutes que je suis en plein débat intérieur, à me demander si cet oiseau est empaillé ou vraiment vivant. J’ai vu une annonce de travail et je n’ai pas hésité à vouloir venir… Enfin presque. Parce qu’à la base, c’est une amie à moi qui a tellement insisté et que j’ai finalement fini par céder. Je vous avoue que je ne suis pas très convaincue par l’entretien et je ne pense pas vraiment être prise. Pourtant je suis là, assise à cette chaise, à dévisager le perroquet qui ne bouge toujours pas. L’attente est longue, très longue… Je viens même à me demander s’il n’est pas vraiment là, derrière la porte à son bureau. Ou tout simplement il nous a posé un canular. Mais il nous a toutes, mais je vous dis… TOUTES. Nous, qui avons un diplôme ou l’équivalent. On l’a appelé et on s’est mis d’accord pour l’heure du rendez-vous d’entretien. Alors, ma surprise est énorme quand je vois que je n’étais pas la seule et que du coup, je me suis qu’il a fait exprès. Je ne l’ai jamais vu et je n’ai jamais entendu parler de cette nouvelle agence. En réalité, je viens d’apprendre en me renseignant un petit peu, qu’elle vient récemment d’être ouverte. M’enfin, je n’ai pas réussi à avoir toutes les informations parce que le site est en construction en ce moment… Alors qu’il l’a publiée. Je me demande si je n’ai pas un probable futur patron, un boulet en informatique. Parce qu’il existe l’option de cacher le site en attendant qu’il soit terminé. Il y a aussi la possibilité qu’il ait fait exprès, pour tester notre curiosité et de nous faire languir. Je soupire discrètement et continue toujours à lire mon magazine. C’est comme ça pendant quelques minutes jusqu’à ce que j’entends une voix rauque qui m’a fait sursauter. « _ Thula ! » Je relève la tête et apparemment je ne suis pas la seule à avoir entendu quelque chose. Les autres concurrentes ont eu la même réaction que moi. On a été surprise par une drôle de voix et je me suis mise à regarder directement le perroquet… Qui bouge. Bon apparemment j’ai déjà ma réponse. C’est une vraie perruche sur le coup. La jeune femme qui est à côté de cet oiseau se met à sourire et l’observe. Mais Thula. Ça veut dire quoi ? Parce que c’est sûrement dans une autre langue ça, peut-être son pays d’origine… C’est étrange et amusant à la fois. Je sens que je vais bien aimer le perroquet. Bon si seulement l’entretien d’embauche peut commencer… On est encore là après une heure. J’ai pu voir quelques femmes abandonner sur le coup, ne supportant pas d’attendre, partir prendre la porte et ne plus jamais y revenir. Ça me fait quelques concurrentes en moins mais c’est quand même pénible. J’ai l’impression que c’est un canular bien maitrisé. Il reste au moins quatre - je me suis comptée. Je finis mon magazine et j’entends à nouveau le perroquet dire le même mot pour la sixième fois. Je lève les yeux au ciel et je m’énerve en déposant un peu trop brutalement le magazine sur la table dédiée. Je me lève aux regard des femmes qui sont encore restée un peu. Je récupère mon sac et contre toute attente. Je ne me suis pas dirigée à la porte de sortie. Mais à la porte du bureau et ce, sans toquer. J’entre alors que j’entends le perroquet faire des bruits qui m’énervent sur le coup et je ferme la porte derrière moi. Étrangement, cette porte n’est pas vraiment fermée et je m’installe en silence devant le bureau qui est occupée par une personne qui est restée derrière son écran et qui n’a pas vraiment relevé le nez. « _ Est-ce que vous vous rendez compte que vous nous faites attendre depuis une heure ? Parce que si vous voulez vous amuser à nous faire un canular, considérez cela comme vraiment réussi. Parce que franchement, moi j’ai mieux qu’à faire que d’écouter le perroquet répéter sans cesse Thula. » Il décroche le regard de l’écran et finit par reculer un peu la chaise pour me voir. Il hausse les sourcils et reste silencieux, enfin.. Il allait essayer de parler mais je l’ai complètement devancé à nouveau. « _ Peut-être que je fous tout en l’air pour mon entretien parce que je sais qu’il commence très mal et ce qui m’énerve, c’est que vous avez le pouvoir de tout décider. À savoir: m’embaucher ou non. De toute façon, c’est peine perdu. Alors je peux me permettre de vous donner un conseil. Ne recommencez plus jamais ça parce que vous allez mettre les femmes en colère comme ça et ce n’est pas bon de les mettre en colère. Là je suis en co… » « _ Autumn ? Je peux parler ? » Je m’interromps quand je l’ai entendu m’appeler. Heu ? Attendez, il vient de m’appeler par mon prénom ? Je fronce les sourcils et penche la tête sur le côté. Je ne parle plus vraiment que je suis en train de l’observer. Il soupire et dépose son stylo devant lui. « _ C’était juste un test. » « _ Quoi ? Excusez-moi ? Un test ? Nous faire attendre comme ça ? C’est juste un test ? Vous vous foutez de ma gueule là ? » « _ Je n’aime pas les gens qui n’ont pas vraiment de patience et qui n’ont pas énormément de motivation. Je préfère d’abord sélectionner les gens par le comportement et non pas par l’entretien où on ne fait que de parler… » Je laisse ma bouche ouverte et lui donner mon air idiote. Parce que je me sens tout d’un coup idiote d’être tombée directement dans le piège du fait que je n’ai pas été vraiment patiente. « _ Et l’autre test, c’était de savoir quand qu’est-ce que l’une d’entre vous allait entrer. » Il sourit doucement comme s’il est amusé. Moi je reste toujours avec mon air idiote, en train d’essayer de comprendre ce qui m’arrive parce que là, j’avoue que je n’arrive pas vraiment à comprendre. Ce mec là. Il nous fait attendre pendant une heure quelque chose comme ça, juste pour faire partir les autres candidates parce que ça lui permet d’éliminer celles qui ne sont pas si motivées que ça et celles qui ne sont pas si patientes. Et l’autre test ? Qui est-ce qui allait enfin entrer dans ce satané bureau ? « _ Bon… J’avoue être rassuré que tu n’as pas changé. Tu as toujours gardé ton côté rebelle. » Je fronce les sourcils et referme la bouche. Je le dévisage et prends un air de lui demander s’il ne me connait pas vraiment…? « _ On se connait ? » risque-je de lui demander. Après tout, j’ai apparemment réussi à passer avec brio ses test tordus. « _ Toi non. Moi oui. Tu avais une grande réputation au lycée, donc tout le monde te connaissait de nom et par ton caractère. » Je laisse un peu tomber mon menton en avant pour exprimer ma surprise parce que là. J’avoue être sur le cul. « _ Vous avez été dans le même lycée que moi ? » Parce que avouons-le un peu là. Il est trop jeune pour être un parent, c’est pas possible du tout ! Encore… J’ai beau essayer de le dévisager, je n’arrive pas à lui mettre un prénom… « _ N’essaye pas de chercher qui je suis. On ne s’est jamais parlé bien qu’on a été dans la même classe en deuxième année. » Ah bah en plus en deuxième année ? Dans la même classe ? Franchement … ? « _ Franchement …? Non, j’avoue ne pas trouver. » Il sourit doucement et moi je fais comme si je le voyais pour la première fois. C’est … Quoi cette situation étrange ? En plus ce mec, c’est un détective privé alors forcément, ça ne me surprendrait pas qu’il ait des informations sur moi. Il me tend la main. « _ Je peux avoir ton CV ? » Je grimace un petit peu gênée et hausse les épaules. « _ Vous n’avez pas fait des recherches sur moi ? » Il garde son sourire et laisse tomber sa main doucement sur le bureau. « _ Ça me surprend que tu aie fini par avoir un diplôme de secrétaire et non à Hollywood, à être une actrice. » « _ C’est pour les gens qui ont de l’ambition ça. » « _ Tu en avais, sans vouloir être un peu lourd. » Je souris malgré moi et soupire ensuite. « _ Non mais vous savez, c’est juste un rêve qui ne se réalisera jamais. C’est juste… Un moment donné j’ai presque failli y réussir. Un moment donné ou un autre, il faut bien que ce genre de rêve s’arrête et qu’on retourne à la dure réalité. » « _ Oui je comprends. Crois-moi, ce genre de chose arrive à tout le monde. Même aux riches. » Il reprend son stylo et prend une feuille, il se met à écrire. « _ Donc. Tu as décroché un diplôme de secrétaire mais tu n’as jamais travaillé, pas de stage rien. Tu as juste eu des petits boulots par ici, par là. Rien de plus. » « _ Ouais. » « _ Et je crois savoir que tu as déjà un travail de nuit. » Je ne réponds pas tout de suite, il relève le regard et sourit doucement. « _ Ne t’inquiète pas, je ne vais pas te juger. » « _ Vous avez vraiment été allé cherché jusque là ? » Il hausse légèrement les épaules sans rien me dire. « _ Oui, je travaille en tant que barmaid dans une boite de strip-tease dans un quartier quelque part à Huntington Beach. » « _ Et tu penses arrêter dès que tu as ce boulot ? » Je fronce les sourcils et silencieusement, je hoche la tête. Parce que personne n’aime vraiment ce boulot j’ai envie de dire. « _ D’accord. Tu viens demain, je t’expliquerai comment ça marche et on s’occupera des détails. Donne ta démission à ton patron ce soir. » « _ Hein ? » Il sourit et arrête d’écrire. « _ Vous êtes sérieux ? Vous m’embauchez comme ça ? » « _ Oui. » « _ Vous êtes taré. » « _ Je sais. » « _ Non mais vous vous rendez compte qu’il y a d’autres candidates qui attendent là ? » Il soupire et hoche la tête, assez embêté. « _ Je m’en fous un peu. » Je souris à sa réaction et on se lève en même temps. Je me dirige vers la porte alors que l’étrange personne met la main sur la poignée. « _ Au fait. Vous ne m’avez pas dis votre nom. » Il penche un peu le menton, avec un regard qui dit du genre: ah oui, effectivement. « _ Noah Wade. » À ce nom je mets le pied sur le bas de la porte pour l’empêcher de l’ouvrir. « _ Le mec geek ? » Il hausse les sourcils complètement surpris que je m’en souviens aussi rapidement. « _ Oh bah putain, mais ouais, je me souviens de toi. Le mec qui aime rester en retrait, qui fait ses trucs tout seul et qui aime la science-fiction. Putain, je suis sur le cul là. Je pensais pas une seconde que tu serais détective privé. » Et sans me rendre compte, je me suis mise à le tutoyer. Mais je crois qu’on s’en fout en fait. Surtout lui. ‘Fin bref, le fait qu’il m’a dit qu’on a été ensemble en deuxième année m’a beaucoup aidée et son physique aussi. Donc… Ça n’a pas dû être compliqué. Je me rends compte que je n’ai pas vraiment pris le temps de le connaître davantage à cette époque. M’enfin, on est tous con à ces moment-là vous savez… On ne dit rien de plus qu’il a ouvert la porte et qu’il me laisse sortir la première. Je vois deux femmes qui sont là, assises toutes surprises et soulagées sûrement de le voir. De commencer enfin l’entretien. « _ Désolé mesdemoiselles et merci de votre patience, mais vous pouvez rentrer chez vous. » L’une des deux femmes ouvre la bouche et soudainement elle se relève pour se diriger vers Noah et … Elle le frappe avec son sac à la tête. Elle a passé tout son après-midi à attendre et ça je peux comprendre, parce que moi j’aurai sûrement fait la même chose. M’enfin, lui il a l’air de s’en foutre et d’assumer le coup qu’il vient de s’être pris. Mais un coup de sac, ça fait mal [QUELQUES SEMAINES PLUS TARD]
« _ Non mais t’es sérieuse toi ? Tu me lâches comme ça ? Hé ? Ça se fait pas ça ! Non mais tu sais, moi j’ai un boulot et je peux pas partir comme ça ! » « _ Thula ! » « _ LA FERME TOI AUSSI. » une pause, je viens de me rendre compte de la gaffe. « _ Heu… Jaz’… Ce n’était pas à toi que je le disais tu sais…? Hé hé .. ? Tu es là ? » Ça sonne de l’autre côté. La perruche déploie ses ailes pour se dégourdir un peu alors que moi je raccroche le téléphone en lançant un regard noir à ce putain de perroquet de malheur. Je me lève pour m’approcher de son perchoir. Je le pointe du doigt avec un air menaçant. « _ Toi sale perruche. Tu viens de me faire capoter un appel très important et tu fais comme si tu t’en fous. T’as pas le droit de me dire Thula - bien que je ne sais toujours pas ce que veut dire ce putain de mot. Mais si t…AIE !! » LE CON il vient de me mordre le doigt avec son bec et il a l’air d’apprécier ça. Alors que je secoue le doigt qui me fait mal, comme si je me suis pincée à la porte et que ça fait un putain de mal de chien de la merde qui tue. Je lève les mains pour attraper ce putain de perroquet mais je m’arrête juste à temps et laisse tomber les bras pour hurler à l’intention du responsable de ce putain de perroquet. « _ Noah ! Viens ici tout de suite, avant que dans les secondes qui vont suivre, je vais massacrer ce perroquet de malheur !!! » Et il lui a fallu vingt secondes pour qu’il ouvre la porte avec un visage plutôt grave. « _ Quoi ? C’est pas le moment de s’amuser avec Nabab parce que je travaille là. » « _ Non mais il me gave ce perroquet. Pourquoi tu le mets là, dans la même pièce que moi ?! Pourquoi tu ne le laisses pas chez toi ? » « _ Il va foutre le bordel chez moi et c’est mieux quand il y a une personne qui surveille. » « _ Je ne crois pas que dans mon contrat il y a écrit que je dois aussi garder le putain de perroquet ! » « _ Normalement si. » Silence. Quoi ? Non ? Le con ? Il n’a quand même pas osé ? Un contrat qui inclut aussi la garde du perroquet ? Oh mon dieu, je veux mourir là…! « _ Quand je travaillais à Orange, ils ne le supportaient pas non plus. Mais je m’en foutais moi. » « _ Genre tu veux me dire que tu t’en fous que le perroquet me fait vivre un cauchemar ? Ça inclut le massacrer et d’en faire un rôti de poulet ? » Il soupire et ferme la porte derrière lui pour s’approcher de moi et du perroquet. « _ Non toi je m’en fous pas. Mais tu as su tenir avec lui quelques semaines sans me demander des conseils pour le supporter. » « _ Ok. Maintenant qu’on en parle. Ça veut dire quoi Thula ? » « _ C’est du Youlu, ça veut dire la ferme. » « _ … J’ai cru comprendre mais je n’étais pas sûre… » Il sourit et croise les bras. « _ Et quand je m’approche de lui, il me mord le doigt. Regarde. REGARDE ! » Je lui montre mon doigt sous son nez, mon doigt tout rouge. Il lève la main et montre ses doigts. « _ Ok .. Toi aussi. » « _ Il est juste joueur. Il est peut-être chiant Nabab, mais au fur et à mesure, il va s’habituer à toi et tu vas l’apprécier. J’ai mis du temps à m’habituer. » Je fronce les sourcils et fais un geste du menton. « _ Parce que tu ne l’as pas vraiment acheté ce perroquet ? » Oups. Apparemment j’ai dis une petite gaffe, ça n’a pas vraiment trop dû lui plaire ça. « _ Quoiqu’il en soit Noah, je ne vais pas réussir à tenir une semaine avec lui. » « _ Ah bon ? Tu as déjà hâte d’être en week-end toi ? » « _ Oui. » « _ Je ne te l’ai pas dis ? » « _ De ? » « _ Merde, j’ai oublié de te le dire. Je pars en week-end dans une autre ville, pour une affaire et je n’ai personne qui serait capable de garder Nabab. J’ai pensé à toi. » « _ … » Il grimace et il le fait bien. Il fait bien de grimacer lui avec son petit sourire là. Parce que là. C’est un putain de cauchemar. Il aime me faire voir de toute les couleurs ce mec ! Je soupire et lui lâche: « _ Ça fait parti du contrat hein ? » Il hoche silencieusement la tête. « _ Non mais t’es égoïste toi, tu le sais ça ? » « _ Oui, on me l’a souvent reproché. » dit-il assez froidement. Ok. Je soupire et lève le menton. Je soupire encore. Je laisse tomber le menton pour observer Noah qui est à côté de Nabab. « _ Thula ! » « _ Thula toi-même. » et il lui caresse sous son bec. Il semble bien apprécier ça qu’il s’est mis à mordre mon patron du bec. « _ Aie ! » « _ Bien fait. » Fais-je alors que je retourne à ma place sur le fauteuil, à gérer toute la paperasse. « _ Tu t’en sors ? » « _ Ouais, t’as bien fait de faire le test de patience à l’entretien d’embauche parce que je pense qu’aucune secrétaire aussi bornée et patiente que moi n’aurait réussi à tenir trois semaines. Le bordel quoi.» Alors je ne vous dis pas le putain de cauchemar quand je me suis retrouvée dans la voiture un vendredi soir, en train de rentrer du travail. Avec une cage de perroquet à côté de moi, pendant que l’autre là. Son maitre est parti à Las Vegas pour jouer un accro à l’argent afin de pouvoir se rapprocher de la cible qui a fugué de Huntington Beach, une gosse de riche comme toujours. Affaire aussi chiante… J’espère pour lui qu’il se réveillera, marié à une prostituée. Ok c’est un peu méchant ce que je viens de penser là…
Pardon Noah où que tu sois. J’arrive chez moi, j’emporte le perroquet avec moi, le sac à mon épaule. J’ouvre la porte et j’entre tranquillement. « _ Mamaaaaaaaaaaaaaan !!!! » Ah oui, j’vous ai omis un détail. Si j’ai pas pu poursuivre mon rêve de devenir actrice, c’est parce que j’ai fais l’erreur d’être tombée enceinte, mais quand ce bout de chou est né je n’ai plus pensé qu’il est une erreur. Au contraire, je ne le regrette pas du tout et je suis contente de l’avoir. J’ai trouvé un autre mec qui m’a acceptée tel que je suis pendant que le vrai père m’a abandonné comme une vieille chaussette. « _ Attention ! Je ne peux pas te prendre dans les bras, j’ai une perruche ! » « _ Montre montre montre ! » Je dépose la cage sur la table du salon, alors que mon fils Anton monte sur une chaise et regarde Nabab. « _ Dis: j’aime les ananas ! » « _ Thula ! » « _ Oh parle pas comme ça à mon fils Nabab de malheur ! » Le perroquet fait ses bruits et déploie ses ailes. « _ Il veut voler ! Je le sors de cage ! » « _ Non ! Anton. Écoute moi très bien. Ce n’est pas à nous d’accord…? Donc le papa de Nabab a laissé quelques consignes. » Quoi ? Mon fils a que quatre ans… Je dis bien que Noah est le père de Nabab quand même « _ Tu ne le sors pas de cage. Il se nourrit uniquement que de graines, le matin. Les petits morceaux de fruit le midi et à nouveau les graines le soir. Tu peux l’emmener dans ta chambre. Et c’est normal s’il ne mangera rien aujourd’hui, il a besoin de s’adapter à son nouveau chez soi provisoire. » Anton a tout écouté attentivement et hoche la tête, tout excité. Je lui tends la cage qu’il prend et qu’il monte avec dans sa chambre. Je souris alors que j’entends Ryan me rejoindre. « _ Alors il est content ? » « _ Oui, Noah ne va pas le récupérer avant mardi soir… » « _ Oh tu as réussi à l’inviter à manger ? » « _ Non, mais il n’aura pas le choix de venir manger chez nous s’il veut récupérer Nabab. » Mon mari me donne un coup d’épaule complètement amusé. « _ Tu fais une prise d’otage. Malin ça. » Je soupire avec un petit sourire, je me dirige vers la cuisine pour commencer à préparer à manger. Plus tôt je m’y mets, plus j’aurai le temps de souffler un peu. « _ N’empêche que j’avoue que mon patron est très difficile à inviter chez nous. Il trouve toujours des raisons pour ne pas y aller. Je comprends qu’il est plutôt solitaire, mais ça devrait lui faire du bien des fois d’aller voir des gens et de retrouver ses anciens camarades de lycée. » Il vient avec moi pour m’aider à faire la cuisine. « _ Donc moi y comprit. Il ne me pose pas vraiment les questions sur ce que j’ai pu faire entre le lycée et mon nouvel emploi. Je connais aussi son frère Adrian, je me demande ce qu’il devient lui… » Je hausse les épaules alors que je prends les tomates. « _ À dire vrai, j’ai discuté avec lui pour la famille. Ils se sont disputés et Noah ne les voit plus du tout. Genre, ils ont coupé contact. » « _ Merde ? » une pause. Je ne comprends pas pourquoi Ryan a dit merde. « _ Autumn. J’ai fais une bêtise… » « _ Quoi ? » Ok, il a fait une bêtise apparemment et j’ai besoin qu’il me le dise, là maintenant, tout de suite « _ J’ai contacté Adrian sur Facebook, il y a deux semaines. Je l’ai en ami. » Je fais tomber la tomate. « _ Quoi ? » « _ Oui, je discutais avec lui un moment donné Donc… » Je me pince la lèvre et grimace, parce que j’ai peur de la suite. « _ Tu lui as parlé de Noah? » Il hoche doucement la tête. « _ il t’a dit quoi ? » « _ Moins tu en sais, mieux c’est. » Je fronce les sourcils et j’ai passé la moitié de la soirée à insister pour savoir ce qui s’est passé pour que Noah ne puisse plus parler avec sa famille, et j’suis sûre que c’est quelque chose de grave. « _ MAMAAAAAAAAN ! NABAB M’A PINCÉ LE DOIIIIGT !! » Entends-je alors que j’étais en pleine préparation pour la cuisine. J’abandonne à nouveau mon couteau - et il vaut mieux. Parce que je ne supporte pas que ce volatile de malheur puisse se permettre de faire mal à mon fils ! Et que Noah le retrouvera un lundi matin sur son bureau son oiseau décapité. [QUELQUES JOURS PLUS TARD] « _ Et voilà ! » Fais-je toute enthousiaste en déposant Nabab sur sa place approprié en face de mon bureau ! « _ C’est dommage que tu aie tout de suite accepté de venir manger chez moi. Parce que je me serai bien amusée à garder Nabab en otage. » « _ Oui mais non. Je ne permettrai pas de lui faire ça. » Je souris en coin, je me sens vite victorieuse quand je vois la mine dépitée de mon patron et surtout qu’il a l’air d’essayer de se remettre d’une gueule de bois. « _ Le week-end ? C’était comment ? » « _ Ça m’a donné mal au crâne. Il va venir quand monsieur Windsor ? » « _ Dans quarante-cinq minutes. » Une pause, alors qu’il est en train d’observer Nabab qui tout d’un coup lâche: « _ J’aime les Ananas. » Noah hausse les sourcils complètement surpris et me lance un regard. « _ Il a appris une nouvelle phrase. » « _ Je sais. » « _ Ça parle souvent chez toi ? » Je souris légèrement et je croise les bras contre moi. Les perroquets apprennent les mots quand il y a des gens qui parlent et plus en particulier ceux qui répètent les mêmes phrases et ça je pense qu’il le sait et c’est pour ça qu’il me le demande. Enfin… Pour la première fois. « _ Oui, j’ai un fils et un mari tu sais. » « _ Ah. Désolé de l'avoir oublié. » fait-il un petit peu gêné « _ Ce n’est pas grave, mon fils l’adore. Il a passé tout le week-end entier avec ton perroquet. D’ailleurs, il a trouvé une astuce pour éviter de se faire mordre le doigt. » « _ Ah bon et c’est quoi ? » Je fouille dans le petit sac et sors une brosse à dent. Je vois mon patron froncer les sourcils et je lui montre en caressant la crête de la perruche qui apprécie ça, il ferme les yeux et donne l’impression de sourire. « _ J’aime les ananas ! » « _ J’avoue être impressionné… » « _ Ça donne des résultats comme ça Noah, quand on s’occupe vraiment d’un perroquet. Tu es plus du genre à prendre soin de ton ordinateur que d’un animal… » et je lui dis ça sérieusement, je sais que ça ne lui plait pas quand je parle comme ça. Je continue toujours à caresser Nabab avec la brosse à dent neuve. Il soupire et baisse un peu la tête « _ C’était un cadeau à une amie à moi. Mais elle me l’a rendue quand elle ne pouvait plus s’en occuper et ce depuis, je l’ai toujours avec moi. La cohabitation avec Nabab est assez difficile » « _ Je m’en doute pas… Noah. Je sais ce que tu as fait. » Et je savais que j’allais regretter de lui dire ça. Mais je ne pouvais pas m’en empêcher, parce que je ne peux rester silencieuse à propos de ça et fermer les yeux. Alors que Nabab fait ses petits bruits, nous étions là tout les deux à nous regarder en silence. Il dit tout simplement. « _ Maintenant nous savons un peu près les choses. Ce sont des choses que je ne veux pas en parler. C’est la première fois que tu tentes d’aborder ce sujet, et la dernière fois. » Et il avait l’air d’être si sérieux que je ne crois pas avoir vu une telle expression grave sur son visage. On n’en a plus jamais parlé à nouveau. On a continué nos boulots de nos côtés. Il est venu au diner du mardi soir et je crois que c’est plutôt la première et dernière fois qu’il viendra.
Dernière édition par Noah S. Wade le Jeu 2 Avr 2015 - 0:19, édité 3 fois |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 12:34 | |
| Chapitre 9: L'enquête sur l'affaire Casey. Vous voyez le titre ? Oui l’affaire Casey, c’est juste une histoire assez particulière que je n’aurai pas pensé vivre un jour. Vous voyez, le but du voyage à l’étranger, dans le monde entier, c’est d’avoir toutes les surprises. Des choses auxquelles on ne s’attend pas. Hé ben, ça a commencé dès que j’ai pris un bateau pour aller en Angleterre. Je suis Casey Black, j’ai vingt-et-un ans, j’ai la majorité mondiale et c’est classe, car maintenant je peux boire, faire ce que je veux sans qu’il y ait mon garde du corps qui me colle derrière. J’ai quitté ma ville natale, ma famille, mon chien, ça me déchire peut-être le coeur…. Il fallait que je fasse ça, il fallait surtout que je fuie mon père, parce que je ne pense pas que je réussirais à le supporter une journée de plus… Aujourd’hui, je suis tranquille, sur la terrasse de la croisière. J’attends tranquillement que nous pouvons partir, en direction de l’Angleterre, Londres nous y voilà ! J’ai toujours rêvé d’aller dans ce pays, le visiter et parler le vrai Anglais ! Mon père ne m’a jamais permis d’aller à l’étranger toute seule, sans être au moins accompagnée par lui. À chaque fois que j’y allais, je ne faisais jamais ce que je veux et ça, ça me gonfle. Je visitais jamais la ville, je restais toujours enfermée dans l’hôtel, à regarder la télé, à écrire sur l’ordinateur, à jouer… À me faire chier quoi ! Ça m’a aussi énervée que mon père me dise ce qu’il faut que je fasse: les universités, pour assurer mon avenir et surtout reprendre les rênes de sa boutique pour les snobs. Ouais mais nan, merci. Je préfère voyager sans m’arrêter, que de rester coincée dans la réalité, dans la monotonie… J’ai décidé de voler mon père, de me payer cash dès que je peux les voyages et faire le tour du monde. Vivre dans un autre pays et profiter de vivre du jour au lendemain, sans me prendre la tête avec des boulots trop compliqués. Je veux une vie simple, même si elle peut être compliquée au début. Je vivais à Huntington Beach depuis ma naissance, ma vie était très ennuyeuse, j’étais l’archétype d’une gosse de riches, qui était capricieuse et qui voulait tout, qui obtenait ce qu’elle voulait sans grande difficulté. Mais qui s’est vite rendu compte que quelque chose n’allait pas. C’était trop facile d’obtenir que je me suis intéressée à des choses auxquels je ne pouvais pas obtenir… J’ai abandonné ma famille, je sais, je suis cruelle. Mais ça ne me fait rien à moi, franchement… Ma mère qui est occupée avec les chiens, mon père qui travaille et qui impose ses décisions. Ma soeur qui cherche à plaire à mes parents et qui n’a pas toute l’attention. Je donne peut-être l’air d’être immature, mais franchement… Si vous vivez le même jour tout les jours, c’est à péter un câble je vous le jure… Enfin bref, je suis partie pour découvrir des nouvelles sensation et épuiser tout l’argent que j’ai pour voyager. Ensuite de m’installer à Londres, travailler, trouver un homme, avoir de la famille ! Je regarde le paysage marin, la terre s’éloigner de la ville de New York, je suis seule sur le pont, à observer. Après tout, c’est pas étonnant, y a vraiment le mauvais temps quoi… Le ciel gris, avec une petite averse, ça donne pas envie aux gens de sortir quoi. « _ Mauvais temps hein ? » Je fais un hoquet de surprise quand j’entends une voix masculine, je regarde en direction de l’origine de la voix et je vois un jeune homme dans son imperméable. En train de regarder le paysage aussi. « _ Je vous ai fait peur ? Excusez-moi, ce n’était pas mon intention. » Je fronce les sourcils quand je le vois sourire, après avoir jeté un coup d’oeil. Il continue d’observer le paysage. « _ Vous allez vivre à Londres ? » « _ Ouais. » réponds-je tranquillement, après tout converser avec un inconnu je ne dis pas non… Franchement. « _ Vous venez de quelle ville ? » « _ Huntington Beach. » Quand je vois la mine déconfite de l’inconnu, je souris légèrement après avoir baissé mon regard quelques secondes. « _ C’est en Californie. » « _ Je viens de New Orleans. » Je hausse les sourcils et souris un petit peu. « _ Pourquoi l’Angleterre monsieur ? » lui demande-je, tout d’un coup intéressée. Il m’a vite répondu qu’il rentrait chez lui, qu’il rentrait à la maison pour la première fois depuis des années. J’ai vite froncé les sourcils et j’ai penché la tête sur le côté, je l’écoute attentivement ce qu’il est en train de me dire. Il s’était disputé avec sa famille et il ne l’a jamais revue, parce qu’il avait fugué et qu’il les avait laissé. Qu’au départ, il s’était senti réellement libre et joyeux qu’il a dû visiter tout les états dans l’Amérique du Nord. Il s’était arrêté à la Nouvelle Orléans, enchainer des simples boulots et se faire une famille: mais il s’était vraiment retrouvé seul. C’est vrai, il avait une tête de solitaire ce mec… Il avait appris le décès de sa soeur qu’il aimait beaucoup, dans un accident de voiture il y a quelques jours. Cette nouvelle lui avait été un effet de bombe, un couteau qui s’était planté dans son coeur et qui n’avait pas cessé de le remuer. Il s’était rendu compte qu’il avait tout raté de la vie de la famille, qu’il avait raté la naissance de ses neveux, les repas bien qu’ils étaient toujours ennuyeux. Il se rappelait qu’il n’était pas seul avec sa famille, qui l’acceptaient plus ou moins ce qu’il était. Je ne savais pas quoi dire quand il avait terminé. J’étais restée là, sans me rendre compte que la terre Américaine avait finit par disparaitre, tellement j’étais focalisée sur son histoire. Il regrettait d’être parti sans avoir pu dire au revoir à sa famille, sans garder contact et faire sa vie comme il le chante. « _ Et vous, pourquoi l’Angleterre ? » me demande-t-il après un silence. Je n’ai pas su quoi dire que je suis restée muette, il inclina légèrement le menton et ne dit rien, il n’a pas essayé de relancer la question qu’il était déjà parti. Oui parti comme ça, sans rien dire. Les mains dans les poches et je ne sais où. C’est comme ça que ça arrive pour les gens qui fuient la famille, juste par envie ? Enfin, moi c’est vraiment pas l’envie. C’est surtout que je veux fuir mon père, que je ne me sens pas du tout capable de rester avec lui, en sa présence, sans devoir pleurer. Je sais, je suis consciente de la situation où j’ai laissé ma soeur. Je suis un vrai monstre, je l’assume et je le comprends… Mais je sais qu’elle est plus forte que moi et qu’elle s’en sortira mieux que moi. Je ne devrai peut-être pas couper contact avec ma famille, mais si j’envoie la lettre. Mon père saura me retrouver et je serai encore plus dans la merde. Enfin bref, ça ne m’a pas vraiment gâché le plaisir de voyager et de me balader dans le bateau et de faire la rencontre avec certaines personnes, dont les membres du personnel. Je me suis baladée dans le bateau et j’ai rencontré un membre qui s’occupe de la navigation, j’ai dû user mes charmes pour que je puisse y entrer. Vous savez, j’ai toujours été intriguée par le centre de contrôle et j’ai jamais été allé voir ça. Puis, quand je veux quelque chose, je l’obtiens toujours. Mais n’empêche que j’ai été sur le cul quand je l’ai revu. Le mec de la Nouvelle Orléans là, que je n’ai pas vu depuis quelques jours. Il était là en train de regarder les panneaux de contrôle ! J’ai eu du mal à y croire, je ne savais pas qu’il était… « _ Hé, qu’est-ce que vous faites ici ? Ce n’est pas autorisé au public ! » Ah ben non, ce n’est pas un membre du personnel en fait. Il se retourne et me voit, complètement surpris. « _ Alors ça. » laissa-t-il échapper, je souris légèrement et un petit peu embêtée par ce qui allait survenir. « _ Monsieur, je vous prie de quitter le lieu. » « _ Hé relax Peter, il est avec nous. » fit un autre employé. « _ Il a eu le feu vert du commandant. » Je déglutis complètement surprise, faut croire que ma surprise grandit de plus en plus… Qu’elle a déjà atteint le summum. Je ne m’y attendais pas du tout, mais pas du tout à ça quoi. Le mec Anglais connaît le commandant ? Mais c’est qui lui déjà ? Je n’ai pas vraiment eu l’occasion quand j’y pense, de lui demander qui il était. « _ Qui êtes vous ? » lui demande-je alors que je viens le rejoindre à côté. Il me regarde et haussa les épaules. « _ Je ne répondrai pas à votre question tant que vous n’avez pas répondu à la mienne. » Je fronce les sourcils et lui demande par le regard ce qu’il voulait dire par là. Il ne réagit pas et s’occupe à regarder les panneaux de contrôle. Pendant que moi, je cherche encore et encore, à savoir ce quelle question il m’avait posée. Jusqu’à ce que je m’en souvienne. « _ Le pourquoi je vais en Angleterre ? » lui demande-je en le rejoignant à côté. Il hoche la tête sans me regarder et je lève les yeux au ciel. « _ Pour la même raison que vous, quand vous étiez jeune. Je pars en Angleterre pour fuir l’oppression familiale. Mais quand j’ai écouté votre histoi… » « _ Ce que je n’aurai pas dû faire et j’en suis désolé. C’était le coup de l’émotion, parce que je viens d’apprendre la nouvelle. » « _ Je ne vous en veux pas pour ça, mais je vous en veux pour m’avoir coupé la parole. » il me regarde avec un air incompris. Je lève les yeux au ciel et soupire. « _ Je blaguais. » Il relève le menton et donne l’air d’avoir compris. « _ Ce n’était pas drôle. » « _ Vous n’êtes pas drôle c’est tout. » « _ On n’a pas le même sens d’humour. » « _ Enfin bref… Quand j’ai écouté votre histoire, j’avais eu l’impression que je suis un peu le même chemin, que ça risque d’être la chose qui m’attend… » Et s’il arrivait quelque chose à ma soeur ? Mon père sait mieux que quiconque que je ferai tout pour revenir s’il arrivait quelque chose à ma soeur et je perdrai la tête, complètement folle. C’est quand même étrange ce qui se passe quoi… Je parle à un inconnu qui s’est vite confié à moi, sous le coup de l’émotion. J’ai du mal à imaginer moi, en train de perdre un membre important de ma famille, c’est comme si je retrouve le futur moi en face. « _ Nick, Nick Dawson. » « _ Hein ? » « _ Je me suis présenté. » « _ Ah. Casey Black. » Il sourit et se remit à observer les plans numériques. Je le rejoins à côté, j’oublie carrément la présence du marin qui m’avait amené ici. « _ C’est quoi …? » « _ C’est notre position par rapport à la terre ferme. » répond-t-il rapidement. « _ Vous avez déjà travaillé dans la marine ? » « _ Non. Mais ça me semble évident que ça soit ça. J’ai travaillé dans l’aéronautique un certain temps.» Je souris, c’est évident, c’est un peu près la même chose l’aéronautique et la marine. Quoiqu’il en soit, il commençait à m’intéresser ce gars. Mais j’ai dû me séparer de lui à nouveau parce que le marin voulait me parler, qu’il ait mon attention. Après tout, quand j’ai usé de mes charmes c’est justement pour ça. Il s’est mit à m’expliquer comment ça marchait un bateau de circulation pendant que Nick est parti. Sans me dire au revoir, sans essayer de m’attendre. De toute façon, je me dis que ce n’est pas si grave que ça, apparemment le bateau est si petit que je n’aurai peut-être pas de mal à le retrouver… Et j’ai eu raison ! Le soir, je l’ai retrouvé à la même place du bateau, là où nous nous sommes rencontrés pour la première fois. C’était marrant, on a tout les deux souris et on s’est mis à se parler. De tout et de rien, on a partagé nos souvenirs, ce que nous avons fait. J’apprends que Nick a fait tout les domaines, dans son travail. Il avait même fait l’informatique, il avait touché à l’art, il avait touché à la mécanique. En bref, je suis très impressionnée par ce qu’il est vraiment. Mais ça me rend triste d’un côté, parce qu'il n'a pas vraiment connu des amis, parce que tout le monde s’en va, l’abandonne. Je retrouverai souvent ce genre de cas-là. Nick avait eu un problème et l’a toujours: c’est être social. Il n'avait pas d’humour et il le reconnaissait. Il n’avait pas vraiment de passion, d’autre que de voyager et il n’avait pas vraiment les moyens pour ça. Il avait du mal à rester avec les gens et on a eu une conversation sur quelque chose qui a changé ma façon de voir et d’être. « _ Moi j’ai fui ma famille pas parce qu’elle m’opprime. Juste parce que mon père trempait dans des activités illégales et il voulait m’entrainer là-dedans. J’ai refusé et j’ai pris la fuite. J’ai abandonné ma soeur à son sort et je sais que je n’aurai jamais dû faire ça. Par ma faute, elle a dû vivre un cauchemar. » Je fronce les sourcils et m’accoude à la rampe du bateau. « _ Quelles activités illégales ? » « _ Proxénétisme » J’arrondis les yeux complètement surprise. Oh putain bordel de merde. Il est sérieux quand il dit ça ? Je le regarde et le dévisage, et apparemment il ne plaisante pas le con ! Sous le choc, il continue à me parler « _ Donc, tu sais, moi je ne crois pas du tout à ton histoire de fuite de ta famille, parce que tu es l’archétype de gosse des riches, que tu as envie d’aller visiter les pays. Il s'est forcément passé quelque chose entre toi et ton père. Je ne veux pas vraiment le savoir, mais je trouve ça lâche de fuir. » « _ Hé qu’es… » « _ Je te coupe la parole encore. Tu as laissé ta soeur là-bas, à la merci de ton père et il va lui arriver quelque chose qu’il t’es arrivé à toi, mais elle. Elle ne pourra pas le fuir, comme la mienne n'a pas pu. Tu loupes le bon côté d’être en famille aussi, tu ne peux pas vraiment nier tes origines. Quoiqu’il en soit, retourne chez toi et règle ton problème avec ton père avant que ça soit trop tard. » Il me regarde assez sérieusement, il avait utilisé toutes les informations que j'ai dû lui donner, quelque part il semblait me comprendre. Je fronce les sourcils, secoue la tête et soupire. « _ On se ressemble un peu Casey, on n’a pas sûrement le même cas, mais tu risques de finir comme moi. Moi je fonce voir mon père pour régler les choses une fois pour toute… Même si c’est trop tard. » Et il s’était arrêté là, on n’a plus reparlé de ça et on s’est mis à parler d’autre chose, mais ça n’a pas vraiment duré longtemps. Nous nous sommes séparés et on ne s’est plus jamais revu. Enfin si, moi je l’ai revu mais je ne me suis pas arrêtée pour lui parler, au contraire je l’ai évité. Tout ce qu’il m’a dit m’a vraiment fait réfléchir, j’ai même dû pleurer dans ma cabine et je n’ai plus jamais voulu en sortir. J’suis quand même sortie pour boire et manger. Rien de plus, j’ai été descendue du bateau ensuite quand on était arrivé au terminus. Je n’ai plus jamais revu Nick. J’ai fais mes deux premières semaines à Londres et j’ai eu tout de suit le mal de pays. J’ai repensé encore et encore aux phrases que Nick m’a dise et j’ai voulu qu’elles sortent de ma tête tellement ça me ronge. Quelque part, j’ai eu la sensation qu’il savait, sans vraiment le savoir. Ça fait mal parce que je sais que je ne devrai pas cacher ça, mais je ne sais pas à qui le dire. Quoiqu’il en soit, je devrai le dire et en discuter à mon père. Il faut que je sauve quand même ma soeur. Que je ne finisse pas comme Nick, qui, avant avait une joie de vivre, de découvrir les pays avant que la réalité le rattrape même quand il est à plusieurs kilomètres… Ça fait mal j’avoue. Alors c’est pour ça que j’ai décidé de rentrer à Huntington Beach, de rentrer chez moi. Avec mon sac et l’argent qui me reste. J’ai été devant la porte et j’ai longuement hésité à toquer pour qu’on m’ouvre. Que je retrouve mon père, bien rassuré avec ses Je te l’avais dit Sandra, elle reviendra toujours peu importe la manière. Alors c’est ainsi que je me suis lancée, en frappant à la porte. C’est mon père qui ouvre, qui me voit et sans dire un mot me laisse entrer. Je tremble de partout, je commence à avoir peur et à ne pas être à l’aise du tout. Je ne me sens pas bien… J’ai fais mes retrouvailles avec les membres de ma famille, toutes semblaient être contentes de me revoir qu’elles se sont jetés dans mes bras. Je les ai manqués à ce point-là ? Elles avaient vraiment eu peur que je ne revienne pas - bien que c’était mon intention. « _ Bon. Casey est-ce que je peux compter sur toi, de ne plus jamais refaire ça ? » « _ Oui. » je vois le sourire de mon père se dessiner sur son visage, un sourire fier et il met sa main sur mon épaule. Je fronce les sourcils et le repousse avec un geste de mon épaule. « _ Qu’est-ce que tu fais ? » « _ Bah… Comme un père le ferait. Un geste de père. » « _ Je doute fortement… Tu ne te rappelles pas ? Ce que tu m’as fais à plusieurs reprises ? » Il haussa les sourcils et fait le surpris devant ma mère et ma soeur qui ne comprenaient pas ce qui se passait. « _ Si je suis partie, c’est à cause de toi. C’est pas parce que je suis une fille pourrie-gâtée qui rêvait d’aller à l’étranger, vivre toute seule… Qui ne veut pas faire des études. Tu te plantes complètement papa. » Il joue encore le père incompris. Il ne voit pas du tout de quoi je parle et franchement, ça, ça m’énerve. Je me lève brutalement du canapé. « _ Ne crois pas que tu as le pouvoir de me faire taire. Tout le monde le saura, pas seulement dans Huntington Beach. J’irai même te dénoncer à la police ! Tu t’en foutais que je sois partie, tant que je ne te dénonce pas. Je sais que t’avais pensé à faire la même chose à ma soeur.» « _ Non Casey. » fit ma mère, je me retourne vers elle, avec un visage colérique. « _ Ton père s’était inquiété, il s’est fait un sang d’encre et il a pensé à une de tes caprices. Il a dû engager un détective privé pour te tracer et te ramener. » « _ Ben il ne m’a pas trouvé ce détective privé. » « _ Apparemment il m’a dit le contraire… » fit mon père dans un soupir. Je fronce les sourcils avec un air de ne pas savoir de quoi il parlait. Je regarde tour à tour mes parents, complètement perdue. « _ Mais de quoi vous parlez là ?! » « _ J’avoue que je n’ai pas vraiment apprécié la méthode dont il parlait, mais ça a été efficace, il disait qu’il ne te fera pas amener directement chez nous, mais que tu reviendras toute seule après avoir discuté avec lui. » Je suis restée un moment debout, comme une idiote, je ne comprends plus rien et j’essaye de me remémorer de mes trois dernières semaines, ce qui s’était passé… Qui est-ce qui m’avait adressé la parole, qui avait tenté de me convaincre pour rentrer chez moi ? « _ Nick Dawson. » fais-je dans un souffle enragé. « _ Oui, exactement, mais c'est sa fausse identité. Il s’appelle Noah Wade. » ajoute mon père, bien content de voir que j’étais tombée dans le piège. Alors tout ce qu’il m’a dit, c’était que mensonge ? Tout ?! Juste dans l’optique de gagner de l’argent et d’enchainer sur une autre affaire ? Oh le salaud ! Mais comment ça se fait qu’il a réussi à savoir que je me retrouverais dans un tel bateau et en destination de Londres ? Mon père n’aurait jamais trouvé, ni ma mère, encore moins ma soeur. Personne n’est censé de le savoir…! « _ Il a dit quoi de quoi ? » « _ Il savait que tu allais poser cette question, il m’a dit que tu étais une battante et qui n’était pas du genre à baisser les bras, qui ne se laissait pas faire. J’ai l’impression qu’il t’a vraiment mal analysée. » Mon père n’avait pas compris que Nick.. Heu Noah lui a dit ? C’était comme s’il me lançait un message à travers ces mots-là. Sans rien dire de plus je fais quelques pas en arrière, mon attitude a vite changé. Je prends mon manteau. « _ Casey où-est ce que tu vas ?! » « _ Au commissariat de police. Tu ne m’en empêcheras pas. » À ces mots, mon père s’est vite levé pour aller me rattraper. Me hurler dessus que je n’en dirai rien, que je ne le dénoncerai pas. Je n’ai pas voulu me laisser faire, je me suis mise à courir et je l’ai vite devancé. Il a prit la voiture pour me rattraper, mais j’ai dû prendre les petites ruelles pour pas qu’il me rattrape et j'ai dû attendre quelques minutes dans le noir pour pouvoir ensuite sortir. J’ai réussi à arriver au commissariat et j'ai vite dénoncé mon père. Je leur ai dis la vérité, ce qu’il m’a fait, pourquoi j’avais réellement fugué et pourquoi il n'avait pas voulu que la police s’en mêle… Il m’avait violé. Et pas qu’une fois. Durant les fois où il m’emmenait pour les voyages. Durant les fois où nous étions seuls. Il m’a menacé de me tuer si je disais à qui ce que ce soit. J'avais vraiment eu peur. Je ne savais plus quoi faire et c’était pour ça que j’avais décidé de fuguer, parce que c’était la meilleure solution pour que je n’en souffre plus. Mais j’ai été égoïste parce que ma soeur, elle se retrouvait à la merci de mon père… Je n’avais pas pensé à elle. Cette histoire avait fait la une dans les journaux, les journalistes n’étaient pas discrets dans ma vie privée, ils ne respectaient rien, c’étaient des vautours qui bouffaient tout ce qui était sur leur passage. Tout ce qu’ils pouvaient juger comme un scoop. Il avaient examiné ma vie jusqu'au moindre recoins, jusqu’à ce que je n’ai plus aucun secret pour eux. Mais quelque part, je m’en fous. Ma peur n’a plus rien à voir avec celle ce que j’ai ressenti avec mon père qui ne cessait pas de tourner autour de moi, qui ne cessait pas de me toucher, même en public. Quand je me sentais me tendre au contact, la peur qui montait et que moi, je fuyais à chaque fois. Mais lui, il me disait que ça ne servait à rien de fuir, parce qu’il me retrouvera toujours là où je suis. Même qu'il avait un bon détective privé - et ça je sais qu’il ne plaisantait pas. Quelque part, je me dis que c’est grâce à Noah, qui m'y a poussé à devoir le dire, que je le rende ça public et là je ne suis plus du tout vulnérable, au contraire... Ce serait mon père qui est vulnérable et qui serait en prison en plus. Ma mère s'est retrouvée en possession de l’entreprise, mais elle a dû le léguer aux professionnels, on gagne moins bien l'argent, mais on s'en fout. Au moins on vit heureux... Et en famille. Je me demande quand même comment retrouver Noah, pour que je lui parle. Pour que je le remercie à ma façon… Je me demande comment il le savait, ce qui n’allait pas avec ma famille, si tout ce qu’il m’a dit n’était qu’un mensonge ?
Dernière édition par Noah S. Wade le Jeu 2 Avr 2015 - 0:17, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 12:34 | |
| Je pianote tranquillement sur le clavier, mes yeux rivés sur l’écran. Je fais déplacer Teemo mon personnage de League Of Legend, je suis en train d’attaquer une tour de guet, pour essayer de la détruire avec mon équipe. On va gagner la partie et ça, ça me fait sourire un peu bêtement. Je sais que ce n’est pas malin de jouer à un jeu en ligne alors que je suis censé de bosser. Mais franchement, y a pas grand chose à faire… Donc je m’occupe… J’aurai pu avancer sur la fabrication du site mais j’ai vraiment la flemme et j’ai surtout envie de m’amuser un peu. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis dessus, mais je n’ai pas vu l’heure actuelle et je ne m’attendais pas à ce qu’Autumn arrive sans frapper à la porte. Je me redresse vite fait et grâce à une touche, j’éteins le son. Je prends complètement un air innocent, un air d’une personne qui sort tout juste d’un travail sur le net. « _ No’, il est midi et c’est pas la peine de cacher… Je sais que tu es en train de jouer à ton jeu débile. » « _ Je ne vois pas de quoi tu parles, je suis sur le code. » Elle me regarde avec un air qui veut dire qu’elle n’a pas envie de plaisanter, alors que je la regarde avec un air totalement innocent. Elle avance vers mon bureau, je ne peux pas faire une seule manipulation parce que sinon ma secrétaire saura que je n’étais pas en train de faire mon code. Mais au lieu de regarder l’écran de mon ordinateur, elle prend mon clavier et elle appuie sur le bouton du son. Comment je le sais ? Parce que miraculeusement, le son du jeu de League of Legend est revenu. Je fais un petit sourire gêné: merde. Pincé. À force de faire des petite bêtises, pour éviter de travailler, elle finit par connaître tout mes techniques. C’est un peu handicapant ça…! « _ J’imagine que tu as ta partie à terminer. Moi je vais aller manger… Et toute seule. Parce que je ne t’attendrais pas là. » elle me rend le clavier et je soupire doucement. «_ Attention toi, je sais qu’au lieu de faire les papiers, tu téléphones à tes amies. » « _ Non, je parle à Nabab moi. » je plisse les yeux avant de comprendre qu’elle se fiche un peu de moi. Je ne réponds pas à cette remarque, j’ai pris une petite mine boudeuse. J’allais reprendre la partie alors qu’il y a des membres de mon équipe qui me demandent où je suis, si je ne bug pas quelque chose comme ça. Autumn allait dépasser le seuil de la porte mais elle s’est arrêtée pour se retourner. « _ Au fait, comme je n’ai pas passé mon temps au téléphone, mais à discuter avec Nabab. J’ai remarqué dans les papiers les dépenses que nous avons fait… » Je relève la tête, j’oublie encore le jeu bien que ce n’est pas vraiment facile… « _ Oui ? » « _ Nous sommes encore à découvert… » « _ Nan ? » « _ Si. Je t’avais dis plusieurs fois que c’était une mauvaise idée de faire le voyage Los Angeles - New York. Puis New York - Londres en bateau. Des fois quand t’es sur une affaire, faut quand même se demander s’il nous reste de l’argent ou pas après tout ça. » « _ Mais l’argent de monsieur Black ? » « _ C’est l’argent que tu as dépensé pour tes voyages… » Je prends une mine embêtée… Ok. On est encore à découvert. Ma secrétaire en rajoute encore. « _ L’argent que tu possèdes ne suffit pas No’, tu devrais un moment songer la vente de la maison d’Orange Avenue de l’appartement à Pacific Lane puisque tu ne vis pas à Huntington Beach. » Ok. Là je ne l’écoute plus et je me remets à jouer, je massacre en un coup un autre héros qui ne cessait pas de tourner autour de moi. Les membres de mon équipe sont plutôt contents que je sois de retour. « _ Bon appétit No’… Faut vraiment qu’on en parle, pour qu’on trouve quand même une personne qui accepterait de nous financer. Ça nous aiderait beaucoup…! » Elle part et ferme la porte derrière elle. Je soupire et reprends le jeu. Je crois que parmi toutes les affaires que j’ai eu en tant que détective privé, je n’ai jamais eu une plus importante que celui de Casey Black. Et c’était la plus chère, j’ai acheté les billets à la dernière minute, sans me rendre compte que ça me ruinerait considérablement. L’argent que mon père m’envoie ne suffit pas vraiment, avec toutes les dépenses que je fais en dehors du métier… Faut croire que je n’ai jamais appris à comment gérer l’argent et mes comptes en banque. À avoir entendu Autumn, je mets l’avenir de mon entreprise en danger. En même temps, je ne suis pas vraiment surpris avec toutes les affaires que j’ai, c’est pas vraiment exceptionnel. Je dois suivre des gens des fois, je dois leur parler, je dois chercher leur chat disparu et que je les retrouve des fois sur un arbre… Tout ça quoi. Je soupire et continue de jouer encore, pour tuer les adversaires et gagner la partie. Je souris doucement quand je vois une amie joueuse m’envoyer un message privé, pour me dire qu’elle a un plan, je lui avais répondu ok. Un plan d’attaque qui a parfaitement bien marché. C’est quand même marrant, je joue avec des personnes qui viennent de partout. De France, d’Angleterre, de la Corée du Sud, du Japon… Partout je vous dis. Mais elle, elle dit d’être à Huntington Beach, ce qui est quand même surprenant. Moi qui vis provisoirement à Orange, c’est vraiment à côté… Enfin, mon entreprise est à Huntington Beach mais ça, je ne lui ai pas dis. Je ne sais pas à quoi elle ressemble, comment elle s’appelle… Je ne sais rien d’elle. Elle ne sait rien de moi. On sait juste qu’on vit à côté et on en a rit. On s’apprécie bien, c’est vrai, mais ça va pas vraiment plus loin que ça. Je n’ai jamais rencontré des joueurs, des gens d’internet et je ne pense pas en faire une exception. Parce que nous sommes devant un écran, tout ce qui n’est pas réel. Je ne dois pas détruire la barrière vous voyez ? Je me rappelle bien que quand j’étais un peu plus jeune que ça, je rêvais d’aller dans les pays des joueurs et qu’ils m’hébergent le temps de mon séjour. Un rêve de gamin je vous dis… Enfin bref, je termine la partie où mon équipe sort victorieuse. Je souris et quitte la partie en disant que je devais aller manger. Il faut peut-être que je me mette à travailler cet après-midi, mais je me ferai chier parce que déjà. 1) je n’ai pas d’enquête en cours. 2) Apparemment, on est à découvert et il faut que je règle ça, mais ça va être chiant… Et je ne pense pas refaire une partie de League Of Legend, sûrement je vais me regarder Star Trek, la vieille série qui a toujours gardé son charme ou Doctor Who. À voir cet après-midi. Si Autumn n’est pas chiante. J’éteins l’ordinateur et me lève pour me préparer à sortir. Une fois prêt, je ferme la porte derrière moi. « _ Bonjour. » Je fronce les sourcils et me retourne après avoir fermé la porte de mon bureau. Mon regard se porte sur Nabab, il a encore appris un autre mot ? Je souris. « _ Bonjour Nabab. » « _ Thula ! » Mon sourire disparait. « _ Thula toi-même. » Je me dirige vers le placard pour ouvrir les portes et sortir les graines pour la perruche qui ne manque pas de toupet pour me dire la ferme à tout les coups. Même si c’est pour lui dire bonjour. Quelle idée que l’ancienne maitresse lui aie appris ce mot…! Je soupire en repensant à nouveau à Priyanka. Mais c’était de courte durée, car je n’ai pas envie de penser à elle, parce que sinon ça me gâcherait la belle journée. Je mets les graines sur la petite coupole de Nabab. « _ Bon appétit. » Il fait des bruits pendant que moi je m’éloigne du perroquet, me dirige à la porte. Je l’ouvre pour sortir, ensuite de fermer à double tour. Franchement, c’est moi qui le dit. Mais y a vraiment rien à voler ici, mais bon on ne sait jamais. Je me balade dans la ville et m’achète un sandwich sur place, pour aller manger à ma place habituelle: sur les rues, devant la plage. À observer les gens se détendre, se bronzer, surfer, se baigner. Tout ça… Et non, je n’ai pas peur de croiser quelqu’un que je connais déjà sur cette place… Au départ j’avais la trouille de sortir dans la ville de Huntington Beach, mais petit à petit j’ai décidé de ne plus avoir peur et de devoir oser manger à la vue de tout le monde, en prenant les risques de me faire reconnaître. C’est donc avec un sandwich à la main que je me dirige vers un banc. Mais quelque chose auquel je ne m’attendais pas vient de se produire. Je marchais tranquillement quand j’ai entendu une voix féminine m’interpeller. « _ Monsieur Wade ? Noah Wade ! » Je fronce les sourcils et me retourne pour … Enfin, j’ai pas vraiment eu le temps de voir quoi ce que ce soit puisqu’étrangement, on m’a giflé. Je fronce les sourcils et mets ma main sur ma joue déjà brûlante. « _ Aow… » fais-je après quelques secondes plus tard, les sourcils froncés, je porte mon regard sur la personne qui vient de me gifler avant d’en tomber des nues. « _ Oh … Merde. » Casey Black. Bon ok. Sur le nombre des habitants qu’il y a à Huntington Beach, je ne pensais pas tomber sur Casey aussitôt. « _ Ça fait plaisir de te voir, même si j’aurai préféré que ça soit dans des autres circonstances, mais désolée. J’ai eu besoin de te gifler parce que tu m’as manipulée. » J’ai l’air un peu bête avec mon sandwich à la main, mon autre main qui frotte un peu sur ma joue rougie par le passage de la main de Casey. Je suis resté sans voix depuis que je me suis rendu compte qui c’était. Hé bien heu… Les faits sont les suivants. Il y a environ un mois et quelques semaines, monsieur Black est venu me voir. Il vendait dans un magasin qu’il dirigeait dans la même rue de mon bureau… Donc c’est comme ça qu’il m’a connu, il a voulu que j’aille chercher sa fille, Casey, qui avait fugué. En général, les filles des parents riches fuguaient beaucoup et revenaient. Mais le père semblait être sûr qu’elle ne reviendrait pas, je lui avait demandé les raisons possibles de sa fugue… Mais il n’a répondu qu’il n’en savait rien. Des fois, moi ça passe quand on me prend pour un con, sauf qu’à ce moment-là ça ne passait pas et j’ai tout de suite su qu’il cachait quelque chose dont il ne voulait pas me dire. Après, j’ai pas voulu refuser sa demande vu que son offre est assez généreuse. Y avait un paquet d’argent pour permettre à ma petite entreprise de survivre. Donc j’ai fais le nécessaire pour que Casey revienne à Huntington Beach auprès de son père, bien que j’ai fais plus que le nécessaire. « _ On dirait que tu as perdu ta langue depuis que tu m’as vu… » Je me reprends « _ Pardon, excusez-moi, je ne m’attendais pas à vous revoir aussitôt. » « _ T’inquiète, tu peux me tutoyer, t’as bien réussi à le faire l’autre fois. » fit-elle dans un sourire. Je fais quelques pas en arrière pour me retourner sans rien lui dire. Je sais qu’elle va me suivre de toute façon, je trouve un banc et m’assieds. « _ La vache, ça va aller pour ta joue ? Je suis pas allée de main morte. » « _ Je sens un peu la pointe de fierté dans ta phrase. » « _ Ok, je suis un peu fière sur le coup parce que d’habitude je rate le coup. » Je reste silencieux et soupire, j’enlève l’emballage du sandwich alors que je voyais la plage devant moi. Elle aussi. Finalement c’est moi qui brise le silence. « _ J’ai appris par le journal local que tu as réussi à dénoncer ton père… » Casey sourit et baisse un peu son regard. Elle est légèrement gênée et je la sens venir, avec ses questions. Je savais que ce jour allait arriver, mais je ne pensais pas aussi rapidement. « _ C’est l’enfer avec les journalistes qui ne cessent pas de me harceler pour savoir sur tout de moi… Mais quelque part je me dis que je n’aurai pas été allée dénoncer mon père sans ton intervention. » Je mastique mon bout de sandwich, je ne peux pas vraiment parler la bouche pleine. « _ Sur le bateau, lorsqu’on s’est rencontré pour la première fois. Tu savais ce qui m’arrivait ? » Je secoue la tête alors que je n’ai pas fini de manger. « _ Mais pourquoi alors me raconter dès le premier soir votre situation familiale ? » « _ Tout ce que je t’ai dis sur le bateau c’est que des mensonges. J’ai inventé une vie pour qu’elle soit un peu similaire à la tienne et tu es tombée dans le panneau. » « _ J’ai vraiment besoin de savoir comment ça se fait que tu savais ce qui n’allait pas. » Je soupire et abandonne l’idée de prendre une seconde bouchée de mon sandwich. « _ Quand ton père est venu pour la première fois. J’ai posé des questions sur ta fugue, s’il savait quelque chose. Je sais par expérience que les parents des gosses riches fugueurs savent au moins quelque chose et le disent vraiment. C’est toujours une histoire stupide. Mais la tienne, elle avait l’air d’être différente. J’ai vu ta mère, elle en était malade, seul ton père me semblait un peu trop à l’aise avec cette histoire. Ta soeur a vu ton départ comme une trahison. Normal comme réaction. Mais quelque part je sentais qu’il y avait quelque chose de louche. Si j’ai raconté un peu ma - fausse - situation familiale c’est pour essayer d’en savoir un peu plus. Quelle serait ta réaction… T’avais rien dit la première fois, j’aurais compris que c’est un sujet sensible pour tout gosse fugueur, mais eux. Ils ne vont pas vraiment loin que tu l’as fait. Tu es allée à Londres quand même, avec une ferme décision de vivre sans eux. Ça m’a rappelé une amie à moi. » « _ Comment t’as su que j’allais prendre ce bateau, que je serai à New-York ? » « _ C’est mon métier, ton père m’a donné le numéro de ta carte bancaire, il m’a donné toutes les infirmations, comme s’il avait prévu ta fugue. Tout ce qui me restait à faire, c’était de mettre les numéros, voir les mouvements bancaires et retrouver la source. Ce n’était pas vraiment compliqué. » Je soupire et continue toujours de manger. « _ Monsieur Wade. » « _ Noah. » « _ … Noah. Tu étais conscient des risques que j’ai encouru quand je suis revenue auprès de mon père ? » « _ J’ai fais part à un ami policier de mes soupçons de ta situation, mais je n’ai jamais soupçonné qu’il te … » Je ne termine pas ma phrase, parce que bon. Je n’ai pas envie de lui rappeler ça. Casey sourit. « _ C’est surprenant. » J’arque un sourcil, avec un air de lui demander ce qui est surprenant ? « _ Je vous ai vraiment cru. Je suis douée pour sentir un mensonge, mais y en avait pas quand on a parlé pendant le voyage. » Je souris, assez fier du compliment qu’elle me fait. « _ Ça demande beaucoup d’entrainement… M’enfin bon. Je suis plutôt content quand même que cette histoire s’est bien terminée. Ton père est puni. Tu retrouves ta mère et ta soeur. Je suis sûr que dans quelques jours, les journalistes te laisseront tranquille avec cette histoire. Tu pourras vivre heureuse par la suite. Tourner la page. Très peu de gens victime de l’inceste avouent. En faisant ça, tu encourages peut-être d’autres jeunes qui se retrouvent dans la même situation que toi. » Elle sourit et ne dit rien. Je finis tranquillement mon sandwich. Quelques minutes plus tard, après qu’elle ai terminé d’observer le surfeur qui sort de la mer, elle me demande « _ Mais finalement… Qui es-tu ? Si tu changes souvent d’identité comme ça, tu ne dois plus te retrouver… » « _ C’est rare que je fasses ça tu sais. Je n’ai jamais eu de si grosses affaires. » C’est tellement rare que moi, je m’ennuie tellement à un tel point que je n’hésite pas à m’amuser pour me faire passer pour quelqu’un d’autre sur internet. C’est tellement facile ça mais au moins… Je ne me rouille pas. « _ Quand même, quand tu es revenu à Huntington Beach après l’Angleterre, qu’est-ce qui s’est passé avec mon père ? » Je souris après avoir mis en boule l’emballage de mon sandwich. « _ Il n’a pas été content que je n’ai pas été de retour avec toi, mais je lui ai dis que tu reviendras. Il n’a pas tellement été convaincu qu’il m’a donné la moitié qu’il me doit. » Ce qui explique le coup du compte en banque à découvert, c’est ce qui est assez chiant… Après bon, je resterai toujours un simple détective raté et je n’irai vraiment pas loin. « _ Je peux te rembourser. » Je relève mon regard vers Casey, surpris. Je prends un air gêné. « _ Non. Merci mais non. Ça ira de toute façon. » « _ Je pourrai même financer ton entreprise. Je te dois au moins ça. Tu m’as sauvé la vie. » « _ Ah oui carrément ? J’ai pas l’impression, j’ai juste évité que tu fasses une erreur que tu regretteras incroyablement. » « _ Noah. Je veux t’aider financièrement. Tu n’as pas le droit de refuser puisque j’insiste. » Bon… Je me lève pour marcher un peu, sans prévenir. Casey me suit et continue toujours d’insister, elle veut m’aider comme je l’ai aidée. Mais je n’ai pas besoin d’aide. Je jette l’emballage dans la poubelle qui est sur mon chemin. Elle cherchait aussi à savoir un peu plus sur moi, quelle est ma vraie histoire, quelle est ma vraie vie. Mais je suis resté discret sur ça. Suivi de la jeune femme, je retourne à mon lieu de travail où Autumn doit sûrement attendre, assez agacée de devoir faire les choses toute seule. De devoir gérer les comptes alors qu’il n’y a aucun espoir. Quand je suis entré, la première remarque de ma secrétaire… C’était. « _ Bordel Noah. J’ai failli tuer à nouveau Nabab tellement il m’énervait. Je lui avais déjà donné à manger avant de partir ! Tu lui as donné à manger encore et pour une fois, ce n’est pas de ma faute. Va falloir organiser ça en plus des compt… Oh putain. Il t’es arrivé quoi ? » Je la regarde avec les sourcils froncés, un air de lui demander pourquoi elle me dit ça. « _ Ta joue, on dirait que tu as mis en colère une femme. » « _ C’est moi. Casey Black enchantée. » Je ne dis toujours rien pendant que les deux femmes sont en train de faire connaissance. Autumn était sur le cul quand elle a appris que la jeune Black décide de nous aider dans les comptes, dans la finance puisque l’argent pour elle n’était pas ce qui lui manquait. Sur le coup, le problème des comptes sont réglés, bien que je ne me montre pas vraiment partant sur cette idée. Même si Casey est reconnaissante, je n’ai pas besoin qu’elle me le montre, puisque je la crois sur parole. Enfin. Voilà, j’ai décidé de vendre mon appartement d’Orange pour aller emménager à Pacific Lane à Huntington Beach, l’ancien appartement de mon frère et de ma soeur. Jusqu’ici je n’osais pas vraiment parce que ça me rappelait trop de mauvais souvenirs. Mais Casey, elle a décidé d’affronter tout de suite les mauvais souvenirs, il lui a fallu que je l’aide un peu pour ça. Moi je n’ai eu aucun aide, ma soeur a coupé net contact avec moi depuis que je suis parti de l’Afrique, sûrement mon père ou Adrian. J’attendrai son retour, son message bien qu’elle ne puisse pas faire grand chose quand elle est sur son fauteuil… Quand j’ai terminé mon emménagement, je me sens plus reposé, parce que je n’ai pas à me lever tôt pour aller à mon lieu de travail. Mais… L’appartement est fait pour deux personnes et non une, nous sommes déjà au milieu de l’année et l’argent que mon père me donne à chaque année ne suffit pas vraiment. Finalement, c’est peut-être une bonne chose que je vende mon appartement d’Orange Avenue pour me recharger un peu niveau argent… Que Casey ait insisté pour sauver ma petite entreprise. Ça sert juste à retarder un peu ma visite en banque, où mon banquier râlera sûrement du nombre de fois où mes comptes ont été à découvert. Les soucis d’argent me rattraperont un jour et ça je le sais… Si j’ai un colocataire, peut-être que ça m’allègerait. Mais je n’ai pas envie de me coltiner d’un inconnu dans mon appartement, qui va connaître ma façon de vivre… Autumn reste toujours fidèle à son poste, elle me supporte du mieux qu’elle peut, surtout Nabab qui lui fait voir de toutes les couleurs parfois. Je trouve qu’elle s’en occupe mieux que moi… Oui, ce perroquet me rappelle des souvenirs douloureux, avec Priyanka. Il n’y a jamais rien eu d’autre entre nous, que de l’amitié. Une vraie, on était des meilleurs amis. Elle m’a permis d’oublier Saskia à certains moments. Mais cette rousse reste toujours présente dans le coin de ma tête, je me rappèlerai toujours de la soirée où elle a apprit que j’allais partir à Johannesburg et qu’elle n’a vraiment rien fait pour m’en empêcher… Alors que moi, j’étais sur le point de réussir à convaincre mes parents. Si j’étais resté, rien de tout ceci ne se serait passé. À vrai dire, je ne lui en veux pas, je ne veux pas chercher le coupable puisque je sais que c’est moi. Je continue toujours à mettre en pratique les enseignements de théâtre et de l’informatique. Mais pas de la meilleure manière: à certains endroits dans internet, je fais des choses illégales et sous une autre identité. Le seul endroit où je me sens vraiment moi-même dans internet, c’est durant les jeux en ligne où je me détends vraiment. C’est surtout une façon de fuir la réalité qui m’attend. La réalité à laquelle je ne peux pas vraiment fuir. Dans la ville de Huntington Beach, je n’ai pas pu empêcher mes retrouvailles avec Autumn, ni avec Casey. Alors un jour, je finirai par retrouver mes anciens camarades de ma promotion qui sont restés… Saskia surtout. Souvent je finis par repousser les retrouvailles. Je ne me sens jamais prêt quand il s’agit d’elle. Si je vivais à Orange, c’était pour l’éviter, même si maintenant ce n’est plus trop utile. Rien que d’y penser, ça me rend morose et je sens toujours ce pincement au coeur, comme si j’avais fais quelque chose de mal.
Dernière édition par Noah S. Wade le Jeu 2 Avr 2015 - 20:46, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 17:25 | |
| +10 ... non mais toi, tu me tues. Un nouveau Noah... je me demande s'il sera comme le premier... menteur et traite ( c'est la Leah en moi qui parle ) rebienvenue en tout cas |
| | | Saskia Reynolds super lama en quête de secrets
› MESSAGES : 1520 › EMMENAGEMENT LE : 22/11/2014 › AGE : 37 › STATUT CIVIL : En couple avec son Julian, mais reste fidèle à Petit Pois › QUARTIER : Pacific Lane › PROFESSION/ETUDE : Journaliste pour HB Culture Magazine & babysitteuse › DOUBLE COMPTE : Gidéon & Bianca › CELEBRITE : Karen Gillan › COPYRIGHT : endlessly epic (avatar), Lux (signature)
| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 17:44 | |
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| | | Marissa I. Stewart THIS WORLD IS MINE
› MESSAGES : 3736 › EMMENAGEMENT LE : 25/08/2012 › AGE : 40 › STATUT CIVIL : Deuxième fille d'Andrew & Isobel Stewart. Divorcée d'Eden Jefferson avec qui j'ai eu une fille prénommait Faith, nous avons perdu notre deuxième enfant. Soeur d'Emma et de Leah, les brunes les plus sexy de la ville après moi ! Je suis également la tante de la petite Lilou et du petit Mason. En couple depuis peu avec le très sexy Simon rencontré lors d'une mission humanitaire ♥ › QUARTIER : Actuellement à la recherche d'un nid douillé › PROFESSION/ETUDE : Je dirige le service obstétrique de l'hopital, j'ai mis mon métier de côté depuis quelques mois. Je suis en pleine remise en question. › DOUBLE COMPTE : Mischa S. Miller - Noah S. Harper - Sawyer E. CLarks - Harper M. Carrington - Samuel N. Hamilton - Charlie Keynes - Arizona R. Donroe - Erin R. Preston & Zola Rosebury › CELEBRITE : Sophia Bush (aa) › COPYRIGHT : Cranberry.
| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 17:48 | |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 17:57 | |
| +10 ouais ! Ça va, c'est juste pour espacer un peu, parce que sinon ce serait trop condensé et on se perdrait trop facilement Mais ouais ... +10 °° c'est bien nan ? Ou tout simplement Leah, ce Noah serait plutôt différent du Noah l'avocat ! (fin j'espère... ) merci à toi Saskiaaa Ma petite Saskia, Karen Ouais ça va être à très vite en RP ! MDR ! Et désolée pour les MP ! Deux MP Pavés t'attendent ! Merciiii! (m'enfin c'est facile de rejeter la faute aux deux femmes... oh ) |
| | | Lorelai Daniels BAD COP
› MESSAGES : 473 › EMMENAGEMENT LE : 03/08/2013 › AGE : 49 › STATUT CIVIL : DIVORCÉE DEPUIS 2008. MÈRE ADOPTIVE DE KIRA. EN COUPLE AVEC 90% DES HOMMES DE LA VILLE ; › QUARTIER : N°837 PALM AVENUE ; › PROFESSION/ETUDE : DIRECTRICE ARTISTIQUE DE SA MAISON DE COUTURE (DANIELS) ET PRÉSENTATRICE TÉLÉ DE SON PROPRE TALKSHOW : TONIGHT WITH LORELAI DANIELS. EN GROS JE SUIS UNE STAR. › HB AWARDS : (2013) MEILLEUR PERSONNAGE (RUMOURS ARE OUR PASSION) ; LE PERSONNAGE LE PLUS MECHANT ; SEX-SYMBOL SENIOR (2014) MEILLEUR PERSONNAGE (RUMOURS ARE OUR PASSION) ; LE PERSONNAGE LE PLUS AGAÇANT ; LE PERSONNAGE LE PLUS DRAGUEUR (2015) MEILLEUR PERSONNAGE (RUMOURS ARE OUR PASSION) ; LE PERSONNAGE LE PLUS DRAGUEUR ; SEX SYMBOL SENIOR (2016) MEILLEUR PERSONNAGE (RUMOURS ARE OUR PASSION) ; LE PERSONNAGE LE PLUS DRAGEUR ; › DOUBLE COMPTE : CF : ELOW ; › CELEBRITE : AMY ADAMS ; › COPYRIGHT : ELOW ;
| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 17:59 | |
| Docteur, y'a une place de libre dans mon lit. |
| | | Saskia Reynolds super lama en quête de secrets
› MESSAGES : 1520 › EMMENAGEMENT LE : 22/11/2014 › AGE : 37 › STATUT CIVIL : En couple avec son Julian, mais reste fidèle à Petit Pois › QUARTIER : Pacific Lane › PROFESSION/ETUDE : Journaliste pour HB Culture Magazine & babysitteuse › DOUBLE COMPTE : Gidéon & Bianca › CELEBRITE : Karen Gillan › COPYRIGHT : endlessly epic (avatar), Lux (signature)
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 18:13 | |
| Re-bienvenue Lili ;)
(non je n'ai pas encore la force mentale de lire les pavés..) |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 18:26 | |
| Lorelai Saskia, ne t'inquiète pas, je ne me ferai pas voler. Ça ira ça ira ! Je suis pas encore prête à avoir terminé ! Il me reste 5 chapitres à rédiger ! J'fais une pause série now o/ Merci Raph' De toute faon tu n'auras pas le choix il faudra bien un jour |
| | | Saskia Reynolds super lama en quête de secrets
› MESSAGES : 1520 › EMMENAGEMENT LE : 22/11/2014 › AGE : 37 › STATUT CIVIL : En couple avec son Julian, mais reste fidèle à Petit Pois › QUARTIER : Pacific Lane › PROFESSION/ETUDE : Journaliste pour HB Culture Magazine & babysitteuse › DOUBLE COMPTE : Gidéon & Bianca › CELEBRITE : Karen Gillan › COPYRIGHT : endlessly epic (avatar), Lux (signature)
| | | | Neela Meyers THIS WORLD IS MINE
› MESSAGES : 12654 › EMMENAGEMENT LE : 02/03/2013 › AGE : 38 › STATUT CIVIL : en relation passionnelle avec son cheeseburger parce qu'il n'y a que ça de vrai. en couple avec imran devil johar et il est boiling hot. maman de la petite maya meyers aka cutest baby girl ever. › QUARTIER : presidente drive. › PROFESSION/ETUDE : médecin, chirurgien cardiaque. › DOUBLE COMPTE : naya m. quinton, la garce sublimissime que tout le monde déteste + taleisha campbell, aka da delicious cookie. › CELEBRITE : vidya balan. › COPYRIGHT : ranipyaarcreation.
| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 18:37 | |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 18:41 | |
| HAN Ok. Elle m'a eu. J'suis perdue sur tumblr. Dans les millions de gifs. Ouais ouais. #weakness bon ben j'peux qu'approuver Neela |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 18:56 | |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 19:35 | |
| Non mais la différence déjà entre les deux Noah. C'est que mon Noah est plutôt doué en biologie #cherchepaslamerde Et ouaaais, j'suis pour un lien ! Si j'arrive à terminer cette fiche. |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. Lun 16 Mar 2015 - 19:36 | |
| REBIENVENUE PARMI NOUS ALORS !!! Courage pour ta fiche |
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| Sujet: Re: [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. | |
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| | | | [TERMINÉE] NOAH •• Cette ville reste la même. | |
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