Cooper regardait son téléphone, assez nerveux parce qu’il n’était pas vraiment à jour pour l’heure et il savait qu’il devait aller chercher Kira à 16h30. Il n’avait aucune idée de l’heure qu’il pouvait être et il n’allait pas le demander à ses contacts par texto, c’était idiot de les déranger comme ça. Ça apprendra à l’écrivain d’être complètement maladroit et de laisser tomber son téléphone par terre, pour que le tout s’éclate par terre… Il soupira et se mit à observer le monde de ses lunettes de soleil, il faisait un beau temps pour aller à la plage et c’était finalement une mauvaise idée de donner un rendez-vous avec Amy ici. Ce n’était pas grave, elle allait adorer quand même et elle fera un grand sourire. Cooper fit un léger sourire quand il se rappela de leur dernière rencontre, c’était lorsqu’elle venait pour un interview, afin de faire une dissertation sur un artiste préféré. Elle avait envoyé la version finale à Cooper et très rapidement… Il s’était inquiété quand la jeune lycéenne avait cité Anthony et il avait bu son café de travers quand il avait lu qu’elle avait réellement été allé le voir. Le jeune écrivain savait qu’il n’aurait jamais dû le citer et parler de lui, il n’aurait jamais dû faire ça parce que cette jeune fille était trop curieuse. Elle n’avait pas pu s’en empêcher et voilà ce qui venait de se passer. Dès que Coop avait parlé d’Amy, les choses s’étaient un peu gâtées avec Tony. Il n’avait pas voulu en parler, il avait juste dit que ça s’était bien passé et qu’elle était juste venue lui poser des questions concernant l’écrivain Kingston. Il avait tenté de connaître les détails et Anthony l’avait envoyé baladé, sans vraiment entrer dans les détails, il avait changé de comportement ensuite et était reparti à Chicago sans vraiment y revenir. Il ne savait pas quand il reviendra. Coop’ avait senti qu’il y avait quelque chose derrière et ça l’inquiétait, il n’y avait qu’un autre moyen de le savoir et c’était le demander à Amy. Il lui avait donné un rendez-vous à la plage pour la féliciter en personne pour sa dissertation et aussi pour lui demander les détails de sa rencontre avec Anthony. Il avait demandé à Harper et elle lui avait dit qu’Amy avait engueulé le journaliste. L’écrivain aurait tout donné pour voir ça, mais non, c’était peut-être mieux qu’il n’était pas là. La gérante avait ajouté que ça s’était un peu mal terminé aussi, il s’était vraiment passé quelque chose.

Alors il était là, les pieds dans le sable, les chaussures juste à côté de lui, il les avait retiré parce qu’il aimait bien sentir le sable sur ses pieds. Il regarda l’heure de son téléphone, il était écrit qu’il était dix-huit heures, alors que ce n’était pas du tout ça. Il avait mangé son déjeuner il y avait trente minutes, il devait être treize heures et demi. C’était l’heure à laquelle il avait donné rendez-vous à Amy, il pensait que ça la dérangerait, mais au contraire elle avait accepté avec joie. L’écrivain la vit plus loin et sourit « Bonjour Amy. » Bien sûr, il ne savait pas comment réagir pour la saluer, il n’avait jamais fréquenté une fan, ni l’avoir vue trois fois de suite. Il ne pensait pas la revoir après qu’elle lui avait envoyé un mail. « Comment allez-vous ? » C’était une bonne tentative de commencer à parler comme ça, il ne savait pas non plus s’il devait la tutoyer ou la vouvoyer. Il ne savait pas vraiment comment réagir avec elle, sachant que sa question allait peut-être être particulière.

Ça n’avait jamais été une corvée pour l’écrivain d’aller voir Amy qui restait sa fan, il appréciait voir sa bonne humeur constante. Elle souriait et ça allait en harmonie avec le beau temps Californien. Il appréciait ça et ça le mettait de bonne humeur. Alors qu’elle venait d’arriver, le jeune écrivain comprit tout de suite qu’il était précisément treize heures trente, il mit rapidement à jour l'heure de son téléphone, ce n’était pas grave s'il était en retard de quelques minutes de près, tant qu’il avait environ la bonne heure. Il ne voulait pas demander à Amy, ce n’était pas la peine de faire ça. Il ne voulait pas lui faire comprendre qu’elle était aussi sa montre, son point de secours pour remettre l'heure à la bonne. « Bonjour Cooper! Vous pouvez me tutoyer vous savez, le vous me fait me sentir vieille » Cooper se mit à rire et hocha la tête signe d’approbation, mais elle, elle continuait à le vouvoyer. Il voulut en faire la remarque, mais la jeune lycéenne était déjà partie dans ses phrases « Je vais bien, merci! Vous revoir me fait vraiment très plaisir, je n'étais pas sûre que ce serait possible pour être honnête, et j'avoue que d'être sur la plage par un si beau temps est très agréable. Et vous, comment allez-vous? » Il garda son sourire quand il la regarda retirer ses chaussures « Je vais bien, qui n’irait pas bien en cette belle journée ? » Surtout à la plage, c’était de la bonne humeur et les couleurs étaient très apaisantes. Pour l’écrivain, il était obligé de porter les lunettes de soleil parce qu’il n’avait pas l’habitude d’une telle intensité de lumière, par rapport à Boston. Il pleuvait et il n’y avait pas beaucoup de sable et de bleu comme la mer. C’était très différent et c’était une révélation pour l’écrivain, parce que c’était la première fois qu’il avait l’occasion de voir ces couleurs pour très longtemps.

Il ramassa les chaussures et les garda dans sa main libre, signe qu’il allait marcher le long de la plage, ça faisait encore du bien quand ils marchaient sur le sable. Alors qu’il cherchait une idée de comment aborder un sujet qui pouvait être délicat, Amy lui demanda finalement " Alors, de quoi voulez-vous me parlez exactement? Quelque chose pose-t-il problème dans ma dissertation? » L’écrivain fronça un peu les sourcils, il avait l’air un peu ennuyé par le sujet de la conversation qui allait venir, parce qu’il n’aimait pas cette situation là, mais il avait besoin de savoir. « Tu peux me tutoyer aussi. Ça me donne un peu l’impression que nous sommes pas vraiment égaux. » Il voulait dire par là que la position idole et fan le gênait un peu, il n’aimait pas réellement ça. Quand il tutoyait quelqu'un, c'était l'autre qui le tutoyait aussi. Le vouvoiement, c’était pareil. Hormis cette petite parenthèse, Coop’ essaya de lancer la conversation. « J’ai lu ta dissertation. J’ai vraiment adoré la lire, c’est très agréable, le style c’est très fluide et je ne me suis pas rendu compte que je suis déjà arrivé à la fin ! Mais… » Alors qu’il avait commencé sa phrase avec enthousiasme, il venait de lui faire peur avec le mais, parce que ça n’annonçait en général rien de bon. « Anthony Martell ? Tu es allée le voir ? » Il s’était arrêté dans la marche, parce qu’il voulait sérieusement savoir ce qui s’était passé. « J’ai bien compris que tu voulais un avis extérieur me concernant et tu as sûrement dû penser qu’Anthony était bien placé pour ça, j’ai été ravi que tu sois allé le voir. En revanche, dès que j’ai montré ta dissertation il s’est vite renfermé. Je me demande ce qui a bien pu se passer à cette rencontre… Si ce n’est pas trop demander. » Il se pinça la lèvre, un peu gêné de l’avoir fait venir juste pour ça, mais il en avait marre qu’Anthony l’aidait et que lui, il ne pouvait pas lui rendre la pareille en retour. Il avait besoin d’aide, Coop’ en était conscient, mais il ne pouvait pas fermer les yeux sur ça.

Spoiler:

C’était un sujet particulièrement sensible, Cooper le savait parce qu’il avait vu comment Anthony avait réagi. Il savait depuis qu’il avait demandé à Harper ce qui s’était réellement passé, parce qu’elle était les yeux et les oreilles du café Hometown. Elle pouvait entendre quelques brides de conversation, elle avait même dit que l’ancien journaliste était parti fumer après, ce qui était une chose très rare de sa part, lui même n’aimant pas tellement les cigarettes. Coop’ avait analysé les réactions de la jeune Amy, il était en face d’elle, ayant une vue sur la mer du côté. Il comprit que le silence cachait quelque chose, mais elle tenta de se rattraper maladroitement avec un sourire. « À partir de maintenant, je dirais donc «tu»! Ça me va, ça me fait plaisir de me sentir plus proche de toi…. » Cooper sourit à cette réponse, elle avait raison et ça l’aidait à oublier qu’Amy était à la base une fan. « Et ce n'est pas trop demander du tout de me demander ce qui s'est passé lors de mon entretien avec Anthony Martell, à vrai dire je m'y attendais, c'est assez logique que tu m'en parles. » Il était inquiet, parce que l’écrivain savait que le journaliste était assez délicat à aborder. « Alors, je l'ai trouvé au Hometown café par chance, je me suis trouvé au bon endroit au bon moment et la gérante m'a montré où il était assis. Il était à la même table que celle que nous avions utilisé la dernière fois, il avait ton carnet en main...Il m'a dit qu'il le donnerait à Harper pour qu'elle te le rende, tu l'as bien retrouvé au fait? » Cooper hocha la tête, il allait raconter comment il l’avait retrouvé surtout, mais ce n’était peut-être pas le moment pour ça « Tu me diras après...Cette rencontre a plutôt mal commencée pour être honnête. Il a fait une remarque assez blessante, il a sous-entendu que je t'avais utilisé pour le trouver et essayer de lui voler son travail...Il faut savoir que j'ai un tempérament fort, et que juger quelqu'un sans connaître est une des choses que je supporte très mal, je l'ai donc très mal pris...Alors évidemment, je lui ai crié dessus. Je n'aurais pas du, il ne pouvait pas savoir que ses mots allaient me faire aussi mal...Il s'est d'ailleurs excusé, ce qui est un bon point pour lui. » Le jeune homme prit un air surpris, il aurait tout donné pour voir Anthony se faire gronder par Amy ! Il sourit, afin de la rassurer et de l’inciter à continuer. C’était rare que Tony s’excuse après quelqu’un. Il ne s’était jamais excusé auprès de Cooper pour le coup de carnet qu’il venait de lui faire. « Après ça, je me suis aussi excusée et j'ai expliqué plus précisément la raison de ma venue: poser quelques questions sur vous pour avoir un autre avis, afin de garnir un peu plus ma dissertation. Il a accepté de me répondre pour se faire pardonner: c'est un formidable orateur, honnête et qui m'a donné beaucoup de détails très intéressants, qui sont tous dans la dissertation que j'ai écrite bien sûr. Derrière des abords rudes, c'est un homme bienveillant et sincère, j'apprécie beaucoup cela: Tu as un très bon ami Cooper. Je pense qu'il était ennuyé de devoir me répondre, pas vraiment ravi de ma présence sans doute un peu envahissante pour lui, mais le fait qu'il m'est quand même aidé est un bon indicateur du fait qu'il est quelqu'un de bien. Tout ça s'est fini sur une note un peu amère, il n'a pas vraiment eu l'air d'accepter mes excuses de lui avoir pris de son temps et de l'avoir ennuyer avec mes questions. Mais il a vraiment été d'une très grande aide pour moi... Voilà ! » L’ancien interne en médecine resta silencieux et hocha doucement la tête. Il déposa les chaussures à côté de son pied alors qu’Amy regardait la mer, soupira et mit les mains dans les poches. « Harper m’a rendu le carnet le lendemain. Quelques jours après, tu m’as envoyé la dissertation. Ça m’a surpris de lire que tu as été allée voir Anthony, je lui ai demandé comment ça s’est passé, comment vous vous êtes rencontrés. Il n’en a pas parlé. Ok, j’ai ta version, je te crois. Cependant, tu as omis la fin, tu es allée assez rapidement et je suis sûr qu’il s’est passé quelque chose. Je ne te le demanderai pas en détail, parce que tu as choisi de ne pas en parler et je vais respecter ça. » Silence, il regarda la mer lui aussi, avec les lunettes de soleil. « Anthony c’est un très bon ami, tu as raison, il a ses défauts c’est vrai, mais il m’a beaucoup aidé ces derniers temps et je me rends compte qu’il n’a rien eu en retour. J’aimerai tellement l’aider, mais je ne sais pas comment » Il soupira encore. « Oui, vous vous êtes rencontrés et ça n’a pas bien commencé, c’était pareil pour moi. Ça ne s’est pas bien passé et voilà où j’en suis. Ce que je veux insinuer Amy, c’est que malgré le mauvais caractère d’Anthony et qu’il essaye d’être rude à tout moment, j’ai appris à le connaître. Assez pour comprendre qu’à la fin de votre discussion, tu as sûrement dû lui parler de son passé sans le faire exprès.» Il fronça les sourcils. « Je voulais te dire que je suis désolé, si ça t’a mise mal à l’aise. Je n’aurai pas dû te parler de lui. » fit-il en conclusion, sans se rendre compte de la personne qui s’approchait d’eux, regardant toujours la mer.

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