HUNTINGTON BEACH ™
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 Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You * w Leah *

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MessageSujet: Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You * w Leah *   Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You       * w Leah * EmptyJeu 28 Mai 2015 - 20:25

(Hyperlien pour les non-membre de Deezer)




Le temps filait à une vitesse effrénée. Entre Béatrice et Rob, difficile de ne pas ressentir cette relativité de la quatrième dimension. Comme si, instinctivement, ils luttaient avec toute leur joie de vivre contre l’oppressante présence de cette chambre, où tant d’individus avaient vu leur existence basculer du tout au tout. Aussi faible soit leur chance de gagner cette guerre, ils dominaient pourtant ce combat avec un entrain contagieux! Pour le plus grand bonheur de Keith. Et au diable ses côtes endolories.

Vint cependant le temps de dire au revoir, malgré les ambitieux projets de camping des deux visiteurs : ils allaient devoir les accomplir au Hope’s Cove. Rob, arrivé il y avait deux heures à peine directement de Washington, avait eu la délicate gentillesse d’offrir de passer la nuit avec Béatrice, advenant que l’hôpital ne lui donne pas son congé en temps. Après avoir traversé tout le pays…

Un homme exceptionnel, ce Rob…  

Sur un dernier sourire, ce dernier quitta la chambre, laissant la gamine seule avec son père.

Le moment tant redouté.

« Béatrice…

«  Qu’est-ce qu’il y a papa ? »

« Je voulais te dire que je t’aime plus que tout au monde, mon trésor. »

«  Moi aussi je t’aime grand comme l’univers, papa! »

Elle grimpa sur son lit pour le serrer dans ses bras, dans un rituel maintes fois répété.

« Tu sais, pendant que papa était à l’hôpital, il a eu un message de Dieu… Il disait… Il disait que tu étais devenue une très grande fille! »

«  Yay! Est-ce que ça veut dire que je vais pouvoir me coucher plus tard ?!»

« Ne pousse pas ta chance, jeune fille! »

Il reprit ensuite sur un ton moins sévère.

« Non, assez grande pour comprendre que papa va peut-être devoir rejoindre maman bientôt… »

Les yeux de Béatrice s’écarquillèrent, d’étonnement, de surprise et de détresse alors que le Big Bang se déclenchait dans son petit monde intérieur.

« Tu sais, quand maman est partie, papa aurait dû partir, lui aussi. Mais Dieu t’a fait une faveur, parce qu’il t’aimait bien…Mais maintenant…il commence à trouver qu’il est temps… »

Ouais, une sacré faveur…

«  Mais... mais... mais… je ne veux pas que tu partes papa! Je ne suis pas si grande! Dieu, il s’est trompé, parce que des fois, je marche sur la pointe des pieds! Ne me laisse pas papa!»

Elle se lança contre lui pour le serrer de toutes ses forces.

« Je sais, ma princesse. Crois-moi, rien ne me plairait plus au monde que de toujours rester avec toi. Mais ce n’est pas à moi que reviens la décision… »

«  Quand... quand est-ce que Dieu te le dira ? »

« Demain, je crois... Il m’a aussi dit de te dire que maman était très très fière de toi. Mais qu’elle avait vraiment besoin de papa… »

«  Mais pourquoi ?  »

« Parce que c’est difficile pour les papas et les mamans de vivre éloignés les uns des autres. »

«  Mais la maman de Saskia, elle habite très très loin, et tout va bien!»

« D’un bout à l’autre du monde, ça peut parfois aller… mais d’un côté à l’autre du paradis, c’est plus difficile… Ne t’en fais pas, mon cœur, tout va bien aller…»


**********

Ils discutèrent de tout et de rien un bon trente minutes, avant qu’elle ne se laisse finalement convaincre de quitter avec Rob. Keith aurait tant eu à lui dire…

Seul depuis maintenant une heure, il fixait le néant à travers sa fenêtre exigüe, revivant des conversations imaginaires avec sa chère Béatrice. Puissant dans une force qu’il ne se connaissait pas, il était parvenu à conserver une expression joviale durant tout le processus. Comme s’il discutait d’un voyage d’affaire en Thaïlande.

Et maintenant, il se sentait complètement vidé. Comme si plus rien n’avait d’importance. Dans quelques heures, il serait libre.

Un calme bien apprécié habitait actuellement le corridor, alors que la frénésie associée au personnel médical et aux visiteurs s’atténuait. La dame du 509 faisait son dernier tour de piste de la soirée. Le gamin du 501 percuta son poteau de soluté contre le mur en allant se brosser les dents. L’infirmière vint lui demander s’il avait besoin de quelque chose. Quelqu’un vomissait, quelque part.

Et Leah Stewart se tenait dans le cadre de sa porte.

Il aurait pu se demander pourquoi, eux qui ne se parlait quasiment plus que par écran interposé. Il aurait pu se demander comment, puisqu’il avait tout fait en son pouvoir pour ne pas ébruiter l’affaire. Il n’en fit rien.

Il cligna des yeux une fois, puis deux, sa raison complètement incapable de coordonner quelque réaction que ce soit. Il n’en avait pas besoin, de toute façon : quelque chose d’infiniment plus fort et indomptable le submergeait.

Toute sa contenance vola en éclat, en même temps que tous les beaux petits scénarios qu’il s’était imaginé pour le supporter dans cette épreuve. Son menton trembla de façon incontrôlable, et des larmes inondèrent son visage d’un flot intarissable.

De la voix saccadé d’un homme ayant perdu le contrôle de ses cordes vocales, il croassa

« God, Leah...»

De tout ceux et celles qu’il avait rencontré à Huntington, elle était sans conteste celle à laquelle il avait le plus pensé ces dernières heures.

Ses sanglots prirent en ampleur et gagnèrent l’ensemble de son corps. Pourtant, il tenta de son mieux de faire comme si de rien n’était.

« Est-ce que... est-ce que Mason va bien ? …»

De toutes celles et ceux qu’il avait rencontré à Huntington, elle était sans conteste la seule qu’il espérait ne pas revoir aujourd’hui…


Dernière édition par Keith A. Williams le Ven 31 Juil 2015 - 17:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You * w Leah *   Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You       * w Leah * EmptyDim 31 Mai 2015 - 1:24


Leah s’était rendu à l’hôpital ce jour-là pour un examen de routine. Elle avait, à l’occasion, croisé l’un des médecins qui s’était occupé d’elle le soir de son agression. Il lui avait demandé de ses nouvelles, et elle avait pu brièvement parler avec lui en privé d’un sujet qu’elle n’avait pas encore abordé avec qui que ce soit, mais qu’elle sentait de plus en plus pesant dernièrement. Elle cherchait à s’en délivrer, et en parler avec ce médecin déjà au courant l’avait un peu aidé à se sentir mieux. Elle traversait les couloirs de l’hôpital à la recherche de l’une de ses soeurs, n’importe laquelle honnêtement, quand elle entendit une infirmière prononcer le nom de Keith Williams. Sur le coup, elle tenta de se rassurer en se disant que des Keith Williams il devait y en avoir autant que des John Smith. Mais, incapable de balayer son doute, Leah ne put reprendre sa marche. Elle resta plantée au milieu du chemin quelques secondes avant qu’on ne lui demande si elle avait besoin d’aide. « Humm… Je viens voir Keith Williams. » L’infirmière la regarda de haut en bas avant de l’informer que les visites étaient réservées à la famille et aux proches. « Je suis sa soeur! » s’exclama-t-elle pratiquement aussitôt. Elle n’avait pas réfléchi, mais au final ça pouvait passer, non? L’infirmière l’examina à nouveau de haut en bas, haussa un sourcil, puis finalement lui indiqua le numéro de la chambre. Elle s’y précipita à grandes enjambées, espérant y trouver un Keith Williams qui n’avait rien en commun avec le Keith Williams qu’elle connaissait. Cela faisait quelques temps qu’ils ne s’étaient pas vus. Après la naissance de Mason à laquelle Keith avait assisté, Leah s’était rapidement bien entourée à nouveau. Ses parents, ses soeurs, ses amis, ils étaient tous réapparus comme par magie. Keith qui avait été là quand les autres s’étaient montrés absent, avait disparu à son tour. Disparu, pas totalement. Elle avait échangé avec lui plusieurs sms, juste de quoi se donner des nouvelles de temps en temps et papoter un peu, mais rien de transcendant. Elle s’était laissée quelque peu submerger par son tout nouveau rôle de mère, et elle avouait un peu honteuse qu’elle n’avait plus pensé à Keith pendant quelques temps. Pourtant, en entendant son nom dans la bouche de cette infirmière, la peur l’avait soudainement saisie. Elle s’inquiétait à nouveau pour lui. Pourquoi était-il à l’hôpital, s’il s’agissait bien de lui? Que lui était-il arrivé? Elle marcha jusqu’au bout du couloir, se répétant inlassablement que décidément, elle n’aimait vraiment pas les hôpitaux. Elle se demandait souvent comment ses soeurs pouvaient supporter de travailler dans une atmosphère pareille. Elle n’aurait jamais supporter de voir ces murs-là tous les jours et de sentir cette odeur étrange à longueur de journée. Ça l’angoissait plus qu’autre chose. Elle aperçu une infirmière sortir de la chambre qu’elle visait. Elle se plaça dans l’embrasure de la porte et son coeur se mit à battre un peu plus fort lorsqu’elle reconnu le visage de celui qui se tenait allongé dans le lit de la chambre 514. Elle resta là, immobile et silencieuse, incapable de trouver quoi que ce soit d’intelligent à dire quand il tourna la tête vers elle et que leurs regards se croisèrent. Elle cherchait dans cette pièce un indice sur ce qui s’était passé, quelque chose auquel se raccrocher pour se convaincre que rien n’était grave, qu’il allait bien. Au moins, il avait les yeux ouverts et il respirait. Elle n’eut pas vraiment le temps d’assimiler les informations qu’elle avait récolté ces dernières minutes (« Keith est à l’hôpital », principalement), qu’elle entendit sa voix monter puis se briser. Était-il en train de pleurer? À travers les sanglots, il lui demanda si Mason allait bien, et elle se trouva comme une idiote à ne pas savoir quoi lui répondre. Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit. Finalement, elle entra dans la chambre et s’approcha de son lit, prête à vérifier qu’il était bien en un seul morceau et qu’il ne lui manquait pas une jambe, un oeil ou un pouce. « Mason va bien. » Par contre lui, elle n’en était pas convaincue. « Je … Je passais ici par hasard. » Elle était devenue un peu pâle, c’était l’effet de le voir dans cet état sans doute. Faire bonne figure dans un moment comme celui-ci n’était pas parmi ses points forts. Elle avait plutôt tendance à mal gérer ces situations stressantes. « Enfin non, pas totalement par hasard… J’avais un rendez-vous avec un médecin. Un examen de routine… » Elle ne pouvait décrocher son regard de Keith, mais plus elle le regardait, plus elle avait peur. « Mason va bien. » répéta-t-elle, semblant oublier qu’elle l’avait déjà dit. Elle n’avait jamais vu Keith dans cet état. « Qu’est-ce que… Qu’est-ce qu’il s’est passé? » La réponse la terrorisait, elle n’était d’ailleurs pas certaine de vouloir la connaitre.
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MessageSujet: Re: Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You * w Leah *   Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You       * w Leah * EmptyLun 1 Juin 2015 - 17:50

Le seul éclairage de la pièce provenait d’un vieux néon à la tête du lit, d’un couleur à quelque part entre son blanc d’origine et le jaune. Une pince de saturation enserrait son index gauche. Trois poches de solutés été suspendues sur le poteau à sa droite, chacun avec sa voie d’administration. La première dans le coude, la seconde sur l’avant bras et la troisième sur la main. On lui avait posé un respirateur une demi-heure auparavant. Il semblait avoir perdu quasiment dix kilos. Il avait les traits tirés, les joues creuses et les lèvres sèches.

Il ne voulait pas partager l’image qu’il projetait actuellement avec qui que ce soit, car l’homme dans ce lit n’avait rien à voir avec lui. Keith Williams n’était pas un homme vulnérable. Keith Williams ne se laissait pas abattre. C’était pour cette raison qu’il s’était efforcé de maintenir son état actuel dans le plus grand secret.

Et pourtant, Leah avait trouvé son chemin jusqu’à lui. Par quel vicieux coup du sort, il ne saurait le dire. Car de tout ceux et celles envers qui il souhaitait préserver intact le souvenir de l’homme plein de vie qu’il était, Leah figurait en tête de liste.

« Je suis content…. que Mason se porte bien... »

Il expirait profondément après chaque phrase, tentant de refouler l’émotion qui le submergeait. Il se passa précautionneusement une main sur les yeux pour en effacer les larmes.

La relation entre les deux avait prit une curieuse tangente depuis la naissance de Mason. Incertain de l’endroit où cet évènement le plaçait, Keith avait laissé Leah vivre le bonheur de sa nouvelle famille auprès de ses parents et amis. Il ne savait pas trop à quoi il s’était attendu, mais la déception de la voir s’éloigner de jour en jour avait progressivement cédé le pas à la reconnaissance d’avoir pu passer d’aussi bons moments en sa compagnie. Il aurait dû se douter, à la lecture fragmentée de son journal intime, qu’obtenir une place durable dans la vie de Leah Stewart constituait tout un accomplissement.

Et il en avait fait son deuil – jusqu’à cet instant précis.

Il renifla bruyamment, avant de se saisir maladroitement d’un mouchoir, comme si ce dernier pesait une tonne. Il se moucha doucement, et s’essuya à nouveau les yeux.

« Je suis vraiment désolé… je… je ne m’attendais pas à te voir ici… »

Leah représentait tout ce qu’il était venu chercher à Huntington Beach. La douce insouciance bienheureuse de qui refuse de se laisser vaincre par l’adversité. La force que procure une passion inaltérable pour la vie elle-même et toutes les petites joies qu’elle procure. La promesse d’un nouveau départ…

Et il savait qu’aujourd’hui, il trahissait tout ça, et qu’il n’aurait pas la force de lui mentir en plein visage, comme il l’avait fait aux autres.

« J’ai eu un petit malaise il y a deux jours…»

Comme il l’avait fait à sa fille.

« Les médecins...»

L’annonce avait quelque chose d’irréel. C’était une chose de faire la paix avec l’idée, mais une autre complètement de la prononcer à voix haute, puisqu’elle ravivait avec douleur tout ce qu’il allait laisser derrière lui. Complètement dépassé, il regardait fixement Leah, le visage habité par une détresse qui menaçait de l’engloutir à tout moment, incapable de prononcer un seul mot de plus.

« Les médecins ne croient pas qu’ils pourront me ramener…»

Il allait mourir – mais avant, il devrait faire ses adieux à son plus grand regret…
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MessageSujet: Re: Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You * w Leah *   Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You       * w Leah * EmptyVen 31 Juil 2015 - 15:47


Mason, son petit rayon de soleil, c’était à lui qu’elle essayait de penser alors qu’elle se tenait debout face à l’ombre d’un homme qu’elle connaissait bien. Du Keith auquel elle était habituée, il ne restait pourtant pas grand chose. Il avait l’air tellement différent, dans un sale état, il la rendait triste rien qu’à le regarder. Depuis quand était-il ici? Que s’était-il passé? Est-ce qu’il allait bien? Elle s’inquiétait sincèrement pour lui, il avait toujours été là pour elle dans les moments difficiles qu’elle avait dû traverser ces derniers mois et à présent peut-être était-ce son tour à elle d’être là pour lui. Elle tentait tant bien que mal de faire bonne figure, de ne pas laisser paraitre son angoisse, elle parvint même à lui sourire quand il déclara être content de savoir que Mason se portait bien. Mason avait beau être le centre de son univers à présent, il n’était pas celui pour lequel elle s’inquiétait le plus à l’heure actuelle. Elle savait que son fils était en parfaite santée, tandis que Keith semblait au fond du trou. Un fort sentiment de culpabilité s’était emparé d’elle tandis qu’elle tentait de comprendre comment il en était arrivé là. Elle n’avait pas été une très bonne amie ces derniers temps, elle n’avait pas cherché à avoir de ses nouvelles comme elle aurait dû, elle n’était pas non plus passée au Hope’s Cove depuis une éternité. Entre le déménagement et l’arrivée de Mason dans sa vie, elle était toujours occupée à droite ou à gauche et il est vrai qu’elle en oubliait parfois le reste. Mais Leah s’en voulait tellement, parce que si elle n’était pas tombée par hasard sur cette conversation entre deux infirmières, elle n’aurait peut-être jamais su qu’il était ici. Elle voulait lui dire qu’elle était sincèrement désolée de n’avoir pas su garder contact mieux que ce qu’elle avait été capable de faire, elle voulait lui dire qu’elle pensait à lui encore très souvent, qu’elle ne l’avait pas totalement effacé de sa mémoire, et surtout elle voulait lui dire qu’il lui avait manqué terriblement, que c’était bon de le revoir mais qu’il aurait été encore meilleur que les retrouvailles se fassent dans des conditions plus joviales. Pourtant, elle ne prononça pas un mot de tout ceci, et sembla plus perturbée qu’autre chose par la situation dans laquelle elle se trouvait à présent. Leah n’aurait jamais pensé voir Keith pleurer, elle n’aurait jamais cru le voir si faible et fragile, lui qui avait sa force quand elle en avait cruellement eu besoin. Elle en était toute chamboulée et peinait à trouver les mots justes. Elle avait tout de même réussi à demander des explications, d’une toute petite voix, craintive à l’idée d’entendre une réponse qui ne lui ferait peut-être pas plaisir du tout. « Non… Ce n’est rien… Ne t’inquiète pas. » souffla-t-elle doucement. Elle s’était rapprochée de son lit, et hésitait à s’emparer de sa main pour la serrer dans la sienne. Elle comprenait. Enfin non, elle ne comprenait pas tout, mais elle comprenait que quelque chose n’allait pas et qu’il était en droit de craquer. Mon Dieu, elle espérait par dessus tout que ceci n’avait rien à voir avec Béatrice! Où était-elle d’ailleurs?! « Oh. » fut sa première réaction en entendant Keith lui annoncer qu’il avait eu un malaise il y a deux jours. Un malaise? Ce n’était pas grand chose. Les malaises ça arrive à tout le monde un jour ou l’autre, c’est du pipi de chat, pas vrai? Elle voulait s’en convaincre plus que tout au monde, mais la boule qui s’était logée au fond de son estomac n’avait pas bougé d’un pouce et plus ça allait, plus elle se faisait lourde. Elle avait la trouille, une peur bleue de la vérité. Il eut du mal à prononcer les mots qui suivirent et dû s’y reprendre à deux fois pour lui annoncer la nouvelle… Elle resta silencieuse, pencha sa tête légèrement sur le côté, elle avait l’air d’un petit animal sans défense. « Je… » Elle avait l’impression que parler était devenu la chose la plus difficile à faire. « Je ne comprends pas. » Elle secoua la tête. Non, elle ne comprenait pas du tout ce qu’il venait de dire. L’information n’était pas assimilée le moins du monde, et quand bien même elle aurait compris, elle se refuserait à l’admettre. « Je ne comprends pas. » répéta-t-elle. Elle avait l’impression que le sol était sur le point de se dérober sous ses pieds, que le monde entier allait s’écrouler d’un instant à l’autre. Elle avait rarement ressenti une peur si profonde, même ces derniers mois. « Tu es là. Tu es parfaitement conscient et tu as dit que tu avais eu un malaise, mais ce n’est rien un malaise. On s’en remet facilement. Un carré de sucre ou un verre d’eau et paf ça repart! » Elle avait la gorge nouée, mais elle faisait son possible pour ne pas craquer. Il n’avait pas besoin de cela aujourd’hui! « Pourquoi les médecins diraient une chose pareille? C’est ridicule. » Cette fois, elle l’avait affirmé avec un ton plus ferme, comme si c’était à elle de décider s’il allait bien ou pas. Elle avait presque envie de tirer sur ses draps et de lui ordonner de se lever. Il allait bien, il était en vie. Qu’est-ce qu’il allait inventer comme histoire?! « À t’écouter, on croirait que tu vas mourir. » Et au lieu d’éclater en sanglots, elle éclata de rire.
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MessageSujet: Re: Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You * w Leah *   Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You       * w Leah * EmptyJeu 6 Aoû 2015 - 15:25

Il n’y a qu’une seule certitude en ce monde : nous allons tous finir par mourir. Pourtant, dès le moment où nous faisons connaissance avec cette inéluctabilité durant l’enfance, à la mort d’un animal de compagnie ou d’un membre de la famille, nous nous efforçons de l’éloigner de notre conscience par une sorte de mécanisme de défense inné.

Dans les derniers jours, Keith avait dû faire la paix avec la notion que chaque fois qu’il fermait les yeux, il risquait de ne plus jamais les rouvrir. Il avait répété une bonne centaine de fois ce qu’il dirait à Rob. À Saskia. À ceux qu’il ne pourrait pas tenir éloigné jusqu’au bout, pour ne pas les forcer, eux, à faire face à cette capricieuse maîtresse avant leur temps. Et au moins un millier de fois comment il dirait son aurevoir à sa fille tant adorée, Béatrice…

Aussi difficile et amer cela lui semblait-il, il était parvenu à trouver sa paix dans le processus. Jusqu’à ce que l’imprévu ne vienne tout faire éclater et menace de l’écraser sous le poids de la vie qu’il laissait derrière lui. Sous le poids des rêves qu’elle faisait naître en lui chaque fois qu’il croisait le regard de la plus jeune des Stewart.

Il demeura aussi impassible que possible alors que Leah tenter d’assimiler ce que lui-même ne comprenait qu’à travers un brouillard. Il esquissa même un léger sourire sans joir à travers les larmes qui continuaient de lui couler des yeux lorsqu’elle éclata d’un rire nerveux. Car il réalisa que cette scène, il l’avait vécu un million de fois en pensée. Même s’il ne croyait pas raisonnablement avoir l’opportunité de rencontrer Leah une dernière fois, il surprenait constamment son esprit qui divaguait invariablement vers elle.

Il aurait voulu trouver la force de maintenir son sourire. De jouer le jeu de la dérision avec elle. De ne pas l’importuner avec son destin. De lui dire que tout allait bien se passer, même s’il savait que cela n’allait pas être le cas. Comme il l’avait fait avec Rob, Lalita et Saskia. Au lieu de quoi, il laissa un moment de silence planer, dans l’espoir que ce dernier saurait transmettre le message que ses mots n’avaient pas su convoyer. Il croisa ses bras sur sa poitrine, comme s’il craignait d’exploser ou qu’il tentait désespérément d’empêcher le peu de vie qui l’habitait encore de l’abandonner.

« Il… il y a trois ans, j’ai reçu un diagnostique de cancer du foie… », commença-t-il en regardant droit devant lui.

« J’ai vu les pronostiques : malgré mon âge, les probabilités n’étaient pas exactement de mon côté… et j’ai décidé de refuser les traitements… Je ne voulais pas que… »

Tout lui revenait en mémoire avec une vivacité terrifiante. L’angoisse, la colère, l’incompréhension, aussi vifs que lors de la première annonce de son diagnostique. Toute sa confiance en l’avenir, ses projets, détruits en un seul instant. Il s’enfouit la tête dans le creux de sa propre épaule pour étouffer un sanglot et reprendre contenance. À peine calmé, il reprit, comme s’il craignait de perdre ses moyens avant de dire tout ce qu’il avait à dire.  

« Je ne voulais pas que ma fille et ma femme passent leur année dans un hôpital, à me voir à chaque jour comme tu me vois aujourd’hui, dans le fol espoir que j’allais m’en remettre, aussi peu probable cela soit-il… Puis, il y a eu l’accident de Sharon, et… Les médecins me donnaient une année au maximum… Il semblerait que je sois parvenu à négocier pour trois…   »

C’était étrange de savoir qu’il se retrouvait maintenant à la fin de l’histoire dont il avait choisi la conclusion, il y avait de cela si longtemps déjà. Il n’avait su prévoir ni la date, ni le décor et ni les acteurs, mais il connaissait la dernière ligne.

Il releva vers Leah son visage amaigri et pâle, ravagé par la maladie, humecté de larmes. Beauty was not the only thing that resides in the eyes of the beholder...

« Je suis vraiment désolé de ne pas t’avoir appelé… je ne voulais pas… je voulais que tu conserves un meilleur souvenir de moi… »

Parce qu’au final, depuis qu’il était arrivé à Huntington Beach, c’était tout ce qui lui importait, de construire l’héritage qu’il laissait derrière yeux. Pas un héritage matériel, mais symbolique. Il tissait jour après jour l’image de l’homme qu’il avait été fier d’être. Initialement, il ne le faisait que pour Béatrice, mais au fil des rencontres extraordinaires qu’il avait vécu en Californie, il avait réalisé qu’il avait souhaité leur laisser, à eux aussi, une petit part de lui. Pour les remercier de tout ce qu’ils avaient fait pour lui.

Il s’essuya faiblement du revers de sa manche, pour tenter d’y voir plus clair.

« Ça a vraiment été une bénédiction de te rencontrer, Leah… Merci d’être entrée dans nos vies… Tu as été… »

Sa voix se brisa. Il y avait trop à dire, et trop peu de mots pour le faire.
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MessageSujet: Re: Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You * w Leah *   Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You       * w Leah * EmptyVen 4 Sep 2015 - 13:59


Son rire ne dura pas longtemps et lorsque l’annonce de Keith quitta ses lèvres pour parvenir aux oreilles de la jeune femme, il n’y eu plus rien d’autre qu’un long silence venant de sa part. Elle n’osait plus bouger, ni même respirer. Ce n’était pas possible. Elle s’était attendue à tout mais jamais, non vraiment jamais, elle n’aurait imaginé une seule seconde que Keith était aussi gravement malade. Son estomac était à présent complètement retourné, et son être tout entier était traversé par des émotions variées. Elle avait à la fois envie d’hurler, de pleurer et de vomir. Elle craignait d’ouvrir la bouche ou de faire ne serait-ce que le plus petit mouvement de crainte de s’effondrer. Personne n’avait pris le temps de la préparer à cela, Keith n’avait jamais rien laissé paraitre, ce n’était pas possible. Elle l’écoutait avec attention, il lui donnait des explications sur le pourquoi du comment, et les mots semblaient être des couteaux venant la transpercer un à un. À chaque fois qu’il en rajoutait, elle se sentait faiblir à son tour. Elle avait connu des moments terribles ces dernières années, la vie avait été loin d’être rose, mais ce moment très précis était peut-être le pire de tous. Elle n’était pas prête. Keith avait été un ami si précieux durant des mois. Leur rencontre pour le moins originale avait donné lieu à une jolie amitié. Il avait été là lorsque personne d’autre ne l’était, il avait su lui donner l’épaule dont elle avait besoin pour s’appuyer, il lui avait tendu la main quand elle en avait eu le plus besoin. Keith avait été comme un ange gardien dans sa vie. Il était entré brusquement et avait trouvé le chemin jusqu’au coeur de Leah. Elle tenait à lui, plus qu’elle ne l’admettait sans doute d’ailleurs. La tendresse qu’elle éprouvait pour lui, l’amour même, était réel. Elle s’en rendait d’autant plus compte qu’il venait de lui annoncer qu’elle risquait de le perdre maintenant. S’il était entré dans sa vie de façon complètement inattendue, elle refusait qu’il en sorte ainsi. Il ne pouvait pas l’abandonner, pas maintenant. Sans s’en rendre compte, elle avait commencé à secouer la tête doucement. Keith ne pouvait pas partir, pas de cette façon. Son coeur était en train de se briser et peu à peu la panique l’envahissait. Que ferait-elle sans lui? Et Béatrice? Et tous les autres? Keith avait apporté beaucoup à la communauté d’Huntington Beach. Il avait su se faire accepter, intégrer, et aimer. Les gens n’avaient jamais rien de mal à dire à propos du Hope’s Cove ou de ses propriétaires, un père et sa fille formant un duo du tonnerre. Ils avaient attendri plus d’un habitant depuis leur emménagement et avait mis tout le voisinage dans leur poche en un instant. Leah le considérait comme un proche à présent et elle ne pouvait pas admettre que leur relation se finisse ainsi. En voyant les larmes couler sur le visage de Keith, elle tenta tant bien que mal de se retenir, serra les dents et se pinça les lèvres aussi fort qu’elle le pu mais bientôt ce fut son tour de se mettre à pleurer. Quand est-ce que ça s’arrêterait donc? Quand est-ce que le sort arrêterait de s’acharner par ici? La gorge serrée, étouffée par quelques sanglots, elle sentit ses larmes inonder ses joues et couler jusqu’à son menton. Elle n’était pas sûre de s’arrêter un jour de pleurer après ça. Il n’avait pas voulu l’appeler pour qu’elle garde un bon souvenir de lui, mais c’était un plan terrible qu’il avait eu. Elle lui en aurait tellement voulu s’il ne lui avait jamais rien dit et qu’elle l’avait appris par quelqu’un d’autre. Elle s’en serait voulu de n’avoir rien vu, de n’avoir pas su, et de n’avoir pas pu le voir. Il avait été là pour elle, elle voulait être là pour lui. La nouvelle, aussi incroyable et intolérable soit-elle, commençait à être assimilée par la jeune femme dont le regard ne pouvait se détacher de cet homme qui semblait à présent lui dire au revoir. Lorsqu’elle réalisa ce qu’il était en train de faire, elle sentit ses jambes fléchir et dû se rapprocher du lit de Keith pour se retenir. « S’il te plait…. » Sa voix tremblante s’éleva peu à peu. Elle le regardait mais n’arrivait même plus à le voir à travers les larmes. « Ne fais pas ça! » implora-t-elle. « Ne me dis pas au revoir. » Elle ne pourrait pas le supporter. C’était trop d’un seul coup. « Keith, s’il te plait. » Il avait l’air tellement misérable lui-même, qu’elle essaya de reprendre un peu ses esprits, d’arrêter de pleurer, mais c’était plus fort qu’elle. Il allait partir. Il allait partir. Il allait partir. Elle se le répétait en boucle, et ça résonnait dans son esprit à l’infini. Comment pouvait-elle accepter un tel coup du destin? C’était trop brusque, trop soudain, elle n’était pas prête. Et pourtant… Il allait partir. Alors que ni l’un ni l’autre ne semblait plus capable de parler, elle se permit de s’asseoir sur son lit et l’observa quelques secondes avant de venir le serrer dans ses bras. Elle le serra avec tout l’amour, toute la tendresse et toute la reconnaissance dont elle était capable. En cet instant elle ne pensait plus à rien d’autre qu’à lui et elle s’en voulait tellement d’avoir été égoïste. Pourquoi avait-elle passé son temps à regretter un homme qui lui avait fait du mal alors qu’un autre homme qui ne lui avait jamais rien fait d’autre que du bien se trouvait à ses côtés depuis des mois? Keith avait été là pour lui tenir la main lors de son accouchement bon sang! Il avait été là à chaque fois qu’elle avait eu besoin de lui. « Merci à toi d’être entré dans ma vie. » murmura-t-elle au bout d’un moment. Elle pleurait en silence, en le tenant fermement dans ses bras. Pour une fois, c’était elle qui était la plus forte, même si elle se sentait terriblement faible et impuissante face à la situation. « Tu m’as tellement aidé Keith, tu n’as aucune idée… Merci à toi, tu m’entends? Merci à toi. » Elle se redressa un peu, juste assez pour pouvoir le regarder dans les yeux. « Mais s’il te pait, ne me laisse pas. » Et elle s’effondra à nouveau dans ses bras.
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MessageSujet: Re: Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You * w Leah *   Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You       * w Leah * EmptyLun 21 Sep 2015 - 23:43

Il avait essayé, de ne pas lui dire aurevoir. Cela lui avait pris toutes ses forces, mais il y serait parvenu, à la fin. Du moins, si elle ne s’était pas présentée à l’impromptu dans sa chambre d’hôpital.

Il aurait tout fait, pour elle. Mais ce qu’elle lui demandait là sortait du registre du possible…

Elle le réalisait, elle aussi, même si elle se refusait à l’accepter.

Alors que les paroles flanchaient et que le silence devenait aussi empreint de signification qu’une encyclopédie portant sur l’âme humaine, Leah franchit la distance qui les séparait pour prendre un Keith fragile et émacié dans ses bras. Il fit de son mieux pour lui rendre, faiblement, son étreinte malgré la douleur. Une douleur qui n’avait rien de physique. Cette proximité, il l’espérait tout l’évitant depuis si longtemps...

Elle semblait comprendre qu’elle n’aurait peut-être plus d’occasion de lui parler et tenta à son tour de lui exprimer sa propre gratitude, avant de retourner dans le déni et de le serrer contre elle à nouveau. Keith ne savait trop où se mettre, déchiré entre la réalité qu’il allait bientôt mourir – dans la nuit, en fait, si les évènements suivaient leur cours tels que prévus- et le fait qu’il devait consoler la peine provoquée par sa propre mort avant de partir en paix.

Il passa la main derrière la tête de Leah et lui caressa délicatement les cheveux, dans un geste qu’il espérait réconfortant.

« Tu sais, Leah, ce n’est pas exactement ma décision… Crois-moi, j’aurais mille fois mieux aimé ne pas développer de cancer et ne pas laisser personne…  »

Il continua de la tenir contre lui quelques secondes, avant de la prendre doucement par les épaules pour la reculer et pouvoir la regarder en face.  

« Je suis tellement épuisé, Leah… Ces dernières années ont été tellement difficile pour moi, seul, sans Sharon. Si cela n’avait pas été de Béatrice, de Huntington Beach… de toi… jamais je n’aurais pu me rendre aussi loin. Mais là, je suis rendu au bout de ma route…Je n’en peux tout simplement plus. Regarde-moi… »

Les joues creuses, les traits tirés, les yeux pochés, il n’avait quasiment plus que la peau sur les os, commerongé par l’intérieur.  

« Je n’en peux plus, Leah. Et même si ce n’était pas le cas, la medicine ne peut plus grand chose pour moi non plus à ce stade… La seule chose qu’il me reste, c’est l’option de partir dignement. Pour ma fille. Après avoir pu dire aurevoir à ceux que …à ceux qui comptent pour moi.  »

Il posa le regard sur un livre, posé sur le rebord de la fenêtre : Guerre et Paix, de Tolstoï. Rob le lui avait apporté précédemment, en s’assurant d’y glisser une petite enveloppe d’héroïne suffisante pour l’overdoser cinq fois. Ce n’étaient pas les voies d’accès qui lui manquait : il devait y avoir une bonne demi-douzaine de cathéter de plantés un peu partout sur ses bras et le dos de ses mains. Même un dans la cuisse…

Il reporta son attention sur la femme en pleur assise juste à côté de lui.

« Je suis vraiment désolée, Leah… J’aurais tellement aimé que les choses soient différentes…  »

Pouvoir être là pour voir Mason grandir et voir la fierté de Leah lorsque le petit homme ferait ses premiers pas à l’école. Pouvoir voir la ville vibrer autour d’elle. La voir se fâcher contre l’idiotie et s’émerveiller devant la beauté. L’entendre chanter et la voir danser.

« J’aurais tellement aimé...  » , répétat-il en hochant la tête de gauche à droite.

Il aurait tellement aimé pouvoir lui dire “je t’aime”...
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MessageSujet: Re: Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You * w Leah *   Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You       * w Leah * EmptyDim 11 Oct 2015 - 13:26

La cage d’orée qu’on avait bâti autour d’elle dès lors qu’elle était née avait été mise à terre depuis bien des mois déjà. Leah avait appris de la façon la plus violente et la plus blessante que la vie était loin d’être toujours rose. Elle avait souffert, avait atteint le fond du trou et avait cru ne jamais pouvoir se relever. Elle avait contemplé des idées noires, avait passé des nuits entière à hurler dans son oreiller, le coeur déchiré par les regrets. Elle avait pleuré pendant des heures, était passée par toutes les phases possible, du déni à la colère en passant par les remords et l’angoisse. Elle en avait vu de toutes les couleurs pendant des mois, et maintenant que les choses allaient un peu mieux, voilà qu’elle devait à nouveau faire face à un horrible drame? Non. Non. Elle refusait. Keith ne pouvait pas partir, pas comme ça. Ce n’était pas encore son heure, il avait encore tant de choses à vivre et elle avait encore tant de choses à lui faire découvrir sur elle-même et sur lui aussi. Ils n’avaient pas eu assez de temps. Elle ne savait même pas ce qu’elle éprouvait pour lui, elle comprenait à peine pourquoi il réussissait à la troubler à chaque fois que leurs regards se croisaient et pourquoi un frisson agréable la parcourait à chaque fois que leurs deux corps entraient en contact. Il ne s’était jamais rien passé entre eux, mais ç’aurait pu. Maintenant qu’elle y pensait vraiment, et qu’il lui annonçait qu’il n’allait plus pouvoir rester dans le coin encore très longtemps, elle se rendait compte à quel point elle s’était voilée la face. Keith était un excellent un ami, un homme très gentil, drôle et serviable, et par dessus tout il était un père formidable. Elle avait une admiration sans limite pour lui, et leur relation ne pouvait pas se terminer ici. Pas comme ça. Elle ne voulait pas lui dire au revoir pour toujours, encore moins dans cette chambre d’hôpital miteuse. Effondrée dans ses bras, elle se sentait comme une petite fille. Il essayait tant bien que mal de la réconforter, mais à présent il ne pouvait plus rien dire qui changerait la situation. Il allait mourir. Il allait mourir et elle ne pourrait plus jamais passer du temps avec lui. Il allait mourir et elle allait être seule à nouveau. Les larmes inondaient ses joues sans qu’elle n’y puisse rien. S’arrêter de pleurer était impossible. Pourtant, lorsqu’il la força à le regarder, elle se laissa faire tout en reniflant de temps en temps. Il était fatigué de se battre, et même si elle ne savait pas ce qu’il avait traversé, elle pouvait essayer de comprendre. Leah n’aurait jamais pu lui en vouloir, mais elle sentait une certaine colère grandir en elle. Pourquoi ne lui avait-il jamais rien dit à propos de sa maladie? S’il lui en avait parlé plus tôt… Elle n’aurait rien pu y changer, mais peut-être aurait-elle pu le convaincre de se faire soigner? Elle aurait moins été préparée à l’inévitable. Il était au bout de sa route, mais elle n’était pas prête à continuer la sienne sans Keith. Pourtant, elle ne pu lui répondre. Elle ne pouvait pas être égoïste et continuer de nier la réalité. Elle ne pouvait pas lui demander de continuer à se battre s’il en était incapable, s’il était trop épuisé pour le faire. Chaque mot sortant de sa bouche devenait comme des milliers lames venant se planter dans sa poitrine. Ce qui la frappait particulièrement était la résolution avec laquelle s’exprimait Keith. Il semblait avoir accepté sa destinée, il avait lutté tant qu’il avait pu, mais à présent il savait qu’il était temps pour lui de dire au revoir avant de partir sereinement. Encore une fois, il lui prouvait à quel point il était un homme bien. Sa force mentale était impressionnante, et dévastatrice pour elle qui était incapable de rester plus de quelques secondes sans avoir à refouler un sanglot ou essuyer une larme.

La joie de l’avoir rencontré était plus forte que tout, plus forte que la peine immense de le perdre. Elle ne regrettait rien, si ce n’est peut-être de ne pas avoir tenté quelque chose avant. Elle aurait dû, mais elle ne l’avait pas fait et aucun retour en arrière n’était plus possible. Son erreur avait été de croire qu’elle avait le temps, qu’ils avaient toute la vie devant eux… Keith avait la sienne derrière. Si elle avait su… C’était tellement dur à accepter, mais il ne devait pas s’excuser. Surtout pas après les moments précieux qu’il avait partagé avec elle. « Shhhh » siffla-t-elle doucement alors qu’il ne termina même pas sa phrase. Elle glissa son index sur les lèvres de Keith. « Sans toi, je ne serais pas où j’en suis moi non plus. Tu m’as tellement apporté, Keith. » Elle serait éternellement reconnaissante pour tout. Sans réfléchir d’avantage, elle s’approcha à nouveau du visage de Keith et déposa un baiser sur sa bouche. Elle n’oublierait rien. Elle ne l’oublierait pas. Il avait été la lumière quand elle était dans le noir, son soleil les jours de pluie, et l’épaule sur laquelle elle s’était reposée. Keith lui avait donné plus qu’elle n’aurait jamais pu l’espérer. Il avait été un véritable ami, et elle se sentait une meilleure personne depuis qu’elle avait fait sa connaissance. Elle n’était pas prête à dire au revoir, mais s’il le fallait vraiment elle ne voulait pas regretter quoique soit.
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MessageSujet: Re: Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You * w Leah *   Chambre 514 - I Find It Hard To Tell You       * w Leah * EmptyMar 16 Fév 2016 - 20:13

Because I could not stop for Death,
He kindly stopped for me;
The Carriage held but ourselves
And Immortality

We slowly drove – He knew no haste
And I had put away
My labor and my leisure too,
For His civility

We passed the School, were Children played
Their lessons scarcely done;
We passed the fields of gazing grain
We passed the setting sun

Where She was waiting for me.


Il accepta le baiser au gout de paradis qui fit s’effondrer son univers,. Lorsqu'il prit fin, il s’accrochant de son mieux aux iris inondés de Leah, en y évitant soigneusement son propre reflet. Il ne savait plus quoi faire. Il ne savait plus quoi dire. Il lui semblait comprendre toute la brutalité des cinq dernières secondes de la vie de Roméo, même si sa fiole à lui était encore pleine.

Il ne pouvait plus se voiler la face : il était amoureux de Leah. Depuis des mois. Du même amour qu’il l’avait conduit à épouser Sharon. Depuis son décès, il s’efforçait de lui réserver l’exclusivité de son cœur. Un ultime témoignage à la grandeur de leur histoire. Et voilà qu’il flanchait dans les derniers mètres de son marathon. Si près du but.

Une chute qui pourrait s’avérer lourde de conséquence. Pas pour lui – il n’avait plus grand-chose à perdre. Mais pour elle.

Dans quelques heures, tout serait terminé pour Keith. Il emporterait ses regrets dans sa tombe. Mais Leah, elle, traînerait son fantôme pendant quelques temps encore. Et il ne craignait rien de plus au monde que d’obscurcir sa radiance.

Menotté par ses sentiments, étouffé par ces mots qu’il ne pouvait pas prononcer, il se contenta de demeurer inerte, tenant Leah dans ses bras dans un geste qu’il aurait voulu maintenir pour l’année à venir, les yeux humides.

« Merci, Leah… »

Ses larmes commencèrent à s’échapper de ses yeux, comme celles d’un enfant assaillit par des émotions qu’il ne sait nommer.

« Ça signifie tellement, pour moi. Je suis seul depuis si longtemps… Nous avions tout devant nous, et elle est partie tellement vite que… Je ne savais plus quoi faire. Je ne savais plus comment vivre. Je ne SAIS plus comment vivre… Je me démène dans un univers que je ne comprends plus… Je sais qu’elle est là, quelque part… mais je ne la vois plus…et je me demande ce qu’elle dira, quand nous nous retrouverons… »

Les larmes s’intensifièrent, tout comme les trémolos de sa voix. Il ne pouvait plus détacher son regard de celui de Leah. Il craignait que cela ne le tue sur-le-champ.

« J’aimerais tellement pouvoir t’offrir tout ce que tu mérites, Leah. Mais j ne suis plus qu’une coquille desséchée… Avant même que je ne me retrouve ici…»

Il y avait cette histoire de greffe dont lui avait fait mention son médecin, et à laquelle il n’avait guère prêté attention alors. Malgré son insistance. Car Sharon lui tendait la main, à la page 621. Là où ils avaient uni leur existence, le 21 juin, au Washington National Cathedral. Là où le destin pousse, une fois de plus, Pierre vers Natasha, si sa mémoire ne lui jouait pas de mauvais tour.

Oh, cruelle Ironie – où donc t’arrêteras-tu ?

« Je suis désolé.»

Il prit une profonde respiration pour tenter de reprendre une once de dignité.

« Tu es là, bien réelle, et je n’ai rien de mieux à dire que de t’assaillir avec mes histoires de fantômes… C’est juste que…»

Il poussa un soupir.

« Tu es une femme merveilleuse, Leah. Assure-toi que ceux que tu laisses entrer dans ta vie le réalise.»

Screw it. Il ne pouvait pas lui faire l’affront. Pas maintenant.

« Je t’aime. Depuis longtemps. Et s’il en avait été autrement, ça aurait été ma plus grande joie que de te le faire réaliser à chaque jour. »
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