|
| [!Mature!] Life can only be understood backwards *with Mila* | |
| Auteur | Message |
---|
| Sujet: [!Mature!] Life can only be understood backwards *with Mila* Ven 10 Juil 2015 - 15:49 | |
| Cela va peut-être vous surprendre, mais il y a bien peu de gens qui ont véritablement partagé ma vie. Shocking, isn’t it ? . J’suis plutôt du genre à prendre ou à donner qu’à échanger, voyez-vous ? Parce que ça implique une union dynamique. Quelque chose de maintenu dans le temps. Et un accès direct à l’abîme qui m’habite, comme le dirait mon pote Freddy Nietszche. C’est pas que j’ai de la difficulté à m’attacher – juste que mon amour est pareille que celui de Dieu, et que de n’en aimer qu’une seule, et bien, ça prive tous les autres. Vous voyez ? Ceci dit, il m’est quand même arrivé de me laisser aspirer par certaines créatures particulièrement fascinantes. Probablement que la plus marquante de celles-ci a été Mimi. J’ai toujours eu un faible pour les beautés rares couplées à une âme torturée. Elles m’attirent avec le même magnétisme animal que celui que la lumière exerce sur les éphémères : je ne pense qu’à me laisser embraser jusqu’à ce que mort s’ensuive dans leur sombre éclat. Ma cryptonite. J’avais 16 ans, elle en avait 20, et elle faisait tourner toute les têtes. Sa conquête m’apparaissait aussi certaine que de gagner le gigantesque panda dans une fête foraine : tous s’y essaient, même si nous savons qu’il s’agit d’un jeu auquel nous ne pouvons pas gagner. Pourtant, ce soir là, les astres se sont alignés, and I kissed the girl. And we liked it, so we tore our clothes off. Contre toutes attentes, nous nous sommes accrochés un bon moment en fait. Jusqu’à ce que je m’enrôle pour l’armée. Aujourd’hui, 16 ans plus tard, alors que je suis assis sur la bordure d’un trottoir désert de Pacific Lane, bouteille de gin recouvert d’un sac en papier brun à la main, je regarde sa photo sur un cover de magazine célébrant sa réussite professionnelle et je me rappelle comment elle devenait wild lorsque nous faisions l’amour dans le lit de sa mère. Et ça me fait sourire. C’est tout ce qu’il me faut pour me sortir de ma torpeur. Ça et une bonne rasade de gin. ********** "…et puis là, sans crier gare, elle se met à crier « Fuck, Tom, c’est la bagnole de mon père! Faut qu’on se casse maintenant!! »" Les cinq membres du petit cercle s’étant formé autour de moi éclatèrent de rire. Les anecdotes d’adolescence d’une connaissance commune ouvrent toutes les portes. C’est moi qui vous le dis Je m’étais en fait invité à une petite soirée organisée par ses pairs pour souligner le travail exceptionnel de miss Jovanovic, ainsi que l’attribution d’un gros contrat à Los Angeles, apparemment. Je m’étais pointé sur le tard, revêtant une fois de plus ce costume que j’avais volé pour me faire passer pour Heath Wilde, au début de l’année. C’était presque la brique la mieux investie de ma toute ma vie. Du coup, il ne restait plus qu’une petite fraction des convives, et tous étaient d’humeur joviale. " Je vous en prie, monsieur Fuller, arrêtez, vous allez nous faire mourir de rire! Dites-moi, comment avez-vous rencontré Mila déjà ? Parce que si vous travailliez dans le domaine, je vous aurai remarqué! " " Oh! Elle m’a offert sa virginité, à ses 20 ans. Et je me suis assuré de faire honneur à son don. Mais elle m’a brisé le cœur et m’en a préféré un plus jeune… Un grand classique, que voulez-vous. Ces femmes d’affaire, toutes des croqueuses d’homme, c’est moi qui vous le dit." C’était un joli tissu de mensonge, mais je carburais au malaise, vous le savez bien. Les choses avaient toujours été très claires entre moi et Mila. Je n’attendais ni ne demandais rien d’elle si ce n’était qu’un cœur ouvert en toute franchise. Ni exclusivité, ni promesse d’éternité, ni aucune forme de servitude. La seule chose qui m’importait était qu’elle soit elle-même en ma compagnie. Et qu’elle me lance ce regard pervers à l’occasion. Lorsque j’ai quitté Huntington Beach, j’avais présumé – avec raison- qu’elle avait passé à autre chose. Lorsque je suis revenu, j’avais trop à faire pour lui laisser savoir que j’étais de retour dans le coin. De toute façon, il était plutôt évident que nous avions toujours arpentés des chemins divergents qui ne se croisaient qu’en un seul point. Cette soirée le démontrait bien. " Si vous voulez bien m’excuser, je vais maintenant aller présenter mes félicitations à la reine de la soirée!" D’un signe de tête, j’invitai Jennifer et Rosa à venir reprendre mes bras, laissant en plan messieurs Barbu-Mais-Cochon et Brown-Nosing-Forthewin. Les deux demoiselles faisaient partie du LSD-Z, et nous nous connaissions depuis quelques années maintenant. Nous partagions un amour certain pour la comédie humaine, et elles se prêtaient volontiers au jeu de mes différents plans. La première dansait à l’occasion au Penthouse ; et j’avais volé à la seconde à Hugh Hefner. Littéralement. Leur aptitude à jouer de leur physionomie plus qu’avantageuse m’offrait un nombre incalculable d’options. C’est donc escorté de mes deux potes que je m’approchais de Mila, en pleine discussion avec deux types moches. " Mila ? Pardon de te déranger. Tom. Tom Fuller. Je repassais dans le coin, et je me suis dit que j’allais en profiter pour te féliciter pour toutes ces incroyables réussites." Posant la main gauche sur son bras droit, je lui embrassai gentiment les deux joues. Sans la langue, bien entendu. Non non, vraiment gentiment, j’vous jure. Comme à une vieille amie. " J’ai toujours su que tu irais loin. C’est ta mère qui doit être sacrément fière!" Ouais, parce que même si je savais faire un nœud de cravate, je demeurais un fils de pute. Comme un peu tout le monde, en fait. Sauf que j’avais une plus grande gueule. " Oh, tient, pendant que j’y pense, je t’ai apporté deux cadeaux. Elles sont à toi jusqu’à midi tapante demain. "Je désignai de la main Jennifer et Rosa, qui s’avancèrent en souriant alors qu’elle reconnaissait leur cue. " J’ai eu vent que c’était de bon goût, dans ton cercle intime, que d’offrir des bimbos ? J’espère que tu les apprécieras autant que celles que Derek te rapporte!"Ouaip, un vrai sale fils de pute… En même temps, Huntington était une très petite ville, et j’avais de très grandes oreilles… Surtout pour ce genre de choses. |
| | |
| Sujet: Re: [!Mature!] Life can only be understood backwards *with Mila* Jeu 30 Juil 2015 - 15:24 | |
| Tom ∞ Mila Quel bonheur d'avoir enfin réussi à signer ce contrat à Los Angeles ! Le chantier devrait commencer d'ici moins d'un mois ce qui fait que je vais multiplier les voyages entre Huntington Beach et Los Angeles, mais pour mon plus grand plaisir puisque je n'aurais jamais pensé que mon projet plaise autant. Pour la peine, mes associés et collègues ont décidé d'organiser une fête en mon honneur. Naturellement, mon père et mon frère sont là, et je passe le plus clair de mon temps avec eux. De temps en temps, nous sommes interrompus lorsque certains viennent m'adresser leurs félicitations mais rien ne pourrait entâcher ma bonne humeur ce soir.
Les hommes de ma vie s'absentent et me laissent avec deux collègues venus me féliciter à leur tour. Quelques minutes après, un trio s'approche de moi : deux femmes aux allures d'escort avançant derrière un homme qui m'est inconnu. Il ne me semble pas qu'ils aient été invités mais je n'en ai pas la certitude, ce n'est pas moi qui ai géré ça. Quoi qu'il en soit, l'homme finit par se présenter. Bien sûr ! Tom... Je n'aurais pas cru le revoir un jour, dire qu'on est sortis ensemble alors que je n'avais que vingt ans. Bon sang ce que à remonte à loin ! Avant qu'il ne m'embrasse sur les deux joues, je dis avec un large sourire :
« Oh mon Dieu, Tom ! Ça fait longtemps ! C'est gentil d'être passé, merci. »
Mes deux collègues ayant l'air de se sentir de trop s'en vont discuter avec d'autres gens du cabinet. Si sa phrase commence comme un compliment qui me fait chaud au cœur, ce qui suit me glace le sang. Une boule se forme dans ma gorge et je me contiens pour ne pas lui coller une gifle magistrale. Comment ose-t-il parler d'elle dans une soirée comme celle-ci ? Après tout ce que je lui ai confié quand on était ensemble ? Il a toujours su à quel point ma mère s'est montrée affreuse avec moi et maintenant il en tire profit. Je ne l'aurais jamais cru comme ça... Mais pourquoi fait-il une chose pareille ? Est-ce dans le seul but de m'atteindre ou par jalousie ? Si seulement Isak était resté avec moi, il aurait massacré ce connard. Je lui adresse un sourire faux, histoire de ne pas trop attirer l'attention :
« Oui ! Elle est plus fière que jamais, merci de t'en préoccuper. »
Il m'annonce qu'il a deux cadeaux pour moi et sans trop de difficulté, je me doute qu'il s'agit des deux femmes – si on peut les considérer comme telles – qui étaient restées en retrait. Toutes deux sourient comme des potiches et j'ai une soudaine envie de les noyer dans le punch. Je pensais avoir entendu le pire qui soit jusqu'au moment où il évoque les maîtresses de Derek. Comment a-t-il su ? Est-ce que Derek a été le crier sur tous les toits ? Je ne pense pas qu'il aurait fait une chose pareille mais les gens ne cessent de m'étonner, la preuve. Même mon sourire faux s'évanouit. Je chasse les deux potiches d'un geste de la main et elles s'en vont en gloussant. Isak, reviens je t'en prie... Que cette histoire ne s'ébruite pas... Si lui est au courant, y-a-t-il d'autres personnes qui ont pu s'en apercevoir ? Le mieux que je puisse faire pour le moment, c'est garder mon calme et faire en sorte qu'il la ferme. Je m'en vais dans un coin, à l'écart des convives, me doutant qu'il va me suivre. Je le fusille du regard et demande :
« Qu'est-ce que tu veux, Fuller ? De l'argent ? De l'attention ? C'est quoi ton problème ? » code by Silver Lungs |
| | |
| Sujet: Re: [!Mature!] Life can only be understood backwards *with Mila* Jeu 6 Aoû 2015 - 18:21 | |
| Je suis un être de glace. Le plus grand flegmatique de la côte ouest. Les émotions me coulent sur le dos comme l’eau sur le dos d’un connard. Oui, c’est fait exprès. Mais j’ai un secret. Un trigger point . Quand j’entends le mot Fuller, je deviens un autre homme. Ça me fait le même effet que le sang à un requin. Je deviens tout excité et mes sens deviennent plus acérés. Because I can smell the kill.
" Je veux tout, Vitch. J’ai toujours tout voulu."
Fuller and Vitch. Lightning and thunder. Shit and fan. Certaines choses ne changent jamais.
Je suis quand même honoré qu’elle me fasse une petite place au milieu de son nouvel univers. Qu’elle tasse les deux rigolos qui habitent son quotidien pour que l’on puisse discuter à cœur ouvert. Je le prends comme une marque d’importance, et ça me réchauffe le cœur. Ça et son regard enflammé.
" C’est marrant, j’ai toujours cru qu’à ce moment, tu me pousserais à travers une fenêtre. Tu t’es assagie, on dirait. "
Je lève les deux mains en l’air en signe de paix.
" Et ‘as perdu ton sens de l’humour. Il se trouve que moi et ce… comment il s’appelle… Der Dick ? Derrick ? Non.. Derek ? C’est ça ? Le mec qui t’a offert cette jolie bague, là… Il semblerait que lui et moi avons des goûts similaires en matière de femmes. Du coup, on est un peu devenu… pote ? "
Non, j’suis pas un romantique. Mila, ça avait été une belle période. Avec un début et une fin. Mais j’avais toujours eu une place spéciale dans mon cœur pour les fuckers comme Derek.
" Il est pas là, d’ailleurs ? Ça m’étonne… "
Plus ça goûte mauvais, plus c’est efficace, à ce qu’on dit.
" J’ai vu ta photo, sur le cover d’un magazine. Ça m’a rappelé de bons souvenirs. Du coup, je me suis dit que je pourrais te rendre la pareil, et de te rappeler d’où, et d’avec qui, t’es venue. "
Je ne lui avais jamais fait signe lorsque j’étais rentré à Huntington Beach. Comme je l’ai dit, j’étais ailleurs. Still, in my own twisted way, I considered her a friend. Même si elle non plus ne m’avait pas contacté.
" Je ne vais pas tourner autour du pot, Mila : je suis venu pour reconquérir ton cœur. "
Je voulais le reconquérir, vrai – mais pas pour moi-même. Je sortis une épaisse liasse d’enveloppe de chacune des deux poches intérieures de mon veston, chacune pile maintenue ensemble par des petites ficelles un peu artisanales. Il y en avait très exactement soixante-neuf. Devil’s in the details.
" Je t’ai écrit. Souvent. Depuis l’Irak. Depuis mon retour en ville. Je ne savais pas si je devais te les envoyer ou non…J’ai eu tort : le choix de les lire ou non te revient. "
Je les dépose sur une petite table basse, près de nous. Mindgames : si je les lui tendais directement, elle les aurait refusées, mais je gageais qu’elle n’allait pas les laisser à l’abandon. Quant à savoir si elle finirait par les ouvrir ou non… I was bloddy fucking hoping so! J’avais soigneusement plié la photo d’une playmate du mois de différents Playboy dans chacune de ces soixante-neuf enveloppes! Et sur chacune des photos, j’avais écris : « T’es cent fois meilleure qu’elle. Kisses. Fuller ». Ça avait pris une éternité au petit écureuil hyperactif que j’étais.
Je ne sais pas si elle apprécierait l’effort à sa juste valeur. Probablement pas. J’suis un éternel incompris.
Je jetai un coup d’œil aux deux types que j’avais délogé, qui nous regardait en se demandant qui j’étais, et s’ils auraient un jour la chance de la voir nue. Je levai mon majeur droit dans leur direction, tout sourire, avant de retourner mon attention vers Mila.
" Je ne veux pas faire de scandale. Je suis un modèle de civisme et de retenue. Juste… qu’est-ce que tu fous avec cette enflure ? Qu’est-ce que t’espère ? Dis-moi que t’as un amant, au moins ? " |
| | |
| Sujet: Re: [!Mature!] Life can only be understood backwards *with Mila* Dim 13 Sep 2015 - 20:51 | |
| Tom ∞ Mila Cette soirée est un des symboles de ma réussite. Tout le cabinet est là, ainsi que mon père et mon frère, puis quelques amis. Naturellement, pas ma mère mais ça, j'en ai l'habitude depuis des années déjà. Quoi qu'il en soit, toutes les personnes ici viennent me féliciter seule ou en petits groupes, coupe de champagne à la main. Et j'ignorais encore que cette soirée me réservait une surprise de taille : la présence de Tom. C'est toujours assez troublant de retomber sur quelqu'un qui a joué un rôle majeur dans notre vie, des années plus tard. Si au départ c'est une agréable surprise, qu'il commence à me complimenter, ce qui suit me métamorphose.
Parler de ma mère dans un moment comme celui-là me fait tellement de mal... Déjà que d'habitude c'est un sujet sensible mais là... C'est indescriptible. Néanmoins, je ne comprends pas du tout quel est son but lorsqu'il me parle d'elle : voudrait-il me faire du mal, tout simplement ? Mais quel intérêt ? Il en rajoute ensuite une couche, faisant venir deux filles aux allures d'escort' girl, évoquant au passage l'infidélité de Derek. L'idée que d'autres personnes que Tom soient au courant me fait froid dans le dos. Tout ce qu'il faut, c'est que tout ça ne s'ébruite pas et je serais prête à tout pour l'empêcher. Je pars alors dans un coin de la salle, à l'abri des regards, sachant pertinemment qu'il n'en a pas fini avec moi et qu'il va me suivre.
Sans tarder, il me rejoint et je lui demande spontanément ce qu'il veut. Il a toujours tout voulu... J'aurais dû m'en douter. Je me contente de soupirer et ne fais absolument aucun commentaire. Je n'ai d'ailleurs pas manqué de remarquer qu'il m'a appelée par la fin de mon nom de famille mais fais tout de même comme si de rien était. De nouveau, il me provoque, voyant que je suis en colère. Oh, ça ne se voit pas tant que ça si ce n'est dans mon regard, mais il me connait assez bien pour le savoir.
« Ouais, bah figure-toi que j'en aurais bien envie mais la fête ne va pas tourner au vinaigre tout ça à cause d'un parasite. »
Puis, voilà qu'il aborde de nouveau le sujet Derek. Pas aussi tabou que celui de ma mère mais ça n'en est pas si loin. Il a le culot de me dire que j'ai perdu mon sens de l'humour en plus de ça... Mais le fait qu'il soit devenu pote avec Derek me surprend alors je ne me gêne pas pour rire. Disons qu'il a plutôt tendance à fuir les types comme Tom comme la peste, et c'est rien de le dire.
« Toi ? Pote avec mon fiancé ? Vous ne devez pas encore être assez proches, puisqu'il ne t'a pas encore invité chez nous. »
Il souligne ensuite l'absence de l'homme en question et cette petite pique me fait un peu mal. Je n'en laisse rien paraître, me contentant de hausser les épaules :
« Comme tu le vois, non. Il bosse. »
Ou pas, mais j'imagine que Tom sait assez de choses pour ne pas dire ouvertement que peut-être qu'il est en train de me tromper pour la énième fois. Il me raconte alors avoir vu ma photo en couverture d'un magazine et que c'est comme ça qu'il a eu l'idée de venir.
« Quelle délicate attention, j'imagine que je devrais te remercier... »
Dis-je d'un ton ironique avant qu'il ne poursuive, disant être venu pour reconquérir mon cœur. Je lève les yeux au ciel, puis je le vois sortir un paquet d'enveloppes de ses poches. J'arque un sourcil, ne comprenant pas de quoi il s'agit au départ. Il m'explique m'avoir écrit souvent en Irak et j'avoue que même si ça fait des années que je n'avais pas pensé à ce qu'il pouvait bien devenir, ça me touche qu'il ait pensé à moi là-bas. Je ne sais par contre pas vraiment si je dois me réjouir qu'il ne les ait pas envoyées et il les pose justement sur un guéridon. Quelques secondes plus tard, je les prends et lui adresse un sourire sincère :
« Je t'avoue ne pas encore savoir ce que je vais en faire, mais j'apprécie que tu sois venu me les donner. »
Le voilà qui recommence à faire preuve d'une politesse discutable, faisant un doigt d'honneur à deux de mes collègues alors qu'ils nous regardaient. Je roule des yeux et lâche un soupir avant de dire d'un ton ironique :
« Je vois ça, t'as vachement mûri avec l'âge. »
Il me demande alors ce que je fais avec Derek et je sais bien que quoi que je lui réponde, je ne vais pas sembler très convaincante ; il ne manque pas de me demander aussi si j'ai un amant. Je secoue la tête :
« Non, je n'ai pas d'amant, mais j'imagine que tu te porterais volontaire si j'en avais besoin. »
Je jette ensuite un bref regard à la salle avant de reporter mon attention sur lui et me contente de dire :
« Je suis bien avec lui, malgré tout. Et j'ose espérer que ses petits écarts de comportement cesseront une fois qu'on sera mariés... »
Je sais bien que je me mens à moitié à moi-même mais il est hors de question que j'avoue à Tom que je ne peux pas quitter Derek sous prétexte que ça n'arrangerait pas ma réputation et tout ce qui va avec... code by Silver Lungs |
| | |
| Sujet: Re: [!Mature!] Life can only be understood backwards *with Mila* Jeu 24 Sep 2015 - 21:08 | |
| C’était cool de la revoir, Mila. C’était un peu surréel, en fait. Comme avec tous ceux que j’avais côtoyé, je m’imaginais une multitude de scénario du genre de femme qu’elle deviendrait à différent moment de sa vie. Dans quelques uns, elle finissait en pute junkie, bien sûr. Une finalité qui nous menaçait tous, d’ailleurs, soyez prévenus (looking at you, Hazel, et ton balais dans le cul!). Dans d’autres, elle ressemblait à ça, à cette femme d’affaire « once too cool for school, now too cool for life ». Dans la majorité des cas, cependant, elle suivait son cœur, coûte que coûte.
Looks like I was bloody wrong.
" C’est tout, Vitch ? C’est tout ce qu’il reste de ton feu ? Le mieux que tu peux faire, c’est commenté sur mon manque apparent de maturité ? Il t’a passé une sacré laisse, le Derek, pour que tu mettes à présenter la joue gauche au lieu du poing fermé."
C’était tellement cool de la revoir qu’en fait, je réalise que j’avais fait aucun plan. Moi qui avais toujours deux coups d’avance, là, je séchais. Je m’étais laissé emporter par un seul et unique objectif : la revoir. Examiner ce qu’elle était devenue, comme la relique vivante d’un passé précieux et à moitié oublié.
Je voulais ré-apprendre qui elle était…
" Écoute, j’suis un homme de principes et je me tiens loin des femmes engagées. Mais si c’est pour rendre service à une vieille amie… "
... and see how she fucks now....
Aussi tentante soit l’idée, je n’étais pas là pour ça.
N’est-ce pas, Tom ?
" Ouais, je suis de ton avis aussi. Quand le rabbin… ou le curé ? Il a encore sa petite peau ou pas ? Quoi que dans son cas, c’est peut-être une question d’usure… va lui demander s’il te jure fidélité, j’suis convaincu que ça va lui remettre les idées en place. Ça fait ça, les serments devant un homme de Dieu. Vous avez une date, d’ailleurs ? Que je bloque mon agenda? Préviens-moi si tu veux que je fasse un discours, hein ?"
Je souris comme un con, parce que je sais qu’elle sait que je sais que c’est une proposition ridicule et que jamais elle ne me laissera mettre les pieds à moins de 10km de sa personne vêtue de sa robe de mariée.
Ce qui est vraiment dommage, en fait, car elle fera une mariée magnifique.
Nous avions brièvement discuté mariage, à l’époque. Enfin… de nos opinions sur le mariage. Ou plutôt de mes opinions sur le mariage. Que je croyais que c’était le plus grand geste de l’humanité. Et que c’était pour ça que les religions étaient venues le pourrir avec autant d’assiduité.
Je ne l’avais guère convaincue.
Je changeai de ton.
" En fait, je ne suis pas venu pour discuter du comportement des phallus que tu veux faire entrer dans ta vie, mais bien de ceux que tu produis. Quand j’ai vu ta photo, je me suis mis à m’informer sur tes créations. Ta nomination pour le “Global Award for Sustainable Architecture” pour ta tour à Los Angeles. Ton hôtel, à Végas. La réfection du musée, à San Diego. Le centre commercial, à San Francisco. Hell, dans l’article, ils te considèrent déjà comme la prochaine Thome Mayne. "
Je me déplace un peu pour bien lui faire face.
" C’est super, tout ça…. »
Je laisse un petit silence, avant de poursuivre.
" … mais c’est pas toi… Ce sont des bâtiments génériques. La progression logique du courant actuel. De l’architecture de ‘people pleaser’. Quand j’ai vu ça, je me suis dit « Fuck, c’est qui l’enfant de pute qui a réussi à la convaincre qu’elle devait courber l’échine et faire des blow jobs aux vieux cons dans leur tour d’ivoire pour réussir ? »
Oui, les métaphores sexuelles étaient requises. Désolé ma belle.
" J’veux dire par là que tu vaux mieux que ça, Mila. Je me rappelle des sketchs que tu me montrais entre deux parties de fesse. J’y connaissais rien, mais je trouvais ça d’une beauté à couper le souffle. Tellement que ça m’aidait à rebander, en fait. C’était original, aérien, créatif, inspirant, unique… C’est pour ça que je suis venu, en fait. Je savais que ce soir, tu serais entouré de petit lèche-cul qui allait te féliciter de faire dans la demi-mesure, dans le conformisme insipide et le remâché, alors que tu peux faire tellement plus… »
Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer.
" J’avais peur qu’il soit arrivé un truc à ce qui te rends si exceptionnelle…» |
| | |
| Sujet: Re: [!Mature!] Life can only be understood backwards *with Mila* Lun 26 Oct 2015 - 21:45 | |
| Tom ∞ Mila Je ne m'attendais clairement pas à tomber sur Tom lors de cette soirée, ni même autrement d'ailleurs... Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas tant changé que ça même si je trouvais ses défauts plutôt attirants à l'époque. Eh oui, j'étais encore dans ma période bad-boy ! Bon, faut dire que là, le fait qu'il fasse un doigt d'honneur à mes collègues alors qu'ils ne faisaient que nous regarder, j'apprécie pas du tout. Qu'il se fasse remarquer, c'est une chose, mais c'est ma réputation qui est en jeu là. Le voilà qui recommence à parler de Derek et je lève les yeux au ciel, prenant un air blasé avant de répliquer :
« Ne me teste pas trop, Fuller. Mon poing est toujours aussi en forme. »
Et maintenant il joue au conseiller conjugal à me demander ce que je fais avec Derek et si j'ai un amant. J'imagine que toutes les femmes le feraient à ma place, ou du moins la plupart, mais j'ai des principes. Lui aussi apparemment, même s'il ne serait pas contre jouer le rôle de l'amant, pour me rendre service parait-il.
« Tu peux tout de suite oublier, je n'ai plus les mêmes goûts en matière d'hommes, comme t'as pu le constater. »
Bien sûr, je ne peux m'empêcher d'espérer que Derek sera calmé une fois qu'on sera mariés mais c'est une chose dont je ne suis clairement pas sûre. Tom dit être de mon avis mais dans le fond, je ne sais pas s'il est sincère. Peut-être que si. Il me demande bêtement si on a une date et si je voudrais qu'il fasse un discours. Si seulement c'était un mariage que je souhaitais encore, je me serais probablement contentée de rire mais non, cette histoire me rend à fleur de peau. Je réponds alors sèchement, par rapport à sa proposition :
« Oui oui, je n'y manquerai pas. »
Je ne juge pas nécessaire de répondre à chacune de ses remarques. Après tout, à quoi il s'attendait ? Il débarque comme ça, il me provoque en me faisant la morale à sa manière... Je n'ai qu'à moitié envie d'être aimable. Mais s'il y a encore une chose que je n'attendais pas de sa part, c'était qu'il se soit autant renseigné sur tout ce que j'ai accompli jusque-là. Evidemment, il recommence à me comparer avec la Mila qu'il a connue, comme s'il n'avait pas compris que j'ai changé depuis. Pourtant, je le laisse tout déballer et même me dire que tout mon travail est du déjà vu. Peut-être que c'est le cas, mais si en effet il a raison, alors j'ai fait tout ça mécaniquement. A l'époque où j'étais avec Eden, j'étais bien plus inspirée qu'aujourd'hui et je suis forcément devenue une de ces personnes dont la vie personnelle influe sur le travail et je déteste tellement ça... Après son petit speech comme quoi quelqu'un a réussi à me convaincre de bosser de cette manière, je me permets d'intervenir en lui demandant directement son avis :
« Tu ne vois que ça dans mon travail ? Des bâtiments génériques ? Il n'y en a même pas un de ces dernières années qui sort du lot... ? »
Puis il poursuit, me disant que je vaux mieux que ça et que j'étais bien plus créative quand on était encore ensemble. Et je sais que ça ne lui plairait sans doute pas de l'entendre, mais je suis bien obligée de m'adapter un minimum à ce qu'on me demande pour le chiffre d'affaires du cabinet, en partie... Dans un sens, je dois admettre que ce qu'il dit me touche, je ne pensais même pas qu'il trouvait ce que je dessinais aussi beau à l'époque... Et ce qu'il dit ensuite me perturbe davantage. Pendant quelques secondes, je le dévisage avant d'enfin répondre.
« Qu'est-ce que tu crois... ? Il faut bien que je me plie un minimum à la mode, sinon, plus personne ne ferait appel à moi et le cabinet en pâtirait forcément. Evidemment, ça me manque de ne plus avoir cette liberté que j'avais avant mais qu'est-ce que tu veux que je te dise ? J'ai pas le choix au final... »
Je lâche un soupir et le regarde dans les yeux :
« Qu'est-ce que ça peut bien te faire que j'ai changé de toute façon ? » code by Silver Lungs |
| | |
| Sujet: Re: [!Mature!] Life can only be understood backwards *with Mila* | |
| |
| | | | [!Mature!] Life can only be understood backwards *with Mila* | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |