"We are young and we need to be happy."
andrew & benjamin

Il pouvait sentir le moteur de sa voiture palpitaient sous ses doigts. Resserrant plus fortement son volant, il vira à droite, les yeux rivaient vers un point fixe : la ligne d'arrivée fictive qu'ils avaient instaurée avec l'un de ses amis d'enfance. Un autre riche héritier, un autre enfin gâté. Il n'avait pas de limite au volant de sa voiture neuve. Aucun obstacle ne pouvait l'arrêter. Son corps semblait en osmose parfaite avec l'engin qui ne cessait de prendre de la distance. Chaque virage, chaque détour, chaque ligne droite augmentaient en lui la satisfaction d'une victoire proche. Il adorait ça, non, il aimait ça de plus en plus. Et plus il passait du temps dans sa voiture et plus il avait hâte d'arriver au point final pour marquer avec grandeur sa victoire. C'était là toute la beauté d'une course : qu'il y ait un gagnant et un perdant et l'esprit de compétition de Benjamin était assez élevé pour que la défaite ne soit pas une option. Il se mordit la lèvre, fronça les sourcils, vira à gauche, évita un groupe de jeunes, stabilisa sa trajectoire et enfin accéléra de nouveau. Un coup d'oeil sur son rétro lui fit comprendre que son ami n'était pas un novice de première et qu'il n'allait pas tarder à le rattraper. Et ce n'était qu'une question de seconde. Frustré, mais pas convaincu qu'il allait perdre, Benjamin tenta de maintenir sa distance jusqu'à la ligne d'arrivée. Ce qui fut difficile. Alors qu'il marqua sa 'victoire' par un virage à 180°, il cria d'amusement. Inutile de dire qu'il avait toujours un train d'avance et qu'il ne supportait pas perdre. Benjamin était un mauvais perdant, alors plus il gagnait, mieux c'était. Pour lui comme pour les autres. Décidément, cette nuit était terriblement surprenante. Loin de la ville, Benjamin s'était rendu chez une connaissance. Généralement, c'était ce qu'il faisait quand il était en repos. Il quittait la ville et embarquait dans des aventures invraisemblables accompagnées d'autres jeunes de son âge, riche comme lui. Il pouvait encore entendre le bruit des pneus grincé contre le bitume alors qu'il sortait de sa voiture, le coeur palpitant à tout allure.

« - Pour information, j'ai perdu uniquement pour épargner la vie d'un chaton qui promenait ses poussins au milieu de la route. » C'était ce qu'il y avait de bien avec Louis. Quelque part il était beaucoup plus sage et tranquille que Benjamin. Gagner ou perdre, il s'en fichait au fond. L'importance c'était de se dépasser soi-même. Un vrai hippi avec des dents en or. « - Adorable. Saint Louis en personne. » L'un comme l'autre ils aimaient le danger, l'adrénaline. Une légère tape à l'épaule, les deux grands adolescents se dirigèrent vers la villa du propriétaire. La fête battait son plein. De la nourriture, des gens civilisés, de la bonne musique avec un DJ internationalement connus. Le délire total et le bonheur assuré. Laissant Louis retrouver sa petite amie, Benjamin alla retrouver son cousin qui était assis non-loin. Impossible pour Benjamin de partir sans prendre avec lui son petit cousin. Andrew travaillait avec lui à la police et maintenant qu'ils étaient ensemble à longueur de journée, Benjamin se disait que c'était l'occasion de lui faire découvrir un peu son monde à lui. Mais surtout, il était temps pour Andrew de se lâcher un peu ! Benjamin était du genre à vivre sa vie, à 100%. Sans regret, sans prise de tête. Les vacances, il allait plus loin encore. Il pouvait carrément dépasser les frontières du possible et aller au-delà de toute chose. Et puis pour éviter les problèmes, quoi de mieux qu'un policier qui connaissait la loi parfaitement pour savoir comment la contourner ?

Pour Benjamin il était évidant qu'Andrew avait besoin de connaitre ça aussi. Cette sensation que tout était possible. Qu'il avait le droit de savourer ce qu'on lui offrait. Mais surtout, qu'il pouvait saisir les opportunités qu'on lui offrait pour se libérer des chaines de son passé. Avec deux shoot de vodka dans les mains, Benjamin offrit son plus beau sourire à son plus chouette cousin.

« - Tu penses à ce que je pense ? » Il fixait Andrew dans les yeux comme si une connexion télépathique existait réellement entre eux. À croire qu'ils pouvaient s'entendre penser avec facilité. Ce n'était pas le cas, mais c'était trop drôle de le penser. « - Aller, viens par ici cousin ! On va aller de trouver une jolie nana pour la soirée ! » Il ria en prenant place à côté d'Andrew. « - Ça va ? Tu survis ? »

Andy avait été embarqué par son cousin à une fête à Sans Diego. Il avait bien l’intention de s’amuser mais raisonnablement, il avait vu où l’avait mené ses excès et il n’était pas question qu’il reparte à la dérive. On lui avait accordé une seconde chance, enfin en réalité il avait eu plusieurs chances. Il était passé près de la mort un certain nombre de fois mais la dernière fois s’il n’avait pas reçu le cœur de quelqu’un il ne serait plus de ce monde. Alors il ne voulait pas gâcher cette chance d’être en vie, il voulait que sa mère et son petit frère soient fier de lui de là où ils étaient même s’il ne croyait ni en dieu ni en toute ces conneries de paradis. Mais il se disait qu’il voulait faire les choses bien simplement par respect pour la mémoire de sa mère qui s’était toujours démener pour qu’il ait la meilleure vie possible. Il avait gâché ces quelques dernières années de sa vie à s’accrocher à quelqu’un qui n’en valait pas la peine. Il avait été (était) amoureux de sa meilleure amie, et elle avait joué avec ses sentiments, elle avait fait semblant… Elle l’avait trahi, et depuis Eva il s’était promis de ne plus jamais tout miser sur la même personne. De ne plus jamais tomber amoureux comme il l’était d’Eva. C’était destructeur, elle l’avait détruit et il se reconstruisait doucement depuis qu’il était à HB. Sa vie à Atlanta était derrière lui, il n’y retournait que très rarement pour aller sur la tombe de son frère et sa mère. Bref aujourd’hui il vivait à HB et il était bien décidé à apprendre à vivre pour lui. Et il avait trouvé en son cousin un parfait modèle. Cousin qu’il ne connaissait que depuis son entré dans la police. Il était le fils du frère de sa mère, qu’Andrew n’avait jamais connu parce que le frère et la sœur avait coupé les ponts bien avant sa naissance. La famille maternel d’Andrew était complètement déchirée, ses grands parents ne parlaient plus à leur fils, ils ne connaissaient que très peu leur autre petit fils. C’est pour cela qu’ils avaient léger une partie de leur fortune à Andrew, ils l’avaient mis à l’abri du besoin pour le reste de ses jours… Mais le fait est que les deux cousins s’entendaient bien jusqu’à maintenant.

Andrew était assis et attendait le retour de Benjamin partie faire une course de voiture contre un de ses amis. Andy n’avait jamais été fan des grosses voitures puissantes, ce qu’il préférait c’était la moto. La sensation de liberté qu’il éprouvait sur sa moto quand elle était lancée à pleine puissance c’était indescriptible. Ça avait toujours été son échappatoire, et il avait toujours fait en sorte ces dernières années d’avoir le dernier modèle le plus puissant. Chacun sa façon de faire monter son adrénaline. Benjamin revint avec deux shooter à la main, Andy en attrapa un alors que son cousin lui demandait : « - Tu penses à ce que je pense ? » Andy fixa son cousin dans les yeux et laissa échappé un rire avant de répondre : « Ca dépend tu penses à quoi ? » Une façon de rentrer dans le jeu de connexion de son cousin tout en avouant ne rien penser du tout. Après tout peut-être qu’un jour leur lien serait assez fort pour connaître les pensées de l’autre mais là c’était tout de même un peu tôt. Mais c’était cool de penser qu’ils avaient cette faculté. « - Aller, viens par ici cousin ! On va aller de trouver une jolie nana pour la soirée ! » Andrew sourit, lui et les femmes ça finissaient toujours mal, soit il les faisait souffrir soit c’était lui. Enfin la seule qui l’avait fait souffrir c’était Eva parce qu’elle lui avait menti. Il répondit alors à son cousin un sourire sur les lèvres : « Si c’est juste pour la soirée ça me va ! » Pas question d’engagement avec Andrew, l’amour ce n’était pas fait pour lui. Il était bien trop passionné pour ça, quand il aimait quelqu’un c’était à corps et âme, alors quand on le trahissait c’était trop douloureux, trop destructeur… Il préférait privilégier les histoires d’un soir, pour ça il était doué. Benjamin lui demanda alors : « - Ça va ? Tu survis ? » Andrew sourit, oui la fête était plutôt sympa. Il avait discuté avec quelques filles, il avait bu quelques verres enfin bref une soirée cool quoi. Même si tout était démesuré parce que la fête était organisée par un gosse de riche. Mais après tout il pouvait bien évoluer dans ce monde-là à présent, c’était son monde aussi. Même s’il restait simple dans sa tête, se serait mentir que de dire que ce n’était pas agréable de pouvoir faire ou acheter tout ce qu’on voulait. Il répondit sourire aux lèvres : « Oui pour une petite fête de quartier elle est plutôt cool. » Andrew plaisantait bien sûr, on était loin de la petite fête de quartier, tout était grandiose, le DJ, la bouffe, l’alcool… Que des gens civilisés, il découvrait un monde qu’il ne connaissait pas vraiment et dont jusque-là il n’avait jamais voulu faire partie. Il ajouta : « Et dit moi hormis des courses de fillette en voiture il vous arrive de monter sur de vrai engins d’hommes et de faire des courses dignes de ce nom ? Si oui ça m’intéresse ! » Ba quoi la voiture c’était pour les fillettes ! Enfin il avait surtout dit ça pour taquiner un peu son cousin. Il aimait bien le chercher, Andrew se comportait très souvent avec lui comme un petit frère un peu chiant. Mais ça n’avait pas l’air de déranger Benjamin de jouer les grands frères « modèles ».

"We are young and we need to be happy."
andrew & benjamin

Andrew avait besoin de s'amuser. De souffler. Benjamin était conscient de tout ce qu'il avait traversé et vécu. Il était plus ou moins proche de son cousin et malgré sa façon de parler, d'agir, il pensait beaucoup à Andrew. Il faisait attention à lui, tout en essayant de lui changer les idées. Au fond, Benjamin et son cousin n'étaient pas si différent l'un de l'autre. Ils avaient vécu des choses plus ou moins similaires, mais Andrew avait surtout affronté la mort plusieurs fois. Ils avaient tous les deux eut le coeur brisé, d'une façon horrible. Andrew par sa meilleure amie, Ben par sa fiancée. Dans les deux cas, l'un comme l'autre avaient décidé depuis bien longtemps de ne plus aimer qui que ce soit. De ne plus s'attacher à qui que ce soit. Le problème c'était que Benjamin avait rencontré Ally et que les choses avaient changé. Mais passons. Il ne voulait pas encore en parler à Andrew. Il voulait d'abord s'amuser et rire et ne penser à rien d'autre. C'était important pour Benjamin de savoir que son cousin allait mieux. Qu'il profite de sa vie. C'était une bonne chose de vouloir faire le bien autour de soi, mais Andrew méritait mieux encore et le policier n'en doutait pas une seconde. Même si Benjamin n'avait découvert Andrew que récemment, il agissait comme si cela faisait des décennies. Sans doute parce que Matthew était comme un frère pour Benjamin qui du coup avait l'impression d'avoir découvert un frère caché ! C'est fou, mais cette idéalisation de la famille et des liens du sang, il aurait pu le perdre avec un père comme le sien. Sauf que Benjamin était différent. Il donnait toujours une chance à ceux qui aurait pu avoir une grande place dans sa vie.

Tous les problèmes qui existaient chez les Cohen auraient pu figurer dans un manuel de plus de 500 pages. Mais Benjamin ne suivait absolument rien de tout ce que son père faisait et actuellement, il s'en fichait royalement. Il s'était émancipé de la vie que son père avait créée pour lui depuis bien longtemps. C'était sans doute ce qui expliquait pourquoi il n'avait pas jugé Andrew en le voyant débarquer chez les policiers de la ville. Pourquoi il lui avait ouvert les bras et l'avait pris son sous ailes.

Deux shooters à la main, Benjamin retrouva son cousin en s'installant près de lui. Il l'avait laissé plus tôt pour une petite course. Il avala la vodka très vite en reposant fièrement son verre sur la table. « - Juste pour la soirée, promis ! » Il était trop tôt pour en faire plus quand même. Andrew pouvait se contenter de petits plans pour l'instant. Il avait surtout besoin de temps. De patiente. Benjamin était comme lui... enfin, plus tellement, mais il préférait laisser ça de côté. C'était encore trop tôt pour réussir à en parler ouvertement. Jusqu'ici, Benjamin n'avait jamais rien caché à Andrew, persuadé que l'honnêteté allait pouvoir les lier. Il lui avait ainsi raconté à peu près toute sa vie en quelques lignes.

Un sourire sur les lèvres, Benjamin ria a la remarque d'Andrew. Une petite fête de quartier ! C'était drôle quand même. « - Oh, tu ne serais pas en train de me défier par hasard, Cohen ? » Il se releva, en faisant signe à son cousin de le suivre. En marchant parmi les invités, il salua quelques amis, présentant son cousin de manière très civilisé. Descendant en sous-sol, il alluma la lumière qui dévoila plusieurs engins. Il y avait de tout. Du pauvre skate à la voiture la plus en vogue du moment. Sans oublier des motos dignes de ce nom.

« - Une Kawasaki ZX-10R Ninja. Ma préférée. » Il attrapa un casque avant de se tourner vers Andrew. « - Je te laisse piocher ce que tu veux. Je te conseille les rollers, là-bas. Je suis certain que ça t'ira très bien ! » Il attendit qu'Andrew fasse son choix avant d'ouvrir la route et de sortir à l'extérieur. Il s'arrêta au milieu d'une route avant de se tourner vers Andrew.

« - Au rond-point, on prend à gauche. On finira la course sur le pont en construction sur la voix 54. Essaye de ne pas faire une chute dans le vide, tu veux. » Il fit entendre son moteur, riant légèrement.

Andrew était content de passer cette soirée avec son cousin, il aurait pu en avoir marre de lui étant donné qu’ils passaient déjà beaucoup de temps ensemble vu qu’ils étaient coéquipier. Il avait appris pas mal de chose avec Ben et celui-ci avait le don de donner à Andrew envie de vivre sa vie pour lui. Ben semblait heureux même s’il avait lui aussi ses propres démons mais après tout qui n’en avait pas. Andrew admirait son cousin pour le courage qu’il avait eu quand il avait fallu s’opposer à son père pour son orientation professionnel. Ben n’avait pas suivi les traces de son paternel. Andy n’avait pas rencontré son oncle et il n’en avait pas spécialement envie. Sa mère avait pas mal souffert du manque de son frère et faire souffrir sa mère c’était impardonnable aux yeux d’Andrew. Elle lui manquait toujours autant et la douleur de sa perte était toujours là bien présente mais il avait appris à vivre avec. Comme il avait appris à vivre avec celle de la mort de Jordan. Il n’avait pas eu beaucoup de chance et il avait aussi longtemps fait n’importe quoi. Aujourd’hui il voulait vivre tout simplement, il voulait que son petit frère et sa mère soient fiers de lui. IL ne croyait pas en dieu et pour lui sa mère et son frère ne le regardaient pas de l’a haut. Mais il se disait que s’ils étaient encore en vie ils seraient fiers de lui. Bref Andrew avait arrêté ses conneries, il avait beaucoup de chance d’être encore en vie. Ben avait finalement parlé de lui trouver une fille pour la soirée, Andrew avait insisté sur le fait que ça ne devait être que pour la soirée. « - Juste pour la soirée, promis ! » lui répondit son cousin. Andy sourit, il avait raconté dans les grandes lignes son histoire à Ben, la perte de son petit frère, sa rencontre avec Eva, la perte de sa mère, la façon dont Eva lui avait brisé le cœur… Bref il n’était pas forcément rentré dans les détails, sinon ça aurait duré des heures. Et ils avaient franchement mieux à faire, l’histoire d’Andrew n’avait rien de profondément intéressante.

Andrew avait taquiné son cousin en lui demandant s’ils leur arrivaient à lui et ses potes de monter sur de vrai engins. Il entendait bien sûr par-là, la moto. Andrew avait toujours été un adepte de la moto. Il avait passé son permis peu de temps après avoir obtenue son permis voiture. Sa mère n’avait pas approuvé l’idée au début mais il lui avait à l’époque promis de faire bien attention. Et Andrew avait toujours tenu sa promesse, il s’était retrouvé à l’hôpital trop souvent entre la vie et la mort mais ça n’avait jamais été à cause de la moto. « - Oh, tu ne serais pas en train de me défier par hasard, Cohen ? » lui répondit son cousin. Andrew avait un grand sourire sur les lèvres, bien sûr que c’était un défi. Ben lui fit signe de le suivre et Andrew s’exécuta sans rechigner. En passant Ben lui présenta quelques amis puis ils arrivèrent au sous-sol. Ben alluma la lumière, le garage était rempli d’engins à roue. Il y avait de tout mais le regard d’Andrew se posa sur les quelques motos qu’il y avait garé par ci par là. Un grand sourire s’afficha sur son visage quand il vit son ancienne moto, enfin la même qu’il avait. « - Une Kawasaki ZX-10R Ninja. Ma préférée. » Dit Ben. Andrew répondit : « Elle est pas mal mais je préfères celle-là. » Il montra du doigt la Suzuki GSX1300R Hayabusa. Il l’avait gardé un moment avant de changé à son arrivé à Atlanta pour une Kawasaki ZZR 1400. Bref Andrew attrapa un casque et l’enfila, il enfourcha la moto et suivit son cousin jusque dehors. Il s’arrêta à sa hauteur et celui-ci lui dit : « - Au rond-point, on prend à gauche. On finira la course sur le pont en construction sur la voix 54. Essaye de ne pas faire une chute dans le vide, tu veux. » Andrew acquiesça d’un signe de tête une grand sourire sur les lèvres. Si Kévin son cousin du côté de sa mère le voyait là prêt à faire une course il le tuerait. Bref Andrew allait faire attention, il n’avait pas envie de mourir si bêtement Il enclencha la première et parti comme une fusée. Ben ne tarda pas à le rattraper, Andrew accéléra encore, il suivit les indications de son cousin, il prit à gauche au rond-point. Il accéléra de plus belle dans la grande ligne droite qui s’offrait à eux avant d’atteindre le pont en construction. Andy arriva sur le pont le premier, il freina au dernier moment mais assez tôt pour ne pas faire une chute de 30 mètres. Il s’arrêta à un mètre du gouffre, heureusement qu’il l’a connaissait bien cette moto. Son cousin était juste derrière lui, Andrew retira son casque tout sourire et dit à Ben : « Ne soit pas mauvais perdant je t’avais dit que c’était un truc d’homme. » Bien entendu il taquinait son cousin, c’était le genre de parole qui ne ressemblait pas du tout à Andrew. Il n’était pas du genre matcho bien loin de là. Il ajouta finalement : « Ça fait un bien fou, ça m’était pas arrivé depuis longtemps de faire une course ! » A Atlanta il en avait déjà fait mais rapidement il avait Eva, Kévin, Leanna sur le dos pour lui dire que c’était trop dangereux et qu’il ne devait jamais recommencer. Kévin avait déjà du mal à le laisser faire de la moto tout cours. Mais c’était sans doute lui qui lui manquait finalement le plus, son grand cousin Kévin. Et il retrouvait un peu de sa relation avec Kévin dans celle qu’il avait avec Ben. Bien que Ben était heureusement mille fois moins protecteur que Kévin.

CE POST N'A PAS ETE RELUS, PARDON. MAIS CHALEUR = MOI PAS CONTENTE.

"We are young and we need to be happy."
andrew & benjamin

Ben n’avait pas de frère. Il avait grandi seul, affrontant du haut de son rôle d’héritier tout un tas de chose. Il avait eu de la chance d’avoir des amis, mais il n’avait pas eu de frère. Personne n’avait grandi avec lui, n’avait évolué avec lui et compris avec lui le rôle étouffant qu’il avait sur les épaules. Il en avait beaucoup souffert, ce qui expliquait sans doute le caractère parfois infâme qu’il avait. Par chance, en grandissant, il avait croisé le chemin de personne comme Samuel.  Et puis il y avait ses cousins. Matthew et maintenant Andrew. Benjamin était un salaud, mais pas avec ceux qu’il considérait comme étant sa famille. Il avait un sens de l’honneur. Il devait être là pour ceux qu’il aimait, parce qu’il voulait qu’on soit là quand ça n’allait pas. Au fond, ça paraissait presque égoïste, mais c’était Benjamin. Il ne fallait pas lui en demandait plus. Il aimait voir les choses en grand et crier haut et fort que rien au monde ne surpassait les Cohen.  La vérité c’était que Benjamin s’attacher rapidement aux personnes qui n’étaient pas si éloigné de lui-même. Le policier avait connu ses propres malheurs, ses propres problèmes et quand il voyait Andrew, il se disait qu’il devait l’aider à tourner la page. A avancer, à rire et à chanter. Le monde n’en valait pas la peine si on ne faisait pas un minimum d’effort pour être heureux. Andrew avait assez souffert et Benjamin ne manquait jamais une occasion de le faire sortir, voir même de le pousser hors de ses limites. D’ailleurs, ce soir, Benjamin allait trouvé une petite femme pour Andrew. Une fille ne pouvait que craquer devant un mec aussi mignon ! Bon, Benjamin était beaucoup plus séduisant, mais Andrew avait son charme. C’était un Cohen après tout !

Benjamin savait. Il savait pour l’accident, pour sa mère, pour Eva. Raison de plus pour aider Andrew à approcher de nouvelle femme, à voguer vers de nouveau horizon. Il savait que cela n’allait pas être facile, que le deuil n’avait rien d’une partie de plaisir et qu’aucun cœur ne se recoller en trois secondes. Benjamin était un exprès de ce côté-là. Son ex-femme l’avait bien quitté le soi-même du mariage, avec un chèque cadeau de son propre père. Mais maintenant, il avait Ally ? Non ? Et il l’aimait, profondément. Il n’était pas tombé sur elle du jour au lendemain. Andrew allait devoir passer par ça avant tout. Retrouver goût aux relations, rencontrer de nouvelle personne etc..

Il était temps de passer au chose sérieuse. Benjamin n’était jamais contre une course sur une bonne moto. Il avait eu son lot d’accident sur deux roues d’ailleurs, mais c’était comme ça qu’il avait forgé son niveau et qu’il s’était améliorer. C’était un adepte des sensations fortes. Pour Benjamin, rien n’était comparable à une bonne dose d’adrénaline et en soi, c’était l’une des raisons principale qui expliquait pourquoi il aimait son job. Oh, il avait choisi ça par pur hasard, mais il avait fini par apprécier le métier. « - Je te comprends tellement. » Il regarda la moto que son cousin lui montra, plutôt ravi de savoir qu’ils avaient des gouts assez proche l’un comme l’autre. Une fois chacun sur sa machine, ils allèrent plus haut et Benjamin expliqua rapidement le chemin à prendre. Certains des invités s’étaient installés pas loin, une fille hurla même le nom de Benjamin. Répondant au sourire d’Andrew par un sourire tout aussi ravi, Benjamin démarra et les deux cousins filèrent rapidement sur la route. Andrew prit rapidement de l’avance avant que Benjamin ne le rattrape. Quelques secondes et Andrew reprit l’avantage quittant rapidement son cousin de quelques mètres avant d’arriver avant lui à la fin.

« - Ahaha, très drôle !  On verra au retour ! » Benjamin retira son casque, légèrement énervé d’avoir perdu. Il était réellement mauvais perdant, mais lâcha vite l’affaire en descendant de son engin pour se dégourdir les jambes. Andrew avait plus d’expérience que lui en moto, cela lui paraissait évident. « - C’était quand la dernière fois ? » Se dirigeant vers le bord de l’autoroute en construction, Benjamin s’installa, les pieds dans le vide. Il avait besoin de souffler un peu et il n’y avait rien de mieux que ça. Un vent tiède soufflait légèrement.

« - Tu sais, j’ai grandis dans l’idée qu’il ne fallait jamais laisser qui que ce soit te barrer la route entre ce que tu veux et toi. Même l’envie la plus petite ou la plus folle. » Sa tête bougea de droite à gauche, comme s’il refusait qu’on le contredise. « - Tu veux faire de la moto, fait-le. Tu veux t’acheter une glace à la myrtille et chialer comme une fille devant Grey’s Anatomy ! Do it ! » Il se reprit, se tournant vers son cousin. « - Demain, on s’en branle. Si là tout de suite t’es pas heureux, ça sert à quoi ? »

Une course de moto ça faisait tellement longtemps qu’il n’en avait pas fait. Il avait comme l’impression de respirer de nouveau. Il s’était tellement interdit de chose pour ne pas inquiéter tel ou tel personne. Enfin pour ne pas inquiéter Eva, parce qu’elle lui avait demandé de faire attention et d’arrêter alors il l’avait fait. Grosse erreur il s’en rendait compte aujourd’hui en voyant le gâchis qu’était sa relation avec la jeune femme. D’ailleurs il n’existait plus de relation. Il avait quitté Atlanta il y a 2 ans, entre la vie et la mort dans l’attente d’une greffe de cœur et il n’y avait jamais remis les pieds. Enfin sauf quelques fois pour aller sur la tombe de sa mère, sur celle de son petit frère et puis voir les quelques personnes dont il était proche là-bas. Notamment sa cousine Leanna, Ethan et leur fille.  Ou encore son cousin Kévin. Mais il avait soigneusement fait attention de ne pas croiser Eva. Il ne voulait plus jamais la revoir il avait été clair avec elle le soir où il avait appris qu’elle avait embrassé Derek. Il ne lui avait jamais répondu au téléphone, il avait supprimé son compte Facebook et il était devenu Andrew Cohen. Elle ne le retrouverait pas et c’était aussi bien comme ça. Ils n’avaient plus rien à se dire. Andrew avait gagné la course et il ne manqua pas de se moquer un peu de son grand cousin. « - Ahaha, très drôle !  On verra au retour ! » Andrew haussa les épaules comme pour dire qu’il ne craignait rien. Il avait laissé échapper le fait qu’il n’avait pas fait de course de moto depuis un long moment. « - C’était quand la dernière fois ? » Andrew s’installa à côté de son cousin les jambes également dans le vide. Il regarda l’horizon alors qu’il répondait : « 3 ans, avant mon premier séjour à l’hosto. Après ça j’avais beaucoup de monde sur le dos… » Avant que Leo le mec d’Eva ne lui casse la première fois-là gueule. Ça lui avait valu une petite semaine d’hôpital, ensuite il avait enchaîné les séjours. C’était durant ce séjour là qu’il avait appris pour sa maladie cardiaque.

Andrew avait eu quelques années compliqués, c’était peu de le dire. Et c’était le résultat même de son problème à trop s’attacher aux gens. Il s’était attaché à Eva beaucoup trop, parce que le jour où il l’avait perdu il s’était retrouvé complètement démoli. C’est pour ça qu’aujourd’hui il ne voulait surtout pas revivre ça avec quelqu’un d’autre… Son cousin lui dit alors : « - Tu sais, j’ai grandis dans l’idée qu’il ne fallait jamais laisser qui que ce soit te barrer la route entre ce que tu veux et toi. Même l’envie la plus petite ou la plus folle. .. - Tu veux faire de la moto, fait-le. Tu veux t’acheter une glace à la myrtille et chialer comme une fille devant Grey’s Anatomy ! Do it !... - Demain, on s’en branle. Si là tout de suite t’es pas heureux, ça sert à quoi ? » Andrew comprenait bien ce que Ben voulait lui dire, il sourit parce que c’est exactement ce que son cousin Kévin aurait pu lui dire. Enfin sauf pour la moto, Kévin était tellement protecteur que s’il avait pu il aurait enfermé Andrew dans une boite rempli de coton pour qu’il ne se blesse plus jamais. Après il pouvait le comprendre, faut dire qu’en 2 ans Andy avait frôlé la mort plusieurs fois. Andrew posa son regard sur Ben et lui répondit : « Tu sais j’ai compris y a pas si longtemps que j’avais aussi le droit d’être heureux » Andrew sourit un peu tristement, il avait tellement tout donné pour Eva, il aurait fait tellement de chose pour elle. Il avait même enfreint la loi pour elle. Et là où il voyait une amitié sans faille c’était en réalité qu’une relation malsaine où elle ne faisait de lui que ce qu’elle voulait. Il s’était démener pour la rendre heureuse elle, parce que ça suffisait à se donner l’illusion à lui-même qu’il était heureux. Il avait longtemps pensé que le bonheur n’était pas fait pour lui. Après tout une personne qui laisse son petit frère se faire tuer ne mérite pas vraiment le bonheur. On en reviens toujours à la culpabilité qui le rongeait de l’intérieur. Celle de la mort de Jordan, il n’aurait jamais dû désobéir à sa mère. C’était de sa faut si son petit frère était mort. Avec le temps il avait appris à vivre avec cette culpabilité. Aujourd’hui après avoir reçu ce nouveau cœur, il prenait ça comme un nouveau départ une chance de faire les choses biens. Et de ne pas devenir tout ce que sa mère détestait ou que Jordan aurait détesté. Andrew ajouta : « Je suis pas encore un expert lorsqu’il s’agit de faire ce que j’ai vraiment envie. » Faut dire qu’il s’était pendant bien trop longtemps soumis au désir d’Eva… Ce temps était révolu mais ça voulait dire pour lui revoir absolument toute ses habitudes.

"We are young and we need to be happy."
andrew & benjamin

C'était un héritier avant tout chose. C'était un gamin pourri gâté qui passé la plupart de son temps à dépenser l'argent de ses parents. Ce n'était pas un mensonge, ce n'était pas une couverture. Il était réellement ainsi. C'était un flic, c'était vrai et son travail comptait à ses yeux, mais son travail était avant tout une rébellion. Il n'avait jamais réfléchi à ce qu'il ferait réellement pour gagner sa vie, cela n'avait jamais été une priorité. Benjamin n'avait jamais eu l'occasion de se trouver un passe-temps et de s'imaginer vivre de sa passion. Dans le monde des Cohen, tout tourné autour de l'entreprise familiale. Des hôtels et motels du même nom. De l'argent et du moyen d'en ramener davantage avec le temps. Benjamin ne voulait pas faire partie de ça. Il ne voulait pas suivre une voie qu'on avait tracée pour lui. Samuel avait tendance à l'oublier. Il essayait encore de le convaincre aujourd'hui de travailler pour son père, de reprendre sa place. C'était le moment où jamais, après tout. Il était malade, il était probablement mourant et quoi qu'il arrive, tout allait retomber sur ses épaules. Parfois Benjamin se disait qu'il aurait aimé vivre dans une autre famille, dans un autre pays. Qu'il aurait aimé avoir connu une autre vie que celle-ci. Il savait que la plupart de ses défauts n'étaient que les conséquences de son histoire. Il aimait l'argent, l'amusement. Il se sentait toujours capable de tout, du pire surtout. C'était un électron libre, parcourant le monde d'un regard naïf. Tendre la main et saisir ce qu'il désirait, n'était pas un problème. C'était même une facilité. Et il avait appris à aimer cette facilité. Claquer des doigts et voilà que le monde était à ses pieds. Comme tout être humain, le pouvoir, il y prenait goût. Et il en jouait.

Assis sur le bord d'une autoroute qui n'attendait que la fin de sa construction, Benjamin fixait l'horizon. Il pensait à Ally et au fait qu'elle aurait sans doute aimé cet endroit. Elle avait pris une place considérable dans son cœur et c'était effrayant. Il essaya donc de se concentrer sur Andrew. De le soutenir et de l'aider. Il voulait qu'il se sente plus apaisé, plus amusée par la vie qu'il avait désormais. Il espérait qu'Huntington-Beach était le nouveau départ dont il avait besoin. Les pieds dans le vide, il observait le pays. C'était tout même bon de pouvoir souffler un peu. « - Je vois… » Trois ans. C'était quand même fou. Andrew n'avait pas eu une vie facile, mais peut-être que maintenant les choses seraient plus simples. Benjamin l'espérait. Ce qui expliquait sans doute son petit moment de philosophie. L'héritier Cohen pouvait parfois paraître pour un rustre, mais c'était quelqu'un d'attentionner quand cela concernait sa famille. Surtout son cousin.

Un sourire apparut sur le visage de Benjamin qui regardait Andrew. Il avait le droit d'être heureux, c'était une bonne nouvelle. « - Je vais t'apprendre, sinon à quoi je sers ? » Riant de bon cœur, Benjamin fit une légère tape à l'épaule de son cousin. « - Et qui de mieux qu'un gamin pourri gâté à qui on n'a jamais su dire non pour t'apprendre à suivre le moindre de tes désirs, hein ? » Il se moquait de lui-même, mais c'était pour lui une chose importante à faire. Andrew avait besoin de s'écouter au lieu d'écouter les autres. Si le fait d'avoir grandi seul avait appris une chose à Benjamin, c'était bien ça. « - Tu es un Cohen, Andrew. Tu as ça dans le sang, cherche pas. » Le policier se releva, se tapotant légèrement les fesses pour retirer la poussière qui s'était sans doute collé à son pantalon. « - Tôt ou tard, tu y arriveras. » Benjamin haussa les épaules. Pour lui, c'était logique. Andrew avait besoin d'un petit coup de pouce, mais pas d'un cours intensif. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il n'arrive à penser un peu plus à lui plutôt qu'aux autres. Être un peu égoïste, de temps en temps, ça ne faisait de mal à personne. Surtout que c'était le moment pour Andrew d'aller de l'avant et de se faire plaisir. Il était en train de créer un nouveau chapitre dans sa vie, à lui de décider du contenu. Il n'avait qu'à faire ses choix.

Andrew n’avait pas été élevé dans la richesse, pour tout avouer il n’avait vraiment de l’argent que depuis quelques années. Depuis que son grand père lui en donnait directement à lui sans passer par sa mère. Et du coup il n’en avait jamais abusé, il connaissait la valeur de l’argent. C’était une valeur que sa mère lui avait enseigné, même si ses grands parents avaient entièrement financé ses études, Andrew avait quand même toujours eu un job en plus de ses études. Il était barman dans une boîte de nuit quand il vivait à Atlanta et qu’il allait à la fac. Alors il est vrai qu’aujourd’hui il avait une villa sur président drive, c’était un cadeau de ses grands-parents. Il avait essayé de refuser mais sa grand-mère avait lourdement insisté et il avait cédé pour ne pas la vexer. Et puis il devait bien avouer qu’il s’y plaisait, l’espace qu’il avait lui permettait d’avoir ses chevaux près de lui et de reprendre l’entrainement. D’ici quelques temps il pourrait penser à recommencer les concours d’équitations. C’était une chose qui lui manquait beaucoup la compétition. Même si aujourd’hui il vivait dans le luxe, ça n’avait pas été le cas pendant longtemps. Il n’avait jamais été dans la misère parce que son grand père y avait veillé mais il ne pouvait pas leur donner des milliers de dollars sans que sa femme s’en rende compte. Et il y a quelques années en arrière la grand-mère d’Andrew ne voulait plus entendre parler ni de lui ni de sa mère. Elle avait changé de comportement après la mort de la mère d’Andy. Et il voyait bien qu’elle regrettait de ne pas avoir repris le contact avec sa fille, elle avait la même peur concernant le père de Benjamin… ça faisait des années que ses grands parents ne le voyait plus. Il n’était même pas sûr qu’ils aient vu un jour Ben… Andy avait bien essayé de les convaincre de reprendre contact avec lui pour qu’il ne regrette pas s’il lui arrivait quelques choses. Alors officiellement Andrew était le seul héritier de la fortune de ses grands-parents, mais il ne perdait pas espoir pour la réconciliation et puis il avait bien l’intention d’emmener Ben les voir un jour.

Bref Andrew avait finalement avoué qu’il n’était pas vraiment le genre de personne à penser à lui avant de penser à quelqu’un d’autre. C’était dans sa nature, il avait toujours été serviable, il tenait ça de sa mère. Elle était exactement comme lui, toujours à se soucier du bonheur des autres avant le sien. Ben lui dit alors : « - Je vais t'apprendre, sinon à quoi je sers ? » Andrew leva les yeux aux ciels tout en riant avec son cousin. « - Et qui de mieux qu'un gamin pourri gâté à qui on n'a jamais su dire non pour t'apprendre à suivre le moindre de tes désirs, hein ? » Andrew ria de nouveau et répondit à son cousin : « Ce n’est pas faux je ne pouvais pas trouver mieux que toi ! » Andy n’était pas vraiment sur que Ben parvienne à ses fins, et puis dans le fond il ne voulait pas devenir égoïste mais juste apprendre à vivre un peu c’est tout. Surtout vivre pour lui et pas au dépend de quelqu’un… Ben ajouta alors : « - Tu es un Cohen, Andrew. Tu as ça dans le sang, cherche pas. - Tôt ou tard, tu y arriveras. » Andrew avait l’impression d’entendre sa grand-mère. Elle lui tenait le même discours que Ben, d’ailleurs son grand père et sa grand-mère étaient en désaccord sur la question. Son grand père lui avait toujours dit que ce qui faisait sa force c’était cette façon qu’il avait d’aimer les gens. Et sa grand-mère lui disait qu’il devait penser plus à lui, que les gens ne réussissaient pas en passant leur temps à vivre pour les autres. Andrew sourit à Ben et lui dit : « Je croirais entendre Grand-mère ! Je suis sûr que vous vous entendriez bien tous les deux. » Pour Andrew ça n’avait pas toujours été le cas, pendant un temps il la détestait même. Il avait mis du temps après la mort de sa mère pour accepter de la voir. Mais elle avait fait son mea-culpa et puis Andrew avait accepté de la revoir pour voir son grand père plus souvent. Et finalement il s’était attaché à sa grand-mère, sous ses airs de femme froide et sans cœur. Elle avait des qualités. Andrew se releva également, il était probablement le temps de rentrer, et de remettre une raclé à Ben. Il ajouta : « Si ça te dit, tu pourrais venir avec moi les voir à Londres ? » Il était sûr que ça ferait plaisir à ses grands-parents de connaître Benjamin. Depuis qu’ils savaient qu’Andrew le côtoyait, il n’était pas rare que ses grands-parents lui posent des questions sur Ben.

we are young and we need to be happy

andrew j. cohen — benjamin l. cohen

Pour Benjamin tout était une question de plaisir. Il n'y avait pas plus important que d'être heureux et de tout faire pour aboutir à ce type de sentiment. Certes, Benjamin était plus superficiel que la moyenne, il avait grandi en étant gâté et en nageant de l'idée qu'il avait la possibilité de tout avoir, de toujours avoir plus même. Mais il avait vite compris qu'il fallait être satisfait de soi-même avant d'être satisfait du monde entier. Qu'il fallait se bouger les fesses pour faire ce qu'il y avait à faire si c'était ce que le cœur désirait. Il avait compris en rencontrant Andrew et en passant du temps avec lui que c'était quelque chose que son cousin négligé. Alors forcément, Benjamin n'était que rarement sérieux avec lui. Il se montrait toujours très léger, très heureux, très joyeux comme si le monde était une gigantesque série télévision dans laquelle il était la star. Andrew savait pourtant que Benjamin était quelqu'un qui savait ce qu'il faisait, en travaillant ensemble, il avait vu cette facette de sa personnalité. D'un autre côté, Benjamin avait su voir en Andrew des qualités assez rares chez les autres. Il avait beaucoup de respect pour son cousin et essayait toujours de passer du bon temps avec lui, de le décoincer un peu, de le forcer à s'ouvrir au monde et à rire un peu plus de bon cœur. Andrew était généreux, il était du genre à penser aux autres avant lui-même, là où Benjamin faisait souvent l'inverse. Le policier ne voulait pas non plus changer Andrew à 100%, il voulait juste lui apprendre que parfois, c'était une bonne chose d'être plus concentré sur soi que sur ceux qui nous entourent.

Rapidement, Benjamin confirma son rôle dans la vie d'Andrew. Il allait lui apprendre, c'était ainsi que les choses allaient se passer. « - Tu vois ! » Bien sûr, il exagérait un peu, mais c'était dans la nature de Benjamin de tout faire dans l'excès. Encore une fois, il ne voulait pas qu'Andrew change du tout au tout, mais il voulait qu'il arrive à faire la part des choses. À savoir quand est-ce qu'il pouvait penser à lui, quand est-ce qu'il devait penser à lui. Bien entendu, Benjamin ne tarda pas à sortir l'argument du sang. L'argument classique, celui qui prouvait tout aussi facilement que ridiculement. Mais quelque part, c'était logique. Quand on savait comment était la famille, on ne pouvait que se douter de quoi Benjamin voulait parler. Andrew semblait comprendre parfaitement où son cousin voulait en venir, vu sa remarque. Ce qui fit rire Ben. « - Ah ouais ? » Et comme Benjamin était du genre à dire beaucoup de bêtises il rajouta. « - C'est connu, les vieux me kiff. » Il lui arrivait souvent de passer à la maison de retraite pour trainer avec les personnes qui vivaient là-bas. Il faut dire que Meredith, celle qui l'avait élevé plus que ses parents, avait passé beaucoup de temps à la fin de sa vie là-bas, et par conséquent, Benjamin y avait trouvé une place de choix. Si on devait lui demander, ses vrais amis étaient là.

« - Pourquoi pas. Il faudrait organiser ça. » Il se dirigea vers sa moto, prenant son casque entre les mains. « - Bon, on y retourne et au passage j'veux un second round. » Il se posa sur sa moto, observant Andrew. Il n'était pas contre aller à Londres, il était même assez curieux de voir ses grands-parents. Il avait simplement un peu peur. Jusqu'ici sa famille se limiter à celle de sa mère et son père. Jusqu'ici, il n'y avait jamais vraiment eu de positif, outre son cousin Matthew et maintenant Andrew. Mais peut-être que ses grands-parents étaient différents, il n'en savait rien. Finalement, ce n'était peut-être qu'une question de temps avec que Benjamin le sache, parce qu'il savait qu'Andrew ne disait pas ça par politesse. Qu'il le pensait vraiment. « - T'es prêt ? » Benjamin fit ronronnait le moteur avant d'attendre que son cousin soit bien en place pour démarrer en même temps que lui.