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MessageSujet: {{ Up in Flames {Becca ♥}   {{ Up in Flames {Becca ♥} EmptyLun 15 Fév 2016 - 0:48



UP IN FLAMES
Beth Wilkerson & Rebecca Mackenzie



Le temps n'y faisait rien. Elle avait cru qu'il serait le remède à sa solitude, mais il n'en était rien. Cela faisait un mois et demi qu'il était parti, et le vide qu'il avait laissé était toujours aussi grand. Elle était entourée, elle ne pouvait pas prétendre l'inverse, mais elle n'avait jamais été aussi seule. Il l'avait laissée avec un petit être dans son ventre, avec la preuve ridicule d'un amour qui n'avait jamais été réel. Eden s'était pressé de venir à son secours lorsqu'elle l'avait appelé, mais la vérité était que personne ne saurait jamais la réconforter. Il l'avait détruite, au-delà de ses pires cauchemars. Il ne l'avait jamais aimée, mais en plus, il s'était joué d'elle. Devant leurs familles, il lui avait promis un amour qui n'avait jamais existé. Et Beth, naïve, s'était laissée berner. Depuis le début, sa mère avait eu raison. Elle n'était pas capable de se faire aimer d'un homme respectable. Elle n'était pas capable de se faire aimer d'un homme tout court, d'ailleurs. Elle avait du poser des congés à la mairie, et plus que jamais, déléguait ses missions à l'association. Mattew et Leah lui étaient d'une précieuse aide, mais la vérité était encore plus cruelle : elle n'en avait plus rien à faire. Elle n'avait plus rien à faire de cette association. Elle n'avait plus la force de s'en inquiéter. Si elle s'était écoutée, elle se serait sans doute laissée dépérir dans sa salle de bain, ce soir-là. Seul Eden avait réussi à la sortir de sa torpeur. Il n'avait pas du tout comprendre, d'ailleurs. Il avait été le premier et le seul à qui elle avait révélé cette dure vérité : son époux était... gay. C'était un mot qu'elle n'avait prononcé qu'une fois, trop effrayée de le répéter à nouveau. Le glisser à n'importe qui revenait à admettre la réalité, et elle ne voulait rien admettre. Pendant quelques instants, de temps à autres, il lui était arrivé de se demander ce à quoi sa vie aurait pu ressembler si elle était encore avec Daniel. Peut-être aurait-il accepté cet enfant qui était le sien, peut-être l'aurait-il élevé avec tout l'amour qu'il n'avait jamais eu pour sa femme. Mais ce n'était pas possible. Beth ne pouvait pas se faire à cette idée plus de quelques minutes ; elle ne pouvait pas élever cet enfant du mensonge. Elle ne pouvait pas accepter d'avoir un enfant dans de telles circonstances. Elle qui aimait tant Daniel ne pouvait pas le remplacer avec l'enfant qu'ils auraient du élever ensemble. Le soir, lorsqu'elle essayait désespérément de trouver le sommeil, Beth se surprenait à rêver de ses sourires. Elle était seule dans ce grand lit, et jamais plus elle ne pourrait se lover contre lui pour s'endormir. Elle repensait à ses caresses à tout ce qu'il avait pu lui faire en prétendant l'aimer. Elle repensait à tous ces gémissements factices qu'il avait du lui accorder, dégoûté par le corps d'une femme qui n'avait rien à voir avec ce qu'il aimait. Comment avait-elle pu se laisser berner à ce point ? Comment avait-elle pu croire à tant de mensonges, de caresses forcées, de déclarations artificielles ? Comment avait-elle pu éprouver tant de plaisir auprès d'un homme qui ne l'avait jamais désirée ? S'était-elle perdue dans ses propres fantasmes ? Comment pouvait-elle porter l'enfant d'un homme qui, en plus de ne pas l'aimer, s'était forcé à se glisser en elle ? Elle se sentait si bête. Elle se sentait si bête de porter le fruit d'un amour inexistant, elle se sentait si bête d'avoir cru un instant être capable de supporter les pires secrets qu'il lui cachait. Et pourtant, Beth n'arrivait pas à le détester. Elle l'aimait. Elle l'aimait de tout son cœur et de toute son âme. Elle l'aimait comme au premier jour, comme lorsque ses iris bleutés avaient accroché les siens pour la première fois. Mais lui, oh, lui... lui ne l'avait jamais aimée. Et il était probablement à des kilomètres de là, bien décidé à refaire sa vie avec quelqu'un qui lui offrirait tout ce qu'elle n'avait pas été capable de lui offrir.

« Je suis désolée, je voulais pas t'accaparer ton après-midi, je sais que t'as du boulot », disait-elle gravement à Rebecca, fixant ses pieds. Elle n'osait pas la regarder en face. Elle ne savait pas ce qui lui avait pris de lui demander une telle faveur; même elle ne savait pas quelles raisons avaient poussé Daniel à la quitter. Elle savait juste ce qu'elle avait besoin de savoir : son époux l'avait laissée, et elle ne voulait pas élever seule cet enfant. Pourtant même si elle regrettait de lui faire subir cette attente interminable, Beth était plus que redevable à son amie de l'accompagner. Elle ne serait vue demander cette faveur à personne d'autre. Eden n'avait pas sa place ici. Elle avait besoin de sa meilleure amie. « Ecoute, ils ont du retard, là ça doit faire une heure et demie qu'on attend, si tu veux partir, vas-y... En plus, Logan doit t'attendre, à cette heure-ci. » Elle n'avait jamais mis les pieds dans ce service. Elle pensa rapidement à Imran, qui était peut-être en consultation quelques étages plus haut. Elle espérait de tout son cœur ne pas le croiser; elle ne lui avait pas donné d'explications quant à ses vacances impromptues. La dernière fois qu'elle en avait pris, c'était pour partir en Italie avec Daniel... et cette fois-ci, c'était pour avorter de son bébé. Elle n'avait plus qu'à espérer que personne ne la repère ici. Son dernier souhait était de lancer des rumeurs quant à l'investissement de la municipalité. Son image serait probablement détruite par sa séparation, mais elle ne voulait pas entacher celle de ses collègues. Son esprit tournait à une vitesse inimaginable. L'heure et demie qu'elles avaient passées toutes les deux ici était loin de la calmer. En fond sonore tournait une télé, qui semblait bloquée sur une chaîne de clips vulgaires. Elle n'y faisait plus attention depuis longtemps. Les jambes serrées, chacun de ses muscles raidis par l'inquiétude, Beth était totalement happée par ses pensées. C'était la première fois depuis une semaine qu'elle avait fait l'effort de sortir de chez elle. Elle s'était apprêtée tant bien que mal, enfilant, hésitante, ces Louboutin que Daniel lui avait achetées quelques mois plus tôt. Après un premier rendez-vous de prévention ici, on lui avait donné la date fatidique d'aujourd'hui. Aujourd'hui serait la mort de toute preuve d'un amour fictif. Son utérus serait débarrassé de cette petite graine qui n'avait rien à faire là. Comment pouvait-elle être si insensible au destin de son enfant ? Elle était insensible car il n'était pas le sien. Il n'était pas le leur. Il était l'enfant d'un homme qu'elle ne connaissait pas, il était l'enfant d'un amour qui n'avait pas existé, la preuve d'un mensonge qui avait duré trop longtemps. Elle ne serait jamais mère. Ce rêve s'était brisé bien trop violemment. Elle ne serait jamais mère, et elle ne serait plus jamais une femme mariée. Elle allait se séparer du nom de Wilkerson pour reprendre celui de ses parents, qui réaliseraient plus que jamais à quel point leur fille était un échec. Son corps tremblait comme une feuille alors qu'elle portait une main fatiguée à son visage. Elle manquait cruellement de sommeil. C'est le contact froid de son alliance contre son front qui la fit ouvrir les yeux. D'une voix tremblante, elle glissa à son amie : « il est gay... » avant de fondre en larmes, cherchant le contact rassurant d'une étreinte avec sa Rebecca. « il est gay et je porte son enfant... » Vous l'avez saisie, l'ironie de la situation ?
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MessageSujet: Re: {{ Up in Flames {Becca ♥}   {{ Up in Flames {Becca ♥} EmptyMer 9 Mar 2016 - 22:15

Rebecca n’avait jamais aimé les hôpitaux, ou plutôt, elle n’avait jamais été très à l’aise face à un médecin. Elle avait dû s’y rendre à plusieurs reprises pour Logan, parfois pour des bêtises, et parfois pour des choses plus importantes, autant dire qu’il s’agissait d’une épreuve pour elle. Et pourtant, elle était là, assise sur une chaise à se mordre nerveusement les ongles, la rouquine observait chaque personne, chaque médecin, elle avait même peur de communiquer son stresse à Beth … Alors elle soupira discrètement, Beth, c’était pour elle qu’elle était ici, c’était pour qu’elle ne traverse pas cette épreuve toute seule. Rebecca savait à quel point ça allait être difficile, et surtout à quel point elle allait avoir besoin d’elle, la rousse ne savait pas ce que ça faisait, elle ignorait les sentiments qu’on pouvait ressentir en retirant l’enfant qui grandit en nous, mais elle pouvait parfaitement imaginer ce qu’elle ressentirait si on lui retirait Logan, si on la privait de son amour. Elle lui lançait parfois quelques regards, surtout pour vérifier si tout allait bien. Un petit silence c’était installé, un silence légitime en réalité, qui aurait réellement envie de parler dans une telle situation ? Rebecca avait rarement su garder sa langue dans sa poche, mais cette fois-ci, elle avait préféré le faire. Beth s’excusa, alors la rousse haussa le sourcil, s’excuser de quoi ? D’avoir accaparer son après-midi ? Elle haussa doucement les épaules en secouant la tête, « hors de question que tu traverses ça toute seule », c’était normal, non ? C’était son rôle, d’être présente pour elle dans les mauvais moments, « tu n’as aucune raison de t’excuser, je suis là pour ça, pour toi ».

Les médecins avaient beaucoup de retard, mais ce n’était pas vraiment étonnant, l’hôpital, on sait en général à quelle heure on arrive, mais jamais à quelle heure on sort. Rebecca avait ce petit réflexe de sortir son téléphone afin de vérifier si elle n’avait pas de message de la baby-sitter … Dans le fond, elle ne pouvait pas s’empêcher d’être inquiète. Bien évidemment, elle faisait confiance à la baby-sitter, mais Rebecca était rarement séparée de Logan, de quoi paniquer quand ça arrivait. Pendant un instant, elle cru que Beth avait la capacité de lire dans ses pensées, mais il n’était pas question qu’elle la laisse toute seule ici, encore moins vivre ça sans soutien, non. Elle haussa à nouveau les épaules en souriant, « tu me crois vraiment capable de te laisser toute seule ici ? », oui, bien sûr qu’elle était assez grande pour rester toute seule dans un hôpital, mais non, Rebecca n’avait pas l’intention de partir d’ici, « Beth, il est hors de question que je te laisse faire ça toute seule, tu mérites mieux que ça », la rousse secoua légèrement la tête, « Logan est avec une baby-sitter et la boutique peut survivre à une après-midi de fermeture, même si je dois rester trois heures de plus ici, je resterai ».

Un silence s’installa à nouveau, alors Rebecca reporta son attention sur la télé. Elle soupira doucement en priant pour tomber sur la télécommande et couper ces fichues chansons, c’était trop demandé une série ? Un film ? Quelque chose de plus joyeux que des culs remuant devant des caméras. La rouquine se laissa emporter par ses pensées, elle fixait la télé, mais elle ne la voyait plus … Et encore une fois, elle se mit à penser à Logan, qu’aurait-elle fait s’il n’avait pas été là ? Est-ce qu’elle avait réellement fait le bon choix avec lui ? Dans le fond, la situation n’était pas si différente, elle était toute seule au moment où elle a fait le choix de garder Logan. « Il est gay… », Rebecca mit un petit moment avant de tourner la tête vers Beth et surtout, pour sortir de ses pensées. Elle cru avoir d’abord mal entendu, mais non, elle répéta cette phrase … Daniel, gay ? « Il est gay et je porte son enfant… », elle n’arrivait pas à y croire, c’était comme de lui annoncer que la lune n’était pas la lune, Rebecca avait toujours vu en Beth et Daniel le couple idéal, le couple parfait, celui qu’elle rêvait d’avoir un jour … Il ne s’agissait que d’une illusion en réalité, comment avait-il pu faire ça ? Elle secoua finalement la tête pour revenir sur terre et s’approcha un peu de Beth pour poser sa main sur son épaule. « Beth... », souffla-t-elle doucement, que pouvait-elle lui dire ? Que ce n’était pas de sa faute ? Qu’elle n’était pas responsable et qu’elle ne devait pas s’en vouloir ? A la place, elle se contenta de passer ses bras autour d’elle et de la serrer, que pouvait-elle faire de plus ? Elle resserra un peu plus son étreinte lorsqu’elle se rendit qu’elle pleurait … Elle pleurait pour un homme qui l’avait abandonné après tant d’années, tant d’années de faux-semblants, « tu n’as pas à t’infliger ça, tu ne pouvais pas le savoir ! Personne ne pouvait le savoir ». Rebecca marqua une petite pause en frottant doucement sa main contre son dos, « on va sortir de cet hôpital, et tu vas passer à autre chose .. Je te promet ».  
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MessageSujet: Re: {{ Up in Flames {Becca ♥}   {{ Up in Flames {Becca ♥} EmptySam 12 Mar 2016 - 2:08



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Beth Wilkerson & Rebecca Mackenzie



Abandonnée par son grand amour, voilà ce qu'elle était. Détruite par ses mensonges, anéantie par le vide qu'il laissait derrière lui et désespérée par toute cette naïveté qui l'avait aveuglée pendant des années. Elle ne pourrait jamais plus prétendre être quelqu'un de fort, maintenant qu'elle avait prouvé par la plus grande des façons qu'elle était tout l'inverse. Elle s'était définie au travers d'un homme qui n'avait jamais éprouvé le même amour à son égard, et maintenant, elle se retrouvait dénuée de tout sens, vidée de toute substance. Elle était devenue une épave, un fantôme errant pâle et insipide. Lorsqu'elle était forcée de mettre un pied dehors, elle s'efforçait de maintenir les apparences autant que possible. Elle ressortait ses robes de créateur et ses hauts escarpins, se maquillait pour masquer cernes et pâleur, mais ses expressions trahissait à chaque moment sa peine. Elle n'avait plus de nouvelles de Daniel depuis qu'il avait franchi le pas de la porte de leur villa, et c'était sans doute mieux comme ça. Elle avait besoin de temps pour elle, pour... elle ne savait pas pour quoi faire. Elle n'était même pas sûre de pouvoir se relever d'une telle chute... mais une chose était sûre: elle ne pourrait pas être la mère de cet être qui, jour après jour, grandissait en elle. Elle n'aurait pas la force de reconnaître son père en lui, de prétendre qu'il avait été conçu dans l'amour. Dans cette salle d'attente, le silence était aussi oppressant que cette musique infernale que la télé laissait entendre en bruit de fond. Beth n'arrivait pas à dire un mot. Il lui semblait que chacun d'eux lui coûtait et, qu'à chaque fois, ils rendaient encore plus réelle cette situation qu'elle voulait nier le plus longtemps possible. Elle qui avait secrètement espéré garder ce bébé en faisant changer Daniel d'avis d'une manière ou d'une autre se retrouvait maintenant confrontée à un choix qu'elle ne se serait jamais crue capable de faire. « Hors de question que tu traverses ça toute seule. Tu n’as aucune raison de t’excuser, je suis là pour ça, pour toi. » Beth releva son regard meurtri vers son amie. Avec Eden, elle était la seule à qui elle avait confiée sa situation... gynécologique. Dire ce mot, ce simple mot, lui avait autant coûté la première que la seconde fois. Elle était enceinte... Un terme dont elle avait rêvé, encore et encore, s'imaginant Daniel changer d'avis et poser sa main sur son ventre pour sentir l'enfant grandir, jour après jour, mois après mois. Elle comprenait, maintenant, pourquoi il n'avait jamais pu adhérer à cette aspiration qu'elle avait d'être mère. « Tu me crois vraiment capable de te laisser toute seule ici ? Logan est avec une baby-sitter et la boutique peut survivre à une après-midi de fermeture, même si je dois rester trois heures de plus ici, je resterai. » Dans un mouvement brusque, Beth attrapa la main de son amie. Elle ne voulait pas pleurer, pas maintenant. Il lui fallait être forte, et Rebecca était celle qui lui apportait cette force dont elle avait tant besoin. « Merci, Becca... J'ai besoin de toi, je suis désolée. » Elle serra sa main, jetant un coup d'oeil outré à la télévision qui ne cessait d'hurler du rap de bas-étage.

Il lui fallut un long moment avant d'articuler ce mot qu'elle devait pourtant prononcer. Il fallait qu'elle le dise, il fallait qu'elle le partage et qu'elle apprenne à se l'approprier. Il fallait que Rebecca sache. Il fallait que sa meilleure amie connaisse sa naïveté et tout ce qui l'avait conduite ici, avec elle, qui avait bien mieux à faire que ce qu'elle prétendait maintenant. Tout était de sa faute à elle. C'était de sa faute si Daniel n'avait pas été heureux toutes ces années, c'était de sa faute si elle n'avait pas su voir qu'il ne l'aimait pas, c'était de sa faute si elle faisait partie du pourcent de femmes sous pilule qui tombait enceinte. C'était de sa faute si elles se retrouvaient aujourd'hui coincées dans cette salle d'attente insupportable, abandonnée par des médecins débordés qui encharnaient les patients désespérés. « Beth... » La brune se glissa dans l'étreinte réconfortante de son amie. Plus que jamais, elle avait besoin de cette affection et de cette amie qui représentait tout à ses yeux. Plus que jamais, il lui faudrait accepter qu'elle était dépendante de quelqu'un d'autre que Daniel. Elle avait besoin de Rebecca autant qu'elle avait besoin d'Eden et de Faith. Elle avait besoin d'être entourée autant que d'être isolée, mais, son visage enfoui dans les cheveux roux de son amie, Beth réalisa qu'il n'y avait pas meilleur réconfort que celui d'une amie dévouée et aimante. « tu n’as pas à t’infliger ça, tu ne pouvais pas le savoir ! Personne ne pouvait le savoir. » Silencieuse, Beth partit dans une nouvelle salve de sanglots. Personne ne pouvait le savoir, elle le savait. Mais elle, elle aurait dû le savoir. Elle aurait dû. « On va sortir de cet hôpital, et tu vas passer à autre chose .. Je te promets. » Soufflant dans les cheveux de son amie, humidifiés par ses larmes, Beth supplia presque : « tu me laisseras pas, toi, hein ? Jamais ? »

« Madame Wilkerson ? » hurla une voix féminine de l'autre bout de la pièce. Beth se détacha vivement de son amie qu'elle regarda, effarée. C'était à son tour. Elle reprit sa main et la serra dans la sienne, paniquée. « Je suis désolée mais j'ai besoin que tu viennes avec moi, Becca. J'ai besoin de toi, je... » Elle fut interrompue par cette voix féminine qui répéta son nom. « Vous pouvez arrêter d'hurler mon nom, s'il-vous-plait ? Tout le monde a pas besoin d'être au courant à l'étage », s'offusqua-t-elle en se levant, la main de son amie toujours fermement tenue dans la sienne. Elles suivirent doucement l'infirmière qui les installa dans une salle qui étonna la brune par sa petitesse. Elle s'imaginait un bloc chirurgical, quelque chose de bien plus... solennel. « La gynécologue ne tardera pas. Vous pouvez vous changer », expliqua l'infirmière en désignant la blouse posée sur le lit d'examen. Elle claqua la porte derrière elle quelques secondes plus tard à peine, laissant une Beth paralysée devant le lit. « Je... » Elle ne lâchait toujours pas la main de Rebecca. « Ça y est... » Elle s'approcha doucement du lit, entraînant malgré elle son amie avec elle. Doucement, elle la lâcha et posa son sac sur un fauteuil posté près du lit. Et elle s'immobilisa devant la blouse, qui, parfaitement pliée, l'attendait sur le lit.
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