Unis face à la même peine

Nous étions mardi, soit, trois jours après l’annonce de la mort de Dale. Depuis ce jour, j’avais d’abord passé ma soirée dans un bar irlandais à raconter mes déboires à une parfaite inconnue qui semblait toutefois sympathique dans mes souvenirs. J’étais rentrée grâce à un taxi et avait eu un mal de crâne pendant deux jours. Deux jours d’ailleurs que j’avais passé avec mes parents à Philadelphie. Nous avions réussi à aller voir mon frère, enfin sa plaque, la seule chose qu’il nous restait de lui. Nous avions aussi rencontré son ancien chef qui ne nous avait rien dit de plus que Jayce mais nous avait confirmé que nous comptions beaucoup pour lui. Il nous avait également dit que Jayce avait tenu à m’annoncer la nouvelle, ne voulant pas que des hommes en uniforme, étrangers débarquent à ma porte et à celle de mes parents.

Je m’étais alors sentie tellement idiote de la façon dont je l’avais rejeté finalement le samedi précédent. Je n’étais pas en colère contre lui, je ne lui reprochais absolument rien, mais j’avais dû le rendre mal et il n’avait pas besoin de ça. Jayce et Dale étaient réellement proches même si je n’avais pas toujours vu leur relation sous un bon œil. Jayce ayant toujours eu une certaine réputation.

Ayant pris un jour de congé ma journée de mardi fut assez chargée, je commençai dès 8h et ne terminai qu’à 18h30. J’avais eu aussi le droit aux regards et gestes compatissants de mes collègues que j’avais du mal à supporter. Très vite je leur avais dit que mon frère faisait un métier à risque et que j’allais bien.

A la fin de ma journée je décidai, sur la route du retour de faire un détour par le commissariat. Je n’avais aucune idée de l’endroit où habitait Jayce et je savais que, s’il ne se trouvait pas là-bas on pourrait me donner ses coordonnées. J’avais besoin de le voir pour m’excuser. C’était réellement important pour moi.

J’entrai donc dans le commissariat à 19h où l’on me dit que Jayce devait être à son casier car il venait de finir son service. Un de ses collègues m’accompagna avant de me laisser, seule avec lui. Je ne me sentais pas à l’aise au milieu de ces bureaux, ses uniformes et cette ambiance.

« Bonjour Jayce ! »

Fit finalement alors qu’il prenait ses affaires dans son casier.

crackle bones

La journée avait été longue, il faut dire que depuis samedi j’avais du mal à me concentrer, j’avais passé mon week-end à repenser à tout ce que j’avais dit à Alexys, les réponses que j’avais eu en retour, la peine qu’elle avait en apprenant la mort de son frère, je ne pouvais pas lui en vouloir de m’avoir demandé de rester seule et de penser que j’étais venu uniquement pour faire mon boulot, mais je ne pouvais pas non plus m’empêcher de penser qu’à ma place Dale aurait trouvé les bons mots, il aurait sûr quoi dire et quoi faire, il avait toujours été plus diplomate que moi, avant que l’on ne parte d’Huntington Beach, les seules fois où j’avais de belles paroles c’étaient pour généralement essayer de séduire une fille pour qu’elle passe la nuit avec moi. J’avais pensé à retourner chez la sœur de mon meilleur ami pour savoir comment elle allait, si elle avait besoin de quelques choses, mais je n’avais pas osé, il y avait de grande chance que je ne sois pas le bienvenue, qu’elle continue de penser pendant un moment que si je n’avais pas rencontré son frère on ne serait jamais partis à Philadelphie et qu’aujourd’hui il serait toujours vivant.

Il fallait que je sorte de mes pensées, que j’arrête d’y repenser pour savoir ce que j’aurais dû faire de différent, cela ne servirait à rien, ce qui était fait, était fait malheureusement et je ne pouvais rien changer, sinon cela ferait bien longtemps que Dale serait encore en vie. J’ouvrais la porte de mon casier, retirant mon arme de service, ainsi que mon holster que je plaçais à l’intérieur, mon portable et mon portefeuille avaient suivis le mouvement afin de me permettre de retirer la tenue de policier, cet uniforme et me mettre sur les épaules mon tee-shirt. Ma main se trouvait dans mon casier, en train d’attraper mon téléphone quand j’entendis une voix casser le silence qu’il y avait dans la pièce qui c’était bien vidé après la fin du service, cette voix je la connaissais, c’était la même qui m’avait demandé de la laisser seule le samedi précédent, en mettant mon portable dans la poche de mon jean, mon regard ce tournait vers Alexys, qu’est-ce qui l’avait poussé à venir ici ? Est-ce que cette fois-ci les choses allaient être un peu plus calme que la dernière fois ? « Bonjour Alexys. » Mon portefeuille dans ma main, je fermais avec l’autre la porte de mon casier, mon regard ne quittant pas celui de la jeune femme, je ne savais pas quoi ajouter de plus, je préférais attendre, savoir pourquoi elle était ici.

© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart

Unis face à la même peine

Je me sentais réellement ridicule et mal. Jamais je n’avais renvoyé balader quelqu’un mais je n’étais pas non plus la fille du genre à s’épancher. Suite à la nouvelle que Jayce m’avais annoncé j’avais eu besoin d’être seule mais j’avais aussi besoin de déverser ma colère sur quelqu’un. Certes, beaucoup seraient allé plus loin que moi mais cela ne m’empêchait pas de me sentir honteuse. Le seul moyen que je sorte de cette culpabilité était de revoir Jayce et de m’excuser. Il avait certainement beaucoup souffert lui aussi, il l’avait peut-être même vu mourir sous ses yeux et, malgré cela, il avait tenu à venir m’annoncer lui-même la nouvelle, m’évitant ainsi une annonce froide et calculée que l’on réservait souvent aux proches de personnes victimes d’un accident, d’un meurtre… J’avais donc eu de la « chance » et je la devais au meilleur ami de mon frère.

Une fois arrivée au commissariat je retrouvai rapidement Jayce devant son casier, alors qu’il récupérait ses affaires, rangeant son uniforme et son arme de service.

« Désolée de te venir comme ça, je voulais te parler. »

Je marquai une légère pause avant de reprendre.

« Je suis désolée pour samedi, je ne t’en veux pas tu n’y es pour rien, mais tu étais la seule personne devant moi, je ne contrôlais pas tout ce que je disais et encore moins la façon dont je parlais. Tu as du te dire que la sœur de ton meilleur ami était vraiment folle et ingrate. Je ne suis pas en colère contre toi je voulais que tu le saches. »

J’avais beaucoup parlé avec Alastriona samedi soir au bar mais ce n’était pas suffisant. J’avais besoin de parler avec quelqu’un qui avait connu Dale mais pas avec mes proches, je voulais quelqu’un à qui je n’étais pas encore assez attaché. Jayce était l’homme parfait. Il connaissait Dale certainement aussi bien que moi ayant vécu six ans avec lui, elle ne pouvait pas le nier et n’en avait surtout pas envie. Elle ne comptait pas s’épancher sur sa souffrance mais aurait aimé savoir ce qu’ils avaient fait pendant six ans, pourquoi personne ne pouvait aller les voir ou pourquoi il ne voulait pas venir. Je voulais aussi apprendre à le connaitre. A Philadelphie j’avais compris qu’il n’était pas du tout venu pour faire son job. En effet, suite à notre visite au commissariat je m’étais refait la venue de Jayce dans ma tête et relié à ce qu’on m’avait dit j’avais compris qu’il s’était chargé d’une sorte de « mission » de protection.

« Jayce, je n’ai par contre pas besoin d’un deuxième grand frère, mais je me dis que tu as du souffrir toi aussi, beaucoup et je n’avais pas à te rejeter comme ça… Je ne suis pas ce genre de fille crois-moi ! »

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La présence d’Alexys était inattendu, il faut dire que je n’étais pas venu lui rendre visite avec les nouvelles qu’elle attendait, son frère était mort et la seule chose que j’avais réussis à lui dire c’était qu’à mes yeux son frère était mort en héros ou encore qu’il aimait sa sœur plus que n’importe quoi d’autre dans sa vie, c’est vrai qu’avec le recul, mes paroles n’avaient rien de rassurante, ni même qui pouvait l’aider à faire son deuil. Je dois bien admettre que je ne m’attendais pas une seule seconde à ce qu’elle vienne s’excuser pour son comportement, l’entendre me dire qu’elle ne m’en voulait pas me rassurait un petit peu, c’était peut-être bête mais j’avais besoin de l’entendre, j’étais le seul à vivre à Philadelphie avec Dale, lorsque cette tragédie est arrivé j’avais pris la décision de l’annoncer à sa famille, j’avais catégoriquement refusé qu’une autre personne que moi leurs apprennent sa mort, même si ce moment n’allait pas être une partie de plaisir, mais depuis samedi et les paroles d’Alexys, j’avais réalisé que sa famille pouvait m’en vouloir, pouvait me prendre comme responsable de ce qui lui était arrivé. « Tu n’as pas à t’excuser, chacun réagis à sa façon dans ce genre de situation… Et puis tu avais raison sur un point, si ton frère ne m’avait pas rencontré, il ne serait jamais parti à Philadelphie et il serait sûrement encore là aujourd’hui. » Je mettais mon portefeuille dans la poche arrière de mon jean, j’écoutais ce que me disais Alexys, en l’entendant me dire qu’elle n’avait pas besoin d’un deuxième grand-frère je n’avais pas pu m’empêcher d’afficher un très léger sourire aux coins des lèvres, un sourire qui c’était effacé juste après lorsqu’elle me disait qu’elle n’était pas le genre de fille qu’elle avait pu me montrer lorsque je lui avais appris la mort de Dale. « Je ne pourrais jamais penser que tu es folle et ingrate, je sais que tu n’es pas ce genre de fille… Tu es sans doute la personne que je connais le mieux alors que le nombre de nos rencontre peuvent se compter sur les doigts d’une main. » Avec son frère j’en avais longuement entendu parler, souvent les mêmes anecdotes, les nouvelles qu’il avait de sa famille, ce qu’elle devenait, le métier qu’elle faisait, sauf que jusqu’à présent dans ma tête elle était toujours la petite fille qu’elle était à mes yeux lorsque l’on était partie de HB, depuis samedi je pouvais me rendre compte qu’elle avait bien grandit, qu’Alexys était devenue une femme. « Je ne te demande pas de me voir comme un deuxième grand frère, ce n’est pas ma place… Je veux juste que tu saches que tu pourras toujours compter sur moi, comme j’ai toujours pu compter sur Dale… Et que si tu as besoin de parler, je serais là. »

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Suite à mes excuses Jayce me répondit que je n’avais pas à m’excuser et que j’avais eu raison en disant que sans lui Dale ne serait pas parti et qu’il ne serait pas mort aujourd’hui. Je ne pouvais pas le laisser penser ça, il était loin d’être fautif.

« Dale a toujours voulu faire le bien. Que ce soit avec toi ou seul il aurait pris cette voie. Il était conscient des risques qu’il encourrait, on en parlait souvent. Il est … mort… en faisant ce qu’il pensait être juste, ce n’est pas de ta faute ! »

Finis-je par dire en posant une main sur son bras. La seule personne responsable était celui qui lui avait tiré dessus. J’avais poursuivi par m’excuser de mon comportement craignant l’image qu’il pouvait avoir de moi. La réponse de Jayce fut surprenante et déstabilisante : « Je ne pourrais jamais penser que tu es folle et ingrate, je sais que tu n’es pas ce genre de fille… Tu es sans doute la personne que je connais le mieux alors que le nombre de nos rencontre peuvent se compter sur les doigts d’une main. » Oui nous ne nous étions que très peu vu.

« C’est gentil… Je ne peux pas en dire autant de toi. Je sais juste que Dale t’appréciait réellement. »

Et puis, je n’allais pas en rajouter mais sa réputation ne faisait pas de lui un bon garçon comme auraient dit mes parents. « Je ne te demande pas de me voir comme un deuxième grand frère, ce n’est pas ma place… Je veux juste que tu saches que tu pourras toujours compter sur moi, comme j’ai toujours pu compter sur Dale… Et que si tu as besoin de parler, je serais là. » Je ne pouvais expliquer pourquoi mais la présence de Jayle me rassurait réellement.

« On pourrait peut-être aller boire un verre quelque part ? euh… je voulais aussi te dire qu’on a passé les deux derniers jours à Philadelphie avec mes parents. Je sais que tu as absolument voulu annoncer la nouvelle toi-même, alors , merci, vraiment, de m’avoir épargné les uniformes et les discours classiques. »

Dis-je finalement avant de baisser la tête.

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J’écoutais la répondre d’Alexys, l’entendre me dire qu’avec ou sans moi son frère aurait choisi de devenir policier me rassurait, elle ne m’en voulait pas, pour elle contrairement à ce qu’elle m’avait dit samedi, je n’étais pas responsable de sa mort, j’avais envie de le penser, d’en être convaincu comme elle l’était mais une part de moi continuait de penser qu’elle avait eu raison samedi en me le reprochant. Je n’avais pas eu le temps de lui répondre, ni même d’ouvrir ma bouche pour dire quelque chose, que je sentais sa main ce poser sur mon bras, mon regard c’était baissé pour observer ce contact un court instant avant de relever mon visage dans sa direction. Je n’avais pas eu le temps de lui répondre, ni même de dire quoi que ce soit, notre conversation avait continué, durant les six dernières années, lorsque Dale avait besoin de parler de sa famille et bien souvent de sa sœur j’étais la personne à qui il se confiait, ce qui me surprenait toujours avec lui, c’était la fierté qu’il avait de parler de sa petite sœur, que ce soit à moi ou à l’entourage que l’on c’était fait à Philadelphie, Alexys était sûrement la personne la plus importante dans sa vie, il n’était pas capable de faire du mal à une mouche, mais j’avais toujours été persuadé que si jamais un jour il arrive quelques chose à sa sœur, il aurait été capable de faire ce mal. « J’en conclus donc que ton frère ne te parlait pas beaucoup de moi. » De mes paroles, un petit sourire c’était montré sur mes lèvres, j’étais bien conscient que lorsqu’il était en communication avec sa petite sœur il avait bien d’autre chose à lui dire que de parler de moi, j’avais été le même quand j’avais l’occasion d’avoir Kayleen au téléphone, le plus important pour nous était de savoir comme elles allaient, d’en savoir un maximum sur elles. La proposition d’Alexys que l’on aille boire un verre me surprenait, je ne m’attendais pas une seule seconde à ce qu’elle me demande cela, tout comme je ne m’étais pas attendu à la suite. La famille de Dale c’était rendu à Philadelphie durant ces deux derniers jours et qu’elle avait appris que c’était à ma demande si c’était moi qui lui avais annoncé le décès de son frère, je la voyais baisser la tête alors qu’une de mes mains passait dans mes cheveux avant de se poser sur l’épaule d’Alexys. « Tu n’as pas à me remercier, j’ai fait ce qui m’a semblé être juste et… Le moins difficile à vivre pour toi et tes parents. On va aller boire un verre en l’honneur de Dale, je te laisse juste… Choisir où tu veux aller, les bars ont un peu changé depuis six ans. »

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« J’en conclus donc que ton frère ne te parlait pas beaucoup de moi. » Je ne savais pas si cela le vexait ou quoi mais je n’allais pas lui mentir. La seule chose que Dale me disait était qu’il était content d’avoir Jayce avec lui et que leur vie là-bas se passait bien.

« Je ne parlais pas non plus de ma meilleure amie à Dale tu sais… » lui fis-je en souriant.

En effet, nous avions déjà tant à se dire sur nous deux que nous ne nous étendions pas sur nos amis, même quand il avait une copine, Aël je crois, il ne m’en avait jamais beaucoup parlé. Je savais qu’il était bien avec elle et ça me suffisait. Ma langue finissait par se délier un peu plus et j’osai même l’inviter à prendre un verre. Je détestais partir sur de mauvaises bases avec les gens et Jayce et moi avions une peine en commun. Je n’étais pas non plus du genre à sortir dans des bars, même avec des amis nous y allions peu mais là je n’avais pas d’autres choix. Nous n’allions pas resté ici, dans ce commissariat, je n’allais pas non plus l’inviter chez moi et je n’avais pas envie de venir pour repartir aussitôt. « Tu n’as pas à me remercier, j’ai fait ce qui m’a semblé être juste et… Le moins difficile à vivre pour toi et tes parents. On va aller boire un verre en l’honneur de Dale, je te laisse juste… Choisir où tu veux aller, les bars ont un peu changé depuis six ans. »

« Ouh là, tu ne t’adresses pas à la bonne personne, ma connaissance des bars est vraiment minime. On pourrait peut-être… aller au plus près ? J’en ai vu un en arrivant un peu plus loin. »

Je ris légèrement à la suite de ma réplique. En fait, les bars ou je me rendais le plus souvent étaient des cafés tranquilles pour travailler ou pour des entretiens. Je ne savais même pas ce que nous allions nous dire avec Jayce dans ce bar, je savais juste qu’il pourrait me parler de Dale durant ces six dernières années, s’il le voulait et c’était ce dont j’avais besoin. Seul Jayce pouvait me comprendre en fait. Mes parents le voyaient toujours comme un enfant. Quant à mes amis ils essayaient de me rassurer sans le connaitre lui. Je n’avais pas envie de pleurer ou qu’on me dise que j’allais aller mieux, je voulais juste savoir comment il était avant, l’homme qu’il était devenu. J’avais eu des bribes d’informations, celles qu’ils voulaient me donner au téléphone mais c’était tout et c’était peu. Je ne savais pas si cela m’aiderait à aller mieux cependant…

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Un sourire ce formait sur mon visage en l’écoutant m’expliquer que si Dale ne lui parlait pas de moi, elle ne parlait pas non plus de sa meilleure amie à son frère, malgré la peine d’avoir perdu mon meilleur ami, d’un deuil que j’allais devoir faire tout comme Alexys, l’entendant me dire ceci après lui avoir fait la remarque que son frère ne lui avait pas beaucoup parlé de moi, ça m’amusait un petit peu. « Il faut dire que je ne parlais pas de Dale à ma petite sœur… » En revenant à Huntington Beach, je n’avais jamais imaginé que j’allais me retrouver avec Alexys dans les vestiaires du commissariat à accepter d’aller boire un verre avec elle, je ne comptais pas non plus lui annoncer la mort de son frère et disparaitre, mais être présent si elle en avait besoin, l’aider à faire son deuil. En l’entendant m’annoncer qu’elle n’était pas la bonne personne pour choisir un bar, je n’avais pas pu m’empêcher de rigoler un petit peu, sur ce point-là elle n’avait pas changé, enfaite il y a six ans la seule chose que je savais de la sœur de Dale c’était justement qu’elle ne sortait presque pas. « Je vais te faire confiance et aller avec toi dans le bar le plus proche. » Ma main qui était sur son épaule ce retirait, je remettais sur mon casier mon cadenas que je verrouillais avant de me diriger vers la porte que j’ouvrais afin de lui permettre de rejoindre les couloirs du commissariat et nous rapprocher de la sortie. « Je vois qu’il y a un point sur lequel tu n’as pas changé, il y a six ans si je ne me trompe pas tu n’allais pas souvent dans les bars… » Habituellement lorsque je me rendais dans ce genre d’endroit c’était pour profiter d’une bonne soirée, mais ce soir ça allait être bien différent de d’habitude, je n’avais aucune idée de ce que l’on allait parler dans les détails, bien que je m’attendais à ce que la sujet de son frère arriver sur le tapis, depuis mon retour elle était la seule personne avec qui je pouvais en parler, hors mis ses parents, Alexys était une personne qui était autant proche de Dale que je l’étais.

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Jayce avoua également ne pas parler de Dale quand il appelait sa sœur. Nous sommes tous pareil de toute façon. Cela ne voulait absolument rien dire sur le lien qui unissait ces deux amis. Dale ne se serait pas lancé dans cette aventure, si loin de nous avec n’importe qui je le savais. Nous avons la tête sur les épaules dans la famille, parfois un peu trop même et c’est d’ailleurs pour ça que, lorsque Dale nous avait annoncé son projet nous l’avions bien reçu.

Jayce rit légèrement quand je lui parlai du fait que je ne connaissais pas vraiment les bars. « Je vois qu’il y a un point sur lequel tu n’as pas changé, il y a six ans si je ne me trompe pas tu n’allais pas souvent dans les bars… » C’était donc l’image qu’il avait de moi ? La parfaite ermite. La dernière fois qu’il m’avait vu j’étais encore au lycée, toujours hanté par la sextape de ma première fois, en seconde. Depuis ce jour je ne peux pas sortir n’importe où, n’importe comment et surtout avec n’importe qui. Mon égo en a pris un sacré coup mais pas que… Pour moi, j’ai un réel souci. Je suis un jouet, une petite poupée blonde. Je préfère donc prendre le temps de connaitre des gens sans rien en attendre, ma confiance, la vraie ne se gagne que très peu. Et les bars sont bien trop propices pour des dragues bien trop pompeuses, tout ce que je déteste et ce qui m’effraie.

« Je ne peux pas en dire autant de toi, les bars te connaissaient autant que toi et tes amis si je me souviens des échos que j’avais. »

Fis-je en souriant avant de le suivre dans les couloirs du commissariat. Nous nous dirigions vers la sortie et, une fois dehors, ma langue se relia à ma bouche. Je ne savais pas dans quoi je m’étais embarquée. Je ne le connaissais pas après tout, c’était comme si je faisais un transfert de Dale sur son meilleur ami. Qu’allions-nous nous dire dans ce bar ? Les dernières fois en tête à tête dans un bar avec un « inconnu » ou une connaissance avaient été des rendez-vous professionnels. Je restai donc silencieuse alors que nous commencions à avancer.

crackle bones

Lorsqu’Alexys était venu m’annoncer que les bars me connaissaient aussi bien que mes amis, je n’avais pas pu m’empêcher d’afficher un sourire sur mes lèvres, celle-ci je l’avais cherché après ce que je lui avais dit. Quand j’avais quitté Huntington Beach il y a six ans j’étais un homme complètement différent, Philadelphie, la police et Dale m’avait permis de changer, en revenant je ne m’attendais pas à ce que les gens sachent l’homme que j’étais devenu, pour dire la vérité je m’en moquais un peu, mais pour toutes ces personnes qui me connaissaient, ma sœur inclus dans le lot, j’étais toujours le petit arrogant de service, qui aime user de ses belles paroles et de sa belle gueule pour ce sortir de n’importe quel situation délicate ou encore pour draguer les filles, bien souvent dans les bars. Je ne pouvais pas nier le fait que lorsque j’étais au lycée ou à l’université on avait bien plus de chance de me trouver dans ce genre d’endroit plutôt qu’en cours, aujourd’hui encore je me demande comment j’ai réussi pour avoir un diplôme. « Depuis six ans il y a prescription non ? … Mais je vois que ma réputation de l’époque me suit encore aujourd’hui. » On était dehors, dans les rues de HB, ça me faisait bizarre de sortir d’une garde et d’être aux côtés d’Alexys pour me rendre dans un bar pour boire un verre, généralement ce petit rituel je l’avais avec Dale. Je ne la connaissais que par ce que son frère m’avait dit sur sa sœur, mais j’étais content d’avoir l’occasion de pouvoir la connaitre un peu mieux, pour la première fois depuis la mort de mon meilleur ami, il y avait une personne avec qui je pouvais passer du temps qui comprenait la douleur que j’avais, parce qu’elle vivait exactement la même. « Cela dit je dois quand même avouer avoir été responsable de la première cuite de ton frère, je dirais même que c’est lors de cette soirée que notre amitié à vraiment commencé. »

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« Depuis six ans il y a prescription non ? … Mais je vois que ma réputation de l’époque me suit encore aujourd’hui. » Cela me fit sourire. J’avais toujours été curieuse et j’avoue que j’aimais en savoir un peu sur les personnes que je pouvais rencontrer. A l’époque, quand j’avais croisé Jayce plusieurs fois à la maison j’avais réussi à me renseigner sur lui mais c’était encore pire quand Dale avait une copine. Je ne voulais juste pas que mon frère souffre autant que j’ai pu souffrir moi. Les réputations m’aident, en grande partie, à gagner ma vie. Je ne travaille pas dans un journal people mais pour tout reportage on a besoin de ces réputations et rumeurs.

« Prescription de quoi ? C’est toi qui as commencé je te rappelle. »

Je restai silencieuse, un peu gênée par la situation même si, au final, le courant passait bien entre nous il fallait l’avouer. Je ne saurais dire s’il avait changé, tout ce que je savais c’est que l’homme qu’il était six ans plus tôt n’était pas un homme à qui je me serai confiée, avec qui j’aurais souhaité passer du temps. Il ressemblait trop à cette bande de mecs… Même s’il n’avait, sans doute jamais été aussi loin qu’eux il était un vrai bourreau des cœurs et un vrai Dom Juan. Au lycée j’en entendais souvent parler par celles qui passaient leurs weekends dehors. « Cela dit je dois quand même avouer avoir été responsable de la première cuite de ton frère, je dirais même que c’est lors de cette soirée que notre amitié à vraiment commencé. » Je repensai alors à ma première cuite qui avait été des plus pathétiques et me sentit honteuse mais n’en montra rien. Une cuite adossée à un comptoir face à une serveuse qui aurait pu être ma mère… no comment !

« Ah ouais ? J’t’écoute ? »

J’avoue que ma curiosité naturelle reprenait le dessus et, en plus de ça, cela permettait de parler de Dale dans un autre contexte. Je n’avais pas envie de penser à sa mort mais penser à lui en en parlant totalement en vie et heureux me paraissait une bonne solution.
Quelques pas plus tard, nous nous retrouvions dans la rue où se trouvait un bar. Je ne le connaissais pas du tout mais je ne savais pas du tout où serait le prochain.

« Tiens, y’en a un ici si tu veux ? »

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Je n’avais pas pu m’empêcher d’afficher un sourire à la réponse d’Alexys, pour la première fois depuis le décès de Dale, elle était la seconde personne avec qui je me sentais bien, avec qui je souriais aussi longtemps. Dans le fond on ne se connaissait pas vraiment, on n’avait jamais pris le temps d’apprendre à nous connaitre lorsque son frère et moi étions encore à Huntington Beach, mais comme on le dit si bien, il vaut mieux tard que jamais. On avait changé tous les deux depuis six ans, je n’étais plus le petit con que j’étais et elle n’était plus la petite fille lycéenne que j’avais connu. « Moi ? Je te demandais juste si mes souvenirs étaient bons. » J’avais longtemps fait partis au lycée des personnes qui étaient classés chez les populaires, lors de cette période il fallait à tout prix que l’on soit classé dans une catégorie, mon envie de passer plus de temps à faire la fête et draguer les filles plutôt que d’aller en cours, m’avait aidé à ne pas rester dans le coin, dans l’ombre, de ne pas faire partie des personnes qui subissent les assauts des populaires, mais plutôt justement le rôle du persécuteur, avec le temps et avec l’âge je n’étais pas vraiment fier d’en avoir fait partis. Alexys voulait en savoir plus concernant la première cuite de son frère, c’était une histoire qui n’avait jamais été remis sur le tapis sauf avec Dale, mais sinon j’en avais parlé avec personne d’autre. « Ton frère avait une fille qui lui plaisait bien, sauf que ce n’était pas réciproque, le soir il était allé rejoindre des amis que l’on avait en commun dans un bar. On a beaucoup discuté tous les deux, mais c’était sa première soirée avec nous, alors il n’a pas échappé à notre bizutage, dès que son verre était vide un nouveau arrivait… Bon il faut dire qu’il ne lui en a pas fallu beaucoup pour prendre sa cuite, mais je me rappelle que ce soir-là avec l’alcool ton frère ne s’arrêtait plus autant aux niveaux des blagues pas drôle qu’il tentait de draguer des filles. » Rien que de repenser à cette soirée, mon sourire ne s’effaçait pas, malgré l’alcool ça ne l’avait pas empêchait de garder sa maladresse de l’époque avec les filles, le pauvre avait d’ailleurs essuyait bien plus de râteaux qu’autre chose, mais il nous avait bien fait rigoler, j’avais pensé à l’époque passer qu’une soirée avec lui et rien de plus, pourtant dès ce soir-là on ne s’est plus jamais quitté amicalement parlant. A force de marcher dans les rues de la ville, on finissait par arriver devant le premier bar le plus proche du commissariat sur notre chemin, m’approchant de la porte que j’ouvrais après la demande d’Alexys, je la laissais rentrer en première avant de la suivre. « Rassures toi, je ne te ferais pas le même coup qu’à ton frère… C’était il y a plus de six ans, même si je reste le même pour beaucoup de personne ici, je me suis bien calmé. »

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Jayce me raconta, à ma demande, brièvement la première cuite de mon frère. Il ne m’en avait bizarrement jamais parlé mais j’imaginais bien la scène et cela me fit rire. Ça ne m’étonnait pas non plus qu’il ne tenait pas l’alcool à l’époque. Avant de trainer avec Jayce, il ne sortait pas autant. Je n’irai le reprocher à personne il était heureux avec ses amis ça se voyait.

Nous avancions au bar et Jayce m’ouvrit la porte et me laissa entrer. Il ajouta d’ailleurs : « Rassures toi, je ne te ferais pas le même coup qu’à ton frère… C’était il y a plus de six ans, même si je reste le même pour beaucoup de personne ici, je me suis bien calmé. »

« - Mais je ne suis pas aussi domptable que mon frère, même si tu le voulais tu n’y arriverais pas. »

Lui répondis-je avant que nous nous installions à une table libre. Il n’était pas tard, la plupart des personnes présentes étaient encore en costumes de travail ce qui n’était pas surprenant à 19h. Je commandais pour ma part un soda, si Dale ne tenait pas l’alcool je le tenais encore moins, …

« - Pour le fait que tu te sois calmé sur certaines choses, tu n’as pas à te justifier tu sais, je plaisantais tout à l’heure, tu fais ce que tu veux. »

Et c’était vrai, je ne le connaissais pas et je le voyais parce qu’il pouvait m’aider à accepter la mort de son frère. Je n’avais aucune idée derrière la tête, que ce soit amicalement ou plus. D’ailleurs, le côté « plus » ne me tentait aucunement et avec personne. J’avais trop souffert pour tomber réellement amoureuse. Même mes anciens petits amis je les avais fuis lorsque les sentiments se faisaient trop présents.

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Je tenais la porte du bar ouverte pour laisser entrer Alexys avant d’entrer dans le bar juste après elle, lorsqu’elle était venu me dire qu’elle n’était pas aussi domptable que son frère je n’avais pas pu m’empêcher de rigoler à sa remarque, elle semblait bien sûr d’elle, c’était un côté qui me rappelait Dale, ils avaient sans doute beaucoup de point commun, mais je ne savais pas encore lesquels. Son frère était quelqu’un qui partait toujours sûr de lui, il ne se lançait jamais s’il n’en était pas convaincu, j’avais même dû à de nombreuses reprises le pousser un peu à prendre quelques risques dans sa vie sentimentales, comme par exemple avec Aël, il n’avait rien tenté avec elle n’étant pas sûr, pourtant lorsqu’il m’avait vu essayer de la séduire il n’était pas resté sans rien faire, Dale avait même réussir à la draguer et rester en couple avec elle pendant deux ans. « C’est marrant ton frère me disait exactement la même chose. » Un sourire aux lèvres je tournais mon regard vers Alexys alors que l’on prenait place à une table de libre, j’enchainais à nouveau. « Je suis quelqu’un de joueur, il ne faut pas me dire ce genre de chose. » Rapidement une serveuse s’approchais de nous pour prendre notre commande, un soda pour la sœur de mon meilleur ami, mon regard avait croisé le sien amusé, avant de commander une bière, après le service j’aimais bien pouvoir en boire une, j’allais ce soir ne pas la boire en étant tout seul. Mon visage était tourné une nouvelle fois vers Alexys qui me faisait face désormais, mon sourire n’était pas resté bien longtemps de moi, puisqu’en l’écoutant me dire que je n’avais pas à me justifier il était rapidement venu reprendre place sur mes lèvres. « Je ne cherche pas à me justifier, je veux juste que tu saches que je ne suis plus le petit con que j’étais et que si tu as besoin de quoi que ce soit, alors tu pourras compter sur moi… »

© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart

Unis face à la même peine

La remarque de Jayce suite à la réponse que je lui avais donnée lorsqu’il m’avait dit de me rassurer sur le fait qu’il ne me ferait pas boire me fit me sentir un peu bizarre. « C’est marrant ton frère me disait exactement la même chose. » Cela faisait longtemps qu’on ne m’avait pas donné de point commun avec lui. Dale avait toujours été un modèle pour moi.

« Eh bien il faut croire qu’on a des choses en commun alors lui et moi… ou avait plutôt… »

Nous nous asseyions ensuite et prenions commande. Je ne répondis pas à la réplique de Jayce. Ce dernier prit une bière alors que je pris un soda, ce qui devait entretenir ma réputation de jeune femme pure et chaste je suppose mais peu importe. « Je ne cherche pas à me justifier, je veux juste que tu saches que je ne suis plus le petit con que j’étais et que si tu as besoin de quoi que ce soit, alors tu pourras compter sur moi… » Je ne savais pas quoi répondre à ce qu’il disait. J’aurais aimé le croire sincère mais je ne le connaissais pas assez pour le savoir. Je ne voulais pas le blesser une fois de plus en lui disant que j’avais mes parents et mes amis quand ça n’allait pas. Et la vérité était que je ne voulais pas rendre mes parents plus mal en leur disant que j’étais malheureuse et Harper ne connaissait pas assez Dale pour que je lui parle ouvertement de mon malêtre. Jayce était le seul avec qui j’oserai certainement pas en parler, non pas par confiance aveugle mais parce que, comme il me l’avait prouvé avec l’histoire de la première cuite de mon frère il pouvait m’apporter d’autre chose sur lui et était certainement assez seul lui aussi face à cette perte.

« C’est gentil… »

Répondis-je finalement avant de prendre mon verre de coca et le tendre vers lui.

« A Dale ! Je crois qu’il serait content de nous voir parler ensemble. Même s’il ne me parlait pas souvent de toi je sais qu’il t’appréciait vraiment. »

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On était venu dans ce bar pour boire un verre en l’honneur de Dale, mais à force de parler, on en était arrivé aux points communs entre le frère et la sœur, enfin pour être plus précis ce point commun, le fait qu’ils étaient persuadé l’un et l’autre d’être sûr d’eux sur ce point-là. « Pourquoi tu en doutais ? » Assez rapidement la commande que l’on avait passé auprès de la serveuse était déposé devant nous, ma main était venu attraper mon verre que je laissais sur la table, mon regard c’était dirigé dessus, la dernière personne avec qui j’étais venu après le service boire un verre était son frère, ça me faisait bizarre d’être ici avec Alexys, à Philadelphie les choses étaient déjà tellement réel, j’avais l’impression qu’en étant à Huntington Beach et d’avoir dû annoncer la mort de Dale, avait rendu encore un peu plus vrai sa disparition, ça me confirmait un peu plus chaque jour que je ne le reverrais plus, que l’on ne passerait plus de temps ensemble, que tous les délires que l’on avait jamais on ne pourrait les revivre, même pas le temps d’une seule et unique soirée, je relevais mon verre, pour l’apporter vers celui de la petite sœur de mon meilleur ami, mon regard retrouvait le sien. « A Dale ! » Mon verre rejoignais le sien pour trinquer avant de l’apporter à mes lèvres et d’en boire une gorgée, j’avais déjà perdu des personnes que je connaissais, ce n’était pas le premier deuil que je devais faire, mais c’était la première fois que je perdais une personne qui m’était vraiment proche, quelqu’un que je considérais comme de la famille, comme mon frère, dans ce genre de moment on pouvait être la personne la plus forte, la douleur était présente et bien présente. « Je l’appréciais aussi, j’ai du mal à me souvenir de comment était ma vie avant que je le rencontre… Ton frère était vraiment quelqu’un de bien. »

© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart

Unis face à la même peine

« Pourquoi tu en doutais ? » me rétorqua-t-il suite à ma réponse. Je n’avais pas voulu insinuer cela, en fait c’était juste une expression mais sa question me fit réfléchir et me fit un peu de peine en fait. En même temps, en ce moment, un rien me faisait mal.

« Non, pas moi… C’est plutôt les gens en général qui me voient comme la petite fille en sucre ayant besoin de son frère pour tout. »

Répondis-je un peu las. J’avais longtemps vue comme l’ombre de mon frère. J’étais un petit ange fragile que mon frère devait protéger, je vivais à travers lui… J’en avais entendu des choses par rapport à ça.
Nous trinquâmes à l’honneur de Dale, un « tchin » qui sonnait faux. Comment trinquer en l’honneur d’un mort…. « Je l’appréciais aussi, j’ai du mal à me souvenir de comment était ma vie avant que je le rencontre… Ton frère était vraiment quelqu’un de bien. » Je relevai la tête vers Jayce, touchée par ce qu’il venait de dire. Les larmes me montant aux yeux je lui répondis :

« Et moi donc… Je n’ai jamais vécu sans lui… La vie sans sa présence je la découvre depuis trois jours même si ça fait des mois que je n’avais pas de nouvelles. J’avais gardé espoir… »

Des larmes finirent par couler le long de mes joues. Je n’arrivais pas à me retenir et je détestais ça. Finalement un mojito ou autre cocktail de ce genre m’aurait peut-être fait plus de « bien » que ce coca… Je finissais mon verre assez rapidement et sécha mes larmes.

« Ta sœur a dû être vraiment heureuse de te voir revenir après tout ce temps. Vous avez de la chance… »

Je baissai la tête, marquant une pause avant de reposer mon regard sur Jayce les yeux embrumés.

« Je vais faire comment sans lui Jayce…. Je peux pas… Il était plus qu’un frère pour moi… C’était mon meilleur ami, c’était … tout en fait ! »

Je regrettai aussitôt ma complainte. Il avait lui aussi de la peine et je ne pouvais m’empêcher de lui montrer ma souffrance, certainement parce que je savais qu’il la comprenait mais je ne pouvais m’empêcher d’avoir honte de me montrer comme ça.

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Les personnes autour de nous ont toujours ce besoin de toujours juger les autres, ranger les gens dans une case, ne cherchant pas à savoir si oui ou non ils disent la vérité, mais une fois que c’est fait, on garde cette image qui est totalement fausse la plus part du temps, il y a plus de six ans j’ai laissé mon entourage penser que j’étais qu’un simple petit con arrogant qui n’a aucun objectif dans la vie à part profiter et ne jamais penser au lendemain, si bien que j’avais moi-même fini par penser que c’était comme cela que j’étais vraiment. « Dale m’a permis de me rendre compte que l’homme que j’étais avant que l’on parte à Philadelphie, n’était pas la personne que j’étais vraiment, je ne lui ai jamais vraiment dit mais il avait raison… Ton frère n’a jamais pensé une seule seconde que tu étais une petite fille en sucre qui avait toujours besoin de lui, bien au contraire… » A la fin de mes paroles je passais ma main sur mon visage, avant d’attraper mon verre pour y boire plusieurs gorgées, c’était la première fois depuis sa mort que je parlais de lui réellement, Alexys était la première personne à qui je confiais certaines choses que l’on avait vécu tous les deux mêmes si ce n’était pas de grandes confidences, ça me faisait bizarre, c’était comme si parler de lui ne faisait que confirmer un peu plus chaque seconde qu’il ne viendrait pas passer la porte de ce bar pour nous rejoindre. L’émotion que j’essaie de contenir et de garder pour moi, je la voyais dans les yeux de sa petite sœur, ils c’étaient humidifié et ses paroles, confirmait sa tristesse, j’avais déjà vu Aël triste par la mort de Dale, mais pour la première fois depuis quinze jours, je rencontrais quelqu’un qui ressentais encore plus de douleur que moi, venant de sa sœur c’était tout à fait normal, mais personne ne devait vivre ce qu’elle était en train de vivre. « Tu as raison, Kayleen et moi avons beaucoup de chance d’avoir pu nous retrouver, j’en suis conscient… » Je voyais les larmes couler sur les joues d’Alexys bien qu’elle les essuyait, je n’avais pas pu m’empêcher de baisser mon regard sur mon verre que je tenais toujours, elle avait besoin de soutient, besoin d’aide pour surmonter la mort de son frère, je ne pouvais pas craquer devant elle, ce n’était pas ce qui allait lui permettre d’aller mieux, j’apportais mon verre à mes lèvres terminant mon verre en l’écoutant me parler. Je comprenais tout ce qu’elle pouvait ressentir à sa place, je serais tout autant perdu, si jamais on venait me dire un jour que ma petite sœur a perdu la vie, je serais un homme complètement anéantit et détruit, je relevais mon regard sur Alexys, avant de lâcher mon verre vide qui était sur la table et de tendre mon bras pour que ma main ce déposer sur la sienne. « Tu y arriveras, je ne dis pas que ça ne va pas être facile et que demain tu ne souffriras plus de son absence… Mais tu y arriveras, on apprendra ensemble à vivre sans lui. »

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Jayce me redit à nouveau qu’il n’était celui qu’on croyait et ajoutait même que cela était grâce à Dale. Je ne savais pas si je devais le croire mais, de toute manière, il faisait bien ce qu’il voulait de ses soirées et de ses fesses. « Ton frère n’a jamais pensé une seule seconde que tu étais une petite fille en sucre qui avait toujours besoin de lui, bien au contraire… » Je ne pensais même pas à mon frère en disant cela, je ne pensais pas qu’il le comprendrait ainsi.

« Je ne parlais pas de lui mais de nos parents ou des gens qui nous entourent en général. Dale m’a toujours vu plus forte que ce que je n’étais. Il avait ce don de montrer aux autres ce qui était bon en eux. »

Dale était vraiment quelqu’un de bien, en toute objectivité. Je crois que s’il n’avait pas été mon frère j’aurais demandé à mes parents de l’adopter. On dit qu’on ne choisit pas sa famille mais lui je l’aurais choisi parmi mille. Mes larmes coulaient, ayant du mal à se stopper. Je n’arrivais pas à me retenir et cela m’énervait. Jayce vint me prendre la main, contact qui me surprit légèrement mais qui était apaisant tout de même. « Tu y arriveras, je ne dis pas que ça ne va pas être facile et que demain tu ne souffriras plus de son absence… Mais tu y arriveras, on apprendra ensemble à vivre sans lui. »

« Ensemble ? Jayce, toi aussi tu as souffert, pense à toi je me débrouillerai je t’assure. Ne te sens vraiment pas obligé de me prendre sous ton aile. »

J’étais sincère en disant cela. Je n’avais jamais voulu être un poids, et encore moins pour lui. On se connaissait à peine même si les deux fois où nous nous étions vus nos rencontres ne m’avaient pas déplu. Je ne savais pas s’il avait changé mais j’aimais ces échanges. Je retirai tout de même ma main de la sienne.

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Pour avoir ce don, j’étais bien d’accords avec Alexys, il l’avait, je ne savais toujours pas comment il arrivait à le faire et je ne le saurais sans doute jamais, mais il était capable de faire ressortir le meilleur chez une personne, une partie de soi que l’on ne connaissait pas forcément, lui il était capable de la découvrir et de nous la montrer. « Si ton frère l’a compris, alors tes parents et les gens autours de toi le comprendront aussi, sur ce point-là il avait toujours un temps d’avance sur tout le monde. » Il avait été capable de me prouver que l’homme que je montrais à tout le monde depuis mes années lycée n’était pas vraiment la personne que j’étais, il m’avait permis de changer et de me rendre compte de ce que je valais vraiment, même si sa mort avait été l’élément déclencheur de certaines choses dans ma vie, je lui serais toujours reconnaissant. Ma main était sur celle d’Alexys, je ne pourrais pas expliquer pourquoi j’avais fait ce geste, mais maintenant qu’il était fait je ne pouvais pas revenir en arrière, je restais ainsi, j’étais mal d’avoir perdu mon meilleur ami, je n’avais aucune idée de la façon dont j’allais réussir à faire mon deuil, juste si j’allais réussir à faire mon deuil, mais en voyant les larmes couler sur la joue de sa sœur, ça me faisait un peu plus mal, je n’étais pas le seul à souffrir et je ne voyais pas pourquoi elle devrait faire son deuil toute seule dans son coin et puis si la situation avait été inversé, j’étais bien conscient que ma petite sœur serait sans doute dans ce bar accompagné de Dale pour l’aider à surmonter cette épreuve, Alexys avait retiré sa main de la mienne, je l’avais ramené vers moi.  « Personne ne m’oblige à faire quoi que ce soit… Oui tu as raison, je souffre aussi de sa mort, en perdant Dale, j’ai perdu bien plus que mon meilleur ami, il était comme le frère que je n’ai jamais eu à mes yeux… Mais pourquoi traverser cette épreuve tout seul quand on peut s’aider ? » Je passais ma main sur mon visage, frottant mes yeux, ce n’était pas vraiment le moment que je laisse les larmes remonter, je me relevais de la chaise avant de rejoindre le comptoir et de passer une nouvelle commande, je profitais de ce moment où j’avais le dos tourné pour reprendre mes esprits, ce n’était pas vraiment le moment ni même l’endroit pour craquer. Les deux verres en main, je faisais le chemin inverse pour retourner à notre table, posant un verre devant Alexys avant de reprendre la parole. « Quand l’un de nous deux n’allait pas bien avec ton frère on allait dans un bar, commander un whisky et on trinquait à l’avenir…   » Je prenais mon verre en main alors que j’avais reprit place sur ma chaise, je relevais doucement ma boisson, avant de reprendre la parole. « Rassures toi, j’en ai demandé un léger pour toi.   »

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« Ensemble ? Jayce, toi aussi tu as souffert, pense à toi je me débrouillerai je t’assure. Ne te sens vraiment pas obligé de me prendre sous ton aile. » Je ne voulais être un boulet pour personne mais visiblement le policier que j’avais fasse à moi ne l’entendait pas de cette oreille. Il ajouta que Dale était comme un frère pour lui et qu’il ne voyait pas pourquoi nous devrions souffrir seuls alors que nous avions chacun une épaule qui pouvait nous comprendre mieux que personne.

« C’est sûr que dit comme ça… »

Je le vis ensuite se lever et se diriger vers le comptoir. Je ne comprenais pas ce qu’il fichait mais en profitai pour sortir mon miroir de poche et essuyer mon maquillage qui avait coulé. Il revint à peine quelques minutes plus tard, deux verres à la main. « Quand l’un de nous deux n’allait pas bien avec ton frère on allait dans un bar, commander un whisky et on trinquait à l’avenir… » dit-il avant de m’en tendre un. Je regardai le liquide dans le verre qui avait l’air de toute sauf de whisky. Visiblement ma tête ne me trompait pas puisque mon compagnon de soirée me prévint qu’il m’avait demandé une boisson légère pour moi. Je ne pus m’empêcher de sourire pour cette attention.

« Donc tu ne devrais pas avoir à me porter pour me ramener chez moi ! »

Fis-je avant de prendre le verre dans la main. Je regardai Jayce ensuite et ne put m’empêcher de les imaginer tous les deux à se raconter leurs histoires.

« Eh bien, je ne suis pas un flic brun avec qui tu as vécu une grande aventure mais si tu veux me raconter tes potins croustillants je suis toute ouie. »

Dis-je en riant légèrement, espérant ainsi passer à autre chose. J’avais besoin d’entendre parler de Dale vivant, certes, mais ma vie ne pouvait pas tourner qu’autour de ça. Je ne ferai pas mon deuil de cette manière je le savais.

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A force de discuter avec Alexys, de son frère, de la façon dont les gens la voyaient, de la souffrance que l’on pouvait avoir tous les deux depuis la mort de Dale, j’avais eu ce besoin de faire ce que j’aurais fait avec lui dans ce genre de moment, commander un whisky et trinquer avec elle, à l’avenir, bien souvent après notre verre on partait dans des discussions qui finissait toujours par nous faire rire, on avait été capable à de plusieurs reprises de s’imaginer l’inimaginable mais ça nous faisait du bien, ça nous changeait les idées à chaque fois et c’est ce dont on avait sûrement besoin tous les deux ce soir. La dernière fois que j’avais pu avoir cette sorte de petit rituel, ça avait été deux jours avant que l’on parte en mission sous couverture, celle qui lui aura été fatal, celle qui aura été de trop dans sa carrière de policier malheureusement. Alexys prenait le verre que je lui tendais, d’après ce que j’avais cru comprendre elle n’était pas une grande buveuse d’alcool, c’est pourquoi j’avais demandé au serveur une boisson légère, qui ne viendrait pas trop loin tourner la tête après quelques gorgées, ses paroles avaient eu toute mon attention avant de me faire rigoler. « Ah moins que ce verre te suffise pour ne plus réussir à marcher droit, non je ne devrais pas avoir à te porter pour ta ramener chez toi. » En temps normal je n’aurais pas hésité à enchainer avec un peu plus d’humour, mais je ne connaissais pas encore suffisamment Alexys pour cela, elle commençait tout comme moi à oublier sa tristesse pour retrouver un peu le sourire, j’aimerais éviter de casser ce moment en faisant une blague qui ne la ferait pas rigoler, sur ce côté-là Dale avait quelques peu déteint sur moi, en l’écoutant me demander des potins croustillants, je n’avais pas pu m’empêcher de rigoler, il y en avait tellement et pour tous les style, du plus soft au plus corsé, que ce soit sur les six dernières années ou les années où l’on était au lycée. « Très bien, dis-moi ce que tu veux savoir et je te le dirais… » Je marquais une courte pause, faisant mine de réfléchir avant d’afficher une petite grimace sur mon visage et d’enchainer, en ayant un sourire qui venait ce former sur mes lèvres. « Enfin je te le dirais uniquement si l’histoire est racontable… Il y a certaines choses qui ne se dise pas. »

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Unis face à la même peine

Jayce avait vu juste en nous prenant un verre d’alcool tous les deux. C’était certainement ce dont j’avais le plus besoin à ce moment précis. Non, pas de me prendre une deuxième cuite en trois jours mais un petit remontant même si celui-ci n’était pas fort d’après ses dires. Il fit une remarque comme quoi, en bref, il faudrait vraiment que je ne supporte pas l’alcool pour ne plus être capable de rentrer chez moi avec cette boisson. Je souris avant d’en boire une gorgée.

Vint ensuite le moment où je lui disais pouvoir entendre ses potins croustillants aussi bien que mon frère. C’est alors qu’il me demande de lui dire ce que je voulais savoir avant d’ajouter qu’il ne me dirait que ce qui était racontable.

« Je suis journaliste, des histoires j’en vois tous les jours, des plus ou moins racontables. Je ne suis ni la gamine d’il y a six ans, ni une bonne sœur qui s’offusque du moindre truc tu sais ! »

Buvant encore quelques gorgées je réfléchissais à sa demande. A vrai dire, je n’avais aucune idée de ce que je voulais savoir, je voulais juste penser à des choses légères.

« J’en sais rien, ton plus gros fou rire, ou ta plus grosse connerie ? »

Rien d’original en effet mais cela pourrait nous permettre de nous connaitre un peu plus sans passer par les : qu’aimes-tu dans la vie, pourquoi patati et patata. La boisson qu’il m’avait prise n’avait, en effet, pas l’air forte. C’était fruité et assez sucré, traître peut-être ? Je reposai mon verre sur la table, attendant sa réponse. Je sentit mon portable vibrer dans ma poche et le sortit. Mes parents s’inquiétaient de savoir si je n’allais pas jeûner ce soir là et passer ma soirée à sombrer devant un DVD du genre « la ligne verte ». Je leur répondis que tout allait bien, que je les appellerai le lendemain matin. Ils m’aimaient c’était certain mais ce genre de SMS était vraiment agaçants. J’étais toujours pour eux l’ado qui étaient arrivée en pleurant du lycée, totalement effondrée. D’une il y avait de quoi, de deux j’avais quand même pris six ans depuis…

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Alexys me répondait et ça ne faisait qu’agrandir le sourire que j’avais sur mon visage, je me doutais bien qu’en six ans elle n’était plus la petite fille que j’avais rencontré à quelques reprises et qu’elle était capable d’entendre tout et n’importe quoi, surtout en tant que journaliste, j’avais déjà entendu son frère m’en parler mais de me retrouver face à elle rendait les choses réelles comme le fait qu’elle avait bien changé depuis notre départ. « Je le sais… Enfin je le vois bien que tu n’es plus la gamine d’il y a six ans mais… Certaines choses doivent mieux resté cacher qu’être dévoilées. » Je n’avais jamais rien fait d’illégal ou alors je l’ignorais mais je n’étais pas non plus un petit ange et il y avait certaines histoires que je préférais garder pour moi, des souvenirs qui resterait toujours entre Dale et moi. J’apportais mon verre à mes lèvres pour venir en boire une première gorgée, ce n’était pas vraiment le même que l’on avait l’habitude de boire à Philadelphie et même si ça faisait plus de six mois que je n’en avais pas bu, le changement de gout je le remarquais, mais ça ne l’empêchait pas d’être bon également. Mon plus gros fou-rire ou alors ma plus grosse connerie, voilà ce que voulait savoir Alexys comme premier potin, je laissais un moment de silence entre nous, mon regard dirigeait vers mon verre, réfléchissant à ce que je pouvais lui répondre, faisant le tri dans ma tête de certaines histoires. Le téléphone de la sœur de Dale c’était mis à sonner lui annonçant un message, je la laissais répondre, elle ne semblait pas vraiment enchanté par ce qui était affiché sur son écran. « J’espère que ce n’est pas ton petit ami qui t’envoie un message, sinon il a dû soucis à se faire vu la tête que tu as en répondant. » C’était sorti tout seul je devais l’avouer, il faut dire que la vie privée de sa sœur n’avait jamais été évoqué avec Dale, ce n’était pas non plus un sujet qui m’avait intéressé et puis elle avait vingt-quatre ans, suffisamment grande pour faire sa vie comme elle le souhaitait. Après un moment de silence où j’étais venu en profiter pour boire une nouvelle gorgée du whisky que j’avais dans mon verre je reprenais la parole pour en revenir à ce qu’elle m’avait demandé. « Sachant que ma plus grosse connerie n’est pas joyeuse et que la seconde je m’en veux encore, tu auras le droit à ma troisième plus grosse connerie… Qui est plutôt soft, enfin je crois. » Mon regard c’était baissé vers mes mains deux ou trois secondes avant de remonter vers Alexys, rien que de penser à cette histoire, ça me rappelait à quel point j’avais pu être con quand j’étais au lycée. « Quand j’étais au lycée, je me suis engueulé avec mes parents… J’étais tellement en colère que j’ai pris la voiture de mon père pour aller à une soirée ce que j’avais bien entendu pas le droit de faire et j’ai aussi pris leurs cartes et vidé toutes leurs économies en payant quelques tournées… Je n’étais pas un lycéen très facile, avec le recul, je plains mes parents et mes professeurs de m’avoir supporté à cet époque. »

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Je ne savais pas du tout à quoi il pouvait faire allusion mais cela m’importait peu. Je n’irai pas lui tirer les vers du nez pour quoi que ce soit.

« Et c’est tout à fait normal, on a tous notre partie secrète ou nos choses que l’on ne veut pas dire. »

Alors que je répondais à mes parents Jayce me fit une remarque : « J’espère que ce n’est pas ton petit ami qui t’envoie un message, sinon il a du soucis à se faire vu la tête que tu as en répondant. » Je finis mon SMS avant de lui répondre.

« Non c’est, je n’ai pas de petit ami c’est juste mes parents qui me considèrent toujours comme la gamine, enfin bref. »

Quel besoin avais-je eu de lui dire que je n’avais personne ? Ça ne le regardait pas, tout comme sa question d’ailleurs mais cela était venu naturellement en fait. Il me répondit ensuite qu’il n’allait ni me dire sa première ni sa deuxième plus grosse connerie. Ma curiosité en prenait un coup, je me demandais vraiment quel genre de mec il était et quel genre de connerie il avait pu faire pour ne pas vouloir les dire. Sa troisième plus grosse connerie me surprit, enfin plutôt sa place sur son échelle car ce n’était pas la première fois que j’entendais ce genre de choses. Il avait piqué la voiture de ses parents et leurs cartes bleues pour faire la fête avec ses potes et avait vidé leurs économies.

« Et ça ce n’est que la troisième ? »

Laissai-je échapper sans m’en rendre compte, j’avais pensé à voix haute et me sentit idiote aussitôt.

« Pardon, c’est sorti tout seul ! S’ils t’ont supporté c’est parce qu’ils t’aiment, il ne faut pas toujours chercher à comprendre. Qu’ont-ils faits quand ils s’en sont rendu compte alors ? »

Pour ma part je n’avais jamais fait vraiment de connerie, à part peut-être de me saouler seule dans un bar samedi mais j’avais des circonstances atténuantes. Je n’avais, en fait, rien à me reprocher. Ça pouvait paraitre ridicule ou je pouvais passer pour une menteuse mais c’était vrai, je n’avais jamais rien fait de mal.

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