I'm not afraid of you

Mes études d'infirmières me prenaient un temps fou et remarque, c'est vrai que je passais des heures à plancher sur mes cours mais j'aimais ça, me battre pour réussir parce que oui, j'étais prête à tout pour réussir. Je voulais devenir infirmière pour me mettre au service des autres, pour pouvoir les aider, c'était mon rêve et je me battais pour mes rêves.

Aujourd'hui j'avais donc décider de faire des études de cas, dans un petit café où j'avais l'habitude de me rendre lorsque je voulais travailler seule, puisque oui je travaillais très souvent seule. Mes camarades de classe l'avaient d'ailleurs très bien compris que je n'étais pas du genre à réviser à plusieurs ni d'ailleurs à être très friande des sorties entre amie. On peut dire que j'étais une louve solitaire, complètement solitaire. A vrai dire je m'y étais faite à la solitude et ça ne me dérangeaient pas le moins du monde. J'avais donc commandé un cappuccino et une part de cheese cake à la framboise. Mes feuilles étalées un peu partout et stylo main je m'attaquais à cette étude de cas comme on pouvait combattre une armée de titan. J'avais par moment ce petit rictus, je plissais le front lorsque je ne comprenais pas l'énoncé de la question, on me l'avait souvent répété d'ailleurs que j'avais de drôle de manie.

Cela faisait maintenant deux bonnes heures que je planchais sur mon étude et je ne la quittais pas des yeux, les personnes présentes autour de moi, ne l'était pas. Je ne voyais pas le temps passé et c'était pour moi une joie immense que de réviser dans ce cadre. J'avais fini par relever mes cheveux en un chignon vite bâclée, quelques mèches folles descendaient sur mon visage mais j'avais toujours autant de hargne à finir cette étude de cas. Une voix qui me glaçait le sang et me fit relever la tête d'un coup et d'un seul si bien que j'avais sans le vouloir reculer mon siège de quelques bons centimètres, je le fixai droit dans les yeux, complètement flippé. Mes yeux écarquillés, je ne m'y attendais sûrement pas de le revoir ici, devant moi. Ma gorge se noua si bien que le souffle me manquait. Je serra mon stylo dans ma main en écoutant ses paroles qui ne me ressemblaient pas, je me détestais plus que les autres jours. Je n'assumais pas de l'avoir devant moi c'était insoutenable. Je voulais hurler, pleurer, crier mais rien ne vint, juste une expression bouche bée, comme voir un vivant revenir d'entre les morts. Mes mains se mirent à trembler mais mon regard de ses détacha pas de yeux, mes jambes me lâchaient au fur et à mesure que je le regardais. Une demoiselle qui passait juste derrière moi me poussa à peine mais il suffit de cela pour me faire retrouver ma mobilité corporel et me défaire de ma tétanie. Avançant mon siège et replaçant un mèche d'une main tremblante derrière mon oreille je lui dit dans un murmure à peine audible « Je ne veux pas te tuer, j'en se... » je ne puis même pas finir ma phrase que mon regard se baissa sur mes feuilles terrifiée à l'idée de lui répondre. Je ne pouvais rien lui dire, il m'en avait fait promettre de garder le secret sur mon propre chantage. Je me mordis la lèvre en baissant toujours le regard sur mes notes, mes yeux s'humidifiait et je ne pouvais pas lui faire face. « Je..suis tellement désolée. » Je savais que c'était la pire phrase à dire, mais il n'y avait aucun mot pour décrire ce que je ressentais, ça m'en faisait vomir. J'avais envie de vomir, de mon image, de ce que j'avais pu voir sans rien faire, de ce que j'avais fait. J'en étais complètement malade. « Je ne veux pas te tuer, jamais je pourrais faire ça. » je l'avais dit d'une voix à peine plus clair mais tremblante, comme si on venait de me faire avouer la pire chose que j'avais pu commettre, comme si j'étais sur le point de flancher, que j'allais exploser en larmes mais je ne le pouvais même pas, ce nœud dans ma gorge m'en empêchait littéralement.

I'm not afraid of you

«  Je ne t'ai pas touché, c'est lui qui.. » ma voix tremblait tellement que même moi je ne reconnaissait plus ma voix. J'essaie de garder une respiration quelque peu régulière mais je savais pertinemment que c'était impossible. Il me regardait, il me fixait et ça ne me faisait que me sentir encore plus coupable du crime que j'avais commis. Une crime pour moi, impardonnable, je n'essayais pas de me justifier en lui disant que c'est lui qui avait tout fait, mais simplement de lui faire comprendre que je ne pourrais jamais lui faire le moindre mal, même si j'en étais complice à 100%.

Je me sentais épiée, étouffé avec lui en face moi, suite à ses paroles je comprenais qu'il comptait jouer du fait que j'étais au plus bas lorsqu'il était là. Il se foutait royalement de moi, me faisait croire qu'il voulait me connaître, je tremblais de plus belle et même si je voulais hurler je ne pu que murmurer en lui parlant. « Si ton but est de me torturer en me parlant, en restant là, sache que c'est réussi. Je...je ne peux pas rester ici, ce que j'ai fait est trop horrible. Je voulais partir après tout ça, je voulais fuir mais je ne pouvais pas. Je peux pas.. » je hochais la tête de gauche à droite en prenant celle-ci entre mes mains. Tout me revenait en pleine figure comme des vagues qui me déchiraient l'estomac, le mal de mer s'emparait de moi à chaque fois. « Si j'avais pu tout changée, je l'aurais fait mais je peux pas. Je ne peux pas t'en vouloir de me torturer à ta manière, j'ai participé à la tienne sans rien faire, sache que j'en paie aussi le prix fort et tu n'imagines pas à quel point. Arrête de te foutre de moi, je sais ce que tu veux c'est me voir morte, enterrée me faire souffrir, mais je t'assure que si tu me tue tu n'auras jamais ta vengeance. » les larmes roulaient le long de mes joues et mal grès qu'il y avait quelques minutes il m'avait relevé le visage il s'était abaissée à nouveau lorsque je pleurais. C'était un supplice qui à mon goût n'allait jamais finir. Je reprenais une grande inspiration et finit par ranger mes feuilles, j'allais partir oui, c'était le mieux à faire m'en aller après tout rien ne m'obligeait à rester devant lui, à part mon corps qui lui refusait de m'obéir puisque même en rangeant mes affaires mes mains avaient un mal fou à prendre les copies, mes affaires, je ne voyais pas très clair dû à mes larmes mais j'arrivais tout de même à tout remettre de mon sac. Je passa une main sur mon visage, heureusement que je ne m'étais pas maquillé, j'aurais eu l'air fine.

« Je dois y aller, je suis désolée encore une fois, mais je ne sais pas quoi dire d'autre. » enfin je levais les yeux et je lui faisais face, il avait un charme immense à mes yeux et me retrouver plongée dans ses yeux me laissait bouche bée durant quelques secondes encore une fois. Les traits de son visage, ses yeux, son regard, son expression, ce tout me fit battre le cœur si vite que je m'étais levée presque en manquant de tomber, heureusement que le dossier de la chaise derrière moi avait pu me rattraper. Un vertige s'empara de moi et en prenant mon sac, j'eus l'impression de m'enfoncer dans un gouffre je me rassis aussitôt ne sachant plus vraiment où je me trouvais, je perdais mes repères. Ce soir j'irais voir le médecin pour qu'il me donne de nouveaux médicaments.

le poney rose a écrit:

T'en fais pas, tes réponses m'inspirent quand même ♥

I'm not afraid of you

Je savais déjà ce qu'il voulait seulement les mots que j'employais ne reflétait pas ce que je pensais, j'avais la tête embrouillée de milliers de sentiments et de mots. Ils s’entremêlaient et donnait un brouillon abominable. Des voix me criaient de m'enfuir à toute allure mais ces paroles me faisaient rester pour la simple et bonne raison qu'il avait dit la vérité sur ma personne. J'étais faible et j'allais mourir à force de me torturer l'esprit, je me torturais moi-même avant même qu'il ne rentre dans ce café, je me suis torturer cette nuit, mes nuits parlons-en, elles sont troublées, par mes cauchemars.  Mes réveils me ramènent à une réalité encore plus dur : tout ce que j'ai vu dans ces cauchemars étaient vrais, ça ne s'arrête pas en se réveillant ça ne faisait que s'empirer. Je ne comprenais toujours pas pourquoi j'avais autant de compassion et d'admiration pour lui, il me fascinait complètement mais me rendait flippé. J'avais peur de lui, comme on pouvait craindre un animal enragé. Une attirance certaine envers lui, une passion ? Je ne saurais dire, à notre premier regard, il m'avait déjà troublé, c'était tellement dur à mettre de l'ordre avec toutes ses pensées qui se bousculait. J'avais besoin d'air, ou du moins de m'éloigner de la foule. J'avais incroyablement chaud et mon regard était trouble, ma tête tournait si vite que je n'avais même pas eu le temps de comprendre les dernières paroles d'Ashly.

Il me lança un verre d'eau, je poussa un cri d'effroi comme si on venait de poignarder, je n'avais pas eu peur, je ne craignais pas non plus la fraîcheur, ça m'avait juste ramener la réalité de mon étourdissement. J'avais l'impression qu'il venait de me faire prendre conscience que oui, toutes ses paroles me revenait. Il ne s'arrêterait jamais de me torturer à sa façon, je n'étais pas prise cette fois de panique mais je le gifla en le regardant droit dans les yeux. « C'était tellement ridicule de le faire. » j'avais criée cette phrase avant de me réfugié dans les toilettes je n'avais même pas regarder si c'était pour dame ou non. Je me regardais dans le miroir toujours avec noeud dans le ventre lorsque je me regardais. Je me passais de l'eau glaciale sur mon visage, un comble pour une fille qui venait se de faire verser un verre sur elle. En sa présence, j'étais complètement folle, mon corps me faisait faire n'importe quoi. Je serrais la faïence du lavabo entre mes doigts en prenant une grande inspiration.

Je devais pour aujourd'hui arrêtez d'y penser, j'allais finir par éclater en larmes et je ne voulais pas le faire trop souvent dans la journée, je préférais pleurer seule, isolée de tous. C'était plus simple pour crier et pleurer toutes les larmes de mon passé. Je m'approchais du séchoir pour mains afin de faire sécher mon haut du moins, je ne voulais pas me balader dans les rues avec un haut mouillé, le reste je m'en foutais bien.

I'm not afraid of you

J'avais tout bonnement ignoré sa question débile, je me trouvais effectivement dans les toilettes des hommes et alors ? Il allait faire quoi ? Me dénoncer auprès de la police, mon dieu quel horrible crime que d'avoir osé pénétrer dans les toilettes des messieurs, il avait bien mieux à leur raconter. J'étais bien trop concentrée à faire sécher mon haut avec le séchoir qui d'ailleurs ne semblait pas sécher grand chose. Je soupirais rien qu'à l'idée de devoir me balader avec un haut mouillée. Je sentis alors son blouson sur mes épaules je me tourna vers lui, mais qu'es qui lui arrivait. Je ne comprenais rien à son comportement, il y a quelques instants, il venait de me jeter un verre d'eau à la figure et l'instant d'après il prenait soin de moi, enfin je pense. « Tu n'as pas avoir peur de quelqu'un d'aussi faible que moi, je ne comprends pas pourquoi je t'effraie, tu pourrais me mettre à terre facilement et me briser en deux comme une allumette. Regarde moi, je fais même pas la moitié de ton poids en muscle. Je ne veux pas ne plus te voir, même si à chaque fois que je croise ton regard j'ai juste envie de me torturer jusqu'à la mort, je veux pas que tu partes. Je veux pas. » Cette chose là, elle me retenait de le laisser partir et s'en aller. Je ne voulais pas qu'il s'échappe comme s'il y avait quelque chose qui m'empêchait de me détacher , de lui. Une tâche inaccomplie.

J'allais continuer de sécher mon tee-shirt mais, son regard retint le mien. J'étais comme figée, cette façon qu'il avait de m’hypnotiser, je restais presque sans voix cette chose me prenait au plus profond de mes tripes et ne me lâchait pas. Elle m'ancrait au sol et sa main sur ma joue, me provoqua une décharge électrique qui me traversa de la tête au pied. Je mordis délicatement ma lèvre puis lâcha mon tee-shirt, il glissa entre mes doigts lorsque je les posa sur son coup. Le temps venait littéralement de s'arrêter et mon cœur aussi. Il s'approchait doucement de mon visage lorsque mes yeux descendit vers ses lèvres, c'était la première fois qu'on m'embrassait et une peur immense s'empara de moi. Je me ridiculiserai en lui avouant qu'il serait le premier. Lorsqu'il posa ses lèvres sur les miennes je ne pus m'empêcher de m'avancer contre lui, un pas en avant pour me poser contre son torse. Ma main remonta délicatement vers son visage pendant qu'on s'embrassait, c'était encore plus brûlant que du feu, ce sentiment qu'il faisait naître en moi, il me consumait de l'intérieur. Pendant de longues minutes, mes doigts glissaient le long de son visage et nous nous embrassions. Je ne savais pas s'il le faisait pour me faire du mal ou parce qu'il avait envie lui aussi. Mais pendant ces longues minutes, je ne pensais plus à ce que j'avais pu lui faire, mes pensées étaient claires comme de l'eau, il n'y avait plus une tempête de cauchemars dans ma tête, juste lui. Je repris mon souffle et à peine le contact rompu j'avais murmurée entre mes lèvres tout en levant le regard vers lui « Kayleen, je m'appelle Kayleen. » Je sentais la chaleur de mon corps se dégager, j'étais brûlante pratiquement. J'avais attendu ce moment durant de longues années et je ne m'étais jamais imaginée que ça se passerait comme ça, jamais. Je ne serais expliquée ce qui venait de se produire mais c'était plus grand qu'on pouvait voir, c'était au delà des actes et des mots, au dessus de tout ça. Il n'y avait rien pour définir ce qui m'arrivait, comment peut-on dire ce qui se produisait ? Il n'y avait pas de normes aux sentiments, on ne peut pas définir chaque type de relations, celle que j'avais eu durant quelques minutes ne répondait à aucun critères et ne rentrait dans aucunes cases. Seulement la réalité allait bientôt me rattraper, seulement je n'arrivais pas à quitter son regard.

I'm not afraid of you

Il venait littéralement de me confier son ressenti et ses sentiments, j'avais le pressentiment que ça n'était pas commun qu'il le fasse, je le sentais. En général les relations humaines, je n'étais pas vraiment douée pour les sentir mais avec lui c'était...inée. Je le sentais qu'il fallait que moi aussi je lui avoue quelque chose et j'en avait envie, ça renforcerait notre lien.. « Tu me fais peur aussi, parce que je ne suis pas quelqu'un qui aime le danger, je le fuis en général. Je viens de braver aux moins dix interdits rien qu'aujourd'hui avec toi. C'était mon premier baiser...tu peux rire je comprendrais, à 21 ans...c'est pas toujours le genre de chose qu'on entend..tu me fais peur parce que je me suis autant attaché à quelqu'un à part ma famille. Ashly...tu me fais peur mais tu me rassure en même temps.. » ce que j'avais dit n'avait strictement aucun sens, aucun. Je m'en était rendu compte en parlant, c'était un discours qui n'était pas cohérent, j'étais certaine qu'il n'allait rien comprendre à ce que j'avais dit, mais je me devais de dire quelque chose, j'étais beaucoup trop sensible pour ne rien dire. Mon coeur n'était pas fait de pierre mais plutôt de guimauve.

« Je ne sais pas quoi faire pour que tu vives avec ce qu'il t'a fait, je voudrais le retrouver et le tuer mais déjà j'en serais incapable et je ne peux pas. C'est impossible d'envisager que tu le trouve ou que moi je le retrouve, il ne se montrera jamais. Tu es devenu quelqu'un de plus fort que tu ne le penses, je t'admire. Tu étais déjà fort et tu l'es devenu tellement plus.. » je l'avais dit en le fixant droit dans les yeux tout en caressant sa main. J'avais promis de ne rien dire, de rien révéler pas même que j'étais sous les ordres de cet homme, sinon il tuerait sûrement mon frère et je ne voulais pas que ça arrive. C'était un trop gros risque à prendre, la vie de mon frère valait dix fois la mienne. Seulement ces dernières années je n'avais pas ressenti le moindre sentiment de sécurité depuis qu'il était parti et je le ressentait avec Ashly même si c'était étrange, Ashly arrivait à me protéger de mes pensées noires rien qu'en m'embrassant. Je ne voulais pas l'embrasser de nouveau, je ne savais pas si c'était dans mon droit de le faire. Je n'étais de toute évidence pas du tout assez confiante pour faire un pas de plus vers lui. C'était une sensation étrange de ne pas savoir comment se comporter avec une personne même si on à terriblement envie de tout arranger et que tout devienne facile.