Un des endroits les plus inhabituels où trouver Adria était bien le centre commercial. Elle n’était pas ce genre de filles qui aimaient faire du lèche-vitrine pendant des heures pour trouver la dernière tenue ou paire de chaussures à la mode. Elle venait généralement quand elle avait vraiment besoin de s’acheter de nouvelles affaires ou lors d’occasions spéciales mais rarement pour du superficiel. Longeant une des allées les plus fréquentées, la jolie brune observa un instant ces filles accompagnées de leur mère ou de leurs amies qui dévalisaient les magasins. Adolescente, l’ancienne boxeuse avait déjà passé une ou deux journées avec la sienne dans ce centre mais elle les avait détestées. Mannequin de profession et narcissique sur les bords, sa mère restait des heures dans les cabines à s’admirer devant le miroir dans telle ou telle tenue avant de demander l’avis de sa fille puis de la réprimander parce qu’Adria était plus ‘masculine’ de nature dans ses attitudes et en raison de sa passion pour un sport aussi… physique que la boxe. Voilà pourquoi la jolie brune exécrait ce genre de filles maniérées et complètement superficielles. Ce n’était pas du tout fait pour elle. Bien sûr elle était consciente que tout le monde n’était pas pareil, elle voyait de beaux petits couples passer de doux moments en amoureux même si elle rejetait toutes ces niaiseries, des groupes de jeunes qui s’amusaient dans les galeries, des personnes plus âgées se promener sans se soucier du reste… Il y avait de tout. La raison pour laquelle Adria s’était amenée dans le centre était pour se racheter quelques hauts pour ses tenues de sport. Les derniers combats qu’elle avait menés en rue avaient entraîné le déchirement de quelques-uns de ses vêtements et elle n’avait pas une réserve de fringues infinie. Alors qu’elle ressortait d’un magasin un peu trop bondé à son goût pour se rendre dans une autre boutique sportive, la jolie brune remarqua une soudaine agitation autour d’elle. « Fuyez ! » Elle regarda autour d’elle. Les gens couraient de partout. « Ne restez pas làààà ! » Dans la panique, certains abandonnaient leurs sacs, d’autres se bousculaient, certains magasins fermaient même leurs portes. « Un tireur ! Il y a un tireur dans le centre ! » La jeune femme comprit l’horreur de ce qui se déroulait. Adria se retourna et aperçut un homme à la peau pâle, tenant une arme, à plusieurs mètres devant elle. Remplie de sang-froid, il ne lui fallut pas plus d’une seconde pour se mettre en tête de s’avancer et d’aller essayer de le maitriser. Réduisant la distance entre eux alors qu’il visait un groupe de jeunes, il tira dans le vide, les manquant de peu. Il dévia alors l’arme vers la droite, où sa victime la plus proche, une jeune femme, marchait comme si de rien était dans le couloir, insensible à ce qui l’entourait. Non mais c’était qui cette folle indifférente ? N’entendait-elle pas les cris ? Ne sentait-elle pas l’arme qui pointait dans son dos ? À contrecoeur, Adria changea sa trajectoire et fonça vers la jeune inconsciente. Au moment où le tireur faisait feu, son corps percuta celui de la brune pour la faire tomber par terre. La balle tirée s’encocha dans un mur. Il s’en était fallu d’un cheveu. La coach sportive aida ensuite la jeune femme à se relever et la poussa sans ménagement dans une galerie perpendiculaire, hors de portée du tireur, le souffle encore irrégulier. « Tu veux te faire tuer ou quoi ?! » Lâcha-t-elle ensuite énervée, une fois la tension du moment un peu retombée. « Il faut trouver un moyen de sortir d’ici. » Ajouta-t-elle ensuite à son encontre. À quelques pas des deux jeunes femmes, les cris fusaient. Le tireur n’allait pas tarder à remettre ça. Il fallait agir vite car il n’était plus très loin d’elles. D’après ce qu’Adria crut comprendre, le fou était en train de prendre des personnes en otage. « Et de l'arrêter. ». Pour la jeune femme à côté d’elle, elle pourrait sûrement trouver une sortie. Pour l’ancienne boxeuse, il n’était plus question de partir. Il fallait bien que quelqu’un s’occupe du tireur. Mais comment ? Son cerveau chauffait. Tapie dans un recoin avec l’inconnue, elle essayait de trouver une solution à toute vitesse dans sa tête, une qui impliquait que personne ne se ferait tuer dans l’idéal.