Sujet: New Town, New People, New Rules ||Jule Dim 28 Avr 2013 - 18:43
“New Town”
Jule & Jude
Nous avons tous des secrets. Nous cachons tous au grand jour le monstre qui sommeille en nous. Même les êtres les plus parfaits ont cette face cachée qu’ils ne montreraient pour rien au monde. À quoi bon ? Pourquoi se cacher ? Pourquoi rester terrer dans une grotte ? Il faut assumer le mal qui est en nous. C’est parfois même plus simple que ce que l’on pourrait croire. Dire que l’on a tabassé un mec dans une ruelle sombre peut paraître plus facile que déclarer nos sentiments à la personne que l’on aime. Enfin… C’est mon cas. J’assume le fait que j’ai un casier judiciaire pas tout à fait net. Je ne nierais jamais le fait que je suis parfois trop violent, que je consomme beaucoup trop d’alcool. Je dirais beaucoup moins facilement que mon cœur est complètement dévoué à une seule personne. Je ne pourrais jamais avouer cette faiblesse face à tout le monde. Kaylee le sait. Peut-être qu’elle ne connait pas totalement l’ampleur de mes sentiments à son égard mais ils sont bien là. Toujours présents, ils me pousseraient à n’importe quelle folie. Je crois que je ne pourrais jamais assumer le fait que quelqu’un puisse lui faire du mal. Et encore moins qu’il puisse lui arriver quelque chose. Je tiens à elle plus qu’à ma propre vie. S’il le fallait j’irais en enfer pour la sauver… Mais tout ça… Tout ça, personne ne le saura. Jamais je ne crierais ça sur les toits. Les sentiments causent toujours des problèmes. Ils sont la faiblesse de chaque être humain. Ils sont notre perte, notre plus grand défaut.
Mes mains se glissent dans les poches de mon vieux jean troué. Mon regard vert parcourt le ciel, la rue. Je suis face à un nouveau territoire. Une nouvelle terre. Un nouveau terrain de chasse. Parfois c’est mieux de tout recommencer à zéro. Il faut oublier ses vieux, sourire et mettre le masque du parfait gentil garçon. Ce masque, je ne l’ai pas mis depuis un moment. J’ai oublié ce que c’était de mentir, jouer, manipuler. Je crois que ça ne me fera pas de mal de revêtir ce costume. Il n’a sans doute pas eu le temps de rétrécir. Il m’ira comme un gant. Un sourire s’affiche sur mon visage alors que je commence à marcher. Mes pas s’enchainent sur l’asphalte. Le soleil de ce début d’après-midi vient taper contre mon corps. La chaleur m’avait manqué. En Floride, nous avions le droit à un climat des plus agréables. J’ai vécu avec la chaleur et les orages. À New-York, il pleut tout le temps, il neige parfois, il ne fait pas extrêmement chaud sauf l’été. J’ai dû investir dans un gros manteau. Et me voilà en Californie ! Je suis déjà venu ici pour les vacances quand j’étais plus jeune. Le climat est vraiment agréable. Je ferme les yeux un instant et sans la chaleur cogner mon corps. Mes bras, mis à nus par mon t-shirt, se régale de ces rayons si agréables. En ouvrant les yeux, je me dis que je dois bien être un des rares tatoués à se promener dans cette ville si parfaite. J’ai presque l’impression d’être déjà un intrus. Et vous savez quoi ? J’adore ça ! J’adore me sentir différent. Mes tatouages ? Ils me représentent. Ils sont ce que je suis, ils sont mon histoire. Ils racontent tous un moment de ma vie. Une erreur, une rencontre, un changement, une prise de conscience, un serment… Alors on pourra me dire que mon vieux jean, mes tatouages, ma barbe de trois jour et ma clope ne sont pas les bienvenue à Huntigton Beach, je m’en moquerai royalement ! Toute ma vie, mon père m’a dit que je n’étais pas à ma place, que mes tatouages ne faisaient de moi qu’un monstre de foire et que je n’étais qu’une loque aves laquelle personne ne devrait prendre le temps de parler. Alors une critique de plus ou de moins… Ça ne m’atteindra jamais ! Même vous, petit être minable installé dans sa banlieue chic de Californie.
Je me vide ainsi la tête à marcher tranquillement dans les rues de la ville. Mes yeux parcourent les vitrines, les gens, les maisons, les rues. Je ne cherche rien en particulier. Je me promène, je découvre. Je laisse mes pas me guider. Ne penser à rien fait du bien de temps en temps. Réfléchir c’est le mal du siècle. Nous pensons à tout. J’ai eu l’habitude de calculer les conséquences de tous mes actes. Comme un joueur d’échec, je pensais à chacun de mes prochains coups. Je connaissais chacune des possibilités et ne me laissait jamais surprendre. Kaylee m’a appris à agir spontanément. Elle m’a montré comment se laisser porter par les évènements et apprécier ça. Je compte bien mettre en œuvre ce qu’elle m’a enseigné.
Et c’est ainsi que je me retrouve complètement paumé dans une ville dans laquelle je viens d’emménager. Mon portable n’a plus de batterie depuis une heure. Mon briquet n’a plus de gaz. J’ai envie de m’asseoir dans mon canapé. Je soupire, secoue la tête et continue de marcher. J’attends avec impatience le moment où je croiserais un passant. Au bout de quelques minutes, je tombe nez à nez avec quelqu’un. Tentant le tout pour le tout je l’interpelle : « Excusez-moi… Euhm… Bonjour. » Je ne sais quoi lui demander. Du feu ? Les gens évitent toujours ce sujet. On peut leur demander une cigarette ou un briquet, même s’ils en ont, plus d’un te laisserait crever sur le trottoir. Son portable ? Je vais passer pour un vieux pervers. Dans quelle direction aller pour rentrer chez moi ? La plupart des gens n’y connaissent rien en orientation et connaissent encore moins les noms de rue dans la ville qu’ils habitent. Alors quoi ? Du coup, la seule chose qui sortit fut : « Je suis nouveau… Vous ne connaissez pas un bar pas loin et sympa dans lequel je puisse aller ? » Parfait, maintenant je vais passer pour un jeune déjà alcoolique à 22 ans !
Je ne suis définitivement pas encore habituer à ce genre de villes… Beaucoup plus petite que Miami ou New-York, je ne sais pas comment me comporter avec les gens qui vivent ici… Mais n’est-ce pas le but de tout ça ? M’habituer et conquérir un nouveau territoire ?
Dernière édition par Jude Chamberlain le Lun 29 Avr 2013 - 21:42, édité 1 fois
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Sujet: Re: New Town, New People, New Rules ||Jule Dim 28 Avr 2013 - 22:03
« New Town, New People, New Rules»
Utopie, mot inventé par Thomas More en 1516, désignant une société imaginaire idéale. Il pensait à une société composée d'une cinquantaine de villes semblables gérées de manière semblable, vivant sans monnaie. Je crois que cet homme et moi avons à peu près la même utopie. Vivant sans monnaie... Je n'aime pas ce qu'on peut devenir à cause de l'argent, l'argent rend les gens méfiants.
Comme toujours, je suis dans les rues d'Huntington Beach, c'est à croire que je n'ai pas de chez moi.Enfin, a vrai dire, j'ai trois chez moi : là où je devrais être, là où on attend que je sois, et là où je veux être. Et je veux actuellement me promener dans les rues de la ville. Le sourire aux lèvres et les cheveux détachés qui volent au vent, je marche la tête haute afin de paraître sûr de moi. Paraître sur de soi ? Ce ne sont que des faux semblants, qu'hypocrisie. Non, je ne veux pas paraître sur de moi, je veux qu'on remarque que je suis sûr de moi. On doit me prendre pour une cinglé. Mais après tout, ce que pense les autres de moi je m'en fiche pas mal, et ça ne m'empêchera pas de vivre. Puis il fait beau, comme quasiment tous les jours, je suis tout de même en Californie. Destination de rêve la Californie pour beaucoup de monde d'ailleurs. J'ai toujours trouvé que cet état des Etats Unis était un nid à touriste. Non pas que je n'aime pas les touristes, mais je les trouvent trop envahissants, et je trouve qu'ils font trop... touristes, en faite !
Bref, perdu dans mes pensés, je ne regardais pas le chemin que j'empruntais, ce qu'il se passait devant moi. J'aurais sans doute vu l'homme qui avancé dans le sens opposé du miens, si j'avais fais attention. Seulement, je n'ai pas fais attention, j'étais perdu dans mes pensés... « Excusez-moi... euhm... Bonjour. » me dis le jeune homme que j'avais failli percuter. Il était plutôt beau, pas commun, original même, mais c'est vrai qu'il était plutôt beau. « Bonjour » lui répondis-je à mon tour, en souriant de plus bel. Il s'écoula alors quelques secondes avant qu'il trouve le courage de m'interroger : « Je suis nouveau... Vous ne connaissez pas un bar pas loin et sympa dans lequel je puisse aller ? ». Cette question me fis un peu rire, et tant donné que je suis serveuse dans un bar. Il n'avait pas l'air de comprendre pourquoi je riais, et c'est vrai qu'il ne pouvait pas comprendre... Il doit vraiment me trouver bizarre. « Un bar, bien sûr qu'il y a un bar ici, Il y en a même plusieurs ! Mais il y en a un qui est mieux que les autres je trouve. Il s'appelle « The WildJam ». Et je suis bien placé pour le savoir, j'y suis serveuse ! » lui dis-je toujours le sourire aux lèvres. Je suis très souriante aujourd'hui... Et après quelques secondes de silence gêné : « Je m'appelle Jule, et mon deuxième prénom c'est Sidney, je ne sais pas trop pourquoi, peut être que mes parents aiment cette ville australienne, je n'ai jamais pensé à le leur demander... Bref, c'est quoi ton p'tit nom à toi ? » lui demandais-je tout en l'invitant à s'asseoir sur le trottoir.
Dernière édition par Jule S. Strokes le Lun 29 Avr 2013 - 22:51, édité 1 fois
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Sujet: Re: New Town, New People, New Rules ||Jule Lun 29 Avr 2013 - 21:44
“New Town”
Jule & Jude
Ok. Je peux confirmer. Je suis définitivement dans une nouvelle ville. Il pouvait y avoir l’ombre d’un doute jusqu’à présent mais il est effacé. Il a été balayé à partir du moment où la jeune fille a posé son regard sur moi. À New-York, j’aurais pu crever sur le trottoir personne n’y aurait prêté attention. Dans cette ville géante, tout le monde court après le temps. On y vit seul, on ne pense qu’à soi. Chaque individu possède sa propre bulle et personne ne peut y entrer sans se faire agresser. Entre les travailleurs, les étudiants, les touristes, tous ses costards et ces téléphones accrochés aux oreilles… Dans la Grande Pomme, personne n’aurait pris la peine de me répondre. Je me serais débrouillé seul, j’aurais pris un taxi ou le métro. J’aurais volé par mes propres ailes. Et c’est comme ça que le piège se referme sur nous car à partir du moment où tu te plies au règles de New-York, tu ne peux plus y échapper et tu les cultives toi aussi. Tu deviens ce mec marchant à toute vitesse tout en parlant fort dans son portable. À Miami ? Ça n’est pas mieux. Seulement, les gens y portent des tenues beaucoup plus légères. Dans cette ville il n’y a que des touristes, des retraités ou des milliardaires… Il y a bien une forte population de cubain mais il est difficile de s’y intégrer. Du coup, si sur Venice Avenue il te prend l’envie de demander ton chemin au premier passant… Tu as beaucoup de chance de tomber sur quelqu’un qui connaît encore moins la ville que toi.
J’ai donc toujours été habitué à me débrouiller par mes propres moyens. Pourquoi avoir abordé cette fille ? Parce que… Je ne sais pas… J’ai voulu voir si dans une ville ou une autre les hommes ne changent pas tant que ça. Nous sommes égoïstes, nous vivons chacun pour nous… Alors pourquoi prendre le temps de s’arrêter aider un inconnu ? Qu’est-ce que cela apporte-t-il ?
Je me retrouve étrangement déconcerté face à cette demoiselle qui rit à ma demande. Ai-je dit une erreur ? Est-ce que cela est drôle ? Peut-être que ma tête la fait marrer. Peut-être qu’elle se moque de moi. À vrai je n’en sais rien et je m’en fiche. Si elle veut rire, qu’elle rit ! Si cela lui fait plaisir, je ne vais pas l’en priver… J’hausse un sourcil mais elle finit par me répondre : « Un bar, bien sûr qu’il y a un bar ici, Il y en a même plusieurs ! Mais il y en a un qui est mieux que les autres je trouve. Il s’appelle « The WildJam ». Et je suis bien placé pour le savoir, j’y suis serveuse. » Une serveuse, une fille qui rit et sourit facilement, une demoiselle qui parle à un inconnu de manière décontractée… Je sens que cette ville me réserve bien des surprises ! Et cette fille plairait sans doute à Kaylee. En tout cas, je note dans un coin de ma tête qu’il y a plusieurs bars. Chose très intéressante… Il va falloir que je les trouve, les teste… J’aimerais bien trouver un restaurant dans lequel emmener ma Princesse un de ces soirs… Mais je comprends ce que la demoiselle essaye de faire et peut-être même pourquoi elle a ri. Ma demande était la meilleure occasion pour elle de faire de la pub. The WildJam… C’est une blague ? Y a quand même un gars qui s’est dit qu’appeler son bar Confiture Sauvage était une bonne idée. Mais qui est ce mec, franchement ? Je veux bien que le côté sauvage donne un aspect rock à l’établissement. Mais que vient faire la confiture dans tout ça ? Le côté douce et sucré ? Depuis quand les bars sont doux ? J’imagine un établissement avec des lycéens et des sucettes… Attention les enfants, il n’y a plus de limonade et vos parents m’ont dit qu’il ne fallait pas vous donner du panaché ! Je secoue la tête… Un nom ne veut rien dire… Peut-être que l’établissement me réservera une bonne surprise. J’espère !
Me coupant dans mes pensées tordues à propos de son bar, la demoiselle reprend : « Je m’appelle Jule, et mon deuxième prénom est Sidney, je ne sais pas trop pourquoi, peut-être que mes parents aiment cette ville australienne, je n’ai jamais pensé à leur demander… Bref, c’est quoi ton p’tit nom à toi ? » Elle va s’assoir sur le trottoir et m’invite à en faire de même. Moi, j’ai juste envie de partir en courant, de faire pause, de rembobiner la cassette et d’essayer de comprendre ce qu’il vient de se passer. C’est moi où cette inconnue vient de me raconter sa vie juste après que je lui ai demandé ma direction ? Non pas que je n’ai pas envie de bavarder c’est juste que… Je passe d’une ville où chaque individu est anonyme à une espèce d’endroit où des inconnus papotent sur le bord d’un trottoir. Depuis quand est-ce que ça existe ? J’ai l’impression d’être dans un film d’horreur et que je suis en train de tomber dans le panneau. Les mecs derrière leur écran regardent le film en me criant de ne surtout pas m’asseoir. Et moi, l’acteur, qu’est-ce que je fais ? Je m’assois, naïf et plein de bonne volonté.
J’ai dit que je voulais découvrir ce nouveau territoire… Et bien je dois commencer par me plier aux normes des individus vivant ici. Je vais entrer dans le moule pour mieux les comprendre. Je m’installe donc à côté de la dénommée Jule, fille dont les parents choisissent un second prénom en fonction d’une ville. « Jude… Je m’appelle Jude, Jule…» Un sourire satisfait s’affiche sur mon visage. Une lettre nous sépare. Nos deux prénoms sont mixtes mais une seule consone les différencie radicalement. « Je crois qu’il est souvent difficile de savoir d’où sort les prénoms que choisissent nos parents… Personnellement Jude était mon second prénom mais tout le monde m’a toujours appelé comme ça et puis… Désormais c’est mon unique prénom. » Ça me fait bizarre de parler autant à une inconnue. D’accord elle a un nom et un métier… Mais ça n’en fait pas plus une personne à laquelle je peux me confier ou même faire confiance. « Tout le monde est comme toi dans la ville ? Aussi… Ouvert ? »