Sujet: you were not supposed to be here ; ft Philipp Mar 20 Oct 2015 - 23:06
Philipp & Sophia
Allongée sur le canapé, Sophia avait entreprit un chantier de grande importance. A savoir, regarder les dernières saisons de Community qu’elle n’avait jamais pris le temps de voir en se peignant les ongles de pieds. Primordial donc. « Merde ! » Surprise par la sonnerie de son téléphone, elle venait de déborder et ses orteils étaient maintenant presque tous rouges. Quand elle reconnu le numéro de la personne qui l’appelait, elle attendit un petit moment avant de décrocher. C’était sa mère et elle ne lui avait pas parlé depuis le jour où elles s’étaient engueulées quelques semaines plus tôt. Une nouvelle fois, la belle s’était retrouvée accusée d’être la raison pour laquelle son père était parti. Ce n’était pas faux, mais bien difficile à entendre de la part de la personne qui avait promis de toujours être là pour elle après son accident. « Maman ? » Une part d’elle-même espérait qu’elle voulait s’excuser, lui dire qu’elle restait sa fille adorée et que rien n’était véritablement sa faute. La vérité était certainement tout autre, la matriarche Bucker appelait rarement pour simple courtoisie sa fille. Non, tout l’amour maternel elle le réservait à son frère. La photographe ne pouvait pas le lui reprocher, elle l’avait écartée toute son enfance en créant une relation tellement soudée avec son père que personne d’autre ne pouvaient rentrer dans leur univers. C’était Bucky qui s’occupait de lui donner des nouvelles de temps en temps, de maintenir le contact même si elles habitaient à des km l’une de l’autre. « Tu sais pour l’autre jour… » Sa mère ne la laissa pas terminer, enchaînant tout de suite sur ce qu’elle avait à dire. « Sophia je n’ai pas le temps pour ça. » Ca avait au moins le mérite d’être clair, à croire que la belle avait été la seule à se torturer suite à leur dispute. « Richardson... » Le cœur de la jeune femme s’arrêta, ce n’était pas un nom qu’elle désirait entendre. « Richardson a commencé à demander plus d’argent et… j’ai refusé. » Ses yeux se fermèrent, elle ne voulait vraiment pas entendre la suite. La peur commençait à lui tirailler les entrailles, mais elle trouva le courage de ne pas raccrocher. « Tu comprends il nous demande déjà tant et… enfin… je ne savais pas quoi faire, mais il a dit qu’il allait parler… Je ne l’ai pas cru sur le moment, mais il m’a dit qu’il s’était mis en contact avec quelqu’un, un policier ou je ne sais pas quoi… » Une de ses mains vint masser son front dans l’espoir de faire partir cette sensation de malaise qui l’envahissait, en vain. « Il habite en Californie maintenant, il faut que tu ailles le voir. Essaye de le raisonner… Donne lui de l’argent si besoin, mais… Je ne peux plus gérer ça maintenant Sophia ! Je n’en peux plus ! Je t’ai assez protégé ! » La brunette n’eut pas le temps de réagir que sa mère avait déjà raccroché. Elle tenta de la rappeler plusieurs fois, mais tout ce qu’elle obtint fut une adresse, celle de Richardson.
C’était en catastrophe qu’elle était partie de chez-elle habillée d’un simple jean et t-shirt. Elle était passée à la banque pour prendre une grosse somme au cas où elle ne pourrait pas lui faire entendre raison et avait roulé sans s’arrêter jusqu’à arriver chez-lui. La discussion n’avait pas été agréable, il lui avait dit qu’il devait rencontrer quelqu’un juste après elle et qu’il ne s’empêcherait pas de tout raconter si besoin. Au final, elle avait été obligée de lui donner la grosse somme qu'elle avait préparé qui devrait tomber tous les mois ou il n’hésiterait plus, il balancerait tout. Quand elle sortie enfin, elle se sentait vidée de toute énergie. Parfois elle se disait que si elle se livrait tout irait mieux, mais elle avait peur de tout perdre à nouveau. Agitant sa tête de droite à gauche pour marquer sa lassitude, elle avança vers sa voiture. A quelques mètres de celle-ci, la jeune femme s’arrêta net. Face à elle se trouvait quelqu’un qu’elle n’aurait jamais imaginé croiser ici, quelqu’un qui n’avait rien à faire ici. « Philipp. » Elle avait prononcé son nom comme un murmure, non elle ne pouvait pas y croire.
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Sujet: Re: you were not supposed to be here ; ft Philipp Jeu 29 Oct 2015 - 13:40
Appel anonyme d'un pré-payé, je suis baisé, complètement baisé. Je ne peux pas retrouver le type. Et pourtant quand je raccroche, je me rends bien compte que quelque chose ne va pas, ne va pas du tout. J'ai des informations sur la mort de votre cousin, Johan Steiner, il y a une plombe. Venez à cette adresse et je vous raconterais tout, si vous me rémunérez comme indic'. Je ne savais pas d'où venaient ces paroles. Mon cousin s'était planté en moto, une vie avant aujourd'hui. Il ne m'avait pas semblé que son histoire soit sujette à des doutes, à l'époque. J'étais en France, dix sept ans plus tôt, à jouer au soldat. Peut-être même étais-je déjà en Afrique, je ne savais plus très bien. Quand j'ai un peu bu, certains souvenirs deviennent infiniment plus clairs et d'autres au contraire, s'obscurcissent totalement jusqu'à devenir particulièrement opaques. C'était comme ça. Peu importe. Maintenant, je ne pouvais plus m'empêcher de tourner et retourner dans ma tête ce que je savais. Seul en moto, le cousin s'était éclaté accidentellement, même si on soupçonnait un chauffard ou... Des travaux? Merde. Je ne savais plus. J'appelais le bureau pour qu'on me sorte le dossier de l'accident, mais je ne l'aurais que lundi.
Je prenais donc la route. Bien sûr, je n'avais pas ramené d'enveloppe et j'avais pris mon flingue. Trop de mes collègues avaient été ainsi pris en embuscade. Cela n'avait jamais été sans conséquences pour les embusqués, mais il y avait eu de la casse par le passé. Alors, je prenais plutôt mes précautions. Il m'a fallu un bon moment pour finalement arriver à l'endroit indiqué. Je fis plusieurs fois le tour du paté de maisons pour déceler tout signe de pièges éventuels. Quand on a eu une vie chargée d'enquêtes comme la mienne, on n'est jamais trop prudent et ce genre de rendez-vous à l'impromptu n'a jamais été fait pour calmer ma paranoïa, vous pouvez me croire totalement.
Ce genre de découverte non plus.
En me garant je me rapproche à pied et une silhouette plus petite et plus fine que moi s'approche, une silhouette de femme. Je la reconnais aussitôt et me fige, au moment où elle-même me remarque. Elle souffle mon nom, stupéfaite, au moins autant que moi. Pourtant, rien ne se passe, je ne l'enlace pas, je ne l'embrasse pas. Je ne suis pas heureux de la revoir. Parce que je comprends d'instinct que quelque chose est en train de sévèrement clocher. Mon visage se ferme et mon coeur s'emballe, finalement, alors que la vérité, monstrueuse, commence doucement à affleurer les limites de ma conscience.
| Sophia... Tu peux me dire ce que tu fais ici? |
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Sujet: Re: you were not supposed to be here ; ft Philipp Sam 31 Oct 2015 - 0:15
Philipp & Sophia
Dans la vie, il y a des vérités qu’on refuse de voir en face. Un homme va préférer accepter les excuses de sa femme même si elles lui paraissent ridicules plutôt que d’accepter le fait qu’elle pourrait le tromper, un employé va fermer les yeux sur un harcèlement pour ne pas perdre son job et le qualifier le comportement de l’agresseur d’anodin. Des exemples du genre il en existe plein et Sophia avait elle aussi été victime de cette fatalité. Steiner, comment n’avait-elle pas compris plus tôt que ce garçon et son héros d’enfance avaient une chance d’être liés ? Il était un putain d’agent du FBI et elle lui avait parlé de son accident de moto dix-sept ans plus tôt, de ses difficultés à s’en remettre quand elle aurait dû s’écarter de lui tout de suite. La photographe se sentait tellement conne de ne pas avoir pu s’empêcher de s’accrocher à lui comme à une bouée. Il représentait la partie heureuse de son passé et voilà que finalement il était lié à l’un des évènements les plus traumatisants de sa vie, du moins indirectement. Richardson lui avait dit qu’il avait contacté quelqu’un à qui il comptait tout déballer, ce ne pouvait être que lui et elle n’était pas assez idiote pour penser que leurs noms de familles identiques n’étaient qu’une coïncidence. Les poings serrés, elle le regardait marcher vers elle l’esprit en panique. Un million d’idées se bousculaient dans sa tête sur la démarche à suivre et aucune solution ne lui paraissait mieux qu’une autre. Une pensée plus que toutes les autres ne cessaient de revenir inlassablement, pourquoi lui ?. Il avait accepté de redevenir son fort, d’être celui qui la protégerait contre tout et voilà qu’il se retrouvait être son opposant. Ils avaient beau ne s’être retrouvés que depuis peu, elle avait beau être en couple avec un homme qui l’aimait et lui avait promis d’être là pour elle, elle ne voulait pas le perdre. La belle se décida donc pour une solution qui lui permettrait peut-être de gagner du temps, voir même d’apprendre ce qu’il savait déjà.
« Sophia... Tu peux me dire ce que tu fais ici ? » Au prix d’un effort qui lui parut surhumain elle desserra enfin ses poings et adopta une posture plus décontractée. Un sourire se dessina sur ses lèvres et elle s’approcha de lui d’un pas léger, le prenant dans ses bras brièvement avant de s’écarter. « Philipp ! » On pouvait lire la surprise de le voir dans son regard, à peine feinte pour le coup puisqu’elle ne s’était pas encore vraiment remise de l’avoir devant elle. « J’y croyais à peine quand je t’ai vu arriver de loin. Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu es venu voir Richardson ? » Il n’aurait servit à rien qu’elle lui cache connaitre l’homme qui se cachait dans la maison juste derrière. Si elle était là ce n’était pas pour faire une petite ballade, surtout dans ce quartier résidentiel. La jeune femme se retint d’en ajouter plus pour le moment. Si elle lui disait qu’il était un ami d’enfance de son frère ou quelqu’un qu’elle avait connu lors d’un voyage il pourrait aisément vérifier et il s’apercevrait qu’elle lui avait menti. Non, il ne fallait pas qu’elle en dise trop. « En tout cas je suis tellement heureuse de te revoir ! » Ce qui aurait été vrai dans une toute autre situation. Depuis qu’elle avait commencé à sortir avec Adam deux semaines plus tôt ils n’avaient pas eu l’occasion de sortir à nouveau ensemble pour boire un verre et il lui avait manqué. « Tu avais prévu de passer l’après-midi avec lui ? Sinon ça te dirait qu’on aille se raconter un peu ce qu’il y a eu de neuf dans notre vie depuis la dernière fois qu’on s’est vu après ? Tu m’as tellement manqué tu sais. » Elle était à la limite de sautiller sur place tellement elle tentait de se convaincre qu’elle était très excitée par la situation, comme une gosse de cinq ans à noël. Une nouvelle fois elle décida de se calmer et elle reprit une posture un peu plus détendue. Ils n’étaient séparés que de quelques centimètres et pourtant elle avait l’impression qu’un mur s’était dressé entre eux. Son regard quand il lui avait demandé ce qu’elle faisait ici avait été si dur, il était certain qu’il se posait de nombreuses questions sur elle. Pourquoi avait-il fallu qu’il devienne un foutu flic ?
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Sujet: Re: you were not supposed to be here ; ft Philipp Dim 1 Nov 2015 - 18:06
Je sens que quelque chose cloche. D'instinct, je le sais. Je ne sais pas si c'est directement Sophia, mais sa présence ici ne peut pas être une coïncidence. Celles-ci sont en fait terriblement rares dans l'existence. Le plus souvent, les coïncidences ne sont que des faits découlant de relations et de cercles de causes/conséquences qui se recoupent. D'après ce précepte, cette théorie des réseaux, la présence de Sophia ne pouvait pas être dûe au hasard. Pas quand le type qui m'avait appelé devait me rancarder sur la mort de Johan, pas quand cela datait d'une période où Sophia et moi n'étions pas encore totalement perdus de vue. Il y avait quelque chose, et je devais savoir quoi maintenant. C'était viscéral. C'était pour ça que j'avais quitté l'armée pour devenir flic. Pour ça et pour Jana, bien sûr. Mais je ne lâchais jamais l'affaire. Dès que je mordais quelque chose, ma mâchoire ne relâchait plus jamais la pression jusqu'à ce que je trouve de quoi il en retournait. J'étais observateur, aussi. Dès que je décelais quelque chose d'anormal, n'importe quoi, je ne pouvais pas m'empêcher de vouloir débusquer cette petite bête. Sophia me cachait quelque chose, c'était évident même si elle me souriait, même si elle me prit dans mes bras, ce qui me laissa rigide, droit. Je ne savais pas faire semblant, pas dans ce genre de situation, pas ainsi pris au dépourvu.
Elle est surprise de me voir ainsi. Je ne sais pas si c'est une surprise plaisante, mais en tous cas elle ne s'attendait pas à ce que je me trouve à cet endroit à cet instant précis. Je pèse mes mots, je réfléchis. Je me demande si je dois la croire, alors qu'elle semble chercher à me détourner de ce pourquoi je suis venu ici. Je me fais plus méfiant encore, et ça transpire dans chacun de mes gestes, dans mon regard, dans ma posture.
| Moi aussi je suis content... Et surpris. |
Tellement manqué ? Ca aurait pu me toucher, ça aurait pu m'enflammer. S'il n'y avait pas ce doute immonde qui s'insinuait en moi, qui me serrait le cœur, qui me fouettait l'âme et le sang. J'allais donc droit au but, autant crever l'abcès directement. Et vous pouvez me croire que je regrettais déjà ce que j'allais dire.
| Oui, j'allais le voir. Il m'a appelé en début de journée pour me dire qu'il avait des infos sur l'accident de moto de Johan. Et je te trouve ici, la même après-midi, et tu connais ce mec. Alors que tu as eu toi-même un accident de moto, et que ton copain y est resté, si le whisky m'a pas fait tout oublier ce que tu as dit. Ou j'hallucine, ou je suis parfaitement con, ou tu m'as pas dit toute la vérité. Alors, Sophia, qu'est ce que tu fais ici? |
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Sujet: Re: you were not supposed to be here ; ft Philipp Mar 24 Nov 2015 - 15:44
Philipp & Sophia
Sophia avait fait le choix de jouer l’innocente avec tous les risques que cela pouvait comporter. Elle ne pensait pas pouvoir s’en sortir ainsi, mais cela lui permettrait de reprendre ses esprits et réfléchir à ce qu’elle pourrait dire pour expliquer sa venue ici. C’était toutefois risqué dans le sens où s’il comprenait qu’elle mentait elle n’en apparaitrait que plus coupable. La brunette espérait qu’il lui donnerait des indices sur la raison de sa venue ici avant de lui demander plus d’explications, elle ne s’attendait bien entendu pas à ce qu’il pose ses questions d’une manière si directe. « Oui, j'allais le voir. Il m'a appelé en début de journée pour me dire qu'il avait des infos sur l'accident de moto de Johan. » La photographe ne put s’empêcher de tressaillir légèrement lorsqu’elle l’entendit prononcer ce prénom. S’il restait des doutes sur le fait que Philipp pouvait connaître Johan, il n’y en avait plus à présent. Leur nom de famille en commun n’était pas un hasard. Qui était-il pour lui ? Un neveu ? Un Cousin ? Ce qu’elle pouvait se haïr pour ne pas avoir voulu voir la vérité plus tôt, pour avoir voulu se rapprocher à nouveau de son héros d’enfance alors qu’elle aurait dû fuir dès qu’il lui avait rappelé son nom de famille. Les informations qu’elle nota dans un bout de son esprit était qu’il savait déjà pour l’accident de moto. « Et je te trouve ici, la même après-midi, et tu connais ce mec. Alors que tu as eu toi-même un accident de moto, et que ton copain y est resté, si le whisky m'a pas fait tout oublier ce que tu as dit. Ou j'hallucine, ou je suis parfaitement con, ou tu m'as pas dit toute la vérité. Alors, Sophia, qu'est ce que tu fais ici ? » Bucky baissa les yeux un instant avant de les replanter dans le regard de cet homme à qui elle s’était confiée dans un instant de faiblesse. Ce qu’il pouvait lire sur son visage était une réelle surprise, des larmes commençaient déjà à se former au coin de ses yeux. Saisissant les épaules du policier, elle se mit à parler bien plus fort qu’elle ne l’aurait voulu. « Je n’ai jamais dit que mon copain y était resté… j’ai dis que sa vie avait été brisée. » Elle resserra ses mains sur ses épaules, enfonçant ses ongles dans sa peau. « Il était un athlète professionnel et à cause de l’incident il a fini paralysé. On lui a dit qu’il ne pourrait jamais plus remarcher et donc que sa carrière de gymnaste était terminée. Je… Tu… » Cette fois les larmes coulaient sur ses joues, un début de morve commençait également à sortir de son nez, mais elle n’en avait rien à foutre. Son apparence était le dernier de ses soucis. « Que veux-tu dire par y est resté ? » Elle lui hurlait dessus, comme s’il était celui qui était entrain de le tuer avec ces paroles. « Johan.. Johan est-il mort ? » Elle se dévoilait en prononçant son nom ainsi, mais il fallait qu’elle le sache. Malgré tout elle n’était pas prête à tout lui dire, mais il fallait qu’elle sache. S’il était mort cela changeait tout, vraiment. Son regard restait planté dans le sien, laissant voir son désespoir.
Spoiler:
désolée pour l'attente je t'ai mpotté
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Sujet: Re: you were not supposed to be here ; ft Philipp Mer 2 Déc 2015 - 15:00
Finalement, ce n'était pas de si grand repos que cela de venir enquêter ici, habiter à l'autre bout du pays. Je m'y faisais chier, le plus souvent, parce qu'au niveau du boulot ce n'était pas trop ça; les flics locaux se méfiaient trop et le reste de l'administration n'était pas ravi de me voir venir mettre le nez dans leurs affaires. Personnellement, je ne rencontrais que peu de gens, majoritairement d'autres ivrognes avec qui je laissais passer le temps. Quelques rencontres fortuites, mais franchement pas grand chose au regard de ce qu'il se passait autour de moi; Huntington Beach était une ville tranquille, du moins en apparence. Je la voyais bouger et vivoter sous mes yeux mais sans très bien savoir comment participer à ce moment de vie. Bref, tout ça pour dire que ce joli monde de tranquilité était en train de voler en éclats alors que je me rendais compte qu'il n'y avait aucune vérité dans ce que j'étais en train de vivre, ni dans ce que j'imaginais sur certains moments particulièrement forts de mon passé. Sophia m'avait menti et pire que ça, je me rendais compte que je ne savais pas ce qu'il s'était réellement passé durant l'un des événements qui avait touché et bouleversé ma famille, il y a un bon moment maintenant. Je lisais le mensonge sur le visage de Sophia, et cela me touchait beaucoup plus que ce que j'aurais pu imaginer de prime abord, vous pouvez me croire. C'était une surprise, et une particulièrement désagréable. Je suis surpris quand mon amie d'enfance me saisit par les épaules, bouleversée. Mais pour un vieux connard de flic comme moi, cela ne me fit pas ressentir la plus petite compassion... Et pourtant, je ne l'ai jamais vue dans un tel état de détresse, me hurlant dessus. Je savais qu'on nous regardait, un peu partout dans la rue.
L'ampleur de la découverte m'empêcha de parler un moment. Puis, d'une voix désincarnée, je reprenais.
| Oui. Il s'est suicidé deux ans après l'accident. Il n'en pouvait plus de vivre avec l'idée qu'une virée en moto lui avait tout pris. |
Mon regard se focalise à nouveau sur Sophia.
| Je ne savais pas qu'il était avec toi, ce soir-là. Il n'en a jamais parlé, mais je me demandais ce qui le rongeait à ce point. Alors tu étais avec lui? Qu'est ce qu'il s'est passé? |
J'avais l'impression que c'était quelqu'un d'autre qui parlait par ma bouche. Mais maintenant il me fallait des réponses. Et il m'en fallait vite.
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Sujet: Re: you were not supposed to be here ; ft Philipp Mar 8 Déc 2015 - 21:46
Philipp & Sophia
Sophia savait qu’elle creusait sa propre tombe en posant toutes ces questions, mais elle ne pouvait pas s’arrêter. L’idée même que Joshua ait pu mourir suite à cet accident la révulsait. Si c’était la vérité, qu’est-ce que cela faisait d’elle ? Depuis ses seize ans, sa mère avait envoyé régulièrement de l’argent à Richardson pour acheter son silence. Plus d’une fois, la belle avait voulu aller voir la police pour tout avouer, mais sa mère ne l’avait pas laissé faire. Elle-même était en piteux état après l’accident et elle avait failli ne plus pouvoir remarcher. Son père était parti, elle était dans une clinique privée spécialisée dans la rééducation. Quand elle était finalement sortie de là au bout de deux ans, elle avait préféré fuir plutôt que d’essayer d’affronter ses démons. Laissant la famille de Joshua dans l’ignorance, elle était partie à Huntington Beach pour vivre une nouvelle vie. Plus d’une fois, elle avait demandé à sa mère comment se sentait le garçon et elle lui avait assuré qu’il avait commencé une nouvelle vie malgré sa paralysie, qu’il avait réussi à devenir heureux. N’était-ce qu’un mensonge ? « Oui. Il s'est suicidé deux ans après l'accident. Il n'en pouvait plus de vivre avec l'idée qu'une virée en moto lui avait tout pris. » La voix du policier était dur et elle n’avait plus en face d’elle l’homme qu’elle avait connu, celui qui aurait tout fait pour la protéger. Non, à ce moment précis il était le cousin de cet adolescent qui avait vu sa vie se briser à cause d’un accident de moto. Le monde de Sophia s’écroula en un instant et elle tomba sur les genoux. La rue n’était pas très passante, mais plusieurs personnes étaient déjà passées en les regardant avec insistance. Ils avaient même quelques spectateurs qui les observaient à distance, mais la jeune femme ne les voyait pas. A genoux aux pieds de Steiner, elle pleurait toutes les larmes de son corps. Elle était dans un état second et elle entendait parler son héros d’enfance comme s’il était très éloigné d’elle.
Tout en pleurant, elle ne pouvait s’empêcher de lui répondre mécaniquement. C’était comme si elle avait oublié qu’en lui donnant les réponses qu’il attendait, elle risquait de détruire sa propre vie. Les yeux vides, elle parlait d’une voix faible, mais qu’il pouvait entendre. - « Je ne savais pas qu'il était avec toi, ce soir-là. » - « Personne ne le savait. » - « Il n’en a jamais parlé. » - « C’était la première fois qu’on sortait ensemble, que je sortais avec un garçon. » - « Mais je me demandais ce qui le rongeait à ce point. » - « Il pensait sûrement que j’étais morte ou que j’avais disparue et puis il avait toujours eu des sentiments pour moi, je pense qu’il me protégeait. » - « Alors tu étais avec lui ? » - « Oui. » - « Qu’est-ce qui s’est passé ? » - « Je… »
Elle s’arrêta de parler, habitée par des flashs de l’accident. C’était comme si elle y était. Lorsqu’elle revit le moment où ils se faisaient percuter, elle revint à la réalité. Sophia ne pleurait plus, mais elle n’était pas complètement revenue à elle-même non plus. Se relevant péniblement, elle planta son regard dans celui de Philipp. Elle lui devait des explications. « Pour que tu comprennes pourquoi j’ai caché la vérité tout ce temps, il faut que je t’explique quelque chose sur moi, mon passé. » La photographe lui fit signe de le suivre et l’emmena vers un endroit un peu plus tranquille où ils risquaient moins d’être entendus. « Mon vrai nom est Sophia Anderson et j’étais également une gymnaste professionnelle, j’étais même pressentie pour gagner les prochains jeux olympiques. Toute ma vie depuis ma tendre enfance n’avait été dédiée qu’à la gymnastique. Mon père était mon manager et était constamment sur mon dos. Je n’avais pas d’amis, pas de loisir, seule la gymnastique comptait. Quand mes seize ans arrivèrent j’eus une dispute avec mon père. Je voulais vivre un peu et ce garçon, Johann… » Prononcer son nom ravivait la douleur. « Johann voulait sortir avec moi. J’ai donc désobéi et je suis partie avec lui dans une virée en moto. La suite, tu la connais. Nous nous sommes fait emboutir. » Elle marqua une pause, puis continua. « Quand je suis revenue à moi-même j’étais dans un état tellement grave que les médecins n’étaient pas sûrs que je m’en remettrais. Mon visage était détruit. Mon nez, mon menton. Mes jambes ne voulaient plus marcher, j’avais les côtes brisées. Ma mère a payé les meilleurs médecins et on m’a refait mon visage à neuf, je n’étais plus la même personne tu vois ? On pouvait me prendre peut-être pour une cousine de celle que j’étais avant, mais c’était tout. Ma mère refusa que j’aille voir la police et me força à me concentrer sur ma rééducation. » Ses yeux regardaient le sol, elle se sentait malade de devoir repenser à cette époque. « Cela dura deux ans. Deux ans pendant lesquels je ne vis que ma mère et mon frère puisque mon père était parti sans me laisser un mot. Ma mère m’avait juste dis qu’il n’avait pas supporté ma trahison, que son départ était ma faute parce que j’avais détruit notre rêve de me voir gagner les JO. Elle refusait de me parler de Johann et quand je sortis enfin elle m’incita à refaire ma vie sous un autre nom. Dans mon monde, celui de la gym ma disparition avait fait beaucoup de bruit que mes deux ans de disparition avaient réussi à calmer. J’ai obéis, je suis partie et j’ai essayé de développer un nouveau rêve. » Elle lui prit les mains et planta son regard dans le sien, ne cachant en rien sa tristesse. « Je ne savais pas pour Johann, je te promets. » Et je suis désolée de ne pas pouvoir tout te dire, vraiment.
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Sujet: Re: you were not supposed to be here ; ft Philipp Mer 16 Déc 2015 - 17:44
Ok, c'est le bordel. La migraine pointe. Je me dis que, vraiment, parfois, l'Humanité me débecte. Tant de mensonges et de non-dits alors que la situation d'origine aurait pu, aurait dû même être clarifiée depuis longtemps, cela me rendait clairement malade. Sophia m'avait menti pendant des années. J'imaginais mieux encore maintenant, les raisons qu'elle avait eues de ne plus garder le contact depuis longtemps. Ce qui me donnait encore plus la nausée, c'était le fait qu'elle soit restée avec moi, quelques semaines plus tôt, et que nous avions échangé ce que nous n'aurions jamais dû. Pendant une nuit qui resterait gravée dans ma mémoire pour longtemps, même si les contours en restaient flous à cause de tout l'alcool absorbé ce soir-là. Elle m'avait offert une main secourable, une drôle d'amitié mais amitié malgré tout. Et maintenant, je me rendais compte qu'elle m'avait menti. Peut-être même utilisé, pour ce que j'en savais. Qu'elle tombe à genoux n'éveillait pas chez moi la moindre compassion, à cet instant précis. J'ai un homme dur. Dur et froid, aurait dit ma femme à la fin. A l'intérieur duquel baignait la violence la plus terrible, bien que refoulée. Héritage d'un passé militaire et d'expériences douloureuses au sein des forces de police.
J'attends des réponses, et quand je suis dans un état comme celui-là il est très difficile de me faire penser à autre chose. J'entends à peine ce qu'elle me dit alors qu'elle pleure et que tout ce qu'elle dit fait écho à un passé visiblement douloureux, même si c'est en grande partie sa faute. Mon regard se fait sévère. En vrai, je suis ulcéré.
| Il ne savait même pas que tu étais en vie? Tu es consciente de l'impact que ça a dû avoir, sur lui? |
Ma tête me tournait, cela faisait vraiment beaucoup. Et la voilà qui se redresse, qui me fixe de son regard, de ses deux yeux ravagés par les pleurs. Je la suivais, raide comme un piquet de clôture, aucune douceur ni compréhension dans le regard. Je n'avais déjà pas grand chose de sympathique, mais là c'était pire encore que précédemment. Alors, elle me raconta tout. De qui elle fut vraiment, du drame de l'accident, de la réaction de sa famille. Je serrais les dents. Tout cela réveillait des blessures bien anciennes et toujours aussi vives, sous les cicatrices. Je l'écoutais et ne l'interrompais pas. Je me sentais en souffrance, le coeur serré à l'idée que ma tante ne savait pas vraiment comment été mort son fils, ce qui lui avait lacéré l'âme à tout jamais. Je soupirais, las, fatigué de la nature humaine comme jamais auparavant.
| Je te crois. Difficile d'en vouloir à une gamine de cet âge de s'être enfuie. Mais Johan est mort tout seul. Rien ni personne ne semblait pouvoir le rassurer, lui donner de l'allant. Moi, moins que tous les autres comme tu l'imagines bien. Il est mort tout seul, Sophia. |
Je soupire à nouveau. Inutile d'aller voir le type, maintenant que je savais. Mais pouvais-je faire confiance à la jeune femme.
| Tu es sûre, cette fois, de m'avoir tout dit? |
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Sujet: Re: you were not supposed to be here ; ft Philipp