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 Allô docteur bobo | Kathouchka

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MessageSujet: Allô docteur bobo | Kathouchka   Allô docteur bobo | Kathouchka EmptyDim 29 Nov 2015 - 1:52


Le monde tournait autour de lui et pourtant, il pouvait sentir le sol sous son postérieur. Il savait que quelque chose lui maintenait le dos. Peut-être un mur. Sa tête penchait irrémédiablement vers l'avant. Une vive douleur qui transperçait les tempes et il avait du mal à bouger les mains. Le temps n'avait plus de valeur. Depuis combien de temps était-il ainsi ? Peut-être quelques minutes ? Une heure, voire deux ? Il n'en savait rien. La dernière chose qu'il se souvenait, c'était qu'il faisait noir. Actuellement, il faisait toujours noir. Il aurait pu regarder sa montre, ou même son portable, mais il ne savait pas s'il en avait vraiment la force. Il se risqua à ouvrir un œil, mais il n'y parvenait pas. C'était comme si sa paupière était collée et refusait de s'ouvrir. Dans son esprit, il essayait de se souvenir, mais c'était difficile. Il se souvenait qu'il devait régler une histoire. Le genre d'histoire qu'il pouvait avoir grâce à son métier. Il se rendait à présent compte que cela ne s'était pas vraiment bien fini. Il sentit une main se poser sur son épaule, puis une voix lui criait dans l'oreille. Il grogna tandis que le jeune homme lui demandait s'il l'entendait et s'il allait bien. Bien sûr, connard, tout allait pour le mieux, il faisait juste la sieste. Il entendit ensuite le mot « 911 ». Il n'eut pas la force de le contredire. On proposa d'appeler la police. Il n'eut pas le courage de leur dire que la police, c'était lui, en quelque sorte.

Dans l'ambulance, il revint peu à peu à lui. Il parvint enfin à ouvrir un œil, non sans mal. Il voulut passer sa main valide – car la gauche était gonflée et endolorie – sur son visage, mais on lui empêcha. Il voulut baisser le regard pour observer le reste de son corps, mais on lui avait passé une minerve. On lui demanda son nom, son prénom. S'il savait le jour qu'on était. S'il fallait appeler quelqu'un. Non, il ne fallait appeler personne. Tout allait bien. Non, rien n'allait, il fallait aller à l'hôpital pour faire des examens. Il ne voulait pas aller faire des examens. Souvent, pour quelqu'un avec son type de blessure, on allait lui poser des questions. Il n'aimait pas les questions. Surtout quand c'était à lui qu'on les posait. Lui préférait le faire aux autres. C'était son métier. On le questionna encore. De temps en temps, l'ambulancier à côté de lui passer son stylo-lampe devant ses pupilles pour vérifier que tout allait bien. On remarqua la lentille sur son œil droit. On le questionna sur ça aussi. Isaak répondit par la vérité. Daltonisme. Lentille correctrice. Non, il ne voyait pas les feux tricolores sans sa lentille. Oui, il arrivait quand même à savoir quand il devait s'arrêter ou démarrer. On lui redemanda s'il fallait appeler quelqu'un. Un parent, une petite-amie. Isaak ricana. On le laissa tranquille. À la vérité, il aurait pu appeler son père, mais comme il ne savait pas l'heure, il ne voulait pas prendre le risque de le réveiller et de le faire se déplacer pour si peu.

On le fit s'allonger sur le brancard. Il était à présent parfaitement réveillée. Il avait juste été sonné par un coup porté à la tête. Il pouvait rentrer chez lui. Non. Il fallait voir un médecin pour s'assurer qu'il n'y avait rien de grave. La plaie. On le plaça dans la salle des urgences. On le fit s'asseoir doucement. La terre tourna à nouveau un court instant. Le regard d'Isaak croisa celui de l'infirmière qui venait prendre ses informations. Ils se reconnurent immédiatement. « Hey ! Salut ! » Il avait la voix rauque et pâteuse, mais il tenta un sourire. Ça semblait avoir marché, puisque l'infirmière lui répondit en montrant ses belles dents blanches. « Encore vous, Monsieur Tsariov ? Il va vous falloir un abonnement... » Isaak haussa les épaules. Il ne pouvait pas faire mieux. « C'est rien, je vais vite repartir ! » L'infirmière fronça les sourcils. Elle n'avait pas l'air très convaincue. « Vous verrez avec le médecin. » Elle referma son dossier et le posa sur la tablette à côté du Russe qui la suivit tant bien que mal du regard. Elle le laissa ensuite seul, le temps pour lui de sortir son téléphone de la poche de sa veste de costume. Il consulta l'heure. Deux heures du matin. Le Diamond's avait ouvert ses portes depuis bien longtemps. « Eh merde… Aleksey va me tuer… » Il tapa son sms aussi vite que son pouce valide lui permit. Un message rapide, sans fioriture. Heureusement que l'écriture anticipée de son smartphone fonctionnait bien, sinon il aurait eu toutes les peines du monde. Il posa son téléphone à côté de son dossier et laissa sa tête tomber contre le maigre matelas du lit d'hôpital. Il lui faudrait combien de temps, au doc, pour bouger ses fesses ?
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MessageSujet: Re: Allô docteur bobo | Kathouchka   Allô docteur bobo | Kathouchka EmptyLun 30 Nov 2015 - 0:41

Katherina poussa un long soupir en sortant de la chambre de son patient, elle s’adossa un instant au mur en se frottant les yeux. Elle remonta sa manche pour poser les yeux sur sa montre, 1h30 … La nuit risquait d’être bien longue, et elle allait avoir besoin d’un café, peut-être même de plusieurs. Depuis combien de temps n’avait-elle pas eu une vraie nuit de sommeil ? Une éternité sans doute. Sa tête lui faisait horriblement mal, épuisée par la demi-heure qu’elle venait de passer dans cette chambre, une horrible demi-heure durant laquelle on lui avait hurlé dessus, ça n’aide pas pour la migraine, hein ? « Hey Kath ! » Une voix familière la ramena sur terre, elle secoua doucement la tête puis sourit. « T’as vu ta tête ? Allez viens j’t’offre un café. » - « J’ai pas bes… » - « T’as pas le choix, ramène tes fesses. » Elle haussa doucement les épaules avant de se décider à le suivre, ils rejoignirent rapidement un petit groupe en salle de pause. « La prochaine fois, on jouera à la courte paille pour s’occuper d’ce mec-là, sérieux il est taré. » Lança-t-elle avant de récupérer son café et d’en boire une gorgée. « Vous auriez pu me prévenir … » - « C’est plus drôle de pas le faire. » Elle haussa doucement les épaules en s’asseyant, tu parles d’une vanne.

Ils restèrent en salle de pause une trentaine de minute, surtout pour laisser à sa migraine le temps de s’en aller. Katherina ferma les yeux un instant, juste quelques minutes, l’histoire d’une micro-micro-sieste … C’est le son d’un biper qui lui força à ouvrir les yeux, d’abord pour vérifier si ce n’était pas le sien, et heureusement non ! Elle allait pouvoir se reposer quelques minutes de … « OH NON ! » La brune sursauta, visiblement, l’heureux élu ne l’était pas tant que ça. « KATH ! » - « Non, c’est MORT ! C’est ma pause là, et après le dragon que j’ai eu je n’suis pas capable de supporter quelqu’un d’autre, c’est mort, archi mort. » - « S’il te plait … » Katherina secoua la tête avant de se lever, hors de question, jamais ! « S’il te plait ! » Lança-t-il tout en la suivant dans le couloir, « C’est rien de bien méchant, quelque chose de rapide, j’te promets que … » - « Très bien ! Ça va ! » Katherina soupira, acceptant dans l’unique but de le faire taire, sérieux. « Merci, merci, j’te revaudrai ça. » Elle leva les yeux au ciel en haussant les épaules avant de s’éloigner, pestant contre lui. Katherina s’arrêta un moment devant la porte, comme si quelque chose lui indiquait qu’elle allait regretter d’avoir accepté, mais c’était trop tard maintenant, non ? Elle inspira profondément avant d’ouvrir la porte, sans cesser de se répéter que si elle tombait à nouveau sur un godzilla, elle veillerait à ce qu’il mange son coussin.

Katherina ouvrit finalement la porte, se forçant d’offrir son plus merveilleux sourire. Et pourtant, lorsqu’elle fit un pas de plus dans cette chambre, son cœur s’arrêta. Elle n’avait eu à faire qu’un seul pas pour le reconnaître, son envie de fuir se fit si forte qu’elle eut le réflexe de reculer. Son dos heurta la porte fermée, elle ne pouvait pas, non, elle ne pouvait pas fuir. La brune prit quelques secondes pour l’observer, pour constater dans quel état il était … « Ike… » Murmura-t-elle, la voix tremblante, elle n’avait pas prévu ça, de le voir comme ça, de l’affronter comme ça, elle ne pouvait pas, et elle n’y arriverait pas. Plus elle s’approchait de lui, et plus sa gorge se serrait. « Merde… Dans quel état tu es ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Lâcha-t-elle avec difficulté une fois à sa hauteur, elle baissa la tête tandis que sa main s’empara de la sienne, celle gonflée. Son cœur battait si fort qu’il lui donnait l’impression d’être sur le point d’exploser. Katherina n’osait pas relever les yeux, surement par peur de croiser son regard, alors elle s’échappa rapidement pour observer son dossier, observer n’importe quoi mais pas lui.
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MessageSujet: Re: Allô docteur bobo | Kathouchka   Allô docteur bobo | Kathouchka EmptyJeu 3 Déc 2015 - 3:11


Isaak battait la mesure d'une chanson qu'il avait dans la tête avec son pied. Une bonne nouvelle dans son pronostic personnel sur l'ensemble de ses blessures : ses jambes n'avaient pas été touchées. Il aurait donné pour pouvoir faire autre chose. Il commençait déjà s'imaginer la soirée au Diamond's, ce qu'il aurait vu, où il aurait fallu qu'il intervienne. Il voulut se vider l'esprit, alors il se mit à compter les carrés au plafond de la pièce. Une tâche qui lui fut plus difficile qu'il ne l'aurait imaginé. Il dut même recommencer plusieurs fois, parce qu'il avait perdu le compte. Il finit par craquer et porter sa main droite, celle qui était encore valide, à sa tête. Il grimaça. Il ne l'avait pas loupé, ce connard. Il essuya rapidement sa main sur sa chemise – de toute façon, au point où elle en était, elle n'était plus à une trace de sang près – pour faire disparaître les preuves. Il se remit à compter les carreaux, c'était de loin la seule chose qu'il pouvait faire sans trop de problème avec la minerve qu'on ne lui avait pas retirée.

Il entendit finalement la porte d'ouvrir. C'était pas trop tôt. Isaak soupira avant de baisser le regard pour admirer l'entrée de son médecin. Il regretta presque son geste. Son coeur se serra instantanément et il cessa de respirer pendant quelques secondes. Elle prononça le surnom qu'on lui donnait souvent et il se réanima. « Kath… » La fin du diminutif qu'il employait habituellement pour définir Katherina Sullivan s'évanouit en même temps que son murmure. S'il s'attendait à la voir débarquer alors qu'il était sur un lit d'hôpital. Bien entendu, il y avait toujours eu une chance qu'il tombe sur elle, mais il avait jusque là éviter toute confrontation en-dehors des soirées au Diamond's dont la jeune femme était friande. Il la reluqua sans vraiment s'en rendre compte, laissant son regard se perdre sur le corps de la future médecin. Elle avait l'air au moins aussi surprise que lui de se retrouver dans la même pièce. Il aurait voulu esquisser un sourire ou un geste, mais il était comme paralysé, tandis que Katherina s'avançait vers lui. Il hésita même à appuyer sur le bouton d'appel, pour qu'on le libère de cette tension qui venait à peine de pointer. Mais non, il reste là où il était – il n'était pas vraiment en mesure de faire quoi que ce soit d'autre. Son regard s'assombrit en observant Katherina. Parce qu'elle était devant lui, si proche, dans un premier temps. Mais aussi parce qu'elle semblait mal vivre cette situation. Ses paroles ne firent que confirmer les dires d'Isaak. Pas besoin d'être fin observateur pour comprendre qu'elle souffrait qu'il souffre. « C'est rien… Tu devrais voir l'autre ! » La phrase bateau qu'on sort lorsqu'on vient de tabasser quelqu'un. Si elle savait la vérité… Le trentenaire aurait voulu hausser les épaules, mais il fut arrêté dans son élan par le contact de la main de la brunette contre sa main gauche. Il grimaça. Elle était encore douloureuse des coups qu'il avait mis. Le Russe observa cette drôle de configuration. Cela faisait bien longtemps que la jolie brune ne l'avait plus touché ainsi volontairement. Ça n'avait pas été long. Katherina avait relâché la main blessée aussi rapidement qu'elle l'avait saisie. Isaak n'avait pas bougé, comme s'il avait conservé l'image de sa main dans celle de la jeune médecin. Il voulut lever la tête, mais se rappela qu'il ne pouvait pas la bouger à cause du plastique qui lui entravait la nuque. Il laissa échapper un soupir avant de reposer son crâne contre le matelas. Dans cette position, il pouvait la voir d'un simple coup d'oeil. Encore une fois, il se perdit à nouveau dans la contemplation qu'il avait commencée quelques minutes auparavant. Elle avait l'air perturbé, mais il ne put s'empêcher d'étirer un petit sourire au coin de ses lèvres en la regardant. Elle avait changé sans avoir changé, en 8 ans. Il l'avait quittée jeune fille et il l'avait retrouvée femme. Une belle femme, même s'il se retenait de lui dire. Il détailla les traits de son visage, se remémorant la douceur de sa peau et son odeur. Il laissa peser le silence, ne prenant pas la peine de répondre à sa seconde question, celle qui lui demandait ce qu'il s'était passé pour qu'il finisse ainsi. Il n'était pas forcément autorisé à le dire et elle n'avait surtout pas besoin de le savoir. Quand il la voyait, plongée dans un dossier qui ne disait presque rien, son coeur se serrait. Dans un autre univers, peut-être aurait-il simplement ouvert les bras pour l'accueillir et la réconforter. Lui dire qu'il allait bien et que ce n'était pas grave. Qu'il en avait connu et qu'il en connaîtrait d'autres. Qu'il ne fallait pas s'inquiéter, parce que la mort ne voulait pas de lui.

Il finit par reprendre ses esprits et briser le silence. « Il suffit de me donner des anti-douleurs et je peux partir. », lâcha-t-il simplement. Il s'appuya avec sa main valide pour se redresser un peu, comme s'il était prêt à s'en aller. Il étira ses épaules engourdies. Il ne pouvait pas faire craquer sa nuque, alors il l'imaginait. Il se tourna pour faire pendre ses jambes dans le vide, puis il continua à parler. « La dernière fois, c'était du… » Il agita sa main droite, comme si brasser de l'air allait activer sa mémoire pour retrouver ce nom. Il en avait testé pleins par le passé. Ça dépendait des situations et des contextes. Du résultat de la bagarre également. Il fronça les sourcils et fit une moue de réflexion. Sa langue passa sur sa lèvre inférieure tandis qu'il passait en revue les anti-douleurs que son organisme avait déjà connus. Finalement, un éclair de génie. « Tramadol ! C'était du tramadol ! Donc si tu pouvais faire la prescription, tu me retires ce truc et hop, je disparais ! » Il la regarda, tentant de capter son regard pour se faire plus convaincant. Il avait même esquissé un sourire qui se voulait confiant. Il ne voulait pas rester là. Pas avec elle pour s'occuper de lui. Il passa sa main droite derrière sa nuque et commença à chercher à l'aveugle l'ouverture de la minerve pour se libérer.
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MessageSujet: Re: Allô docteur bobo | Kathouchka   Allô docteur bobo | Kathouchka EmptyMar 8 Déc 2015 - 23:34

Katherina aurait voulu s’enfuir, claquer la porte derrière elle et lui envoyer quelqu’un d’autre, elle aurait donné n’importe quoi pour revenir en arrière et refuser de le remplacer. Elle aurait donné n’importe quoi pour se faire toute petite et disparaître … Évidemment elle aurait pu le faire, oui, elle aurait pu lui tourner tout simplement le dos, elle aurait pu l’ignorer jusqu’à se convaincre qu’il n’était pas là, qu’il avait disparu il y a bien longtemps. Pourtant la brune resta un petit moment, là, adossée à cette porte, le souffle coupé. L’entendre murmurer son nom lui déchira le cœur, elle aurait tellement voulu courir vers lui, se blottir contre lui, elle aurait tellement voulu lui dire à quel point il lui manquait, à quel point elle souffrait de le voir comme ça, mais surtout ô combien elle regrettait tout, mais rien ne sortit de sa bouche, absolument rien … Et c’était peut-être mieux ainsi. Katherina avança d’un pas incertain, hésitant entre son inquiétude à son égard et sa furieuse envie de fuir, quel genre de monstre serait-elle si elle le laissé d’un état pareil ? Elle tremblait, et plus elle avançait, et plus elle avait du mal à respirer, la brune avait l’impression d’étouffer. La situation empira lorsque, une fois à sa hauteur, elle croisa son regard … Katherina en fut d’avantage perturbée, comme s’il lui avait suffi de la regarder pour la transpercer. Elle baissa les yeux, d’abord pour l’observer, pour observer l’étendue des dégâts, mais surtout pour fuir ce regard qui la mettait tant mal à l’aise. Lorsqu’il parla enfin, la demoiselle ne put s’empêcher de rire légèrement, Isaak était fort, il l’avait d’ailleurs toujours était, ce n’était donc pas si difficile que ça pour Katherina d’imaginer l’état dans lequel son adversaire devait se trouver. Elle se contenta simplement de hausser les épaules, affichant un petit sourire en coin.

C’est presque inconsciemment qu’elle lui avait pris la main, la brune fut surprise de sentir son cœur accélérer, depuis quand n’avait-elle pas eu un geste affectif envers Isaak ? Ses doigts parcoururent en douceur le dos de sa main, effleurant à peine sa peau. Katherina se perdit rapidement dans ses pensées, constatant à quel point la douceur de sa peau lui avait manqué, et ce, malgré l’état dans lequel sa main se trouvait en ce moment. Pendant un court instant, elle se rappela de toutes ces fois où elle avait eu l’occasion de le toucher, elle fixa avec intensité ses bras, souhaitant intérieurement les sentir se refermer sur elle. Isaak était là, allongé sur le lit dans un piteux état et elle ne souhaitait qu’une seule chose, s’allonger à côté de lui et simplement poser la tête sur son torse. La demoiselle revint vite sur terre en le voyant grimacer, elle recula rapidement sa main, regrettant presque immédiatement son geste. « Je ... Je n’voulais pas te faire mal. » Katherina poussa un petit soupir en s’intéressant à son dossier, ou plutôt en faisant semblant de s’y intéresser pour simplement l’éviter. Elle posa ses mains sur la tablette où se trouvait le dossier, combien de temps pouvait-elle faire semblant de lire un dossier qui ne disait rien ? Elle n’apprenait rien, il ne lui disait rien, la brune haussa finalement les épaules en reportant son attention sur lui, elle fut d’ailleurs assez surprise de le voir sourire, ce n’était qu’un petit sourire de rien du tout, mais il suffisait à lu soulever le cœur. C’était étrange et pourtant si agréable. Katherina avait toujours apprécié le beau sourire du russe, un sourire qui, dans le passé, avait toujours su l’apaisé. Elle croisa les bras en penchant légèrement la tête, « quoi ? » Lâcha-t-elle d’une voix plus douce, plus sereine. Si Katherina semblait beaucoup plus calme, ce n’était pas le cas de son cœur qui ne cessait de battre si fort, lui donnant l’impression d’être sur le point d’exploser. La brune pencha un peu plus la tête lorsqu’il brisa enfin le silence, il voulait des antidouleurs, elle manqua de pouffer de rire, mais au lieu de ça, elle le laissa chercher le nom du précédent. Il commençait à s’agiter, et elle se retenait de rire … Katherina avait envie de lui dire que ce n’était pas la peine de chercher, qu’elle ne le laisserait pas sortir aussi facilement. Elle leva finalement les yeux au ciel en soupirant lorsque Isaak retrouva le nom. « Disparaître, hein. » Elle croisa à nouveau les bras en secouant la tête, marquant une petite pause. « Et tu voudrais aller où dans ton état ? » Bon, elle exagérer peut-être, mais il n’était pas question de le laisser s’échapper sans un petit examen. Katherina esquissa un petit sourire en l’observant tenter de capter son regard et sourire, est-ce qu’il s’attendait à ce qu’elle cède aussi facilement ? « Oh j’t’en prie, tu crois pouvoir m’amadouer avec ton air et ton P’tit sourire ? » Lâcha-t-elle d’un ton presque moqueur, « Je n’te donnerai rien, et tu n'iras nul part sans examen, c’est tout. » Même si elle ne l’avouait pas, la brune s’inquiétait énormément pour lui, suffisamment pour l’attacher au lit s’il le fallait. ( Allô docteur bobo | Kathouchka 2569780947 )

Katherina fronça immédiatement les sourcils en l’observant se battre avec sa minerve, elle s’approcha à nouveau pour lui attraper la main et l’éloigner. « Bouge pas. » Elle savait pertinemment qu’il ne lui obérait pas, tant pis. La brune passa derrière lui pour examiner sa tête, au moins il ne risquait pas de l’amadouer avec un petit regard de chien battu. Katherina approcha sa main pour le toucher, renonçant finalement à son geste de peur de lui faire mal … Elle n’y arrivera pas, elle n’arrivera pas à lui faire quoi que ce soit en ayant peur de lui faire mal.  Elle soupira à nouveau avant de repasser devant lui. « Je pense te faire passer une radio. » Katherina marqua une petite pause en fixant sa main. « Et peut-être une pour ta main, par précaution. Est-ce que tu arrives à la bouger ? Au moins un peu ? » Dans le fond, ce n’était peut-être pas plus mal de l’envoyer là-bas …
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MessageSujet: Re: Allô docteur bobo | Kathouchka   Allô docteur bobo | Kathouchka EmptyLun 14 Déc 2015 - 0:31


Isaak avait toujours eu de la chance jusqu'à présent. Enfin, si on pouvait réellement appeler ceci de la chance. Il était un habitué de l'hôpital, comme on pouvait être un habitué dans un bar ou dans un club de striptease. Mais depuis qu'il fréquentait les couloirs immaculés du centre de soin, il n'était jamais tombé sur Katherina. Probablement qu'elle n'était pas de garde à ce moment, ou que ce n'était pas à son tour de se charger de lui. Quoi qu'il en était, le destin les avait épargnés jusqu'à présent. Aujourd'hui, ils étaient réunis dans la même pièce et aucun des deux ne pouvaient s'échapper. Ou du moins, ceux qui le pouvaient physiquement ne semblaient pas le pouvoir mentalement.

Il l'entendit rire et son coeur fit un bond. Il avait tant tenté de se souvenir de son rire durant toutes ces années. Bien sûr, il l'avait déjà revue, quand elle était au Diamond's, mais de son sourire coulait l'alcool qu'elle avait ingurgité en trop grande quantité. Il aurait tant donné pour stopper cette consommation, mais il savait pertinemment qu'elle l'enverrait chier. Il l'avait laissé prendre sa main. Parce qu'elle était médecin, mais pas seulement. Il avait cherché ce contact. Même si cela devait inclure la douleur de sa blessure. La brunette s'excusa et il fronça les sourcils. « J'avais qu'à pas me faire mal dans un premier temps. », lâcha-t-il en haussant les épaules avec toute la difficulté qu'impliquait ce geste lorsqu'on portait une minerve. Et puis, n'était-ce pas son métier, en tant que médecin, de tâter les zones touchées pour connaître l'intensité de la douleur et en faire un diagnostic précis ? Il la laissa se plonger dans son dossier. Il aurait pu être bien plus gros si on avait eu le temps de réunir ses antécédents avec les urgences d'Huntington Beach… et d'autres, ailleurs. Par chance, ce n'était pas le cas. Il n'aurait pas voulu avoir à expliquer pourquoi il avait subi tout ce qu'il avait subi. Sur son corps, peu de marques de son passé médical subsistaient. Il y avait bien entendu quelques traces de brûlures à l'intérieur de ses bras, une cicatrice due à un coup de couteau sur son flanc droit, et bien entendu sa lentille colorée, la plus visible de ses blessures. Mais il aimait voir ce petit air sur son visage et c'était ce qui l'avait fait sourire. Il n'aimait pas quand elle lui demandait des explications, quand elle lui demandait ce « Quoi ? » stupide alors que, pour une fois, il ne faisait rien. Il n'aimait pas s'expliquer en règle générale, mais avec Katherina, tout prenait une nouvelle ampleur. Il aurait haussé les épaules s'il avait vraiment pu, mais se contenta d'élever la voix. « Rien rien… » Sa réponse typique. Celle qui énervait son interlocuteur. Il n'allait pas lui dire qu'il la trouvait belle et qu'il était content qu'elle soit là. Qu'il aimerait également qu'elle arrête d'avoir cet air inquiet qui la rendait encore plus mignonne et qui lui donnait envie de la prendre dans ses bras. Non, il n'allait pas lui dire, parce que c'était ainsi qu'ils fonctionnaient le mieux : en ne se disant rien.

Il s'était attendu à ce que Katherina lui crie dessus. Mais à sa grande surprise, il n'en fut rien, ce qui lui fallut un haussement de sourcil interrogateur. Il se rendit alors compte de sa bêtise. « Bon ok… Disparaître n'est peut-être pas le bon terme… » Il aurait voulu se rattraper, mais il se retint. Il savait très bien qu'en partant sur ce sujet, ils allaient faire ce qu'ils savaient faire de mieux : s'engueuler. Heureusement, la jeune médecin enchaîna directement avec une question à laquelle il pouvait répondre sans trop de risque. « Au pays imaginaire… Au Diamond's, pardi ! T'es pas la seule à travailler à 2 heures du matin. C'est l'heure de pointe là. » Et qui disait heure de pointe disait pic de consommation et donc risque d'ivresse et bordel assuré. Depuis quatre ans qu'il travaillait dans cette boîte de nuit, Isaak pourrait écrire une série de florilèges des déboires de soirées. Il en avait foutu sur le trottoir de l'établissement, des ivrognes qui cherchaient les ennuis. Il en avait menacé, des pervers qui insistaient trop auprès des clientes. Il en avait fait appeler, des taxis pour ramener les plus entamés qui voulaient tout de même prendre le volant. Bref, il était un élément indispensable au bon déroulement des soirées. Par chance, se disait-il, Aleksey n'était pas de sortie. Il était présent à la boîte de nuit pour faire son boulot sans avoir besoin de son second. Néanmoins, le trentenaire ne supportait pas l'idée de devoir rester à l'hôpital. Il avait alors tenté de persuader la jeune femme avec ses méthodes habituelles, mais cela ne fonctionnait pas et elle lui fit remarquer. « Ça a très bien marché avec les autres jusqu'à présent. » Avec l'infirmière de tout à l'heure, par exemple. Elle l'aimait bien et il le savait. L'autre jour, il avait même réussi à se faire amener une mousse au chocolat sans trop d'effort. Malheureusement, Katherina était un peu comme un boss de fin de niveau. Les techniques traditionnelles n'avaient aucun effet ou presque. Elle avait trop été habituée, à l'époque. Elle insistait même pour lui faire faire des examens. Isaak tenta de secouer la tête, sans succès. « Des examens, vraiment ? Mais c'est inutile, j'ai rien ! C'est juste impressionnant parce qu'il y a du sang, mais c'est rien, je t'assure ! »

Il avait tenté de retirer cet objet du démon qui lui coinçait la nuque depuis qu'on l'avait retrouvé, mais la main de la brunette sur la sienne le stoppa dans son élan. Deux fois en quelques minutes, c'étaient beaucoup de contacts entre eux deux. La jeune femme se déplaça alors et il cessa de bouger. Que pouvait-il faire d'autre. Il était intrigué. Il aurait voulu se retourner pour lui faire face, mais les choses étaient beaucoup plus compliquées. Elle lui donna son diagnostic, il fronça les sourcils. « Et t'arrives à dire ça juste en parlant télépathiquement à ma blessure ? La dernière fois, elle avait touché… » Il parlait de l'urgentiste qui l'avait accueilli la dernière fois qu'il avait fait un tour par l'hôpital. À elle aussi, il lui avait dit qu'il allait bien, mais elle avait insisté pour toucher. Il l'avait laissée faire avant de gagner la bataille et de repartir rapidement avec des anti-douleurs. Il devait cependant avouer que, la dernière fois, ce n'était pas sa tête qui avait été touchée. Non, elle était restée intacte. C'étaient plutôt ses côtes qui avaient pris un kick plutôt bien placé – ou mal, selon les points de vue. Il ne pouvait plus vraiment faire la liste des blessures qu'il avait eues. Il sentait qu'il n'avait pas été très agréable avec elle, alors il reprit la parole. « Ou peut-être que t'as touché, mais que j'ai rien senti… c'est grave, docteur ? » Il reprenait le rôle de l'idiot pour tenter de paraître bien. Elle voulait lui faire une radio, il n'en avait pas envie. Il aurait voulu être dans la même pièce qu'elle dans d'autres circonstances.

Elle lui parla ensuite de sa main. Il l'avait presque oubliée, celle-là. Pourtant, il allait forcément en avoir besoin à un moment ou un autre. « Pas vraiment… », grimaça-t-il en tentant de bouger les doigts. Il parvint à les faire trembler très légèrement, mais le souvenir de son poing frappant le mur lui arracha une nouvelle grimace. « Mais je pense que c'est juste mes métacarpes et mes phalanges proximales qui se sont recassés parce qu'ils ont pas eu le temps de se ressouder correctement… », tenta-t-il d'expliquer, comme si c'était lui, le docteur des deux. En réalité, il voulait donner le plus d'informations possibles pour éviter les examens. Il ne souhaitait pas rester plus longtemps. Les hôpitaux n'avaient jamais été son lieu préféré et plus vite il sortirait de là, mieux il se sentirait. Il n'avait même pas l'impression d'avoir grand-chose de grave. Du moins, de plus grave que ce qu'il ne savait déjà traiter par lui-même. « Je sais même plus comment j'ai fait pour frapper aussi mal… C'est la honte… », marmonna-t-il. Il se voyait déjà revenir vers Aleksey pour lui expliquer toute l'histoire. Il avait appris à se battre, mais personne ne pouvait échapper au mauvais coup, vraisemblablement.

Il n'avait pas envie d'être le patient plus longtemps. Il laissa alors échapper un soupir avant de reprendre la parole. « Qu'est-ce qu'il faudrait que je fasse pour que tu me crois quand je te dis que je vais bien ? » Bien qu'elle lui avait dit que sa méthode d'attendrissement ne fonctionnait pas, il continuait à la regarder. À plonger son regard dans le sien. En vérité, il était proche de se perdre. Il sentait la vérité sur sa vie, sur son départ, sur ses voyages voulait sortir. Il voulait tout lui raconter. Mais rien ne sortit. C'était toujours ainsi. À la place, il conserva son rôle d'idiot du village. Du mec stupide qui faisait comme si rien n'importait. « Si tu veux, je te fais tous les tests ici, en direct ! » Il joignit le geste à la parole et tenta de se remettre sur pieds. Malheureusement, le monde tournait un peu trop et il tangua, menaçant de s'écrouler à tout moment.
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MessageSujet: Re: Allô docteur bobo | Kathouchka   Allô docteur bobo | Kathouchka EmptySam 26 Déc 2015 - 17:11

« T’as raison, tu aurais pu éviter de te blesser ! » Lâcha-t-elle en soupirant doucement, la brune avait toujours détesté le voir se blesser, depuis toute petite, et il fallait se rendre à l’évidence : elle détestait encore ça aujourd’hui. Pour la première fois, elle se sentait impuissante, non pas parce qu’elle ne pouvait pas le soigner, évidemment qu’elle le pouvait, mais pas comme elle le voulait. Il arrive parfois que des gens demandent ce que l’on ferait avec une baguette magique … En ce qui concerne Katherina, elle aurait effacé chacune des blessures d’Isaak … Peut-être même qu’elle aurait fait le vœu de revenir en arrière, non pas avant qu’il se batte, mais bien avant qu’il ne claque la porte. Katherina serait revenu suffisamment en arrière pour pouvoir tout lui dire, lui dire à quel point elle souffrait … Mais surtout lui dire à quel point elle l’aimait, à quel point elle tenait à lui. Elle avait tenté à plusieurs reprises de lui dire, lui dire que son cœur accélérait chaque fois qu’il la prenait dans ses bras, lui dire à quel point il la faisait rire, à quel point il lui faisait tout oublier … Lui dire qu’elle n’aimerait jamais personne comme elle l’avait aimé lui. Ce geste, aussi petit soit-il lui avait rappelé pendant un court instant tous les petits moments qu’ils avaient passé ensemble, mais surtout à quel point ces moments lui manquaient. Katherina secoua brièvement, elle lui avait lâché la main à cause de sa grimace, mais aussi parce qu’elle n’avait pas pu supporter le sentiment qui venait de l’envahir, le manque qu’elle venait de ressentir. La brune s’était plongée dans le dossier pour tenter de l’oublier, elle avait fait semblant d’y chercher quelque chose dans le simple but de ne plus penser à lui, elle ne devait pas, elle ne pouvait pas. En sentant son regard sur elle, la brune releva les yeux et elle fut surprise de sentir un frisson la parcourir lorsqu’elle croisa le regard d’Isaak. Katherina baissa un instant les yeux en replaçant quelques mèches de ses cheveux derrière les oreilles, elle resta un moment silencieuse avant de lui poser une question à laquelle il répondit par un fameux « Rien rien… »  Elle soupira doucement en croisant les bras, elle détestait cette réponse, celle qui ne voulait rien dire, pourtant elle se contenta de simplement hausser les épaules. « Si tu le dis. »

Il avait voulu disparaître, ou plutôt il avait employé le terme disparaître pour exprimer son envie de partir … Katherina aurait pu ne pas faire attention, ne pas relever et passer à autre chose, pourtant elle avait ressenti un petit pincement au cœur. Disparaître … C’est ce qu’il avait fait il y a huit ans, disparaître de sa vie sans lui donner une réelle explication. « C’est quoi le bon terme alors ? » Lança-t-elle comme si elle venait de lui lancer une pique, il était évident qu’elle ne parlait pas de maintenant. La brune ne s’attendait pas spécialement à une réponse, elle n’était même pas sûre de vouloir en parler, mais elle n’avait pas pu résister à l’envie de le dire. Elle haussa rapidement les épaules en esquissant un sourire en l’entendant parler du pays imaginaire, « Je ne savais pas que tu étais devenu un pirate … Capitaine crochet ? » Katherina marqua une petite pause, « T’as un ticket pour moi ? » Katherina se rendit rapidement compte de ce qu’elle venait de dire, elle enchaîna immédiatement : « Je pense pas que tu serais d’une grande utilité là-bas vu ton état » Elle marqua une pause le temps de l’observer, « Tu ne tiendrais pas une heure debout, je suis pas certaine que tu supporterais la musique, ni que tu aurais la force de gérer quelqu’un … Si tu sors c’est pour rentrer te reposer. » Dans le fond, Katherina savait qu’il ne l’écouterait pas et qu’il filerait directement au diamond’s. Elle n’ajouta rien et se contenta de l’observer tenter de l’amadouer en souriant en coin, il fallait se rendre à l’évidence, il était sacrément mignon comme ça … Mais pas suffisamment pour qu’elle capitule. Katherina leva les yeux au ciel en entendant sa remarque, « Peut-être, mais je ne suis pas les autres. » Elle haussa doucement les épaules en étirant son sourire, même si elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander si après toutes ces années elle n’était pas devenue comme les autres, ou si elle avait gardé la même importance à ses yeux … Elle avait tellement eu envie de lui demander, Katherina avait ouvert la bouche, mais elle s’était rapidement ravisée, par fierté, par manque de courage, elle l’ignorait. « Tu veux bien arrêter de faire la tête de mule ? Plus vite tu coopères, plus vite tu sortiras ! » Elle souffla en fronçant les sourcils.

La brune observa rapidement sa blessure, il avait effectivement pris de sales coups à la tête. En entendant sa remarque, « Je vais te toucher tu vas voir. » Katherina eut envie de le frapper, mais c’est en repensant à l’état dans lequel il était qu’elle se contenta de soupirer bruyamment. « T’as de la chance d’être trop blessé pour que je te frappe. » Elle marqua une petite pause, « Extérieurement, ça n’a pas l’air trop grave, je vais te nettoyer tout ça, mais je veux quand même que tu passes des radios… Que tu le veuilles ou non ! » Katherina comptait bien avoir le dernier mot … Isaak avait beau être têtu, elle l’était deux fois plus. Elle baissa les yeux pour observer sa main, elle perçu un petit mouvement après lui avoir demandé s’il arrivait à bouger les doigts, c’était tout de même un bon signe. Elle releva les yeux et prit un air surpris en l’entendant parler, Katherina haussa le sourcil et resta un instant silencieuse. « C’est nouveau tes connaissances en médecine ? » Lâcha-t-elle d’un air moqueur. « C’était quand la dernière fois ? » La brune ne put s’empêcher de rire en l’entendant marmonner, « ça arrive même aux meilleurs. »

« Ce qu’il faudrait que tu fasses ? Passer les examens ? » Ce n’était quand même pas si compliqué que ça ? « Tu passes les examens, et je te laisse partir, c’est pas ce que tu veux ? » Katherina commençait à perdre patience. Katherina laissa s’échapper un « Hey ! » lorsqu’il tenta de se mettre sur ses pieds, « Ne fais pas … » Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase, il était déjà sur ses pieds à tenter de lui prouver qu’il allait bien. La brune s’apprêtait à lui crier dessus, mais elle s’aperçut rapidement que quelque chose n’allait pas lorsqu’elle vit Isaak tanguer … Pourquoi fallait-il qu’il n’en fasse qu’à sa tête ?! Elle s’empressa de le rattraper avant qu’il ne s’écroule au sol. Katherina était si proche de lui qu’elle eut l’impression de sentir son cœur exploser, elle avait passé ses bras autour de lui pour le rattraper, sa tête était si proche de son torse qu’elle l’effleura à plusieurs reprises en bougeant … Elle aurait tant aimé pouvoir se blottir contre lui, réellement se blottir et non pas par accident, mais elle n’en avait pas le droit … Elle n’avait pas le droit de lui faire ça. Alors Katherina se décala presque aussi rapidement, elle fit passer son bras par-dessus ses épaules pour qu’il puisse s’appuyer sur elle, la brune n’était pas très forte, mais elle parvint à le déplacer jusqu’au lit et le forcer à s’y allonger. « Pourquoi tu ne m’écoute jamais, hein ? » Elle soupira doucement en retroussant suffisamment la manche de son bras droit pour prendre sa tension, « J’suppose qu’on peut dire que tu as loupé les tests ? » Katherina se pencha ensuite au-dessus de lui pour nettoyer sa blessure, en douceur, tentant de ne pas lui faire trop mal … Elle en profita pour l’observer, se rendre compte à quel point il avait changé … Du moins en quelque sorte … Ce n’était plus un jeune homme maintenant. La brune détailla son visage, ses traits n’avaient pas changé, il avait gardé … Cette incroyablement douceur dans le regard, celle qu’elle sentait l’envahir chaque fois qu’il la regardait, en le détaillant un peu plus elle remarqua son œil, celui auquel elle n’avait jamais vraiment fait attention, celui qui semblait avoir un peu changé, elle se retint de lui demander des explications, Katherina savait qu’il détestait ça. Elle secoua rapidement la tête en se re-concentrant sur sa tête. « Tu veux bien faire des examens ? S’il te plait … » Katherina marqua une pause en se pinçant légèrement la lèvre. « Fais le pour moi … »
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MessageSujet: Re: Allô docteur bobo | Kathouchka   Allô docteur bobo | Kathouchka EmptyJeu 31 Déc 2015 - 18:22


Isaak haussa simplement les épaules. Se blesser au point de se retrouver aux urgences n'avait pas spécialement été dans ses plans de la soirée, et pourtant, il était bien là. Il se doutait bien que ce genre de comportement, un côté bagarreur qui finit mal, ça ne plaisait pas à Katherina. Mais, pour sa défense, la tournure qu'il avait prévue, c'était de faire la misère à ce connard, de lui passer les menottes et de l'embarquer loin de la rue, « pour discuter ». Malheureusement, son plan avait été chamboulé alors qu'il avait si bien commencé. Résultat, il avait fait une petite perte de conscience avant qu'un charmant passant ne le retrouve. Le Russe aurait, bien entendu, pu se réveiller avant qu'on ne l'aperçoive. Il aurait alors composé un numéro en particulier sur son téléphone professionnel et personne n'aurait rien vu de tout cela. Encore une fois, le destin n'avait pas été de cet avis. C'était tellement plus amusant de faire en sorte que Katherina Hope Sullivan se rende compte qu'il se mettait dans un sale état depuis quelques temps – pas volontairement, il faut le concéder. Katherina. Kathouchka. Elle avait une lueur triste dans son regard. Il aurait voulu l'éteindre d'un coup, pour lui remettre ses étoiles dans les yeux. Celles qu'il avait vues, des années auparavant. Quand elle était heureuse de vivre. Avant tout ça. Il savait qu'il lui mentait, et il détestait ça. Pourtant, il ne pouvait pas faire autrement. Il ne pouvait pas tout lui dire. À quoi bon, de toute façon ? Pour l'inquiéter encore plus qu'elle ne l'était à présent ? Non, mieux valait tout garder pour lui. C'était plus facile ainsi. Il l'avait vu, dans son haussement d'épaules à son « Rien rien », qu'elle savait qu'il ne disait pas tout. Mais il ne tenta pas de se justifier.

Le problème quand on s'appelle Isaak Tsariov, c'était de ne pas faire de bourde en parlant à Katherina. Malheureusement pour lui, cela arrivait beaucoup plus souvent qu'il ne l'aurait souhaité. Faire référence au fait qu'il était parti comme un voleur, sans donner la moindre nouvelle pendant huit ans était de loin la pire de toutes. Mentalement, il se donna une gifle. Mentalement encore, il grimaça, parce qu'il avait mal à la tête et que sa minerve le gênait. Elle lança l'assaut, il accusa le coup sans rien dire dans un premier temps. Il avait pu sentir la rancoeur qui coulait dans sa voix. Isaak se mordit discrètement la lèvre inférieure. Il ne voulait pas en parler. Pas maintenant. Pas dans ce contexte. Il avait pourtant essayé de lui proposer un endroit calme où ils pourraient se poser, mais à chaque fois, la dispute n'était que plus violente et survenait de plus en plus rapidement. En quatre ans, ils n'étaient pas parvenus à avoir une véritable discussion. Cette nuit relevait presque du miracle. Probablement l'effet blessure. Alors le Russe prit le parti de rester dans le présent et de ne pas s'attarder sur le passé. « C'est… Je sais pas… L'anglais n'est pas ma langue maternelle… "Je pourrais partir et aller vaquer à ma vie comme mon boulot ou mon lit et tu pourras aller aider d'autres patients qui ont plus besoin de toi", c'est mieux ? » Il en jouait, de ne pas être américain de naissance. D'être un immigré et un fils d'immigré. Ça lui permettait parfois – en vrai moins que rarement à vrai dire – de s'en sortir. D'habitude, il savait manier les mots, mais tout changeait lorsqu'il s'adressait à Katherina. C'était comme si sa capacité d'orateur disparaissait complètement, ou qu'elle se mettait en veille. Avec elle, il disait des bêtises, le contraire de ce qu'il pensait. Il l'avait souvent mise en colère à cause de ça.

Elle s'était prise au jeu du Pays imaginaire. C'était presque comme avant, où il répondait une connerie et qu'elle le suivait. Mais cette fois, la discussion avait une autre saveur. Légèrement celle du passé retrouvé, mais à la fois l'acidité d'un présent douloureux. Pourtant, Isaak se permit de lui répondre, juste une fois. « J'ai déjà une main en moins, j'm'en rapproche ! » Et puis elle demanda son ticket et il ne répondit rien. La voilà, la douleur d'un jeu d'enfants. Il déglutit avec difficulté, heureusement que Katherina avait changé rapidement de sujet. Il n'était pas en état. Bien sûr que si ! Elle ne voyait que son inquiétude de pseudo mère poule. Le trentenaire leva les yeux au ciel, non sans grimacer. « Je suis plein de ressources, ça passera… » Il avait déjà assuré son travail officiel dans certaines conditions désavantageuses. Il n'était plus à ça près. Pourtant, la future médecin n'en démordait pas. C'était un trait de caractère qui l'avait toujours plu, mais qui pouvait s'avérer une vraie plaie lorsqu'il en était la cible, comme en ce moment. Il ne répondit rien à cela, préférant sa méthode silencieuse.
Cette même méthode qui ne semblait pas fonctionner non plus. Isaak sera les dents, vexé. « Ah ça, c'est sûr… » Non, Katherina n'était pas comme les autres. Elle était bien mieux. Il pourrait passer de longues minutes à parler d'elle et d'épiloguer sur pourquoi elle était différente, mais une boule se forma dans sa gorge. Le genre de boule qu'il était impossible de faire partir en déglutissant. Encore une fois, la tête du mule fut de rigueur, des deux côtés. La jolie brune avait l'avantage, il était handicapé temporairement. C'est pourquoi il l'avait laissée l'observer sans rien dire. Elle aurait été capable de lui planter une seringue de sédatif pour qu'il se tienne tranquille et il n'avait franchement pas envie de plus de problème. Elle menaça de le frapper, ça le fit sourire. Il laissa échapper un rire qu'il cessa rapidement, frappé d'une nouvelle vague de douleur. « C'est généreux de ta part… », glissa-t-il alors qu'elle l'honorait de l'épargner car il était déjà suffisamment atteint. Elle énonça son verdict. Il ne s'en sortait pas si mal que cela. Peut-être aurait-il une marque. Une de plus pour sa collection. Elle lui imposa les radios, il grimaça. Il se retint d'inventer une excuse. Qu'il ne pouvait pas parce qu'il avait des métaux dans le corps et que c'était dangereux. Mais il ne dit rien. La bataille pouvait durer jusqu'au lever du jour, mais le Russe savait qu'il n'était pas en état de tenir aussi longtemps.

Il avait fait son propre diagnostic, comme un grand. Mais déjà, Katherina revint à la charge pour se moquer. Il n'était médecin, c'était connu. Même dans son autre vie, il n'avait pas prêté serment à l'ami Hippocrate. Il fit ce mouvement qui signifiait qu'il haussait les épaules et répondit avec une certaine nonchalance. « À force, j'ai retenu… Et j'ai eu une amie médecin. » C'était il y a quelques années déjà. Pas à Huntington Beach. À Quantico. Ça n'avait pas duré longtemps. Ça ne durait jamais longtemps de toute façon. Il n'arrivait pas à s'attacher. Il n'en avait aucune envie non plus. Son truc, c'était de faire passer le temps et de tenter d'oublier le passé. Ça n'avait jamais vraiment réussi jusqu'à présent. Elle lui demanda à quand remonter sa dernière visite à l'hôpital. Il aurait pu lui mentir et lancer une date au hasard, mais il ne le fit pas. Il ne voulait pas le faire. À la place, il fronça les sourcils et ferma les yeux pour tenter de se souvenir. C'était ça, le plus difficile. « Euuuuuh… C'était… il y a un mois, je crois. Faudrait demander à Tiffany, l'infirmière. Elle sait. », soupira-t-il. Elle avait surtout sûrement le dossier de la dernière fois, même si elle se souvenait de lui à chaque fois.

Il avait décidé que c'était assez. S'il ne pouvait pas retirer sa minerve lui-même, il la ferait enlever une fois sorti de cet endroit. Il avait alors pris la liberté de se relever, sans prendre en compte les interjections de Katherina. Quelle mauvaise idée. Le vertige qui l'avait pris immédiatement avait été violent, si violent qu'il en avait perdu la vision pendant de longues secondes. Puis la nausée prit le relais. Le monde se mit à tourner tandis qu'une masse écrasait son crâne. « C'est pas très droit, votre sol… », grommela-t-il en portant sa main valide à sa tempe. Il la vit s'approcher. Il voulut l'en empêcher, mais c'était trop tard. À nouveau, elle rentrait en contact avec lui. Malgré les tissus qui les protégeaient, le cœur d'Isaak manqua un battement. Son réflexe premier aurait été de passer ses bras autour d'elle pour la serrer contre lui. Rien à faire du vertige, rien à faire du bateau qui tanguait. Il voulait juste l'avoir contre lui. Comme il n'avait pas pu le faire depuis huit ans. Huit ans, c'était long. Il aurait passé sa main dans ses cheveux pour la rassurer. Il l'aurait serré contre son coeur en lui demandant pardon, encore et encore. Son odeur lui parvint, agréable et pourtant si douloureuse. « Jvais t'écraser, arrête… », réussit-il à articuler malgré tout. Elle était si frêle, elle ne pourrait pas le supporter longtemps. Il avait autant tombé sur le sol, il n'était plus à cela près. Par chance, la jolie brunette se décala, libérant un peu cette tension qui s'était créée. Il se fit violence pour retourner sur le lit, ce qui lui demanda beaucoup d'effort et de concentration. Il finit par se rallonger en soupirant. Il la laissa remonter sa manche. « Si ça peut te rassurer, j'écoute pas grand monde… » Il avait un petit sourire qui flottait sur ses lèvres. Il avait loupé les tests. C'était ce qu'elle disait. « C'est toi le médecin… » Il n'avait plus assez de force pour se battre plus longtemps. Son passage par la position debout l'avait calmé.

Il ne put s'empêcher de la regarder lorsqu'elle s'approcha pour nettoyer sa blessure. Il se retint d'aller jouer avec ses cheveux, qu'elle avait placé sur le côté pour éviter qu'ils la gênent. Il se demanda un court instant si elle avait changé de couleur de cheveux. Il se nota dans un coin de sa tête qu'il faudra qu'il retire sa lentille rapidement. Elle commençait à le gêner. Son regard se perdit un instant sur le reste du corps de Katherina. Il reprit ses esprits rapidement, suivant ses bras qui s'appliquaient sur sa tête. Il grimaça légèrement. Ce n'était pas une douleur insupportable, mais il n'était pas devenu insensible non plus. La voix de la jeune femme termina de le ramener à la réalité. Il chercha son regard, appliqué dans son travail. Sa dernière réplique lui transperça le cœur. Il laissa s'installer un court silence. Avait-il vraiment la force de continuer à se battre contre elle, cette nuit ? « D'accord… », souffla-t-il. C'était à peine perceptible. Il soupira une nouvelle fois avant d'augmenter le volume de sa voix. « Fais les tests que t'as à faire… » Il fit la moue. Il aurait préféré ne pas avoir à faire tout ça. Mais il savait également qu'elle ne lâcherait rien. Qui sait, elle pourrait aller jusqu'à appeler de plus gros bras pour le faire rester et le forcer à faire des examens. Il n'avait pas envie de prendre ce risque. Il aurait d'autant plus d'ennuis à son boulot. « Il faudra juste que j'enlève ma lentille… » Plus vite il passerait ces fichus examens, plus vite il serait rentré. Et plus vite, il pourrait s'appliquer à tenter d'oublier le visage inquiet de Katherina.
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MessageSujet: Re: Allô docteur bobo | Kathouchka   Allô docteur bobo | Kathouchka EmptyMer 13 Jan 2016 - 0:20

Katherina haussa le sourcil en l’écoutant, elle soupira doucement en se retenant de rire. Isaak avait souvent utilisé cette excuse, l’excuse du Russe, mais si elle fonctionnait avec les autres, ce n’était pas le cas avec Katherina, pas avec celle avec qui il avait grandi. « Tu sais qu’au bout d’un moment ton excuse n’est plus du tout valable ? » La brune haussa finalement les épaules en souriant en coin, dans le fond, elle savait parfaitement ce qu’il avait voulu dire, il n’avait jamais été question de problème de langue mais plutôt de rancœur. « On sait tous les deux que ton lit n’est pas le premier où tu irais. » Katherina marqua une petite pause en soupirant, dans le fond elle souhaitait qu’il s’en aille, qu’elle soit libérée de cette foutue pression, elle ne voulait plus sentir son cœur se serrer dès qu’elle croisait son regard, dès qu’il ouvrait la bouche. « Et de toute façon … Je n’ai personne d’autre à voir, je suis en pause normalement. » La brune se surprit à maudire le médecin qu’elle remplaçait, qu’avait-elle bien pu faire pour mériter ça ? Elle avait toujours réussi à éviter Isaak, à trouver un prétexte pour le fuir, ou lui pour disparaître en une fraction de seconde, ils avaient passé tellement d’années à se fuir qu’il était aujourd’hui impossible de se comporter normalement. Katherina n’y arrivait pas, elle n’y arrivait plus, elle ne pouvait plus le regarder dans les yeux sans sentir sa gorge se serrer et les larmes monter, elle n’avait plus pleuré depuis des années, et pourtant chaque fois qu’elle le voyait elle ressentait la même chose.

Peter Pan avait toujours été, en quelque sorte son dessin animé préféré. Katherina s’était imaginée à plusieurs reprises s’enfuir vers le pays imaginaire, s’enfuir et ne plus jamais revenir. Aujourd’hui elle avait grandi, et pourtant elle ne pouvait pas s’empêcher de rêver de se faire emporter par un capitaine crochet. « C’est un bon début. » Lança-t-elle en souriant en coin, sa main devait sans aucun doute le faire souffrir, son sourire s’effaça rapidement en reportant son attention sur ses blessures, Katherina n’avait jamais eu aussi mal qu’en le voyant dans cet état. « Bien sûr, bien sûr. » Lança-t-elle d’un ton moqueur, « Tu veux parier ? » Katherina haussa les épaules en souriant en coin, techniquement, un médecin n’avait pas tout à fait le droit … En fait il n’avait pas du tout le droit de parier sur la santé d’un patient, encore moins avec celui-ci … « Je te laisse …. Disons …. 5 minutes, allez peut-être 10 maximum. » La brune se frotta l’arrière de la tête en se retenant de rire, « et ensuite c’est à nouveau ma tronche que tu verras en ouvrant les yeux, ici. » Ou peut-être pas en fait, elle était certaine de profiter de son absence pour prendre la fuite, et s’arranger pour que ce ne soit pas elle qu’il voit en ouvrant les yeux, n’importe qui mais pas elle. « Ah ça, c’est sûr… »  La brune haussa le sourcil en penchant légèrement la tête, elle chercha à étudier ses réactions. Katherina se demandait ce qu’il avait voulu dire, ou plutôt dans quel sens elle devait le prendre. Dans le fond, la jeune femme n’avait pas pu s’empêcher de sourire en coin, peu importe ce qu’il avait voulu dire, Isaak venait de sous-entendre qu’il ne la considérait pas comme les autres. Son sourire s’effaça rapidement, elle venait de se rendre compte à quel point la situation était ridicule, à quoi était-elle en train de se raccrocher ? Qu’étaient-ils devenus l’un pour l’autre ? Des fantômes ? Deux personnes étrangères ayant un passé en commun ? Elle ignorait désormais tout de lui, elle ignorait ce qu’il était devenu, ce qu’il avait fait pendant tout ce temps et ce qu’il faisait maintenant, elle ignorait même les raisons pour lesquelles il se retrouvait ici, dans un tel état … Ils n’avaient plus grand-chose à se dire, si ce n’est pour se crier dessus dès que l’occasion se présentait, qu’est-ce qu’ils étaient devenus ? Rien. Son cœur se serra à nouveau, parce qu’elle détestait cette situation, elle détestait être privée de ses bras, elle détestait se disputer avec lui … Heureusement, sa contestation des examens lui permit de changer de sujet, de se détendre un peu. Katherina haussa les épaules, sachant d’avance qu’elle finirait par gagner la bataille, elle gagnait toujours. Ses blessures n’étaient pas aussi graves qu’elle l’avait imaginé, du moins extérieurement, « J’ai toujours été particulièrement généreuse avec toi. » Lança-t-elle avec une pointe d’humour, c’était faux, ou presque faux. Petite, elle en avait fait voir de toutes les couleurs à Isaak, demandez-lui avec qui elle a fait le plus de bêtises, elle vous répondra Isaak. « Tu passeras quand même un examen, je veux être sûre que tu n’as aucun dégât intérieur. » La brune prit cette fois un ton plus sec, il devait comprendre qu’elle ne lui laissait pas le choix.

Elle laissa Isaak s’auto-diagnostiquer, Katherina avait eu envie de rire en l’entendant tenter d’être le plus précis possible, s’imaginant sans doute qu’elle lui dirait : très bien, pas d’examen si tu sais ce que tu as. Mais non, ça ne fonctionnait pas comme ça, elle ne fonctionnait pas comme ça. Elle l’avait taquiné sur ses connaissances en médecine, et pourtant, sans vraiment savoir pourquoi, sa réponse avait éveillé en elle un sentiment de jalousie. C’était étrange, se dire qu’après huit ans … huit longues années d’absence, elle pouvait encore être jalouse à cause d’un simple mot. Rapidement, la brune chassa de son esprit cette mauvaise pensée, c’était stupide, complètement … Leur relation n’existait plus, elle n’avait pas à l’être. Katherina n’avait pas pris la peine de répondre, elle s’était contentée d’attendre la réponse à sa question, celle qui concernait sa dernière visite ici. Il nomma une infirmière, Tiffany, un nom qui lui disait vaguement quelque chose, elle haussa alors les épaules. « Un mois, ça fait court, c’est possible que ce soit ça … » Katherina marqua une petite pause et soupira. « Je verrais avec elle pour être sûre. »

Isaak s’était cru pour en forme qu’il ne l’était, beaucoup plus fort qu’il ne l’était … Et elle n’avait pas réussi à l’empêcher de se lever. Pendant un instant, Katherina s’était figée. Elle avait pris un instant pour observer ses réactions … Elle comprit que quelque chose n’allait pas lorsqu’il porta sa main à sa tempe et lui fit remarquer que le sol n’était pas droit. La brune soupira et se précipita pour le rattraper. Elle n’avait pas pris le temps de réfléchir, elle n’avait pas pensé à ce que ce contact provoquerait … En une fraction de secondes elle s’était retrouvée contre lui, en une fraction de secondes elle avait passé ses bras autour de lui pour l’empêcher de tomber. A quand remontait la dernière fois qu’ils s’étaient trouvés aussi proche l’un de l’autre ? Beaucoup trop longtemps.  Son cœur fit un bond, c’était douloureux de se rendre compte à quel point ça lui avait manqué, se rendre compte qu’aujourd’hui elle donnerait tout pour qu’il passe ses bras autour d’elle … pour qu’il la serre contre lui, mais ça n’arriverait pas, et elle n’était pas sûre que ça arrive un jour. Elle resta un moment, le front quasiment posé contre son torse jusqu’à ce que sa remarque la sorte de sa rêverie. Katherina haussa légèrement les épaules en riant, « Tu n’es pas aussi lourd … Et je n’suis pas aussi faible ! » Elle profita finalement de l’occasion pour se décaler et ramener Isaak sur le lit pour qu’il s’allonge. Son sourire s’étira en l’observant pendant qu’elle remontait sa manche pour prendre sa tension, « Je sais … » Murmura-t-elle dans un soupir. « Il faut que tu te reposes … » On pouvait sentir dans sa voix toute son inquiétude, elle avait peur oui … Peur de perdre Isaak … Stupide hein ? Elle qui passait son temps à l’envoyer balader, à lui crier dessus, elle qui tentait de se convaincre qu’elle l’avait oublié, qu’elle était passée à autre chose … Voilà qu’elle se mettait à avoir peur pour lui.
Penchée au-dessus de lui, elle ne pouvait pas s’empêcher de baisser parfois les yeux pour croiser son regard, elle souriait, un peu bêtement, un peu troublée. Lorsqu’il grimaça, Katherina recula immédiatement sa main en se pinçant la lèvre, « je t’ai fait mal ? » Elle marqua une petite pause puis soupira. Elle s’en voulait, oui … Elle s’en voulait pour tout, pour ce qu’elle lui avait fait subir dans le passé et pour ce qu’elle lui ferait subir dans le futur, elle s’en voulait mais elle était incapable de lui dire, incapable de s’excuser. Isaak accepta finalement de passer les examens, surprise, elle haussa d’abord le sourcil avant de se sentir … soulagée. « Merci » Souffla-t-elle en se relevant, « repose-toi avant, tu passeras des examens quand tu pourras tenir debout » Il aborda le sujet de sa lentille, ou plutôt il l’évoqua. Katherina se frotta l’arrière de la tête, « Je te ferais passer un scanner pour ta tête, avec un peu de chance c’est pas bien grave mais je préfère vérifier … Et tu passeras aussi une radio pour ta main, en attendant on regardera si elle dégonfle un peu. » Elle marqua une petite pause, « Je reviens. » La brune s’éclipsa un instant pour vérifier la disponibilité des radios, il suffisait de bien calculer pour s’assurer une place. Lorsqu’elle retourna dans la chambre, c’est avec une boîte de médicaments et un verre d’eau qu’elle le fit. Katherina s’approcha d’Isaak pour lui tendre, « Tiens, prends ça … du Tramadol pour tes douleurs, tu as un verre d’eau au cas où et …  J’ai volé une boîte pour toi. » Annonça-t-elle tout à fait normalement en riant légèrement. « Pour ta lentille » Katherina haussa un peu les épaules, elle lui tendit la boîte tout en s’asseyant dans un coin du lit, en prenant le moins de place possible. Elle se pinça la lèvre avant de se risquer de lui poser la question, « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Katherina passa sa main dans ses cheveux en détournant le regard. « Je veux dire … Ta lentille ? » Elle ignorait s’il allait lui répondre, où s’il se contenterait de simplement changer de sujet.  
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MessageSujet: Re: Allô docteur bobo | Kathouchka   Allô docteur bobo | Kathouchka EmptyMer 13 Jan 2016 - 18:38


Elle avait beau dire que son excuse de nationalité ne serait pas toujours valable, mais elle fonctionnait toujours pour ceux qui ne le connaissaient pas vraiment. Et puis, il devait avouer que lorsqu'il passait du temps avec son père – ce qui n'arrivait pas aussi souvent que les deux l'auraient souhaité – il lui arrivait d'avoir du mal à retrouver son anglais, l'espace de quelques secondes. Elle n'avait pas tort, la belle, lorsqu'elle disait qu'Isaak ne retrouverait pas son lit si on le faisait sortir de l'hôpital immédiatement. Non, il retournerait au Diamond's, ou du moins, il tenterait. Il aurait appelé un taxi, puisque sa voiture était restée à l'endroit où il l'avait laissée la dernière fois qu'il l'avait utilisée – en réalité, il n'était plus très sûr de sa localisation, il demandera sûrement à ce qu'on la trace une fois remis sur pied. Il fronça les sourcils. La jeune médecin était censée être en pause. Pourquoi était-elle là alors ? Au vu de la dernière fois qu'ils s'étaient rencontrés et surtout vu sa réaction lorsqu'elle avait découvert son patient, Isaak était à peu près certain que la brunette n'avait pas tenu absolument à s'occuper de lui, quitte à en oublier de se reposer. Non, à l'odeur de café avec… – de la noisette ? – qui pouvait sentir en plus de son odeur, il était plus probable qu'on l'ait forcée. Après tout, elle n'était encore qu'un sous-fifre pour les titulaires. Il ne savait pas trop s'il devait s'en estimer heureux ou pas, de ce fameux hasard. En général, ça ne se passait jamais bien lorsque le destin voulait s'en mêler.

Elle n'y croyait pas, à son histoire que tout allait bien et que tout irait bien. Elle gobait rarement ses bobards de toute façon. Il laissa échapper un soupir sans lui répondre. À quoi bon, elle était déterminée et lui aussi. Elle était à lui dire qu'il ne tiendrait pas plus de quelques minutes. Elle avait très probablement raison. Il se serait sûrement effondré dans le taxi. Au mieux – ou au pire –, devant le Diamond's. Il devait se reposer, son corps le lui criait en le déchirant de toute part. La douleur dans sa main cognait. Son crâne semblait vouloir exploser et ses poumons cherchaient l'air – bien que, en ce qui les concernait, la douleur n'était pas une conséquence de son altercation avec les méchants. Elle disait qu'elle était généreuse, il ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire. « Ah… c'était de la générosité ? Il aurait fallu le préciser… », gloussa-t-il en laissant la vague de souvenirs de leur enfance ensemble le submerger. Dès son arrivée dans la famille, Anton, le père d'Isaak, s'était montré très clair : Katherina était la princesse, il fallait être gentil. Au début, dans sa tête de gamin, il n'avait pas vraiment compris l'intérêt. C'était une fille, elle était pénible, un bébé pleurnichard qui avait toutes les attentions. Et puis, avec le départ d'Eric, tout avait changé. Elle avait continué à être pénible, mais lui avait changé son regard par rapport à elle. Il avait compris qu'il devrait être l'homme de la famille – ce n'était pas le devoir d'Anton, de toute façon. Il ne nierait jamais d'avoir participé plus ou moins volontairement aux bêtises de la jeune femme, bien au contraire. La voix autoritaire de Katherina le tira de sa rêverie. Elle lui donnait un ordre, indirectement. Isaak leva sa main droite et lui répondit par un salut militaire, se gardant bien d'ajouter un « Chef, oui Chef ».

Il s'était montré bon en jouant les médecins, il le savait. Il s'était amusé, à l'époque, à énumérer tous les os du corps humain en les montrant sur celui de la médecin qui lui avait tout appris. Il se mit une claque mentale. Cette femme ne comptait pas. Aucune ne comptait. À part une, mais elle était trop occupée à douter de lui. Pour rétablir la vérité, elle n'avait pas démenti son diagnostic, elle avait juste besoin qu'on le lui confirme. Et Isaak n'était pas cette personne. « Évidemment, vérification… » Il leva les yeux au ciel. Elle ne pouvait pas se contenter de le croire et de prendre l'information qu'il lui donnait. Non, il fallait qu'elle aille vérifier. Il s'était pris un coup sur la tête, mais il savait encore à peu près qu'il avait visité l'hôpital peu de temps auparavant. La-dite Tiffany se souvenait même de lui, à son arrivée cette nuit. Il se garda bien de fournir cette information. La jeune médecin n'aura qu'à demander à l'infirmière, pour être sûre.

Elle ne le trouvait pas lourd. Mensonges, c'était évident. Il ne connaissait pas son poids exact, mais il était à peu près sûr que la jeune femme ne soulevait pas autant tous les jours. « J'ai pris un peu… depuis la dernière fois… » Il n'avait jamais été maigre, mais jamais bien musclé non plus. Avec son concours d'entrée au FBI, il avait dû s'entraîner. Pendant sa formation, il s'était encore plus entraîné. Et après sa formation, il n'avait jamais vraiment cessé de s'entraîner. Il avait perdu du gras superflu pour gagner en masse musculaire. S'il n'était pas près de faire du culturisme, il ne pouvait pas rougir de son corps, bien qu'il ne l'exhibait que rarement.

Il fallait qu'il se repose. Facile à dire quand on a pas cette distraction dans la pièce. Il savait qu'Aleksey lui laisserait une semaine, peut-être plus, souvent le verdict. Il se mordit l'intérieur de la lèvre en entendant la voix de Katherina. Elle s'inquiétait et ça lui faisait mal. Il ne voulait pas l'inquiéter. C'était la raison pour laquelle il n'avait jamais voulu rester trop longtemps à l'hôpital, de peur de la croiser pendant une garde. C'était pour ça qu'il ne disait rien et qu'il osait peu. Il ne voulait pas l'inquiéter. Avec son métier, c'était facile. Tout pouvait arriver. Beaucoup plus fréquemment que pour le commun des mortels. C'était tentant d'abattre un agent, ou de le blesser. Même s'il n'était plus vraiment sur le terrain, il continuait à mettre sa vie en danger, pour le bien des autres.

Elle s'inquiéta de lui faire mal. Isaak aurait voulu secouer la tête, mais s'y refusa. À la place, il haussa les épaules. « Non, c'est pas toi. C'est moi-même. Fais ce que t'as à faire, c'est pas grave… » Elle ne pourrait pas éviter de lui faire mal. Pas plus qu'il n'avait pu éviter de lui faire mal, huit ans plus tôt. Alors, il souffrait en silence, comme elle avait dû le faire, la connaissant. Il avait fini par accepter de passer des examens. Il la sentait soulagée. Il devrait attendre de se sentir un peu mieux avant de tenter quoi que ce soit. Katherina lui expliqua la procédure, il ne dit rien. Pour une fois, il écoutait en silence. Un seul mot lui échappa. « D'accord… » Il la suivit du regard lorsqu'elle quitta la pièce. Il se retrouva alors seul. Il laissa échapper un long soupir et se détendit enfin. Enfin, il pouvait respirer normalement. Il porta sa main valide à sa jugulaire pour vérifier que son coeur commençait à se calmer. Il aurait voulu s'asseoir, mais il avait peur que des vertiges le reprennent, et que, cette fois, Katherina ne soit pas là pour le rattraper. Lorsqu'il repensa aux bras de la jeune femme autour de lui, son coeur se serra. Pourquoi ne l'avait-il pas enlacée ? Juste un peu. Quelques secondes. Une ou peut-être deux. Être égoïste, juste un instant. Non, à la place, il n'avait pas bougé et il l'avait laissé se décaler, s'éloigner. S'il avait été en forme, il se serait sûrement frapper le visage de la main, pour souligner à quel point il était stupide. Il vérifia qu'il n'avait aucun message sur ses téléphones. Silence radio. Il était presque déçu.

Et puis, il le fallut, Katherina refit son apparition dans la chambre. Il n'avait pas bougé, le regard porté sur le plafond de la pièce, comme s'il s'ennuyait. En réalité, il s'ennuyait vraiment. Il la laissa s'approcher, avec un sourire. La jeune médecin avait amené avec elle le petit kit de survie du Isaak blessé. « Merci… » Il goba les cachets et attrapa le verre d'eau que lui tendait la jeune femme pour le vider d'une traite. Bon sang que ça faisait du bien de boire. Sa gorge était desséchée, et pas seulement parce qu'il n'avait rien bu depuis plusieurs heures. Il reposa le verre sur la tablette à côté de lui et prit la boîte à lentilles. Il la posa dans sa main gauche et l'ouvrit, non sans peine. Le plus dur restait à venir. Il fallait retirer la lentille. Il savait le faire… Avec sa main dominante. La même qui tenait actuellement la boîte parce qu'elle ne pouvait pas espérer mieux. Il laissa échapper un soupir avant d'approcher son index de son œil. Il galéra un peu, mais il finit par retirer la fine pellicule légèrement teintée qui lui servait d'aide. Il la plaça dans la boîte qu'il referma aussi fermement qu'il put avant de la poser à côté du verre. Il ferma les yeux, fronçant les sourcils un instant avant de tout rouvrir pour constater que son monde n'était plus aussi coloré. Il posa un instant le regard sur Katherina qui s'était installée au bord du lit. Il retint avec difficulté l'esquisse de sourire au coin des lèvres. Cette situation était bien trop familière, et à la fois si loin. La jeune médecin n'avait plus la même couleur. Cela aurait pu ne pas être flatteur – après tout, Isaak voyait les choses beaucoup plus ternes, beaucoup plus jaunes et bleues – mais pourtant sa beauté resplendissait. Elle lui posa la question fatidique. Il perdit son sourire. Il n'avait pas vraiment douté qu'elle s'interrogerait. Après tout, il n'avait jamais eu aucun souci de vue quand il était plus jeune. À présent, il était embêté. Parce qu'il ne pouvait pas lui dire la vérité, mais il ne voulait pas non plus lui mentir. Cruel dilemme. Il lui fallut quelques secondes avant de finalement répondre. « Il y a quatre-cinq ans, j'ai eu un accident et… » Il était sur le point de lui avouer qu'il ne voyait plus les couleurs comme avant, lorsqu'il fut interrompu par un bruit de vibration. L'écran de son téléphone personnel s'illumina sur la tablette, lui indiquant qu'on tentait de le joindre. Il crut d'abord à Aleksey, par réflexe. Sauf que son patron ne l'appelait jamais sur son téléphone personnel. Pour communiquer, ils avaient le propre jeu de téléphones destinés uniquement à leur véritable identité. Le Russe s'empara du smartphone avec toute la maladresse dont il pouvait être capable avec sa main droite valide. Il hésita un court instant en lisant le nom qui s'affichait. Il ne manquait plus que ça. « Merde, désolé, je dois prendre cet appel… », marmonna-t-il en soupirant. Il fit passer son doigt sur l'écran pour décrocher. Il n'eut même pas le temps d'ouvrir la bouche que déjà, une voix suraigüe lui vrilla le tympan. Le volume était fort. Très fort. Mais ça, Isaak ne s'en rendit pas compte, persuadé que c'était uniquement à cause de sa condition qu'il avait l'impression que tout était amplifié. S'il savait. Il détourna son regard de Katherina, comme s'il était gêné qu'elle soit dans son champ de vision pendant son appel.


- Tu sais ce qui me ferait plaisir, beau gosse ? Que tu me prennes sur...
« Qu'est-ce que tu veux, Cynthia ! »
- Quoi ? J'ai envie de toi en moi, maintenant...
« Je suis un peu occupé là... »
- Ouais, il paraît. Je suis allée au Diamond's, mais on m'a dit que t'étais à l'hôpital... et je dois dire que ça m'excite, j'ai toujours eu envie de le faire dans un hôpital...
« C'est sérieux, Cynthia... »
- Moi aussi, je suis sérieuse... T'es nu sous les petites blouses comme on voit dans Grey's Anatomy ?
« On est pas dans une série, c'est la vraie vie... »
- Haaan ça vaaaaa, râle pas comme ça... Je pourrais t'aider à te détendre... si tu veux...
« Non. Salut. »

Il raccrocha sans vergogne. Pire, il était légèrement irrité. Ou peut-être était-ce de la nervosité. Peut-être même un peu de gêne. Il lança furtivement un regard vers Katherina, sans vraiment avoir le courage de la regarder en face. « Désolé… Si j'avais pas répondu, j'aurais été harcelé… », dit-il en reposant son téléphone là où il l'avait pris. Il ne mentait pas. S'il n'avait pas répondu la première fois, Cynthia l'aurait rappelé jusqu'à ce que quelqu'un craque. Et si cela ne marchait pas au bout de la vingtième fois, elle serait venue en personne. La voir dans l'hôpital, alors que la jolie brune était présente, il en était hors de question.
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MessageSujet: Re: Allô docteur bobo | Kathouchka   Allô docteur bobo | Kathouchka EmptyDim 17 Jan 2016 - 3:26

Dans le fond, elle savait qu’elle aurait pu tout simplement l’ignorer, prétendre ne pas s’inquiéter pour lui, la brune l’aurait rapidement examiné et lui aurait dit qu’il pouvait partir s’il en avait envie. Pourtant, en entrant dans cette chambre, en sentant son cœur se serrer lorsqu’elle avait vu Isaak dans cet état, Katherina avait compris que ce n’était pas possible, qu’elle n’était pas capable de l’ignorer. Elle regretta presque immédiatement de lui avoir avoué être en pause, qu’avait-il compris ? Qu’elle avait été forcée ? Qu’elle ne voulait pas être ici ? C’était le cas, bien sûr, Katherina n’avait pas envie d’être ici, elle n’avait pas non plus envie de le voir dans cet état, mais ça … Isaak n’avait pas besoin de le savoir. Le silence s’installa, un silence particulièrement douloureux … Bien qu’elle ne s’attendait pas à une réponse, elle ne pouvait pas s’empêcher de détester ça, de détester les silences qui avaient remplacés les longues discussions, les rires … Le silence qui avait remplacé leur complicité. Au final, Katherina se contenta de hausser les épaules sans rien ajouter, de toute façon qu’aurait-elle pu dire de plus ?

Encore une fois, Isaak ne prit pas la peine de répondre, elle n’était pas dupe, elle ne l’avait jamais été et il le savait. Le vrai problème, c’est qu’elle le connaissait beaucoup trop pour ne pas comprendre ce qu’il comptait faire réellement … Katherina avait toujours réussi à le comprendre d’un simple regard, elle avait toujours réussi à savoir à quoi il pensait, ou même ce qu’il ressentait. Avec le temps, et surtout avec son absence, cette capacité avait un peu disparu, mais pas totalement. La brune leva les yeux au ciel en l’entendant glousser et faire une remarque sur sa générosité, est-ce qu’il en doutait ? Elle l’avait toujours été, sans doute à sa façon, mais il s’agissait de générosité quand même ! Toutes ces fois où elle avait partagé son gouter avec lui par exemple, ce n’était pas de la générosité ? « Je ferais attention de préciser la prochaine fois, je te ferais même un petit dessin. » Lança-t-elle d’un ton moqueur, précision il voulait, précision il aura, et toujours avec moquerie bien sûr.  Depuis tout petits, ils n’avaient jamais cessé de se taquiner, de se piquer … C’était comme ça qu’ils fonctionnaient et ce n’était pas prêt de changer, même si leur relation avait changé, ils étaient incapables de faire autrement. La brune haussa le sourcil face à son salut militaire, sans doute parce qu’elle s’attendait à tout sauf à ça … Katherina éclata de rire, un rire franc, un rire qui, pendant un instant lui réchauffa le cœur. Il avait toujours été capable de la faire rire avec une grande facilité, parfois avec une seule phrase, un seul mot … La brune repensa à toutes ces fois où, tard dans la nuit, il l’avait rejoint dans son lit parce qu’elle venait de faire un cauchemar, elle repensa à toutes ces fois où, malgré ses pleurs, il avait réussi à la faire rire, à lui faire oublier l’enfer qu’elle vivait … Et encore maintenant, lorsqu’elle était réveillée en pleine nuit à cause d’un cauchemar, elle ne pouvait pas s’empêcher de fixer longuement la porte en espérant voir Isaak entrer dans sa chambre. Le plus difficile, c’était de se dire que fixer cette porte encore et encore ne changerait rien, qu’il avait disparu et qu’il ne reviendra pas. Katherina haussa les épaules en guise de réponse, il ne s’agissait pas que de vérification, elle faisait son boulot et rien d’autre. Elle soupira, notant dans un coin de sa tête qu’il serait temps d’apprendre à garder certaine remarque pour elle … La brune aurait dû se contenter de sa réponse, même approximative, et surtout ne pas sous-entendre qu’elle doutait de lui, tant pis.

La brune leva les yeux au ciel, elle faisait de son mieux pour le maintenir debout. Évidemment que c’était difficile, elle était si frêle, si petite par rapport à lui, « Moi aussi j’ai pris depuis la dernière fois, t’inquiète pas. » Suffisamment pour tenir debout en tout cas.
En voyant Isaak grimacer, elle s’était arrêté pour lui demander s’il avait mal … Elle savait ce qu’il allait répondre, qu’il n’avait pas mal et qu’elle pouvait continuer, il était fort, et c’est ce qu’elle aimait chez lui. Katherina aurait voulu lui dire que si …. C’était grave, qu’elle ne voulait pas lui faire mal, ni maintenant, ni jamais, mais elle se contenta de simplement hocher la tête et reprendre ce qu’elle était en train de faire. Elle avait l’impression que l’atmosphère c’était détendue, qu’il avait compris qu’elle faisait ça pour son bien, et non pas pour simplement l’embêter. La brune s’échappa un moment le temps d’aller chercher ce dont elle avait besoin, mais lorsqu’elle entra à nouveau dans la pièce, lorsqu’elle aperçut à nouveau son sourire alors qu’elle s’approchait, Katherina sentit son cœur accélérer à nouveau … Il avait ce petit sourire ravageur, un petit sourire qu’elle aimait tant, qui la troublait, c’était étrange et si agréable en même temps. Elle secoua légèrement la tête avant de baisser les yeux pour retrouver son calme, mais surtout pour le laisser prendre son cachet et retirer sa lentille … C’était assez perturbant, sans doute parce qu’elle ne l’avait encore jamais vu faire ça, la curiosité prit rapidement le dessus, la jeune femme voulait vraiment savoir ce qu’il lui était arrivé, pourquoi cette lentille. « … Un accident … » Katherina redressa immédiatement la tête en entendant ce mot, un accident ? Mais … Quel accident ? Elle sursauta en entendant une vibration, son regard fut attiré par l’écran de son téléphone qui venait de s’allumer … Un appel … interrompus par un appel … La brune soupira discrètement en haussant les épaules, il devait prendre cet appel, elle ne pouvait pas l’en empêcher, si ? Katherina tourna la tête, elle essaya de se concentrer sur autre chose pour ne pas entendre sa conversation, mais le son était si fort qu’elle ne pouvait pas faire autrement.

Elle ne voulait plus écouter, mais on ne lui laissait pas le choix, elle avait envie de s’enfuir, mais elle ne pouvait pas. Chaque phrase prononcée lui faisait l’effet d’un couteau planté en plein cœur, elle avait l’impression d’étouffer, l’impression, qu’autour d’elle, le monde venait de s’écrouler … Elle resta plantée là, bêtement, serrant si fort le drap entre ses doigts qu’elle aurait pu le déchirer. Katherina baissa la tête, elle tenta de se concentrer, de se penser à autre chose, mais elle n’arrivait pas à oublier cette voix aigüe répéter qu’elle avait envie d’Isaak, qu’elle avait envie de lui maintenant. « ……… J’aurai été harcelé. » La brune sursauta en entendant sa voix la ramener sur terre, elle releva la tête, les yeux humides … Non, elle ne devait pas pleurer, elle ne pouvait pas … Tu t’attendais à quoi ma pauvre fille ? Tu pensais qu’il allait t’attendre éternellement ? On n’est pas dans un film, réveille-toi. La voix aigüe qui ne cessait de la narguer dans sa tête lui donnait la nausée, elle ne pouvait pas rester, elle n’en avait même plus envie. Katherina secoua la tête, elle baissa les yeux en prétextant avoir entendu son biper, ou n’importe quoi, peu importe … Elle se releva, non sans mal, désorientée, perturbée, la brune ne savait pas quoi faire, ni quoi dire, tout ce qu’elle voulait c’était s’enfuir et ne plus jamais le croiser … Sa gorge se serra lorsqu’elle essaya de lui répondre, rien … Merde elle avait l’air pitoyable. « Je … Dois y aller … » murmura-t-elle faiblement, trop faiblement. « Il faut que j’y aille. » Annonça-t-elle cette fois-ci plus clairement, elle fit de son mieux pour paraître normal, « Ils ne savent pas que je suis là … Je … » Elle prit une profonde inspiration en levant les yeux au ciel, « On m’appelle. Repose-toi, j’enverrai quelqu’un pour tes examens. » Katherina recula en se pinçant la lèvre. « Pardon. » Elle quitta la chambre sans lui laisser le temps de répondre, c’était la meilleure chose à faire, partir.

La jeune femme resta un petit moment adossé au mur du couloir, plus elle tentait d’oublier, et plus cette foutue voix s’amplifiait … Katherina secoua la tête, attirée par une tête blonde qui passait par-là. « Tiffany ! » Elle reprit son calme, ou plutôt fit semblant de paraître calme avant de la rejoindre. « Rends-moi un service s’il te plait. » La brune marqua une petite pause en pointant du doigt la chambre dans laquelle se trouvait Isaak, « Dans, disons …. Une trentaine de minute, peut-être plus, je voudrais que tu ailles vérifier son état, et si c’est possible lui faire passer un scanner, c’est peut-être un traumatisme crânien … Et une radio pour sa main gauche qui est peut-être cassée. Pour l’instant il est pris de vertiges dès qu’il se lève, je veux qu’il se repose avant … Tu veux bien faire ça pour moi ? » - « Tu m’en dois une alors. » Katherina haussa les épaules, « J’oublierai pas. »

Elle s’éclipsa presque aussi rapidement que dans la chambre, rapidement rattrapée par ses nausées … Katherina jeta un coup d’œil à l’horloge, constatant qu’il lui restait encore du temps avant de reprendre. La brune marcha de longues minutes, hantée par cette voix, par ces mots. Elle poussa la porte d’une pièce heureusement vide, Katherina ne voulait voir personne, tout ce qu’elle voulait, c’était être seule et ne penser à rien. Sa colère éclata, alimentée par la jalousie qu’elle ressentait, alors son poing heurta violemment le mur … C’était douloureux, mais pas autant que ce qu’elle avait entendu quelques minutes plus tôt, pas autant que ce qu’elle ressentait en ce moment. C’était fini …. Totalement fini, et il fallait qu’elle se rentre ça dans le crâne.
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