Un moment dans la vie, on se croisent, on se re-croisent et on fini par se perdent. Je crois que toi et moi, on est destiné à continuellement se croiser jusqu'à ce que quelque chose de positif arrive.

- CHRIS & ALEK

« - Aller, plus vite. » Alek frappais des mains. En rythme. Il faisait faire quelques exercices à de nouvel recrus, mais aux vue de l'heure, il n'allait pas tarder à s'en aller. Alek avait eu une longue expérience dans le métier d'Agent, alors quand on ne l'envoyait pas en mission, il s'occupait de la formation de jeune recrus. Il était devenu un espèce de « coach » ce qui était bien mieux que de rester derrière un bureau. Bon au moins, il avait aussi la boite de nuit pour l'occuper, ce qui n'était pas rien. En tant que gérant, il avait du boulot. Cette journée était devenue bien plus chargé depuis qu'on était venu le chercher. Maintenant, il passait moins de temps chez lui à rien faire. Il avait plus de travail et le fait de ne dormir que 4h ne le dérangeait pas. Il faut dire que depuis la mort de sa femme, il était devenu insomniaque et même le psychiatre qu'on lui avait forcé à aller voir n'avez pas réussis à lui trouver une solution.

« - C'est bon, aller prendre une douche, on se revoit dans deux jours. Charles, va falloir que tu te bouges vraiment le cul la prochaine fois où j'te jure que t'auras le droit à moi tous les soirs pendant deux heures pour muscler un peu tout ça ! Bouche maintenant ! Aller ! » Remettant ses cheveux en place, Alek se dirigea vers son casier, histoire de prendre ses affaires et de rentrer chez lui. Il lui restait une heure, voir un peu plus avant d'aller rejoindre sa boite de nuit préférée et de s'amuser un peu. Bon, bien entendu il avait d'autres petites choses à régler, mais ce n'était que de simple détails. Rien de bien important de toute façon. Arrivé chez lui, il prit une douche avant d'enfiler un costume et boire un verre de café. Il réajusta le col de sa chemise, vérifia son sourire et sortis de chez lui pour aller prendre sa voiture.

Arrivé en ville, il s'arrêta dans un restaurant pour manger avec un ami. « Ami » n'était sans doute pas l'un des termes les plus approprié, c'était plutôt un fournisseur, mais qui de temps en temps savait avoir une bonne conversation. Dès que ce fut fini, Alek se dirigea vers le parking où il avait laissé sa voiture quand il se rendit compte que celle-ci ne voulais pas démarrer. Après plusieurs essais, l'engin s'obstinait à ne pas vouloir démarrer ce qui fit comprendre à Alek qu'il était temps pour lui d'aller chercher un taxi. C'était ça ou marcher à pied et sous cette pluie printanière il n'avait guère envie de marcher. Prenant son parapluie et son téléphone, Alek se dirigea vers la rue où pas mal de monde se baladaient, même sous la pluie.

Une voiture de taxi lui passa devant, mais la seconde s'arrêta. Aussitôt il entra dans la voiture et ferma son parapluie. « - La 38ème après Frabic Road, s'il vous plait. » La porte fermée, la rue lancée,il se rendit compte alors qu'une jeune femme était assise juste là. Visiblement légèrement trempé elle aussi venait tout juste de monter. Mais le plus drôle, ce qu'Alek avait très bien reconnu sa voisine, Chris'. « - C'est mon taxi. Mais Si tu veux venir boire un coup, tu peux... A moins que tu n'ais déjà vidé la bouteille que tu caches dans ton sac... »

– Je passerais en début de soirée, j’ai une robe à acheter, tu sais pour le diner organisé qui se déroulera la semaine prochaine. A demain. Raccrochant le téléphone, elle sortit du magasin dans lequel, aucune robe ne l’intéressait. La rue était décorée de boutiques de luxe, et ce n’était vraiment pas son but. Ressortir avec un ticket de caisse qui affichait un prix à cinq chiffres. Encore fallait-il qu’elle ait l’argent pour. Chris poussa, la porte, immense au passage, du magasin suivant. Jetant un coup d’œil au rayon robe, elle se jeta dessus. Faisant défiler les cintres. C’était fou, comment la mode pouvait avoir des goûts … bizarres. Une jeune femme se rua, pour lui proposer de l’aide, qu’elle accepta gentiment. Elle voulait une robe, simple, mais efficace, rouge, pas très courte, et qui affirmerait sa taille. Debout, elle croisa les jambes, en attendant la venue de la femme qui avait pris en charge la demande de Christina. Tournant sur elle-même, se mordillant le pouce, ou encore faisant des petites grimaces, elle continuait à regarder quelques articles. Des escarpins ! C’est ce qui attira son attention. Ces petits escarpins couleur argenté, bonté divine. Elle les attrapa assez vite. Elle pensa directement, à sa fameuse robe rouge, si elle trouvait son bonheur, ils iraient parfaitement avec. Ils n’étaient pas pailleté c’était donc parfait. Il ne fallait pas non plus qu’elle ait l’air d’une boule de disco. Sa robe trouvée, la gérante du magasin, lui apporta la bête. Ouverte vers le devant, serrée vers la taille, s’arrêtant pile au niveau des genoux, elle restait plutôt pas mal. La trentenaire décida finalement de la prendre. Elle trouverait un moyen de cacher son tatouage au creux du cou, ne voulant pas attirer l’attention lors du diner. C’était surtout les questions qu’elle voulait éviter.


Quittant le magasin, fière de ses achats, elle fut surprise par la pluie. Il était rare de trouver un sol humide à Huntington Beach, du moins, causé par la pluie. Mais lorsqu’il se met à pleuvoir. Bonjour les émeutes, et les taxis en moins. Elle se retrouvait, surprise, sans parapluie, elle s’empara alors d’un petit journal qu’elle posa au dessus de sa tête, comme pour ne pas être mouillée. Elle aperçue un taxi au loin, qu’elle n’hésita pas à prendre au plus vite. – Orange Avenue, s’il vous plait. Une voix raisonna peu après elle, remarquant l’homme près d’elle, elle tenta de se cacher derrière son petit journal, pour qu’il n’arrive pas à la voir. Du moins, elle avait tenté. Comme elle s’en doutait, il répliqua le premier, pour ne pas changer. Elle avait tendance à l’éviter, le matin lorsqu’elle se rendait à l’université, mais ils réussissaient toujours à se croiser, même quand elle prenait des chemins différents. Et les voici comme par magie dans le même taxi. – Je ne répondrais pas à cette attaque, Monsieur James. Dit-elle en agissant comme une petite bourge. –Je tiens tout de même, à dire, que ce taxi, était déjà pris, avant même que vous ne posiez votre popotin. Levant les yeux au ciel, elle sourit, parce qu’il la faisait toujours rire, avec ses vannes, et ses attaques quotidiennes. Elle avait appris à s’y faire, avec le temps, et les « prises de têtes » constantes, si on pouvait appeler ça ainsi. Car, au fond, ils ne faisaient ça que pour s’amuser.

Non, c'était un rêve, une blague, une grosse blague ? Il se trouvait en face de Christina. Sa voisine. Sa coupine de bonne blague. Mama Africa et compagnie. Misse je ne tiens pas l'alcool et pourtant je tente de faire des figures de gym'. C'était amusant de passer un peu de temps avec elle, de papoter (leurs arrivaient-ils d'avoir de vrais discutions d'ailleurs ?) mais quand même, il aurait préféré la croiser ailleurs. Genre dans un restaurant chic où elle aurait mis encore plus son décolleté en valeur. Dans une robe bien moulante. Passons, ce n'était pas le moment de fantasmer sur des choses aussi idiotes et sans valeur. Visiblement, elle n'avait pas l'intention de répondre à sa si gentille demande d'aller boire un verre. Quel dommage. Et le Monsieur James. Oh oui, tellement affectif et respectueux. Lui prétendais que son nom de famille devait être impossible à dire alors il se contentait de la surnommer avec tous les noms qui lui traversaient l'esprit. Pourtant, il savait très bien quel était son nom. C'était sa voisine quand même.

Et puis ce vouvoiement. Si polie, si charismatique.

« - Popotin. » Il ricana légèrement. « - Premièrement tu peux ravaler ton vouvoiement si exquis. Sauf si tu veux continuer à garder cet air si sexy. Je ne pourrais pas t’en vouloir. Ensuite, en tant que gentleman, je vais laisser Monsieur devant conduire la donzelle à son bercail. » Il fit signe au chauffeur qui s’était retourné pour savoir où aller. Il fit un sourire charmeur au chauffeur qui démarra enfin avant de se retourner vers Chris. Cela était devenu une habitude. Parler, se moquer, rire. C’était toujours mieux que d’avoir une voisine inconnue qui pouvait être une potentielle tueuse en série. Heureusement, Alek avait toujours de l’avance sur les autres. Ainsi, il savait où elle enseignait, ce qu’elle avait fait au cours de sa vie, il avait accès à son dossier médical et judiciaire… Bref, il avait le choix. Mais Chris était du genre calme, posé, tendre, douce. Ce qui lui allait parfaitement. Elle avait une grâce et une élégance qui le faisait fondre intérieurement.

« - Tu rentres chez toi ? Pas de choses prévues ce soir ? » Il fit une petite moue avant de reprendre : « - Si tu fais une petite fête et que je ne suis pas invité, je risque de pleurer, je te préviens. »

Sérieux était un mot qui avait disparus du vocabulaire d'Alek. Il l'avait trop souvent été. Il était impossible d'imaginer qu'à une époque, il était tout le contraire. Timide, calme, toujours à réfléchir longuement avant de dire la moindre chose. Il avait changé, trop changer peut-être. Mais on ne pouvait pas lui reprocher d'essayer de vivre par le rire, après tout ce qu'il avait traversé. C'était sa dernière chance, sa dernière tentative pour pouvoir encore respirer en toute sécurité dans le monde actuel.

Ne pouvaient-ils pas juste attendre d’arriver à destination, non, bien sur que non. Ils devaient, constamment se taquiner, rigoler ensemble et continuer à répliquer. Ce qui n’était pas pour déplaire à Christina. Marre des voisins coincés, qui ne parlent jamais, qui détectent tous vos faits et gestes, des voisins malhonnêtes. Autant vous dire, qu’elle ne pensait pas ça d’Aleksey, il avait l’air beaucoup plus spontané, et libre dans ce qu’il disait. Les gens pouvaient se sentir offensés ou mal à l’aise face à ces paroles, ça ne devait pas l’agacer plus que ça, du moins c’était l’image qu’elle avait de lui, c’était ce qu’elle distinguait quand elle lui parlait. Ce n’était surement pas le personnage préféré de sa vie, mais elle l’appréciait un peu, sa carrure de superman et ses vannes à deux francs, on ne crache pas sur de bons moments passés.

Aleksey, releva les paroles de la mexicaine, tout en rime, et humour. Elle s’esclaffa doucement, tout en se frottant le bout du nez. Le vouvoyer, n’avait pas eut pour but de l’offenser, bien au contraire. Mais pouvait-il être offensé ? Il n’en avait pas l’air. Curieuse, elle se demandait sur le coup, après cette pensée, ce qu’il serait énervé, en colère, et hors de lui. Pensée, bizarre, on peut vous l’accorder. Aurait-il cet air, si attrayant à contempler ? Ou bien au contraire, il lui ficherait une trouille, comme jamais elle n’a eut peur. Car même calme, il lui arrivait d’avoir peur. Pensées étranges …

Il l’extirpa de ses pensées, quand elle se rendit compte qu’elle dérivait. Jetant un regard au gros sac qui se trouvait dans ses mains, elle se mit à penser qu’il avait peut être dit ça, parce qu’elle avait un gros paquet en main, d’une marque de robe… Du moins c’était ce qu’elle avait pensé pendant trente seconde, avant de se rappeler qu’il ne faisait que la taquiner. Pourquoi avait-il dû tomber sur elle ce soir là ? Elle ne se souvenait pas totalement de la soirée, juste quelques fragments, où elle buvait, lentement, mais beaucoup… Elle était contrariée, et ne pouvait pas se remettre d’une journée aussi longue. Il était rare, les jours où elle se sentait fâchée, mais cette journée avait été un total désastre. Le Diamond’s était un endroit qu’elle ne fréquentait jamais, ses amis l’avaient tirés pour qu’elle puisse venir les accompagner. Puis elle s’est prêtée au jeu, boire, puis boire. Les autres le faisaient, pourquoi pas elle ? C’était ainsi, qu’elle avait dû se mettre à faire tout et n’importe quoi, danser, mettre le bazar au bar, tout ce qui a, logiquement attiré l’attention du gérant, avec qui, elle avait maintenant une relation assez agréable et amusante. – Effectivement, je rentrais chez moi, jusque là … Serais-ce une quelconque invitation ? demanda-t-elle toute curieuse encombrée, elle posa ses affaires à ses pieds, tout en essuyant ses joues, humides pour continuer à s’exprimer. – Car tu sais mieux que moi, que je ne dis jamais non à un bon verre. C’était de l’ironie, elle ne buvait qu’exceptionnellement ce qu’il ne devait pas savoir. Il l’avait, comme expliquait plus tôt, rencontré dans une situation assez maladroite, tout comme ceux qui avaient croisés, le passage de Chris ce fameux soir.

Aleksey n'avait jamais eu de problème pour être... lui. En réalité, si, plus jeune il était d'une timidité si maladive qu'il avait beaucoup de mal avec les autres. Leurs opinions, leurs façons de le regarder. Tout ça pouvait changer les choses. On pouvait dire qu'il fut un temps où il était très susceptible au point qu'à chaque fois, il fallait qu'il se remette tout seul en question pour savoir comment il devait agir. On ne peut pas dire qu'aujourd'hui il était le même. Beaucoup de choses s'était produite dans sa vie, beaucoup de malheurs, d'histoires, de bouleversements. A force il s'était mis à croire que la vie ne pouvait être plus simple que si on le décidé. Que l'avis des autres ne comptait pas dans la mesure où il ne vous connaisse pas. Cela était donc valable pour lui. Personne ne le connaissait vraiment alors en quoi ses mots pouvaient-ils les toucher ? Peut-être était-ce une vengeance personnelle, un fou rire contre toutes ses années cachées derrière un mur de timidité.

Il ne saurait dire aujourd'hui quand tout ça à commencer, mais une chose était certaine, quand il avait compris que Christina était sa voisine, il n'avait pas pu résister. Il n'avait jamais vraiment noué de lien avec ses voisins pour la simple et bonne raison que c'était toujours sa femme qui allait vers eux. Leurs couvertures de parfait petit couple devait s'étendre à des kilomètres. Le nombre de fois où Alek et sa femme s'était éclipsé aux soirées ne se comptaient plus sur les doigts d'une main. Après sa mort, il s'était rendu compte que les amis qu'il avait autour de lui n'avaient que pitié de lui, ce qu'il ne supportait pas. Il avait reçu la visite de nombreuses personnes pour lui dire à quel point ils étaient navrés pour la mort de sa femme. Sa cuisine avait découvert une nouvelle fonction : garde-manger avec plats pour deuil. Alors il s'était éloigné d'eux, de leurs « famille parfaite » et de leurs maisons « parfaites » et avec Christina il avait enfin la sensation d'avoir un vrai voisin. Quelqu'un qui vous donne le sourire sans avoir à en faire plus.

Une invitation ça. Ok, le chrono était lancé et il fallait répondre vite. Soit il jouait le jeu. Soit il s'en fichait, mais étrangement une partie de lui avait bien envie de dire oui. Parce que la compagnie de Christina était loin d'être agréable et en dehors de se taquinait, ils n'avaient jamais vraiment discuté. Il était peut-être temps aujourd'hui, non ? La jeune femme rajouta qu'elle ne disait jamais non à un bon verre. Bon, alors elle ne pouvait pas refuser. Malgré l'ironie et le sourire idiot sur le visage d'Aleksey celui-ci rajouta.

« - Je ne sais pas si être responsable des mésaventures qui risquent de t'arriver à cause d'un verre me tente. » Il s'installa un peu mieux contre son siège, regardant la jeune femme. « - Je crois que je préfère te proposer une tisane ou un café, histoire d'être sûr que tu ne finiras pas par tomber de sommeil dans ton assiette. » Il haussa les épaules. Oh non, il n'avait pas envie de se retrouver de nouveau avec la jeune femme sur les épaules, chantant une chanson de country et racontant qu'elle rêver qu'un jour, elle serait wonderwoman, mais en plus sexy. Il se souvient ensuite de l'avoir vu tournée en rond enrouler dans son manteau prétendant être un maki. Elle en avait fait tellement des choses ce soir-là...

« - J'espère que tu te souviens de ce soir là, c'était quand même très drôle. Et j'aurais jamais crus qu'une femme pouvait avoir autant de force. Ou faire des choses comme... » Aleksey retira son manteau et s'enroula dedans dans un air très dramatique. Il se prétendit ivre et rajouta : « - Tu sais quoi, Mon plus grand rêve s'est d'être un maaakiiii ! » Le chauffeur du taxi se retourna un moment avant d'étouffer un rire discrètement alors qu'Aleksay lui était plié en deux. « - Je crois que c'est la chose la plus stupide qu'on est faite devant moi. L'alcool te vas bien. Mais comme je l'ai dit, je préfère t'offrir un thé. » Il ria de nouveau. Il remit son manteau avant de passer ses mains dans ses cheveux, un sourire débile sur la tête. Christina n'avait pas été que mignonne ce soir-là, elle avait aussi foutu bien des dégâts.

Christina n’avait pas eut l’habitude de jouer au clown avec son entourage, c’était un peu l’image qu’elle avait d’elle en ce moment avec Alek, un peu, la jeune femme, à la ramasse qui boit pour je ne sais quelle raison et qui fait rire la galerie. Ce à quoi, elle n’était pas habituée, c’était d’avoir tous les yeux rivés sur elle, à la pointer du doigt, et à blablater sur elle. Non, elle détestait ce sentiment, du centre du monde, ou bien d’être le sujet de conversation, et jusque là, c’était ce qu’il lui avait laissé paraître. –Je vais t’avouer un petit secret, d’accord ? dit-elle en chuchotant comme si elle s’adressait à un enfant, et tout en s’approchant de lui. –Boire, c’est pas dans mes habitudes. Je sais, ça sonne un peu trop alcoolique qui a du mal à s’avouer ses excès, mais dans mon cas, je ne bois que très rarement. Elle se doutait bien qu’il n’allait pas la croire. Et pourtant c’était la vérité. Elle reprend sa place, en hochant la tête, affirmant ce qu’elle avançait, comme si elle dépendait de ça. Et puis même, il n’était pas obligé de la croire sur parole, qui sait, il tombera nez à nez, sur elle, une fois encore à la ramasse, ivre morte. Dans ce cas là, elle serait grillée, et sa couverture de non-alcoolo passerait plus. Et puis tant pis, elle l’écoutait raconter ce qu’elle avait fait, ce jour même, un peu honteuse d’elle, mais surtout choquée.


Avait-elle vraiment fait ce genre de chose ce soir là ? Ou bien mentait-il juste pour qu’elle se sente honteuse… Légèrement choquée, de l’attitude qu’elle avait peut être eut cette nuit, au bar, elle posa sa main sur sa bouche. Surprise ? Non bien plus… Elle n’avait jamais fait ce genre de chose, et puis elle pensait à son âge, bien que les conneries ne soient pas réservées qu’aux jeunes, elle avait quand même une attitude mâture à respecter. Du moins c’est l’avis qu’elle avait, mais ivre morte, c’était pas du tout l’attitude qu’elle avait. – C’n’est pas vrai, tu mens. Le chauffeur, riait. Elle ne savait plus où se mettre, c’était vraiment elle qui avait fait ça ? –Un maaki ? C’est quoi ce truc ? Un sushi, un japonais ? elle pouffa de rire en enlevant sa main, elle ne pouvait retenir son rire, il la faisait rire, et sans vraiment le vouloir, elle se moquait d’elle-même légèrement aussi, mais la situation avait dût être plutôt marrante alors. Elle ne se souvenait pas vraiment de ce qu’elle avait fait. Ni vraiment du pourquoi. Puis Aleksey avait vraiment l’air d’être sûr de ce qu’il avançait, sans ajouter le fait qu’il avait trouvé ça stupide. Une chose restait positive, l’alcool lui allait bien. Bien qu’après avoir entendu tout ce qu’elle avait fait sous l’effet de l’alcool, elle ne recommencerait surement plus à boire en présence de beaucoup de monde, et spécialement pas en présence d’Alek. –Un thé ça me va. Tu n’auras surement pas à me porter sur tes épaules … Elle le regarde, assez curieuse, elle se mordille légèrement le doigt, et continue à le regarder. –Tu me raconteras aussi, ce que j’ai fais comme catastrophe. Si je t’ai mis dans le pétrin ou pas … quelles autres conneries j’ai pût raconter … Dit-elle en rigolant. Elle voulait savoir jusqu’où elle était allée, dans ses propos, et surtout dans ses gestes. Ses amies n’avaient même pas essayées de l’aider, ou ? Peut être avaient-elles tentées de l’aider en vain. Jusque là, elle n’avait pas essayée de se souvenir de cet incident, connaitre la cause de son comportement, surtout que ce n’était pas dans ses habitudes. Elle se frotta le front, en essayant de se souvenir, rien que d’une phrase ou d’une discutions avec ses amies. C’était comme un trou, oui, un trou noir. Il n’y avait rien, pourtant elle avait été sobre la journée précédent sa folie passagère. Mais c’était plus fort qu’elle, elle chercherait plus tard dans son portable, voir si elle avait des messages, qui disaient quelque chose … juste une preuve, c’était tout ce dont elle avait besoin. La voiture s’arrêta au feu rouge. –Donc … où m’emmènes-tu ? Il était temps de donner une destination, ils n’allaient pas rester toute la soirée au fond du taxi, à parler et à se raconter leur vie. Ce serait un peu plus confortable au tour d’un thé chaud, près d’une cheminée, non n’allons pas aussi loin.

Aleksey se concentra. Un petit secret, il avait hâte d'entendre ça ! Il prit une mine sérieuse, se rapprochant légèrement pour écouter ce qu'elle a à dire quand elle avoua en chuchotant qu'elle n'était pas du tout le genre de personne qu'Alek avait cru comprendre le premier jour. Donc, elle n'était du genre à boire sans faire attention. Tout en se moquant d'elle, Alek lâcha un : « noon... » Même si en réalité, il s'en doutait bien. Les vrais buveurs ne faisait pas autant de dégât que ce que Chris' avait fait ce soir-là. Son attitude avait sonné comme une première cuite. Où une seconde. Dans le cas de Chris, on avait vite compris que c'était nouveau pour elle. Le seul problème, c'est qu'Alek aimait bien la taquiner, alors même si au fond, il savait, de l'extérieur il ne se presserait pas de toujours lui envoyer des petites piques amicales à ce sujet.

Quand Alek lui raconta pour ce soir-là, il devait l'avouer, l'expression de la demoiselle le fit bien rire ! Aussitôt fini, aussitôt elle le pointa d'un doigt. C'était un menteur, voilà ce que son regard disait. Mais non, il ne mentait pas ce qui le fit rire de nouveau. Au moins elle riait à son tour. C'était bon de prendre ça à la rigolade plutôt que de rester coincé et de nier les faits. Ce soir-là avait été surprenant et il avait de quoi raconter des tas de choses à Christina. Celle-ci avoua qu'un thé lui convenait, qu'au final, il n'aurait pas à la porter. Elle rajouta aussi, qu'ainsi, il pourrait lui raconter.

« - Oh si tu savais, j'ai toute une liste, tu vas adorer. »

Il lui offrit un sourire. Alek avait une mémoire indiscutable. Il pouvait se souvenir très précisément de choses très inutiles. C'était ainsi qu'il fonctionnait. Ainsi, cette soirée lui était plus ou moins gravée dans la tête. Ce qui lui avait fait rire, c'était surtout Christina, qui au départ avait eu un alcool joyeux avant, d'un seul coup, se proclamer reine et vouloir que tout le monde se baisse devant elle. Et puis comment une fille de sa trempe avait assez de force pour fracasser une table en verre ? Le plus gros mystère de la soirée sans doute. M'enfin, il y avait plus important dans la vie que ce soir-là.

« - Le café Hometown, sur la 37ème. » dit-il au chauffeur. Puis il se tourna vers Christina avoua : « - Sauf si tu préfères que je fasse le thé moi-même, mais je garantie pas du résultat. » Il laissa échapper un sourire. Au moins, au Hometown il avait confiance. Il y allait souvent rendre visite à Harper, une bonne amie à elle.