“ – I was just trying to get through all this. ” ▲ AILYNN&HENRI

Ses yeux s'ouvraient petit à petit alors que le soleil commençait à illuminer sa chambre. Le problème avec Henri, c'est qu'il pouvait s'endormir même la lumière allumée et les volés toujours ouvert. Il trouvait le sommeil jusqu'à ce que le soleil le réveille d'un coup. Ses rayons étant plus brutales, sa lumière disait à son cerveaux de se bouger les fesses. Il ne voulait pas se lever tout de suite, pensant qu'en se retournant il retrouverait le sommeil. Au final, c'était trop tard. Il savait qu'il était débout désormais et qu'il aurait du mal à faire la grâce mâtiné en ce dimanche matin. Ses débattant avec sa couette qui lui serait plus de traversin que d'autres choses, Henri s'extirpa du lit avec lenteur. Il se balada en caleçon jusqu'à sa cuisine pour se faire un peu de café. Il se sentait un peu fatigué, un peu à l'ouest et en même temps complètement là. De sa fenêtre il se rendait compte qu'il était extrêmement tôt, mais ça ne le dérangeait pas plus que ça. En effet, il avait aussi une vue sur sa planche de surf. Ce qui lui donna une idée. Il bailla avant de prendre son café et d'aller dans sa chambre chercher sa combinaison qu'il enfila rapidement, pas en entier. Il passa sa main dans ses cheveux avant de finir sa tasse et d'aller chercher son sac. Il bailla une seconde foi puis se décida à prendre sa planche. Il dévala les escaliers du bâtiment, sortant dans la rue. Le soleil était là et la chaleur était légère. Il était loin de faire 40 dégrée de bon matin, mais la température était idéale.

Si il y avait une chose qu'Henri aimait, c'était marcher. Il aimait ce moment-là où il était tout simplement seul face à lui-même. La musique dans les oreilles, il se dirigerait vers la plage. Il n'y avait pas de place dans sa petite voiture pour que sa planche tienne d'une quelconque façon, alors il marchait. Il passait devant les quartiers, puis le centre-ville et aboutissait à la plage d'Huntington Beach où certains étaient déjà là. Entre le moment où il s'est réveillé et le moment il arriva, il était logique que d'autres avaient eu la même idée que lui. Henri salua d'ailleurs un autre surfeur qui venait de sortir de l'eau. Posant sa serviette un peu plus loin, Henri se mit à regarder les vagues tout en étalant de la wax sur sa planche. Il y avait quelque chose de très serein à regarder les vagues se déferlaient sur la plage. Henri pouvait passer des heures à regarder ça. Le bar de la plage, ouvert h24 commença à s'ouvrir. Henri se leva, pour aller dire bonjour au vieux Tony à qui il confiait ses affaires à chaque fois qu'il venait surfer.

« - Tu es venu tôt aujourd'hui. » Henri haussa les épaules. « - Profites-en avant que le bon peuple d'Huntington Beach arrivent ! » Henri offrit un sourire « - Merci T. » Il se dirigea ensuite vers les vagues, s'arrêta alors que ses pieds touchèrent l'eau pour se mettre un peu d'eau sur sa nuque et ses bras. Il tenta d'avoir plusieurs vagues, fit quelque figure puis ressortie de l'eau ouvrant de nouveau sa combinaison pour laisser son torse à l'air. Il allait retourner s'asseoir quand il aperçut debout un visage familier. En effet, Ailynn était là. Henri n'était pas vraiment du genre sociable, mais avec Ailynn ils avaient quand même dépassé le stade de l'inconnu. Entre la fois où ils s'étaient rencontrés là et la fois où ils s'étaient vus à l'université... Passant sa main sur son visage, Henri se rapprocha d'elle. « - Hey.? »

Il n’avait jamais été très bavard, du moins plus depuis l’accident de New York. Cependant, depuis le temps qu’il connaissait Ailynn il n’avait pas peur de parler avec elle. C’était peut-être parce que tout était partie d’une dispute et que du coup, après l’avoir vu dans cet état là il n’avait plus à avoir peur qu’elle le voit autrement.

« - Les vagues sont superbe aujourd’hui, tu viens d’arriver ? »

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Se retournant sans cesse dans son lit, Ailynn ne trouvait plus le sommeil, allongée sur le dos, elle fixait le plafond espérant s'endormir ou concentrer son attention sur quelque chose, mais rien à faire. Elle secoua les jambes, comme-ci elle de débattait contre quelque chose d'inexistant, se comportant comme une enfant avant de s'asseoir et de fixer son réveil. Il était tôt, beaucoup trop tôt, elle soupira et s'approcha de sa fenêtre et poussa son gros rideau opaque, la veille, la jeune femme avait été prise d'une énorme flemme de fermer ses volets et c'était contentée de tirer le rideaux à la place. Il faisait encore sombre dehors et les rayons de la lune éclairaient légèrement sa chambre. Attrapant la cadre posé sur la commode juste à coté, elle passa son doigt sur le verre qui protégeait la photo, une larme roula sur sa joue, qu'elle se dépêcha d'essuyer. Personne ne la verrait, elle le savait, mais elle se refusait de s’apitoyer sur son sort, de laisser ses regrets remonter à la surface. Ailynn avait trop bataillé pour les laisser à nouveau empiéter sur sa vie, Mischa aussi. Elle frissonna, la petite dispute qu'elle avait eut avec son jeune frère l'avait apparemment plus touché qu'elle ne l'avait pensé. Ca lui avait rappelé son enfance, tous ces souvenirs bons, comme mauvais qu'elle avait enfuit depuis des années. Elle se souvenait aussi de Mischa, qui c'était montrée forte, qui avait tout pris sur elle et qui avait fini par porter la famille à bout de bras alors que Solan se rebellait trop blessé et qu'Ailynn était la seule à pouvoir le calmer. Tout lui revenait d'un coup sous forme de flashs aveuglants. Elle reposa le cadre et descendit dans la cuisine et décida de vider le lave vaisselle et de faire quelques tâches ménagères, ça passerait le temps et ça sera de moins à faire pour le reste de la famille. Et faire le ménage sans faire de bruit se révélait plus compliqué qu'elle ne l'avait pensé, et pour son excuse, elle n'est pas du tout maniaque.

Une fois tout nettoyé, le salon et la cuisine brillant du sol au plafond, la jeune femme fila prendre une douche qu'elle jugeait bien méritée, en sortant de la salle de bain, elle se rendit compte que le soleil c'était levé et que tout le monde dormait dans la maison, alors elle attrapa son maillot de bain et l'enfila avant d'enfiler un short et un t-shirt par dessus, elle avait vraiment besoin de faire un break, de se changer les idées. Elle laissa un mot sur le plan de travail de la cuisine avant de foncer dans le garage attraper sa planche de surf et de l'installer sur le toit de sa voiture, après plusieurs bidouillages elle avait enfin trouvé un moyen de la caler sans que ça ne soit dangereux et qu'elle tienne bien. Lorsqu'elle arriva à la plage, elle se gara assez loin, elle n'avait pas vraiment envie de tourner pendant trois quart d'heure pour trouver la place la plus proche de la plage, elle préférait marcher pendant quelques secondes de plus et pouvoir surfer plus longtemps. Elle rangea son téléphone portable dans la boite à gans avant d'attraper sa planche et de presser le pas.

Impatiente, elle l'était, ça faisait un petit moment qu'elle n'était pas montée sur sa planche et qu'elle n'avait pas profité des vagues. Arrivée sur la plage, Ailynn vit une silhouette qui lui était familière sortir de l'eau. Elle arbora un grand sourire alors qu'Henri s'approchait doucement. « Salut ! » ses yeux se dirigèrent vers sa planche, le jeune homme avait eu la même idée qu'elle, mais plus tôt apparemment. « Tu vas bien ? » Ca faisait un petit moment qu'elle ne l'avait pas vu. Il fallait dire que tout ses gros examens venaient juste de passer et qu'elle n'avait pas cessé de travailler, sans relâche, elle voulait à tout prix valider son année et passer à la supérieure et si elle avait un niveau plus élevé que demandé, c'était encore mieux. Elle n'était pas obsédée par ses études, bien loin de là mais elle prenait tout ça au sérieux, c'était son avenir qui était en jeu.

Lorsqu'Henri lui dit que les vagues étaient superbes, elle se pencha légèrement, et regarda la mer, en effet, il avait dit juste et heureusement il n'y avait pas énormément de monde, ils n'auraient pas à se battre pour une vague. Se remettant droite, elle reporta son attention sur le jeune homme « En effet, ça a l'air d'être une bonne journée pour surfer. » son sourire s'agrandissait à mesure que le bruit des vagues s'échouaient sur la plage. Ca allait être une bonne journée, du moins meilleure qu'au moment de son réveil. Elle hocha la tête de haut en bas lorsqu'Henri lui demanda si elle venait d'arriver « Tout juste, tâches ménagères finies. » Elle rigola avant de secouer la tête, par moment elle se demandait ce qui clochait chez elle « Ca fait longtemps que tu es arrivé ? » Elle replaça sa planche qu'elle portait à bout de bras avant de contourner Henri, le frolant presque pour se retrouver face à la mer, elle se retourna vers lui et lui lança innocemment « Tu pars pas déjà j'espère ? » en y réfléchissant un peu, leur relation avait bien changé depuis leur rencontre, parce que ce jour là, elle n'aurait jamais posé cette question, elle aurait au contraire tout fait pour qu'il parte. Mais on peut dire que les choses avaient changé. Elle se souvenait encore de ce jour où ils avaient pris la même vague, ou plus communément connu sous taxer la vague, c'était vite parti en dispute et puis quelques jours plus tard elle l'avait vu avec l'un de ses profs, rigolant et parlant comme-ci de rien n'était, elle avait été prise de panique et finalement, elle c'était trompée sur lui, et avait fini par s'y attacher.

Il ne pensait pas que faire un peu de surf de si bon matin le réveillerais si bien. Au fond, c'était même plus que ça. Il n'avait pas réellement la tête à trop penser, à trop réfléchir et là tout de suite c'était simplement la meilleure idée qui lui soit arrivé. En ce moment il n'avait pas la tête à prendre des décisions. En fait, il n'avait aucune décision à prendre, mais en tant que prof il avait certaine responsabilité. Il ne lui restait que ça. Son métier. Il avait peu d'amis et la chose qui le rongeait de l'intérieur était Liam. Cet homme qui avait tout gâché. Mais il n'y avait pas que ça. Il y avait tout ce par quoi il était passé avant. Tous ces obstacles qu'il avait dû franchir. Henri n'était pas quelqu'un de difficile, la preuve sa vie actuellement était un condensé d'habitude. Mais parfois, il lui arrivait de se demander pourquoi il continuait de vivre si c'était pour ça. Il fallait être honnête, il aimait être enseignant, mais son boulot de journaliste au New York Times, c'était son rêve. Il avait touché son rêve du bout des doigts jusqu'à le saisir dans la paume de sa main et d'un coup, il avait tout écrasé. Il avait tout foiré, comme il avait foiré à Boston.

Passons, il sortit de long se disant que ce dont il avait besoin c'était un grand verre de jus pour reprendre un peu de force en trainant sur la plage, mais en sortant il avait remarqué une tête connue. Un visage familier. Ce n'est pas habituel pour lui, de se lier d'amitié aux gens. Surtout après New York et son accident. Il avait l'habitude d'avoir très peu confiance et d'accorder celle-ci à pratiquement personne en dehors des gens qui le connaissent depuis longtemps. Ailynn avait été a part, malgré des débuts difficiles. Au fond, c'était mieux ainsi. Ils avaient pu voir le mauvais avant le bon et désormais cette histoire de vol de vague était passé à la trappe. Il se rapprocha d'elle, la saluant.

« - Je vais bien, merci. »Il passa de nouveau sa main dans ses cheveux, trempé. Il avait encore le souffle un peu court, le surf ce n'était pas un sport tranquille. Ça fatiguait n'importe qui. Il planta sa planche dans le sable pour se poser près d'Ailynn. Il lui avoua qu'aujourd'hui était une bonne journée pour le surf. Les vagues étaient excellentes. Elle ne pouvait pas manquer ça. Elle se pencha légèrement avant de lui répondre. Il lui offrit une réponse, reposant ses yeux sur les vagues un instant. Elle lui avoua qu'elle venait juste d'arriver, après avoir fait le ménage. Ça lui rappelait qu'un jour, il devrait peut-être s'y mettre. Il n'était pas très ménage.

« - De si bon matin ? » Il arqua un sourcil. On était quand même Dimanche. Il fallait vraiment avoir la foi pour faire ça de si bon matin et surtout un dimanche.

« - Oui, je n'arrivais pas à dormir dès que je vois qu'il faut jour. » Il continuait de fixer la plage, comme si il pouvait trouver une certaine réponse dedans. Parmi le rythme des vagues qui se déversent sur la plage, il aurait juré parfois y entendre des voix. Il posa ses yeux sur Ailynn qui le contourna légèrement pour se poser à ses côtés. Elle lui demanda si il partait et avec un sourire il avoua : « - Non, j'allais me prendre un truc à boire. Je compte rester là un moment, je n'ai pas grand-chose à faire de toute façon et surfer c'est la seule chose qui me... » Il voulait trouver les mots justes, histoire de ne pas dire quelque chose qu'il ne devrait pas. « - ...me relax. »

Il reprit sa planche de surf, la passant sous son bras. « - J'vais aller me poser sur la plage, j'vais te laisser profiter des vagues. Tu n'auras qu'à me rejoindre quand t'auras fini. » Il lui offrit un sourire complice. Il savait à quel point ça pouvait faire du bien, il ne voulait pas la forcer à rester avec lui sans profiter des vagues auxquels ils avaient droit aujourd'hui. « - Il faut en profiter avec que les autres arrivent, dans peu de temps ça va se remplir. » Il lui fit une légère tape à l'épaule. Au pire elle pouvait même laisser ses vêtements avec lui le temps de faire quelques vagues. Lui avait posé sa serviette pas loin et c'était T. qui gardait son sac. Donc il était tranquille. Vraiment. Il devait l'avouer, il n'était pas contre regarder les talents de surfeuse d'Ailynn. Au fur et à mesure qu'il en apprenait sur elle, il devait l'avouer, il s'attachait de plus en plus à elle. Ça lui faisait peur dans un sens, parce que ça ne lui était pas arrivé depuis très longtemps. Il préférait d'ailleurs ne pas y penser. C'était mieux comme ça. Il voulait éviter le pire. C'était sa façon de faire aujourd'hui.

« - J'suis là. » Il lui fit signe posant sa planche là où il s'était installé.

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Les gens avaient trop souvent tendance à parler dans le vide, juger et se faire une idée préconçue des autres sur un simple regard. Seulement il n'y avait pas plus simple que de cacher ses sentiments ou sa tristesse derrière un sourire. Elle avait eut de l'entrainement juste après la mort de ses parents, elle se souvenait des regards de ses camarades de classe à l'époque, scrutant le moindre de ses faits et gestes, même après plusieurs mois, les profs aussi s'y mettaient et épuisée de ces mêmes questions rabâchées sans cesse, alors elle avait fini par faire croire que tout allait mieux, et avait presque réussi à s'en convaincre. Elle avait fait son deuil, de toute façon elle n'avait pas vraiment le choix et le temps avait un peu pansé ce manque. Seulement en la regardant, tout le monde la pensait aussi fragile que du cristal, aussi faible qu'un pauvre animal sans défense, aussi vulnérable qu'un enfant devant un stand de bonbon mais au fond, elle n'était rien de tout cela. Les premières impressions étaient toujours fausses avec Ailynn. Elle détestait se laisser marcher sur les pieds, qu'on la prenne pour la dernière des idiotes et qu'on la juge incapable de faire quelque chose, ça avait vraiment le don de l'irriter et de la mettre en rogne. C'était comme-ci une autre personne apparaissait, fini l'innocente Miller, place à la plus désagréable jeune fille de la ville. Et finalement, lorsqu'on voyait le pire de quelqu'un, on ne peut que plus apprécier le positif, pas vrai ? Probablement...

La jeune femme hocha doucement la tête lorsqu'il lui dit qu'il allait bien, même si dans le fond, elle savait qu'il était détruit, elle le voyait dans ses yeux et osait à peine imaginer ce qu'il avait du endurer par le passé, pourtant il gardait ce masque, impassible, d'homme qui vit sa vie simplement et normalement. Elle voulait pouvoir lire de la joie dans ses yeux, c'était devenu comme son objectif. Henri paraissait surpris, enfin bon, il était vrai que faire le ménage un dimanche matin avant même que le soleil ne soit levé ne devait pas concerner tout le monde. « Tout le monde dormait à la maison et j'arrivais pas à me rendormir. Alors autant que mon ennui soit utile. » Elle haussa les épaules, toute l'histoire était trop longue et là tout de suite, elle n'avait pas envie d'en parler, ça lui avait déjà assez pourri la nuit pour lui gâcher cette journée. « Au fond, ça peut être utile de ne pas pouvoir se rendormir dès que le soleil est levé. T'as toute la journée devant toi sans être tenté d'en manquer la moitié. » en disant cela, elle repensait au nombre incalculable de matinées qu'elle avait passé à se rendormir après avoir éteint son réveil et enfuit son visage dans son oreiller pour le pas apercevoir les rayons du soleil. Ailynn fut heureuse de savoir que le jeune homme ne partait pas tout de suite, après tout, ils avaient le surf en commun. Et puis le surf avait le même effet sur eux deux, rien qu'au terme qu'il avait utilisé, ils y accordaient autant d'importance l'un comme l'autre et cela avait le même pouvoir sur eux. « Je comprends ce que tu veux dire et je trouve que c'est un bon programme pour la journée ! » vu le temps qu'il faisait, rester cloué chez soi était une mauvaise idée, enfin bon, un temps magnifique, un lieu sublime et la mer, fallait être fou pour ne pas en profiter. « Ca marche ! » elle regarda du coin de l'oeil les alentours, les vagues, les gens... Elle faisait attention à qui était déjà entrain de surfer, à force, elle avait fini par connaître certaines personnes, sachant avec qui rigoler et qui éviter aussi.

Elle revint sur terre lorsqu'Henri posa a main sur son épaule, elle reposa son regard sur lui tout en hochant la tête, il avait raison, dans peu de temps, la plage risquait d'être pleine de monde. Entre les parents qui sortent les enfants pour leur faire prendre un peu l'air, les gens qui veulent aller bronzer, ceux qui viennent patauger et ceux qui viennent s'essayer au surf, il fallait presque avoir ses coins secrets pour être tranquille en pleine journée. « Tu as raison, autant en profiter un maximum tant que la plage est presque encore vide. » elle lui sourit et le suivit du regard avant de reporter son attention sur les vagues et de fermer les yeux, elle trouvait le bruit de la mer apaisant, ça réussissait à la couper du monde. Elle ne s'imaginait plus autre part qu'ici. Elle planta sa planche dans le sable pour que celle-ci tienne toute seule et enleva son t-shirt et son short et rejoignit Henri pour déposer ses affaires non loin de lui. « A tout de suite ! » elle fit un grand sourire avant d'attraper sa planche et de courir vers la mer, elle pris deux secondes pour se mouiller la nuque et un peu le corps puis repris son élan en s'installant sur sa planche. Lorsqu'Ailynn surfait, elle avait l'impression d'être seule au monde, il n'y avait plus que l'eau, sa planche et elle. Tout le reste n'était que secondaire, elle ne pensait plus à rien d'autre que de profiter des vagues, se surpasser encore et encore. Elle n'était pas la meilleure des surfeuses, ce n'était pas non plus son but, mais elle se débrouillait plutôt bien, enfin bon, avec toutes ses années d'expériences, encore heureux ! Debout sur sa planche, elle avait l'impression de maitriser sa vie, d'être puissante, d'être tout simplement elle-même. On pouvait la dévisager, parler sur son dos, la fixer, lorsqu'elle était entrain de surfer, plus rien ne lui importait.

Après un bon gros quart d'heure, elle sortit de l'eau, satisfaite et détendue. Elle passa l'une de ses mains dans ses cheveux mouillés pour les replacer, elle aurait peut-être du les attacher avant de foncer dans l'eau mais elle s'en fichait totalement. Tenant sa planche de son autre main, elle se dirigea vers Henri en trottinant légèrement, elle était déçue d'être arrivée trop tard pour le voir surfer mais vu que c'était le programme de sa journée, elle le verrait sur sa planche à coup sur. Lorsqu'elle arriva à ses cotés, elle se laissa tomber à coté de lui. Un sourire toujours collé sur le visage, les vagues étaient bonnes, il avait raison. « Ca fait du bien de surfer un peu. » elle tourna la tête vers lui. Par moment, elle se sentait immature à ses cotés, il était un peu plus âgé qu'elle, avait travaillé au New York Times (elle avait même lu les articles qu'il avait écrit) et était prof, il savait quoi faire de sa vie, alors qu'elle était encore dans le flou. Elle savait déjà le domaine, mais n'avait encore aucune idée précise. Secouant légèrement la tête, elle s'égarait. « Ca fait vraiment longtemps qu'on c'est pas vu. Je commençais à m'inquiéter ! » elle lâcha un léger rire cristallin, même si dans un sens, c'était un peu ~~beaucoup~~ vrai, elle n'avait plus vraiment eu de nouvelles de lui depuis un petit moment. « Alors que devenez-vous Monsieur Hudson ? » plus ça allait et moins elle se prenait au sérieux.

Les pieds dans le sable, Henri sentait la chaleur du sol caressait sa peau. Il y avait quelque chose d'apaisant dans le sable. Comme si, peu importe le moment, la forme, le poids, elle vous laissait toujours prendre le contrôle des choses. Cela faisait bien longtemps qu'Henri avait préféré le sable chaud d'une plage plutôt qu'à un stylo. Il aimait se perdre dans les vagues, laissé le courant le ramener à la rive constamment sur sa planche. L'époque où écrire avait été vital pour lui s'était envolé il y a trop longtemps. Maintenant les seules choses qu'il faisait et qui nécessitait un stylo, c'était corrigé des copies. Ce n'est pas pour rien qu'il avait quitté le New York Time, qu'il avait mis un terme à sa carrière de journaliste et qu'il avait disparu de ce monde. Il arrivait tout de même à se sentir bien ici. Sur cette plage, de si bon matin. Les gens n'étaient pas encore nombreux, mais ça ne le dérangeait pas. Il était coupé du monde, quoi qu'il fasse. Il était dans son monde, même entouré. Un monde d'une simplicité effrayante, qui n'avait de place que pour la solitude et le quotidien. En réalité - et il le savait - il n'était plus qu'une machine. Il suivait les choses sans réfléchir. Il n'en voyait plus l'intérêt aujourd'hui et c'était rare quand il faisait quelque chose d'hors du commun. Quelque chose qui n'a rien à avoir avec ses habitudes.

Mais, si on y regardait de plus près, Ailynn était une exception. Henri n'était pas du genre à accorder de l'importance aux relations, à l'amitié. Quoi qu'il fasse, ça manquait toujours de profondeur, de sentiment, de conviction. Alors, si on cherchait à rencontrer les gens avec qui il traînait, il ne fallait pas chercher bien loin. Il n'avait que très peu d'amis. Et ce sont des gens qui le connaissent depuis longtemps, trop longtemps. Pourtant, Ailynn avait réussi à traverser le premier mur qui le mettait à l'écart des autres. Il devait l'avouer, ce n'était pas une mauvaise chose, même si au fond de lui, il savait les limites à ne pas franchir. Il était quand même heureux de la voir, de la croiser. De parler avec elle. On peut aimer la solitude, la choisir et vivre avec, mais votre corps et votre coeur réagit toujours positivement quand il sait qu'il n'est pas seul. Alors voir Ailynn, était une bonne chose. Il s'était rapproché d'elle, écoutant alors qu'elle avait fait du ménage ce matin. C'était surprenant, mais elle expliqua qu'elle n'arrivait pas à dormir et qu'elle avait profité que tout le monde dormaient. Elle haussa les épaules. C'était comme ne pas vouloir perdre du temps. Alors il comprenait parfaitement.

« - Oui, si on veut. » Répondit-il à sa remarque. C'est vrai que vu dans ce sens-là, ça pouvait être bénéfique, mais quand on s'appelle Henri et qu'on n'a pas grand-chose à faire en dehors de son boulot, on se dit que parfois, une grâce mâtiné ne devrait pas faire de mal. Il avoua à Ailynn qu'il allait rester là encore un moment, ce qui semblait lui faire plaisir. Il était prêt à rester là toute la journée, mais ça, c'était inutile de le préciser. C'était surtout la meilleure façon pour dire à la jeune femme qu'il n'avait strictement rien à faire. Il avoua qu'il allait lui laisser le temps de profiter, vu qu'elle venait d'arriver. Histoire qu'elle se fasse quelque vague. De toute façon, lui ne resterais pas loin. Il lui offrit un sourire alors qu'elle s'en alla. La demoiselle avait posé ses vêtements à côté de lui pour aller dans l'eau. Il suivit Ailynn du regard, légèrement pensif. Il alla chercher un soda au bar pas loin, avant de s'ancrer dans le sable, cherchant du regard Ailynn qui s'enfoncait dans l'océan, allongé sur sa planche. Il l'aperçu alors dompté une vague, puis une autre. Elle était incroyable, il y avait une telle maitrise, une telle confiance. Peut-être qu'elle aussi, aimé ce pouvoir que surfer procure. Cette maitrise complète de l'environnement. De notre corps.

Après un bon moment, alors qu'Henri avait cherché sa crème solaire pour éviter l'hécatombe, il aperçut Ailynn revenir vers lui. Elle se laissa tombé à côté de lui, alors que le professeur se tartinait le bras. Un sourire apparu sur son visage quand elle avoua que cela lui faisait du bien de surfer un peu. Il comprenait parfaitement ce qu'elle ressentait à ce moment-même.

« - Ah bon ? » Il tenta de réfléchir à la dernière fois qu'il l'avait vu. Peut-être qu'elle avait raison. Il n'avait pas vraiment fait attention. En même temps, il n'avait pas vraiment une notion du temps très claire. A force de vivre dans son propre univers, c'était assez dur de faire de la place pour les autres. Il n'avait pas des horaires chargés au lycée de la ville, mais il ne faisait rien de bien compliquer en dehors. De temps en temps, il disparaissait en boite, dans les bars. Mais ce n'était pas forcément ce qu'il allait raconter à Ailynn.

« - J'ai subi une expérience ratée dans un laboratoire et je suis devenu le Hulk. » Il la taquinait, c'était maladroit, mais ça lui arrivait aussi. Parfois. « - Non, en vrai, Le lycée m'a chargé de remplacer un autre professeur. Ça a littéralement doublé mon emploi temps. Du coup, ça doit être pour ça qu'on se croise de moins en moins. » Il posa sa crème dans le sol, alors qu'il étalait ce qu'il avait sur les mains dans ses jambes. C'est vrai qu'il passait de moins en moins voir son ami à la fac. Un professeur qu'AiIynn a. Mais là encore, Henri était rarement celui qui faisait le pas vers les autres. C'était plutôt les autres qui l'appelaient, l'invitait.

« - Et vous, Mademoiselle Miller ? Qu'elles sont les nouveautés ? »

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» (sujet terminé) - (henri) i thought i got rid of you

“ – I was just trying to get through all this. ” ▲ AILYNN&HENRI

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