Il ne comprenait plus rien.  Faisait-il jour ou nuit ? La main droite d’Aleksey trembla légèrement. Il était dans une rue, oui, dans une rue. Il devait être extrêmement tard, peut-être que le jour n’allait même plus tarder. Aleksey ne saurait dire l’heure exacte, mais au vu de la température il était évident que le jour ne saurait plus tardé.  Il chancelait dans les rues vides de la ville, esquivant la moindre vie avec subtilités.  Il devait éviter que quelqu’un le voie. Sinon la personne allait hurler face à sa vue. Pire peut-être, s’évanouir ? Aleksey se posa contre un mur, reprenant son souffle. Il n’était plus très loin de l’hôpital. Qui aurait crus que quelque chose comme ça lui arrivait à Huntington même. Ça lui était déjà arrivé, mais là, en ce moment, il ne l’aurait pas crus. M’enfin il n’en avait rien à foutre. Quand on s’opposer à lui, il n’était pas étonnant que ce genre de chose arrive. Qu’il se déchaine sur la personne en face, parce que celle-ci est l’ennemi. C’était comme ça, tout opposant étaient l’ennemis.  Toutes personnes dangereuses étaient l’ennemis.

C’était ce qui s’était passé au Diamond’s. Il y a quelques semaines Aleksey était partie en mission dans le nord du Pays. Le FBI avait repéré un grand de  terroriste à arrêter au plus vite.  L’équipe, sous le commandement d’Alek y était allé et avait réussi leurs missions. Mais un des membres leurs avaient échappé.  Aleksey avait laissé la section de la ville où cela avait eu lieu prendre l’affaire et été rentré à sa vie « normale. »  Mais ce soir-là, on lui rendit une petite visite.

Tranquillement dans sa pièce à lui, son bureau, Aleksey regardait le bon fonctionnement de la boite quand un homme suivi de deux autres arrivèrent. Celui qui lui avait échappé plus tôt était venu ce vengé. Qui aurait crus ça possible. Plutôt que sauver sa vie, il était venu dans la gueule du loup.  Un évènement entrainement un autre, les choses dégénérèrent. Le trio tomba, car Alek n’était jamais seul. Son bras droit surveillait ses arrières. Toujours. Un homme de confiance que ce jeune garçon.  Mais le vengeur tenta de fuir et cette fois, Alek n’allait pas le laisser s’échapper. Non, pas cette fois.  Il le rattrapa et le mit à terre. Celui-ci avoua quelque chose qu’Aleksey ne supporta pas. Il lui avoua avoir enquêté sur lui.  Il lui avoua avoir répéré les gens qui avait de l’importance pour lui.

On ne menacer pas Aleksey St-James. Jamais.

Il était presque arrivé à l’hôpital. Presque. Il n’avait qu’une route à traverser.  Son visage n’était pas forcément très touché en dehors de quelques coupures.  Mais l’arme blanche avait lequel on l’avait attaché l’avait durement touché à l’abdomen. Et sans aucunes armes sur lui, Aleksey l’avait neutralisé a main nu. Main qui était touché par la lame, coupé. Alors, recouvert de sang le long du bras gauche, en bas de l’abdomen, sur le front et la joue et dans les mains, Aleksey avait du mal à arriver à l’autre bout.  Les poings pouvaient parfois faire du mal aussi. Et son genou lui faisait assez mal. C’est alors qu’il repéra quelqu’un.  Une femme, dehors là. Juste devant. Il n’était pas à l’entrée de l’hôpital, oh non. Il avait plutôt contourné la chose. Un visage familier. Il l’avait vu qu’une fois, mais il se souvient d’elle. Il se souvient qu’elle avait déjà eu à faire avec ses blessures. Il arriva alors près d’elle, sans qu’elle ne le remarque vraiment. Et avoua.

« - Hey doc, j’espère que vous êtes en forme. J’aurais bien besoin d’aides. »

Tout ce sang, ces blessures – certaines superficiel, d’autres moins – et la fatigue, tout accumulé rendait Aleksey extrêmement faible. Il était loin d’être sur un lit de mort, mais quand même, il avait perdu pas mal de sang. Assez pour être largement affaibli. Dans ce genre de situation, Aleksey n’allait pas se laisser mourir. Il n’était pas con. Il allait à l’hôpital, comme tous les gens normaux de sa génération qui avait un petit instinct de survie. Il ne s’attendait pas à ce que le docteur qui soit là soit celle qu’il avait déjà croisé quelques mois plus tôt. Il avait une bonne mémoire. Surtout en ce qui concerne les belles femmes. Au fond, c’était une bonne chose que ça soit elle et pas une autre. Elle l’avait déjà vu et devait sans doute lui en vouloir d’avoir quitté l’hôpital comme si il n’avait pas à donner d’explication. Mais Aleksey était comme ça, très impulsif parfois. Insouciant aussi. Ayant du mal à marcher, il arriva quand même à se faire un chemin jusqu’à elle dans sa discrétion légendaire. Surprise, la réaction du docteur fit sourire Aleksey. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle pose ça comme question, mais c’était plutôt mignon.

« - Navré de vous avoir inquiété, Doc. » Il lui offrit un sourire et malgré ça, il n'en oublia pas la douleur juste là, en bas de son abdomen. Automatiquement, la jeune femme s'empressa de venir l'aider. Encore un peu et il allait finir par terre comme un clochard. Oui, il avait du mal à tenir debout. En même temps, vu le coup qu'il s'était pris au genou droit, il avait forcément beaucoup de mal à aller vite et à tenir en équilibre. Visiblement, elle n'était pas bête. Ce qui était largement rassurant pour un docteur. En même temps, un docteur idiot c'était plutôt rare. Et, les infirmiers étaient plus réputés pour être des crétins. Il n'avait pas forcément l'impression qu'elle lui parlait, mais préférait juste lever les yeux aux ciels et tentait de se focaliser sur la route devant eux. Le chemin à prendre vers un lit d'hôpital et des soins.

« - Oui, je sais. » laissa-t-il échapper. Il savait qu'elle seule, elle ne pouvait pas forcément le couvrir. Mais après, il restait un patient comme un autre. Cette fois, ces blessures étaient bien plus graves que la dernière fois et en réalité, il avait l'impression de ne plus sentir son bras gauche... alors que son bras droit était sur les épaules du docteur qui était venu à son aide. « - Vous avez qu'à... regarder dans la poche intérieure de ma veste. » Il tenta de bouger sa main gauche et son bras pour le faire lui-même, mais il n'y arrivait pas beaucoup. Il allait donc laisser la jolie demoiselle mettre sa main dans sa poche et regarder son joli petit joujou. En gros, sa carte de membre de la bande du FBI, quoi. La chose qu'il fallait montrer au pro et en l'occurrence quand on considère qu'on doit griller notre couverture aux jolies brunes. Avant que Neela ne mette la main sur sa plaque attestant qui il était.

« - I'm a great guy. »

Il faut être honnête, Aleksey était un grand habitué des hôpitaux, mais ici à Huntington Beach, il pouvait montrer et si parfois, les infirmières ou médecin se souvenait de lui grâce à ses contacts il n’avait pas besoin d’attendre longtemps avant que toute trace de son passage ne s’efface. La différence entre Alek est les autres agents, c’était que lui travaillait sous son vrai nom. Il n’avait pas eu besoin de s’inventer une autre identité, puisque qu’on ne pouvait pas remonter au début de son histoire. Pour savoir qui il était, il fallait remplacer St-james par son véritable nom. Dostoïevski. Comme l’écrivain. C’était la seule façon de savoir qui il était. Où il avait grandi. Ce qu’il avait fait. La vie d’Aleksey Dostoïevski s’arrête à ses 25 ans. Après ça, Aleksey a fait partie du FBI et il n’y a rien plus rien à savoir. En revanche, essayer de trouver des traces de l’existence d’un Aleksey St-james était beaucoup plus difficile. On ne pouvait trouver que les informations de base : Né au Etats-Unis, 41 ans, Veuf, Ancien chef et désormais propriétaire d’une boite de nuit. Aucun lien parenté, aucune famille. De fausses écoles américaines, une fausse vie dans un coin paumé du Texas. Alors, il n’avait pas peur de montrer sa plaque d’agent du FBI, parce que parfois il devait le montrer aux autorités et que même si on cherché à le retrouvé, on aurait du mal à savoir qui il est.

Le médecin lui avoua que la dernière fois, Aleksey avait posé problème. Il s'en doutait un peu. Il avait même fait un sacré bug en piratant le système informatique pour effacer les données de sa visite.

« - Je m'en excuse. » Laissa-il échappé, ayant quand même toujours beaucoup de mal à parler. Il ne savait pas si elle faisait de l'humour ou pas, il devait l'avouer qu'il se sentait de plus en plus mal. Un piteux état, mais c'était le prix à payer. Il avait presque du mal à voir ce qui se passait devant lui correctement. Tout devenait un peu plus fou, mais il arrivait à tenir le coup. Il entendit une remarque qui le fit d'ailleurs sourire. Mais il n'eut pas le temps ou la force de répondre, ils franchirent l'accueil se trouvant enfin à l'hôpital. Ils traversèrent les couloirs, arrivant enfin en salle d'examen. Elle aida Aleksey à s'installait, tout en lui demandant de lui raconter sa vie. Il ressenti des douleurs lui parcourir le corps un peu partout. Alors que Neela trouva enfin sa plaque. Bingo. Elle tapait dans le mille.

« - Agent St-James, ça sonne presque sexy dans votre bouche. » Non, il ne la draguait pas. Même pas dans cet état. Il avait juste envie de penser à autre chose, il devait l'avouer, il avait bien mal. « [color=#2a8182- Si vous pouviez accélérer et passé à l'étape morphine, ça serait pas mal. [/color]» Il laissa un gémissement sortie contre son gré. Sentant la douleur sur son épaule. Il se demandait si elle n'allait pas utiliser l'option 'je-vais-vous-endormir' et plausiblement abusé de lui. Ou, il divaguait un peu, mais vu son état, c'était normal.

Il n’avait pas besoin de rajouter quoi que ce soit. Il savait ce qu’était les dommages collatéraux. Décidément, ce docteur avait l’air bien bavard. Il aimait ça, parler lui évitait de penser à sa doulheur, sans oublier qu’il avait perdu beaucoup trop de sang ce qui expliquait son état lamentable et la fatigue. Il allait survivre, ça c’était normal, mais tout ça l’énervait quand même. Si Elizabeth avait été là, elle se serrait occupé de lui. La jeune femme lui avoua alors qu’Aleksey lui devait un repas, ce qui lui fit sourire. Elle était douée pour faire en sorte que ses patients restent éveillés. C’était positif, de toute façon la dernière fois aussi, elle avait été pas mal dans son genre.

« - Pas de problème, je suis un excellent cuistot. »

La blague. Il n’était pas excellent, il était bon. C’était ça quand on avait pour couverture chef dans un restaurant. Il avait appris deux ou trois choses pour prouver ses qualités culinaires si jamais on ne le croyait pas. Cuisiner, c’était un passe-temps avant tout. Cela lui rappelait quand il bossait dans ce bar à Manchester. Il s’éclatait dans la cuisine quand il était seul. Jouant entre dessert et entrée. La belle époque ! Maintenant que Neela savait qui il était, elle n’avait plus besoin de jouer aux devinettes. Il avoua que l’entendre dire « Agent St-James » avait quelque chose de sexy, ce que la jeune femme ne manqua pas de reprendre. Aleksey laissa échapper un léger rire, face à celle-ci. Elle avait de l’humour, la demoiselle, c’était pas mal. Se retrouvant assis, à l’intérieur, le docteur examina Aleksey alors que celui-ci n’en pouvait plus. Elle sortit une petite blague, histoire de, avant de reprendre. Aleksey était un peu ailleurs, alors il y avait des choses qu’il ne retenait pas.

« - Faite, c’est vous le doc. » Il regarda le médecin allait chercher de ou trois trucs et, aller savoir pourquoi, il pensa à docteur Queen, femme médecin. C’était stupide, mais que voulez-vous, cette série avait bercé sa jeunesse. Il grimaça alors que Neela s’occupait de l’anesthésie locale avant de lui poser quelques questions.

« - Si vous voulez, doc’. » Elle voulait une bonne histoire, pas de soucis. Mais avant qu’il ne rajoute quoi que ce soit, la demoiselle lui demanda son groupe sanguin et sans attendre, Aleksey répondit : « - AB- » Oui, ils avaient le groupe sanguin le plus rare. Super, non ? Maintenant qu’il était dans une salle, tranquille avec Madame, Alekey se sentait quand même un peu mieux. Mieux dans l’idée de la discrétion.

« - Une bête histoire de vengeance. » Lança-t-il alors. « -J’étais partie en mission dans le nord y’a pas longtemps. Un membre d’un groupe de terroriste que l’on venait d’arrêter nous a cependant échappé. Mes bons à rien d’hommes n’ont pas réussi à le retrouver. Et ce gros cons est venu me menacer, ici, chez moi. Trois contre un, quel lâche. » Un regard sérieux, laissant un blanc s’installer, Aleksey posa ses yeux sur Neela, pour ensuite regarder son petit badge de docteur.

« - Quand on ne peut pas arrêter une menace, on le tue. Dr Meyers. »