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 Taking a peak in a stranger's strange life - with Leah

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MessageSujet: Taking a peak in a stranger's strange life - with Leah   Taking a peak in a stranger's strange life    - with Leah EmptyVen 1 Nov 2013 - 15:48

Il s’agissait d’une petite soirée sans histoire pour les Williams. Épuisé, Keith n’avait plus force de faire quoi que ce soit de plus, et il s’appliquait à déguster son potage à la courge musquée comme un zombie s’attaquerait à un cadavre : avec une lente minutie absente. Beatrice, qui avait fini son assiette depuis belle lurette, animait les ustensiles.

« Alors, monsieur couteau, voulez-vous rencontrer mon plan cul ? » , demanda madame la fourchette.

Keith recracha sa cuillerée comme s’il venait de recevoir un coup dans l’estomac.

« Beatrice! Qu’est-ce que tu viens de dire ?!? »

« Moi ? Mais rien. C’est la fourchette qui a parlé. Dis papa, c’est qui Alexander Ambrose ?  »

« Aucune idée. C’est lui qui t’a montré à dire ça ? »

« À dire quoi ? Ce qu’a dit madame fourchette ? Mais non, voyons. C’était écrit dans le livre que j’ai ramené de l’école. Papa, c’est quoi un plan cul ?  »


*****


« Je suis vraiment désolé, mademoiselle Stewart, je n’ai vraiment aucune idée de comment elle a pu se retrouver en possession de votre calepin…. Est-ce que 15h vous irait ? … Oui oui, je sais où est le Hometown. C’est parfait. À demain donc. Et vraiment encore désolé! »

Découvrir la propriétaire du dit calepin lui avait pris un certain bout de temps. Visiblement, elle ne s’attendait pas à l’égarer et ne l’avait pas identifié. Bien qu’il n’ait jamais tenu de journal intime ou de recueil de ses pensées, il s’imaginait bien qu’il possédait une grande valeur sentimentale. Il se résolut donc à parcourir quelques pages, en se jurant intérieurement de ne pas laisser le voyeur qui réside en chaque humain prendre le dessus. Éventuellement, il réalisa qu’il devait s’agir de l’une des sœurs Stuart. Le contre-interrogatoire auquel il soumit sa fille renforça l’hypothèse qu’il s’agissait de la cadette, Leah, la jeune femme dont ils avaient fait la connaissance plus tôt aujourd’hui, à la sortie de l’école. Et qu’il reverrait demain, avant de passer chercher Beatrice.


*****


La gestion du temps n’était pas particulièrement le point fort de Keith. Lorsqu’il commençait quelque chose, il lui accordait généralement autant de temps que nécessaire. Qu’il s’agisse d’une discussion, d’une tâche, d’un écrit, peu importait. Là seule chose qui parvenait à le sortir, parfois, de son occupation présente était la brusque et soudaine réalisation qu’il était outrageusement en retard pour quelque chose d’autre. Et outrageusement n’était pas utilisé à la légère…

« Merde, il est déjà 14h!»

Le café n’était qu’à une quinzaine de minutes. Peut-être vingt. Amplement le temps de prendre une douche pour se débarrasser de la sciure accumulée dans ses cheveux. Facile. Pourquoi était-il assaillit par l’idée qu’il ne devrait pas être aussi tard s’il était encore chez lui ?

Prenant les clés de sa voiture sur le comptoir de la cuisine, il remarqua la note sur le réfrigérateur, écrite de sa main :  « Burberry, 14h. Chambre de commerce, 20h »

« Oh sh.....»


*****


Le concept de « connaissance », comme dans relation éloignée, possédait une toute autre signification pour Keith que pour la plupart du gens. Là où la majorité de gens érigeaient une série plus ou moins importante de cercles autour d’eux, comme autant d’épreuves à franchir, un peu à la manière du Paradis de Dante, Keith invitait bien volontiers ses relations distantes à faire partie intégrante de son existence lorsque les circonstances s’y prêtaient.  

« Oui, Leah ? C’est Keith. Keith Williams. Le père de Béatrice. Oui, voila. Non non, tout va bien. J’ai juste oublié un léger détail et… est-ce que cela te dérangerait de venir me rejoindre au centre commercial à la place ? Au Burberry ? Merci, tu me sauves la vie. À tout de suite!»

Même si les chances étaient contre lui, il avait crût, jusqu’à la dernière seconde, qu’il y arriverait. Après tout, il n’avait qu’à se choisir quelques vêtements pour bien paraître devant les représentants de la chambre de commerce, et tout serait nickel. Il aurait peut-être 5 ou 10 minutes de retard, mais rien pour vraiment heurter la sensibilité d’une jeune femme, délaissée dans un café fort décent de surcroît.

Malheureusement, comme bien trop souvent, les choses ne se déroulèrent pas exactement  comme il se l’était imaginé, et lorsque Leah pénétra dans la boutique, elle tomba sur un Keith en bien piteux état, écrasé contre une chaise, entouré de 4 paires de souliers et d’au moins une dizaine de chemises et de vestons de coupes et de tons différents.

Il afficha un sourire à la fois désolé et soulagé.

« J’ai vraiment besoin d’aide....»

La vie de veuf n’était absolument pas de tout repos...
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MessageSujet: Re: Taking a peak in a stranger's strange life - with Leah   Taking a peak in a stranger's strange life    - with Leah EmptyLun 4 Nov 2013 - 2:24

“It never hurts to keep looking for sunshine.”

Attendre sa nièce à la sortie de l'école, cela ne lui était pas arrivé depuis bien longtemps. Depuis que Marissa et Eden étaient séparés ils tenaient tous les deux à passer du temps avec leur fille, et puis il y avait eu cette violente dispute entre les deux soeurs ce qui avait tenu Leah d'autant plus éloignée de sa famille. Faith lui manquait beaucoup, elle avait toujours apprécié passer du temps avec elle, depuis sa naissance elle prenait un malin plaisir à la gâter et à l'appeler "ma princesse". Elle se sentait un peu comme une seconde mère pour l'enfant, mais aussi une confidente, une protectrice, une amie. Elle était avant tout sa marraine. Pour Leah c'était un peu comme être l'ange gardien de Faith et elle avait toujours pris ce rôle très au sérieux. Alors évidement, lorsque ni Marissa, ni Eden, ni Emma ne se trouvait dans la capacité de récupérer la petite à la sortie de l'école, Leah avait sauté sur l'occasion pour retrouver sa nièce adorée. Attendre devant les portes de l'établissement que les enfants sortent, elle avait toujours trouvé cela un peu agaçant. Leah n'aimait pas la plupart des femmes qui s'y trouvaient, des mères au foyer pour la plupart, elles se regardaient toutes de haut en bas, passaient leur temps à commérer sur telle ou telle autre mère, elles critiquaient même parfois les enfants des autres. C'était exactement le genre de femmes ennuyeuses et tristes que Leah n'avait jamais voulu être. Maintenant qu'elle était enceinte, elle les détestait encore un peu plus, elle savait que d'ici quelques années elle serait bien forcée de les côtoyer plus en détails. Les goûters d'anniversaires, les fêtes de l'école, les sorties de classe, ce genre de choses vous force à vous sociabiliser avec d'autres parents. Une fois qu'on a un enfant il faut savoir faire des concessions à ce qu'il parait. Mais à quoi bon y penser maintenant? Elle avait le temps d'y songer plus tard. Son enfant n'était même pas encore né alors d'ici à ce qu'il soit à l'école, elle pouvait voir venir. Concentrée à ignorer les mères présentes autour d'elle, Leah fixait successivement ses chaussures, puis sa montre. Elle avait hâte de voir Faith lui courir dans les bras, elle avait l'impression qu'elle ne lui avait pas fait de câlin depuis une éternité. Mais en réalité, lorsque la fillette pointa finalement le bout de son nez, elle était bien trop occupée à papoter pour remarquer sa tante préférée. En pleine conversation avec une petite fille, Leah observait sa nièce, elle avait véritablement l'impression de voir une mini Marissa, s'en était presque effrayant. Elle s'approcha doucement des deux petites et remarqua un homme s'approcher à son tour. Elle lui avait lancé un regard méfiant. Un homme à la sortie d'une école c'est toujours surprenant, et puis avec toutes les histoires qu'on entend à la télé il aurait pas fallu voir qu'il soit venu faire son marché. Mais il fallait bien avouer qu'il était plutôt craquant et il n'avait pas vraiment la tête d'un pédophile en quête de sa prochaine victime. Lorsque l'enfant qui accompagnait Faith se jeta sur lui en criant "papa" Leah se détendit quelque peu. Elle échangea à son tour une longue et chaleureuse accolade avec sa nièce. À peine avait-elle relâché son étreinte pour la laisser respirer que Faith était déjà repartie dans une conversation visiblement mouvement avec la petite fille du papa anonyme. La jolie brune secoua sa chevelure et offrit son plus beau sourire tout en tendant la main à l'homme qui se tenait face à elle. "Leah Stewart, la tante de Faith. Ravie de vous rencontrer." Et voilà qui avait suffit pour lancer la conversation. Il était un père célibataire fraichement débarqué en ville. Tiens donc. Sa femme était morte laissant derrière elle un mari brisé et une adorable petite Béatrice. Double tiens donc. A croire qu'elle avait un radar pour les repérer. Keith, c'était son prénom, lui rappelait étrangement un fameux autre homme dont elle ne voulait pas vraiment prononcer le nom pour le moment au risque de se retrouver dans un sale état à nouveau. Leah s'était quelque peu reprise. Elle vivait au jour le jour, mais elle vivait malgré tout, elle se concentrait surtout sur son blog, son écriture personnelle aussi et puis elle avait commencé à se renseigner sur ce dont elle aurait besoin pour l'arrivée du bébé. Il y avait tout un tas de choses à acheter, à commander, à préparer, et le plus tôt elle s'y prendrait le mieux ce serait. Enceinte d'environ quatre mois et demi, son ventre avait commencé à prendre des formes, elle continuait à porter des vêtements amples, des robes surtout. Elle tenait à rester classe et élégante, en public du moins. Dans l'intimité de son appartement la cadette des Stewart portait des jeans mais elle était incapable d'en fermer le bouton, cela lui valait quelques taquineries de la part de son cher colocataire, mais elle insistait pour ne pas acheter de vêtements de maternité. Pas encore. Pour ceux qui la connaissaient bien, il n'était pas difficile de voir qu'elle avait changé physiquement, mais pour quelqu'un qui la rencontrait pour la première fois, elle osait espérer que cela ne sautait pas aux yeux.

Keith était des plus agréable. La conversation n'avait pas duré une éternité mais il était absolument charmant Leah n'aurait pas été contre l'idée de se faire un nouvel ami. Cela ne lui était pas arrivé depuis très longtemps et après tout, pourquoi pas? Elle lui avait tendu sa carte. "Juste au cas où…" Au cas où quoi? Au cas où il se perdrait dans les petites rues de la ville? Au cas où il aurait besoin in extremis d'une baby-sitter pour garder sa fille? Au cas où il avait envie de boire un café mais personne avec qui le partager? Elle lui avait donné sa carte, c'était tout. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, ni si elle avait réellement envie qu'il l'appelle mais sur le moment cela lui avait semblé être une bonne idée. Elle ne s'attendait pas à entendre parler de Keith aussi rapidement! Elle était passée d'étonnée, à flattée puis à mortifiée en quelques secondes à peine en apprenant que la petite Béatrice avait été interceptée par son père en possession de l'un de ses carnet où elle prenait soin de noter ses pensées les plus intimes. Elle y racontait sa vie, des choses qui avaient de l'importance à ses yeux ou qui au contraire n'en avait pas mais méritait quand même d'être racontées pour une raison X ou Y. Elle écrivait, point. Elle n'essayait pas de faire dans le politiquement correcte, ce n'était pas censuré, ni édulcoré, elle disait les choses telles qu'elle les voyait, sans artifices, sans en faire des tonnes mais sans minimiser non plus. La gamine avait dû en prendre plein les yeux quand même! Keith lui proposait de lui rendre ce qui lui appartenait dès le lendemain, le Hometown avait été fixé comme lieu de rendez-vous. Après avoir raccroché elle avait eu une soudaine envie de s'enterrer six pieds sous terre. Elle espérait surtout que le jeune père célibataire n'avait pas lu le carnet qui contenait son jardin secret, si elle avait eu quinze ans on aurait appelé cela un journal intime, en quelques sortes… Quoi qu'il en soit, ce n'était pas destiné à être vu par quelqu'un d'autre qu'elle-même. Dire qu'elle ne s'était même pas rendu compte de sa disparition! Quelle cruche!

Petit changement de dernière minute, elle avait pris la direction du centre commercial. Keith l'avait appelé pour lui demander de le retrouver au magasin Burberry. Il ne devait pas être pauvre s'il se permettait quelques emplettes dans une telle boutique. C'était toujours une information bonne à prendre après tout. Elle avait fait un effort de tenue, pire même, elle avait mis des Louboutin. Elle se souvenait à peine de ce que c'était de porter de tels bébés à ses pieds… Cela faisait des mois qu'elle ne ressentait plus particulièrement l'envie de se faire belle, elle restait naturelle, elle évitait de trop attirer l'oeil mais aujourd'hui, pour la première fois depuis son agression peut-être, elle ressentait l'envie de chausser une jolie paire de chaussure, porter une robe élégante sans non plus être trop da-dame. Elle était splendide tout simplement. Elle en oubliait presque tout ses soucis. En pénétrant dans la boutique, elle gratifia l'un des vendeurs d'un sourire à la Leah Stewart. Il ne lui fallu que quelques secondes pour repérer Keith, l'air désespéré. Elle avait envie de crier: "Mon carnet?! Où est mon carnet?" mais elle l'entendit dire qu'il avait besoin d'aide et  au lieu de réclamer ce qu'elle était venue chercher elle laissa échapper un petit rire. "Ah les hommes!" s'exclama-t-elle, enjouée. Portant son index à ses lèvres, elle les tapota légèrement, l'air perplexe. Puis, sûre d'elle, elle attrapa une veste sur un cintre et une chemise blanche déjà dépliée"Essaye-ça!" Il s'agissait plus d'un ordre que d'un conseil, mais elle était si charmante que Keith ne pourrait pas mal le prendre et puis c'est lui qui voulait qu'elle l'aide. Elle le tira de sa chaise pour lui glisser la veste et la chemise dans les bras et le poussa dans une cabine d'essayage. Elle avait déjà tiré le rideau que le pauvre garçon n'avait pas eu le temps de dire quoi que ce soit. Elle se positionna de l'autre côté, croisa les bras et repris la parole. "Finalement, le shopping c'est beaucoup plus fun qu'un café!" Elle haussa joyeusement les épaules, les bras toujours croisés sur sa poitrine. "Tu as mon carnet?" demanda-t-elle au passage pendant que monsieur se changeait. Ils ne se connaissaient pas depuis bien longtemps, mais elle se sentait déjà à l'aise avec lui, hors de question de le vouvoyer et de faire des manières. Il avait l'air d'être un gentil garçon et Leah appréciait grandement le petit vent d'air frais que Keith apportait avec lui, même si vu sa situation il avait vaguement l'air d'être du réchauffé sur le tableau de chasse de la belle. Sauf qu'au final, elle n'était pas là pour la drague, d'ailleurs elle n'était absolument pas prête à se lancer dans une nouvelle relation alors qu'elle avait encore un pied dans une autre, et l'autre dans la merde, ni dans le vide, ni dans la dite relation. Qui plus est, elle avait remarqué l'alliance au doigt de Keith, il n'avait clairement pas fait le deuil de sa femme.
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MessageSujet: Re: Taking a peak in a stranger's strange life - with Leah   Taking a peak in a stranger's strange life    - with Leah EmptyMar 5 Nov 2013 - 22:08

C’était injuste. Très certainement une conspiration, en fait. Il devait y avoir un manuel sacré transmis de mère en fille, de génération en génération. Composé des saints évangiles de Ève, Marie, Rachel et Geneviève, Ou un truc du genre. Ce n’était pas possible, autrement. Comment pouvait-elle débarquer ainsi, et d’un simple balayage du regard lui tendre deux morceaux comme s’il s’agissait d’une évidence universelle. Bouche bée, il finit par reprendre ses esprits en faisant part de son incrédulité.

« Tu aurais pu me ménager et faire semblant d’hésiter, au moins! » , maugréa-t-il sans grande conviction alors qu’on l’escortait vers la cabine d’essayage.

Ainsi isolé, il se sentit un peu honteux envers la charmante jeune femme. Même s’il ne l’avait fait que dans le pur objectif que de retrouver le propriétaire du calepin, il se savait en possession de bribes d’informations qu’il n’aurait jamais dû avoir. Bribes qui, de surcroît, laissait entrevoir un appétit certain envers la gent masculine.

C’était réducteur, bien entendu, et il savait bien que c’était complètement saugrenu de croire qu’elle ne se limitait qu’à cela. Il n’était pas ce type de juge de caractère. Et puis, après tout, c’était plutôt la norme, de profiter de la vie et de sa jeunesse. Il n’y avait rien de mal à cela.

Sauf qu’une petite voix s’était maintenant fait entendre, questionnant l’innocence de la carte qu’elle lui avait remises une fois mise au courant du décès de son épouse. Déjà qu’à la base, il n’avait pas été exactement certain de l’interprétation à donner au geste, alors maintenant… C’était une idée complètement absurde, bien entendu, mais il gérait relativement mal la possibilité qu’une autre femme puisse s’intéresser à lui.

« Tu trouves ? Attends que ce soit mon tour de te suggérer des robes, tu verras que tu regretteras le café! » , rétorqua-t-il avec jovialité, finissant de boutonner la chemise.

Dans le pire des cas, elle finirait par comprendre que son ouverture n’était aucunement motivée par un quelconque intérêt caché, et qu’aussi charmante et d’agréable compagnie soit-elle, il ne se passerait rien entre eux. Voilà tout. No harm’s done, really.

« Oui oui, je l’ai laissé juste sur la chaise à côté, avec mon portable. » .

Revêtant le veston, il sortit faire une petite ronde devant Leah, à la recherche d’une approbation finale et d’une dernière recommandation à propos d’une cravate, avant de regagner la cabine.

« Je suis vraiment désolé. Je ne sais pas comment elle s’est débrouillée pour te le chopper… Est-ce que tu préfères savoir si je l’ai ouvert ou pas ? » .

C’était moins intimidant, à l’abri d’un rideau. Et il souhaitait mettre ça rapidement derrière eux. Au cas où elle préférait savoir exactement ce qu’il avait lu, plutôt que de vivre avec un univers de possibilités.

Il ressortit avec ses emplettes sous le bras.

« Merci beaucoup d’avoir accepté de me retrouver ici. Comme tu peux t’en apercevoir, j’y serais non seulement encore sans toi, mais j’aurais peut-être même fini par y aller avec ce truc carrelé, là… » .

Attendant la fin de la transaction, il poursuivit, le regard tourné vers elle.

« Pour nous remettre à niveau, par rapport aux trucs que moi et /ou ma fille avons potentiellement appris sur toi, je t’offre trois options! Je ne voudrais pas que ça laisse un malaise. Alors, première option option : un billet pour un souper de homard avec des gens pas forcément intéressant, dont moi, ce soir; deuxième choix, la permission de me poser n’importe quelle question, à laquelle je répondrai le plus honnêtement du monde; ou finalement une crème glacée à la pistache, au petit kiosque à côté. Ou à la cerise, si tu préfères. C’est le mieux que je puisse t’offrir avant d’être officiellement en retard pour la sortie de Béatrice.  » .

Bon gré mal gré, il ne pouvait se débarrasser de l’impression d’avoir une dette envers elle. Un peu comme s’il l’avait éclaboussée avec sa voiture un soir de pluie. Ou quelque chose du genre.
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MessageSujet: Re: Taking a peak in a stranger's strange life - with Leah   Taking a peak in a stranger's strange life    - with Leah EmptyMar 19 Nov 2013 - 1:23

“It never hurts to keep looking for sunshine.”


"Faire les boutiques c'est inné chez les Stewart, et puis j'ai des années d'entrainement derrière moi. Pas de place au doute ou à l'hésitation!" affirma-t-elle avec assurance alors que Keith semblait presque offusqué de la voir choisir la bonne tenue en un battement de cils. Elle l'avait poussé dans une cabine d'essayage tout aussi rapidement, et ils se retrouvaient désormais chacun d'un côté du rideau. Très honnêtement, elle n'aurait pas été contre le fait de voir ce qui se passait du côté du père célibataire, mais elle préféra balayer ces pensées de son esprit. Il ne valait mieux pas qu'elle se mette à l'imaginer en sous-vêtements, ou même en tenue d'Adam. Tiens! Tenue d'Adam… Un gentil petit rappel à son ex qu'elle n'avait pas vu depuis une éternité. Il était revenu en ville après des années absences et surtout après lui avoir brisé le coeur en un million de morceaux, le voir n'avait pas vraiment fait parti de ses priorités, surtout pas depuis qu'elle avait rencontré Noah et que tout un tas d'autres choses s'étaient passées. Elle avait préféré laisser Adam dans le passé, mais puisqu'il venait de lui traverser l'esprit, elle se disait que peut-être pourrait-elle éventuellement lui proposer de se retrouver autour d'un café pour voir où ils en sont tous les deux. Son petit doigt lui disait qu'ils auraient bien des choses à se raconter. Soit, pour en revenir à Keith, elle ne pu s'empêcher de sourire lorsqu'il déclara qu'elle regretterait sans doute le café une fois qu'il lui aurait recommandé une ou deux robes ."Oh mais suggère très cher, suggère!" Elle hésita à rajouter "pour qu'on rigole un peu" mais elle s'abstint. Elle se comportait déjà avec lui comme si elle le connaissait depuis des lustres, la vérité c'est que bien qu'il semble un petit peu dépassé parfois, après tout c'est un père célibataire, un homme avant tout, ils sont toujours dépassés, Leah se sentait plutôt à son aise avec lui. Il était gentil et agréable et puis fraichement débarqué à Huntington Beach, elle avait l'impression de pouvoir s'inventer à nouveau.  La jolie brune n'avait pas perdu une seconde et à peine Keith s'était-il retrouvé barricadé derrière le rideau de la cabine d'essayage qu'elle lui avait demandé s'il avait bien pensé à rapporter son carnet.  C'était un peu la raison ultime de leur retrouvailles aujourd'hui. Sans cela elle n'était pas certaine qu'il l'ait un jour appelé bien qu'elle lui avait donné son numéro dans l'espoir qu'il le fasse. Elle se mordilla la lèvre inférieure en l'entendant lui indiquer où il l'avait laissé. Elle jeta un coup d'oeil et repéra ce qui lui appartenait. Elle fit quelques pas pour s'éloigner de la cabine et empoigna le carnet en le fixant silencieusement. Ses pensées les plus intimes tenaient entre les lignes de ce petit livre. Elle les avait elle-même rédigé et ce n'était peut-être pas franchement la meilleure lecture de chevet pour une enfant de l'âge de Béatrice. Leah avait terriblement honte à l'idée que cette petite fille ait pu lire son journal, mais pire, elle ne pouvait s'empêcher de se questionner sur ce que Keith avait lui-même pu découvrir sur elle. Il était justement en train de s'excuser, elle n'écoutait que d'une oreille mais lorsqu'il lui demanda si elle voulait savoir s'il l'avait ouvert ou pas, elle se sentit rougir. "Je suppose que je n'ai pas vraiment à te le demander. Toi-même tu ne me demanderais pas ça si tu ne l'avais pas ouvert…" Elle marqua une courte pause. "Je suppose que tu as bien dû le feuilleter un peu pour trouver à qui il appartenait…" Elle essayait de faire comme si tout cela la laissait indifférente, elle gardait un ton plutôt serein et joyeux même si au fond d'elle, elle sentait un certain malaise s'installer. "C'est pas grave, tu sais… J'assume." FAUX! Mais bon, elle pouvait toujours faire semblant et mourir de honte plus tard. Keith sortit de la cabine, la tirant alors de ses pensées angoissantes. "Splendide!" s'exclama-t-elle satisfaite. Elle était vraiment dérangée par toute cette histoire. Son carnet toujours dans les mains, elle laissa Keith regagner la cabine d'essayage, avant de le glisser dans son sac.

La jeune femme patienta calmement, pas vraiment intéressée par les costards, quoi qu'elle s'imaginait Noah dans l'un d'eux et elle ne pouvait s'empêcher de le visualiser, elle pouvait aussi très bien se voir en train de le lui arracher. Les foutus hormones la rendaient encore plus chaudes qu'une chienne en chaleur. Belle image, on applaudit. D'ailleurs, elle mourrait de chaud, elle s'éventa manuellement quelques secondes et lorsque Keith fit à nouveau son apparition, elle se redressa soudainement et retrouva son joli sourire. "Ew…" lâcha-t-elle en secouant négativement la tête. Les carreaux, ce n'est définitivement pas son truc. "Dieu merci, je suis arrivée à temps! Leah à la rescousse! Pas de problème, ça me fait plaisir de t'aider. D'ailleurs, pendant que j'y pense… Pourquoi est-ce que tu as besoin de vêtements aussi chic? Une occasion spéciale?" Elle replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille et suivit le jeune homme jusqu'à la caisse. Elle resta silencieuse mais Keith lui fit face et laissa échapper un flot de paroles qui la prit un peu de court. Elle le laissa finir avant de chercher ses mots. "Hum…" Que pouvait-elle bien dire? De toute façon maintenant qu'il s'avait ce qu'il savait (et peut importe ce que c'était), elle ne pouvait rien y changer. L'invitation à diner lui rappelait étrangement Noah (oui, encore, que voulez-vous? On n'oublie pas l'homme de sa vie en un claquement de doigt!), la dernière fois qu'elle avait diné avec un homme cela s'était terminé à poils sur une plage. "Autant que je te prévienne tout de suite, je préfère ne pas savoir ce que tu as lu. Peu importe ce dont il s'agit, je préférerais que tu le gardes pour toi et si possible que ça ne se diffuse pas trop." Elle grimaçait, un peu comme une enfant prise en flagrant délie. "Cela dit, mon estomac de femme enceinte balance entre le homard et la glace à la pistache! C'est comme si tu me demandais de choisir entre une pomme et une orange alors que j'aime tous les fruits! " Elle se mit à rire avant de réaliser qu'elle venait de lui révéler un truc qu'elle n'avait pas encore abordé avec lui jusque là. "Oh." Leah porta une main à son front et leva les yeux au ciel. "Je suppose qu'on n'est plus à ça près… Tu es maintenant dans la confidence à ce sujet également." Elle caressa doucement son ventre jusqu'alors camouflé sous sa robe ample.
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MessageSujet: Re: Taking a peak in a stranger's strange life - with Leah   Taking a peak in a stranger's strange life    - with Leah EmptyJeu 21 Nov 2013 - 15:51

« Ah ça, l’entraînement, je l’ai bien senti! Et je n’ai aucune difficulté à croire que tu as fait les forces spéciales. Le parcours du combattant, avec 30 kilos d’achats sur le dos et des escarpins neufs au pied dans un centre commercial le 22 décembre. Avec missions clandestines sur la Fifth Avenue et au Dubaï Mall, et tout et tout. Ton porte-feuille a combien de cicatrices ? »

Malgré son badinage, il était profondément reconnaissait de l’assistance inespérée, et diablement efficace, de Leah. Il se rendait de plus en plus compte de son handicap permanent lorsqu’il était question de s’occuper de lui-même. Il parvenait tant bien que mal à gérer les besoins de sa fille, mais chaque fois qu’il se retrouvait, seul, à devoir prendre une décision qui ne concernait que lui, il devenait aussi efficace qu’un ado pré-pubère… Il prenait légitimement pour acquis la présence de sa conjointe dans de telles circonstances, et maintenant qu’il en était privé à jamais, il devait réapprendre à fonctionner par lui-même. Ce n’était pas qu’il se reposait sur elle : simplement que cela fait tellement plus de sens lorsqu’elle participait au processus…

Il joua machinalement avec le jonc passé à son annulaire gauche, momentanément ailleurs, avant de retourner vers Leah.

« Franchement, bien entendu que même si j’avais lu quelque chose dans ce calepin, ce qui n’est peut-être même pas le cas, je n’en parlerai pas à personne. En plus, je ne suis même pas certain que nous ayons des connaissances communes. »

Ouvrir le dit calepin avait été un grand dilemme, pour être honnête. Ardent défenseur des libertés individuelles, il militait autant que possible contre le grand nez de la NSA, lisait RELIGIEUSEMENT les avis de confidentialités de Facebook et avait même songé à faire une grève de la faim contre les mandats « sneak and peak » autorisés par le second article du « Patriot Act » de 2001 (avant de réaliser que toute action spécifique serait noyée par la masse de protestation plus ou moins éclairées contre l’acte en général).

D’un autre côté, sans cette petite indiscrétion, elle n’aurait probablement jamais remis la main sur l’ensemble de ses pensées. Et au vu de l’épaisseur de l’ouvrage, cela ne devait guère constituer une perspective intéressante.  

Au moins, elle semblait bien assumer le fait qu’un inconnu ait pu parcourir son journal..

« J’ai été invité à un souper de homard par la chambre de commerce de Huntington. Enfin, une partie de la chambre. À cause de l’ouverture prochaine du Hope’s Cove. Je crois que c’est leur façon de m’inviter à faire partie de la petite communauté d’entrepreneur de l’endroit. »

Il soupçonnait d’ailleurs qu’il y avait anguille sous roche, et que l’invitation avait quelque chose à voir avec son passé professionnel. Peut-être souhait-il le considérer pour remplacer un membre du conseil, ou bien simplement s’assurer qu’il n’allait pas cause de problèmes. Allez savoir ce qu’ils avaient entendu à son propos. Un politicien mal informé de sa propre ville l’avait déjà pris pour un anarchiste fanatique, alors…

« Et entre la dite ouverture et Béatrice, j’avais un peu zappé que le souper était ce soir… d’où le changement de plan à la dernière minute. Hey, d’ailleurs, pour te remercier, ton premier séjour chez moi sera à mes frais. Je suis conscient que ce ne sera pas super exotique comme escapade, mais découcher, c’est toujours agréable. »

Il réalisa un peu tard que ça ne sonnait pas aussi innocemment que cela aurait dû…

Puis, la bombe! Juste comme ça, sans préavis ni sirène d’alarme. Il fit de son mieux pour masquer sa surprise monstre, avant de lui décerner un sourire radieux –et sincère.

« Oh... mais toutes mes félicitations! Tu en es où ? Si tu ne m’en avais pas parlé, je n’aurais jamais remarqué! Bon, en même temps, je ne t’ai pas vraiment connu dans un autre état, mais j’imagine que tu vois ce que je veux dire. Tu sais si c’est un garçon ou une fille ?   »

Comme quoi, les fragments d’info pris hors contextes… Si cela se trouvait, Béatrice avait trouvé cette histoire de plan cul dans une section où Leah parlait de quelqu’un d’autre, voilà tout. Néanmoins, il préféra ne pas faire allusion au père… Juste au cas où il s’agirait d’une histoire pas complètement nette. Il s’était déjà retrouvé une fois dans une situation glissante avec la jeune femme; à la deuxième occasion, le malaise risquait de ne pas se dissiper aussi aisément…

Pour autant qu’il se soit dissipé, d’ailleurs.

Ils se rapprochèrent du kiosque de glaces.

« Eh, ne t’en fait pas... Lorsque Sharon était enceinte de Béatrice, son péché mignon, c’était de mettre de la moutarde sur sa crème glacée à la pâte à biscuit… Au final, ça ne fait que créer des histoires à se raconter au pub, autour d’une pinte. Pour autant que tu ne prennes pas goût au naphtalène, ou à l’eau de javel!   »

Il s’adressa à la jeune caissière.

« Une à la pistache et une à la menthe chocolat, je vous prie. »

Une fois la commande reçue, il invita Leah à s’assoir  sur l’un des petits bancs en plastique rigide.

« Comment vis-tu ça, ta grossesse ? C’est toujours un moment magique, dans la vie d’une femme.»

Sauf, bien sûr, lorsque la relation ayant conduit au dit fœtus n’était pas complètement nette. Autant pour cette résolution ne pas évoquer le père…

Grand benêt…
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MessageSujet: Re: Taking a peak in a stranger's strange life - with Leah   Taking a peak in a stranger's strange life    - with Leah EmptySam 30 Nov 2013 - 1:11

“It never hurts to keep looking for sunshine.”


"En réalité je change de porte-feuille tous les six mois…" lâcha-t-elle avec une point d'hésitation dans la voix. Elle n'avait pas envie de paraitre trop bourgeoise voyez-vous sauf qu'on pouvait rarement la prendre pour autre chose. Même lorsqu'elle agissait entièrement normalement c'était comme si on pouvait lire sur son front "JE SUIS UNE GOSSE DE RICHE". Elle n'en avait pas honte au fond, qui aurait honte de cela? Mais elle n'aimait pas être jugée uniquement sur la fortune de sa famille ou sa propre fortune personnelle. Ses livres lui rapportaient pas mal, son blog aussi lui permettait de vivre confortablement et ses divers projets à côtés renflouaient chaque mois un peu plus les caisses pourtant jamais vides. Elle savait que si quoi que ce soit arrivait à son petit business, elle serait toujours sauvée par papa et maman même si sa plus grande fierté était de gagner sa vie et de posséder tout un tas de choses (y compris un sublime appartement et deux jolies voitures [bien que l'une des deux soit en fait un cadeau de la part de ses proches]) sans avoir à demander de l'argent à qui que ce soit. Quoiqu'il en soit, parler shopping avec un homme n'était pas déplaisant mais elle n'avait aucunement envie de passer pour une fille superficielle aux yeux de Keith. Il avait déjà dû se faire une petite idée sur sa personne en lisant son carnet, elle n'était pas du genre à tourner autour du pot, elle était même assez explicite. Il ne pouvait pas se méprendre à son sujet même si elle espérait tout de même qu'il n'avait pas tout lu et que peut-être le pire avait échappé à son attention ainsi qu'à celle de sa fille. Surtout à celle de sa fille. Pauvre enfant… Elle souriait en entendant Keith faire des suppositions comme s'il n'avait vraiment pas lu quoi que ce soit. Il était définitivement trop gentil, mais elle était loin d'être une idiote, il l'avait lu c'était sûr et certain. "Huntington Beach est mon royaume." déclara-t-elle, un mince sourire toujours clairement affiché sur son visage de poupée. "Je ne dirais pas que je connais tout le monde mais… Disons que vingt six années dans une même ville ça vous construit un bon petit carnet d'adresse! Et quand bien même nous n'aurions aucune connaissance commune, il faut que tu saches qu'ici comme ailleurs, les potins circulent plus vite que la peste. Il y a un paquet de monde qui serait ravi de voir ce genre de petits détails sur ma vie privée se répandre comme une trainée de poudre." Elle marqua une courte pause, haussa un sourcil et ajouta dans un souffle: "Bitches everywhere!" Enfin, elle se mit à rigoler avec légèreté. Mieux valait-il en rire qu'en pleurer!

Elle aimait bien Keith, il était gentil et simple, sans chichi, sans artifice, du moins c'était l'idée qu'elle avait de lui du peu qu'elle avait pu lui parler. Il était nouveau en ville et si elle pouvait le compter parmi ses amis cela pourrait tout aussi bien leur être bénéfique à tous les deux. Elle n'avait pas envie qu'une simple histoire de journal pose des problèmes, ils n'étaient plus en cinquième et elle pouvait tout à fait passer outre ce petit moment d'embarras. "Tu l'as lu, je sais que tu l'as lu… partiellement en tous cas… Keith!" Elle souriait tout en le fixant dans les yeux, il ne pourrait jamais lui mentir. "Je ne t'en veux pas, je ne suis pas fâchée, juste reconnaissante! Merci de me l'avoir rapporté et merci de promettre de ne pas divulguer quoi que ce soit. Je savais que tu étais un homme de confiance à la seconde où je t'ai vu… Bon, non, c'est pas vrai. En te voyant à la sortie de l'école je me suis demandé si tu n'étais pas un pervers venu attendre les enfants pour leur proposer des bonbons… Mais je t'assure que cette idée m'a très vite passé et ensuite j'étais persuadée que tu étais l'homme le plus sympathique et honnête de la ville! Crois-moi, ça ne court pas les rues à Huntington… les hommes honnêtes j'entends." Elle lui fit un petit clin d'oeil avant d'observer l'environnement qui l'entourait. Le centre commercial, elle était ici comme chez elle, les magasins et leurs vitrines, la foule qui se précipite pour acheter tout un tas de choses dont personne n'a réellement besoin, le food court situé à quelques pas de là avec toutes les chaines de restauration rapide possibles et imaginables, le kiosque à cupcakes ou celui de smoothies… Elle pris une inspiration profonde pour en respirer l'air. Tout un tas d'odeurs se mélangèrent pour arriver à ses narines, certaines plus agréables que d'autres. Keith avait commencé à parler de nourriture et voilà qu'elle entendait son estomac se mettre à faire de la musique. Elle aurait pu manger une vache entière si elle en avait eu l'occasion! Il lui expliqua alors cette histoire de nouveaux vêtement et accessoirement de homard. Il avait un diner important avec la Chambre de commerce, c'était sans doute un moyen de lui souhaiter la bienvenue dans la ville et bonne chance avec son bed and breakfast dont l'ouverture était imminente. "Oh je vois! Il faut les impressionner dans ce cas, mais crois-moi, avec cette tenue qu'on vient de te choisir il n'y en a pas un qui pourra remettre en doute ton style vestimentaire!" Elle se tourna vers lui pour lui faire face. "C'est déjà ça de gagné! Et puis la première impression est toujours très importante." Elle ne fit aucun autre commentaire à ce sujet mais elle n'avait tout de même pas rêvé. Il lui avait proposé de venir avec lui à un diner avec la Chambre de commerce. "Tu sais, mon père a de nombreux amis qui en sont membres… " Elle haussa les épaules. "Je dis ça par rapport au fait que l'on n'a pas (encore) de connaissances en commun selon toi." Enfin, elle esquissa un sourire. Un large sourire même!

Keith lui annonça alors que pour la récompenser de son aide apparemment bien précieuse, elle aurait le droit à un séjour gratuit chez lui. "C'est sûr que ce ne sera pas le cinq étoiles où j'ai mes habitudes à Dubaï mais bon…" Elle avait pris un air quelque peu blasée mais il ne lui fallut pas longtemps avant d'exploser de rire. Elle donna un léger coup de coude à Keith. "Je plaisante, évidemment! Merci beaucoup! Sache que ça me ferait très plaisir de tester tes services…" Elle se laissa quelques secondes de réflexions avant d'ajouter: "Tes services dans le domaine du bed and breakfast…" Pourquoi se sentait-elle obligée de préciser? Il avait sans doute compris ce qu'elle avait voulu dire dès sa première phrase. Parfois elle se disait qu'il faudrait vraiment qu'elle pense à tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler, cela lui éviterait peut-être des moments un peu embarrassants ou tout simplement étranges. Justement, preuve qu'elle parlait souvent sans réfléchir, elle avait laissé échapper une nouvelle dont Keith n'avait pas encore eut écho. "Merci." Tout à coup elle se faisait plus réservée tandis qu'il la félicitait. Encore un peu et on aurait pu apercevoir Leah Stewart rougir! "Oh? Donc tu as cru que j'étais un peu boursouflée naturellement?" Elle riait à nouveau. "Ça ne se voit pas encore trop, et de toute façon je suis passée maitre dans l'art de cacher mon ventre, j'en suis au stade où les gens peuvent encore hésiter entre "elle est boudinée" et "elle est enceinte". Toute ma vie j'ai fait partie des filles minces, l'adaptation n'est franchement pas facile! Ça doit sonner très superficiel mais pour une fille je t'assure que prendre du poids c'est un cauchemar. Cela dit, je préférerais être vraiment ronde et que ma situation soit claire plutôt que laisser un doute. Je n'aime pas l'idée qu'on m'imagine en train de me goinfrer de gâteau toute seule devant ma télé le samedi soir… même si c'est tout à fait ce que je fais ces derniers temps." Elle secoua légèrement la tête, ses cheveux glissèrent alors de chaque côté de son visage pour tomber en cascade sur ses épaules. "Désolée, je parle trop. Et pour répondre à ta question, non je ne sais pas encore… Je ne sais pas si j'ai envie de savoir avant la naissance. J'aime bien l'idée d'avoir la surprise." Il suffirait d'acheter des choses unisexes au niveau des couleurs et après la naissance elle pourrait toujours acheter ce qui lui manquera en fonction du sexe de son enfant. Ou peut-être qu'elle demanderait quand même à savoir s'il s'agit d'une fille ou d'un garçon. Elle n'avait pas encore trop réfléchit à ce sujet et sa décision n'était pas encore prise. "L'un ou l'autre je serai comblée!" Elle commença à se mordiller la lèvre."Ceci étant dit, je ne sais pas pourquoi mais je suis persuadée que ce sera un garçon. Et puis il y a tellement de fille dans ma famille…" Elle ne pu s'empêcher malgré tout d'avoir une pensée pour son neveu Samuel qui n'avait pas eu la chance de vivre sa vie car on la lui avait reprise presque aussitôt qu'il était venu au monde. Son sourire se dissipa et son visage se fit plus triste durant quelques secondes. "Oh! J'allais oublier… J'en suis à quatre mois et quelques. Donc tu vois, mon ventre ne devrait pas tarder à prendre de l'ampleur. Le docteur a dit que certaines femmes mettent plus de temps que d'autres à afficher des rondeurs." Entre temps, ils avaient avancé jusqu'au marchand de glace. Keith aborda alors sa femme, la mère de sa fille, Leah ressentit un pincement au coeur pour lui et pour la petite, mais elle l'écouta avec attention tout en grimaçant en l'entendant parler de crème glacée à la moutarde. "La cuisine c'est mon rayon! Je ne peux pas faire des associations bizarres venues d'autres planètes, ça me discréditerait totalement!" Elle secoua la tête à nouveau mais cette fois pour témoigner du fait qu'elle ne souhaitait pas céder aux caprices étranges de son estomac. "De la moutarde avec de la glace? Vraiment? " Elle grimaça à nouveau avant de rire. Le temps de demander ce qu'ils voulaient et de s'installer quelque part pour se mettre un peu plus à l'aise, ils s'étaient interrompus dans leur conversation mais aussitôt assis Keith reprit en la questionnant à nouveau sur sa grossesse. Il disait que ce devait toujours être un moment magique dans la vie d'une femme et elle ne pu s'empêcher de sourire tristement une fois encore. "Je suppose oui…" Elle enfila une cuillère de glace dans sa bouche. Elle avait toujours préféré prendre ses boules de glaces dans un pot plutôt que dans un cône. C'était beaucoup moins périlleux. "Bien sûr, c'est un sentiment complètement fou de se dire qu'il y a une vie à l'intérieur de soi… Rien que de le dire à voix haute… J'en ai des frissons." Elle avait envie de caresser son ventre. Son bébé c'était sa source de bonheur et chaque sourire qu'elle offrait à Keith aujourd'hui c'était aussi et surtout parce qu'elle avait ce désir si profondément encré en elle d'être heureuse pour l'enfant qu'elle portait. "Après, je dois t'avouer que je n'ai pas la situation idyllique. J'ai toujours pensé que je me marierais, peut-être vers la trentaine, et qu'ensuite les enfants viendraient… J'ai grandi dans une famille assez soudée, surtout avec mes soeurs, j'aurais voulu que mes enfants connaissent ça eux aussi. Un père, une mère, une maison où tout le monde vit ensemble… " Elle prit une nouvelle cuillerée de glace. "Enfin, on m'a toujours dit que je rêvais beaucoup trop. Je suis le genre de fille à croire aux contes de fée… Je suppose qu'en grandissant on doit comprendre que tout ne se passe pas toujours (et même rarement) comme on l'avait prévu ou comme on l'aurait voulu." Elle marqua une pause silencieuse durant laquelle elle mangea encore un peu de glace. Finalement, elle releva les yeux vers Keith. "Je sais qu'on ne se connait pas depuis longtemps mais il y a une question que j'aimerais beaucoup te poser… C'est un peu personnel, je ne sais pas si je peux…" Elle ne voulait pas le brusquer, ni lui faire de la peine, elle préférait s'assurer qu'il était d'accord avant de lui demander quoi que ce soit de trop perso. "Tu as le droit de refuser!" s'empressa-t-elle d'ajouter.
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MessageSujet: Re: Taking a peak in a stranger's strange life - with Leah   Taking a peak in a stranger's strange life    - with Leah EmptyJeu 12 Déc 2013 - 16:36

*oh my god, j'ai pris tellement de temps à répondre, j'en suis désolé! Je crois qu'il y a une semaine qui s'est juste volatilisée!*



“Tiens donc! Je suis donc tombé par le plus grand des hasards sur la Reine de Huntington Beach ? Damnit! Avoir su, je l’aurais lu au complet, ce fameux carnet! Ça m’aurait assuré une collaboration totale et complète de la femme la plus puissante du coin. »

Ce n’était pas la première fois qu’on le prévenait qu’à Huntington, la notion de vie privée s’étendait à l’ensemble de la communauté. N’en ayant jamais eu directement l’expérience, il n’aurait su faire la part des choses entre le mythe et la réalité. En même temps, s’il était monnaie courante de coucher sur papier toute ses pensées et de les refiler à la première fillette venue, il n’était guère étonnant qu’un peu tout le monde sache un peu de tout sur un peu tous les autres.

L’idée la tracassait cependant visiblement, et il sentit qu’il devait faire mieux qu’un commentaire humoristique pour la rassurer.

“Tu peux dormir tranquille, tes secrets sont en sécurité avec moi. Je veux dire : je suis le tenancier d’un lieu public. Je vends des moments de refuge, et je vais très certainement en voir des vertes et des pas mûres qui feront rougir ton petit carnet. Sans discrétion de ma part, il serait un peu boiteux, le refuge.  »

Il prit une bouchée de sa glace, avant de poursuivre.

“Et puis, je trouve que c’est divin, le lien qui se crée entre deux personnes qui discutent. Nan, rigole pas, je suis sérieux! Dans la plupart des cas, quand tu y penses, c’est magique. L’échange d’idée se passe si rapidement, l’enchaînement d’expériences individuelles qui s’emboîtent spontanément les unes avec les autres pour créer quelque chose de collectif. La régulation fine de ce qu’on laisse filtrer à propos de soi en fonction de notre interlocuteur. Les gestes et les postures que l’on adopte soi-même. Et tout ça sans moment de réflexion, sans conscience de tout ce qui se passe. It’s out of this world, really. De raconter la vie des autres, c’est du faux, de l’artificiel. Un peu comme ce que l’héroïne est au bonheur. Ou une prostituée à l’amour. Et en plus, ça empêche quelque chose de magnifique de se produire : la conversation légitime.  »

Il marqua une courte pause.

“Breeef.... je crois que je me suis un peu laissé emporté, mais tout ça pour dire que je ne suis pas un grand fan de parler d’autrui. »

Le filtre de Keith n’avait jamais été proprement ajusté aux normes actuelles. Il parlait trop, n’aimait pas se limiter au small talk, et ne se gênait pas pour mettre de l’avant ses convictions. Ce n’était pas qu’il les imposait, bien au contraire. Simplement, c’était une ouverture sur soi qui n’était pas forcément bien reçue par tous.

“Ouais, parlons-en, de pervers avec des bonbons… Deux semaines après mon arrivée ici, j’attendais Béatrice dans la voiture, devant la maison d’une de ses amies. Elle savait que j’étais là, alors j’attendais simplement qu’elle termine ce qu’elle faisait et me rejoigne. Et puis, j’avais un disque de Snow Patrol que je n’avais pas forcément envie d’interrompre. J’ai sursauté quand on a cogné contre la fenêtre du côté passager. C’était un flic! Il m’a demandé mes papiers, ce que je faisais là et tout! J’ai appris un peu plus tard que la voisine croyait que j’étais un déviant… J’ai été là à peine 4 minutes! Et je n’ai ni  fuzzy dice à mon rétroviseur, ni petite hawaïenne sur mon tableau de bord… La honte, je te jure…Et pour ce que j’en sais, elle croit encore que Béatrice n’est pas ma fille… »

Il en riait aujourd’hui, mais sur le coup, l’évènement l’avait plutôt affecté. La pauvre voisine ne pourrait vivre qu’une dizaine de minutes dans n’importe quelle grande ville américaine (voir même du monde) avant de céder à la panique, s’acheter un flingue et ouvrir le feu sur le premier black qui croisera son regard. Il s’était attendu à trouver ici une communauté fermée, solidement maillée. Pas un village de pseudo-saints portant des jugements à l’emporte-pièce.

“Oh, pour ta suite, ne t’inquiète pas. Préviens-nous un peu à l’avance de ta venue. Je mettrai le chauffage au taquet, et je suis convaincu que Bea se fera un plaisir de déménager son carré de sable dans ta chambre! C’est une réelle besogneuse, lorsqu’il est question de faire des mauvais coups… »

Naturellement, il ne l’avait pas pris au sérieux lorsqu’elle avait mentionné avoir ses habitudes à Dubaï. Mais, maintenant, avec ces histoires d’amis de la famille dans la chambre de commerce d’une des villes ayant le taux de millionnaires par capita le plus élevé du pays, il réalisait qu’il avait peut-être mis de côté l’idée un peu trop rapidement.

Et il y eut également ce petit malaise avec cette histoire de services… Ce n’est que lorsqu’elle ressentit le besoin de préciser qu’il était question de ces services d’hôte qu’il comprit le double sens gênant. Un peu plus et il aurait rougi comme un écolier. Il avait travaillé fort sur bien des domaines, mais la possibilité d’un jour être aimé –ou aimer- une autre femme le mettait toujours autant mal à l’aise.

Mais ce n’était absolument pas le moment de se replonger dans ce marasme….

Il l’écouta parler de sa grossesse- de la jeune femme qui devenait mère-  avec le sourire.  La suite le laissa un peu plus perplexe, et carrément dans le flou, mais il ne put qu’admirer la force de son caractère face à cette situation familiale qui paraissait un peu plus difficile qu’elle ne le laissait entendre.

“Tu sais, le tissu familial c’est comme toute chose : ça évolue avec son temps. Je suis convaincu que la relation que Faith va avoir ton gamin va être plus serrée qu’entre cousins traditionnels. Tout comme celle entre lui et tes sœurs. Avec toutes ces Stewarts autour de lui, il ne pourra qu’être aussi heureux qu’un poisson dans l’eau. Obligé.»

C'était un peu niveau biscuit chinois, côté réconfort, mais bon...

Il manqua d’ajouter qu’elle était encore jeune et avait tous le temps du monde pour confectionner autant de petits frères et de petites sœurs à son premier né qu'elle ne le souhaitait. Mais pour ce qu’il en savait, le père de l’enfant pourrait bien être un des soldats morts en Afghanistan.

Ou bien décédé dans un bête accident de voiture…

Because shit happens. Even to the best of us.

“Je n’ai jamais osé goûté cette glace à la moutarde. En même temps, si je m’en approchais de trop près, j’y risquais un œil. Elle se comportait un peu comme une lionne avec sa gazelle durant la saison sèche avec ses coupes glacées.»

Il approcha sa cuillère du pot de Leah, question de joindre le geste à la parole, avant de se retirer précipitamment avant de se rendre à la crème glacée, bien entendu.

Il leva un sourcil inquisiteur lorsqu’elle lui demanda formellement la permission de lui poser une question personnelle. Bien qu’il se doutait dans la direction qu’allait prendre la dite question, il répondit :

“Mais bien sûr, vas-y. C’est la moindre des choses. En autant que tu ne me demandes pas comment je fais pour convaincre les enfants des autres d’embarquer dans ma voiture… Ça me vexerait.»
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MessageSujet: Re: Taking a peak in a stranger's strange life - with Leah   Taking a peak in a stranger's strange life    - with Leah EmptySam 14 Déc 2013 - 2:10

“It never hurts to keep looking for sunshine.”


"Donc tu avoues que tu l'as lu en partie?" demanda-t-elle, un mince sourire sur les lèvres. Il venait de se piéger tout seul. Son expression faciale se fit plus enjouée encore, il était en train de flatter son égo et même si c'était seulement pour plaisanter, elle ne pouvait s'empêcher de se redresser un peu sur ses talons, de bomber la poitrine légèrement et de remuer ses cheveux magnifiques. "Qu'est-ce que j'aime entendre ça! "La reine de Huntington Beach", "la femme la plus puissante du coin"… C'est loin d'être vrai mais dans mes rêves c'est tout à fait exacte!" Elle souriait de plus belle. Elle avait tout de même de la chance que ce soit tombé sur Keith cette histoire de carnet perdu! Il avait l'air tellement honnête et sincère, elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance. Il promettait de ne rien dire et elle le croyait. "Merci.". Il était parti dans un discours sur les discussions entre les gens, les interactions sociales peut-être? Elle n'était pas très sûre. Il avait changé de sujet d'un coup et elle en était encore à se dire qu'il allait vraiment falloir qu'elle fasse attention à ses affaires. Elle le fixait avec les yeux grands ouverts et les sourcils légèrement froncés. Elle ne voulait pas lui dire qu'elle avait perdu le fil de la conversation alors elle se contenta d'hocher la tête. Il admit bien volontiers qu'il s'était laissé emporter et elle acquiesça. " J'ai toujours apprécié les gens qui s'expriment avec  conviction! C'est tellement plus amusant que quelqu'un qui se tait ou qui l'ouvre pour ne rien dire au final." En plus il n'était pas du genre à parler des autres, cela ne la surprenait pas vraiment. Le commérage c'est plutôt un truc de fille de toute façon, Leah ne passait pas vraiment sa vie à parler (ou plutôt à critiquer) les autres, elle préférait largement parler d'elle-même. Cela dit, elle était humaine et quand il y avait quelqu'un qu'elle n'aimait pas, même si c'était sans raison, elle n'hésitait pas à se montrer cinglante. Mais être langue de vipère de temps à autres c'est important, c'est bon pour le moral. "Moi non plus!" s'exclama-t-elle finalement. Elle n'était pas obligée de parler de cette histoire de vipère à Keith, après tout ils ne se connaissaient pas depuis très longtemps et il en savait déjà bien assez. Pas la peine d'en rajouter en passant pour une garce de première.

Elle avait avoué à Keith que la première fois qu'elle l'avait vu à la sortie de l'école elle l'avait pris pour un pervers attiré par les petites filles en jupe d'écolière, apparemment ce n'était pas la première fois que cela lui arrivait et la petite anecdote qu'il décida de partager avec Leah la fit alors rire aux éclats. "Oh non! C'est horrible!" Une part d'elle compatissait mais c'était trop faible pour la faire cesser de rire. "Mon Dieu! Excuse-moi, vraiment… Mais c'est un assez drôle quand même." Elle imaginait la voisine de Keith guetter la fenêtre, lui lancer des regards mauvais tout en le soupçonnant d'avoir enlevé Béatrice à ses véritables parents. Pauvre Keith! "Je trouve pourtant que Béatrice te ressemble comme deux gouttes d'eau de ce que j'en ai vu! " Leah parvint à se calmer mais son large sourire n'avait pas quitté ses lèvres.  " Oh allez, rassure-toi, tout le monde n'est pas comme ça ici. Et puis finalement quand on te regarde bien il parait évident que tu n'es pas un pédophile! Les gros dégueulasses ne sont jamais aussi beau!" Un petit compliment par là, elle haussa simplement les épaules. C'était la vérité après tout, non? Physiquement, Keith était loin d'être mal foutu!

Il lui avait proposé de venir tester son bed and breakfast si l'envie lui en prenait et rapidement cette conversation avait pris un tournant étrange… Trop de connotations, trop de sous-entendus et involontaires en plus! Elle se sentait rougir. Heureusement, Keith n'était pas vraiment du genre à laisser le malaise s'installer, il savait la détendre et elle lui était reconnaissante de ne pas relever sa maladresse. "Ça marche! Je regarderai mon planning pour les semaines à venir et je vous redirai ça!" Ce qu'elle trouvait le plus touchant chez Keith c'était sa manière de parler de sa fille. Leah pouvait sentir à quel point il aimait la petite, à quel point elle comptait pour lui. Elle était véritablement attendrie par ces deux-là et c'était peut-être en parti dû au fait qu'elle attendait son premier enfant ou peut-être était-ce simplement adorable pour n'importe quelle personne avec un coeur. Keith et Béatrice devaient être tout l'un pour l'autre et si les choses ne s'arrangeaient pas pour elle, elle allait finir mère célibataire elle aussi. Si tel était le cas, Leah espérait qu'elle serait au moins aussi douée avec son enfant que Keith l'était avec sa fille. Et justement, la conversation avait dévié sur la grossesse de Leah puisque celle-ci avait en quelques sortes craché le morceaux sans vraiment le vouloir. Keith savait se montrer rassurant et réconfortant mais au point où elle en était il n'y avait pas grands choses capables de lui remonter le moral. "C'est vrai. Je sais que du côté de ma famille tout ira bien, et heureusement d'ailleurs… Ce qui m'inquiète c'est l'autre côté." Elle baissa la tête quelques secondes avant d'ajouter: "C'est compliqué." Il avait raison cela dit, son bébé serait heureux et entouré d'amour. Quoi qu'il arrive… Et elle savait que si Noah était le père il serait là pour assumer. En revanche si c'était Ethan, Leah craignait vraiment ce que cela allait poser comme problème dans la famille Stewart-Jefferson. Ils n'avaient vraiment pas besoin de cela! Mais elle n'allait pas à nouveau se pencher sur cette question, pas maintenant. Elle l'avait déjà tourné et retourné dans sa tête maintes et maintes fois, elle n'allait pas s'infliger cette torture mentale à nouveau. Keith l'avait quelque peu surprise avec cette histoire de glace à la moutarde. Honnêtement, elle avait peut-être bien eu un haut-le-coeur rien qu'en l'entendant mentionner un truc pareil! Et pourtant, une part d'elle n'aurait pas rechigné à y goûter… Ugh! Dégueulasse quand même! Elle pouvait mettre cela sur le dos des hormones cela dit! "Oh! Je vois tout à fait ce que tu veux dire! Mais enceinte ou pas enceinte, je suis comme Joey Tribbiani. Personne ne pique dans mon assiette! Je déteste ça! " Elle grimaça en voyant sa cuillère s'approcher de son pot de glace. Le pire c'est lorsque  vous êtes au restaurant et les plats n'arrivent pas tous en même temps. Si Leah a une assiette de frites, il ne vaut mieux pas songer à lui en piquer une seule, elle risquerait de vous mordre…. Ou pire! À la limite, il est encore préférable de vous laissez mourir de faim, la mort sera moins douloureuse que ce qu'elle voudra vous infliger! "Fais gaffe! Moi aussi je suis une lionne avec une gazelle et c'est la pire saison sèche qu'on ait jamais connu! Je serais toi je garderais tout mes doigts dans mes poches!" Elle lui fit un clin d'oeil avant de remplir sa bouche de crème glacée.

Il y avait cette petite question qui lui trottait dans la tête depuis quelques instants et elle avait vraiment envie d'obtenir une réponse mais c'était plutôt délicat et elle craignait par dessus tout de raviver chez Keith des souvenirs douloureux. Elle se sentait comme une gamine qui n'ose pas demander quelque chose à son professeur de peur de se faire rabattre le caquet par ses camarades. C'était débile, alors elle s'était décidée à lui demander l'autorisation de l'interroger sur un truc personnel. Il saurait au moins à quoi se préparer… La réponse humoristique de Keith tira un sourire à Leah qui se faisait tout à coup timide. Elle réfléchit quelques instants à la formulation de sa phrase. "Hummm…." Elle reposa son pot de glace sur la table et croisa les mains devant elle. Ses yeux se mirent à parcourir le visage de son interlocuteur et elle prit une rapide inspiration. " Voilà… Je me demandais… Toi qui a été marié… Enfin, tu as l'air d'avoir vraiment aimé ta femme. Je n'ose même pas imaginer ce que c'est de perdre un être aussi cher… Mais ma question n'est pas à propos de ça. " Elle parlait doucement parce qu'elle ne voulait surtout pas le brusquer. "Est-ce que tu as tout de suite su qu'elle serait ta femme? Enfin, est-ce que c'était un véritable coup de foudre? Et de ton point de vu d'homme, je voudrais savoir si tu crois que c'est possible d'aimer deux femmes aussi fort l'une que l'autre… en même temps?" Elle baissa à nouveau les yeux, elle ne pouvait pas trop le regarder de peur de voir son expression de visage changer ou de le voir s'énerver peut-être… "Désolée, ça fait plus d'une question." Une mèche de ses cheveux glissa et elle la repositionna derrière son oreille. Elle était tout de même curieuse de la réponse qu'il allait pouvoir lui donner.


Dernière édition par Leah I. Stewart le Mer 15 Jan 2014 - 16:53, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Taking a peak in a stranger's strange life - with Leah   Taking a peak in a stranger's strange life    - with Leah EmptyDim 29 Déc 2013 - 14:53

“Ah ha, mais non, je n’ai absolument pas avoué quoi que ce soit par rapport à ce carnet. Je parlais simplement de ta maternité. Je n’avais pas eu l’impression que c’était du domaine public. »

Son instinct ne lui avait donc pas menti à propos de la vie familiale de Leah. D’un côté, il regrettait un peu de l’avoir emmené sur ce terrain contre son gré, mais en même temps, il n’avait jamais été de ceux pour qui éviter tout sujet sensible constituait un objectif de vie. Il n’allait certes pas lui forcer la main à en parler, mais il ne jouerait pas non plus l’autruche si jamais le sujet finissait par se développer. Il y avait quelque chose de profondément malsain dans cette habitude de notre époque, où la plupart des gens réagissaient à peu près de la même façon devant une plaie gangréneuse que devant les problèmes d’autrui…

Bien qu’il se doutait que la question si sérieuse aux yeux de Leah tournerait autour de son épouse, il n’aurait pas cru qu’elle prendrait cette direction. C’était… mignon ? … de la sentir un peu vulnérable, sous son fort caractère et son assurance apparemment à toute épreuve. Ses lèvres s’étirèrent légèrement alors qu’il imaginait la princesse en contrôle et sûre d’elle mettre les pieds dans le marasme de la vraie vie, hors de sa tour d’ivoire.

En même temps, c’était toujours attristant d’être confronté au fait que même les plus méritantes des princesses ne l’avaient jamais facile….

Il hésita quelques petites secondes avant de choisir le bon angle. Il faillit opter pour la version biscuit chinois, avant de se raviser au dernier moment. En espérant qu’elle n’allait pas pour la question rhétorique…

“ Moi et Sharon n’avions pas grand-chose en commun, au premier regard. Elle était une carriériste corporative, et j’étais l’hippie avec déficit d’attention qui passait d’un emploi à l’autre selon mes obsessions du moment… La vie nous a lancé l’un sur l’autre, comme elle m’a lancé sur un bon millier d’autres. Comme elle l’a également lancée sur un bon millier d’autres, avant et après moi.  »

Malgré tous ses efforts, il ne parvenait à complètement effacer la tristesse que l’évocation de l’amour qu’il portait à son épouse faisait renaître. Et ferait renaître à jamais.

“ Je me suis souvent demandé, moi aussi, pourquoi elle plutôt qu’une autre. Ça parait bête comme question, puisqu’elle était brillante, aussi belle que n’importe quel covergirl de magasine et presque aussi aimante que Mandela, à sa façon. Mais en même temps, quand on y réfléchit, on réalise qu’il y en a des tonnes de gens comme ça… D’autant plus que maintenant, avec les facilité de déplacement, l’ampleur des villes et internet, le bassin de gens que l’on est emmené à rencontrer croît exponentiellement. Et tu sais ce que j’en ai conclu ?   »

Il marqua une courte pause, question de garder son interlocutrice dans le processus.

“ C’est que la question que je me posais, tout comme celle que tu te poses, est mauvaise. Il ne s’agit pas de savoir pourquoi elle, mais plutôt pourquoi pas elle ? On recherche tous la relation « parfaite », avec la fausse notion qu’il faut la « trouver », alors que l’idée est plutôt de la « construire ». De vos quatre mains. De vos deux cœurs. À partir du moment où vous décidez, tous les deux, que vous allez être heureux ensembles jusqu’à la fin de vos jours, elle se crée, la relation parfaite. Et c’est là que la magie s’installe. »

Nouvelle pause, marquée par les réminiscences nostalgiques d’un chalet de ski isolé en Autriche, d’une bataille de squirt guns dans la suite d’un hotêl à Denver, de fondues au chocolat devant un feu de foyer lors d’une panne d’électricité, de window shopping pour un chien, ou un hamster, pour Béa…

Il reprit un peu de son sourire, maintenant que la conversation s’éloignait de son cœur.

“ Comme je le disais un peu plus tôt, les relations humaines changent avec le temps. Notre réalité est bien différente du contexte qui entourait la notion de « mariage » à l’époque. J’ai de bons amis qui vivent une relation polygame avec enfant fort épanouissante. Je peux donc très certainement imaginer qu'une personne ne puisse faire un choix entre deux personnes qu'elle aime. »

Il connaissait aussi quelques escortes avoué/es, marié/es et père/mère de famille qui parvenaient à tracer des frontières qui rendait leur relation bien plus fonctionnelle que bon nombre de famille traditionnelles. Mais il jugeait qu’évoquer ce genre d’exemple était quelque peu délicat vu les circonstances. Sentir sa vie conjugale comparée à celle de travailleurs du sexe avait tendance à créer des malaises…

“ La seule chose qui importe, au final, c’est d’être sur la même longueur d’ondes. D’avoir l’honnêteté de tracer un cadre qui vous convienne pour votre relation, et de le faire évoluer, ensemble.»

Il fit de son mieux pour conserver un ton léger lors de la discussion. Il ne voulait pas donner l’impression d’être une sorte de gourou qui professait sa sagesse, et encore moins un vieux grand-père distribuant ses jugements. Si son parcours lui avait enseigné une chose, c’était bien que chacun avait sa propre vision des choses, et que la sienne ne valait absolument pas mieux que celle d’un autre.

Absolument pas...

“ Désolé, ce n’est probablement pas très utile comme réponse…Mais c’est plein de bonne volonté. Et peu importe la situation dans laquelle tu te trouves, je te souhaite que ça se règlera pour le mieux.  »

C’était probablement le plus inquisiteur qu’il pouvait se permettre d’être. Même s’il ne la connaissait guère, il s’intéressait à son histoire, à sa vie. Mais il ne se reconnaissait pas le droit de s’en informer davantage. Pas encore.

Une fois le dessert glacé de son interlocutrice terminé, il jeta un bref regard sur l’horloge de l’aire de restauration, au loin. Personne n’était jamais parvenu à lui faire porter une montre. Il se défendait toujours en prétextant qu’il ne voulait pas porter la menotte des esclaves du temps. Cette conviction lui avait cependant valu son lot de problèmes, notamment depuis qu’il devait assurer seul son rôle de parent…

Et il allait bientôt être en  retard pour aller cueillir sa fille.

Peut-être que le Temps tyrannisait moins ses esclaves que ses opposant.
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MessageSujet: Re: Taking a peak in a stranger's strange life - with Leah   Taking a peak in a stranger's strange life    - with Leah EmptyMer 15 Jan 2014 - 18:29

“It never hurts to keep looking for sunshine.”


"Ma grossesse n'est définitivement pas du domaine public, en effet. Les mois passent et les gens l'apprendront au fur et à mesure, mais je ne me sens pas d'aller le crier sur tous les toits même si j'en suis très heureuse." Elle n'avait pas honte d'être enceinte, après tout elle n'était plus une adolescente. C'était désormais une jeune adulte avec un job, certes un peu original mais qui lui permettait quand même de très bien vivre, elle pourrait tout à faire subvenir aux besoins de son enfant et elle se sentait prête à être mère même si toutes les conditions idéales à ses yeux n'étaient pas réunies. Ce n'était pas de cette façon qu'elle avait imaginé sa vie, mais il fallait bien faire avec désormais et voir ce que le futur pouvait encore lui réserver. Après tout, à vingt et quelques années, on a toujours la possibilité de changer les choses qui ne vont pas, de repartir de zéro. Elle avait tendance à voir tous les côtés négatifs de la situations, à broyer du noir, mais il fallait admettre qu'il y avait aussi des bons côtés à sa situation actuelle. D'ailleurs, elle se promettait intérieurement d'en dresser une liste ce soir même! Avant cela, elle s'était permise de poser une question (ou plutôt des questions) à Keith, elle n'avait pas eu l'occasion d'avoir énormément d'opinions sur le tournant qu'avait pris sa relation avec Noah et quelque chose l'avait poussé à se tourner vers l'homme qui était assis en face d'elle. Il avait l'air tellement sincère qu'elle pensait qu'il saurait lui répondre avec honnêteté. Elle ne le connaissait peut-être pas très bien mais elle avait confiance. Surtout, Leah avait terriblement soif de conseils. Tout était bon à prendre, elle n'allait pas cracher sur l'avis d'un homme comme Keith. Il avait une certaine expérience de la vie et de l'amour, elle ne savait pas exactement ce qu'il avait pu vivre auparavant, mais elle savait qu'il avait été marié et qu'ils avaient eu un enfant. Elle savait aussi que malgré la disparition de sa femme, Keith portait encore son alliance. Il avait dû l'aimer très fort. Penser à cela rendait Leah un peu triste. Certes elle n'avait pas Noah à ses côtés, mais au moins lui était encore en vie et il leur restait à tous les deux, une chance d'améliorer les choses et de peut-être obtenir une fin heureuse. Elle avait encore de l'espoir, c'était minime mais c'était là. Keith n'avait pas d'autre solution que de laisser le temps faire son travail et d'éventuellement aller de l'avant un jour ou l'autre.

Il ne sembla pas mal prendre les interrogations de Leah, c'était déjà une très bonne chose qui lui permettait de se détendre un peu dans son siège. Elle le fixait toujours de ses grands yeux, et elle l'écoutait avec une attention toute particulière. Les mots qui sortaient de la bouche de Keith venaient la frapper tour à tour pour la pousser à réfléchir à sa propre vie et à sa propre relation avec Noah. Qu'avaient-ils en commun? Comme Keith et sa femme, à priori pas grand chose. Noah était plus âgé, il avait déjà été marié, il avait un fils d'une dizaine d'années. Lorsque Noah est devenu père, Leah n'avait même pas encore obtenu son diplôme au lycée d'Huntington Beach, elle n'était encore qu'une jeune cheerleader qui faisait tourner la tête des garçons. Cela allait du quaterback aux boutonneux du club d'échec, en passant même par son prof de chimie. Au fond, elle n'était elle-même qu'une enfant lorsque Noah était devenu papa. Cet écart d'âge faisait qu'ils n'avaient pas les mêmes expériences de la vie. Elle avait toujours été heureuse tandis qu'il avait connu des choses difficiles. Elle pouvait sembler un peu trop impulsive, insouciante, et trop tournée vers la fête et le divertissement. Elle était libre de faire ce que bon lui semblait mais Noah n'était pas pareil. Il avait son fils à prendre en compte et ne pouvait pas se permettre n'importe tout et quoi. Il était plus posé, plus sage. Et pourtant, ils étaient tous les deux passionnés. Elle le savait, elle s'en souvenait. Cette nuit-là à la plage… Elle se rappelait encore et toujours de cet échange de baisers, de cette communion de leurs deux corps sur le sable mouillé. Elle n'avait pas eu peur de leurs différences. Elle l'avait adoré tout simplement et elle s'était laissée porter par ses sentiments. Ils s'étaient tous les deux laissés porter.

Ses yeux n'avait pas quittés Keith, son esprit n'était parti ailleurs que l'espace de quelques secondes. Elle l'écoutait pleinement à nouveau. Il avait une manière de s'exprimer qui était presque enivrante. Quelque part, Keith fascinait Leah. Et elle sentait que pour une fois, quelqu'un de censé était en train de lui parler de choses qu'elle avait besoin de savoir et d'entendre. Autour d'elle c'était comme si tout le monde avait ses propres problèmes mais personne n'était réellement capable de faire de lien pour s'entraider, personne n'arrivait à comprendre ce qu'elle ressentait précisément et par conséquent, personne ne la satisfaisait complètement. Elle avait l'impression que Keith avait le doigt posé exactement là où il fallait. Il comprenait sa question et il y répondait le plus naturellement du monde. Sans détour, sans superflus. "Et tu sais ce que j’en ai conclu ?" Elle secoua la tête. Il marqua une courte pause avant de reprendre de plus belle et les phrases qui suivirent la frappèrent particulièrement. Elle le laissa finir mais déjà son visage affichait un air sérieux. Il avait raison. Complètement raison. Leah n'avait jamais vu les choses sous cet angle, elle ne s'était jamais demandé "Pourquoi pas Noah?" mais la question "Pourquoi Noah" était passée un milliard de fois dans sa tête. Alors, pourquoi pas Noah? Elle ne pouvait pas y répondre tout de suite, ou plutôt elle ne le voulait pas. Sa conversation avec Keith n'était de toute façon pas terminée et si elle voulait sérieusement se pencher sur tout ça, elle le ferait chez elle, au calme. Il restait tout de même une réponse qu'elle n'avait pas obtenu et même si tout ce que Keith avait dit jusqu'à maintenant l'avait déjà grandement aidé, cette réponse-ci, elle l'attendait de pieds fermes.

La jeune femme continuait d'écouter l'homme qui avait reprit la parole. Pour la première fois depuis le début de leur conversation, elle était déçue. Ce n'était pas ce qu'elle aurait voulu entendre. Elle aurait aimé que Keith lui dise qu'un homme ne peut jamais vraiment en aimer deux à la fois, que c'était impossible. Qu'un coeur n'est pas fait pour être séparé en deux, et qu'aucune femme ne devrait accepter une simple moitié plutôt qu'un coeur tout entier. Cependant, Keith intervint à nouveau, il avait presque fini. La conclusion qu'il apporta à ses interrogations la rassura tout à coup. Certes, un homme peut aimer deux femmes à la fois, mais c'était à condition que les deux femmes soient d'accords. Si elle comprenait bien ce que son interlocuteur venait de lui dire, elle avait le droit de ne pas se satisfaire d'une moitié de Noah. Elle n'était pas sur la même longueur d'ondes et c'était pour cela que les choses coinçaient entre eux. Tout semblait tout à coup beaucoup plus clair dans sa tête. Elle ne voulait pas le partager. Elle voulait Noah pour elle toute seule mais s'il était incapable de faire un choix elle ne pourrait jamais le supporter. Leah avait beau l'aimer, elle n'accepterait jamais d'être une des deux femmes. Elle voulait être LA femme. La seule. Il était clair à ses yeux qu'elle ne pourrait jamais s'épanouir dans une relation polygame, peut-être que cela fonctionnait chez certaines personnes mais elle était déjà sûre et certaine que ce ne serait jamais bon pour elle.

"Pas très utile? Tu plaisantes?! Keith…" Comment lui dire qu'il venait de lui ôter une épine du pied? Comment lui dire qu'elle était déjà extrêmement reconnaissante qu'il lui ait permis d'avoir cette conversation? Elle se sentait submerger par un flot d'émotions. "J'ai l'impression que pour la première fois depuis des siècles quelqu'un vient enfin de me dire quelque chose de censé. " Elle secoua la tête légèrement. " Merci. Sincèrement. Il t'a suffit de quelques mots pour éclairer ma lanterne, et je crois que tu m'as donné de nouvelles pistes de réflexion ce qui est une excellente chose. J'en avais terriblement besoin." Un léger sourire reconnaissant se dessina sur ses lèvres. " Cette histoire de carnet m'aura au moins permis de rencontrer quelqu'un de bien. " Elle le fixait droit dans les yeux. "Merci encore, pour la glace, les compliments, les conseils et.." Elle le vit observer l'heure. " Et merci de te mettre en retard pour moi. Tu devrais aller chercher ta fille! Elle a beaucoup de chance de t'avoir. " Son sourire s'élargit. "Tu as mon numéro et je sais où te trouver. Sois-sûre de me croiser dans ton bed & breakfast un jour où l'autre! Et si tu as besoin d'un truc, de quoi que ce soit, n'hésite pas!" Elle avait la sensation d'avoir trouvé en Keith un nouvel ami et elle n'aurait pas pu en être plus ravie.
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MessageSujet: Re: Taking a peak in a stranger's strange life - with Leah   Taking a peak in a stranger's strange life    - with Leah EmptyMer 22 Jan 2014 - 18:47

"Je crois que j'en connais une qui aurait avantage à ouvrir les portes de son royaume à un plus grand nombre d'individus de la côte d'est : nous n'avons pas le cerveau plombés par le soleil de ce côté là. Tant qu'il n'est pas question de politique...ou de républicains. Blague à part, avec mon aide ou non, je te souhaite que ça s'éclaircisse un peu de ton côté. Tu le vaux bien. Toi et ta petite crevette. "

Avec un peu de chance, elle était au moins à moitié aussi sincère qu'elle le laissait paraître. Cela lui manquait, de veiller au bonheur de quelqu'un d'autre que sa fille...

"Et bien, c'est fort aimable à toi d'offrir ainsi ton assistance! J'ai justement une aile complète à repeindre...ainsi qu'à refaire le recouvrement du toit. Tu es libre dimanche prochain, pour monter les bardeaux dans l'échelle ? Je plaisante. Merci à toi de t'être écartée de ton chemin pour venir me rencontrer ici, plutôt."

Il se leva de sa chaise, faisant la bise à Leah lorsqu'elle en fit de même. Le genre de femme rayonnante et pleine de vie auprès de qui les heures se transforment inévitablement en seconde. Il allait devoir trouver une façon de remercier Béa de lui avoir mis le grappin dessus. Sa nouvelle vie ne lui permettait guère d'entretenir un cercle social décent, mais de savoir que de gens comme elle gravitait autour de son petit univers lui réchauffait le coeur.

"Je te confirme après le diner de ce soir à quel point je suis enchanté, ou pas, d'avoir fait ta connaissance", ajouta-t-il d'un air moqueur en jetant un regard au sac de chez Burberry.

"Passe le bonjour à Faith, et à bientôt" lança-il à demi par-dessus son épaule alors qu'il se détournait dans le but d'aller récupérer sa voiture au stationnement en deuxième vitesse. En priant que tous les feux tombent au vert au bon moment.

Qu'il puisse récupérer Béa avant qu'elle ne soit d'humeur exécrable d'avoir attendu sous la pluie. Lui cuisiner à manger. La faire rire. L'aider dans ses devoirs. Lui raconter des histoires. Puis, tenter d'oublier, un verre à la main, comment cette routine le tuait à petit feu...

Et comment une Leah avait, jadis, rendu cette aventure si excitante...

Même s'il y avait, probablement, moins de plans cul dans le carnet de la sienne. N'est-ce pas ?

[Keith's out]




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