Teddy était encore en vacances mais la fin approchait enfin, il avait hâte de reprendre les cours. Faut dire qu’il commençait à s’ennuyer un peu. Bien qu’il avait profité de ses vacances pour passer du temps avec Mia. C’était la jeune femme qui lui avait fait son tatouage il y a maintenant quelques mois, ce jour-là elle avait fait un malaise et il l’avait ramené chez elle. Et puis il était retourné prendre de ses nouvelles une fois, puis deux et puis c’était devenue une habitude soit il passait chez la jeune femme soit il passait à son shop de tatouage. Il aimait beaucoup la jeune femme, plus qu’il ne voulait bien se l’avouer probablement. Il n’était pas sur d’être prêt à se lancer dans quelques choses avec la jeune femme, l’envie était là mais son histoire le freinait. Comment pouvait-il lui avouer pour la prison ? Lui parler de sa famille ? Il n’était pas sûr qu’elle comprenne, qu’elle l’accepterait toujours et il ne voulait pas perdre son amitié. C’était trop tôt pour qu’il envisage de lui dire la vérité sur lui, comment régirait elle si elle apprenait qu’il avait fait huit ans de prison pour meurtre ? Et puis la peur d’être repoussé était là aussi, la jeune femme dans sa situation n’avait probablement aucune envie de se lancer dans une quelconque histoire. Alors le plus raisonnable était de se contenter d’une belle amitié et ça ils y parvenaient bien. Teddy avait passé une matinée plutôt tranquille, il avait commencé un nouveau bouquin qu’il avait chopé dans la bibliothèque de Mia la dernière fois qu’il avait été chez elle. C’est la sonnerie de son portable qui le tira de sa lecture, il était complètement pris par son bouquin et n’avait pas vu le temps passé. Il était 15h, il n’avait même pas pensé à manger. Bref c’était un numéro qu’il ne connaissait pas et en règle général il ne répondait pas mais cette fois ci sans pouvoir l’expliquer il sentait qu’il devait décrocher. « Allo. » Il se demandait bien qui était à l’autre bout du fil il n’allait pas tarder à le savoir : « Bonjour Mr Baker, je suis Mlle Konor médecin à l’hôpital St John » Teddy fronça immédiatement les sourcils se demandant pourquoi l’hôpital l’appelait. « Bonjour. Que se passe-t-il ? » Il était facile de savoir au son de voix qu’il était vraiment inquiet. Le médecin continua : « Mlle Sykes a été amené d’urgence à l’hôpital. Nous » Elle marqua une pause suffisamment longue, probablement qu’elle cherchait ses mots, pour que Teddy réponde : « J’arrive tout de suite. » Et il ne laissa pas le temps au médecin de continuer ou de lui parler de l’état de Mia. La seule chose qu’il voulait c’était arriver le plus vite possible à l’hôpital et s’assurer que tout allait bien pour la jeune femme. Une boule douloureuse dans son ventre était apparue à l’idée que quelques choses de grave soient arrivées à la jeune femme. Il ne pouvait pas nié qu’il avait peur de la perdre et que si c’était le cas ça lui ferait un mal de chien. Teddy ne mit pas longtemps pour arriver à l’hôpital, il n’avait probablement jamais roulé aussi vite qu’aujourd’hui. Il entra en trombe dans l’hôpital par l’entrée des urgences Mia devait probablement s’y trouver encore.

Il marcha d’un pas rapide jusqu’à l’accueil des urgences, une fois la personne devant lui eu fini de raconter sa vie il demanda : « Bonjour, j’ai été appelé par un de vos médecin je voudrais voir Mia Sykes s’il vous plait elle a été amené aux urgences il a quelques heures. » La dame de l’accueil le dévisagea et lui demanda : « Seul la famille est autorisé pour les visites. » Il fronça les sourcils pas du tout satisfait de cette réponse alors sans réfléchir il balança : « Je suis son petit ami je veux la voir maintenant ! » Il était rare de voir Teddy s’énerver mais là il était très stressé et voulait voir Mia. Et il valait mieux que cette dame lui dise rapidement où il pouvait rejoindre son amie. « Ah désolé … Vous suivez ce couloir c’est la chambre 15.» Teddy en oublia la politesse il ne la remercia même pas, il fila dans la direction qu’elle lui avait donné. Il arriva devant la porte de la chambre où se trouvait la jeune femme. La porte s’ouvrit alors et il tomba nez à nez avec le médecin. « Mr Baker je supposes… » Dit-elle. Teddy lui demanda toujours avec la même voix inquiète : « Que lui est-il arrivé ? » Teddy s’attendait au pire, il n’aimait pas du tout le ton grave du médecin. Celui-ci referma la porte derrière lui et pris la parole : « Elle est stable, elle dort pour le moment. » Il marqua une pause et enchaîna : « Votre petite amie à fait un malaise, elle a fait une grosse chute… » Une nouvelle pause ça semblait tellement interminable pour Teddy. Il avait envie de secouer le médecin pour qu’il crache le morceau plus vite. Et finalement le verdict tomba : « La chute a été dur et elle a perdu le bébé… Je suis désolé… Vous devriez aller la voir se serait bien qu’elle ait un visage connu devant elle quand elle se réveillera… » Teddy était sous le choc, il était tellement mal pour Mia. Le médecin semblait croire qu’il était le père du bébé et Teddy n’avait pas pris la peine de le contredire. Tout ce qu’il voulait c’était être là pour la jeune femme. Il entra doucement dans la chambre, si elle dormait il ne voulait pas la réveiller. Le médecin n’avait pas précisé si elle savait pour la perte du bébé ou non… Si elle ne savait rien il se demandait bien comment il allait pouvoir lui dire. Teddy rapprocha le fauteuil de la chambre le plus près possible du lit de la jeune femme. Et c’est naturellement qu’il lui prit tendrement la main. Il était là depuis quelques minutes (très longues minutes quand on s’inquiète pour quelqu’un) quand il sentit la main de la jeune femme bougé, il leva les yeux vers son visage, elle ouvrait doucement les yeux. Encore une fois c’est tout naturellement qu’il caressa avec tendresse la joue de la jeune femme tout en lui disant doucement : « Salut toi… Tu sais que tu m’as fait une peur bleue. » Il ne dit rien de plus mais il était vraiment sincère. Il avait flippé grave pour la jeune femme… Maintenant il se demandait comment il allait aborder la perte du bébé… Elle allait être dévasté et c’était la dernière chose qu’il voulait la voir malheureuse… Il s'efforça de sourire pour ne pas faire flipper la jeune femme.

Je me souvenais du sentiment que l'on pouvait ressentir quand on voyait des futurs parents passer l'immense portail en fer de l'orphelinat. Quelque part, c'était comme jouer à la loterie on avait une chance sur deux de gagner le gros lot avec la grande maison, la barrière blanche et pourquoi même le petit chien qui terminait ce tableau en beauté. Seulement, pour gagner il fallait jouer et visiblement je n'étais pas vraiment le genre de petite fille que l'on espérait adopter. C'est surement pour ça que j'avais voulu garder mon bébé malgré la réticence des médecins. Seulement on a beau vouloir une chose plus fort que n'importe quoi d'autre on n'arrive pas forcément à l'obtenir... Je ne sais pas comment je mettais retrouvée allongé  sur ce carrelage mais je sentais le froid envahir tout mon corps. J'avais juste réussi à attraper mon téléphone portable pour composer le numéro des urgences et pouvoir leur donner mon adresse avant de perdre connaissance. J'émergeais doucement alors que mon regard croisait celui de Teddy, un léger sourire s'était automatiquement dessiné sur mes lèvres. _ Salut toi. Légèrement dans les vapes, j'avais détourné légèrement le regard pour m’apercevoir que je me trouvais dans une chambre d'hôpital visiblement. _ Qu'est-ce... Je mettais stoppé alors que ma main glissait naturellement vers mon ventre. J'avais froncé les sourcils alors que je ne sentais plus mon bébé. J'avais détourné mon regard sur Teddy car j'avais peur de comprendre. _ Non non non, c'est pas possible. Je secouais la tête négativement alors que j'avais agrippé la main de Teddy dans la mienne. Il fallait qu'il me dise que tout allait bien que ça n'arrivait pas vraiment pas maintenant, pas comme ça. _ Mon bébé ? Les larmes avaient envahi mon visage alors que je mettais redressée pour me lever de ce lit. Je voulais voir mon bébé maintenant. Je mettais battu pour lui jusqu'à présent mais visiblement j'avais échouer dans mon rôle de mère. J'avais pas sû le protéger comme il le fallait. J'avais fini par me lever avec difficulté avant de finir ma course dans les bras de Teddy laissant mes sanglots prendre le dessus sur toute volonté. _ Mon bébé, mon bébé est mort Teddy. Mon visage était collé à son tee shirt alors que j'essayais de me rappeler ce qui s'était passé mais c'était le trou noir. Je savais que mon problème cardiaque devait être responsable de tout cela pourtant le nouveau traitement aurait du limiter les dégâts. Ce n'était pas mes propres termes mais ceux de mon nouveau cardiologue. Limiter les dégâts ? Bientôt il me dirait que mon bébé faisait parti des dégâts collatéraux. J'avais fermé les yeux l'espace d'un instant avant d'entendre la porte de la chambre s'ouvrir pour y laisser rentrer une blouse blanche. Je voyais bien ses lèvres bouger et pourtant c'était comme ci aucun son ne pouvait m'atteindre. J'avais fini par lâcher Teddy avant de finalement me rallonger dans le lit. J'étais fatiguée et j'étais persuadée que je n'allais pas pouvoir m'arrêter de pleurer. Les genoux le long de mon corps, je laissais mon regard se perdre sur les branches d'un arbre que l'on distinguait par la fenêtre. Au final, mon combat était perdu d'avance, pourtant j'avais cru pouvoir être assez forte pour nous deux seulement je mettais plantée et en beauté. C'est tellement dure de faire une croix sur ces moments magiques imaginés dans les moindre détails qu'on aurait pu partager ensemble. J'étouffais de nouveau un sanglot dans mon oreiller alors que je voulais disparaître. _ Allez vous en, laissez moi. J'avais murmuré ces quelques mots à l'encontre du médecin alors que j'étais tout de même consciente que Teddy se trouvait toujours présent. J'avais gardé sa main dans la mienne, comme le seul lien qui ne me ferait pas totalement sombrer. Je ne savais même pas comment il avait su que je me trouvais ici. Comment il avait su ? Car il savait bien avant même que je m'en rende compte, ce sourire qu'il m'avait fait en été la preuve. J'avais serré un peu plus ma main dans la sienne alors que je sentais mon coeur se fissurait un peu plus à chaque respiration que je prenais. J'avais reposé mon regard sur Teddy dans une supplique silencieuse alors que je me décalais pour qu'il puisse prendre place à mes côtés et ainsi me prendre dans ses bras. Le médecin, lui, avait battu en retraite. J'avais juste entendu la porte de la chambre se refermer derrière lui. je ne voulais pas entendre ce qu'il avait à me dire, je n'en supporterais pas plus car au final je savais que j'étais la responsable. Je n'avais aucune excuse et je ne voulais surtout pas qu'on m'en trouve. J'avais blotti ma tête contre le torse de Teddy alors que mon regard ne quittait plus cette fenêtre. J'aurais pu être gêné de pleurer ainsi devant lui mais je ne pouvais penser à quo que ce soit alors encore moins de chose aussi futile qu'une quelconque gêne que j'aurais pu ressentir à l'égard de l'homme qui me tenait dans ses bras.