note du staff : comme tous les sujets communs, veuillez privilégier les posts aux alentours des 700 mots question de bien avancer. les posts plus long ne sont toutefois pas interdits, si vous êtes inspirés.

' Open your arms in welcome to people '
COLLECTIF

Les Rolling Stones commençaient à se faire entendre dans l'immense pièce principale. Un simple bruit de fond, comme un son de bienvenue pour les premiers clients qui passeraient le pas de la porte que Gidéon venait d'ouvrir. La soirée commençait à peine, mais le stress hantait Gidéon depuis maintenant plusieurs jours. Il était revenu de Paris, et s'était presque aussitôt mis en tête d'ouvrir rapidement le Red Dragon. Au-delà de cette légère anxiété omniprésente depuis le début des travaux, Gidéon éprouvait du plaisir à chouchouter son bébé, lui apporter ses touches personnelles. Il releva les yeux, dos à la porte, admirant le résultat de son labeur. Les murs étaient remplis d'oeuvres d'artistes différents. Il s'était d'ailleurs permis d'y glisser l'une de ses propres créations, représentant une interprétation personnelle assez macabre, en noir et blanc, d'Hannibal Lecter. Le tableau sur lequel étaient déja inscrits quelques mots à la craie, serait sans nulle doute plus qu'entamé à la fin de la soirée.
Un pan de mur contenait quelques photos Polaroïd des travaux des lieux ; l'appareil photo, quant à lui, attendait sagement derrière le bar que l'on l'utilise dès cette première soirée. Les couleurs était chaleureuse, l'ensemble original et accueillant, comblé de trouvailles, de bricolages. Sur les tables éparses, des verres, des bouteilles, des amuse-bouches remplissaient les planches en bois. Derrière le bar, des étagères remplies d'alcool, mais également de vinyles, annonçaient des soirées électriques. Au fond, la modeste pièce, remplie de libres, et destinée à recevoir les futurs débats, soirées, concerts, et autres évènements, était également ouverte mais dans une ambiance plus intimiste. Les canapés étaient prêts à laisser s'enfoncer en leurs seins les clients les plus éméchés, ou les moins fêtards et à l'âme plus philosophique pour accueillir les futurs invités. Un piano, contre l'un des murs de la pièce, attendait également que l'on vienne faire résonner son coffre ; Gidéon l'avait déja fait durant les travaux, mais ses restes techniques n'étaient que très faibles.

On était à la fin de l'hiver à Huntington Beach, et la porte ouverte laissait s’engouffrer une légère brise agréable, la dernière avant la chaleur étouffante qui allait envahir le bar d'ici quelques heures. L'Anglais jeta un coup d'oeil en bar : tout était prêt pour faciliter l'open-bar, qui était sans doute équivalent à une déclaration de guerre envers l'ennui et la quiétude. L'homme était prêt à vaincre ce soir-là. Parce que le Red Dragon était tout ce qu'il avait attendu de sa vie, ce qu'il avait espéré des années durant alors qu'il était encore fleuriste. Sa carrière de dessinateur n'avait pas abouti, mais à cet instant, peu importait. Ce bar était, à sa façon, une oeuvre, lui aussi. Il était le fruit de rêves, d'imagination, de batailles. Il avait mené à bien ce projet lui-même, surement l'une des seules choses qu'il avait faite en tant qu'adulte responsable. A présent, et durant les soirées à venir, il allait ... profiter. Parler aux clients. Admirer les oeuvres accrochés, chaque jour, comme s'il ne les avait jamais vues. Sympathiser avec les gros buveurs de bières ou les travailleurs venus chercher un café en début de journée. Il allait choisir quelle musique passer, à quelle heure et pourquoi. Il allait approvisionner la bibliothèque de la salle annexe grâce à des discussions animées avec des inconnus. Il allait organiser des évènements, s'intéresser au monde et le faire parvenir jusqu'ici.

Oh, oui, Gidéon Fitzgerald allait faire de cet endroit un foyer pour tous. Défendre ses convictions, se créer une famille. Rire, faire rire, apprendre d'une nouvelle manière la vie. Redécouvrir la nuit, les bars et la boisson.
Et cela commençait ce soir.
Alors qu'il entendait des rires et des bruits de pas dans la rue, le barbu retourna derrière le bar et commença à danser ridiculement sur la musique. Histoire de donner le ton, quoi. Et cette première soirée, promise jusqu'au petit matin, assurait d'être remplie de surprises. 


 

Code by Silver Lungs
Photos : Far Rockaway @ Shoreditch
(http://www.farrockaway.co.uk)

Je fais glisser le bol de noix de cajou au type qui s'était installé à côté de moi. « - Je crois que tu n'as pas le choix. » J'offre un sourire, retournant à mon cocktail sans alcool. Ouais, on avait vite compris que je n'étais pas majeur et en même temps, même avec du maquillage, c'était peine perdue. J'avais le visage d'une gamine de douze ans qui entrait tout juste dans l'adolescence. Et pourtant, pour une fois, j'avais des talons et une robe. J'avais fait un effort. J'étais la dernière à sortir d'habitude, mais là... en fait, depuis le départ de mon frère et de Jack, je ne fais que ça. J'essaye les bars de la ville, je bois ce que je peux boire et je m'amuse sans la moindre limite. On pouvait dire que je faisais une crise, clairement. Je pétais les plombs. J'en avais marre et j'avais besoin de respirer. J'avais besoin de sentir que j'étais quelqu'un. Je me retourne de nouveau vers le barman. « - Vous ne voulez pas le refaire, mais en rajoutant plus de goyave dedans ? » Je fis une petite moue. Open bar même pour ceux qui ne peuvent pas boire d'alcool. J'allais tout de même en profiter. Ou, au pire, j'irais voler un verre à un crétin. J'étais plutôt douée pour chiper des trucs. Mon regard se pose de nouveau sur le gars à côté de moi. Celui qui avait parlé de bouffe chinoise et qui étrangement m'avait donné faim. J'irais sans doute m'acheter un sandwich avant de rentrer.

En tout cas, le barman repose rapidement un nouveau verre coloré devant moi et mon sourire s'élargit. Je le vois qui me fait un clin d'oeil. Alors soit il a rajouté plus de jus de goyave, soit il a rajouté un peu de tequila... Oh merci mon Dieu ! De la tequila. À petites doses ceci-dit, mais je ne vais pas me plaindre, au contraire. J'aimais bien la déco de cet endroit. Je le trouvais assez frais. Je me mets debout d'un coup, cocktail à la main. Il y a quand même un peu de monde, en même temps, personne ne peut résister à l'ouverture d'un endroit pareil.
Il y a ceux qui dansent, ceux qui boivent, ceux qui discutent et il y a moi. Je bougeais légèrement au rythme de la musique, tout en essayant de faire survivre mon verre. J'aimais danser. Ces derniers jours, j'avais redécouvert le plaisir que cela procurait.

Mon regard s'arrête alors sur un tableau en noir et blanc. Je ne sais pas qui a choisi tout ça, mais c'est assez... sombre. Au fond, ça me plaît. Beaucoup même. Cela représente énormément tout ce que j'ai envie de hurler au monde. Cette colère grandissante qui ne demandait qu'à jaillir de mon corps. J'entends une femme à côté de moi qui lance un bon vieux prétentieux. « - C'est superficiel, ça n'a aucune profondeur. » Je pouffe, bêtement. Ce genre de réaction, ça me donnait tellement envie de rire. La femme en question arrêta de siroter son verre tout en me lançant un regard de mépris. « - C'est ta tronche qui manque de profondeur, si tu veux mon avis. » Je lui offre mon plus beau sourire avant de retourner dans la foule, buvant, dansant et profitant de la bonne musique du coin. Pour une fois que quelqu'un diffusait quelque chose de différent. Quelque chose d'enivrant....

Depuis qu'elle s'était installée à Huntington Beach, Isla y découvrait peu à peu la vie californienne. Elle commençait à avoir ses petites habitudes, un petit quotidien qui lui plaisait autant qu'il lui déplaisait, mais surtout, maintenant, elle avait une maison. En s'installant avec Cooper et Saskia, elle avait franchi un cap, mais sur le moment, ça lui avait paru évident. Elle se posait régulièrement la question, maintenant. Quatre bons mois avaient passé depuis qu'elle s'était installée au loft, et pourtant, elle avait l'impression qu'une éternité était passée depuis qu'elle avait quitté la tournée de son groupe et surtout, le seul homme qu'elle avait jamais aimé. Elle s'y faisait, pourtant. Peu à peu, elle s'était habituée à tout ça, à son trajet vers le cinéma en début d'après-midi, à ce petit café qu'elle se prenait au passage lorsqu'elle avait un peu d'avance, et à son retour à l'appartement, où elle retrouvait bien souvent une Saskia en pleine discussion avec Petit Pois. Elle se reconstruisait peu à peu, et c'était agréable, même si tout n'avait pourtant pas été rose depuis qu'elle était là. De trois colocataires, ils étaient passés à deux du jour au lendemain, et Isla en était réduite à supplier la direction du cinéma d'abandonner l'idée de remplacer le dernier employé qui était parti pour lui donner ces tâches-là à elle. Elle ne pouvait plus se permettre le luxe de ne travailler qu'en demi-journées, et pourtant, on lui avait bien fait comprendre que cette situation ne pourrait pas durer éternellement, et que même s'ils faisaient son possible pour l'arranger, ils ne pourraient pas concilier très longtemps les différents emplois du temps des employés pour qu'elle puisse faire un maximum d'heures dans une limite physiquement raisonnable -qui n'impliquait pas son dédoublement, par exemple. Mais de temps en temps, Isla préférait oublier toutes ces histoires de loyers à assumer et d'horaires éreintants. Son ancienne vie d'insouciance lui manquait parfois, et même surtout lorsqu'elle prenait le temps d'y repenser. Elle avait troqué les beuveries contre les responsabilités, et à son âge, c'était sans doute ce à quoi elle aurait du aspirer, mais elle n'arrivait pas à se défaire de cette envie de libertés qui l'avait caractérisée depuis toujours. Ce soir-là, donc, elle écumait les rues à la recherche d'un nouveau bar à découvrir, remontée à bloc et désireuse de découvrir Huntington Beach sous un autre angle encore.

Au bout d'un moment, elle avait fini par fouler le sol d'un nouveau bar qui, visiblement, était en pleine soirée d'ouverture. En tous les cas, la blonde avait été aussi attirée par le terme d'open bar que par la décoration qui n'était pas sans lui rappeler l'état de sa chambre au loft. Par contre, assise à son bar, Isla s'était bien vite sentie dépassée par la foule qui s'accumulait, sans doute elle aussi alléchée par l'idée de pouvoir boire sans débourser un centime. A ce rythme-là, Isla n'était même pas sûre que le ou la propriétaire du bar pourrait conserver l'endroit plus de quelques jours, à moins que la clientèle ne soit parfaitement convaincue et fidélisée en une seule soirée. La blonde, elle, avait commencé de façon sobre. Un grand brun lui avait apporté une bière belge sans égale, qu'elle dégustait à présent en observant ses voisins de bar et les nouveaux arrivants. En réalité, elle ne savait plus réellement où regarder ; le bar était bondé, et Isla ne pouvait s'empêcher d'espérer pour le pauvre serveur qui lui avait apporté sa bière qu'il n'était pas le seul à assurer le service. Quelques sièges plus loin, un jeune avait d'ailleurs réussi à l'alpaguer pour lui demander sa meilleure bière, et la trentenaire leva sa bière dans sa direction, croisant le regard du barman, comme pour lui conseiller son breuvage. Elle fut finalement surprise par une jeune fille qui venait de s'installer à côté d'elle, à l'un des derniers tabourets du bar d'ailleurs, pour commander... « Barman! Un Cosmopolitan s'il vous plaît ! » Le regard morne, Isla but plusieurs gorgées de bière avant de saluer l'inconnue Isla-style. « J'espère que t'as une fausse carte d'identité... ou que t'as trouvé la fontaine de jouvence. Si c'est le cas, fais-le moi savoir. Pour l'instant, je suis d'avis que la vodka est la meilleure alliée de la jeunesse, mais je pourrais me tromper. » Avec un sourire, elle fit glisser sa bière en face de la jeune fille. « Enfin, non, je me trompe jamais. Mais c'est open bar, autant que quelqu'un d'autre profite de mon âge avancé, hein ? » Et elle leva la main pour attirer l'attention de ce même grand brun, qui ne savait visiblement plus où donner de la tête. « Par là ! Deux jolies blondes c'est la meilleure publicité qui pourrait être faite pour le... votre bar, là ! » C'était un nom bizarre que celui de ce bar... Isla se souvenait vaguement d'une référence à la culture populaire, mais elle n'était plus bien sûre du reste. La précision de sa mémoire n'était pas forcément son meilleur atout. Elle finit par lever ses fesses de son siège pour à moitié s'affaler sur le bar, prête à couper la commande qu'était en train de prendre le serveur, avant de réaliser qu'elle n'était pas la seule connasse du coin.« C'est ta tronche qui manque de profondeur, si tu veux mon avis. » Isla semblait avoir de la concurrence en termes d'amertume et d’âcreté, ce soir-là, et si vous voulez la vérité, ça n'était pas pour lui déplaire. La politesse à laquelle son travail la forçait avait le don de l'user au point où elle en venait à se demander si elle ne risquait pas un ulcère de l'estomac. A force de se contenter d'insulter les clients dans sa tête, elle avait pris l'habitude de se défouler sur Pinky, chez elle, avant de se rappeler de ce qu'il représentait. Et elle n'arrivait manifestement pas à tirer un trait sur ce qu'il représentait, mais tout cela était une autre histoire. Insulter les connards et cracher à la figure des crétins lui manquait terriblement. Chacun ses addictions, n'est-ce pas ? Isla pouffa donc de rire en détournant son regard de la brunette, installée non loin d'elle, et se prépara à monter sur le bar, juste histoire d'enfin attirer l'attention du serveur. « Si vous avez besoin de personnel, faut embaucher, hein ! A moins que l'open bar ait déjà mis ton patron sur la paille ? » Oui, ce soir-là, croyez-le ou non, Isla était d'humeur sociable. Et non, elle n'avait absolument pas conscience de s'adresser au boss himself.

Elle avait laissé Saskia à la maison, comme bien souvent, et était partie vaquer à ses occupations. L'ouverture d'un nouveau bar n'était jamais une mauvaise chose, surtout si elle s'accompagnait d'un open bar, aussi Isla n'avait pas réfléchi bien longtemps avant d'élire domicile ici.  Le bar s'était rempli peu à peu, c'était donc en toute logique qu'elle se demandait à présent si l'open-bar était réellement la meilleure stratégie marketing pour l'ouverture d'un bar. Pourtant, malgré toute cette affluence, Isla n'était pas d'humeur particulièrement bavarde -comme toujours, en fait. Même si elle s'établissait peu à peu à Huntington Beach, elle n'en oubliait pas tous ceux qui avaient préféré la laisser de côté -Charlie, pour commencer, puis Cooper, plus récemment. Elle en venait à se demander si Saskia ne lui tournerait pas bientôt le dos à son tour, comme ça semblait être une tradition lorsque l'on était à ses côtés. Si elle n'avait pas rencontré la rousse et ne s'était pas installée avec elle, aucun doute qu'elle aurait sans doute fui la Californie et serait repartie sur les routes en espérant y trouver une vie plus tranquille et plus remplie. Mais ici, il y avait cette petite boule d'énergie qui lui servait de colocataire, et puis il y avait sa mère... C'était peut-être difficile à admettre, mais ici, elle était au plus près d'elle possible : jamais elle ne pourrait retrouver cette proximité. Elle vivait là où avait vécu Moïra Zellenwiller, et elle s’accommodait finalement assez volontiers de cette Californie enchanteresse. Et puis qu'est-ce qui pouvait avoir plus de charme qu'un open-bar comme celui-là ?

Une petite blonde à côté d'elle, elle, semblait ne pas voir les choses de la même manière. Il fallait dire qu'être mise de côté par un barman qui ne servait qu'à des majeurs pouvait calmer bien des ardeurs. Isla, qui approchait la trentaine, avait au moins l'avantage de ne poser aucun doute à aucun serveur. Compatissante et sans trop savoir ce que ça pouvait lui rapporter, la blonde avait donc glissé sa bière à la jeune. Elle exposait ainsi une facette généreuse de sa personnalité sans perdre un sous; tout bénef, non ? Ce à quoi elle s'attendait sans doute moins fut la réponse de la jeune fille. Isla n'était pas asociale mais... bon, si, on peut se l'avouer. Elle lui avait filé une bière, et, jusqu'à preuve du contraire, elle pouvait très bien y avoir laissé une mouche se noyer avant de s'en débarrasser. En réalité, elle ne comprendrait jamais ce besoin d'attention que pouvait ressentir le commun des mortels. « Moi c'est Amy, et vous ? » fut tout ce qu'elle retint. Elle n'allait pas tenir très longtemps si on ne la resservait pas très vite. Elle était là pour l'alcool, pas pour les beaux yeux des serveurs. « Essaie de deviner », lâcha-t-elle, impatiente, commençant à faire de grands gestes pour attirer l'attention du brun de près de deux mètres qui s'afférait derrière le comptoir. « Pourquoi, tu trouves qu'il a l'air sur la paille, le patron ? ». Le barman finit par répondre, visiblement amusé qu'Isla pense cela de son boss. « c'est l'impression qu'il donne en tout cas, parce qu'on est clairement en pénurie d'employés, là » surenchérit-elle, prête à tout pour se faire resservir. Le pauvre serveur n'avait rien à se reprocher pour Amy, c'était Isla qui lui avait donné sa bière... elle n'en méritait pas moins de boire pour autant ! « Eh on s'emballe, c'est pas encore l'heure de monter sur le bar ...  » La blonde se laissa glisser sur le bar pour se rasseoir, persuadée que sa subite sagesse allait lui faire obtenir gain de cause.

Sauf que non. Le mec était plus intéressé par la télé que par ses clients ; elle allait lui laisser une mauvaise critique sur tripadvisor, facebook ou peu importe quel réseau qui pouvait lui détruire sa réputation. Tant pis, le patron prendrait pour ses serveurs, mais c'était la loi du business. Ce qui passait à la télé l'intéressait tellement qu'il baissa la musique pour augmenter le volume du poste. Le mec se croyait vraiment tout permis pour un simple barman, dites donc. Elle avait suivi le regard du brun et s'était, comme lui, attardée sur l'annonce municipale. « EH on est pas là pour parler politique ! » s'offusqua-t-elle alors qu'elle attendait toujours qu'on prenne sa commande. Un de ses voisins avait l'air de rejoindre son avis. Elle s'apprêtait à alpaguer à nouveau le pauvre et innocent barman, mais fut coupée par sa voisine qui, malgré son âge, semblait avoir un avis politique bien tranché, quoique pas forcément très objectif. « Donc à t'écouter tu pourrais voter pour ton mac, s'il te donnait un peu d'argent de poche. » Isla soupira, bien loin d'être prête à entrer dans un débat politique. De toute façon, de son point de vue, tous les politiques étaient des pourris. Même si les candidats n'étaient pas moches à regarder, que pouvaient-ils faire de si merveilleux ? Organiser des open-bars toutes les semaines ? Son regard bleuté chercha le barman. Elle était prête à hurler pour attirer son attention, mais celui-ci montait sur un tabouret pour introduire la soirée. Isla le regarda d'un œil morne et bloqua quelques instants lorsqu'il se présenta, sous-entendant qu'il était le propriétaire des lieux. Ah, merde... Elle allait probablement être radiée du bar ad vitam eternam, maintenant. Au pire, qu'avait-elle à y perdre... Bon, d'accord, ces idées de tableaux et de polaroids lui plaisaient bien, mais elle préférait garder sa dignité et maintenir qu'on ne s'occupait pas assez des clients.

Finalement, Isla se releva, coinçant ses talons derrière les barres de son tabouret pour gagner un peu en hauteur. « Alors, patron ? Toujours pas assez de thunes pour engager un autre serveur ? Je prends un double whisky, sec, merci ! A moins qu'il faille avoir une mini-jupe et entre vingt-cinq et vingt-huit ans pour être servie ? » Il l'avait regardée, il avait bien entendu sa commande. « Et donne ton appareil photo, là, peut-être que deux blondes affichées derrière le bar te feront gagner quelques consommateurs, une fois l'open-bar passé. » Levant les mains comme une ado survoltée, Isla hurla au-dessus de la télévision : « QUI VEUT SE JOINDRE A NOUS POUR LA PREMIÈRE PHOTO OFFICIELLE DU... Red d... ? » Elle attendait l'approbation de Fitzgerald, qui lui accorda d'un hochement de tête. « DU RED DRAGON ? » Et elle abattit son dernier argument : « ALLEZ LES JEUNES, LA, C'EST LE FACEBOOK DES TEMPS JADIS ! » Ouais, Facebook. On n'irait pas jusqu'à imaginer qu'elle puisse connaître Instagram, non plus.

Liam avait entendu parlé de l'ouverture de ce bar en ville, du coup il avait bien envie d'aller y jeter un œil. L'homme d'affaire était rentré chez lui pour se changer avant de faire une moue. Il avait bien envie d'emmener Gaby avec lui, après tout la connaissant elle devait surement se tuer à la tâche comme à son habitude. Du coup, la faire sortir un peu ne serait pas du luxe. Liam avait connu le père de la jeune femme, ils étaient bons amis et c'est tout naturellement que Liam s'était rapproché de la jeune avocate. Liam avait donc débarqué chez Gaby sans l'avoir prévenu au préalable car il savait qu'elle aurait surement trouvé une excuse pour se débiner. Après tout, ce n'était pas la première fois que Liam tentait de faire sortir Gaby de chez elle, mais au moins ce coup-ci il n'allait pas lui donner le choix quitte à l'emmener de force. Bien sûr qu'il en était capable... L'homme d'affaire avait laissé quelque minutes à la jeune femme pour qu'elle aille se changer alors que de son côté il se servait un verre, à croire que ce qui le fréquentait savait qu'il devait avoir du scotch chez eux. Bref, il avait avalé son verre avant de la voir revenir vers lui. _ T'es prête ? J'espère juste que tu as au delà de la permission de minuit. Liam avait fait un sourire à la jeune femme avant de l'emmener jusqu'à sa voiture.

Liam jeté un regard au bar, bon ça lui semblait pas mal dans l'ensemble enfin il venait tout juste de passer la porte. Il lui fallait bien plus que ça pour se faire un avis définitif. Il avait jeté un œil au piano avant de faire un léger sourire à la jeune femme, Liam savait qu'elle jouait d'ailleurs ça leur était déjà arrivé de se faire une impro'. _ Alors c'est le principal. Il manquerait plus que l'endroit ne plaise pas à la jeune femme. Après tout, c'est lui qui l'avait poussé à sortir ce soir. Il l'avait suivi jusqu'au bar alors qu'il regardait le barman se battre avec les nombreuses commandes. L'homme d'affaire avait levé un sourcil en entendant la jeune femme lui parlait du fait qu'elle ne tenait absolument pas l'alcool. Il s'était appuyé sur le bar alors qu'il se tenait tourné face à Gaby. _ C'est juste une question d'habitude, crois-moi je sais de quoi je parle. Il avait reposé son regard sur le barman un quart de seconde avant de reporter son attention que la jeune avocate. _ T'en fais pas, tu reviendras chez toi saine et sauve, je t'en fais la promesse alors lâches-toi, je sens que tu en as bien besoin. Il avait fait un sourire en coin à la jeune femme et pourtant il était plus que sérieux. Gaby était spéciale en quelque sorte et il ne permettrait pas qu'il lui arrive quoi que ce soit. Il avait reposé son regard sur le barman. _ Un scotch sans glace ! Liam avait pris place sur un des tabourets avant de se tourner pour faire face à la salle du bar. Il avait levé les yeux au ciel en entendant Gaby le charrier sur l'âge de ses anciennes conquêtes. Il avait lâché un rire malgré lui avant de reprendre un air sérieux sur le visage. _ Jalouse ? T'inquiètes comme on dit c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes. Il avait fait un sourire en coin à la jeune femme avant de lever son verre en direction de la jeune femme. _ À cette soirée qui me semble prometteuse. Liam avait reposé son regard sur la foule, c'est vrai qu'il y avait pas mal de jeune et qu'il se sentait un peu trop vieux pour ce genre de bar. Il avait bu une gorgée de son verre avant de reposer son regard sur la jeune femme. _ Par contre, 35 ans ? Il serait peut être temps de te caser qui c'est peut être qu'il est parmi ces ados boutonneux. Liam avait pris une nouvelle gorgée de son verre avant de relever le regard sur le patron de ce bar visiblement. Liam avait fait une moue contrariée, en fait il n'en avait pas grand chose à faire des élections, tout ce qu'il savait c'est qu'il n'aurait plus le maire dans la poche. Enfin il pouvait toujours tenter d'avoir le prochain mais le changement ce n'était pas toujours bénéfique d'après Liam. L'homme d'affaire avait levé le regard à la question de la jeune femme pour voir leurs têtes de vainqueurs. IL avait levé un sourcil avant de sourire et de secouer légèrement la tête. _ Je connais les deux hommes. L'homme d'affaire avait reposé son regard sur la jeune femme avait qu'elle ne parle de Noah. Bon Liam n'était pas très objectif quand on parlait de l'avocat. Il avait repris une gorgée de son verre avant de relever son regard sur la jeune femme. _ Je ne peux pas te parler de la femme car je ne la connais pas même si elle a de sacré atout. Liam avait fait un sourire en coin avant de relever son regard sur la télé. _ Imran est un type bien et qui pourrait faire bouger bien des choses à Huntington. Il est intègre, bosseur et ne risque pas de faire du tort à la ville ou à ses habitants par contre je suis persuadé que Harper ne devrait pas être le maire de cette ville. Manipulateur, menteur et qui fui à la moindre difficulté, bref un type dans mon genre et tu me vois à la tête de H.B franchement ? Liam avait relevé le regard sur la jeune femme avant de faire un sourire en coin et de boire une nouvelle gorgée de son verre. _ Tu as ta réponse. Il avait fait une moue avant de jeter un œil aux filles dont Gaby parlait. _ Tu n'es pas vieille Gaby, tu as juste beaucoup plus d'expérience que ces minettes qui visiblement ne bougent leurs croupions que pour arriver à se faire remarquer. Liam avait jeté un œil à la jeune femme avant de lui montrer la piste. _ Je suis sûr que si tu y vas, tu vas toutes les évincer en un claquement de doigt. Il avait fait un sourire en coin avant de finir son verre et de le poser sur le bar. _ Je te parie la prochaine tournée que ce type ne s’intéressera plus à la Barbie décolorée si tu lèves ses fesses de ce tabouret et que tu vas sur cette piste de danse. Liam avait un air de défi dans le regard mais en même temps il savait de quoi il parlait alors y avait peu de chance qu'il perde ce coup-ci.