Sujet: Fais pas chier [Ally] Mar 12 Mai 2015 - 18:59
Fais pas chier
On se dit toujours qu'on peut faire les choses le lendemain. La plupart du temps c'est vrai, et on le fait le lendemain. Pour les pires d'entre nous, ceux qui sont envahis par la flemme, cette technique revient tous les jours jusqu'à ce qu'il soit -presque- trop tard. Puis il y a Caleb, qui lui déteste faire ça. Il y a des choses à faire : il les fait. Il ne se plaint pas, il ne ronchonne pas. C'est sa vie, il a choisi et même s'il n'aime pas tout, il le fait. Quel rapport hein ? Eh bien vous voyez, ces gens qui se disent que le paquet de croquettes ira jusqu'au lendemain parce qu'ils sont en pyjama et qu'ils ne veulent pas sortir faire les courses ? Cette nuit, Caleb en fait partie. Oh, pas volontairement. Disons qu'il n'a pas encore l'habitude. Au début, c'est toujours tout beau tout rose. Des câlins, de gros yeux tristes, un ronronnement. Jusqu'à ce que son chaton se transforme en DEMON. Non, il n'y a pas d'autre mot. Il est encore tout petit, pas de quoi faire de gros dégâts dans l'appartement de son maître, mais bien assez en forme pour l'enquiquiner lui.
- Seth, allez va dormir, t'auras à manger demain.
Oui parce qu'il n'a pas prévu de se retrouver à cours de nourriture et en plus il est de mauvaise foi. Vilain maître. Le chaton vient se coller contre son visage et lui mord le nez. Ensuite, il entreprend de lui lécher la joue avec sa petite langue rugueuse. Caleb le chasse doucement avec sa main et se demande bien pourquoi il l'a autorisé à dormir au lit avec lui. Ah oui. Parce qu'il est trop mignon. L'animal s’assoit et miaule. Ou pleure. Au pousse simplement un cri qui fend le cœur à notre homme. Pourtant froid face à la plupart des autres hommes, là il ne peut continuer à ignorer le pauvre petit Seth qui a faim et qui se sent encore un peu seul après avoir été séparé de sa maman. Cal se redresse et allume sa lumière pour pouvoir le prendre dans ses bras. Il lui fait quelques bisous et le caresse -personne ne verra jamais ça, ça risquerait de ternir sa réputation- avant de le reposer et de se lever.
- T'as gagné, j'y vais. Pas de bêtise hein. J'espère pour toi que je vais trouver un truc d'ouvert.
Parce que oui, il est trois heures du matin, alors il faut prier pour qu'il trouve quelque chose. En attendant, il va chercher dans son frigo les restes de lait spécial pour chaton qu'il a. Il sait que ça ne remplace par les croquettes et dès qu'il a fini cette boîte Seth n'y aura plus droit, mais c'est juste pour le faire patienter le temps qu'il soit sorti. Shelton enfile un jogging et un t-shirt, prend son argent et sort. S'il ses souvenirs sont bons, il y a une petite boutique à quelques rues qui est aussi ouverte la nuit. Il n'a jamais eu d'enfant et même si Seth n'en est pas un, vu qu'il est un chaton, il est quand même une grande responsabilité et un bébé que Caleb a choisi d'avoir. Donc il doit s'en occuper du mieux qu'il peut, même si ça inclus de se lever à trois heures du matin pour lui acheter à manger. Notre homme n'est pas spécialement de bonne humeur, il est fatigué. Il baille juste avant de tourner au coin de la dernière rue et voit enfin ce qu'il faut. La lumière est allumée : bingo ! Aujourd'hui n'est pas le jour où son chaton mourra de faim. Il pousse la porte qui fait un petit cling au passage et entreprend de trouver ce qu'il souhaite.
- Bonjour.
Ce n'est pas parce que môssieur est de mauvais poil qu'il en perd sa politesse. Il a quand même du mal à se faire à sa « nouvelle » vie. Récemment, beaucoup de choses ont changé pour lui. Il a retrouvé Gabrielle, déjà. Il n'a pas encore pu l'approcher mais ça ne saurait tarder. En plus de ça il est persuadé de pouvoir trouver un avocat honnête pour se pencher sur le dossier de son frère, injustement mis en prison. Ensuite, il s'est pris un appartement. D'ordinaire il aime bien plutôt aller dans les hôtels ou bien louer de petits trucs. Maintenant il a les moyens d'avoir son chez-lui et l'envie d'avoir un peu de compagnie. Non, pas de femme ni rien, ça il ne faut pas rêver ! Justement, Caleb a choisi un chat parce que ça reste assez indépendant. C'est un caractère qui lui plaît bien et il a plus ou moins craqué pour la petite bouille du démon noir qui l'attend chez lui. Il s'est débrouillé pour le faire garder par des professionnels dès qu'il s'absente et le petit a l'air de ne pas être dérangé de ça. Par contre, il est bien dérangé quand il n'a plus rien dans sa gamelle. L'homme prend un petit paquet de croquettes et une boite aussi. Oui, c'est un petit « cadeau » pour se faire pardonner d'être un maître si méchant, un peu de pâté. Il se rend compte que lui aussi a faim et soupire. Il ne sait absolument pas quoi acheter. Il se rend quand même dans le rayon frais tout en jetant un regard à la caisse, où le vendeur a disparu. C'est bien sa veine !
- Bon alors, se murmure-t-il, qu'est-ce qu'il y a de bon ici ?
Quelque chose attire son œil et il sourit. Enfin non, pas vraiment, faut pas s'emballer non plus. Disons que ses lèvres se lèvent légèrement. Il n'en avait jamais mangé avant mais depuis le restaurant avec Tyler, Gabrielle et Mattew, il a envie de remettre la main sur des sushis. Bon, ceux-là seront forcément moins bons mais ça lui fait envie alors il se débrouille tant bien que mal pour le poser sur le paquet de croquettes qu'il tient maladroitement dans ses bras. C'est bon, il a tout ce qu'il lui faut, il peut aller payer et rentrer chez lui. Et dormir. Surtout dormir. Il constate que le caissier est de retour mais aussi qu'une rgijrjg de cliente lui a piqué sa place. Bon, tant pis, il va être patient. Hein, il va être patient ?! Sauf que sa patience, à trois heures du matin et avec cette jeune fille devant lui, elle va prendre des RTT. Dommage.
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Sujet: Re: Fais pas chier [Ally] Mer 13 Mai 2015 - 0:42
❝ Fais pas chier ❞ I wanna slap you in your whole face
Ally était quelqu'un de prévoyant. Bon, d'accord, la plupart du temps, elle était prévoyante. Bon, d'accord, des fois, par inadvertance, elle pouvait passer pour quelqu'un de prévoyant, quoi. Ses courses, elle le faisait plus ou moins régulièrement, plus ou moins sérieusement, de façon plus ou moins organisée. Même si elle était peu ordonnée, elle arrivait tout de même -par un miracle inexplicable- à s'en sortir sans trop de dégâts. Elle n'avait pas besoin de passer par un supermarché tous les jours pour ne pas mourir de fin, quoi. Quelques courses d'appoint lorsque Chips élisait domicile chez elle un peu plus que chez Günter/Nolan et que leur parfait équilibre était rompu, mais rien de bien extravagant. Elle connaissait sa petite supérette de quartier assez bien, pourtant, pour réaliser que son organisation n'était pas irréprochable pour autant. Mais depuis qu'elle était officiellement avec Cohen, cette lourde responsabilité que représentait le ravitaillement était partagée entre eux deux. Ils passaient la moitié de leur temps chez l'un et chez l'autre, et retrouvaient régulièrement des aliments périmés dans leurs frigos respectifs, mais avaient fini, au fil des mois, par s'en accommoder. Avec deux cerveaux au lieu d'un seul, et surtout, deux porte-feuilles au lieu d'un seul, ils n'étaient encore jamais arrivés à cet instant de désespoir total que représentait l'ouverture d'un réfrigérateur vide. Non, il n'y avait pas à chier de la colle en stick, ils s'en sortaient plutôt bien. Enfin...
Ally s'était rhabillée rapidement, enfilant son jean, son t-shirt et son manteau à la hâte. « D'habitude c'est toi qui t'en occupes, tu crains », avait-elle lancé en enfilant une bottine, retenue par un équilibre précaire. « A part ça, je suis sûre que t'as fait le plein de viande, hein... ». Elle s'attaquait à sa deuxième chaussure, offrant un regard plus avide que coléreux à Ben, qui, allongé sur son lit, la regardait d'un air dépité. En réalité, les deux étaient aussi coupables l'un que l'autre, mais Ally avait été la première des deux à abandonner leurs câlins pour passer par une case plus raisonnable. « Va à la supérette en bas de la rue, c'est le plus près, et je suis sûre qu'elle est ouverte » lui conseilla-t-il avec un sourire entendu. Elle attrapa son écharpe et l'enfila rapidement autour de son cou avant de se saisir des clés et de lui lancer un « garde tes forces, Cohen » impatient. Quelques instants plus tard, elle claquait la porte de l'immense appartement de Cohen et se dirigeait d'un pas pressé vers la petite épicerie, qui, par miracle, était effectivement encore ouverte à cette heure-ci. A cette heure-ci, il n'y aurait personne, et c'était tant mieux pour elle. Elle avait quitté le boulot à peine une heure plus tôt, et Cohen était de service à partir de cinq heures. Lorsqu'ils arrivaient à se voir, ils n'en perdaient pas une miette. Qu'il s'agisse de bouffer des sushis jusqu'à plus faim ou de faire des cochonneries aux quatre coins de leurs appartements, ils essayaient toujours d'en profiter à fond. A ce moment précis, leur manque d'organisation venait de les couper dans leur élan, et je vous le donne en mille, ce n'était pas de sushis dont ils manquaient.
La rue était déserte, aussi calme qu'un cimetière le jour de Noël. Elle franchit le pas de la porte de la supérette non sans faire tinter la clochette qui était accrochée au-dessus. Elle chercha le rayon hygiène d'un coup d’œil rapide et s'y dirigea en saluant rapidement le petit jeune qui, accoudé à son comptoir, semblait près à tomber dans un état de coma assez sérieux. Quelques secondes plus tard, elle revenait le vouloir, les sourcils froncés, et, très sérieuse, lui demanda : « C'est tout ce que vous avez en capotes ? Enfin, en préservatifs ? » Les paupières du jeune s'ouvrèrent de quelques millimètres supplémentaires, prouvant par-là que toute activité cérébrale ne l'avait pas encore quitté. « Je sais paaaas... » souffla-t-il faiblement en s'éloignant de son comptoir, comme pour prouver qu'il n'avait pas besoin de ce dernier pour tenir debout. « Allez voir en rayon, tout y est... » Mais Ally, impatiente, ne tenait déjà plus en place. « C'est ce que je viens de faire, et c'est pas ce que je vous demande. Il y a un rayon caché, je sais pas, vous isolez le vrai rayon de capotes pour pas le mélanger aux déos et aux dentifrices des gens biens sous tous rapports ? » Et, à dire vrai, elle aurait pu continuer sur sa lancée pendant quelques minutes si elle n'avait pas été interrompue par un bruit derrière elle. Elle se retourna, méfiante, pour faire face à un homme auquel elle donnerait peut-être une cinquantaine d'années. Dans ses mains, un sachet de croquettes et une boite de pâtée pour chat, ainsi qu'un petit plateau de sushis. En un éclair de secondes, Ally se dit que sa vie semblait bien triste, puis elle se souvint qu'elle avait déjà du faire les mêmes achats à la même heure dans son quartier. « Je vous déconseille ces sushis, on sait jamais quel genre de parasite on peut trouver là-dedans. Du mauvais poisson, un frigo dont les capacités peuvent être remises en question... » Puis elle se retourna à nouveau vers le vendeur qui, les mains posées sur les hanches, ne semblait toujours pas pressé de lui donner une réponse qui la satisferait. Par contre, il ne semblait pas avoir apprécié les conseils que la blonde venait de prodiguer au grand brun. « oh, je disais juste ça comme ça... non mais, je suis sûre que c'est pour nourrir son chat, de toute façon... » tenta-t-elle de se dédouaner en lui offrant un sourire forcé. Plus calmement et à voix basse pour ne pas que l'autre client entende, elle redemanda : « Vous avez deux modèles et une boîte de chaque, les boîtes ont l'air d'en avoir vu de toutes les couleurs... enfin... je veux dire, comme je sais qu'il n'y a pas un petit con qui les a ouvertes pour percer les paquets un par un ? Et puis, il y a pas notre modèle de prédilection. » Le jeune leva les yeux au ciel, mais Ally ne comptait pas en rester là. Les deux pauvres boîtes qui restaient en rayon ne lui inspiraient pas confiance, et quitte à ramener à son partenaire -graouh- un modèle qu'ils découvriraient ensemble, autant s'assurer qu'aucun des spécimens ne soit défectueux. Elle entendait le monsieur de derrière s'impatienter, mais elle préférait faire chier ce petit jeune que de se retrouver enceinte à vingt-neuf ans -si Benjamin n'était pas contre être papa, Ally, elle, préférait pour le moment s'en tenir au simple rôle de marraine (big up, Jaggy). « Faites un effort, je suis sûre que vous avez des stocks, on est pas dans un quartier d'hyperactifs sexuels, quoi... » Ally gesticulait dans tous les sens et le suppliait du regard. Cohen l'attendait. Il l'attendait dans son lit et, s'il l'attendait trop, elle était sûre de le retrouver en train de jouer au solitaire sur son portable. Elle se retourna brusquement pour s'excuser d'un coup d’œil au monsieur, mais la vérité était qu'elle ne savait plus trop quel argument avancer au vendeur. « Si vous avez peur que ces paquets vous restent sur les bras, vous en faites pas, je suis sûre que vous pouvez les vendre à des petits jeunes heu... » de votre âge, fut-elle tentée de dire avant de se raviser in extremis. « insouciants. »
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Sujet: Re: Fais pas chier [Ally] Dim 17 Mai 2015 - 11:37
Fais pas chier
Caleb soupire mais il ne regrette pas. Tout le monde le sait : quand on prend un animal c'est comme quand on fait un enfant. Ça nous amène des responsabilités qu'il faut assumer. Sauf que beaucoup profitent du fait qu'un animal peut s'attacher à un arbre ou qu'on peut lui fermer la porte au nez. Autant dire que l'homme n'aime pas cette façon de penser, il hait tous ces hommes qui ne réfléchissent pas avant de faire un truc et qui le font payer à des innocents pas la suite. Il est de ceux qui justement, ne s'engagent pas beaucoup dans sa vie privée pour éviter de décevoir ou faire souffrir par la suite. Sauf que quand il le fait, il se retrouve dans un magasin ouvert à trois heures du matin pour acheter des croquettes. Si petit et déjà Seth est un peu le roi à la maison. Shelton hésite aussi à s'acheter à manger, maintenant qu'il est réveillé. Pour une fois il s'autorise une petite folie, ce qui n'arrive pas souvent malgré son salaire devenu conséquent. L'endroit est calme et pourtant il n'a même pas fait attention à l'entrée d'une autre cliente dans la boutique. La clochette n'a pas attiré son oreille et il a la surprise de la trouver devant lui à la caisse, elle qui n'a pas pris 150 ans dans les rayons. Bon, d'accord, elle ne va sans doute pas rester là pendant des heures mais lui il a juste envie de rentrer, alors qu'elle se grouille. Il se place derrière elle en attendant qu'elle passe et elle se retourne vers lui. Déjà, il n'aime pas ça. Qu'elle fasse son achat déjà, elle le regardera après si elle en veut. Et en plus de ça elle ose lui dire quelque chose.
-Je vous déconseille ces sushis, on sait jamais quel genre de parasite on peut trouver là-dedans. Du mauvais poisson, un frigo dont les capacités peuvent être remises en question...
En soi ce n'est pas méchant, c'est même plutôt sympa de prévenir. Cependant, c'est Caleb qu'elle a en fasse d'elle, un Caleb encore endormi, fatigué, pressé, tout ce que vous voulez. Autant vous dire que ça ne plaît pas au brun qu'on lui dise ce qu'il doit faire ou non. Il s'estime assez grand pour ne pas qu'une blondinette inconnu vienne lui dire qu'il n'a pas le droit de manger ce qu'il a choisi. Au pire s'il est malade hein ?! Elle s'en fiche, elle sera chez elle, occupée à dormir certainement. Il fronce les sourcils avant de lui répondre.
- Merci de l'information.
Puis, il ne bouge pas d'un poil. On pourrait s'attendre à ce qu'il lui fasse un sourire puis qu'il aille remettre les sushis en question dans leur rayon non ? Que nenni, il ne compte bien pas faire ça. Qu'elle s'occupe de son cul d'abord, elle s'occupera des sushis des inconnus ensuite. Non, il n'est pas méchant Caleb, il est juste de mauvaise humeur dans quelques -beaucoup de- circonstances. Visiblement elle a posé une question au vendeur aussi réveillé que la belle au bois dormant quand le prince est arrivé pour la vio...libérer de son sort. Ah si quand même, la critique sur sa marchandise le fait un peu tiquer, preuve que l'encéphalogramme plat, c'est fini. Le New-Yorkais fait une nouvelle fois une grimace en attendant que les sushis doivent être pour son chat. Bah bien sûr ! Pas qu'il ne veuille pas lui acheter autre chose que des croquettes, non, c'est surtout qu'on ne peut pas donner à manger n'importe quoi à un animal, que ce soit de bonne ou de mauvaise qualité. Pauvre petit bout de chou hein. Puis s'il a envie de se nourrir mal, il a le droit. Point. Elle va réussir à l'énerver pour trois fois rien en plus. Des conseils, des messes basses, tout ça, ça le gave. Il ne sait pas ce qu'elle veut à la fin mais par respect il reste à sa place et se tait, tant que ses limites n'ont pas été franchies. Enfin se tait, on peut quand même voir qu'il commence à en avoir marre sans qu'il ait à dire un mot.
- Faites un effort, je suis sûre que vous avez des stocks, on est pas dans un quartier d'hyperactifs sexuels, quoi...
Et bah voilà que la demoiselle se fait moins discrète à bouger dans tous les sens comme une poupée qu'on secoue. Il s'en fiche qu'elle s'excuse du regard, en attendant ELLE FAIT CHIER TOUT LE MONDE. Enfin juste le vendeur et lui, mais c'est déjà bien assez pour ne pas être pardonnée. Caleb n'est pas certain de comprendre bien ce qu'il ne passe mais il n'est pas non plus si con que ça en entendant la fin d'une de ses phrases. Il souffle entre ses dents :
- Eh bah voyons…
Il ne sait pas quel âge elle a mais ça se sont bien les jeunes : on leur dit qu'il n'y a pas mais ils veulent absolument alors ils insistent. Là, il suppose qu'elle veut un truc qu'il n'y a plus en rayon et elle ne croit pas qu'il n'y en a vraiment pas. Puis l'expression « hyperactifs sexuels » lui dit que ce n'est sans doute pas des paquets de chips qu'elle veut. Le pauvre vendeur ne sait pas vraiment quoi répondre, en même temps elle veut qu'il fasse quoi ? Qu'il lui chie ce qu'elle demande ? Caleb perd patience, il ne demande qu'à rentrer et cette chieuse l'énerve. Il pose son sac de croquettes par terre, la pâté et les sushis par-dessus et file dans les rayons. Ce qu'il y a ne la satisfait pas ? Bien. Très bien. Une fois qu'il a trouvé ce qu'il a en tête, il revient d'un pas pressé, bourrin, du côté de la caisse. Il se plante face à la blonde et lui fous sans ménagement une boite de film plastique dans les bras.
- Tenez, ça vous sera utile. C'est beaucoup moins cher, vous pouvez avoir tous les gouts que vous voulez. Maintenant payez le monsieur ou laissez moi passer. Si vous voulez dormir, ou ne pas dormir justement, ici c'est pas mon problème. Il vous a dit qu'il a plus je suppose, il peut pas vous en chier.
Voilà, il a craqué. La fatigue fait faire et dire n'importe quoi non ? Il vient bien de lui proposer du film étirable pour faire des préservatifs maison. En attendant, il ne peut pas non plus la pousser pour passer devant elle, surtout que le vendeur ne serait peut-être pas d'accord avec ça. Enfin après ce qu'elle a dit sur sa marchandise… Caleb se tourne vers le petit jeune d'ailleurs, le visage dur.
- Vous en avez souvent des comme ça ? J'vous souhaite bon courage si c'est le cas !
Si les clients de son patron -et même son patron d'ailleurs- l'entendaient, pour sûr ils feraient la grimace. Caleb repose ses yeux clairs sur la jeune femme, presque tremblant, énervé d'être sorti de ses gonds. C'est vrai quoi, il ne la connaît même pas, il n'y avait aucune raison pour qu'il pète les plombs ainsi. Et voilà, la pauvre doit le penser bien impoli alors qu'il a simplement envie de rentrer le plus vite possible et que personne ici ne semble vouloir se bouger le cul pour ça.
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Sujet: Re: Fais pas chier [Ally] Jeu 21 Mai 2015 - 17:31
Ally n'avait jamais été une grande compétitrice. Elle n'était pas du typer à regarder une femme de travers dans le bus parce qu'elle était tellement plus belle qu'elle, même si elle n'en pensait pas moins. Même si elle avait dépassé le stade de la naïveté depuis bien longtemps, elle considérait que les gens étaient supposés s'entraider, et que c'était ainsi que la société pouvait vraiment fonctionner. Elle était bien loin de la réalité avec ses petites idées utopistes, et elle en avait parfaitement conscience, mais elle n'était pas prête à devenir quelqu'un d'autre pour contenter les foules. Elle serait toujours cette fille qui s'adresserait à des inconnus comme s'ils s'étaient déjà vus, et ce pour le meilleur et pour le pire. Après tout, elle avait bien rencontré Tyler en s'asseyant à sa table de restaurant sans aucune gêne, et c'était bien là ce qui lui faisait penser que ce genre d'attitudes ne pouvait pas être si négative. Pourtant, on ne pouvait pas dire d'Ally qu'elle était une niaise au grand cœur pour autant ; il lui arrivait parfois d'aborder certains inconnus sans aucune once de bienveillance. Dans tous les cas, elle n'était pas du genre à passer inaperçue, et tous ceux qui la connaissaient pouvaient en attester. Elle repensait même d'ailleurs régulièrement à sa première rencontre avec Donovan et au choc que son comportement avait du provoquer chez le copain de sa meilleure amie. Elle se demandait parfois ce qu'il avait dit d'elle à Jagger lorsqu'il l'avait retrouvée. Le hasard apportait parfois de belles connaissances, des relations qui étaient destinées à vous accompagner pendant de belles et nombreuses années. C'était sans doute la plus belle façon de rencontrer du monde, d'ailleurs. Ça donnait à ces relations un petit air de providence, comme si elles étaient écrites à l'avance et qu'elles étaient tellement nécessaires à ses protagonistes que la vie se décidait d'elle-même à leur donner un petit coup de pouce. Il y avait eu ces connards de serveurs au restaurant qui les avait regardés de travers et qui avait poussé Ally à aller s'installer avec celui qui était devenu son ami. Il y avait eu ce petit quelque chose, quoi que ce soit, que Jagger lui avait trouvé et qui lui avait donné envie de s'attarder sur la petite blonde un peu plus que de raison. Il y avait eu cette prostituée décédée à l'hôpital qui avait nécessité quelques investigations de la part de la police et avait amené Cohen à passer le pas de la porte de sa morgue pour la première fois, près de deux années auparavant. Il y avait eu ce Starbucks, cette rencontre fortuite et suspecte, qui avait poussé Ally à s'imposer auprès d'un inconnu qui ne l'était peut-être pas tant que ça. Finalement ses plus belles rencontres étaient toutes passées par cette case d'incertitude, et elle était persuadée du charme que cette dernière leur apportait.
Pourtant, à côté de toutes ces jolies histoires un peu idéalistes, il y avait quelques rencontres un peu moins joviales qui étaient là pour contrebalancer leurs opposées. Même s'il deviendrait totalement ridicule de faire des statistiques à ce sujet, on pouvait estimer le ratio rencontres heureuses/rencontres moins heureuses comme équivalant approximativement à un cinquantième. Bien évidemment, les quarante-neuf rencontres de plus qui ne s'étaient pas finis en amitié n'étaient pas pour autant toutes spécialement négatives. En majorité, elles étaient même neutres. Il s'agissait d'un regard vide en réponse à un sourire de détraquée qu'elle pouvait lancer à quelqu'un qui venait de piler sauvagement pour la laisser traverser alors qu'elle s'était déjà jetée sous ses roues, ou d'un sourire crispé lorsqu'elle prévenait la vendeuse d'un magasin de chaussures qu'elle avait du rouge à lèvres sur les dents... Quoiqu'il en soit, le cas qu'elle rencontrait actuellement se rangeait plutôt dans cette deuxième catégorie. Cet homme au mieux resterait neutre face à ses conseils, au pire se transformerait en Hulk cannibale après deux mois de jeun. Tout ça, il aurait sans doute mieux fallu qu'elle soit un minimum lucide pour s'en rendre compte; mais, voyez-vous, même si elle était un brin pressée, Ally était sur un petit nuage. Bien loin de s'imaginer que quelqu'un d'autre pouvait être debout à cette heure-ci contre sa volonté. « Merci de l'information » avait lâché le client d'un ton plat. Mais Ally, accrochée à son petit nuage, eut un haussement d'épaule satisfait et un brin crâneur, et répondit du tac-au-tac. « Je vous en prie ! » Très vite, pourtant, elle avait reporté son attention sur le pauvre caissier, qui n'avait sans doute même pas accès à la réserve à une heure pareille. Mais il avait l'air tellement vif qu'Ally était persuadée de pouvoir tirer quelque chose de lui une fois qu'il serait pleinement éveillé et que ses fonctions cognitives auraient atteint un seuil correct. Pendant qu'elle exprimait ses arguments dans un monologue dont le caissier ne devait plus voir la fin, elle en avait presque oublié le client qui attendait derrière elle. Elle l'entendit vaguement grommeler à un moment mais ne releva pas, davantage occupée à tenter de tirer les vers du nez du caissier. Elle ne comptait pas faire toutes les supérettes du quartier et arriver devant une pharmacie de garde à l'autre bout de la ville. De toute façon, d'ici-là, Cohen aurait sûrement repris du service. Et elle ne comptait pas laisser passer sa chance. Oui, Ally était un brin têtue. Et elle s'était tellement attendue à trouver ici ce qu'elle cherchait que le fait de faire choux blanc la contrariait encore plus que la simple idée de rentrer auprès de Ben les mains vides.
Au milieu de tout ça, la blondinette avait à peine entendu que le monsieur qui attendait derrière elle était retourné se perdre dans les rayons. Bêtement, son premier réflexe fut de penser que la raison lui était revenue et qu'il était simplement parti ranger ces malheureux sushis qu'elle avait accusés d'être truffés de parasites alors qu'elle n'en avait aucune preuve. Mais bon, dans une épicerie qui ne proposait même pas de capotes... à quoi d'autre pouvait-on s'attendre ? Ce n'est que lorsqu'elle se retrouva face au cinquantenaire, un rouleau de film plastique dans les mains, qu'elle comprit que les raisons de son retour dans les rayons de la supérette avaient été toute autres. Elle était bouche bée face à la colère de l'homme. « Tenez, ça vous sera utile. C'est beaucoup moins cher, vous pouvez avoir tous les goûts que vous voulez. Maintenant payez le monsieur ou laissez moi passer. Si vous voulez dormir, ou ne pas dormir justement, ici c'est pas mon problème. Il vous a dit qu'il a plus je suppose, il peut pas vous en chier. » Finalement, elle haussa un sourcil dubitatif. « Monsieur n'a pas suivi les cours de biologie au lycée, à ce que je vois... » Elle sourit d'un air entendu et posa le rouleau sur le comptoir alors que le brun s'adressait au caissier. « Je suis désolée de vous retenir, mais je pense que je vais être obligée de passer par une prise d'otage, consentante bien sûr, pour forcer monsieur à aller voir en réserve. Tant que je n'ai pas ce que je veux, vous ne ferez plus aucune affaire de la nuit. » A nouveau, elle se retourna vers le client et sourit, peut-être un peu trop étant donné les circonstances, et ajouta : « si vous vous êtes toujours protégé au film plastique, je vous conseille dès maintenant de faire quelques recherches pour voir si vous n'êtes pas papa d'une grande famille qui compterait plusieurs mamans. » Elle s'accouda au comptoir, maintenant installée de profil pour voir le caissier et son otage en même temps. « Je vous mets quand même un point pour la créativité » plaisanta-t-elle en désignant le rouleau devant elle. « Je suis désolée de la situation. Croyez-le ou non -et je pense que vous voudrez bien le croire, je suis la première à ne pas vouloir être là maintenant à faire une pseudo prise d'otage dans l'espoir de pouvoir accéder à quelque chose qui correspond sûrement à un amendement de la constitution. » Les capotes, dans la constitution américaine ? Probablement pas tellement. Mais Ally, sur son petit nuage, se prenait peut-être un peu pour une Olivia Pope californienne. Californienne et de bas étage. Son regard vif et bleuté se posa sur le malheureux caissier. « Notre avenir est entre vos mains. » Et, en attendant qu'il se décide à aller vérifier la réserve -ce qu'il allait faire incessamment sous peu, notre Olivia Pope californienne en était persuadée-, Ally se tourna vers son otage. « N'ayez pas peur pour votre chat, ils savent être patients quand ils savent ce qui les attend. "J'ai" un chat, et, bon, il est un peu particulier, un brin profiteur... mais tout ça pour dire que vous avez pas à vous inquiéter pour lui. » Oui, Ally n'était tout de même pas si cruelle. Et puis, d'ailleurs, peut-être que le Hulk intrinsèque à l'homme ne tarderait pas à se réveiller, et même si elle était loin d'envisager cette possibilité, ce n'était peut-être pas inutile de faire comprendre au client qu'elle n'avait rien contre lui et que s'ils se liguaient contre le petit jeune, ils iraient sans doute tous les deux plus vite et seraient d'autant plus rapidement auprès de leurs aimés -son chat pour monsieur, et Ben pour elle. « Au pire, y'a l'autophagie », plaisanta-t-elle en gloussant, réalisant un peu trop tard que cette blague était sans doute de mauvais goût, pas très adaptée, et un brin biaisée par sa profession.
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Sujet: Re: Fais pas chier [Ally] Ven 5 Juin 2015 - 0:47
Fais pas chier
L'homme est là, il attend, mais ce n'est pas de bon cœur. Pas que ça le fasse chier d'aller acheter à manger à son chaton, il s'est engagé en l'adoptant. Disons que ce sont les circonstances qui l'embêtent royalement. Il est adulte pourtant, il devrait être patient. Pas comme un enfant qui a remarqué un paquet de bonbons dans le magasin et qui fait une crise à ses parents pour qu'ils achètent. Mais voilà, Caleb est comme ça : il préfère quand tout va dans son sens. Il n'est pas très causant, donc il ne pète pas vraiment de câble quand quelque chose le contrarie, mais ça ne l'empêche pas de le faire savoir. Il n'y a que dans une seule situation où il obéit aux ordres sans -trop de- problème : quand il travaille. En même temps, il n'a pas le choix, sinon il se fait virer. Enfin voilà, Cal perd patience. A cause de ce trait de caractère, il sait qu'il n'est pas fait pour vivre avec du monde. Dans son appartement, ou même pour croiser les gens dans la rue. La preuve, il n'a pas d'enfant, pas de femme, il ne parle plus ni à ses parents ni à sa sœur et la seule personne qu'il aime plus que tout est en prison. Il y a bien Tyler, sinon, mais il faut dire qu'ils n'ont pas non plus de grandes discussions qui durent des heures. Caleb est le pilote du jet privé de Mr Daniels, donc une fois qu'il est aux commandes, on ne discute plus, on se tait et on le laisse se concentrer. Il ne va pas aux rendez-vous avec son patron (sauf exceptions) et se contente de visiter le monde qu'il survole tout en s'assurant de ne jamais être en retard. Sa vie se résume à se battre pour Cayden et à oublier le reste, même ce qui le rend amer et seul. D'ailleurs, le blondinette lui rappelle un peu la femme qui a partagé sa vie pendant plusieurs années, sauf qu'elle est beaucoup moins douce que Lizzie dans sa manière de faire. Il n'y a qu'à voir comment elle essaie de secouer le caissier -bien que ce soit en vain.
Et puis Lizzie ne se serait jamais immiscée dans ce qui n'est pas sa vie. C'est une femme discrète, délicate, douce et réservée. Pas du genre à se retourner vers un client en lui disant de ne pas acheter telle chose, devant le vendeur en plus. Caleb l'a aimée pour ça : elle laissait les gens vivre leur vie sans s'en mêler pour aucune raison valable. Là, il a envie de manger des sushis alors il a décidé qu'il serait sourd face à la demoiselle qui s'obstine à vouloir emmerder son monde -aux yeux du brun- cette nuit. Le pire c'est qu'elle est heureuse de son coup et qu'elle n'a pas capté qu'il n'en a rien à faire de son conseil. Bah, si ça en reste là, aucun problème, ça passera. Mais… en rester là ne serait pas drôle, n'est-ce pas ? Elle continue de parler, d'argumenter (ce qui ne sert à rien, tout le monde l'a compris sauf elle : il n'y a PAS de stock), de gêner en gros. Elle pourrait au moins avoir la décence de le laisser passer, lui qui n'a presque rien, qui n'a rien demandé et qui attend. Mais non, même pas, et Caleb craque parce que c'est trop pour lui. Il laisse en plan ce qu'il espère être ses futurs achats et retourne dans les rayons pour aller chercher un autre article. Oui, c'est sans doute pas bien fin et distingué de sa part, mais à cette heure-là, son cerveau ne demande qu'à retourner en phase de sommeil profond. Il revient et donne les film plastique à la jeune femme en lui conseillant d'utiliser ça. Elle l'a cherché. Cependant, elle ne se démonte pas et lui répond. Ça le ferait presque sourire. Mais alors vraiment de loin.
- Monsieur a suivi des cours bien plus utiles pour lui que de la biologie. Madame n'a pas suivie de cours de bien-vivre avec les autres, à ce que je vois.
Caleb n'aime pas trop trop ça. Juger les gens sans les connaître. Mais il n'est plus à une débilité près, puis il a pas envie de la connaître, cette personne. Elle l'a énervé, c'est mort, il voit pas trop comment faire marche arrière maintenant. Puis il s'en fiche, c'est juste une chieuse et quand il se lèvera le lendemain, il l'aura déjà oubliée. En parlant de débilité, il a trouvé en elle une sérieuse concurrente, qui propose une prise d'otages. Rien que ça. Un boutonneux endormi, un vieux râleur et un sac de croquettes. Pour quoi ? Des capotes. Elle sourit à Caleb, qui lui renvoie un visage de marbre parfait en retour, et se permet encore une réflexion qui ne plaît guère à notre homme. Il souffle entre ses dents avant de lui répondre.
- Ne vous en faites pas pour ça, je me suis toujours assuré que ce grand malheur ne m'arrive jamais.
Peut-être que sa réponse va la choquer mais il s'en fiche. Elle a pile dit ce qu'il ne fallait pas, pile abordé un sujet un peu… délicat pour lui. Alors non, il n'a de grande famille nulle part et c'est tant mieux, il n'est pas fait pour ça. Il la regarde s'accouder sur le comptoir d'un œil assez froid. En plus de ça, elle veut continuer à se taper la discut'. Ok, sans doute que personne ne lui a jamais fait le coup du film plastique, mais on est pas aux Césars, ya pas de prix ou de points à décerner. Pour seule réponse, l'homme pousse un grognement, presque comme un avertissement. Si elle voulait autant ne pas être là, elle dégagerait, irait voir un autre magasin, un distributeur, un voisin, n'importe quoi.
- Et vous avez pas pensé que le temps où vous nous retenez ici votre beau dormira ?
Si il dort ça n'aura servi à rien. Caleb hésite longuement à tout simplement partir sans rien acheter. Tant pis pour son estomac, il a bien d'autres choses à piquer dans son frigo. Ce qui l'embête le plus c'est pour Seth, qui n'aura pas à manger. La femme semble comme avoir un sixième sens, ou elle sens juste son inquiétude. Mouais, elle ne le convainc pas, quand même.
- C'est un bébé, pas sûr qu'il sache attendre. Mais si vous le dîtes. Si ya le moindre problème avec lui et à cause de vous, je vous retrouve et je vous ferai passer l'envie de faire des prises d'otage, compris ?
Caleb n'est pas vraiment sérieux. Les gens qui l'emmerdent, il les ignore, c'est tout. Par contre si on fait du mal à quelqu'un qu'il aime plus que tout, il faut s'attendre à une vengeance. Gabrielle va bientôt le découvrir, qu'elle se tienne prête. L'homme continue de regarder sa preneuse d'otage d'un air légèrement méprisant. Elle a de la chance qu'il ne soit pas vraiment méchant, juste un peu froid. D'ailleurs, elle qui se moquait de ses compétences en biologie ressort un terme qui s'y rattache. Pas de chance, il le connaît plus ou moins, bien qu'il ne comprenne pas trop ce qu'il vient faire là. Il soupire avant de venir près du caissier et de lui chopper le t-shirt. Il approche son visage près de celui du garçon d'un air menaçant.
- Allez voir dans la réserve, je vous laisse trois minutes ou je la tue et vous aurait ça sur la conscience. Allez, on se sort les doigts du cul et on se sert de ses gambettes pour aller là-bas.
Il le lâche en espérant qu'il se grouille un peu mais c'est d'un pas quand même un peu mou que le jeune se bouge. Il le suit du regard avant de regarder à nouveau la blonde. Franchement, à quoi ça lui sert de le faire chier lui aussi hein ? A que dalle, lui il peut rien y faire si ya pas ce qu'elle veut. Il croise ses bras sur sa poitrine.
- Vous êtes vraiment sûre de vouloir me retenir là ? Et si j'appelais la police ? Vous le mériteriez presque.
Au fond, même si elle l'énerve, il reconnaît qu'elle se bat pour ce qu'elle veut et il aime bien ça. Un caractère bien trempé, surtout chez une femme, il pense que c'est rare à voir, contrairement à ceux qui aboient sans jamais mordre.
HRP : Si t'as besoin que je fasse avancer plus j'éditerai. Et désolée pour l'attente =/
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Sujet: Re: Fais pas chier [Ally] Dim 21 Juin 2015 - 3:49
Il n'y avait pas à chier des Oréos périmés, Ally était déterminée et tenace. On ne pouvait pas lui enlever ces qualités-là... à moins que ce soit davantage des défauts ? Toujours était-il qu'elle était rarement quelqu'un de passif, et que lorsqu'elle l'était, ça ne présageait rien de bon. Car croyez-le ou non, mais qu'elle s'acharne de la sorte était bon signe. Signe de quoi ? Que tout allait à peu près bien pour elle. Bon, le client qu'elle avait pris en otage n'en avait sûrement rien à faire de son moral, mais Ally elle-même préférait être ici, cette nuit, à deux doigts de supplier le caissier d'aller vérifier dans les moindres recoins de sa réserve s'il n'avait pas une boîte de capotes en rab, que chez elle à pleurer une fois de plus les injustices de la vie. Cohen était celui qui l'avait faite renaître tout entière, et elle se surprenait même à penser qu'il était l'une des seuls et des plus fortes attaches qui lui restaient ici. Jagger et Donovan étaient partis, et, qui l'eut cru... elle était restée avec son petit ami. Et, même des mois après le début de leur relation et à quelques mois à peine de la trentaine, ce terme qui définissait Ben ne perdait toujours pas ce drôle d'effet euphorisant qu'il avait sur elle. Benjamin Cohen était son petit ami. Et peu importaient ces clients qu'elle pourrait se mettre à dos dans les supérettes de quartier à trois heures du matin parce qu'elle n'était pas prête à abandonner sa quête : dorénavant, Ally vivait comme elle l'entendait. Elle voulait être heureuse, alors, voilà, elle faisait tout pour l'être. Elle ne laissait personne se mettre en travers de sa route. Pas même un petit vendeur boutonneux qui avait la flemme d'aller vérifier ses réserves. Alors oui, peut-être qu'elle faisait un peu chier le client innocent qui n'attendait que de payer ses achats, mais elle s'en moquait. Enfin, pas totalement, mais au moins partiellement. Il pouvait bien attendre cinq minutes, qu'il soit trois heures du matin ou pas. C'était toujours moins pire que de marcher dans une merde de chien sur le chemin, non ? De quoi se plaignait-il ? Il était au chaud, avec une fraîche climatisation qui empêchait les sushis de se transformer immédiatement en gros tas de vers parasites, et plutôt bien entouré. Au moins, il avait vue sur une petite trentenaire souriante, plutôt jolie et attachante, ce qui n'était pas donné à quiconque sortait faire trois courses au milieu de la nuit. Et puis, elle ne comptait pas le coincer ici tout le restant de la nuit. Elle avait bien dans l'intention de faire craquer le vendeur avant et de prouver aux deux hommes qu'elle pouvait obtenir gain de cause, et qu'il y avait effectivement ne serait-ce qu'un paquet de capotes dans la réserve de la supérette. Pourtant, malgré toutes ses bonnes intentions, Ally commençait à percevoir une sorte d'agacement du côté de son allié le-client-suivant. « Monsieur a suivi des cours bien plus utiles pour lui que de la biologie. Madame n'a pas suivie de cours de bien-vivre avec les autres, à ce que je vois. » Mais elle décida de refuser cette morosité ambiante. Tout sourire, feignant l'indifférence, elle répliqua à son tour, taquine. « Réplique d'un mec qui a peut-être une dizaine d'enfants la nature... » Puis elle ajouta : « Cette option n'était pas proposée dans mon lycée. Et puis bon, comme j'ai toujours voulu une carrière intéressante, autant ne pas me soucier des autres... » Cette dernière remarque avait un petit air d'auto-dérision, mais Ally l'avait déjà oubliée. Elle n'avait pas pour but de s'engueuler avec le monsieur, mais bel et bien de ramener la boîte tant attendue par son amoureux chez lui. Elle commençait sérieusement à s'inquiéter de le retrouver en pleine partie de console ou pire, endormi dans son lit king size, n'ayant pas tenu tout le temps qu'elle aurait mis, de son côté, à trouver ce dont ils avaient besoin. Peut-être que le film plastique n'était pas une si mauvaise option, après tout. Non, noooon. Qu'est-ce qui t'arrive, Ally ? Les hormones en folie, voilà ce qui lui arrivait, à Ally. Pourtant, elle n'en perdait pas de vue son seul et unique objectif du moment : ces putains de capotes. Elle se départait pourtant de cet air guilleret et assuré qui lui donnait l'impression de pouvoir tout obtenir. « Ne vous en faites pas pour ça, je me suis toujours assuré que ce grand malheur ne m'arrive jamais. » Son otage répliquait, visiblement de plus en plus accablé, mais Ally ne se laissait pas démonter. « Ohhhh, tant mieux pour vous ! » s'exclama-t-elle avec une sincérité qui avait finalement quelque chose d'un peu tristounet. A trente ans, c'était peut-être l'âge où elle devrait commencer à abandonner pilule et capotes pour essayer d'accueillir un petit alien dans son utérus, mais Ally était bien loin de cet objectif là. Elle était à peine capable de s'occuper de son cactus, qu'elle avait déjà miraculeusement ramené à la vie une dizaine de fois jusqu'à aujourd'hui, alors un petit homo sapiens... Elle s'occuperait vaguement de son filleul sans soucis, mais avoir le sien ? Ahaha, la bonne blague. Ils en avaient déjà discuté avec Cohen, vaguement... comme si ça avait un air de science-fiction et que ça les concernait pas directement. Lui voulait des enfants, elle... et bien, elle avait rigolé. Peut-être que si elle rentrait avec un rouleau de film étirable, finalement, il ne serait pas si mécontent que ça. Mais il ne fallait pas compter sur elle pour arrêter sa prise de pilule. La progestérone, c'est la vie. Enfin, la vie de la femme, pas celle d'un embryon, c'est ça qui est beau.
Elle s'était à présent accoudée au comptoir, attendant plus ou moins patiemment que le caissier bouge ses fesses de boutonneux jusqu'à la réserve. Oh, mais attendez... peut-être qu'il était invalide ! Ceci expliquerait cela ! Elle jeta un coup d'oeil à peine discret aux jambes du jeune, et en vint rapidement à la conclusion suivant : il était juste feignant et d'un état de semi-coma proche du sommeil éternel. « Et vous avez pas pensé que le temps où vous nous retenez ici votre beau dormira ? » Son otage semblait vouloir la décourager. Le truc, c'est qu'il marquait un point... mais elle n'allait pas se laisser faire comme ça. RAHHH, ces otages, c'est plus ce que c'était... « Si, bien sûr. Mais il aurait raison de prendre des forces. Et puis, j'ai des arguments de choc pour le réveiller. » Elle désigna se poitrine avec une classe digne d'une star de télé-réalité. « Je sais, comme ça ils ont l'air modestes, mais ils peuvent faire leur effet », expliqua-t-elle, humble. Elle enchaîna aussitôt en s'expliquant brièvement auprès du pauvre otage qui s'était retrouvé embarqué dans une situation qu'il ne méritait pas. Mais en aucun cas elle ne comptait le laisser partir. A deux, ils auraient toujours beaucoup plus d'effet que si elle était toute seule, pauvre petite blonde désespérée à la recherche de sa capote parfaite. Elle essayait de rassurer son compatriote, bien décidée à le rallier à sa cause plutôt que de le laisser subir la situation sans lui faire comprendre la gravité des circonstances. Mais ses arguments semblaient tomber à l'eau aussitôt. « C'est un bébé, pas sûr qu'il sache attendre. Mais si vous le dîtes. Si ya le moindre problème avec lui et à cause de vous, je vous retrouve et je vous ferai passer l'envie de faire des prises d'otage, compris ? » C'est fou, d'un coup elle avait -un tout petit peu- peur de lui. Elle avala sa salive avec difficulté. Elle s'apprêtait à lui dire que si le cadavre le gênait, elle pouvait toujours l'accueillir en cachette à la morgue, mais se retint juste à temps, subitement convaincue que ce n'était peut-être finalement pas une si bonne idée. Déjà parce que les contaminations d'animal à humains, même à la morgue, n'étaient pas recommandées, et ensuite parce que... bah, merde, il l'avait un peu menacée, quand même. Bon, elle pourrait toujours compter sur la protection de son flic de copain, mais elle se voyait mal expliquer à Ben pourquoi un mec lui courrait après dans la rue avec un revolver et une hache déjà trempée du sang d'une première victime. « Reçu cinq sur cinq ! Au fait, je m'appelle Naya. Naya Quinton. »
Mais soudain... HOURRA ! HALLELUJAH ! Elle remerciait tous les dieux de sa religion polythéiste : Sushi, Maki, Temaki, Sashimi... merci ! Il avait pris les choses en main. Et rien de plus efficace qu'un mec blasé et baraqué pour prendre les choses en main et surtout, être pris au sérieux. Putain, des fois, elle aimerait bien être un mec grand au regard froid et à la carrure d'une armoire à glace -tant pis pour ses boobs ! Si ça avait été le cas, le problème qui s'était posé ici ne serait jamais arrivé -en même temps, elle n'aurait sans doute cherché une capote pour coucher avec son mec, puisqu'elle n'aurait pas de mec... quoique... serait-elle alors homo ? Good question... mais ce serait une question pour plus tard, quand elle se ferait chier. Tiens, elle pourrait discuter de ça le lendemain, lorsqu'elle discuterait avec Gaspard, le suicidé qui était arrivé à la fin de son service et dont l’expertise médico-légale lui était réservée. Elle aimait bien discuter avec ses patients; ils ne la contredisaient jamais. « Allez voir dans la réserve, je vous laisse trois minutes ou je la tue et vous aurez ça sur la conscience. Allez, on se sort les doigts du cul et on se sert de ses gambettes pour aller là-bas. » Oh, elle le préférait comme ça ! Quoique... HEIN ? Elle lui jeta un regard, les yeux en soucoupe, subitement apeurée. Il parlait sérieusement. Si ça se trouve elle allait mourir au rayon PQ de la supérette qui était à quelques dizaines de mètres de chez Ben. Quelle mort de merde. Peut-être que Cohen serait sur l'affaire. Elle espérait qu'il ferait bien son job. C'était le moment de laisser un indice, n'importe quoi... une bague. C'est bien, ça, une bague, non ? bah, non... Si elle était retrouvée morte ici, elle n'avait pas besoin d'indiquer qu'elle avait été ici en laissant une bague à côté de son cadavre. Elle jeta un coup d'oeil bref à la caméra de sécurité qui était installée au dessus de la caisse. Le petit jeune avait quitté sa caisse pour trotter vers une porte à l'arrière de la supérette. Trois minutes. Dans trois minutes, s'il n'était pas revenu, elle était morte. Et le ton avec lequel il reprenait la conversation n'était pas trop rassurant. « Vous êtes vraiment sûre de vouloir me retenir là ? Et si j'appelais la police ? Vous le mériteriez presque. » Elle haussa les épaules négligemment. « Je n'ai commis aucun crime », s'expliqua-t-elle, tout sourire, « je ne vous ai pas menacé. D'ailleurs, à ce sujet... » Bah quoi ? « Vous, si. Et mon copain est flic. » Oh putain, elle ne pensait pas être ce genre de filles à se vanter de leur copain... Mais visiblement, si. On va dire que c'était juste pour lui clouer un petit peu le bec. Elle eut un bref signe de la main, et, amusée, ajouta : « mais vous en faites pas. Je vais rien dire. Ce serait bête de faire tourner une histoire de capote en une fiesta géante au commissariat. » Puis elle se mit à glousser avant d'ajouter : « Je veux pas faire capoter nos soirées respectives ! » Elle le regarda un instant, entre deux petits gloussements, à la recherche d'une moindre réaction d'amusement. « Merci de votre coup de main, dire que j'avais commencé à douter de vos capacités à faire un bon otage... non, vous êtes un super otage ! » C'est le moment que choisit le jeune pour laisser la porte de la réserve claquer sourdement derrière lui. Il marchait en traînant des pieds, et ce n'est que lorsqu'il posa le Graal sur le comptoir de la caisse qu'Ally réalisa qu'il avait trouvé. « OUIIIIIII !! MERCIIIII ! Merciiiii ! » Ses deux mains s'étaient jointes brièvement devant son visage, comme pour remercier Sushi, Maki, Temaki et Sashimi, puis elle sauta au coup de son otage. « JE VOUS LIBÈRE » déclara-t-elle d'un ton solennel. « Vous pouvez même payer avant moi. Je vous ferai quand même pas passer après moi après tout ce bordel... Votre chat doit vous attendre impatiemment. » Ben doit aussi m'attendre impatiemment, mais je lui dois bien ça. Elle se départait plus de son sourire béat. Peut-être qu'elle pourrait lui dire son vrai nom, avant qu'il parte. Juste pour le remercier. Il ne risquait plus de la tuer, maintenant, si ?
HJ : ton message était parfait ! A mon tour de m'excuser, j'ai un peu de mal pour le rp en ce moment... j'espère que ça te conviendra ♥