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MessageSujet: {{ We can just tune this fire tonight {Kayden}   {{ We can just tune this fire tonight {Kayden} EmptyMar 15 Déc 2015 - 4:21



We can just tune this fire tonight
Kayden Caldwell & Isla Hemingway


Les journées d'Isla se succédaient et se ressemblaient, comme de piètres clones les unes des autres. Voilà plus d'un an maintenant qu'elle était installée à Huntington Beach. Elle avait l'impression que ça faisait une éternité, que sa vie d'autrefois n'était plus qu'un vague rêve auquel elle devait croire sur parole. Ici, elle était Isla Hemingway, une jeune femme un peu paumée, mais qui n'avait rien à voir avec celle qu'elle avait autrefois été. Même si elle avait été effarée de le constater, elle s'était transformée peu à peu, se découvrant plus atteignable et malléable qu'elle n'aurait osé l'imaginer. Elle s'était prise d'affection pour des gens qui, un au auparavant, lui étaient encore totalement inconnus. Cette tendresse qu'était celle qu'elle éprouvait à l'égard de Gidéon et de Saskia dépassait l'entendement. Le souvenir de Cooper n'était plus qu'un mauvais rêve, à présent. Il était parti loin d'elle, loin d'elles, là où il le souhaitait, peu importait. Ça ne comptait plus. Ça ne comptait plus, parce qu'elle avait su s'entourer. Et un an plus tôt, ça aurait relevé de la science-fiction. Elle se ramollissait. Elle se donnait à fond au cinéma et au bar, et se découvrait être beaucoup plus travailleuse et investie qu'elle l'aurait jamais imaginé. C'était donc ça, avoir une vie normale ? Voir les journées défiler, avec toute la fatigue, le contentement ou le chagrin que cela pouvait impliquer ? Est-ce que c'était croiser des têtes connues en rentrant du boulot, et y trouver là un petit bonheur tout spécial ? Elle ne savait pas trop; de toute façon, c'était bien trop récent pour qu'elle puisse réellement savoir ce qui était en train de se passer. Elle avait malgré tout appris à découvrir de nouveaux bonheurs. Savoir où elle allait dormir le soir-même ou si elle allait manger ne faisait plus partie de ses priorités. Elle escaladait peu à peu l'échelle de Maslow, et aujourd'hui, Isla pouvait clairement affirmer qu'elle avait atteint le palier de l'appartenance. Ses besoins physiologiques et de sécurité étaient, pour la première fois depuis bien trop longtemps, satisfaits. Maintenant, Isla pouvait commencer à se construire autrement, en temps que personne. Peu à peu, elle avait laissé les souvenirs de Charlie derrière elle, préférant, et c'était bien une première, se concentrer sur ce qui pourrait s'avérer positif. L'avenir était tout à elle, maintenant. Elle savait que lorsqu'elle allait rentrer chez elle le soir, elle allait probablement y retrouver la rousse qui lui servait de colocataire. Ou, à défaut, son chat martyrisé. Elle savait aussi que sa vie était rythmée par des retrouvailles qui, si elle était loin de l'admettre, lui mettaient du baume à chaque fois. Il y avait ses collègues du ciné, il y avait certains clients habitués de la salle, et puis il y avait Gidéon, le premier qui l'avait adoptée. Il y avait aussi Saskia, bien sûr; les livreurs du Red Dragon, aussi; et puis il y avait Kayden. Ce drôle de mec qu'elle avait rencontré de la plus hasardeuse des façons, mais dont elle ne semblait visiblement pas capable de se détacher. Cela faisait des mois, maintenant, qu'ils s'était regardés comme deux chiens de faïence à table, attendant patiemment que leurs collègues respectifs annonce la fin du repas et le retour de tout le monde chez soi. Cela faisait des mois, donc, qu'ils avaient commencé à s'insulter, mais aussi à rire des autres, juste parce que ça les avait occupés autour de leur hamburger. Et par conséquent, cela faisait des mois qu'ils continuaient à se voir comme si c'était normal, comme si ça avait été instauré depuis bien trop longtemps pour être mis de côté. Mais elle devait bien l'admettre, si elle continuait à voir le beau brun, c'était bien parce qu'il avait un truc. Elle l'aimait bien, Kayden. Il avait du répondant. Quand elle le mordait, il était loin de prendre peur. A dire vrai, il répliquait sans se démonter, ce qui donnait un rythme certain à chacune de leurs conversations. Et puis, elle aimait bien les acc-s qu'il pouvait lui donner aux coulisses de certains tournages auxquels il participait. En retour, elle lui avait glissé quelques bouquins, juste comme ça, dont certaines lignes étaient surlignées, parce qu'elles chantaient à son âme tout ce qu'elle n'était pas capable d'exprimer envers quiconque. Ernest Hemingway s'était toujours mieux exprimé qu'elle, et Kayden avait été embarqué dans cette obsession qu'elle avait pour les mots, les mots qui voulaient à la fois tout et rien dire, les mots qui lui parlaient et la transportaient, et les mots qui exprimaient plus que ce qu'elle ne serait jamais capable, elle-même, d'oser mentionner. Alors oui, il fallait bien l'admettre, pour toutes ces raisons, Isla s'était attachée à ce grand brun. Et puisqu'il lui avait fait visiter quelques plateaux de tournage, il était grand temps qu'elle lui rende la pareille. Ce serait moins légal, moins glamour, moins excitait... mais on était mardi soir. Et ils avaient reçu les bobines d'un film qui sortait le lendemain. Elle ne savait pas ce que c'était, ce que ça valait, mais elle avait envoyé un sms assez bref à Kayden pour lui donner rendez-vous tard le soir. Pas besoin de s'étendre dix ans pour lui expliquer le pourquoi du comment, il comprendrait bien assez vite de quoi il s'agissait. Rendez-vous à minuit et demi derrière le cinéma. Les derniers clients seraient partis, et elle aurait la responsabilité, comme ça lui arrivait de temps en temps, de fermer boutique. Sauf que pour une fois...

Le dernier client avait quitté les lieux une demi-heure auparavant. Isla avait donc profité de ces quelques minutes de répit pour faire un peu de ménage dans la salle qui avait projeté le dernier film. Les clients de ce cinéma étaient respectueux, elle devait bien l'admettre, mais ses patrons étaient encore plus pointilleux. Ils se faisaient un point d'honneur à offrir le meilleur service possible à leurs clients. Leur affaire, qui était somme toute de petite envergure, ne pouvait se permettre le moindre défaut. Au fil des mois, Isla avait appris à apprécier cet amour du cinéma indépendant et du cinéma d'auteur, mais elle avait également développé un attrait tout particulier pour la communauté qui peuplait ces liens. Elle était hétéroclite en bien des points, mais la même passion animait chacun des clients qui s'asseyait dans les salles obscures. Cet endroit, aussi étriqué soit-il à côté de grands complexes, représentait un espèce d'abri à toute pollution extérieure. On y entrait pour se divertir, rêver, rire, pleurer, manger un peu de pop-corn, et peut-être même débattre de certaines thèses avec d'illustres inconnus. On en ressortait vivifié, apaisé, pensif, dubitatif ou euphorique. Et ça, c'était les patrons d'Isla qui le permettait. Ce cinéma était devenu comme sa troisième maison, derrière le Red Dragon. Elle qui n'en avait pas une seule un an et demi auparavant se retrouvait plus que gâtée. C'était une sensation étrange, de se trouver pour la première fois une appartenance... enfin, quelque part, appartenait-elle à la société. Ce qui autrefois avait relevé de la peur presque phobique lui procurait aujourd'hui un drôle de plaisir rassurant. Et elle s'en accommodait plutôt bien. A minuit passé de quelques minutes, Isla se jeta sur la lourde porte de fer à l'arrière du cinéma pour l'ouvrir. Sortie de secours; elle n'était empruntée que par quelques clients qui se perdaient entre les toilettes, à la fin de de leur séance, et la sortie du cinéma. Isla, avec ses collègues, y trouvait souvent refuge pour fumer pendant ses pauses. Cette fois, elle n'avait pas envie de clope. Elle était juste trop exaltée à l'idée de présenter son plan à Kayden pour sortir une cigarette. Elle se brûlerait à coup sûr, et ce n'était pas un projet qui la bottait plus que ça. Puisqu'elle ne voyait pas son... ami, appelons-le comme ça, Isla dégaina son vieux portable et chercha le message qu'elle lui avait envoyé. Il était pourtant clair. Minuit, ce soir, derrière le cinéma. Elle n'avait pas fait dans le superflu. Mais elle voulait garder un minimum de suspense quant au reste de la soirée...

A l'intérieur, elle avait laissé ouverte la plus grande des salles -qui, au passage, correspondait sans doute à la plus petite salle du complexe de cinéma d'Huntington Beach. Elle y avait installé un pack de bière et une bouteille de whisky entamée, ainsi que les restes de pop-corns du jour, qui étaient encore bien appétissants. Elle avait aussi déniché une vieille couverture dans un coin de la salle de projection, au cas-à le pauvre petit Kayden soit fatigué et frileux. Quelques instants plus tôt, elle avait programmé l’ensemble des fichiers informatiques permettant la lecture du film. Ils n'auraient qu'à s'asseoir, et d'ici un quart d'heure, le film démarrerait tout seul, comme un grand. Il faudrait juste qu'elle pense à l'enlever de la playlist, histoire qu'aucun de ses collègues ne tombe sur la mention de cette projection privée... Me dites pas qu'il est devant l'entrée principale... commençait à pester la blonde. Si ça continuait, le film allait se lancer sans eux. Pas que ça puisse la traumatiser, puisqu'elle ne connaissait absolument pas le film concerné, mais elle aimait la ponctualité. Particulièrement chez les autres, d'ailleurs.

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MessageSujet: Re: {{ We can just tune this fire tonight {Kayden}   {{ We can just tune this fire tonight {Kayden} EmptySam 19 Déc 2015 - 1:27

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Kayden regarda un instant le message qu’il venait de recevoir sur son téléphone d’un air songeur. Isla, une fille qu’il avait rencontrée lors d’un dîner entre intervenants d’un film sur lequel il bossait et membres du personnel du cinéma où il était projeté, lui proposait de le rejoindre en toute fin de soirée au cinéma. S’il ne la connaissait pas un minimum, il aurait pensé à un rencard douteux mais ce n’était pas le genre de la jeune femme du tout. Elle aimait donner un certain mystère à ses intentions, cependant le cascadeur parvenait généralement à savoir où elle voulait en venir et pour l’occasion, il devinait qu’elle avait dû leur préparer quelque chose d’intéressant pour passer un moment agréable. Ils ne se connaissaient que depuis quelques mois et pourtant, le courant s’était rapidement établi entre eux. Ils avaient plutôt bien accroché dans leur façon de se taquiner, de se chercher l’un l’autre sans forcément avoir d’attache, pour finalement, dans la plus grande ironie, finir par accrocher au caractère de chacun, partageant leur passion à des niveaux différents. Kayden l’avait invitée sur quelques plateaux de tournage, non confidentiels et elle lui avait partagé son amour pour la littérature de grands auteurs même si le jeune homme n’était pas un fan de lecture inconditionnel. Il avait fait quelques belles découvertes au travers d’Isla. Libre ce soir, du moins à l’heure évoquée, il lui répondit par la positive avant de reprendre son travail où il l’avait laissé. Le jeune homme travaillait sur quelques scènes de cascade délicates aujourd’hui. Il devait réaliser un saut en dehors d’une voiture qui roulait à pleine trombe. Dans le film, celle-ci tomberait dans le ravin juste après que le conducteur, alias l’acteur principal, soit parvenu à s’en extirper. Kayden déplorait parfois ces scènes qu’il qualifiait de « à la dernière seconde » lorsque le héros de l’histoire s’en sortait d’un cheveu, ce n’était pas toujours très réaliste mais il ne remettait pas en question les scénarios, ce n’était pas son métier. Lui, sa came, c’était de continuer à bosser tout en vivant toujours des sensations extrêmes, souvenir de l’armée lorsqu’il était encore pilote de chasse quelques années auparavant. Le jeune homme exécuta donc les cascades voulues et sentit l’adrénaline monter, cocktail d’émotions pures, moment qu’il préférait dans sa journée. Il avait l’air d’un drogué en manque lorsqu’il avait plusieurs jours de congé et n’avait pas l’occasion de tourner. Son travail termina assez tard si bien qu’il faillit manquer son rendez-vous prévu en début de soirée. Il rentra rapidement chez lui et se doucha avant de rejoindre un contact policier dans un restaurant du coin. Kayden voulait faire le point avec lui sur les avancées de celui-ci dans ses recherches à propos de sa mère qui l’avait abandonnée lorsqu’il était encore un enfant en bas âge. Le jeune homme ne lui en voulait pas d’avoir quitté un mari qui la battait mais il ne comprendrait jamais pourquoi elle était partie en le laissant lui dans les griffes de cet homme violent. Il ignorait tout de ce qui lui était arrivé ensuite. À ses yeux, c’était comme si elle avait été morte. En fuguant à l’adolescence avant de se retrouver au sein de l’armée, il avait continué à penser de la sorte mais aujourd’hui, alors que son père s’était donné la mort quelques années auparavant, c’était différent. Kayden s’était finalement rendu compte qu’il avait besoin de savoir, besoin de comprendre, ce qui avait motivé sa mère à l’abandonner, et surtout ce qu’elle était devenue ensuite. Il n’avait pas voulu savoir si elle avait eu une autre vie après lui, si elle avait eu d’autres enfants aussi, ne voulant pas connaître la souffrance d’avoir été tout simplement abandonné sans raison valable, et puis, finalement, il avait réfléchi et le cascadeur avait besoin d’en savoir plus à ces sujets aussi. Toutefois, de nombreuses années s’étaient écoulées, environ vingt-cinq ans. Était-elle toujours en vie ? Avait-elle jamais essayé de le recontacter après être partie ? Regrettait-elle ? Difficile à dire. Il était persuadé qu’elle vivait toujours dans le fond mais il avait besoin de réponses concrètes pas de se reposer sur son instinct. N’ayant aucune expérience en recherches, Kayden avait demandé à son ami qui travaillait dans la police de l’aider quelques mois auparavant, lorsqu’il avait voulu commencer des démarches pour la retrouver. Il le retrouvait ce soir pour faire le point. Durant le repas, les deux hommes abordèrent différent sujets dont le principal qui intéressait le cascadeur. « Alors ? » « Elle est introuvable. » Répondit son ami inspecteur. « Comment ça introuvable ? » « Il n’y a rien, c'est comme si elle avait voulu effacer ses traces. » Cette révélation laissa Kayden sans voix. Il avait le sentiment, encore plus omniprésent, que sa famille cachait encore des secrets dont il ignorait tout. Le policier résuma ses démarches. Sa mère n’avait jamais été arrêtée pour quoique ce soit et donc n’entrait pas dans l’historique local à moins qu’elle ne soit partie à l’étranger mais il n’avait rien trouvé chez ses contacts plus hauts placés dans la police internationale. Kayden avait également gardé contact avec son oncle, frère de sa mère, mais celle-ci avait également coupé les ponts avec lui. Étrange non ? D’autant plus intrigué, il demanda à son ami de poursuivre les recherches dans la mesure du possible, émettant quelques hypothèses pour l’aider. Ils conclurent le repas sur des sujets plus heureux comme les dernières nouvelles dans leurs vies respectives. L’heure tournant, Kayden décida finalement de prendre congé. Il était près de minuit déjà, heureusement, le cinéma où travaillait Isla n’était qu’à quelques minutes du restaurant. Le jeune homme démarra et prit la route. Manque de chance, deux feux rouges sur le trajet ainsi qu’une assez forte circulation malgré l’heure le retardèrent de quelques minutes. Il se gara à l’arrière du complexe du cinéma, comme indiqué dans le message et descendit ensuite de la voiture. Voyant Isla qui semblait s’impatienter devant l’entrée de secours, il la rejoignit en quelques pas et la salua avant de continuer sur sa lancée. « T’en fais une tête, on dirait que tu piétines devant cette porte depuis longtemps. C'était bien minuit non ? » Il n’avait pas plus de cinq minutes de retard à tout casser. Kayden était content de la voir mais trouvait qu’elle faisait décidément bien des mystères ce soir. A quoi devait-il s’attendre ? Vu le début de sa soirée, il ne pourrait sûrement pas y avoir pire et heureusement, ça lui changerait les idées justement.
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MessageSujet: Re: {{ We can just tune this fire tonight {Kayden}   {{ We can just tune this fire tonight {Kayden} EmptyDim 3 Jan 2016 - 21:10



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Kayden Caldwell & Isla Hemingway


Isla était réputée pour être loin d'avoir une quelconque once de fibre sociale, et pourtant, la voilà qui se pelait le jonc à attendre un jeune homme à la porte du cinéma qu'elle avait décidé de laisser ouvert pour la soirée. Un ensemble de clichés d'une vie normale qu'elle n'aurait même pas imaginé un an plus tôt, lorsqu'elle avait posé ses bagages à Huntington Beach. Elle avait passé la journée à travailler pour payer sa part de colocation : elle semblait peu à peu s'habituer à cette société qui, pourtant, n'avait jamais voulu d'elle jusque-là. Ces années à voguer entre chambres délabrées et boulots miteux ne l'avaient pas laissée indemne pour autant : tout ce qu'elle vivait maintenant, elle le découvrait à tâtons. Elle gardait toujours cette part hargneuse qui la caractérisait encore auprès de tous ceux qu'elle côtoyait jour après jour. On la redoutait pour ses mots, on apprenait à l'apprécier pour sa franchise et sa spontanéité. Peu à peu, elle tentait de laisser cette haine constante derrière elle, mais celle-ci semblait bien trop tenace pour qu'elle arrive à s'en débarrasse totalement. Isla avait été trop abîmée par le temps, la solitude et les déceptions. Elle le savait déjà, changer de nom n'était pas suffisant pour reconstruire une personne dans son intégrité. Il en était de même pour un passage à la sédentarité. Rien ne pourrait jamais lui faire oublier cette normalité qui avait la sienne pendant trente ans. Rien ne pourrait lui faire oublier la route, les rencontres, bonnes et mauvaises, ces longues journées où elle devait choisir entre un toit pour le soir et se nourrir. Elle n'oublierait pas tous ces foyers et toutes ces familles par lesquelles elle avait transité pendant son enfance, comme la charge qu'elle avait toujours représentée pour la société. Alors, se demandait-elle maintenant que cette normalité s'effaçait pour laisser place à une vie plus sereine, traditionnelle et posée, pourquoi la société semblait à présent l'accueillir comme si elles n'avaient jamais été en froid. Ce que la majorité des américains considérait comme évident ne l'avait jamais été pour elle. Elle exécrait ces drôles de routines, qu'elle associait à l'ennui, autant qu'elle les aimait. Les habitudes qu'elles s'étaient forgées depuis son arrivée en Californie, un an auparavant, avaient un côté rassurant qu'elle n'avait jamais connu. Une autre variable qu'elle découvrait seulement maintenant se résumait aux relations sociales et à tout ce qu'elles impliquaient. Si son arrivée ici avait débuté avec le départ de la première personne à qui elle avait décidé de faire confiance depuis bien trop longtemps, les connexions qu'elle avait établies ensuite tendaient à lui prouver que non, tous les liens qu'elle pourrait créer n'étaient pas forcément voués à l'échec et à l'abandon. Il y avait Saskia, bien sûr, cette drôle de colocataire que le hasard avait fait répondre à son annonce. Il y avait Gidéon, aussi, le barman qu'elle avait pris pour un simple serveur et avait, par la même occasion, goûté à son âcreté dès leur première rencontre. Il y avait Petit Pois, le chat diabolique qui faisait faire n'importe quoi à sa rousse de maîtresse et prenait parfois de drôles de couleurs. Et puis, depuis plus récemment, il y avait Kayden, ce cascadeur cinéphile auquel, pour d'obscures raisons, elle s'était attachée plus que de raison. Elle n'avait pas besoin d'amis, elle n'en avait jamais eu besoin. Elle n'avait besoin qu'on veille sur elle, qu'on prenne soin d'elle, qu'on s'attarde sur la personne qu'elle était ou qu'on lui accorde une place qu'elle n'avait jamais méritée. Pourtant, même si elle ne s'en serait jamais crue capable, elle commençait à se faire à ces drôles de choses. Elle prenait du plaisir à mener la vie dure à Saskia, à travailler pour aider Gidéon à faire de son petit paradis un coin qui tournait, et à prêter des bouquins d'Hemingway ou de Steinbeck à Kayden. En quelques mois à peine, ces drôles d'habitudes semblaient s'être ancrées dans sa vie, et Isla n'avait même pas envie de se débattre. Peut-être qu'elle aimait bien compter pour quelqu'un, finalement. Même si ça pouvait l'exposer à des déceptions, elle apprenait enfin que ça ne suivait peut-être pas toujours ce chemin-là.

Alors oui, en pleine nuit de décembre, même si elle était en Californie, Isla se pelait le jonc à attendre un jeune homme avec qui elle s'était liée. A la moindre minute de retard qu'il pouvait avoir, les démons de la blonde la rattrapaient pour lui souffler à l'oreille que non, il ne viendrait pas, qu'il n'en avait jamais eu l'intention, qu'il n'en avait rien à faire d'elle et de son cinéma, de tous les plans qu'elle avait pu avoir pour cette soirée. Alors, plutôt que de laisser sa négativité l'atteindre, elle avait sorti son vieux portable, d'abord pour vérifier le message qu'elle lui avait envoyé, mais aussi pour se donner un peu de contenance. Elle était tout de même seule dans la petite rue où sortaient habituellement les clients du cinéma après leur séance... sauf qu'à cette heure-ci, elle était déserte et bien sombre. Isla, elle, se trouvait un peu ridicule. Mais même si cette séance de torture lui parut durer une éternité, elle prit fin seulement quelques minutes après avoir commencé. « T’en fais une tête, on dirait que tu piétines devant cette porte depuis longtemps. C'était bien minuit non ? » Si elle s'était écoutée, Isla aurait sans doute bondi de soulagement. Kayden ne l'avait pas oubliée, délaissée ou abandonnée. Après y avoir jeté un dernier coup d'oeil, elle rangea la cabine téléphonique ancestrale qui lui servait de portable. « Il est minuit trois » s'offusqua-t-elle en le fusillant du regard. « T'es pas habillé mieux que ça ? » demanda-t-elle en oubliant son vieux jean et son tshirt trop large à l'effigie de Metallica. « Rendez-vous au cinéma, c'est un date, tu sais... » le titilla-t-elle avant d'ouvrir la lourde porte de métal pour rentrer au chaud. « J'espère que t'as pas mangé, je nous ai préparé un dîner gastronomique », dit-elle en s'engouffrant dans les couloirs sinueux du cinéma. « J'espère que t'aimes le pop-corn... » De la pure gastronomie selon Isla. Une fois arrivée devant la salle, elle lui jeta un coup d'oeil au dessus de l'épaule. « Le film commence à minuit quinze. Je sais pas trop ce que c'est, apparemment y'a une sacrée sortie demain, mais j'ai pas trop eu le temps de me tenir au courant. Je crois qu'il y a un film roumain sur l'extinction de la baleine bleue, mais j'espère que c'est pas celui-là... » Isla avait toujours été une grande adepte de lecture, de romans passionnés et écrits d'une plume agile, mais si elle ne l'avait jamais avoué à son patron du cinéma, les films l'avaient toujours dépassée. C'était une industrie en constant renouveau, qui l'impressionnait par ses mutations constantes et ses références infinies. Elle n'avait jamais eu le temps de s'y attarder, de trouver le temps de suivre les projets des réalisateurs, les sorties hebdomadaires et tout le travail qu'ils engendraient. Pourtant, ce n'était pas par manque d'intérêt, loin de là. Elle s'en rendait compte maintenant qu'elle posait un regard neuf sur toute cette industrie, que son job l'y immergeait et qu'elle avait rencontré Kayden. Elle se rendait compte peu à peu qu'elle avait beaucoup de retard à rattraper. Kayden était le premier à la conseiller sur ce qu'elle devait voir, mais elle avait l'impression qu'à chaque film qu'elle découvrait, dix autres venaient se rajouter sur sa liste d’œuvres à voir.

En ouvrant la porte de la salle, Isla dévoila la petite installation qu'elle avait mise en place en plein milieu. Une large planche, posée au-dessus d'un rang de sièges, sur les dossiers de deux rangs consécutifs, portait tout ce qu'elle avait prévu pour passer une bonne séance. « Pas un mot sur l'installation, hein, on est pas au Ritz... » grinça-t-elle en montant les premières marches sur les sièges qui les attendaient.

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MessageSujet: Re: {{ We can just tune this fire tonight {Kayden}   {{ We can just tune this fire tonight {Kayden} EmptySam 27 Fév 2016 - 21:43


Perturbé par ce qu’il venait d’apprendre plus tôt dans la soirée, Kayden essaya assez vite de chasser ses pensées et de se concentrer sur ce qu’Isla lui avait réservé comme surprise, indéniablement en rapport au cinéma, puisqu’elle avait décidé de laisser le complexe ouvert en cette heure tardive, uniquement pour eux. Arrivé en face d’elle, le cascadeur la salua mais s’étonna tout de même de son regard réprobateur. Il n’était pourtant pas arrivé en retard ou à peine, ce que la jolie blonde se plut à lui souligner en lui précisant l’heure à la minute près. Il fronça les sourcils lorsqu’elle le détailla ensuite de haut en bas. Kayden avait parfois du mal de savoir Isla se moquait de lui ou si elle parlait sérieusement, sans doute un peu des deux selon ses humeurs. « Et toi ? Tu t’es levé du mauvais pied ? » Répondit-il en esquissant un sourire. Il avait pris le parti de la première hypothèse, à savoir qu’elle cherchait à le titiller. Isla l’avait quand même un peu effrayé lorsqu’elle lui parla de repas gastronomique, lui qui sortait du restaurant, son pauvre estomac n’aurait pas survécu. Heureusement, elle le rassura vite, du Isla tout craché. « Non parce que si tu veux, je peux rentrer tout de suite et te laisser en tête à tête avec le pop-corn et le film, tu auras la salle pour toi toute seule. Mais maintenant que je suis là, ce serait dommage de ne pas en profiter, n’est-ce-pas ? » Sur ces entrefaites, il lui emboîta ensuite le pas dans les couloirs du cinéma. Ils arrivèrent ensuite dans la salle où le film serait projeté. L’endroit offrait une toute autre ambiance lorsqu’il était vide. Kayden était surpris par le calme et le silence, uniquement perturbé par les bobines de films qui tournaient dans les machines, comme s’il avait le sentiment d’être projeté dans un autre temps, lorsque les cinémas fonctionnaient encore avec une personne qui devait tourner la machine pour que les spectateurs puissent voir un film. Ce n’était plus le cas bien heureusement, mais l’écho des bruits lui rappelait vaguement ce souvenir. Kayden avait déjà participé au tournage d’un film dans lequel les protagonistes se retrouvaient projetés dans le passé, aux environs des années trente. Le plateau recelait d’une foule de répliques d’objets et de costumes d’époque, une belle découverte pour lui. Isla lui détailla quelques informations sur le film, apparemment, elle n’était même pas certaine de ce dont il s’agissait, peut-être même une œuvre d’une tout autre culture. « Au pire, si le film n’est pas intéressant, tu auras toutes les raisons de me montrer pourquoi c’est un ‘date’ et non pas un simple rendez-vous. » Kayden ne put réprimer un petit rire taquin, il se ramasserait sûrement dix grains de pop-corn dans le visage à la clef, mais il adorait tellement la faire tourner en bourrique qu’il ne pouvait pas s’en empêcher. Isla lui avait tendu la perche aussi. Alors qu’ils terminaient de monter les marches et s’installèrent dans des sièges du fond, il essayait de trouver la position la plus confortable en s’enfonçant dans le vieux fauteuil sur lequel il était installé, la jeune femme releva aussitôt qu’il n’avait intérêt à faire aucun commentaire sur le confort des lieux. « Je n’ai même encore rien dit. » Lâcha-t-il faussement offusqué. « Et sinon c’était une bonne idée… sauf si le film est une vraie catastrophe bien sûr. » Nouveau sourire, dire que la nuit cinématographique ne faisait que commencer…

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MessageSujet: Re: {{ We can just tune this fire tonight {Kayden}   {{ We can just tune this fire tonight {Kayden} EmptyMar 1 Mar 2016 - 1:36



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Kayden Caldwell & Isla Hemingway


Isla n'avait jamais eu une culture cinématographique énorme. Au contraire, elle était toujours restée à mille lieues de cet univers qu'elle n'avait considéré comme accessible, là où la musique et la littérature avaient été ses amantes constantes. Pourtant, en arrivant à Huntington Beach, ce cinéma indépendant avait le seul à accepter sa candidature. Elle se demandait encore comme elle avait fait pour s'en sortir. Elle n'était pas douée lorsqu'il s'agissait de bien présenter. Ses jurons étaient spontanés, sa grossièreté un handicap constant. Pourtant, la voilà bel et bien qui a privatisé ce petit cinéma pour un... ami ? Un an auparavant, cette phrase aurait relevé des sciences-fictions les plus folles. C'était pourtant devant ce cinéma qu'elle attendait impatiemment Kayden, comptait avec soin chaque seconde qui s'accumulait à son retard. « Et toi ? Tu t’es levée du mauvais pied ? » Malgré le sourire qu'esquissa le brun, elle lui lança un regard noir -c'était le seul langage qu'elle connaissait. « Pourquoi, y'a un bon pied ? » Il la connaissait, et elle espérait bien qu'il n'allait pas prendre ses jambes à son cou maintenant. Elle avait tout de même préparé la salle pour eux deux, et Isla n'était pas le genre de femmes à faire des efforts sans en récolter les bénéfices. « Non parce que si tu veux, je peux rentrer tout de suite et te laisser en tête à tête avec le pop-corn et le film, tu auras la salle pour toi toute seule. Mais maintenant que je suis là, ce serait dommage de ne pas en profiter, n’est-ce-pas ? » Elle grommela une insulte inaudible. Il restait pour elle, elle le savait. Il aimait bien l'entendre insulter tout et tout le monde; ça devait avoir son charme, quelque part. « Tu sais très bien qu'on a le meilleur pop-corn de toute la ville. Et si c'est pas pour le pop-corn que tu restes, c'est pour moi » Elle se retourna avec un sourire malicieux avant de s'engouffrer à l'intérieur de ce petit cinéma qu'elle connaissait comme sa poche. Ils se dirigeaient vers la plus grand salle, le bruit de leurs pas rendu feutré par les couloirs moquettés du sol au plafond -une histoire d'isolation sonore, sans doute, ou bien peut-être de simple décoration vintage douteuse. Elle laissa la porte de la salle se fermer derrière eux en lui désignant les deux places qu'elle avait rendues luxueuses un peu plus haut. Elle ne savait pas de quel film il s'agissait; de toute façon, elle ne préférait pas s'aventurer sur ce terrain glissant avec le connaisseur qu'était Kayden. « Au pire, si le film n’est pas intéressant, tu auras toutes les raisons de me montrer pourquoi c’est un ‘date’ et non pas un simple rendez-vous. » Ah, oui, c'est vrai. Elle avait presque oublié cette remarque qu'elle lui avait faite quelques instants plus tôt. « T'es en train de me faire des avances ? » demanda-t-elle alors que, côte à côte, ils gravissaient l'escalier aux basses marches qui les mena à leurs sièges. « Et puis, cinéphile comme tu es, ce serait un comble que tu t'envoies en l'air au ciné, non ? » Son esprit divagua quelques instants alors qu'elle pensait à toutes les expériences exotiques qu'elle avait eues. Elle ne l'avait jamais fait dans un cinéma. Le faire là où elle travaillait risquait pourtant de lui poser quelques problèmes... aurait-elle une conscience ?

« Je n’ai même encore rien dit. » Tous les deux étaient installés dans ces vieux fauteuils croulants qui faisaient partie du charme vintage du cinéma. Isla avait appris à apprécier ce confort pour ce qu'il était. Il semblait sorti d'un ancien temps, et chaque pas dans ce bâtiment semblait rappeler à un ancien monde, à une époque qui, quelque part, avait du être moins difficile que ce que chacun d'eux pouvait vivre aujourd'hui. Les normes de sécurité étaient à peine respectées, juste de quoi garder le cinéma ouvert. Isla savait les difficultés financières auxquelles étaient confrontés les propriétaires. Elle les admirait pour leurs combats constants, et pour cette passion commune qui leur permettait d'aller en avant, qu'il faille améliorer le système électrique du bâtiment ou rajouter un toilette au rez-de-chaussée. « J'entends ton cul se plaindre d'ici. Ton cul est un privilégié, pourtant. Ton cul est assis sur un petit coussin douillet qui a connu de bien autres jolis culs avant lui. » Non, elle ne venait pas de sous-entendre par inadvertance qu'il avait un beau cul. Move on. « Je sais pas trop ce que c'est... je crois qu'il y avait un truc avec la force, dans le titre. Je suis toujours pas les nouveautés, tu sais... En décembre, il y a pas mal de gros films. Peut-être que ça sera sympa. » Elle attrapa une canette de bière devant elle et l'ouvrit, posant ses jambes sur le siège devant elle. La planche sur laquelle était posé leur dîner gastronomique était installée dans un équilibre précaire, mais Isla faisait confiance à la gravité pour ne pas ruiner leur repas. Elle s'enfonça un peu dans son siège, cherchant à son tour la position la plus confortable. Bon... « Ton cul a quand même pas tort. C'est pas le top du confort. » Elle attrapa une poignée de pop corn alors que la salle s'éteignait, et, lorsqu'ils furent dans le noir, en jeta quelques uns sur Kayden dans le plus grand des secrets. « J'ai mis en place la technologie qui te fait vivre le film dans tous ses éléments », expliqua-t-elle très sérieusement en lui relançant discrètement un grain de pop-corn au visage. Elle avait coupé les bandes annonces de la projection, qui allait donc démarrer directement au film... Oh, tiens. Star Wars: the force awakens, ça lui disait quelque chose.

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MessageSujet: Re: {{ We can just tune this fire tonight {Kayden}   {{ We can just tune this fire tonight {Kayden} EmptyMar 19 Avr 2016 - 19:45


Les premières petites piques taquines fusèrent très rapidement entre les deux amis. Kayden avait tellement l’habitude de voir Isla toujours en mode ronchon qu’il n’était pas certain de l’avoir déjà connue de très bonne humeur à l’exception de très rares occasions. « Chez toi, je doute qu’il y ait un bon pied tout court en fait. » Un nouveau sourire étira ses lèvres. Le ton de la soirée était donné. La mine boudeuse, la jeune femme l’emmena vers la salle du cinéma en suggérant qu’il restait de toute façon pour elle. « Ou par curiosité pour le film surtout. » Le cascadeur avait toujours eu le don de savoir la remettre en place comme elle détestait, tout comme elle le faisait aussi bien avec lui, c’était sans doute une des raisons pour lesquelles leur amitié avait si bien marché dès le début malgré le caractère grincheux d’Isla et celui plus extraverti de l’ancien pilote. Une fois que les deux jeunes gens furent installés dans la salle, le fil de la conversation légère reprit de plus belle. La jeune femme lui demandait de but en blanc s’il était en train de lui faire des avances et s’il comptait vraiment s’envoyer en l’air dans un cinéma. « Peut-être que je t’en fais… ou pas. » Comme toujours, Kayden adorait la faire tourner en bourrique et jouer sur les ambiguïtés mais bien sûr, il n’y songeait pas sérieusement. « Quant à m’envoyer en l’air, ça me connaît. » En tant qu’ancien pilote de l’armée de l’air, mis à l’arrêt en raison de son accident à l’époque qui lui avait diminué ses acuités visuelles et l’avait conduit à se trouver une autre vocation en rapport à des sensations extrêmes, le beau brun avait vraiment eu l’habitude de « s’envoyer en l’air » et de voyager en avion de chasse. Il avait donc usé volontairement du jeu de mot employé par Isla et la gratifia d’un clin d’œil avant de poursuivre sur sa lancée. « Par contre, au ciné, ce ne serait pas trop mon truc, non. » Il était un peu plus sérieux cette fois. Pour certains couples ou personnes en quête d’endroits insolites pour leurs ébats, c’était un lieu immanquable ou un fantasme à assouvir, cependant Kayden ne comptait pas spécialement parmi eux, du moins pas dans une salle remplie de gens, il n’avait pas songé à un contexte où il ne se retrouverait qu’avec une autre personne, bien qu’avec Isla, il n’avait même pas besoin de se poser la question. En général, il distinguait très bien ses amitiés des autres filles à l’exception de Steffy avec qui la situation avait toujours été plus confuse, pas que son amie littéraire n’était pas séduisante, mais Kayden avait des principes et ne voulait pas briser une amitié pour un coup d’une fois, ça finissait toujours par casser quelque chose ce genre de relation ambigüe bizarre. Il n’était plus un ado qui ne savait pas toujours où il en était, il était devenu un homme, sérieux, sûr de lui, et surtout, certain de ne pas vouloir jouer sur plusieurs tableaux. L’ancien cascadeur reprit pied dans le court de la soirée et balança quelques grains de pop-corn sur Isla pendant qu’elle lui pondait une litanie sur les limites du confort. « Mes fesses s’en contenteront très bien, merci de ta sollicitude. » La taquina-t-il de nouveau. Toutefois, lorsqu’elle l’informa sur le film qui les attendait, Kayden se retrouva bouche bée. Pour le coup, c’était une sacrée surprise. « Sérieux ? Si c’est le nouveau Star Wars, c’est définitivement pour le film que je reste. » Décidément, il n’en perdait pas une pour la rendre dingue. Il ne pouvait pas s’en empêcher, bien que pour le coup, c’était super bien tombé. Kayden la serra ensuite dans une étreinte destinée à l’empêcher de lui balancer du pop-corn lorsqu’elle râla à son tour par rapport au confort. « Et qui se plaint maintenant ? » Lança-t-il avant de la lâcher. La situation s’était renversée maintenant. Après toutes les piques qu’il avait balancée, et surtout la journée haute en couleur qu’il avait vécue, notamment avec le peu qu’il avait appris sur sa mère, le cascadeur n’aurait pu rêver meilleure fin de soirée et ne put retenir une remarque un peu plus « gentille » à l’encontre de la jeune femme qui s’était quand même décarcassée pour leur préparer cette séance cinéma privilégiée. « T’as assuré quand même Hemingway. » Kayden marqua une petite pause, puis reprit aussitôt. « Et prends le compliment sans rechigner parce qu'il n’y en aura pas deux sur une même soirée. » Enfin, le film démarra, film qu’ils vécurent entre chamailleries et intérêt pour l’histoire, car Kayden, en bon fan de la saga, avait évidemment vu les six premiers épisodes avec un œil passionné. Le septième fut néanmoins selon lui le moins bon d’entre eux, mais pas mauvais non plus. Il passa effectivement un bon moment entre l’intrigue et les bêtises d’Isla.

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MessageSujet: Re: {{ We can just tune this fire tonight {Kayden}   {{ We can just tune this fire tonight {Kayden} EmptyMer 27 Avr 2016 - 5:04



We can just tune this fire tonight
Kayden Caldwell & Isla Hemingway


Des amis, Isla en avait très peu. En réalité, elle pouvait les compter sur les doigts d'une main. C'était même un concept tout nouveau pour elle, quelque chose qu'elle découvrait sur le tas, à tâtons, à mesure des semaines et des mois qui défilaient. Désabusée par tous ceux qui lui avaient proches jusque-là, elle s'était promis, des années auparavant, de ne plus retenter l'expérience. Et puis il y avait eu Charlie et son groupe, un espèce de famille recomposée de laquelle elle était tombée amoureuse. Un coup de cœur qui s'était achevé, une fois de plus, dans une déception des plus douloureuses. Pourtant, cette fois-ci, il semblait qu'elle se relevait. Pour de bon. Charlie resterait sans doute à jamais dans son cœur, mais peu à peu, elle apprenait à vivre sans lui. Et, mieux encore, à se faire une vie, une vraie vie, stable et rythmée par un quotidien qui, elle devait bien l'admettre, lui plaisait. Les mois s'étaient rapidement transformés en une année entière. Une année entière qu'Isla était ici, en Californie, dans cette ville aux douces tonalités paradisiaques. Une année qu'elle avait le même logement, une année qu'elle travaillait aux mêmes endroits, qu'elle se levait au rythme de ses horaires professionnelles, une année qu'elle apprivoisait quelques personnes triées sur le volet, qu'elle apprenait à faire confiance, à vivre la vie qui l'avait tant effrayée. Peut-être sentait-elle ici, à Huntington Beach, la douce et réconfortante présence de sa mère. Peut-être que retrouver ses racines l'avait aidée à se découvrir elle-même, à comprendre ses besoins, ses peurs et ses envies. Ce dont elle avait eu besoin pendant tout ce temps, réalisait-elle peu à peu, avait été d'être entourée. D'être vraiment entourée, de gens qui comptaient pour elle et pour qui elle comptait. Un risque qu'elle n'avait jamais osé prendre, bloquée par un passé qui l'avait paralysée dans ses sentiments. Pourtant, au fil des mois, elle avait pu sentir son cœur se décongeler, comme s'il sortait d'une hibernation. Il apprenait doucement à ressentir, à battre, et, comme un enfant, était encore maladroit dans tout ce qu'il entreprenait. Isla n'était toujours pas à l'aise avec ce qui semblait évident pour tous. L'amabilité n'était pas son truc, et elle ne le serait sans doute jamais. Marquée par ces aventures qu'elle aurait préféré ne jamais vivre, elle se savait condamnée à en subir les cicatrices jusqu'à la fin de ses jours. Elle n'accorderait jamais une confiance aveugle à quelqu'un. Pourtant, force était de le constater, certaines personnes s'étaient démarquées. Il y avait Saskia, bien évidemment, colocataire au tempérament de feu. Il y avait aussi Gidéon, qui l'avait sauvée de la misère et lui accordait une amitié toute particulière, quelque chose d'inédit à ses yeux. Et puis, il y avait Kayden. Une relation que, pour le coup, elle n'avait pas vue arriver. Des concours de circonstances, vraiment, avaient été les seuls responsables de leur rencontre. Rien ne prédestinait les deux trentenaires à se rencontrer un jour. Ils semblaient aux antipodes l'un de l'autre. Et pourtant, quelque chose de bien mystérieux avait réussi à les réunir. Peut-être qu'au fond, ils n'étaient pas si différents l'un de l'autre. Peut-être que ce pour quoi le hasard était tenu responsable n'avait en fait été qu'une évidence. Isla s'était habituée à la présence étrange de cet homme. Elle avait progressivement appris à baisser les armes face à lui. Et il était l'une des rares personnes pour lesquelles elle était prête à laisser son petit cinéma ouvert. « Chez toi, je doute qu’il y ait un bon pied tout court en fait. » C'était sans doute cela qui les connectait, au final. Un amour pour les remarques acerbes et cette sensation constante d'être face à un adversaire à la répartie aussi acérée que la sienne. « J'sais pas, c'est des rumeurs que j'ai entendu. T'as un bon pied, toi ? », demanda-t-elle en le fusillant du regard. Le pauvre homme ne devait connaître que ce regard, mais elle s'en accommodait. « Ou par curiosité pour le film surtout. » Elle avait bel et bien trouvé quelqu'un capable de répliquer à ses remarques acides. Et si elle aimait ça, elle se garderait bien de le lui dire un jour. C'était comme ça, entre eux. C'était comme ça que ça fonctionnait. « C'est ça, ouais. T'as déjà vu des milliers de films, tu t'en fous d'un film de plus ou de moins. Moi, je suis exceptionnelle. » Pas un sourire, pas une ride. C'était là tout le charme de ses répliques : nul ne savait si elles étaient réellement pensées ou totalement gratuites. Elle-même ne le savait pas. Une technique acquise au fil des années et des aventures douteuses, sans doute. La répartie était une arme aussi valable qu'un couteau tranchant ou un revolver chargé.

Et c'est sur ce même terrain qu'ils relancèrent le débat quelques minutes plus tard, bien installés au fond de leurs fauteuils rouges. « Peut-être que je t’en fais… ou pas. » Aussi délicate qu'elle puisse l'être, elle lui donna un coup de coude dans les côtes. « Dans le doute, je pars toujours du principe que c'est des avances. Ça évite les mauvaises surprises. » Elle marqua une pause et lui jeta un pop corn à la figure. « Je te préviens, je suis pas une fille facile. » Ou plutôt : il n'avait pas besoin de savoir à quel point elle pouvait être une fille facile. Elle avait été particulièrement sage depuis un an, et elle n'avait pas besoin de faire savoir à ses nouvelles fréquentations son nombre de conquêtes passées. « Quant à m’envoyer en l’air, ça me connaît. » Elle le fixa, incrédule, un pop corn figé sur ses lèvres. « Je savais que t'étais un pervers ». Le jeu de mots, elle ne l'avait pas compris. Les sourcils froncés, elle essayait de déterminer s'il était vraiment en train de lui faire des avances. Malgré elle, son regard se porta sur son entrejambe pendant un très bref instant, et elle goba son pop corn en fixant l'écran encore vierge. « Par contre, au ciné, ce ne serait pas trop mon truc, non. » Elle se racla la gorge en reprenant ses esprits. « C'est dommage, pour le coup, on est tout seuls. C'était le moment de tenter l'aventure avec la femme parfaite et le lieu hors du commun. Le tout sans risques d'être pris sur le fait. » Elle haussa les épaules. « Du coup je dois m'attendre à ce que tu m'invites chez toi après le film ? » Très sérieuse, Isla ne s'attendait pas une seule seconde à ce qu'il la prenne au sérieux. Pourtant, s'il lui faisait des avances, elle se savait bien capable de succomber à ses charmes. Isla dans toute sa splendeur, en somme. Elle attrapa un grain de popcorn qui venait de tomber dans son décolleté et le mangea. « Mes fesses s’en contenteront très bien, merci de ta sollicitude » reprenait-il. « Ma sollicitude te dit de rien. J'en ai dans les cheveux ? » Les mains dans sa tignasse, la jeune femme cherchait d'éventuels grains de pop corn qui auraient atterri ailleurs que par terre, sur ses genoux ou dans son décolleté.

Lorsqu'il mentionna le nom du film, Isla haussa les épaules, l'esprit à mille lieues des prédictions du jeune homme. « Le nouveau quoi ? » demanda-t-elle, à peine intéressée. Sa culture cinématographique ou populaire était très limitée, rappelons-le tout de même. « En tout cas ça doit être putain de bien si c'est capable de me surpasser » fit-elle remarquer en se tortillant sur son siège, réalisant à présent que le cinéma ne perdrait pas à investir dans de nouveaux fauteuils. Elle savait que l'un d'eux, dans cette salle, était inutilisable : un ressort avait traversé les différentes couches de tissu et avait manqué de mutiler un client, forçant la direction à mettre un écriteau sur le dossier pour prévenir les usagers. Peut-être que celui sur lequel elle était assise en ce moment-même était en passe de connaître le même sort que celui-là. Elle aurait pu continuer à se plaindre longtemps, et notamment en évoquant cette anecdote, mais Kayden l'étreignit avec suffisamment de force pour la faire taire. Elle tenta de se débattre mais c'était peine perdue. « Et qui se plaint maintenant ? » Elle du attendre qu'il la relâche pour respirer à nouveau. « T'as de la chance que ton déo t'ait pas lâché, sinon tu peux me croire que je me serais plainte un quart d'heure de plus » râla-t-elle, mauvaise perdante. Elle but une gorgée de bière, boudeuse. « T’as assuré quand même Hemingway. » Elle retint un frisson, penaude. Cela lui faisait toujours étrange qu'on l'appelle Isla, mais encore plus qu'on utilise ce nom qu'elle avait emprunté à l'un de ses auteurs préférés. Il lui rappelait qu'elle vivait au moins en partie dans un mensonge, et qu'elle était condamnée à le faire quoiqu'elle décide pour son avenir. Ayn Zellenwiller appartenait bel et bien au passé. « Et prends le compliment sans rechigner parce qu'il n’y en aura pas deux sur une même soirée », l'interrompit-il alors qu'elle ouvrait la bouche. Pourtant, il semblait qu'il la connaissait vraiment bien. « C'est vexant que ça t'étonne », répondit-elle, incapable d'accepter le compliment pour ce qu'il était : un compliment. Pourtant, alors que la salle s’obscurcissait, elle lui donna un nouveau coup de coude, signe dans son langage d'une gratitude qu'elle n'arriverait jamais à formuler autrement, avec des mots et des sourires et des regards, toutes ces conneries auxquelles les gens normaux pouvaient être habitués.

Deux heures quinze plus tard, le générique de fin se lança, Isla s'étira. « J'ai pas tout compris, mais j'ai bien rigolé. Je sais pas si ça va marcher, par contre, c'était un peu... jsais pas, un peu creux, non ? » Elle finit sa énième canette de bière et, doucement, s'approcha du visage de Kayden, malicieuse. Elle attendit quelques secondes ainsi, la bouche entrouverte à côté de son visage, et finit par lui offrir un rot mémorable, avant de se tordre de rire sur son fauteuil inconfortable.

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MessageSujet: Re: {{ We can just tune this fire tonight {Kayden}   {{ We can just tune this fire tonight {Kayden} EmptyMar 7 Juin 2016 - 20:35


Kayden ne cessait d’apprécier le petit caractère d’Isla. Leur complicité se traduisait le mieux dans leurs chamailleries. Aussi, il s’amusa assez facilement de la jolie blonde si bien qu’elle se demandait à son tour si lui avait vraiment un bon pied. « Oui. » Répondit-il sans davantage d’explication. Libre à la jeune femme de se trouver une justification tout seule. Le cascadeur ne se lassait pas de la laisser mariner un peu. Elle essaya de lui retourner l’esprit pour souligner que s’il était venu, c’était sûrement pour elle et non le film, sauf que Kayden ne perdait jamais de sa répartie, surtout face à quelqu’un de taille comme l’était Isla. « Pourtant, toi aussi, je t’ai vue plein de fois. Une de plus ou une de moins… » Lança-t-il pour l’ennuyer et la taquiner de plus belle. Il savait que ça fonctionnait. La jolie blonde avait souvent un visage impassible où il était difficile de cerner les émotions et de savoir si elle était sérieuse ou non. Pourtant, au fil du temps, le cascadeur avait appris à discerner l’un et l’autre, la plupart du temps du moins. Sur ces entrefaites, ils rentrèrent dans la salle de cinéma et s’installèrent confortablement. Kayden plaisanta de nouveau avec Isla lorsqu’elle insinua qu’il lui faisait des avances. C’était et ce serait toujours de l’amitié entre eux, rien de plus, il n’estimait pas avoir besoin de le préciser, mais même des amis pouvaient parfois se taquiner à ce sujet. Le brun rigola lorsqu’elle lui adressa un coup de coude dans les côtes en guise de première réaction avant de préciser qu’elle n’était pas une fille facile. Il attrapa alors quelques pops corn dans le paquet de la jeune femme et lui en glissa quelques-uns dans le dos. « Peut-être pas, mais il est facile de t’embêter. » Sourire colgate extra white à la clef. Kayden se rendit ensuite compte qu’Isla n’avait pas compris l’insinuation cachée derrière ses propos lorsqu’il expliqua qu’il avait l’habitude de s’envoyer en l’air. Il n’était pas un homme qui donnait l’impression d’être facile pourtant, bien au contraire, il était plutôt droit et carré, pas à courir après la première venue. « Je savais que tu étais blonde dans la tête aussi. » Répliqua-t-il pour l’énerver avec humour sur ce stéréotype sempiternel de la couleur de cheveux. « J’ai été pilote dans l’armée de l’air avant un accident qui m’a obligé à arrêter. Tu as oublié ? » Il réutilisa néanmoins l’ambiguïté de sa phrase pour préciser que s’envoyer en l’air dans un ciné, ce n’était pas trop son truc, à deux peut-être mais pas entouré d’une foule de gens, sans une intimité minimum. « Pas une fille facile tu disais ? C’est une proposition ? » Reprit Kayden, amusé, lorsqu’Isla tenta de le convaincre de reconsidérer la question. Néanmoins, après tous ces sous-entendus, il clarifia définitivement la situation lorsque la jeune femme lui demanda s’il comptait l’inviter chez lui après le film. Il ne voulait pas qu’elle s’emballe sérieusement pour une plaisanterie bon enfant. « Non, mais je pourrai te déposer chez toi et puis rentrer. » Le cascadeur ne voulait pas être rabat-joie mais mieux valait ne pas s’engager sur un terrain qui pourrait devenir trop glissant. Il appréciait ce qu’Isla avait organisé ce soir pour eux, cependant son sentiment d’amitié ne changeait pas pour autant et il espérait que cette clarification ne ternirait rien entre eux. La jolie blonde lui parla ensuite quelques instants du confort de la salle avant de lui demander s’il lui restait du pop-corn dans les cheveux. Joignant le geste à la parole, Kayden piocha une poignée de pop-corn dans son paquet et la déposa dans la chevelure de son amie. « Maintenant, oui. » Aïe. Elle ne laisserait pas passer aussi facilement ce crime de lèse-majesté. Le cascadeur ne put réprimer un rire lorsqu’elle continua sur sa lancée en râlant que le film devait limite être un chef d’œuvre pour la surpasser elle. Décidément, Isla ne perdait jamais une occasion de revenir sur le devant de la scène. Il la gratifia alors d’un compliment mais comme toujours, elle ne put se retenir d’ajouter son grain de sel. « Qu’est-ce qui ne te vexe pas, en même temps ? Je m’y suis fait depuis. » Il esquissa un nouveau sourire. Kayden avait toujours senti chez elle une forme de méfiance naturelle pour tout, comme si elle jouait un personnage pour se protéger plutôt que de se lâcher. Elle avait une carapace solide, habituée à repousser quiconque essayait d’entrer. Le cascadeur y arrivait par bribe mais il n’avait jamais essayé la collision frontale pour ne pas la brusquer. Il pouvait même comprendre ce sentiment parce que lui-même le partageait dans une certaine mesure. Kayden détestait qu’on se mêle de ses affaires sans qu’il ait abordé le sujet en premier lieu. Finalement, Isla lui donna un nouveau coup de coude et ce geste à lui seul valait tous les mots dans son langage. Ils se plongèrent ensuite dans le film et deux bonnes heures plus tard, les lumières se rallumèrent. Kayden était un peu resté sur sa faim, le nouveau volet ne valait pas les précédents. D’ailleurs, le commentaire de son amie ne fit que renforcer cette idée. « Effectivement, l’histoire n’est pas aussi riche que celle des six premiers. À mon sens, certains éléments sont incohérents ou peu développés mais ça viendra sûrement dans le suivant. La compagnie a définitivement surpassé le film. » Le sous-entendu était subtil mais suffisamment clair pour qu’elle comprenne la nuance. En guise de réponse, Isla lui offrit un rot qui surprit le jeune homme qui s’écarta de quelques centimètres. Game over. Elle venait définitivement de lui faire ravaler sa phrase. « T’as trop mangé de pop-corn, le cachalot. » Rigola-t-il, amusé par cette attitude totalement décoincée qu’elle avait. Il n’y avait pas à dire, Isla était pleine de surprise. Kayden la remercia alors pour cette petite séance, cependant il ne comptait plus trop tarder. Il aida Isla à fermer les lieux pour de bon et proposa de la ramener chez elle comme suggéré avant le film.
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