Une journée à la plage, rien de mieux pour se détendre et chasser les vieux démons. Quelques de ses amis l’avaient invités à passer une journée sur le sable chaud de Huntington Beach. Laïla avait bien évidemment accepté, elle avait ce besoin constant d’apprendre à connaitre d’autres personnes, essayer de faire en sorte que ce nouvel endroit soit désormais le sien. Elle y vivrait surement pour plusieurs années, peut être même toute sa vie. Commencer à faire de ses voisins des amis était donc une de ses principales occupations.
La journée avait donc été l’une de ses plus belles depuis … très longtemps maintenant. La journée touchait à sa fin, mais ses amis avaient décidés de ne pas la lâcher. Ils lui proposèrent d’aller au cinéma. Attrapant son sac, elle vérifia si son porte feuille s’y trouvait, mais manque de chance il n’y était pas. –Essaie pas de nous échapper Laïla, on t’avancera c’pas un souci. Le sourire aux lèvres l’indienne se pinça les lèvres. –Vous êtes adorables, mais … vraiment ce n’est pas grave une autre fois ? J’attends d’ailleurs un appel de mes parents. D’un signe de main, elle leur promis qu’elle n’aura pas d’excuses la prochaine fois. La jeune indienne se précipita vers sa voiture et démarra pour retourner chez elle. Arrivée chez elle son portable sonna, elle décrocha, c’était l’un de ses amis qui avait des vues sur elle et qui ne la lâchait pas d’une semelle. Il la faisait rire mais ce n’était pas suffisant pour qu’elle puisse tourner la page sur son ex, et ce qu’il lui avait fait subir. Raccrochant, avec un sourire aux lèvres, elle ouvrit la porte de chez elle et se dit que c’était décidément une journée qu’elle n’oublierait jamais. Elle alluma les lumières et posa son sac près du canapé. Quand elle s’avança, elle aperçu une ombre, effrayé que ce soit un voleur, elle découvrit très vite le visage de ce soit disant « voleur ». C’était donc lui, l’homme qu’elle détestait le plus au monde. Ses pensées divergèrent, et elle se mit à penser à comment est-ce qu’elle avait fait pour le fuir.
RETOUR EN ARRIERE ; Inde, avant son arrivée.
« Tu dois t’en aller d’accord ? Tu m’entends ? Vas-t’en ! Ne revient plus, il finira par te tuer. Tu dois fuir. » Son père la regardait dans les yeux, la tenant par les épaules, il la secouait, rien que pour qu’elle puisse se réveiller, et voir les choses comme elles sont réellement. « Laïla, s’il te plait, écoutes ton père. Il a raison, c’est la seule chose à faire. Et puis ne t’inquiètes pas, pendant que tu seras partit, on se chargera d’appeler la police, ne t’en fais pas pour nous. » Laïla essuya ses larmes, et prit ses parents dans ses bras. Elle se demandait comment est-ce qu’elle avait fait pour avoir des parents aussi cléments envers elle.
FIN; Inde, avant son arrivée.
Il l’avait retrouvé. Elle le regardait droit dans les yeux, le voir en chair et en os, face à elle, ce n’était juste pas possible. Le monde est petit, c’était une certitude. Laïla recula et fit tomber le verre posé sur la table. Le bruit du verre éclaté au sol la fit sursauter. Elle avait peur, la jeune indienne était affolée. Que faire ? Courir, s’enfuir, changer de ville à nouveau, voir même changer de pays. Toutes ces idées lui venaient à l’esprit, parce qu’elle ne savait pas comment agir, que faire, crier, pleurer ou lui demander pardon. Etant donné qu’il avait côtoyé la prison à cause d’elle, il était surement là pour se venger, pour la faire regretter.
Avalant sa salive, la jeune femme recula à nouveau. –Qu’est-ce que … qu’est-ce que … tu … fais là ? La peur l’avait submergée, elle n’arrivait plus à formuler une phrase correctement. Elle avait peur de détourner son regard de lui, peur qu’il n’arrive vers elle sans qu’elle ne le sache, pour qu’ensuite il prenne le dessus. Sa main glissa sur la table, tous les objets de la pièce devenaient ainsi une possible arme de défense, elle l’avait longtemps laissé faire mais maintenant qu’elle avait goûtée à la liberté elle ne pouvait pas penser, rien qu’une seconde lui laisser la chance de lui reprendre ce qu’elle avait réussis à obtenir après plusieurs années. Il était hors de question qu’il revienne dans sa vie. –Josh… le mal qu’elle avait pour prononcer son prénom, montrait à quel point, il était imposant, et qu’il l’effrayait. –Joshùa, écoutes, tu … dois … t’en aller. Tu ne peux pas … juste revenir ainsi et t’imposer à moi … Je veux plus, tu comprends ? sa voix continuait de trembloter –J’ai … besoin de vivre … toute seule … loin de toi. Elle baissa légèrement les yeux, elle n’osait pas lui dire ce qu’elle pensait vraiment, lui crier, qu’il l’avait faite souffrir maintes et maintes fois. Lui gueuler qu’elle ne l’aimait plus et qu’il était préférable pour lui de s’en aller sinon elle s’occuperait de lui, et s’assurait de le jeter hors du pays. Mais ça , bien évidemment elle n’arriverait jamais à le lui dire. – Tu de … sa main heurta le téléphone fixe qu’elle attrapa fermement en le brandissant devant ses yeux. C’était ridicule, qu’est-ce qu’un téléphone allait bien pouvoir faire contre lui. Mais elle le savait bien, elle avait juste du mal à accepter qu’il avait gagné une fois encore. Il allait réussir à briser ses rêves, et elle, et bien, elle le regarderait faire parce qu’elle n’avait pas la force ni physiquement ni psychologiquement de se battre contre lui. Elle n’avait rien d’une féministe, non, bien au contraire. Elle était petite, faible et trouillarde. C’est tout ce qu’elle est vraiment. Vulnérable !