Il poussa la porte de la chambre en essayant de faire le moins possible. Tout d’abord, il entra sa tête, regarda à droite, à gauche avant de regarder droit devant lui et d’y aperçoit… Neela qui le fixait. Bon, visiblement, elle n’était pas en train de dormir. Zut. Reprenant de la hauteur, Imran offrit un sourire crétin, fermant doucement la porte. Elle devait surement rire de la façon dont il était entré dans la chambre, pas étonnant. Imran n’avait tout simplement pas quitter l’hôpital de la nuit, ce qui expliquait sans doute ses yeux et sa blouse encore sur ses épaules. Non pas que l’alcool manquait au bar, non, c’est juste le boulot, les recherches… Imran passait plus de temps à travailler qu’à faire autre chose. C’était sa roue de secours, sa façon de ne pas penser au reste. Boire, c’était pour décompresser à côté. La vie d’Imran était loin d’être très simple et il était très bien seul. Peu de gens le connaissait réellement ou savait ce qu’il faisait la plupart du temps. Là, par exemple, il avait passé sa soirée à faire des recherches sur les études d’un médecin en Géorgie qui pouvait l’aider sur un patient plus ou moins similaire à son cas à lui. En d’autres termes, il n’avait pas dormi de la nuit, des lunettes de vues pendaient sur la poche avant de sa blouse et son esprit était remplis de mot scientifique et de logique psychanalytique étrange. Mais passons, il avait décidé de faire un break, de marcher dans l’hôpital, de boire trente litre de café, de passer par des parties auquel il n’était pas forcément autorisé et de discuter avec ceux qui voulaient bien communiquer – bordel, il faisait jour dehors. Jusqu’à ce qu’il soit temps pour lui de retourner dans son bureau et d’être un peu plus actif. Et au bout d’une certaine heure, de retour à sa partie préférée de l’hôpital, il remarqua que Jude était déjà là. Sans doute depuis des heures en fait… il s’était peut-être endormi en fumant sa clope sur le toit ? Elle était peut-être aller faire pipi quand il était sortie ?Quel heure était-il ? En tout cas, Jude était de retour, l’adorable secrétaire d’Imran. Non, pas adorable en fait, elle pouvait mordre parfois – ceci ne faisant pas référence à une soirée où des photos avaient ensuite circulé sur les réseaux sociaux.

« - Vous avez vu, le docteur Meyers a accouché ! » Imran s’arrêta deux secondes, prenant ses airs à la Johnny Depp dans probablement tous les films de Tim Burton. « - J’aurais dû rentrer chez moi et aller dormir. Déjà, bonjour. Comment allez-vous ? Où est mon café ? Ensuite… c’est pas bon de faire ce genre de blague. J’ai trop d’informations dans la tête là, vous voulez que j’explose ? » Jude s’arrêta pour le fixer légèrement avant de poser sur le bureau devant elle une tasse de thé sans sucre. « - Oh, qu’elle est mignonne, elle connait mes petits secrets. » Tout sourire, Imran pris la tasse toute chaude, avant de boire une gorgée qui lui brula légèrement la langue. « - Pacey en pédiatrie, avec qui je travaille le dimanche viens de me le dire. » « - Pacey ? Oh. Le mec du téléphone. L’infirmière avec qui vous bossez le jeudi et vendredi… mais oui ! Monsieur spaghettis ! » Il venait d’avoir une illumination, commençant déjà à faire demi-tour. Il s’arrêta une seconde, se retourna, fronça les sourcils. « - Dite à Jefferson que j’attends toujours son compte-rendu sur le patient 47512. Ou 54128. Celui de 18h hier quoi. » Et il repartie l’air de rien, jusqu’à ce retrouvé dans la chambre de Neela. Il savait parfaitement que cela signifiait que le bébé était née prématurément. Donc Neela était seule, des kilos en moins, coincé dans un lit. Elle avait sans doute besoin d’un peu de compagnie, bien qu’Imran voyait bien pas mal monde être déjà passé à sa chambre. Il aurait peut-être du ramener un croissant ou un truc, vu la bouffe ignoble que servait quotidiennement l’hôpital – sauf chez les psys, qui n’avaient pas le temps de descendre à la cafeteria et qui mangeaient plutôt au restau d’en face.

« - Namaste. » Il attrapa une chaise qu’il tria jusqu’au lit de Neela, gardant sa tasse de thé encore chaude dans sa main. « - Comment te sens-tu ? Tu as besoin de quelque chose ? Parce que je risque pas de bouger maintenant que j’ai le cul sur une chaise, j’te préviens. »

Pan-pan ? Sérieusement ? Peut-être que le combo théine plus Caféine n’était pas une bonne chose pour son cerveau, surtout quand il y a 90% de caféine dedans. Mais passons, ce n’était pas vraiment comme si c’était important et Imran ne savait pas s’il devait faire semblant de s’être pris une balle ou deux ou s’il devait ignorait cette salutation des plus étranges. Son côté médecins se doutait bien que cela était sans doute dû au manque de mouvement et d’action de la pauvre femme qui était allongé là. Neela avait accouché, plus tôt que prévue. Elle venait de faire cette choses extraordinaires qui était de donner vie. Un sentiment, un moment qu’aucun homme ne pouvait réellement comprendre. Elle avait vécu ces derniers mois avec un petit être dans son ventre, un être qui continuerais de faire partie d’elle-même maintenant qu’il n’était plus lié « physiquement » à elle. Observant Neela du coin de l’œil, il ne pouvait s’empêcher d’être rassurer. L’accouchement n’était jamais facile. Quelque chose aurait pu lui arriver à elle ou au bébé. Une partie de lui s’était inquiété. Maintenant, il était plus ou moins content de voir que tout était… normal. Elle allait en avoir besoin de temps, pour maigrir. Bah quoi ? Sa relation avec Neela avait toujours été particulière. Il ne la considérait pas vraiment comme son amie, mais elle était bien plus qu’une connaissance parce qu’elle connaissait pratiquement toute sa vie. C’était d’ailleurs son médecin, mais ça, c’était autre chose. A chaque fois qu’il la voyait en dehors de leurs rendez-vous préenregistré, cette partie-là de leur histoire était quelque peu effacé.  Le médecin et le patient n’existait plus, jusqu’à ce que Neela lui rappel d’arrêter ces conneries, ce qui est en soi, impossible.

« - Tu sais que le Yoga c’est fait en partie pour libérer l’âme de sa condition charnelle ? Tu serais surprise de tout le bien que ça pourrait te faire, mais passons, je suis pas là pour te vendre un abonnement chez Maitre Parvesh.»

Prenant place sanas attendre quoi que ce soit et ignorant le ‘non’ très expressif de Neela, il leva la tête, fixant la jeune femme. Pourquoi non ? Elle ne voulait pas de lui dans sa chambre ? La chaise n’est pas solide ? Ah… c’est vrai. Neela est une femme. Et elle avait besoin d’être un peu plus présentable dans ce genre de situation. Il leva les yeux aux ciels une fraction de seconde, laissant Neela faire ce qu’elle voulait. Devait-il lui dire que sa coiffure était parfaite ou ?

« - Aie. » Lança-t-il face à la remarque de Neela. Avoir un gosse qui sortirais par d’ailleurs, déjà que parfois c’était tout simplement difficile de faire ses besoins. Pourquoi tant de haine ? Elle se repris alors, se rendant compte de son exagération, en disant que peut-être avec une transplantation il y aurait une possibilité. « - Tu sais qu’en plus je crois que j’ai lu un truc sur un homme qui a troqué son pénis contre un vagin et qui en plus, a réussi à avoir un gosse après, par fécondation in vitro. » Il faisait « oui » de la tête comme si tout ceci était ultra sérieux et qu’il n’y avait pas plus important comme discussion. Bien entendu, c’était à cause de Neela. C’est elle qui avait lancé le sujet.

« - Pourquoi les lunettes fascinent autant… » Il haussa les épaules et posa sa paire sur son nez, dans un air des plus sérieux. « - Heureuse ? Je sais que je suis sexy, pas la peine de me le dire. » Il lui offrit un sourire, gardant ses lunettes sur son nez. Il ne les utilisaient pas souvent, mais comme il ne dormais pas comme la plupart des personnes normal, il forçait un peu plus sur les yeux que les autres et ont lui avait conseillé d’utilisait une paire la nuit.

« - Non, pas du tout, pourquoi je devrais l’être ? » Il fronça les sourcils. « - J’suis juste un homme ultra busy. Mais j’suis pas là pour parler de ma personne. Déjà, fille ou garçon et quel est son prénom ? J’dois m’attendre à un truc typique indien hyper long qui va traumatisé le gamin durant son enfance ? Parce que si c’est ça, tu peux direct me l’envoyer en séance. »

Travailler toute la nuit, c’était quelque chose d’assez courant pour Imran. Il était donc habitué à cet état de somnambule à la ramasse. Il avait peut-être des manières un poil étrange, mais quand on connaissait le spécimen, ça paraissait normal. Le truc avec Imran, c’est qu’il avait beau donner l’impression qu’il n’en avait rien à faire, il surprenait toujours en démarquant quand on s’y attendait le moins. Neela qui avait accouché, s’était une chose qu’il ne pouvait pas laissé de côté. D’une part, il était curieux de savoir à quoi aller ressembler son enfant et d’une autre, il ne pouvait tout simplement pas manquer l’occasion de se moquer d’elle. C’était un jeu, mais il y avait bien plus depuis bien longtemps. Si à la base Neela n’était son médecin, Imran savait par avance qu’aujourd’hui elle avait une toute autre place. Il avait encore simplement du mal à l’accepter alors il continuait à faire le con.

« - Oh, mais non, mais non. » Il lui fit une petite moue, histoire de jouer le jeu. « - J’en suis certain, mais laissons tomber. Je suis pas là pour le Yoga, hein. Mais j’aimerais bien aller à un cours avec toi. J’suis certain d’avoir une très très belle vue si je me place au bon endroit. » Assis près de Neela, il souriait bêtement. Pas parce qu’il imaginait la scène, non, parce que c’était vraiment pas le moment de draguer. Elle ne devait pas se sentir super dans son lit d’hôpital. Cependant, il savait que la drague, même sous cette forme là – c’est-à-dire pas subtile – avait son petit effet. Ça augmenter l’ego, rassurer sur la situation… enfin bref, il l’avait fait exprès. A côté, il avait une trentaine de choses en tête et il sentait qu’il n’allait pas tarder à saturer. C’était le prix à payer quand le travail passait avant tout. Le prix à payer quand rien d’autre ne compte autant. Il avait la gestuelle et le regard d’un droguée. Et pourtant il ne l’était pas – il aurait été un piètre remake de docteur House, alors ça servait à rien. Cependant, il arrivait à suivre la suite de la conversation et même à imaginer les choses horribles que disait Neela. Sérieusement, elle avait une imagination cette femme.

« - Heureusement que le monde est-elle qu’il est et que les hommes ne devrons jamais accouché de quoi que ce soit. » Il ne disait pas ça pour renforcer le fait que la douleur pouvait parfois être insoutenable, non, il disait ça plutôt parce qu’il ne voyait pas le but de cette conversation. Les hommes n’allaient pas prendre la place des femmes. Nop. La nature est ainsi faite, ne la changeons pas trop. Le plus drôle là-dedans, c’était qu’Imran prenait la conversation très aux sérieux tout en étant complétement à l’ouest. C’était drôle à regarder, mais à côté, il entretenait toujours ce genre de conversation avec Neela. C’était assez extraordinaire la façon dont les choses se suivaient, les unes après les autres, sans pour autant avoir un quelconque rapport. Mais la réponse de Neela concernant l’article qu’Imran avait lu n’était pas du tout ce à quoi il s’attendait… « - Ok, les BD pour enfants, c’est fini pour toi. Sinon j’te décorne ta licorne. » Il la réprimandait, comme un papa devant sa fille qui disait une connerie. Le pire, c’était qu’il disait vrai et qu’il parlait bel et bien d’un truc qu’il avait lu. Mais après, Imran avait tendance à lire trop de choses et parfois à s’embrouiller complétement.

Pourquoi les femmes sont-elles toujours affreusement attirés par les hommes portant des lunettes ? Alors quoi ? La génération « être geek c’est chic » était toujours pas fini ou alors les femmes avaient subitement une régression à l’apparition d’un mec à lunette ? Imran ne savait pas et sérieusement ça le faisait plus chier contre chose. C’était des lunettes de vues, basta. Y’a quoi d’énorme là-dedans. « - Mouais… » à la mode, mon cul. En posant ses lunettes sur son nez, il fit mine que ça le rendait plus sexy avant d’entendre la remarque de Neela. « - Petite étincelle, hein ? » Il retira ses lunettes, qu’il rangeait, l’air de rien. Il s’adossa mieux à son siège, évitant tout de même de penser à cette irrésistible envie qu’il avait de se lever et d’aller jeter un coup d’œil au dossier de Neela – histoire de savoir ce qu’elle avait actuellement dans le sang. C’était un curieux de nature, alors forcément, il ne pouvait s’empêcher d’imaginer des tas de choses. Il posa ses yeux sur Neela, calme et serein. D’un ton rassurant, il avoua : « - Si j’avais été en colère contre toi, tu l’aurais su, crois-moi. » Il afficha un léger sourire. Il avait juste manqué de temps, sans doute. Si ça avait inconscient, il s’en excuserait. Mais c’est vrai que depuis la soutenance d’une petite Blonde, Imran avait moins cherché à aller vers Neela. La vérité c’était qu’elle approchait aussi de son accouchement et Imran ne voulait surtout pas bousculé son mode de vie ou faire quelque chose qu’il regretterait, surtout à une période aussi importante de sa vie. Puis il leva les yeux. « - Tu as fait quoi ? » Bidouillé son livre, ça voulait dire quoi ?

« - Acha. » Une petite fille, merveilleux. « - Je vois ce que tu veux dire. Tu as pensé à quelque chose en attendant ? » Bah quoi ? Lui il avait rien en tête, mais après neuf mois, elle avait surement une petite idée.

« - Je parle de ton cul, bien sûr ! » Et il ria, parce qu’il ne savait pas comment elle pouvait imaginer une seule seconde qu’il parle de ceux des fesses du prof. Quand même, il fallait un minimum de logique là-dedans et Imran parait beaucoup sur la splendide vue des fesses de Neela pendant un cours de Yoga. Il n’y avait pas à dire, il ne lui avait pas fallu longtemps pour faire une remarque dans le genre, mais c’était une habitude. Surtout avec Neela en fait. Il s’en rendait  compte d’ailleurs. Ce n’était pas avec n’importe qui que monsieur Johar allait blaguait sur ça. Il n’était pas du style pervers à y pensait tout le temps, hein. Mais c’était le genre de conversation qui en disait dix fois plu sur la personne d’en face qu’une simple conversation sur la météo. Bien entendu il aurait aussi pu faire une remarque sur sa poitrine plus que généreuse, mais ils avait que dans quelques semaines tout ce jolie paysage allait descendre d’un cran. Ah, la magie de la maternité, c’était beau. Ça changeait le corps d’une femme en très peu de temps. Mais de toute façon, Neela n’avait pas besoin de tout ça. Elle était très bien naturellement. Mais passons, ils étaient pas là pour parler de ça.

Attendez, Il y avait des avantages  à être un homme, tout comme il y avait des avantages à être une femme. La façon dont Neela voyait les choses étaient purement lié à sa douleur récente de l’accouchement de sa fille, tout simplement. Mais de la façon dont elle parlait, elle donnait aussi l’impression ne regrettait l’insouciance des hommes. Puis soudain, elle capta son attention. Oh, il avait déjà arrêter de boire, pour sa femme. Parce qu’il avait eu une raison, mais il préféra ne pas y penser et plutôt ce concentrer sur une petite chose :

Il rait : « - J’ai une collection entière de… » et puis il se mit à réfléchir. « - J’ai une collection entière de film pornos ? De petite culotte en dentelles troué ? De joie petit jouet électronique, non mieux ! De poupée gonflables ! Je le savais…  » En y pensant, le plus étrange, c’était qu’Imran lui n’avait pas le moindre magazine porno ou films chez lui. Il n’y avait pas non-plus de gadget en tout genre ou quoi que ce soit. En y réfléchissant, il avait du mal à imaginer Neela matant un magazine porno, haha ! Mais pourquoi-pas, de nos jours, il n’y avait pas de limite. Et Neela le prouvait sans doute très bien. Le monde avait évolué, grandi aussi. Et le tabou devenait presque inexistant. « - Hey, ho. On se calme ma petite. » Il n’avait pas besoin d’en dire plus. Il savait qu’elle ne visait pas les BD pour enfant mais plutôt le reste de ses vise. Ça n’avait rien d’étonnant d’ailleurs.

Tout un coup, la jeune femme parla d’étincelle et forcément Imran le nota. Il se demandait ce qu’il y avait de différent et d’un autre côté, il trouvait ça très attachant. Mais avec l’explication de Neela il voyait où elle voulait en venir. Prenant un air majestueux – c’était le mot – Imran fit la seule chose qu’il pouvait faire lorsqu’il était aussi fatiguée et à l’ouest. Il fit une citation. « - L’affection est le reflet de l'âme, l'amour est dévotion à dieu et la passion, le but de la vie. » Il salua, tel un poète fier de lui-même.  Dans son cas à lui, sa passion ne résidait plus que dans son travail et c’est tout ce qui comptait. Dans son cas à lui, il avait toujours cette sensation qu’il n’avait plus d’âme ni de foi. Oui, il avait perdu les deux premières choses, vivant accroché désespérément à la dernière. Il offrit un léger sourire quand Neela avoua qu’elle aimait ça chez lui. C’était gentil, vraiment. Et puis Neela dire ça, c’était un peu comme un miracle au fond, non ? Puis, contre toute attentent, elle se releva un peu plus, excité par l’idée  d’imaginer ce qu’Imran ferait si jamais il était véritablement en colère contre elle.  Et le psychiatre ria tellement l’idée était stupide. « - C’est trop facile ça. » Puis il reporta son attention un instant vers l’extérieur. « - Tu as essayé quoi ? » Il était curieux de savoir ce qu’elle avait fait quand même. Ça commencé à l’inquiéter quand même. « - Ouais, je m’en souviens. » Il aurait dire qu’il s’excusait, mais il savait que s’il faisait ça, il devrait dire pourquoi il avait trahi sa petite promesse. Alors il préférait laissé couler et écouter la suite. Neela lui avoua qu’elle n’arrêtais pas de faire le même rêve alors du coup, elle avait un peu fouiner chez lui.

Un peu plus et il se serait pris un fou-rire. Elle avait l’air d’hésitait un peu, comme une enfant craignant avoir fait une connerie. « - Ah ? Non, ça ne me dérange pas. Tu as mis des annotations du coup, c’est ça ? » Il fronça les sourcils. « - Je croyais que tu l’avais déjà lu ? » Ce n’était pas le genre de chose qui l’aurait mis en colère, vraiment. Il en fallait bien plus d’ailleurs. Il haussa les épaules, l’air de rien. « - Je lirais ça en rentrant alors. Mais ce n’est pas n’importe quel copie. C’est la toute première parution. La jaquette du roman final avant de lancer les impressions. » Qu’elle est fouinait chez lui, il pouvait pas lui reprocher. S’il l’avait ramené chez elle comme prévu, elle en serait surement pas arrivé là, donc il n’avait rien à dire et comprenait parfaitement. De toute façon, ces secrets à lui ne pouvait pas se retrouvait caché dans une boite de chaussure.

« - Et c’était quoi comme rêve ? Tu sais que je peux t’aider là-dessus. » Il parlait très sérieusement et sans doute Neela pouvait remarquer de nouveau cette petite étincelle dans ses yeux.  Déchiffrez un rêve pouvez être clairement amusant.

Roma ? Aditi ? Simran ? Mohini ! Non, non, Imran n’allait surement pas être très utile là-dessus. Au niveau des noms, il n’en avait pas la moindre idée et la plupart de ses noms étaient celle de conquête où de connaissance, alors bon. Et alors qu’il réfléchissait, Neela avoua. Elle avait pensé à Maya. « - Ouais, je vois. Mais si le papa est pas là, tu t’en branle, hein. C’est toi qui passera le plus de temps avec TA fille, donc c’est à TOI de choisir. N’attend pas. » Il disait pas ça comme ça, il était sérieux. D’un point de vue logique le père ne donnait pas l’impression d’être très présent alors bon.  Mais Imran avait autre chose en tête. « - Ouais, voilà. Mais Maya… » Et il ricana bêtement.  Le regard malin, Neela compris que quelque chose se tramait dans la tête du Psychiatre. « - Aie. Encore de la haine. Bon, d’accord, t’es prête ? » Il pris une pause, se préparant à imiter la voix d’une star indienne trop connu dans le monde. « - Maya… Maya. Je ne sais pas. Même moi je ne sais pas comment ou qui est Maya. Elle est seulement dans mon imagination, dans ma tête.  Maya est le genre de fille pour qui on tombe amoureux.  Maya c’est le genre de fille pour qui tu laisseras ton tomber ta copine. Elle vient dans nos rêves. Elle est très belle. Maya dance, mais pas comme toi. Elle dance pour elle-même. Maya est tout ça et pourtant, elle reste simplement Maya. » et il fredonna l’air du film ‘Dil to pagal Hai’. Bon, bien entendu, ce n’était pas le dialogue mot pour mot, mais ça lui faisait pensé à ça. « - Maya… » et il écarta les bras à la façon de Sharukh Khah, heureux de sa petite prestation.

« - ]Je faisais surtout de l’humour. » Il offrit son plus beau sourire. C’était amusant d’imaginer les choses et de balancer les premiers trucs stupide qui lui passait par la tête. Même si cela lui donnait l’air d’avoir encore 16 ans et de ne rien connaitre à la sexualité. Que Neela est une tête ou non à faire ce genre de chose, c’était le cadet de ses soucis. « - Quelque chose de plus classy, hein ? » Il savait parfaitement de quoi elle parlait. Petite tenue en dentelle, rien de trop voyant, mais assez excitant dans le genre. Mais passons, il n’allait pas passer la journée à parler de ça quand même ! Il était là seulement pour voir si tout allait bien et aussi pour la féliciter. Elle avait accouché, alors c’était logique qu’il passe. De toute façon sa vie, il la vivait ici. A l’hôpital, assis sur son fauteuil à voir défiler des gens qui quelque part, étaient là sans le vouloir. Il ne faisait que travailler ici et parfois, il se plaisait à trainer ailleurs parce qu’il n’avait rien d’autre à faire. Ce n’était donc pas étonnant de le voir errer dans tout l’hôpital, tel un fantôme. Un léger sourire apparus sur le visage d’Imran alors que Neela lui disait que sa vie avait tout de même un but. Il n’avait que ça pour tenir debout. Il ne lui restait que ça. Il fallait donc bien quelque chose sinon il aurait déjà était mort depuis longtemps. C’était un peu le dernier fil sur lequel il tenait en équilibre. Mais c’était un fil solide, impossible à détruire. Neela l’avait sans doute remarquer en lisant son livre. Son travail était toujours la chose vers laquelle il retournait, constamment.

« - Exactement. Mais pas sûre que qui que ce soit veuille acheter mes affaires. » Il marqua une pause, fixant Neela. « - Et alors, qu’en as-tu pensé en le lisant la seconde fois ? » Qu’elle n’aime ou qu’elle n’aime pas, il s’en fichait… Encore une fois, il n’avait jamais écrit pour être célèbre. Il n’avait écrit que dans la peur de se retrouver de nouveau dans l’incapacité à se souvenir de quoi que ce soit. C’était ironique quand même. Car aujourd’hui, il aurait pu tout donner simplement pour oublier l’existence d’une personne ne particulier, mais il ne pouvait s’y résoudre car il ne pouvait pas accepter de faire un tel affront envers la personne qu’il continuait à aimer le plus en ce monde.

« - Comme tu veux. » Il fronça les sourcils, curieux. Que voulait-elle dire ? Etait-il dans le rêve ? Neela semblait songeuse, mais elle avait de quoi. Elle avait déjà pas mal en tête, surtout avec sa fille maintenant. Et cette vie, ce n’était pas celle qu’elle voulait pour sa fille. Il le comprenait. Et Imran avoua alors : « - Cela ne signifie pas pour autant qu’elle ne sera pas heureuse. »

C’est alors que Neela lui avoua une chose : le prénom de sa fille. Et qu’Imran, dans sa classe habituel fit la chose la plus stupide et la plus indienne du monde : il récita un film du King Khan dans toute sa splendeur. « - J’en suis fan. Je passe ma vie à mater ça, entre deux-trois séances. Ah, Madhuri-jiii… » Il n’avait pas besoin d’en dire plus. Mais un peu d’humour, ça ne pouvait faire de mal à personne, non ? C’est alors que Neela pris un ton plus sérieux. Elle avait besoin de dire quelque chose et Imran, toujours un peu dans son délire, lança un très simple : « - Je suis tout ouïe. » Il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui dise ce qu’elle lui avoua. Le rêve dont elle parlait plus tôt était un rêve érotique dans lequel Imran y était, mais il ne se familiarisa pas avec ça. Généralement, ça ne voulait rien dire de très extraordinaire.

« - C’est quoi alors ? » Il l’observa, curieux. Avant de disparaitre de tout émotions…

« La vérité est que je commence à avoir des sentiments pour toi. »

C’était tout ce qu’il avait entendu. C’était tout ce qui comptait. Quelque chose était en train de lui faire mal, là, au fond de sa poitrine. Comme si quelque chose reprenait vie pour aussitôt mourir. Neela s’ouvrait à lui comme jamais il ne l’aurait imaginé. Elle parlait de ses sentiments, de son ressenti et de possible regret. Elle lui disait qu’elle ressentait quelque chose à son égard, au point où cela transformait la vision qu’elle avait de lui. Des sentiments. Elle préférait lui dire, parce qu’au fond, elle savait qu’il y avait une chance que quelque chose se produise. Le silence prit place, comme par obligation. Il savait que maintenir un blanc n’arrangerait rien à ce qu’elle ressentait et cela ne ferait qu’installait un certain malaise. Quelque chose était en train de se produire. Quelque chose était en train de naitre, là tout au fond de lui et il le savait. Il ne pouvait pas y échapper, mais il était là. Coincée. Assis, trop éveillé pour savoir que ceci n’était pas un rêve. Le sourire qui était plus tôt sur ses lèvres avaient facilement disparus. Il ne fixait rien, si ce n’était le vide de sa propre conscience. Il était encore tôt, peut-être qu’il pouvait inverser la vapeur ? Peut-être qu’il pouvait essayer de changer ce qu’elle pensait, lui faire croire qu’elle se trompait et dieu sait qu’il aurait pu, mais il ne pouvait pas s’y résoudre. Il s’était attaché à elle, malgré tout ce qu’il faisait. Malgré même les limites qu’il s’imposait. Son regard se porta sur une chose bien précise. Un objet doré qui ornait son doigt. Ce qu’elle venait de dire, c’était des mots qu’il ne pensait plus jamais entendre.

Il essaya de relever la tête, mais il se contenta de ne pas bouger, comme une statue, coincé entre les secondes de la vie. « - Je… » Il se tourna enfin vers Neela, posant ses yeux sur elle. « - J’apprécie, Neela. J’apprécie ta franchise et je ne peux que te répondre honnêtement. Mais tu sais déjà, n’est-ce pas ? Je préfère qu’on en reste à ce qu’on a déjà. » Même si c’était trop peu, pour lui, comme pour elle. Par instinct de survie, Imran se releva. Comme près à fuir. C’était ce qu’il y avait de mieux à faire dans ce genre de moment. Partir en courant et éviter que quelque chose d’autres ne se produise. Mais il y avait quelque chose qui restait là, au fond de sa gorge et alors que dans un silence de plomb il se dirigeait vers la porte, il s’arrêta. Incapable de rester, comme incapable de partir.

« -[color:de89=##2a8182] J’ai du mal à y croire tout de même. » Sa voix était lente, s’était plus une réflexion pour lui-même qu’une remarque. Mais tout ceci semblait si irréel qu’il ne pouvait s’empêcher d’y penser. « - Tes sentiments, il ne vont rient t’apporter de bon. » Il se retourna alors, pour regarder Neela. « - C’est une fatalité. Tu feras mieux de les oublier. Crois-moi. »