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| _ Second Chances ft. Ally | |
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| Sujet: _ Second Chances ft. Ally Dim 31 Aoû 2014 - 19:39 | |
| On avait tous le droit à une seconde chance. Du moins Logan y croyait fermement depuis qu'il avait rejoins la garde de nuit à l'hôpital St John. On l'avait très vite gratifier d'être une « tête brûlée » parce que le règlement lui passait au dessus de la tête ou bien qu'il s'y essuyait les pieds dedans. Peut-être que c'était un peu exagéré puis qu'il était toujours en poste aujourd'hui, mais dans le fond on ne pouvait cacher la vérité sur son caractère très axé sur l'insubordination. Même temps on ne pouvait pas dire que le psychologue n'avait pas oublié de le noter plusieurs fois dans son évaluation psychologique. Cette nuit là était une de ces nuits calmes ou le monde semblait avoir oublier de créer quelques accidents pour leur donner du travail. Il n'avait pas encore de décès à déclarer, d'amputation à effectuer. Bref, une de ses nuits où l'on se demandait pourquoi on était là. Alors, le nez plongé dans quelques papiers à remplir pour faire plaisir sur chef de service, Logan regardait le temps passer. Quoi que c'était plutôt qu'il ne passait pas. Il courait en lui un manque certain d'adrénaline. C'était bon pour le palpitant. Poussant plusieurs fois des soupires, il levait les yeux vers l'horloge. Les aiguilles n'avaient semble-t-il pas l'intention de bouger plus vite s'il levait la tête plusieurs fois dans la même minute. A croire qu'il était entrain de jouer à Un-deux-trois-soleil avec. Mais du coup elles auraient perdu depuis longtemps, ou pas. Manchonnant le capuchon de son crayon, Logan s'était mis à fixer bêtement l'horloge, perdu dans ses pensées. Il se souvenait de ses soirées au camp Black Horse, les parties de carte avec son frère et les autres membres de son unité. Les histoires en tous genres qu'il fallait se raconter pour se changer les idées, ceux qui écrivaient des lettres à leur famille. C'était pourtant il y a deux ans tout cas. Impossible de se l'enlever de la tête. Parfois quand il dormait, il avait l'impression de revivre ses moments intenses. Les urgence n'étaient parfois qu'un moyen d'oublier ou de revivre d'une façon plus intense son passé dissolu. Logan avait laissé beaucoup de choses en Afghanistan. Il se demandait s'il n'y avait pas laissé son âme. _ Hey Logan ! T'es avec nous ? Le médecin sursauta légèrement, surpris par cette voix soudaine et pourtant familière. C'était Carter. L'homme s'approchait de Logan, le sourire aux lèvres. Signe qu'il avait encore une bonne blague en tête et qu'il comptait bien la balancer à la figure de l'ancien militaire. _ Bah alors ? Tu nous gratifie pas d'une petite visite à l'accueil ? _ Non, je suis au prise avec mon dossier. Tu sais, pour une fois que je fais semblant de bosser. _ C'est vrai que c'est rare. Les deux hommes se mirent à rigoler. Un peu de compagnie ça faisait pas de mal et puis ça lui faisait oublier sa partie de Un-deux-trois-soleil avec les aiguilles de l'horloge murale. C'est alors que Logan vit une silhouette qu'il connaissait et à qui il adressa un sourit amicale. Il reconnaissait la jeune médecin légiste qu'il avait déjà croisé plusieurs fois à la morgue. Un endroit pas très attrayant qu'il fréquentait régulièrement. Pourquoi ? Parce qu'il aimait comprendre, savoir pourquoi parfois Dieu avait décidé de les empêcher de sauver quelqu'un. Parfois c'était parce qu'ils avaient raté quelque chose, alors la prochaine fois il serait paré pour ce bras de fer avec le seigneur. Mais pas ce soir. Il se contentait de la regarder en attendant qu'elle s'approche. |
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| Sujet: Re: _ Second Chances ft. Ally Dim 7 Sep 2014 - 23:22 | |
| Le passé, Ally avait toujours préféré le laisser au passé. Parce que c'était plus simple, comme c'était plus simple de traverser les Etats-Unis et de refaire sa vie en Californie pour oublier le Massachusetts. Non, on ne pouvait pas dire d'Ally qu'elle aimait affronter ses travers et faire face aux phases les plus sombres de sa vie. Pourtant, de là à dire qu'elle en oubliait ces moments-là, il y avait un pas de géant. Emma, elle y pensait à chaque instant. Même dans les plus beaux moments qui avaient marqué sa vie après le décès de sa sœur, la disparition de celle-ci avait pesé sur ses épaules. Qu'aurait-elle dit de chacun de ses choix ? Qu'aurait-elle pensé de ce départ brusque, de cette façon qu'elle avait eu de refaire sa vie du tout au tout, d'abandonner sa famille et ses projets pour se refaire toute entière ? Sans doute pas beaucoup de bien... Mais Ally se refusait à penser à ça. Elle avait eu sa façon de gérer le deuil et cette culpabilité qui l'assaillait encore aujourd'hui. Elle ne s'en était pas remise, et elle ne pensait pas que ce serait possible un jour. Elle avait tué sa sœur. Ou plutôt, elle n'avait pas été capable de la soigner, mais ça revenait au même, non ? Dans tous les cas et qu'elle retourne le problème dans n'importe quel sens, elle était coupable. Et tout ce qu'elle se forçait à laisser à derrière elle venait de lui exploser en pleine figure.
Même en traversant le pays, même en changeant de spécialité et chacune de ses relations, quelqu'un avait trouvé ce dont elle s'était rendue coupable et s'était fait un malin plaisir à le lui faire savoir. Quel qu'ait été le but de ce corbeau, Ally en était ressortie démolie. Comment aurait-il pu en être autrement ? Cet anonyme avait choisi son seul jour de gloire, le seul jour où elle pouvait s'accorder la fierté d'avoir accompli quelque chose, pour lui rappeler le pire moment de son existence. Faire bonne figure le temps du reste de la soirée officielle s'était imposé, mais pourtant, son esprit était parti ailleurs dès l'instant où elle avait lu ces quelques phrases. Et depuis, elle n'avait eu de cesse de penser à cet instant où sa vie avait basculé. En fin de compte, même des années plus tard, elle n'avait pas avancé d'un pouce dans son deuil et dans cette culpabilité qui la rongeait encore jusqu'au sang. Ignorer le problème avait, quelque part, été l'issue de secours, et si on avait pu la laisser s'en contenter, elle l'aurait volontiers fait. Parce qu'elle retrouvait à présent cette peur qui la figeait, et l'absence de cette sœur qu'elle aimerait toute sa vie lui pesait plus que jamais. Elle avait ôté la vie à celle qui avait été sa confidente, sa meilleure amie, mais également sa meilleure ennemie. Elle avait pris la vie de la fille que ses parents aimaient tant, et dont elle n'oserait plus jamais croiser le regard. Elle se demandait tous les jours ce qu'ils devenaient, mais ne pouvait s'empêcher de se dire qu'ils étaient mieux sans elle. Ils étaient mieux sans celle qui n'avait pas su sauver Emma. Ils blâmaient sans doute le chauffard, mais quelque part, et même s'ils n'étaient pas prêts à se l'avouer, ils la blâmaient elle. Parce qu'Emma était avocate, et qu'elle aurait pu les sortir de n'importe quel tracas légal, et elle était médecin. Elle aurait pu sauver n'importe qui. Et surtout, elle aurait du la sauver elle.
Alors, non, elle ne comptait pas toucher à un stéthoscope de si tôt. Travailler avec des morts, c'était bien plus tranquille. Elle n'avait plus les mêmes responsabilités. Elle était cachée de tout le monde, dans sa morgue. C'était une zone sécurisée, et puis, elle pouvait mettre Madonna à fond en découpant les tripes d'une prostituée. Pourtant, de temps à autres, elle passait aux urgences. Juste pour revivre cette effervescence qui l'avait autrefois enivrée. Et, cette nuit précise, Ally regardait sa paillasse d'un air dubitatif. Pas de musique à fond, pas de portable et d'échange de messages ou de tweets saugrenus. Il n'y avait pas de cadavre pour l'occuper, aussi, elle ressassait encore une fois cette triste histoire. Elle se demandait si, quelque part, Emma la voyait. Si elle était fière de ce contrat qu'elle venait de signer à l'hôpital en tant que titulaire, ou si elle pestait de la voir refaire sa vie à l'autre bout du pays. Elle n'aurait jamais de réponse. Mais, poussée par une idée inexplicable, Ally avait quitté sa chaise et quitté le lieu glacial. Pas pour son bureau, mais pour l'étage supérieur. A croire que c'était calme partout. Tant mieux pour tous ceux qui, comme elles, se trouvaient être de garde cette nuit. Au loin, près de l'accueil, elle avait reconnu la silhouette qu'elle cherchait. Quelque part, c'était sans doute pour lui qu'elle avait quitté la morgue. Ils se comprenaient, sans qu'elle sache réellement ni pourquoi ni comment. Elle le rejoignit, bien déterminée, sa blouse ouverte fendant l'air derrière elle. « C'est aussi mort qu'en bas, ici ? » lança-t-elle aux deux hommes avant d'ajouter avec un air malicieux, « Sans mauvais jeu de mot, hein, bien sur. » Elle tendit la main au collègue qui se trouvait derrière Logan. « Docteur... » oh putain, oui, docteur ! Elle n'avait toujours pas réalisé que son diplôme lui donnait le droit de s'accorder ce titre. « Ally Fleming. Je suis médecin légiste. D'où le non-jeu de mot, qui serait de très mauvais goût. » Elle se tourna vers Grey : « Ça fait un moment que vous êtes pas passé me voir, vous n'auriez plus besoin de mes services ? » lança-t-elle sur le ton de la plaisanterie.
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| Sujet: Re: _ Second Chances ft. Ally Jeu 18 Sep 2014 - 0:38 | |
| L'esquisse d'un sourire amusé sur les lèvres, il regardait la blonde s'avancer vers eux d'un pas qu'elle semblait vouloir déterminé. Sa première phrase ne fit que sourire de plus bel l'urgentiste accoudé contre le bureau sur lequel il avait mit son dossier. Sans mauvais jeu de mot... Logan aurait pu mourir de rire à cette blague. Toujours sans mauvais jeu de mot. Il la regardait serrer la main de Carter qui adressait un regard rapide à son collègue pour savoir ce qu'il en était. Mais l'animal restait silencieux, trop heureux de pouvoir observer ce petit spectacle comique. Tout ça était vraiment très divertissant pour l'ancien militaire. Les civils n'étaient pas tous des êtres sans tête. Parfois ils en avaient trop, mais dans le cas de la légiste, elle avait ce qu'il fallait d'esprit et d'humour selon lui. C'est là qu'il entendit le bipeur de Carter. _ J'vous laisse, dit-il simplement. Ravis de vous avoir rencontrer Docteur Fleming. Carter adressa un clin d’œil fugace à Logan avant de disparaître dans le couloir qui menait à l'accueil. Les deux docteurs restant allaient avoir une petite conversation sur le manque remarqué du manque d'assiduité de Grey à la morgue depuis quelques temps. Logan se contenta de hocher la tête en arborant un air faussement navré, réalisant une petite moue innocente avec ses lèvres. _ Je le reconnais... Ces dernier temps j'ai réussi à sauver trop de monde, lança-t-il. Vous me pardonnerez de vous empêcher de travailler ? J'ai un excès de zèle. A présent il souriait à pleines dents, l'air gentiment moqueur à l'égard de la jeune femme. Mais elle devait bien avoir l'habitude qu'il la taquine. Un brin charmeur, toujours à l'affût de la moindre bêtise à raconter, tel était l'homme d'action que voilà. Se redressant, il décida enfin à remettre le capuchon de son stylo sur le museau de ce dernier. Ce n'était pas pour cette nuit encore qu'il allait réussir à rédiger entièrement un dossier. Tant pis, au pire il était pas au pièce et c'était toujours mieux de parler avec quelqu'un que de converser avec du papier. _ Mais je vois que c'est pas non plus la zombie party en bas, dit-il. Oui il fallait rester dans le thème morbide de la soirée. Après tout c'était un peu le thème de la vie de tous les jours lorsque l'on travaillait à l'hôpital. La vie, la mort, le quotidien pour tous ceux qui arpentaient les couloirs de St John. Avec un peu de chance, les deux énergumènes présent allaient partir sur une conversation des plus amusantes, en y mélangeant quelques états d'âme parce qu'il était toujours un peu difficile de garder les choses pour soi. Face à Allyn, Logan continuait de sourire, un peu à la façon d'un grand frère protecteur ou simplement d'un ami attentif. Mais il n'était pas du genre à la bombarder de question, même si pour une fois c'était elle qui était venu à lui et non l'inverse. C'était une nuit à marquer d'une pierre blanche, à défaut de pouvoir lui offrir une bière. Puis il n'allait pas la renvoyer à la morgue, côtoyer les vivants c'était plus amusant. Enfin si on trouvait amusant le fait de devoir parfois désincarcérer des gens dans un accident de voiture. Retirer une fourchette de la gorge d'une fille, découvrir un homme avec une brûlure chimique à la jambe à cause de son travail... Mais c'était ça aussi la vie. Est-ce qu'on pouvait porter un jugement la dessus ? Logan en avait vu trop pour en penser quoi que ce soit. Il fallait lutter chaque fois avec le seigneur pour parvenir à faire rester des âmes sur terre. Mais on ne pouvait pas toujours retarder l'inévitable, c'était ce qui faisait des médecins seulement des hommes face à la réalité du monde. Alors même si l'urgentiste s'évertuait à essayer de comprendre pourquoi il n'avait pas réussi à sauver un patient en allant retrouver le cadavre à la morgue, il acceptait d'avoir perdu. Il acceptait également ces amis perdu pendant la guerre, avec un peu plus de douleur dans le cœur. |
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| Sujet: Re: _ Second Chances ft. Ally Sam 25 Oct 2014 - 1:32 | |
| Depuis l'accident, Ally s'était efforcée de penser à autre chose, quitte à traverser le pays pour refaire complètement sa vie. Pourtant, cet instant avait conditionné tout le reste de sa vie. Tout simplement parce qu'elle avait quitté Boston pour Huntington Beach, mais aussi et surtout car la disparition d'Emma avait crée un trou béant en elle, une absence que nulle autre présence ne savait combler. Malgré tous les liens qu'elle avait crées depuis, aucun ne saurait jamais remplacer sa sœur disparue. Ce manque constant n'était pas la seule cicatrice qui lui restait de cette journée pluvieuse à Boston. Il y avait cette profonde peur de la maladresse, d'un mauvais geste ou d'une mauvaise parole. Il y avait cette angoisse constante de ne pas être assez bien, assez intelligente, assez réactive ou assez n'importe quoi pour garder quiconque à ses côtés. Ally n'avait jamais été du genre à se lier très facilement. En réalité, il n'y avait toujours eu que sa famille qui avait réellement compté à ses yeux. Ses parents et sa grande sœur, cette avocate en plein succès qui récoltait enfin les fruits de ce dur labeur qu'avait représenté la fac de droit. Emma, en fait, avait toujours été sa seule réelle amie. Parce que les deux petites filles n'avaient pas eu d'autre choix que de se côtoyer depuis leur plus jeune âge, sans doute. Mais Ally avait toujours admiré sa sœur pour sa beauté, sa maturité, son intelligence, et sa capacité à gérer n'importe quelle situation avec une fierté sans égale. Oui, sa famille avait toujours une part très spéciale dans le cœur d'Ally. Et maintenant qu'elle n'en avait plus, les choses avaient complètement changé, qu'elle soit prête à l'admettre ou non. En amitié, le terme de best friend forever n'avait été synonyme que d'une grosse blague pour elle... jusqu'à ce qu'elle rencontre Jagger. Et la situation temporelle de leur rencontre n'était sans doute pas pour rien vis-à-vis de cet attachement qu'elle avait rapidement éprouvé à l'égard de la brunette. Ally avait trouvé en Jagger cet épaule solide dont elle avait eu besoin. Quelque part, elle avait trouvé en elle une nouvelle sœur. Mais ce n'était pas tout ce qu'elle avait trouvé à Huntington Beach. Ici, c'était comme si elle avait renconstruit entièrement sa vie, juste pour laisser toute cette culpabilité derrière elle. Plus que tout, elle avait peur de devoir faire face à ses parents à leur réaction. Ils la blâmeraient au moins autant qu'elle se blâmait elle, et c'était pour cette raison qu'elle n'avait même pas assisté à l'enterrement d'Emma... Sans réfléchir pendant des années, elle avait quitté Boston, le Massachusetts et cette côte Est où elle avait toujours vécu. Elle avait traversé le pays pour vivre à nouveau, et, croyez-le ou non, elle avait réussi. Jusqu'à cette lettre, elle avait réussi à se reconstruire peu à peu. Avec Jagger à ses côtés, avec Hendrix, avec Cohen... et avec ces rencontres un peu plus brèves qui avaient égayé son quotidien. Avec cet inconnu -qui ne l'était plus réellement- avec qui elle partageait la garde d'un chat vicieux, avec ce taré qui partageait la vie de sa meilleure amie... Oui, ici, elle s'était reconstruite peu à peu. Elle savourait chacune des difficultés qu'on lui balançait à la figure, juste parce que c'était ça, vivre. Sa thèse avait été digne d'un marathon interminable mais, maintenant, en regardant en arrière, Ally était fière de ce qu'elle avait accompli. Il restait cependant ces mêmes angoisses et peurs qui avaient entaché sa façon de concevoir les relations, quelles qu'elles soient, mais aussi ses ambitions professionnelles. D'un rêve de travailler en urgences ou en chirurgie, Ally était arrivée à travailler en médecine légale. Pour ses propres raisons, qui paraissaient évidentes lorsque l'on connaissait son passif. Mais il restait toujours en elle cette envie de connaitre l'urgence, le frisson et la pression, la satisfaction de sauver une vie... Médecine légale signifiait plus de patient vivant, plus de risques... Mais également absence de cette adrénaline pour laquelle elle avait en partie entamé ces études-là. Un mal pour un bien, se disait-elle régulièrement pour se rassurer et laisser ses regrets au placard. Mais à chaque fois qu'elle montait à l'étage des urgences, d'habitude si animé, elle ressentait une certaine nostalgie... Pourtant, pas une seule seconde elle s'était mise en tête de tenter quoi que ce soit. Elle était aujourd'hui médecin, mais elle ne pouvait pas exercer ici. Légalement, ça craignait un peu, et puis et surtout, elle ne se voyait pas affronter un patient... vivant. Qui risquait de mourir, quoi. Pourtant, encore une fois, alors qu'à la morgue raisonnait un silence de... mort, Ally avait été attirée par les urgences. Par leurs distributeurs de café incomparables, surement. Pourtant, elle ne s'était pas arrêtée devant les automates et s'était aussitôt dirigée vers un visage connu : celui du docteur Grey. La blonde s'était glissée à l'accueil comme si de rien n'était, alors qu'au final, ce médecin, elle le connaissait assez peu. Elle s'imposait sans gêne, typiquement Allyen, en fait. Le dénommé Carter se présenta à son tour et lui serra cordialement la main avant de s'excuser. « J'vous laisse. Ravi de vous avoir rencontrée, Docteur Fleming. » Docteur Fleming... Ouais, décidément, elle ne s'en remettait toujours pas. Elle eut un bref sourire fier qu'elle abandonna aussitôt pour reprendre son sérieux. « De même. » La blondinette, malgré le bordel monstrueux que représentait son esprit, ne manqua pas le clin d’œil que Carter lança à Grey. « Qu'est-ce qui se passe ? Y'a une caméra cachée ? Vous allez me faire peur avec une araignée en plastique, et ça va passer sur une chaîne canadienne ? » Elle se racla la gorge et passa une main dans ses cheveux. « OK, mais dites-moi que ma coiffure est potable et que j'ai pas un morceau du colon que j'ai disséqué tout à l'heure sur ma face. » Ally, fidèle à elle-même, quoi -comme les labradors. S'en suivit une petite réprimande d'Ally au médecin qui lui faisait face. Evidemment que ce n'était pas important. Le docteur Grey n'était en aucun cas engagé à se rendre à la morgue, ce n'était pas son job. Mais si la blonde était plus qu'horripilée par la simple présence de certains collègues -commençons par son chef, qu'elle avait envie d'étrangler rien que lorsqu'il respirait... ce qui était le cas une grande majorité du temps et donc largement problématique, avouons-le-, d'autres en étaient l'exact opposé, comme le docteur Grey. « Je le reconnais... Ces derniers temps j'ai réussi à sauver trop de monde » s'excusa ? l'urgentiste. La jeune femme arqua un sourcil amusé. « Vous me pardonnerez de vous empêcher de travailler ? J'ai un excès de zèle. » Elle fit mine de le regarder de haut -alors qu'elle était largement plus petite, mais passons ce détail-, et, avec une grimace, finit par dire : « Bof, ça me fait plus de temps pour comparer les cafés des différents services. Et puis j'ai eu à faire dernièrement avec ce... cette... » Elle était fière de ce qu'elle avait accompli, mais elle eut quand même un air traumatisé. Comme si elle avait vu la guerre. Ou une grosse mygale. « ce... cette thèse. » Elle marqua une pause et ajouta : « Mon étude est statistiquement correcte et significative. D'ailleurs, si ça vous intéresse, c'est l'expresso de la machine de gauche le meilleur de tout Saint John », conclut-elle en tendant la main vers le petit troupeau de machines installées près d'une petite salle d'attente. « L'avantage des morts, c'est qu'ils ne peuvent pas se plaindre de l’haleine de café. J'aime les morts. » Et si on ne l'arrêtait pas, elle continuerait à parler de café, puis arriverait sans aucun mal à bifurquer sur le sujet passionnant qu'était -au hasard- l'élevage abusif des vers à soie en Chine. « Je vois que c'est pas non plus la zombie party en bas » fit heureusement remarquer le brun. « Han, si seulement, ça ferait un peu d'animation... » soupira-t-elle. Et puisqu'elle connaissait un peu the Walking Dead, elle savait qu'il faudrait frapper le cerveau. « D'ailleurs c'est plutôt à moi de vous faire des vannes dans le genre... oh attendez, j'en ai une bonne... Vous avez toujours pas de cas d'Ebola ? » pouffa-t-elle. Bon, ok, c'était pas marrant. Mais les études, ça rend débile, c'est bien connu. « Je pourrai bosser dans les labos d'en haut sur des cadavres... » Le rêve des médecins, hein. « Mais si vous avez juste des grippes ou des gastros, gardez-les pour vous. C'est chiant, si j'ose dire. » Elle réussit à garder son sérieux quelques secondes, puis ajouta -le pompon sur le gâteau : « Blague de merde, je suis désolée... » Ally jeta un large coup d’œil à la ronde pour estimer l'état du service. Mais il fallait bien l'avouer, c'était aussi mort qu'en bas. Elle ne put donc s'empêcher d'ajouter, taquine : « N'empêche, si c'est la tête de votre service tous les jours, je comprends pourquoi j'ai personne en bas... et ça n'a rien à voir avec votre efficacité ! »
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| Sujet: Re: _ Second Chances ft. Ally Mer 12 Nov 2014 - 18:14 | |
| Chaque jour était semblait à un autre et pourtant chaque jour était un autre jour. Chaque nuit… Un enfer. Mais dans l'ensemble, Logan était heureux de ne pouvoir dormir la nuit. Ainsi il ne pouvait pas revoir l'horreur de sa vie, l'horreur de ces morts. Pour toujours, il se souviendrait de la mort de Jones, d'avoir traîné le cadavre jusqu'à un abri avant de finalement se faire secourir. Lui, le dernier rescapé de son unité. Trois ans qu'il avait quitté l'armée et tout ça ne l'avait jamais quitté. Dans ses moments là, il devenait comme fou, voulait sauver tout le monde même s'il en était bien incapable, il n'était pas un héro. Mais ce soir, pour son service, l'heure était calme. Peut-être trop calme, il n'arriverait pourtant pas à finir de rédiger ce maudit dossier qui n'était là qui pour lui gâcher la vie. Ou peut-être moins que le dernier chef de service. Mais personne n'était contre Logan, il était juste contre le reste du monde, muré dans des souvenirs douloureux qu'il n'appartenait qu'à lui de partager avec les autres. Carter s'était éloigné, adressant un clin d’œil à Logan. Clin d’œil que Fleming remarqua. Carter n'avait jamais été d'une grande discrétion de toute façon. Si bien que l'ancien militaire se contenta de hausser les épaules à la question de la jeune femme. Caméra cachée ? Non c'était pas le genre de la maison, chez la garde de nuit, ils s'amusaient de bien d'autres façons, surtout quand il s'agissait de bizuter les nouvelles recrues. Bras croisé, notre ancien militaire continuait d'écouter tranquillement la jeune femme qu'il trouvait fort divertissante à cette heure de la nuit. Finalement il y avait de l'animation à l'étage des urgences. Comparer les différents cafés des services ? Dieu que c'était une bonne idée ça ! Même si Logan savait qu'elle plaisantait, il avait bien envie de tester maintenant. Au moins il pourrait dire qu'il avait fait la tournée des cafés au lieu de la tournée des bars. Cela avait son côté original mine de rien. M'enfin pour l'heure il n'avait pas tellement envie d'un café, il fallait le reconnaître. Et d'après une étude scientifique très sérieuse – ou pas – boire trop de café était mauvais pour la santé ! Ouais non mais de toute façon si on consommait de tout en trop grand quantité, c'était effectivement dangereux pour la santé. De toute façon venir au monde tuait, c'était un fait. On pouvait donc choisir de vivre, mais on pouvait également choisir comment mourir. Les moyens ne manquaient pas, même si l'être humain était assez con pour en trouver d'autres parfois contre nature. Oui no mais l'être humain était un cas désespéré, il fallait s'accorder la dessus une fois pour toute. Il n'y avait que lui pour se faire la guerre pour d'obscures raisons. La blague sur la gastro manqua de faire exploser de rire le bon docteur Grey. Mon dieu, elle avait manger un clown ce soir ! Enfin, s'il y avait une disparition de clown à signaler, Logan n'aurait pas à chercher bien loin, il tenait probablement le, enfin la coupable. Mais il fallait rester imperturbable, il ne fallait pas que la coupable se sente en danger, sinon elle pourrait aussi le manger ! Et alors elle serait atteinte de Loganite aigu. Un genre de malade contagieuse qui avait tendance à provoquer des envie de sauver le monde, de faire la tournée des bars, de raconter des blagues de merde et surtout… Surtout ! De parler avec les pigeons. Parce que oui, c'était bien connu, les pigeons étaient des espions du gouvernement à la solde de la NSA. Et les corbeaux étaient à la solde du FBI. Par contre la CIA, il savait pas encore. Sans doute les oiseaux voyageurs. Allez savoir. Genre les moineaux aussi devaient être dans le coup, mais ça, Logan n'en avait aucune preuve concrète, alors il allait continuer de vérifier ça. _ Oui, alors ce qu'on fait pour avoir aussi peu de monde, c'est qu'on attache les gens à leur lit hein. Comme ça déjà on est sûr qu'il leur arrive rien. Enfin après s'ils s'étouffent avec de l'air, on y est pour rien, lança Logan avec un semblant de sérieux dans ses explications. Bras croisés, il semblait croire à ce qu'il était entrain de raconter. En effet, les études de médecines avec une tendance à rendre les gens un peu fou, c'était un fait et cela avait été publier dans une autre recherche très sérieuse sur la dégradation avancé des neurones en présences de chiffres et de lettres trop compliqué. En conclusion, cette étude pas du tout vraie avait pour conclusion qu'afin de préserver ses neurones, il ne fallait pas aller à l'école et se contenter de manger de l'herbe dans un champ. Ha oui mais non, y avait déjà les vaches pour le faire. Tant pis. _ M'enfin parfois ça arrive que certains réussissent à se libérer et puis ils deviennent fous ! Et du coup on les retrouve ici. Je pense que ces gens sont atteind par le syndrome du loup-garou parce qu'après ils ne se souviennent pas pourquoi il se sont retrouvés à l'hôpital. Ainsi était la théorie du Dr Grey quand au calme qui régnait dans le service ce soir là. C'était une théorie comme une autre après tout, libre à chacun d'y croire ou non. En tout cas lui il forçait personne à la croire. Mais il était sûr qu'un pigeon était déjà parti tout répéter à la NSA et que demain il serait sur écoute. Merde alors… Ils étaient en sécurité nul part… C'était bien ça veine. Il allait falloir penser à installer des pièges à pigeons ou alors lever une armée de rats pour les combattre ! Oui, quand il était petit, Logan avait pensé se lancer dans l'éducation de rongeurs. Figurez-vous que c'était pas aussi facile que ça en avait l'air. Mais s'il fallait ça pour combattre les pigeons de la NSA et les corbeaux de la CIA, alors il était prêt à le faire ! |
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| Sujet: Re: _ Second Chances ft. Ally Lun 24 Nov 2014 - 3:28 | |
| Depuis toujours, Ally était caractérisée par l'impression épanouie qu'elle renvoyait d'elle-même. Déjà enfant, elle était cette boule d'énergie que rien -ou pas grand chose- ne pouvait arrêter. Elle avait toujours rêvé et espéré en grand, et il fallait dire que son environnement social, dès le départ, ne l'avait pas contredite un seul moment. Ses parents les avaient éduquées, Emma et elle, pour être des adultes indépendantes et respectueuses. Ils leur avaient appris la force du travail et de la confiance, mais aussi celle du sourire et de la bienveillance. Ce n'était sans doute pas pour rien que la première s'était dirigée vers une carrière d'avocate, et que la seconde l'avait suivie à l'université pour étudier la médecin. Il deviendrait cependant réducteur de penser qu'elles avaient été poussées par des parents qui étaient ambitieux à leur place; au contraire, Emma et Ally avait pris leur chemin selon leurs désirs et leurs aspirations. Alors qu'elle était encore au lycée, Ally avait vu sa sœur aînée travailler comme une forcenée pour ce rêve qu'elle entretenait. Des deux, Emma avait toujours été la plus bosseuse, et ce sérieux qu'elle réverbérait avait effrayé Ally plus que de raison. L"université, avant même qu'elle y mette les pieds, l'avait alarmée. Elle savait travailler, mais ne vivait pas pour ça. Pourtant, ces années à l'université s'étaient avérées positives. Elles ne l'avaient pas changée, pas le moins du monde. Ce qui l'avait changée, c'était cette soirée aux urgences. Ces quelques instants l'avait changée en profondeur, même s'il lui avait fallu des années pour réellement s'en rendre compte. Les premiers temps, il y avait eu ce besoin de fuite et d'oublier. Elle avait traversé le pays, tout de même, refusant même l'idée de se rendre aux funérailles de sa sœur, sa meilleure amie et son héroïne. Ensuite, le déni avait été le plus long, et également, sans doute, le plus efficace. Depuis qu'elle était à Huntington Beach, elle s'était reconstruite, quitte à se recréer une autre vie, à ignorer ces parents qui étaient probablement encore à Boston, et à oublier Emma, Cooper, et toute cette aventure aux urgences. Pourtant, tout lui était revenu en pleine figure, et elle se rendait compte que malgré les années qui étaient passées, elle n'en avait pas oublié tout cela un seul instant. Elle se demandait constamment ce que devenaient ses parents, s'ils allaient bien, ce qu'ils pensaient d'elle et de sa réaction, s'ils lui pardonneraient un jour d'avoir tué Emma. Et malgré tous ces efforts qu'elle avait enchaînés pour passer à autre chose, la réalité était tout bonnement qu'elle n'y arriverait jamais. Tout simplement parce que si elle avait pu penser avoir l'étoffe nécessaire pour accepter de perdre des patients en tant qu'urgentiste, elle n'avait jamais pensé avoir à affronter cette situation particulièrement. Jamais cette idée de perdre sa sœur sous ses yeux ne l'avait effleurée. Et il suffisait de voir l'épisode qu'elle avait traversé lorsqu'elle était venue finir son externat à Huntington Beach. Cette fois assignée à la traumatologie, Ally s'était retrouvée coincée dans un ascenseur en panne avec un interne, Aaron, et un patient qui était plus que mal au point. Elle avait perdu tous ses moyens, appuyé sur tous les boutons, comme si l'ascenseur allait brusquement réaliser qu'ils étaient coincés et qu'il fallait qu'ils redémarrent. Une hémorragie interne, avait expliqué Aaron, qui, lui, gardait son sang froid. Il fallait évacuer tout ce sang dans son abdomen, et il lui fallait du nouveau sang. Il se trouvait que la seule chose intelligente qu'elle avait faite dans cette ascenseur, ça avait été de demander le dossier du patient pour vérifier leur compatibilité sanguine. Le système ABO correspondait, et il en était de même pour le système rhésus. Voilà tout ce à quoi elle avait servi. Elle avait donné son sang, comme un vulgaire patient. Et lorsque les portes de l'ascenseur s'étaient ouvertes, les deux étudiants, couverts de sang, n'avaient pu qu'annoncer à leurs collègues et supérieurs la triste fin de l'histoire : le décès de leur patient. Ally, pourtant, n'avait pas été particulièrement traumatisée par cet épisode, aussi cruel que cela paraisse. Tout simplement parce que oui, cette idée de perdre des patients, elle se l'était appropriée il y avait de cela bien longtemps. Mais elle ne pouvait plus en être responsable. Elle ne pouvait plus approcher de patients qui risquaient de mourir sous ses yeux. Peut-être d'ailleurs que ce jour-là, une autre raison l'avait empêchée de sombrer. Mais à présent, elle ne pouvait plus, tout simplement. Alors, les urgences, elle les avait un peu évitées.
Jusqu'à ce que, comme un petit chat effrayé, elle se rapproche peu à peu du lieu de drame. Et qu'elle se le apprivoise à nouveau, comme un vieil ami, une vieille connaissance. Le Dr Grey n'avait pas été pour rien à cette dédramatisation de la situation, mais en réalité, Ally s'était bien gardée de lui raconter toutes ces raisons qui la poussaient à fréquenter des patients déjà morts. Pourtant, sans le savoir, il l'aidait à sortir de tout ça, à sa façon. Maintenant, elle fréquentait les urgences sans -trop- craindre de tomber un cas extrême. Et, à l'évidence, ce soir-là, ça ne risque pas trop d'être le cas. Ou au pire, si la situation changeait du tout au tout, elle se cacherait dans les toilettes les plus proches. Mais pour l'instant, Ally était à l'aise. Même devant ce médecin qui lui était totalement inconnu -Carter, donc-, et celui qui lui était un peu moins inconnu, mais pas pour autant réellement connu. Ouais, Ally était à l'aise malgré tout. Et ça se ressentait dans sa conversation. Le pire dans tout ça étant sans doute que le Dr Grey ne l'arrêtait pas. Au moins, maintenant, il n'était plus vraiment plus haut gradé qu'elle -on parle de grade et non d'expérience, pour le bien de l'ego d'Ally, merci. Aussi, s'il avait de mauvaises intentions à la suite de son humour douteux, il rencontrerait plus de difficultés à la faire virer. « Oui, alors ce qu'on fait pour avoir aussi peu de monde, c'est qu'on attache les gens à leur lit hein. Comme ça déjà on est sûr qu'il leur arrive rien. Enfin après s'ils s'étouffent avec de l'air, on y est pour rien » l'éclaira-t-il. Ally arqua un sourcil. « Ouais, je me disais bien que c'était calme dans la rue, aussi. » Puis, en riant, elle ajouta : « Mais comme ça, y'en a qui sont capables de crever. Regardez ces gens qui sont sous oxygène et s'allument une clope, genre normal c'est cool la vi- BOOOM ! » Ally mima une explosion avec ses mains et écarquilla ses yeux bleutés comme pour donner de l'importance à la scène qu'elle tenait de recréer. Mais le Dr Grey reprenait déjà de plus belle. Il était bel et bien sérieux, alors Ally l'était aussi. Elle l'écoutait attentivement. « M'enfin parfois ça arrive que certains réussissent à se libérer et puis ils deviennent fous ! Et du coup on les retrouve ici. Je pense que ces gens sont atteints par le syndrome du loup-garou parce qu'après ils ne se souviennent pas pourquoi il se sont retrouvés à l'hôpital. » Ally acquiesça, très sérieusement. « Oui, et après c'est à vous de réparer les pots cassés. Urgentiste, ça devient presque du social. Puis me parlez pas de l'examen des loups-garous... C'est poilu ces trucs-là. J'ai déjà flingué deux scalpels sur l'un d'eux, moi. Enfin, je sais pas si vous travaillez aussi sur les versions transformées ou si vous avez directement le patient qui sait pas trop où il est. » Accoudée au guichet, Ally se sentait décidément bien à l'aise. « Vous savez, j'ai entendu parler d'une épidémie vampirique, aussi. C'est l'effet Twilight à retardement, je pense. Il va falloir renforcer les protections aux salles des congélateurs de la banque de sang. » La nuit ne faisait que commencer, et pourtant, Ally parlait déjà comme si elle venait d’enchaîner deux nuits blanches set en préparait une troisième... Sauf que, et malheureusement pour le Dr Grey, il s'agissait là de son état normal. Cependant, ce n'était pas fait pour durer. Lorsqu'elle vit l'ascenseur s'ouvrir sur un mec ensanglanté, là, elle se tût. Genre, complètement. Elle s'était figée et son sourire avait instantanément disparu. Alors qu'il s'approchait d'eux, Ally siffla à l'attention de Grey : « Loup-garou aux urgences, je répète, loup-garou aux urgences... » Et le patient la regarda étrangement. Pas très longtemps, cependant, il semblait avoir un autre problème. « OhmonDieuunefractureouverte » lâcha-t-elle, les yeux rivés sur le bras gauche du nouvel arrivant, qui ne put s'empêcher de la regarder, interloqué, et de lui demander si elle était médecin.
HJ : Je me suis un peu emballée mais je voulais revenir à ce dont on avait parlé, si quelque chose te chagrine, n'hésite pas à me mp =)
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| Sujet: Re: _ Second Chances ft. Ally Mar 3 Fév 2015 - 20:23 | |
| Le calme était un mensonge, un dupe, comme le reste. Mais le reste c'était quoi ? Tout ? Logan devait mettre de côté ses réflexions intenses pour ne pas décrocher de sa conversation avec la jeune femme en face de lui. Parce que oui, une discussion à propos des lycanthopes et autres créatures étranges cela avait toujours eu un intérêt particulier à ses yeux et pas seulement parce qu'il avait de la barbe et des poils aux bras. Des poils qui auraient très bien pu se hérisser lorsque Ally fit mention de vampires. Ces créatures là n'avaient aucun charme. Mais étrangement il lui avait déjà semblé en voir quelques un traînés sur les champs de batailles en Afghanistan. Créatures de l'ombre venaient voler les derniers âmes encore vivants qui agonisaient sur un sol marbré de rouge et noir. Mais ces bêtes là n'existaient que dans le folklores des pays de l'Est, adopté à la majorité par le monde occidentale. Si bien qu'à cette réflexion venue de nul part ou bien seulement de ses anciens souvenirs de militaire, Logan tourna la tête vers l'ascenseur qui venait de s'ouvrir pour laisser passer un brancard sur lequel était allongé un patient en bien mauvais état. Un instant son regard las se contenta d'observer sans trop comprendre, il n'avait pas la réactivité habituelle d'un médecin urgentiste mais dès qu'il reporta son attention sur Ally, l'adrénaline vint envahir son corps telle la piqûre d'une aiguille d'un diamètre un peu trop large à son goût. Sitôt il bondit sur l'action pour se tenir au fait. Comme l'avait dit la jeune femme, il s'agissait bel et bien d'une fracture ouverture et comme toujours cela n'était pas beau à voir. Un peu comme un steak trop saignant mais hormis cette envie soudaine de viande de bœuf, l'ancien militaire attira l'attention de la jeune femme. _ Ok je vais avoir besoin de ton aide sur ce coup là, dit-il en l'attrapa par le menton avec son pouce et son index de la main droite. Tu vas venir avec moi, on va aller au bloc et tu vas m'assister ok ? Logan avait toujours eu un don certain pour prendre la première personne qui lui passait sous la main pour l'aider. Une vilaine habitude mais après tout il ne prenait jamais quelqu'un qui n'avait jamais manié de scalpel de sa vie, hors il avait sous la main une personne qui devait savoir parfaitement s'en servir. Il ne laissa néanmoins pas le temps à la jeune femme de répondre quoi que ce soit. Une main dans le dos de la belle et il l'avait poussé en direction du brancard tout en faisant un signe à son collègue de partir en direction du bloc opératoire. C'était certes une fracture ouverte mais l'accidenté devait être entrain de voir rouge, surtout après la tentative d'humour raté de la part d'Ally. Mais c'était déjà oublié. Ils filaient déjà bon train en salle d'op. L'animal était réveillé, cette arrivée était un véritable coup de fouet pour lui. Les lumières du couloir défilaient au dessus de sa tête. Une sensation qui lui avait toujours semblé terriblement étrangement malgré le fait qu'il bosse dans cet hôpital depuis trois ans déjà. Dans sa tête, il lui semblait se souvenir de quelques choses. Comme le galop lointain des pales du retord d'un blackhaw alors qu'il fallait évacuer une zone de combat. La chaleur écrasante de ces plaines arides. La poussière suffocante qui collait à la peau déjà crasseuse. Cet uniforme qui semblait peser plus lourd encore qu'à l'accoutumé. La fatigué lancinante qui s'accumulait en plus des muscles déjà endoloris. Des sensations qui n'avaient pas quitté le médecin malgré son retour à la vie civile. Les rare nuit où il n'était pas de garde il se réveillait en sursaut, l'impression étrange d'entendre au dehors des bruits de fusillade suite à une embuscade de la part des talibans. Le cœur affolé, l'envie de survivre au milieu d'une journée pourtant calme. Une journée comme une autre à Huntington Beach, loin de la guerre et des morts. Pourtant des morts il y en avait dans le coin… tant de vie que l'urgentiste n'arrivait pas toujours à sauver. Mais il fallait se rendre à l'évidence, il arrivait un temps ou Dieu devait rappeler à lui ses fidèles et lorsque le moment était venu, on ne pouvait pas toujours lutter contre les pouvoirs divins. Les portes avaient manqué de s'ouvrir à la volé à l'arrivée du brancard. Les infirmières s'affairaient déjà à préparer le nécessaire pour l'opération. Le bloc était fin prêt à recevoir son premier invité de la soirée. Il fallait à présent le transférer sur la table d'opération, une affaire bien délicate qui demandait du doigté et de la rapidité. Logan c'était déjà placé à la gauche de l'homme afin de le saisir à l'épaule pour maintenir son bras en place lors du déplacement. Il fit également signe à Ally de s'approcher pour venir les aider. _ Aller à trois on le soulève, dit-il en lançant un regard à l'équipe. Un… deux… Trois ! Tous ensembles ils soulevèrent le patient pour le déposer sur la table d'opération. Sitôt l'homme installé, il fallait rapidement se préparer pour pouvoir pratiquer l'intervention. Le Docteur Grey n'avait qu'un objectif en tête, celui de faire au mieux. Quoi qu'on avait jamais vu quelqu'un mourir d'une fracture ouverte au bras… Si ? En tout cas pas tant qu'il serait médecin dans cet hôpital, c'était certain. Logan était à présent fin prêt pour l'opération mais son attention se porta sur Ally pendant qu'ils mettaient le patient sous anesthésie générale. Il savait pertinemment qu'il venait d’entraîner la jeune femme dans une situation qu'elle avait tenté de fuir. Mais une fois encore, l'ancien militaire avait garder cette mauvaise habitude du front, celle de prendre la première personne qu'il avait sous la main pour partir en intervention. Du regard il interrogea la jeune femme pour savoir si elle se sentait vraiment de le seconder dans cette intervention. A dire vrai, s'il avait un peu réfléchir, il n'aurait pas tenter une pareille expérience, mais parfois il manquait un peu d'intelligence, et dans le cas présent… Mais à présent qu'ils étaient dan le bloc, il n'était pas question de faire demi-tour. Du moins c'était son point de vue et il se portait responsable en cas de problèmes. Il fallait seulement espérer que tout se passe au mieux. |
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| Sujet: Re: _ Second Chances ft. Ally Sam 7 Fév 2015 - 3:02 | |
| Au premier abord, Ally n'était pas une fille bien compliquée. Pas vraiment emmerdeuse ni caractérielle, elle n'était pas non plus cette fille prête à se plier à tout pour plaire à tout le monde. Elle était simplement elle-même, dans toute sa simplicité et avec tous ses défauts. Pourtant, et elle se faisait un point d'honneur à ce que ce soit effectivement bien le cas, Ally n'aimait pas se dévoiler réellement. Ce détachement qui semblait la caractériser avait toujours fait partie d'elle et de sa façon d'être. Depuis toujours, elle avait comme tout vécu de loin, sans trop rien risquer. L'engagement le plus lourd qu'elle avait pris avait été au moment où elle avait choisi ses cours de pré-med à la NYU. A ce moment-là, et elle le savait très bien, toutes ses années futures s'étaient dessinées bien nettement devant elle, sans trop de rétractation possible. Mais cette décision, elle l'avait prise en pleine connaissance de cause, bien décidée à s'accomplir dans un domaine, celui de la médecine. Elle n'était pas une grande travailleuse et ne l'avait jamais réellement été, mais elle était décidée. Elle s'accrocherait. Pendant le temps qu'il faudrait, elle mettrait le reste de côté, ou saurait au moins choisir ses priorités. Oui, pour la première fois dans sa vie et à dix-huit ans, Ally s'était engagée envers quelque chose, envers une idée et un avenir, envers des années déjà pré-dessinées. Mais elle n'avait pas peur, pas un seul instant. Elle avait trouvé sa voie, et pour la toute première fois, elle avait été sûre d'une de ses décisions. Elle voulait soigner, sauver, faire avancer le monde et participer au bien-être d'un maximum de personnes. Elle voulait appartenir à la société, comprendre la médecine, l' apprendre et avoir ce pouvoir grisant qui donnait l'impression d'être utile à quelqu'un, ne serait-ce que quelques fois. Pourtant, il avait suffi d'un événement... d'un seul événement, après près de six ans d'études acharnées, pour que tout bascule. Quelques minutes qui avait marqué sa vie à tout jamais, sans aucun retour possible.
Quoiqu'elle prétendre, quoiqu'elle s'efforce de croire ou de faire croire, cette nuit-là avait totalement changé Ally. Et même si elle se forçait à prétendre et à oublier, les faits étaient là : si elle avait traversé le pays, c'était bel et bien que quelque chose s'était produit, quelque chose qu'elle n'était prête à accepter pleinement. Sauf que le déni n'était pour autant pas la solution, loin de là, et elle s'en était rendue compte à ses dépens quelques mois plus tôt. Elle avait réalisé à ce moment-là et jour après jour qu'elle devait se reconstruire, apprendre à accepter les faits et vivre avec. Mais malgré toute sa bonne volonté, Ally restait tétanisée à la seule conception de l'éventualité de reprendre la vraie médecine, telle qu'elle aimait à l'appeler, tôt ou tard. C'était au-dessus de ses forces, mais, avant tout, au-dessus de ses capacités. Tout du moins, c'est ce qu'elle croyait. Pour toutes ces interventions qui s'étaient bien passées, une seule avait suffi à figer Ally. Même le décès qu'elle avait vécu dans un ascenseur du St John aux côtés du Dr Lockhart n'avait pas eu cet impact. Peut-être parce qu'ils avaient tous les deux trouvé un moyen de se consoler qu'elle n'avait même pas imaginé la nuit où Emma était partie, mais sans doute et même sûrement parce que dans la tête de la blonde, il y avait les patients d'un côté, ceux pour lesquels elle s'était implicitement engagée lorsqu'elle avait commencé ses études, et, de l'autre côté, sa famille... et Emma. Pourtant, les quelques mois d'externat qu'elle avait du reprendre à Huntington Beach avaient été loin d'être facile, et quel n'avait pas été son soulagement lorsqu'elle avait enfin pu choisir dans sa spécialité, celle qui ne la laisserait pas pétrifiée devant le premier patient...
Pourtant, cette vraie médecine n'avait rien perdu de son attrait. C'était juste qu'Ally n'osait plus la regarder que de loin, comme si elle ne la connaissait pas et n'y avait aucun droit. Elle était médecin, à présent, et savourait chaque Dr Fleming qu'on lui adressait, mais rien n'y faisait : elle ne sentait pas plus qualifiée que confiante pour pouvoir faire face un jour à nouveau à un patient vivant. Un patient qu'elle pourrait donc tuer. De toute façon, elle ne comptait pas le faire. Elle était très bien à sa morgue, à découper ses cadavres et à s'imaginer un côté Sherlock Holmes en essayant de deviner quel organe avait pu lâcher en premier. Pourquoi s'imposer une ambition irraisonnable ? Aucune raison, nous sommes bien d'accord. Pourtant, son petit détour par l'étage de l'hôpital qui offrait le meilleur café du bâtiment ne semblait pas de cet avis...
Elle s'était figée. Son sourire avait disparu et ses membres s'étaient raidis, immobilisés par l'anxiété, alors que le réflexe de survie aurait été à cet instant pour la blonde de prendre ses jambes à son cou. Pourtant, le médecin à côté d'elle ne semblait pas de cet avis. Ally, pourtant, avait cloué les mains dans ses poches, bien décidée à ne rien à voir à faire dans cette histoire. Mais ce n'était pas un argument suffisant, visiblement. Elle regardait tour à tour le Dr Grey et le patient, qui semblait plus horripilée de sa réaction à elle qu'effrayé par ce qui lui arrivait -à moins que ce ne soit que dans sa tête et qu'elle s'imagine elle-même détestée par des gens qui n'en avaient simplement rien à faire de sa pomme. « Ok je vais avoir besoin de ton aide sur ce coup là » entendit-elle comme venu d'un autre monde. Elle n'y prête pas vraiment attention, hypnotisée par la blessure qui réveillait peut-être autre chose que cette paralysie incontrôlable... L'adrénaline, cette putain d'adrénaline qui atteignait des pics de sécrétion à chaque fois qu'un nouveau patient s'était présenté à elle à Boston. Cette adrénaline qui donnait l'impression que quelque chose était possible, qu'elle pourrait être utile, mais surtout qu'elle avait la possibilité de faire ce qu'elle aimait : utiliser ses connaissances pour soigner... Mais, pour tout dire, elle n'avait pas réellement le loisir de l'ignorer. Le médecin l'avait attrapé par le menton, comme s'il comprenait ce qui se passait dans sa tête; peut-être qu'il comprenait, d'ailleurs, et que c'était évident que quelque chose chez elle clochait. Elle n'avait plus le choix, maintenant elle faisait face à Logan Grey, et leurs regards étaient ancrés l'un dans l'autre. Elle devait avoir l'air d'un faon qui venait de faire face aux phares d'une voiture en pleine campagne. Ally le petit Bambi effrayé de St John. « Tu vas venir avec moi, on va aller au bloc et tu vas m'assister ok ? » ordonna-t-il avec une autorité qui la laissa sans voix -quoiqu'elle n'était déjà plus très bavarde-, mais surtout qui ne lui donna guère le choix. « OK... » souffla-t-elle plus pour le faire taire que par réel accord. En fait, elle n'était même pas trop sûre de ce qu'il venait de dire. Il lui avait demandé un truc, c'était clair, et maintenant il avait posé sa main dans son dos, comme s'il attendait d'elle qu'elle bouge pour faire... bah, elle ne savait pas trop, peut-être aller chercher un café au patient ?
Sauf que non. Définitivement, non. Ce n'était pas vers les machines à café ou la salle de pause qu'il la menait. Non non non... c'était vers les blocs opératoires. Attendez, attendez, c'était quoi ce merdier ? Alors qu'elle marchait comme un robot près du brancard poussé par le médecin, elle retraça les derniers événements, et la blonde qu'elle était finit par comprendre le guet-apens dans lequel elle s'était laissée pousser malgré elle. Sans qu'elle ait réellement compris comment elle était arrivée là aussi vite, elle réalisa bientôt qu'elle était arrivée dans un bloc opératoire. Des infirmières préparaient le matériel dans un tourbillon effrayant alors qu'elle restait bloquée à l'entrée, une main posée sur la porte battante dans l'espoir de pouvoir trouver une excuse pour la franchir dans l'autre sens. Du genre j'ai la gastro, urgence toilettale, ou j'ai pas mon soutien-gorge porte-bonheur aujourd'hui, ou oh, mon téléphone vibre, je viens de recevoir un tweet, je dois répondre. Mais non, rien ne semblait potable, et, de toute façon, elle n'arrivait même pas à essayer de concevoir quelque chose de potable. Elle n'arriverait pas à s'extirper de ce merdier, et c'est lorsque le Dr Grey lui fit signe de s'approcher qu'elle le réalisa réellement. Eh merde... Putain de bordel de merde.
« Aller à trois on le soulève. » Oui, pour lui, c'était naturel. Mais elle, elle ne l'avait pas fait depuis ce qui lui paraissait des lustres. Et c'était animée par un réflexe bizarre qu'elle participa au déplacement du patient sur la table d'opération. Après, Ally resta immobile, face au patient qui était en train de s'endormir sous les effets des anesthésiques. Tiens, un anesthésiste était avec eux ? Putain, mais d'où sortait-il ? A quel moment était-il apparu ? Il fallait vraiment qu'elle se ressaisisse, car elle serait capable de tuer la première personne qui souffrait d'une simple fracture ouverte... Personne n'était jamais mort d'une fracture ouverte, mais elle était presque prête à parier qu'elle pourrait, s'il ne s'éveillait pas au moins peu, faire péter le record du patient le plus mal géré. Elle croisa le regard de Grey, mais ne sut trop comment y répondre. Elle ne savait même pas trop de quoi elle avait l'air, à part d'un petit Bambi perdu. Alors, elle se força à étirer ses lèvres en un sourire tremblant. Et elle traversa la salle d'opération pour rentrer dans la pièce destinée à l'hygiène des médecins. De grands lavabos en métal s'étendaient en face de vitres qui offraient une parfaite vue sur la salle d'opération. Elle évita soigneusement de regarder dans cette direction, et passa sa main devant un détecteur pour déclencher le courant d'eau, sous lequel elle passa ses mains tremblantes. Elle se répétait dans une boucle infernale qu'il était toujours temps de fuir et que ce n'était pas raisonnable, que la situation exigeait un minimum de rigueur professionnelle... et puis qu'il était toujours temps de fuir, sauf que non... Bref, elle se frotta les mains pendant ce qui lui parût une éternité, concentrée sur les plus et les moins de cette aventure, se forçant d'elle-même à croire de toutes ses tripes que tout se passerait bien. Elle en avait déjà vécu plusieurs, des fractures ouvertes. Elle n'avait jamais été en charge des opérations, mais ça tombait plutôt bien, à priori ce ne serait pas le cas cette fois-là non plus. N'est-ce pas ? N'est-ce pas ? Les sourcils froncés, elle était tellement concentrée qu'elle n'avait même pas entendu le responsable de l'opération entrer pour se désinfecter les mains à son tour. Elle finit cependant par lever les yeux vers la vitre qui lui faisait face, et entrevit deux infirmières qui attendaient avec des gants, prêtes à leur enfiler dès qu'ils sortiraient. Avalant avec difficulté sa salive, elle demanda faiblement : « On est d'accord que je suis là juste pour l'administration, vous attendez pas de moi que je participe à ça, si ? » Elle avait besoin d'être rassurée. Sauf que là, tout ce qui aurait pu la rassurer aurait été que Grey lui annonce officiellement qu'elle était là en tant que potiche. Et elle était à peu près sûre que ce n'était pas le cas. Elle leva son regard apeuré de faon perdu vers le médecin, qui devait légitimement perdu entre la Ally à l'humour merdeux et le Dr Fleming incapable de gérer une fracture ouverte.
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| Sujet: Re: _ Second Chances ft. Ally Dim 8 Mar 2015 - 19:26 | |
| _ N'importe quoi les gars. _ J'te jure, demande à mon frère. Le véhicule militaire roulait sur une route accidenté au nord de Kaboul. Les pneus noirs ne semblaient pas faire cas des pierres qui jonchaient la route cahoteuse. Le soleil dardait la terre aride de ses rayons. Dehors, une chaleur sèche qui tirait sur la peau humide et sale à cause de la poussière. Le convoi roulait en direction du camp Black Horse après une mission de routine pour prendre des nouvelles des villages aux alentours. La zone n'était pas connu pour être dangereuse, mais le paysage parlait de lui même alors que les traces des combats se dessinaient sur l'horizon. Des zones entières d’habitations avaient été rasées par des attaques aériennes mais également par les talibans, cela parfois grâce à l'aide de bombes artisanales. Les survivants entendaient tous les jours les bruits des explosions et des tires, une mémoire auditive à jamais gravé dans leurs esprits. Dans le véhicule de tête, les hommes discutaient de tout et de rien en attendant de renter au camp. Le chef de l'unité se tenait sur le siège passager, scrutant la route pour s'assurer qu'il n'y avait rien devant eux. Un des soldats attrapa sa radio, le sourire aux lèvres car amusé par ce qu'il venait d'apprendre. _ Alors Grey, comme ça tu nous avais caché des talents de ventriloques ? Demanda-il alors que la radio grésillait. _ Pourquoi Jones ? T'es jaloux ? Lança la voix dans la radio. _ Aller, tu nous feras bien une petite démonstration au camp ! _ Les seules choses que je sais faire parler se sont les idiots. Les militaires éclatèrent de rire dans le véhicule. Soudain une explosion ébranla le convoi. La voiture qui fermait la marche venait de voler en éclat à cause d'un tire de roquette. Aussitôt, le chef d'unité attrapa la radio pour demander des renforts. _ Ici Unité Delta Bravo, nous sommes attaqués, envoyez du renfort, coordonnées 34 31 59, 91 10 00, je répère, nous sommes attaqué, envoyez renfort immédiatement ! _ Bien reçu Unité Delta Bravo, secours en route, terminé. Logan venait d'être secouer par l'explosion. Leur véhicule n'avait rien mais il lui semblait sentir le souffle chaud qui venait de la carcasse du véhicule derrière eux. Il se sentait un brin inutile sur l'instant, sachant qu'il n'y avait plus rien à faire pour les hommes qui se trouvaient dans la voiture de fin de convoi. L'heure n'était pourtant pas à la pensée de mort. Les militaires sortirent des véhicules pour tenter d'échapper à une nouvelle attaque de roquette, mais à peine étaient-ils dehors qu'une pluie de tirs nourrit vint les accueillir. Le Sergent entendait derrière lui les râles de ses camarades qui tombaient, touchés par des balles. Mais il ne pouvait pas prendre le risque de faire demi-tour, bien que l'envie lui prenait les tripes. Il fallait courir droit devant, en direction des contreforts d'une montage. Mais bientôt il semblait à Logan qu'il était entrain de se retrouver seul. Du regard, il cherchait au moins la présence de son frère qui avait détalé rapidement en tête avec Jones. Les AK47 continuaient de tirer au dessus de sa tête. Déjà le convoi s'éloignait alors que la fumée continuait de s'échapper du troisième véhicule. « Zone-pas-connue-pour-être-dangereuse-mon-cul » se disait Logan à lui même. Cavalant pour sa survie, il zigzaguait entre les ruines des maisons d'un petit village abandonné. C'est alors qu'il entendit la voix de Jones qui l'appelait. La chaleur était presque suffocante et pas un seul souffle d'air ne venait rafraîchir la plaine. Le médecin ne pouvait pourtant pas s'empêche de continuer de courir. La semelle de ses rangers heurtait durement le sol accidenté. La voix de Jones s'éleva dans les airs, il hurlait le prénom de Logan. Le cœur battait, plus fort que jamais alors que l'adrénaline faisait déjà son office. L'esprit parfaitement clair, l'ancien militaire répétait chaque geste médicale avec zèle. Il fallait dire que depuis une semaine il devait se tenir à carreau après discussion un peu musclé avec son chef de service. Et c'était en grande partie de sa faute. Non, c'était 50/50 quand même. Ce n'était pas de sa faute si cet homme avait un caractère de merde si ? Pour l'assister, le Dr Fleming. Mais à en juger par la tête qu'elle faisait, elle n'était pas complètement là. Logan venait de finir de se laver les mains. Son regard se porta sur la tête blonde. Dans quel monde pouvait-elle bien se trouver ? Finalement elle fit entendre sa voix et ce n'était pas pour énoncer une énième blague. Elle semblait très sérieuse et en proie à des fantômes intérieurs. _ De l'administration ? Non, j'ai bien l'attention que vous m'assistiez, les autres n'arriveront pas à temps, dit-il avait tout le sérieux du monde. Les blagues sur les lycans et les vampires étaient à des lieux d'ici à présent. Elle n'avait pas intérêt à se défiler sinon il irait la chercher lui même par la peau des fesses s'il le fallait. Logan savait de quelques sources ce qui se tramait dans l'esprit de la jeune femme. Une terrible histoire, c'était certain. Il comptait pourtant lui remettre le pied à l'étrier, même s'il n'était pas toujours évident d'oublier la mort d'un être cher. L'urgentiste parlait en connaissance de cause. _ Le feu par le feu, lança l'homme avant de se diriger vers l'infirmière qui l'attendait pour enfiler ses deux paires de gants. Il avait toujours détester ce moment. Deux paires de gants c'était comme avoir les mains dans le cul d'un poulet. Passé ce détails, c'était tout à fait facile de travailler avec. Mais il continuait de voir Ally comme une biche effrayée qui devait faire face à un feu de forêt. L'ancien gradé devait lui faire un électrochoc pour qu'elle revienne sur terre. _ Oh, Fleming ! On se réveille. Tu vas me faire le plaisir de te mettre en pyjama de compète et on va aller réparer ce patient. C'est de la mécanique, rappel toi ce qu'on t'as appris. C'est seulement de la mécanique organique. Si seulement elle avait déjà pu voir le vole gracieux d'un corps après avoir marché sur une mine anti-personnel, là oui il pourrait comprendre, mais pour une fracture ouverte, il avait déjà vu plus impressionnant. Or pour l'heure ce qui comptait, c'était de s'assurer que l’hémorragie pouvait être stoppé et surtout remettre les os en place. L'anesthésie générale venait à peine de finir d'endormir le patient. Le temps pressait alors que l'horloge dans la salle d'opération continuait de faire défiler les minutes. Les infirmières continuait de préparer Logan alors qu'il regardait Ally avec attention. Il ne lui laissait pas le choix en définitif. Enfin il espérait surtout qu'elle fasse le bon, pour elle comme pour le patient. Logan avait besoin d'elle pour l'assister dans l'opération. Elle devait le faire. |
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| Sujet: Re: _ Second Chances ft. Ally Jeu 12 Mar 2015 - 4:03 | |
| Ally se prenait rarement la tête au quotidien. La seule chose qui pouvait vraiment la faire perdre pieds, c'était son passé. Et malheureusement pour elle, il avait resurgi à un moment des plus inappropriés : lors de sa soutenance de thèse. Il aurait pu choisir n'importe quel autre moment, mais non. Et depuis lors, Ally n'avait fait que tenter de l'amadouer, comme si simplement lire les faits sur un morceau de papier avait réveillé tous ces souvenirs précis de ce qui s'était passé. Maintenant, elle devait y faire face. Maintenant, elle devait affronter ses peurs et ses démons, c'était le seul moyen d'aller vraiment de l'avant. Elle n'avait plus vraiment d'autre choix, de toute façon. Prétendre que tout allait bien et continuer à vivre l'air de rien était devenu impossible. Elle s'était rendue à l'évidence : il fallait qu'elle fasse son deuil, qu'elle accepte les faits, et, sans doute le plus difficile, qu'elle apprenne à se pardonner. Elle se réveillait souvent en pleine nuit, totalement perdue, plus réellement sûre de ce qui était vérité et mensonge. Et puis, tout lui revenait. Mais maintenant, elle n'avait plus à subir ces moments-là seule, et c'était bien la seule chose qui avait pansé son cœur depuis qu'elle avait été diplômée. Lorsqu'elle se réveillait en sueur, paniquée, Cohen était bien souvent à ses côtés. Et, dans ces moments-là, il lui suffisait de le regarder dormir pour se sentir apaisée. Elle se rappelait alors de ce qu'il lui avait dit, elle se rappelait de ces promesses qu'ils s'étaient faites, et de tout ce que sa venue avait changé dans sa vie. Accepter la réalité ne voulait pas dire qu'elle devait s'enfermer dans son passé, et elle l'apprenait peu à peu. Il y avait un lendemain à tout. Elle devait simplement vivre avec ce qui la caractérisait, tout ce qui la caractérisait.
Pourtant, la théorie et la pratique étaient deux choses bien différentes. Elle se faisait encore à la simple idée d'aller de l'avant avec ce bagage qui était le sien, et elle devait maintenant faire face à une de ses pires peurs qui en découlait. Les urgences.
Elles avaient été son allié, autrefois. Elle les avait aimées, les urgences. Elle avait vécu urgences, respiré urgences, mangé urgences. Le MGH lui avait offert un de ses services les plus fous, et elle avait saisi cette opportunité avec tout le sérieux qu'elle impliquait. C'était un de ses premiers pas dans ce qu'elle aimait : la médecine concrète, celle qui vous fait voir les choses en grand, qui vous fait vivre les choses en grand, y compris les victoires... et les défaites. Le problème pour Ally n'était pas les défaites en tant que telles. Le problème pour elle avait été cette unique défaite, cette putain de défaite qui avait changé toute la donne. Elle ne se sentait plus capable d'exercer la médecine, celle qui considérait comme la vraie médecine : celle qui consistait à soigner les gens. Elle avait perdu toute confiance en ses savoirs et en ses capacités. Au fil des mois, à Huntington Beach, ses résultats lui avaient constamment prouvé qu'elle était encore capable, mais elle s'était imposé cette limite qu'elle ne se sentait plus capable de franchir. Elle avait subi le reste de son externat avec la seule idée de ne plus avoir à subir traumato, chir, cardio ou urgences par la suite. Et c'était peut-être avec cette motivation en tête qu'elle avait puisé au fond d'elle toute cette capacité à se surpasser. Se surpasser pour oublier les autres pertes qu'elle avait subies, se surpasser pour travailler d'arrache-pied jour et nuit, se surpasser à chaque instant pour atteindre cet objectif ; la médecine légale. Et ce but, elle l'avait finalement atteint. Pourtant, il n'avait pas cette saveur à laquelle elle se serait attendue. Les regrets, peut-être ?
De toute façon, en médecine, rien n'était fixé. Elle n'avait pas vraiment le temps de se poser des questions pendant dix mille ans, mais étrangement, ce temps, elle le prenait. Elle s'était transformée en médecin amorphe et passif, suivant malgré elle le Dr Grey, qui lui, heureusement, était beaucoup plus dynamique. Il s'agissait d'un bras cassé... une putain de fracture ouverte. Elle en avait vu, de ces choses-là. Elle en avait opérés et plâtrés, des bras. Alors, quel était le soucis ? Peut-être simplement qu'elle pensait avoir laissé tout ça derrière elle... Elle mettait toutes ces activités-là dans ses regrets, de ces "et si" qui vous bouffent de plus en plus au fil des ans. Jamais elle n'avait pensé, depuis l'obtention de son internat en médecin légale, avoir à faire à nouveau à ce genre de choses. Rien que toucher un patient vivant lui était devenu inimaginable. Si un vieux s'écrasait par terre au milieu du restaurant, elle resterait sans aucun doute dans son coin à manger sagement plutôt que d'accourir vers la victime en hurlant qu'elle était médecin. Ally n'était pas médecin. Pas de ces médecins-là, en tout cas. Elle enquêtait sur les erreurs des vrais médecins, elle découpait des corps et des organes, mais n'était plus capable de grand chose d'autre. Elle n'était pas médecin.
Pourtant, le but de Grey était on ne peut plus clair et précis. « De l'administration ? Non, j'ai bien l'attention que vous m'assistiez, les autres n'arriveront pas à temps ». Elle avait entendu sa réponse, mais elle n'arrivait toujours pas à l'accepter. Enfin, c'était plutôt qu'elle n'arrivait toujours pas à accepter la simple idée de se retrouver devant un patient ouvert vivant. Elle connaissait le nombre de complications qui pouvaient survenir même dans le cas des chirurgies les plus bénignes. Et si elle tremblait tellement qu'elle lui coupait un nerf ? Et si elle éternuait au milieu de l'incision ? Et si elle se trompait de bras ? De patient ?! AHHHHH ! « Le feu par le feu » Elle se demanda un instant quelle mouche l'avait piquée lorsqu'elle avait décidé de passer aux urgences. Mais le café était vraiment meilleur ici ! Enfin, ce n'était pas comme si elle avait eu le temps d'en prendre un... « Mais il est pas brûlé... » Et je suis pas un dragon. Elle se rendit compte presque aussitôt de sa stupidité et continua de se frotter les mains, persuadée de gagner ainsi tellement de temps qu'il commencerait l'opération sans elle. Mais lorsque Grey fut doublement ganté, Ally n'eut plus vraiment le choix. C'était à son tour, et la même infirmière l'attendait avec les deux paires de gants. « C'est du nitrile, hein ? » demanda-t-elle, hésitante, espérant presque l'infirmière lui réponde que c'était du latex et que ça lui donne une raison de s'échapper. Elle se contorsionnait légèrement, sans grande conviction, pour aider la jeune femme qui lui mettait ses gants, mais c'est la réflexion du Dr Grey qui la ramena pleinement sur Terre. « Oh, Fleming ! On se réveille. Tu vas me faire le plaisir de te mettre en pyjama de compète et on va aller réparer ce patient. C'est de la mécanique, rappelle-toi ce qu'on t'a appris. C'est seulement de la mécanique organique. » Ally le fixa quelques instants alors qu'on l'habillait de ce magnifique pyjama de compet'. « Oui, oui... » tenta-t-elle de se convaincre elle-même. Après tout... il était compliqué de se tromper de bras étant donné l'allure de celui qu'ils avaient à réparer, elle ne faisait qu'assister Grey et ne risquait pas de couper un nerf par un mégarde -même chez un mort ça ne lui était jamais arrivé-, et au pire, si elle éternuait, elle porterait un masque. Elle respira un grand coup juste avant que l'on enferme son visage sous un masque et une charlotte. « C'est un beau jour pour sauver des vies ! » se motiva-t-elle en avançant vers le patient endormi. Elle leva son regard vers Grey, qui lui faisait face. « Bah quoi... Grey's Anatomy... Me dites pas qu'avec votre nom, vous avez jamais regardé ? » Elle maîtrisait. Tout allait bien se passer. Au pire, avec tout cet accoutrement, plus personne ne pouvait la reconnaître. Si quelque chose se passait mal, elle n'aurait qu'à tuer les témoins. La caméra du bloc ne pourrait renseigner personne sur son identité. « Scalpel ? » proposa-t-elle à l'urgentiste en lui tendant la lame la plus appropriée. « Bistouri, je veux dire », se corrigea-t-elle aussitôt, « déformation professionnelle. » Elle le regardait de ses deux grands yeux bleus qui se fondaient parfaitement au reste de son accoutrement. Elle était terrifiée, paniquée. Prise au dépourvu, surtout. Mais un peu de challenge ne faisait de mal à personne, si ? Surtout pas à Ally Fleming.
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| Sujet: Re: _ Second Chances ft. Ally Dim 5 Avr 2015 - 20:12 | |
| _ Par ici ! On a un survivant ! Les pas lourds des rangers martelaient le sol rocheux. Les corps de Grey et de Jones étaient allongés à l'abri derrière un talus de terre sèche. La fraîcheur était descendu des montages alors que les derniers rayons du jour étaient tombés sous l'horizon du relief montagneux. La fatigue avait frappé le médecin alors qu'il était allongé, inconscient, à côté du corps sans vie de Jones. Le militaire s'était approché de Logan, le secouant pour le ramené à la réalité. Surpris, il ouvrit les yeux, saisissant de façon presque automatique son arme à feu, mais son sauveteur avait pris soin de la lui opter pour prévenir ce genre de réaction. Paniqué, le souffle affolé, Logan regardait autour de lui à la recherche d'un ennemi éventuel mais il tomba finalement sur un visage ami. Son cœur lui cognait fort dans la poitrine alors qu'elle était comprimée par son gilet par balle. _ Où est mon frère ? demanda-t-il avec inquiétude. _ On l'a retrouvé plus au nord ouest de votre position. Il a été touché d'un tir par balle, on est entrain de le mettre dans l'hélico. Sitôt Logan tenta de se redresser, non sans mal. Le militaire l'aida avant de lui rendre son arme. Le Sergent s'empressa d'attraper le corps de Jones, il ne pouvait pas le laisser là, il avait le droit d'être enterré dignement auprès des siens. Le pas encore hésitant, faible, Logan le porta jusqu'à l'hélico. Là il y trouva son frère à demi-conscient, ce dernier lui adressa un sourire fatigué. Aussitôt, Logan alla à ses côtés, s'assurant que le brancart était sécurisé et qu'ils allaient pouvoir le camp sans problème. Thad semblait avoir perdu beaucoup de sang, mais dans l'immédiat ce n'était pas cela qui inquiétait son grand frère. Non, la balle qu'il avait pris n'était pas ressorti et à en juger par l'impact au niveau du buste, elle avait certainement rebondit que plusieurs organes. Il fallait faire vite. Logan continuait d'observer Ally dans le bloc opératoire. Elle semblait avoir été assez secoué par son petit discours. Il eut même un sourire pour sa remarque sur Grey 's Anatomy, mais elle ne devait pas l'avoir remarqué à cause du masque qui lui cachait la moitié du visage. Il savait qu'il lui en demandait beaucoup, mais il fallait faire avec, en espérant qu'il ne se trompait pas en lui accordant la chance de pouvoir renouer avec sa formation d'origine. Le médecin la regarda lui proposer le bistouri. L’hémorragie externe avait été stoppé par la pose d'un garrot au niveau de l'aisselle mais il fallait faire vite pour éviter que les tissus ne commence à nécroser. Logan pris le bistouri avec délicatesse pour ouvrir davantage la blessure, découpant avec précision la chaire au deux extrémités de la plaie. _ Écarteurs, demanda-t-il afin d'avoir une meilleure visibilité sur l'étendu des dégâts. Fleming, nettoies moins un peu la plaie et dis moins ce qu'il est le plus judicieux de faire à présent. A première vue, les vaines principales n'étaient pas touchées une bonne nouvelle. Maintenant, Logan ne comptait pas la mettre sur la touche, elle allait participer à l'opération elle aussi. Levait les yeux vers la jeune femme, il attendait sa réponse, tout en espérant qu'elle n'allait pas perdre de précieuses minutes, il espérait que la pression allait la faire retrouver ses réflexes premier de médecin. _ Thad, restes avec moi, je vais te sauver ok ? _ Tu te débarrasseras pas de moi comme ça. Le bip continue venait de retentir sous la tente. Logan était sorti en furie du bloc sous les regards interrogateur des autres soldats qui se trouvaient dans les parages. Son cri s'était étouffé dans le bruit des manœuvres militaires, des moteurs des voitures et des chars d'assauts. Il était le dernier survivant de son unité. Les bruits de la salle d'opérations résonnaient des bip incessants des machines qui les entouraient, loin de la précarité des blocs des camps américains en Afghanistan. Les infirmières observaient scrupuleusement leur travail, se tenant prête à agir à la moindre demande de l'ancien militaire. Le silence était en mal de place. Logan observait avec attention la forme de la fracture, cherchait à voir s'il n'y avait aucun corps étranger à l'intérieur qui pourrait altérer la qualité de leur travail. Rien à première vue mais il fallait rester attentif au possible. |
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| Sujet: Re: _ Second Chances ft. Ally Ven 10 Avr 2015 - 4:59 | |
| Ally n'avait pas besoin de nouveaux défis. Même si certains pourraient affirmer que ses malheurs étaient non fondés voire insignifiants, ou même si d'autres pourraient les comparer aux pires maux du monde et les décréter négligeables en comparaison, ils avaient suffi à détruire sa vie telle qu'elle la connaissait. Au moment où elle avait compris que ce visage défiguré était celui de sa sa sœur et de sa meilleure amie, au moment où elle avait compris qu'elle n'avait pas su la sauver, son monde entier avait volé en éclat. Tout le reste, à ses yeux, était dérisoire. Pourtant, le monde continuait de tourner, mais ça, elle était bien trop terrassée pour réellement le concevoir. Elle avait presque été étonnée lorsque le soleil s'était levé après cette nuit atroce, l'air de rien, comme s'il prétendait que rien n'avait changé. Mais tout avait changé, rien ne serait plus comme avant. Et, dans cet égoïsme qui avait été le sien, elle s'était mis en tête qu'elle était la seule à avoir le droit au chagrin. Elle avait disparu de Boston en quelques heures à peine sans même savoir où elle allait, et puis ailleurs, elle avait prétendu que rien ne s'était passé, et qu'elle n'avait jamais été cette Ally Fleming qui avait toujours vécu dans ces grandes capitales de la côte est. Mais tout ça, vous l'avez déjà compris. Et vous avez déjà compris qu'elle faisait à présent face à une de ces situations qu'elle avait pourtant fuies avec brio depuis qu'elle avait achevé son externat. Pourtant, personne ne se présentait là avec une dissection aortique ou un accident vasculaire cérébral, mais le simple fait pour Ally de se retrouver face à un patient vivant était une chose à laquelle elle ne pensait plus avoir à faire durant le reste de sa carrière. Pour elle, maintenant qu'elle était officiellement médecin légiste, elle n'était plus rien d'autre. Pourtant, là, on ne lui avait pas vraiment laissé le choix. Et elle n'arrivait même pas à en vouloir au médecin qui la mettait dans une situation pareille, tout simplement parce qu'il n'avait aucune idée de ses antécédents et de ce traumatisme qui lui suivait encore, mais aussi parce qu'il était un médecin avant d'être le mec avec qui il faisait bon prendre un café. A cet instant précis, tout de blanc vêtue, Ally tentait de se mettre en tête tant bien que mal une seule chose : c'était à propos du patient, et uniquement à propos du patient. Toute l'équipe présente au bloc avec Grey et elle était là au nom de la médecine, pour le patient, et ses états d'âme à elle n'avaient absolument pas leur place dans une situation comme celle-ci.
Grey et elle étaient maintenant de part et d'autre du patient qui, anesthésié, reposait sagement sur sa table de chirurgie. Ally avait parlé, sorti des bêtises, mais sans doute plus pour s'aider à se détendre elle-même que pour prouver quoique ce soit à qui ce soit. Car en réalité, malgré les apparences et malgré ses résolutions soudaines, elle était encore loin de croire en ses capacités. Certes, le patient ne risquait pas grand chose, et ceci pour deux raisons : d'une part, ils étaient deux médecins, et Grey serait toujours plus doué qu'elle si elle était amenée à lui couper la carotide en essayant de réparer son bras -bon, ce serait quand même un sacré coup de bistouri pour en arriver à un tel résultat, mais les probabilités n'en étaient pour autant pas totalement réduites à zéro-; et d'autre part, il se faisait opérer du bras... Pour la même raison que les ophtalmologues ne pouvaient, au pire, que faire perdre la vue à leurs patients, elle ne pourrait faire perdre à ce patient que son bras. Bon, après, les circonstances pouvaient être dramatiques... car après tout, qui n'avait jamais entendu le fameux dicton pas de bras, pas de chocolat ? Bref. Bref bref bref. Il n'allait pas perdre son bras et allait vivre une vie heureuse et épanouie, remplie de chocolat et de problèmes de foie liés. Grey attrapa doucement le bistouri que lui tendait Ally, débutant alors une découpe propre et assurée de la blessure. Les choses sérieuses commençaient. « Écarteurs », demanda-t-il alors que la plaie était correctement dégagée. D'une maine hésitante, Ally attrapa le matériel en métal et le lui tendit avant de se concentrer à nouveau sur la scène sanglante qui se présentait sous leurs yeux. « Fleming, nettoie moi un peu la plaie et dis moi ce qu'il est le plus judicieux de faire à présent. » Ah. Oh. Merde. Elle leva un regard paniqué vers lui et pria pour que le masque et la charlotte masquent son regard -ce qui, nous sommes bien d'accord, n'aurait aucune logique, à moins qu'elle ait les yeux dans les cheveux ou à la place de la bouche. « Il est allergique à l'iode ? » demanda Ally, hésitante, avant de croiser le regard rassurant d'une infirmière, qui lui fit signe que non. Elle attrapa une pince et le tampon imbibé de bétadine pour tamponner la plaie. Ses gestes, d'abord incertains, se faisaient de plus en plus confiants à mesure qu'elle se rendait compte qu'elle ne lui arrachait pas le bras en le lui nettoyant. « Heu... lésion vasculaire, nerveuse... » dit-elle, assez peu convaincue, se demandant si quelqu'un avait déjà vérifié le pouls du patient. « Pénicilline ? » Ally parlait en mots-clés, mais elle était à peu près sûre que celui qui lui servait de professeurs et d'ange-gardien à ce moment précis était sur la même longueur d'onde qu'elle. Elle lui jeta un coup d’œil amusé en mentionnant l'antibiotique, se sentant finalement obligée de s'expliquer. « Pénicilline, Fleming... Nos noms ont quelque chose de mystique. » Puis elle se râcla la gorge et se donna quelques secondes de réflexion, persuadée que c'était le moment de ressortir tout ce qu'elle avait pu apprendre pendant son externat et ses stages qui impliquaient de la chirurgie. « Excision des berges cutanées. J'espère qu'il aura pas besoin de greffe de peau, d'ailleurs... » Ayant finalement achevé son nettoyage, Ally reposa le dernier tampon imbibé de solution iodée. « J'ai pas vu de corps étrangers, mais je suis pas sûre... » dit-elle finalement en attrapant, hésitante, deux pinces pour farfouiller dans la plaie à la recherche de quoique ce soit qui n'y aurait pas sa place. A présent prise au jeu et portée par les effets de l'adrénaline, Ally avait oublié son anxiété, mais elle n'en demeurait pas moins incertaine de ces gestes. A cause d'Emma, à cause de tous ces patients qu'elle avait perdus pendant une chirurgie, mais aussi parce que cela faisait maintenant des années qu'elle n'avait pas vu de sang frais ailleurs que dans un steak mal cuit.
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