27 ans ◊ Enjoy Life ◊ Psychiatre ◊ Célibataire endurcie

Je m'appelle Monica Guerra don Costà et je suis née à Granada, dans le sud de l'Espagne. J'étais une enfant non désirée dans ma famille qui comptait déjà trois membres : Ma mère, mon père et ma soeur. Vers mes six ans, alors que mes parents se disputaient dans la cuisine et que moi j'écoutais tout, cachée dans les escaliers, j'ai appris qu'ils n'avaient jamais voulu de second enfant. Il y avait des cris, il y avait des larmes et moi j'étais blessée et choquée. Après, mes parents sont venus me réconforter. Je n'étais pas attendue, mais ils m'aimaient tout de même, envers et contre tout.

Mes parents ne m'ont jamais laissé l'occasion d'en douter. Je n'ai pas eu une enfance de rêve, noyée sous les jouets, dans un immense château avec d'innombrables serviteurs, non. Moi, j'ai eu une enfance un peu plus modeste dans notre petite maison de Granada, rythmée de rires, noyée d'amour et bercée par les souvenirs qui resteront toujours gravés dans ma tête. Nous n'étions pas riches, mais nous étions heureux. J'étais une petite fille épanouie et le peu de différence d'âge entre ma soeur et moi faisait que nous étions inséparables.

Ma soeur et moi sommes restées proches jusqu'à l'adolescence. Si bien que nous allions aux mêmes soirées, avec les mêmes personnes et que nous avions les mêmes amis. Au lycée, on se défendait l'une l'autre alors qu'à la maison on se chamaillait assez fréquemment pour une robe, des chaussures ou encore le dernier achat qu'on avait fait à deux et donc, qu'il fallait se partager. Malgré les disputes, Carla et moi finissions toujours par nous réconcilier.

Lorsque j'eus seize ans, on m'a diagnostiqué un diabète de type 1 qui m'a contraint à une alimentation équilibrée que je ne respectais pas toujours, à une vie saine que je n'avais pas vraiment, à une activité physique que j'ai préféré abandonné au bout de deux semaines ainsi qu'à des injections d'insuline dont j'oubliais la moitié. Et tout cela avait un coût, ma famille n'étant pas riche, la vie devint plus difficile et les tensions entre mes parents refirent lentement leurs apparitions. Comme je ne respectais rien à mon traitement, un jour, je me suis injectée une dose d'insuline trop importante, qui m'a menée à une perte de connaissance et donc, à l'hôpital. Rien de grave en soit, mais ce jour-là, nous avons découvert que comme je faisais l'idiote et que je ne faisais rien comme il le fallait, mon diabète avait causé une insuffisance nécessitant un nouveau traitement. Le mariage de mes parents n'a pas survécu au nouveau coût de ma maladie, ils nous annonçaient leur divorce quelques semaines plus tard. Beaucoup d'enfants dont les parents divorcent pensent que c'est de leur faute, pour moi c'est véritablement le cas. Le seul avantage, c'est qu'à partir de ce moment-là, j'ai toujours pris mon traitement consciencieusement.

Normalement, je devais rester avec ma mère et ma soeur devait partir avec mon père en Amérique. Dans tous les cas, nos parents voulaient garder un enfant chacun et nous nous retrouvions forcément séparées, ma soeur et moi. Finalement, certains évènements ont changé l'ordre des choses et je suis donc partie de Granada pour Phoenix avec mon père. La vie avec mon père était assez cool si on part du principe qu'il ne s'occupait pas vraiment de moi. Il préférait ses pouff' à moi au point de m'éjecter de l'appartement lorsque l'une d'entre elle devait venir le rejoindre. Et moi, je n'avais plus qu'à trouver quelqu'un pour m'héberger. Cette année là, j'ai rencontré un garçon dans mon nouveau lycée. Il était beau, il était capitaine de l'équipe de foot US du lycée. Je l'ai rencontré à une soirée alors qu'une fille venait de me renverser son verre dessus. Etant une demoiselle très susceptible, je n'ai pas hésité à lui faire comprendre que je n'avais pas apprécié de recevoir le verre sur la tête et de ce fait, ce garçon à volé à mon secours alors que j'avais un peu trop d'alcool dans le sang pour rester calme. Il m'a attrapé par la taille pour me soulever du sol et ça, j'ai moyennement aimé. Il me connaissait, mais pas moi. Enfin si, mais je ne m'en rappelais pas, je ne savais même plus son prénom. Je ne sais pas s'il avait remarqué que je n'étais plus très sobre ou si c'était fait exprès, mais dans tous les cas, il nous a fait resservir deux verres. Lorsque je me suis rendue compte que je rigolais pour un rien, c'était sans doute trop tard pour faire marche arrière. On s'est retrouvé en dehors de la boite de nuit en moins de deux parce qu'en plus, je l'avais attrapé par le bras pour qu'il m'y accompagne, sans vraiment lui demander si ça le dérangeait ou non. J'avais besoin d'oxygène et je ne voulais pas me retrouver dehors, comme ça toute seule. Néanmoins, il n'a pas vraiment grondé et m'a entrainée dans sa voiture. Une belle voiture que je connaissais déjà pour être déjà montée dedans. Avant. Je ne savais plus où ni quand, ni même comment et encore moins le pourquoi, mais je la connaissais, c'était un fait. Dans sa voiture, il y avait de l'alcool, encore et comme je me sentais bien, totalement bourrée à ne rien comprendre à ce qu'il m'arrivait, avec ce beau ténébreux, je voulais boire, encore. Alors j'ai bu, encore.

Ce garçon m'a promis de faire de moi sa princesse. Sur le moment je n'ai pas compris de quoi il me parlait, mais je m'en fichais totalement parce que j'étais bourrée. Il m'a parlé de Las Vegas, d'un avion et de billet déjà payés et réservés. Je me suis retrouvée dans cet avion pour Las Vegas où on y a fait la fête. Il avait réservé une chambre dans un hôtel de luxe, il a organisé la soirée à la speedy gonzales, mais en soit je me suis bien éclatée et comme il me l'avait si bien dit : c'était ça l'aventure. Le lendemain, je ne m'appelais plus Monica Martinez, mon nom de jeune fille, mais bien Monica Guerra don Costà et j'étais mariée à Diego, à Las Vegas, avec qui plus est, la gueule de bois et un mal de tête insoutenable. Ca fait peur dit comme ça et j'ai eu peur, mais j'ai relativisé. J'ai pas voulu que ça se sache une fois de retour à Phoenix et je ne savais pas comment prendre la relation avec Diego alors que lui vivait comme si rien n'était anormal et comme si tout allait bien. Deux semaines après ce stupide mariage, j'étais déjà cocue, mais honnêtement je n'en attendais pas moins de sa part, alors à mon tour j'ai joué et le but du jeu était de faire du mal à l'autre. Celui qui souffrait le plus avait perdu et entre toutes les disputes, ce sont les bons moments que j'ai gardé en mémoire et qui a fait que je me suis accrochée à ce connard. On a vécu comme ça pendant plus de dix ans, mais entre temps je suis retournée en Espagne, chez ma mère pour continuer mes études. Il m'y a rejoint en me sortant sa sérénade et comme une idiote, j'y ai cru. Aujourd'hui, j'ai encore perdu et j'ai décidé de partir vivre autre chose ailleurs. Mon père se trouvant à Huntington Beach, j'ai décidé de le rejoindre et de me laisser une chance de vivre autre chose, une autre histoire, sans lui.

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